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Critiques de Jean-Noël Liaut (57)
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Karen Blixen : Une odyssée africaine

Oublions les images sucrées d'Out of Africa, nous dit Jean-Noel Liaut, et en premier lieu la maison : avant la Mbogani House, les Blixen ont habité plusieurs années un petit pavillon de banlieue, la Mbagathi House, où par la suite la mère de Béryl Markham a refusé de loger vu l'inconfort.

Essayons de comprendre mieux la complexité de cette danoise, orpheline à 10 ans d'un père qui se suicide, « comme s'il lui retirait brutalement le mode d'emploi, la laissant à la dérive, confuse et désemparée, à la merci de ce milieu pasteurisé », qui suit son mari au Kenya, supporte son inculture, sa grossièreté, ses absences et ses infidélités. A sa famille, elle envoie toujours de fausses nouvelles : combien -nous- sommes- heureux- Bror -et -moi, et il est vrai que ce qui les rapproche, c'est la chasse au lion. Lui qui ignore si les croisades se sont déroulées avant ou après la Révolution Française, qui lui transmet la syphilis, qui conduit la ferme à la ruine avec ses décisions absurdes, et elle qui ne veut pas divorcer pour ne pas perdre le titre de baronne, partagent cet amour du massacre des animaux de la jungle, la soif de sang. Elle gardera la passion de tuer un lion jusqu'à ses derniers instants en Afrique, avoue-t-elle dans « Ombres sur la prairie. »



Karen est pétrie de contradictions : elle a un côté féodal, reçoit les hommages de « ses gens », appelés « squatters », tout en étant extrêmement proche des Somalis et des Kikuyus, dont elle admire l'élégance similaire aux grands d'Espagne. Va-t-elle jusqu'à penser que ces terres sont les leurs, et que les Blancs ne sont que des immigrants envahisseurs ? Sans doute pas.

Elle invite la haute société blanche à ses dîners, dont lord Delamere et condamne dans le même temps leur condescendance vis-à-vis des premiers habitants du Kenya ; elle n'est pas du tout acceptée par eux, mais continue à rechercher leur compagnie.

Snob et originale, elle se moque des convenances, et pourtant n'avoue à sa famille que ce que la morale de l'époque lui permet.

Elle travaille énormément dans sa plantation de café, pourtant, même quand elle est presque au bord de la ruine, elle s'arrête à Paris pour s'acheter des robes de grands couturiers. Elle dépense des sommes folles, elle reçoit avec le meilleur champagne, cherche avec mondanité à bluffer ses invités, et, bien entendu, à prendre l'Honorable Finch-Hatton dans ses filets.



Or Denys est, comme Bror, un coureur, il part en safari qu'il organise, revient inopinément, et elle attend.

Il lui conseillera sèchement d'avorter lorsqu'elle est enceinte de lui, il refuse absolument de se marier ; les deux avantages qu'il possède par rapport à Bror, sont l'érudition, et la grande fortune. De cela, il ne veut rien faire, il veut juste jouir de tous les plaisirs, dont la bonne chère, les vins millésimés, faire l'amour avec des femmes comme avec des hommes, et aller chasser.

Justement, il va chasser en compagnie de Bror et de la nouvelle baronne, ce qui ulcère Karen.

Enfin, ce que Sydney Pollack ne dit pas, pour garder le roman-feuilleton basé pourtant sur le réel, c'est que Karen demande par écrit à Denys de l'aider financièrement. Il fait répondre, par l'intermédiaire de ses avocats, comme si elle était non pas la femme qui lui inventait des histoires au coin du feu, après les meilleurs mets, un château d'Yquem et un peu d'opium ou de haschich mais une attardée mentale à qui il consent faire la charité, qu'il s'agirait de le rembourser dans un délai raisonnable. le goujat.

De star, chérissant les titres et les fortunés, de chasseresse tuant impunément la faune africaine, de locataire fière tenant tête aux investisseurs, de femme trompée défendant bec et ongle le mari inutile, de fermière devant affronter les mauvaises récoltes qui s'enchainent, elle devient une pauvresse et doit rentrer au Danemark.

Elle écrit, et embellira, en vraie héroïne de conte de fée, ses années passionnantes en compagnie des femmes Kikuyus.

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Eloge des garces

Merci à trust_me d'attirer notre attention sur cet ouvrage qui n'a pas peur des mots. Faire l'éloge des garces est un exercice qui réjouira maint lecteur, surtout ceux qui ont eu affaire avec des belles garces, des petites garces, des sales garces, et pires que toutes, des vieilles garces.



"GARCE!", voilà qui claque comme un coup de cravache! De là à en faire un compliment, il n'y a pas loin. Car attention, la garce excite le mâle comme la mouche titille le poisson, c'est une tigresse, il faut se garder de ses griffes et de ses morsures, savoir la faire ronronner, l'amadouer.

La garce est l'ornement vénéneux du roman noir, la star des films de truands, la diva qui pousse au crime, au suicide, à la ruine, le symbole de la féminité fatale.

La première des garces, c'est Eve, et sa première victime, Adam, qui n'a rien compris à ce scénario tordu et s'est fait avoir comme un débutant.

Après viendront Médée, Circée, Clytemnestre, Agrippine, Athenaïs de Montespan, Scarlett O'Hara, Liane de Pougy, Elizabeth Taylor, ...

Ce substantif n'a pas de masculin équivalent sur le plan sémantique. Le parfait salaud s'appelle Don Juan ou Mike Tyson, séducteur compulsif ou brute psychopathe.

Après l'éloge des garces et des femmes mûres, on peut envisager d'autres propositions: "Gloire aux pétasses", "Vive les hystériques" ou "Aimez-vous les chieuses?", comme ça on aura fait le tour de l'éternel féminin, qui oscille comme chacun sait, entre la sainte et la sorcière.

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La Princesse insoumise

« La princesse insoumise » retrace la vie de Gayatri Devi (1919-2009).



Fille et petite-fille de maharajas, élevée dans les palais les plus fastueux par une mère indépendante, cette femme devenue, en opposition à sa famille et par amour, la troisième épouse du maharaja de Jaipur, est un symbole à plus d’un titre.



Considérée comme une des dix plus belles femmes de sa génération, elle a été à l’initiative de grandes avancées pour le droit des femmes au Rajasthan, notamment avec la fin à la purdah qui imposait aux femmes de se cacher des regards des hommes et avec la création de la première école pour filles de cet Etat. Elue au Parlement, elle s’est opposée à Nehru, contre la corruption et pour la protection des plus pauvres, ce qui lui vaudra les foudres de sa fille Indira Gandhi et un emprisonnement de plusieurs mois.



Jean-Noël LIAUT a écrit une biographie rythmée, très documentée, chronologique, avec des titres de chapitres bien choisis, facilitant la mémorisation. Cet auteur, qui a déjà obtenu le Grand Prix de la biographie de l’Académie Française en 2015, sait lier les anecdotes et les événements majeurs, pour livrer un récit passionnant.



Gayatri Devi ayant fréquenté les plus influents de son époque, ce livre aborde, au-delà de l’avènement de l’Inde moderne, toute l’Histoire du 20e siècle. Une belle découverte sur le fond et la forme !

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Eloge des garces

Portrait de LA garce en vrac (chacune ne cumule pas nécessairement la totalité de ces défauts/qualités) : intelligente, vive, prédatrice, sans scrupules, effrontée, narcissique, toxique, teigneuse, mégalo, mytho, nympho, cupide, profiteuse, méprisante... Mais peu importe son physique, elle peut être belle ou laide, et dans ce cas ces "pires que jolies" ont une revanche à prendre sur une enfance difficile.



Les exemples de garces célèbres sont nombreux, dans la littérature, le cinéma (Bette Davis et Joan Crawford), la mode... Et l'auteur nous régale d'anecdotes amusantes à leur sujet, de savoureuses répliques tout aussi vachardes que subtiles. On peut quand même s'interroger pour certaines : leur pugnacité ne se limitait-elle pas à leur carrière ? n'y a-t-il pas une part de légende, entretenue par leurs rivales et les hommes qui en ont fait les frais (ou au contraire, n'ont pas su les séduire) ?



Ce petit ouvrage est intéressant et drôle, mais m'a semblé bizarrement construit. Le premier chapitre peut paraître bien caricatural sans exemples - ceux-ci ne venant qu'après - et de ce fait particulièrement agaçant. Quant aux derniers chapitres, on peut se demander pourquoi les 'Conversations imaginaires avec une garce' s'intercalent au milieu de cas, au lieu d'être placées en fin d'ouvrage...
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Eloge des garces

Saviez-vous que jusqu’au 16ème siècle, garce était le féminin du mot gars. Les dictionnaires lui donnèrent par la suite un autre sens, faisant de la garce une méchante, une fille de mauvaise vie. L’auteur prévient d’emblée : si la garce aime défier les conventions sociales, ne voyez pas en elle une féministe ! Cette femme, le plus souvent « magnifique effrontée », se caractérise en premier lieu par son appétit de vivre : « Elle n’est intolérante qu’à la frustration. »





Dans son éloge, Jean-Noël Liaut dresse une rapide classification des différents types de garces, en commençant par la courtisane, garce parmi les garces, voleuse de mari qui n’aime rien moins que presser ses richissimes protecteurs « jusqu’au moment où ils ne donnent plus de jus. » Ainsi « La Belle Otero », chanteuse et danseuse de cabaret de la belle époque. Fille de prostituée, violée à 11 ans, elle haïssait tant les hommes que les détruire devint son passe-temps favori. Rien ne lui faisait plus plaisir que de comptabiliser les suicides de ses amants délaissés.





Parmi les nombreuses femmes de lettres que l’on peut qualifier de garces, l’auteur retient trois noms : Louise de Vilmorin, connue pour son égocentrisme qui « portait plus volontiers le deuil d’un vase que celui d’un être humain » et qui déclara : « Une personne est intéressante parce que je l’intéresse. » Anaïs Nin, fieffée menteuse qui ne cessait dans son journal de travestir la réalité à son profit. Et enfin Dorothy Parker, célèbre pour son incommensurable méchanceté et sa capacité à afficher au fil de son œuvre ses multiples dégoûts et sa cruelle lucidité.





Une autre caractéristique de la garce est son coté glamour. L’icône absolue des GG (Garces Glamour, un acronyme imaginé par l'auteur) reste incontestablement la somptueuse Marlène Dietrich. On peut y ajouter Joan Crawford et Bette Davis, flamboyantes garces hollywoodiennes devenues les pires ennemies. Quand Davis balançait, apprenant que Crawford voulait jouer du Shakespeare : « Nous sommes tous tellement excités de savoir que Joan a appris à lire », l’autre rétorquait : « Miss Davis a couché avec toutes les stars masculines de la MGM, à l’exception de Lassie. »





Toujours dans le domaine des garces glamour, on pourrait citer les filles de la famille Gabor qui, à elle quatre (les trois sœurs et leur mère) comptabilisèrent vingt-trois maris. Des croqueuses de mâles assumant leurs actes avec une épatante répartie. Ainsi Zsa Zsa déclara-t-elle : « Je n’ai jamais assez détesté un homme pour lui rendre ses diamants. »





Pour Liaut, le mot « garce » est à l’évidence un titre de noblesse en voie de disparition. Parmi les figures féminines actuelles, il n’y a guère que les couguars et les belles-mères qui méritent selon lui ce qualificatif. Ce n’est pas Blanche Neige et Cendrillon qui diront le contraire. Et puis un dicton italien n’affirme-t-il pas : « La vipère qui a mordu ma belle-mère est morte empoisonnée. »



Cet éloge est donc un bel hommage (certes un peu rapide) empreint de nostalgie. Les suppôts du politiquement correct ont fini par faire des garces une espèce quasi éteinte : « aujourd’hui, l’inventaire des spécimens les plus célèbres de ces trois cents dernières années ressemble à une liste de braves tombés au combat. La garce fière de son état, qui s’affichait avec franchise, sans remords, est délaissée au profit d’une fadeur frileuse et soporifique. » A voir...
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La Princesse insoumise

Toujours curieuse de découvrir des destins exceptionnels, j’ai entrepris cette lecture avec intérêt, mais au fil des pages, j’ai eu l’impression de connaître cette femme.

Et pour cause, lors d’un séjour en Inde, j’ai trouvé dans une librairie son autobiographie « Une princesse se souvient ».

Je me souviens avoir dévoré ce livre dans l’avion du retour.

J’ai eu plaisir à me replonger dans la vie de Gayatri Devi sous la plume de Jean-Noël Liaut.

L’auteur nous plonge dans une culture ô combien différente de la nôtre, celle de l’Inde des maharajas.

Nous partageons les souvenirs d’enfance de la princesse, ses premiers émois amoureux, ses prises de position courageuses contre le zenana où vivent les femmes dissimulées derrière un voile.

Gayatri Devi, a passé plusieurs années en Angleterre, habituée à vivre à l'occidentale, elle ne supporte pas cet enfermement exigé. Elle sera souvent rappelée à l'ordre.



Gayatri a 12 ans lorsqu'elle rencontre le maharajah de Jaipur, Sawai Man Singh II. Il en a 21. Il est beau, sportif, élégant, séduisant. Elle est impressionnée, il la fait rêver, il sera son unique amour, bien qu’elle soit obligée de le partager avec ses deux premières épouses.

Mais Gayatri est surtout reconnue pour avoir ouvert la première école du Rajasthan pour les petites filles.

Lorsqu’elle est élue au Parlement, elle n’hésite pas à s’opposer à Nehru, ce que ne lui pardonnera jamais Indira Ghandi qui la fera emprisonner.

Peu connu en France, Gayatri Devi est une figure marquante qui a œuvré pour la liberté des femmes en Inde à une époque où leur sort était plus que secondaire.

Parfaitement documentée, cette biographie se lit comme un roman en me permettant un retour à Jaïpur, ville majestueuse que j’ai eu le bonheur de visiter.

Je remercie très vivement Babelio et les Editions Allary qui m’ont offert ce livre via une opération Masse Critique.

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Karen Blixen : Une odyssée africaine

Jean-Noël Liaut nous livre une biographie de Karen Blixen l’héroïne « de Out of Africa » une femme hors du commun. Toute sa vie Karen Blixen voua une grande admiration à son père qui lui enseigna liberté et indépendance.

Elle fut, en effet, indépendante, passionnée et décidée à vivre sans souci des préjugés. Femme volontaire, elle luttera toute sa vie pour « sa ferme africaine » au Kenya, respectant, défendant et aimant ses employés noirs Kikuyus dont en contre partie elle recevait de l’aide et de l’adulation ce qui la comblait ! La communauté blanche de Nairobi la considérait « Snob et excentrique » affichant un peu trop sa préférence pour les noirs.

Mariée à Bror von Blixen-Finecke, son cousin, un Baron fortuné et coureur de jupons, mais qui lui apporta un titre de Baronne pour sa plus grande satisfaction. Malheureusement elle contracta auprès de lui la syphilis qui assombrira lourdement sa vie. Toujours devant l’adversité elle resta digne et à la hauteur des ses ambitions.

Elle aimait les honneurs, et son titre de Baronne lui a permis de tenir une position sociale et une place dans les salons de la haute société de Nairobi. Elle était en cela pleine de contradiction puisqu’elle détestait les conventions.

Son grand amour, Denys Finch Hatton, homme farouchement indépendant, un aventurier avec qui elle a partagé des jours heureux dans sa plantation. Femme cultivée, elle aimait la musique, la littérature et elle se lançait dans des grands débats surtout avec son grand confident son frère Thomas et Denys, exposant et défendant ses idées avec enthousiasme. Mais Denys fut un homme « courant d’air » ne faisant que de bref séjour dans sa ferme. Elle se console alors dans l’écriture. Il meurt dans un accident d’avion Karen ne s’en remettra pas.

Dévastée par la mort de Denys, rongée par la maladie, ruinée par les mauvaises récoltes successives de sa ferme et un train de vie dispendieux, Karen Blixen mourut, solitaire en 1962.

J’ai trouvé cette biographie très intéressante, l’écriture de Jean-Noël Liaut est fluide et le texte est très vivant.







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Andy Warhol : Le renard blanc

Nourri de témoignages inédits, le biographe très sérieux Jean-Noël Liaut trace un portrait tout en subtilité et loin des clichés d'Andy Warhol .



Au fil des pages, des témoignages inédits dessinent un portrait subtil de l'homme qui se cache derrière le mythe



Jean-Noël Liaut a mené l’enquête pendant plus de trente ans.



Il a recueilli les confidences inédites de nombreux proches de l’artiste –  les célèbres critiques d’art John Richardson et Stuart Preston, Pierre Bergé, Lee Radziwill ou l’égérie Ultra Violet  – pour dresser un portrait tout en nuances, loin des habituelles visions partisanes présentant le pape du pop art comme un génie absolu ou comme un imposteur.



Andy Warhol le renard blanc se veut une sorte d'hommage à cette figures aux identités floues, icône de la contre-culture.



Le livre épate par la qualité du travail de recherche mené et par la sensibilité qui s'en dégage
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Andy Warhol : Le renard blanc

Une biographie d’Andy Warhol, qui se consacre à l’homme plus qu’aux détails de son oeuvre et que Jean-Noël Liaut a établie en se basant sur de nombreuses entrevues avec ses proches. Un parcours fascinant dans l’intimité d’un homme mystérieux et paradoxal !



Jean-Noël Liaut raconte qu’il a croisé Andy Warhol à Beaubourg, un mois avant sa mort. Lui-même avait 20 ans. « Sa présence m’intriguait tellement que je ne pouvais pas le quitter des yeux. Avec sa perruque platine en acrylique, posée de travers, et son visage blafard, qui m’évoquait ces animaux translucides privés de lumière du jour, l’homme semblait appartenir à un autre espace-temps. » Comme tant d’autres avant lui, Jean-Noël Liaut a été fasciné, et sa fascination a perduré. Peu à peu, il a sondé l’âme d’Andy Warhol, notamment au travers de longs entretiens avec des personnes qui l’avaient connu de près. Après avoir publié les biographies d’une dizaine d’autres personnalités, il nous dévoile enfin son portrait de cet homme étrange, qu’il avait entrevu 34 ans auparavant.



D’Andy Warhol on peut lire le journal, des interviews et son célèbre « Ma philosophie de A à B et vice-versa », et compléter ces lectures par une foison de biographies. Mais par sa démarche, celle de Jean-Noël Liaut se distingue par l’intimité dans laquelle elle entraîne ses lecteurs, pour les convaincre de l’infinité complexité de la personnalité de l’artiste.



J’ai été particulièrement frappé par le tableau que l’auteur dresse de la jeunesse d’Andy Warhol. Je n’imaginais pas la précarité dans laquelle sa famille était plongée lors de leur arrivée aux États Unis. Je n’imaginais pas non plus l’ampleur de son attachement pour sa mère, qu’il a tenu à garder présente à ses côtés tout au long de sa vie, lui demandant même sa collaboration pour son travail.



Je sors de ma lecture avec l’envie de continuer à explorer la vie et la personnalité de l’artiste, dont la complexité me fascine. Des livres comme celui-ci ont un côté aussi addictif qu’un thriller: on tourne les pages en se demandant si l’on finira un jour par savoir qui est réellement cet homme et par pouvoir expliquer cette situation paradoxale où une personne aussi complexée par son physique a pu exercer une telle attirance sur tous ces gens qui s’agglutinaient autour de lui. On le sent à la fois solitaire, hypocondriaque méfiant fuyant les contacts, et heureux d’être si entouré.



Le livre de Jean-Noël Liaut se consacre à la personnalité d’Andy Warhol et à ses relations avec son entourage. Il décrit l’évolution de sa carrière, depuis ses débuts comme illustrateur publicitaire, mais sans entrer dans les détails de son oeuvre. Néanmoins, il rappelle toute l’énergie qu’il a consacrée au cinéma, à côté de son oeuvre picturale.



Artiste majeur du 20e siècle, Andy Warhol continue à susciter l’intérêt, comme en témoigne le succès des expositions qui lui sont consacrées, telle quel celle qui se termine pour l’instant à Liège. Si le Pop Art vous attire, je ne peux que vous recommander cette passionnante biographie, qui vous procurera un agréable moment de lecture.
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La Princesse insoumise

La biographie à peine romancée de Gayatri Ayesha Devi, dernière grande princesse indienne, issue de deux grandes familles de maharajas ayant été en leur temps plutôt avant-gardistes. Ayesha grandit dans l'Inde des années 1920 auprès de parents et grands-parents qui avaient œuvré chacun en leur temps pour la condition des femmes et la condition des castes les plus pauvres. Lorsqu'elle tombe amoureuse du maharaja de Jaipur, sa mère veuve, met tout en œuvre pour la dissuader. Rien y fera et les deux tourtereaux convoleront en justes noces au bout de quelques années de patience. Mais en devenant la troisième épouse de son mari, Ayesha découvre la dure loi du patriarcat indien, celle-là même qu'ont combattue ses aïeux. Elle va néanmoins réagir et aider à révolutionner le rôle des épouses indiennes. Elle va s'engager politiquement et socialement dans la vie de son pays. Elle créera notamment la première école pour filles au Rajasthan misant sur l'éducation des futures femmes pour changer les choses.

Un récit intéressant mais partial ne laissant pas le lecteur se faire une réelle opinion du personnage. Je suis passée un peu à côté de ce livre qui avait pourtant tout pour me passionner, l'Inde étant un pays qui me fascine.
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Elle, Edmonde

Jean-Noël LIAUT a choisi un titre qui pastiche « ELLE ADRIENNE » qu'Edmonde Charles-Roux écrivit en 1971 parce que, peut -être et malgré ce qu'elle en disait, dans ce roman, il y avait la présence prégnante de Coco Chanel mais aussi un peu, ou un peu plus de la sienne aussi , de son enfance, de sa famille, des pays où elle vécut , des lieux qu'elle fréquenta. D'ailleurs Liaut, emprunte aisément plusieurs extraits de ce livre pour enrichir cette biographie qu'on pourrait qualifier de « roman d'une vie », celle d'une fille de diplomate, d'une épouse d'un ténor socialiste, d' une femme libre et libérée , anticonformiste, audacieuse, féministe d'avant-garde , militante chevronnée , cultivée, pugnace, comme son héroïne préférée, Gabrielle Chanel, une « irrégulière » une insoumise, une indocile comme elle, qui sut, aussi et malgré tout, conserver une part d'ombre et de mystère, un personnage qui mena mille combats, se démena pour mille causes.

Une lecture qui permet de mieux connaitre cette femme d'exception, sorte d'icone du XX e siècle, décédée en janvier 2016.

Une biographie bien nourrie où l'on ressent l'admiration de l'écrivain.



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Nancy Mitford : La dame de la rue Monsieur

Il s'agit d'une biographie passionnante de la romancière anglaise Nancy Mitford née en 1904.

Sa vie fut tumultueuse avec des relations familiales parfois mouvementées.

Je ne connaissais rien à son sujet et j'ai été tout de suite intéressée par ce récit enjoué qui se lit très bien.

Nancy Mitford fut une autrice très prolifique qui tomba amoureuse de Paris.

Son avant dernier livre s'appelait "Le roi-soleil" et je cite Jean Noël Liaut

"Ses recherches impeccables furent dignes d'un historien professionnel".

Je vais me pencher sur les autres publications de cet auteur que je ne connaissais pas.

Il évoque aussi le phénomène de l'Anglomanie à cette époque de l'histoire

(ex : les fontaines Wallace).

Livre à lire et à relire tant il est plaisant et dense même pour les néophytes.
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La Javanaise

j'avoue que j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, mais j'ai persévéré et j'en ai été récompensée. la vie de cette femme du XXème siècle, femme libre en tous points, mannequin, espionne, homosexuelle, marquée profondément par un séjour en camp de concentration, est relatée dans cette biographie avec beaucoup de justesse, d'honnêteté...Au fil des pages on rencontre des célébrités telles que Raymond Queneau, Francis Bacon, Randolph Churchill... Un joli album photo au milieu du livre permet au lecteur d'entrer encore plus dans l'intimité de cet attachant personnage.
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Nancy Mitford : La dame de la rue Monsieur

Une curiosité ancienne à l'égard des soeurs Mitford m'a guidée vers cette biographie de la plus célèbre d'entre elles, Nancy. Je n'ai aucunement été déçue par le travail de Jean-Noël Liaut, le sérieux de ses recherches et son style vif, mais j'avoue avoir été déçue par Nancy Mitford elle-même. Certes, le personnage est haut en couleur mais guère sympathique. Peut-être la faute en incombe-t-elle à l'éducation reçue, mélange d'indifférence affective et de haute conscience du rang social, d'endurance et de dédain à l'égard des moins armés pour la joute sociale ? Jean-Noël Liaut nous dépeint une société aristocratique où l'excentricité la plus folle le dispute à un sens des convenances sociales le plus rétrograde. Ses membres peuvent se promener sur la Tamise en gondole, voyager en train avec une chèvre, entretenir leur chevelure avec de la poudre d'or ou encore posséder un caniche appelé Léon Blum ou des reptiles rebaptisés Gloria Swanson ou Greta Garbo, mais ils n'oublient jamais les passages obligés de leur caste : Eton pour les hommes, la présentation à la cour et le mariage pour les jeunes filles, la saison londonienne, les escapades à Paris, Rome, Florence pour les jeunes couples et la chasse dans leur retraite campagnarde pour les plus mûrs. Ainsi Nancy, bien que séparée depuis longtemps de son mari, continuera à se faire appeler Mrs Peter Rodd, comme si sa reconnaissance passait par son statut d'épouse. Plus surprenant, à côté des dépenses fastueuses de cette gentry, le recours aux expédients de toutes sortes s'impose en cas de revers de fortune ou de ruine. L'oisiveté mène à bien des turpitudes et l'entourage des soeurs Mitford en montre de nombreux exemples, à commencer par le mari de Nancy, Peter Rodd.

Si certains traits de la personnalité de Nancy Mitford révèlent un indéniable courage – notamment pendant le blitz londonien – d'autres trahissent une jalousie exacerbée à l'égard de sa soeur Diana, une cruauté mâtinée de vengeance envers ses parents, un redoutable talent de langue de vipère dans ses relations sociales. Ne connaissant pas ses oeuvres, je ne puis porter un jugement sur leur qualité, cependant les propos de l'auteur m'incitent à les découvrir au plus vite. Evelyn Waugh, fidèle parmi les fidèles, ne ménageait pas ses compliments à la sortie de chaque nouvel opus de l'écrivain, mais je ne m'y fierai pas, connaissant sa propension à encenser une amie aussi précieuse que dangereuse dans le petit monde des happy few qu'il a eu tant de mal à intégrer.

L'ouvrage de Jean-Noël Liaut se lit avec plaisir mais il n'est pas certain que son héroïne passe à la postérité. Que restera-t-il d'elle maintenant que s'efface des mémoires le souvenir des excentriques et scandaleuses soeurs Mitford ? le sillage mélancolique d'une femme qui a gommé toute la tristesse de son existence pour n'en arborer que les éclats ensoleillés, à l'instar de son parfum Après l'ondée de Guerlain dont les senteurs d'orage se dissipent peu à peu pour laisser place aux parfums exhalés par la caresse du soleil.
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Natalie Paley : Princesse en exil

La lecture de certaines biographies nous éclaire parfois sur une époque et sur les liens qui existaient entre certains personnages marquants. Tel est le cas de Natalie Paley. Princesse en exil de Jean-Noël Liaut, dont j’avais apprécié la rigueur pour sa biographie de Madeleine Castaing.



Tout aussi bien documentée, sa biographie consacrée à la petite-fille du tsar Alexandre II se lit d’une traite tant elle est intéressante et habilement construite autour d’extraits de lettres et de livres qui nous donnent une bonne idée de celle qui fut l’une des figures de proue de la vie culturelle et surtout mondaine des années 1920 et 1930.



Née à Paris en 1905, elle a vécu de près la Révolution russe puisqu’elle était en Russie de 1913 à 1918 avant de s’enfuir en Finlande avec sa sœur et de rentrer en France. Perturbée par son passé et celui des siens, elle a toute sa vie cherché un bonheur qu’elle ne semble pas avoir trouvé, laissant derrière elle de nombreuses zones d’ombre que le biographe a volontairement laissées telles quelles. À quoi bon en effet mettre au jour ce qui a peut-être eu lieu qui fit d’elle une grande amoureuse platonique?



De son mariage probablement non consommé avec le couturier Lucien Lelong (qui habilla Marlene Dietrich, Colette, Greta Garbo, Michèle Morgan et bien d’autres), on retiendra qu’elle fut davantage une muse qu’une épouse, inspirant à Lelong ses plus belles créations et de nombreux parfums. La princesse et son mari avaient en effet des vies parallèles qui pouvaient s’accommoder de la situation. On retiendra aussi Venise où elle rencontra le danseur Serge Lifar avec qui elle vécut une passion orageuse; sa relation avec Paul Morand; sa courte carrière d’actrice où elle tourna notamment sous la direction de George Cukor; l’amour impossible qui l’unit à Jean Cocteau qui ne l’oublia jamais.



De son mariage pas plus consommé avec le producteur homosexuel John Chapman Wilson, on retiendra une vie mondaine des plus stimulantes jusqu’à la chute dans l’alcoolisme de celui qui aida grandement la carrière de Noël Coward. On retiendra aussi d’autres histoires, l’une avec Erich Maria Remarque, l’autre avec Antoine de Saint-Exupéry.



Mais qui fut réellement Natalie Paley? Une enfant blessée qui ne put aller au bout d’aucune de ses passions, paralysée par un passé qui devait sûrement la hanter. Une femme qui subjugua tous ceux et celles qu’elle croisa à une époque où les mœurs étaient beaucoup plus libres que quelques années plus tard. Une femme qui vivait malgré tout dans le temporaire, jamais vraiment satisfaite, jamais heureuse. Une femme au regard triste dont les yeux se sont éteints bien avant elle, celle-ci ayant perdu la vue une quinzaine d’années avant sa mort et pour cette raison refusant qu’on la visite.



Natalie Paley fut tout cela. Et aussi une princesse. Une étoile. Une muse. Pour nombre de créateurs et pour son biographe qui signe ici un portrait sans compromis mais pudique de celle qui ne sera jamais oubliée.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Elsa Triolet et Lili Brik





Lili Brik et Elsa Triolet sont nées à Moscou à la fin du 19e siècle. Fameuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles formèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du 20e siècle, Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Lili collectionna les génies avec un oeil infaillible : l'écrivain Pasternak, les peintres Rodtchenko et Malevitch, le compositeur Chostakovitch, le cinéaste Eisenstein ou la danseuse Maïa Plissetskaïa. Elsa, la cadette, fascinée par son aînée, dut livrer bataille pour exister et quitter son ombre. Mais Maxime Gorki l'encouragea à écrire et lorsqu'elle devint la première femme à recevoir le prix Goncourt, après s'être illustrée dans la Résistance, elle comprit qu'elle avait supplanté sa soeur, confinée au rôle d'inspiratrice et d'égérie. Cette rivalité n'altéra cependant jamais l'amour qui les unissait. Ces figures légendaires de la mythologie communiste surmontèrent tous les soubresauts de l'histoire, en Union soviétique ou en France. Confrontées aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. Lili fut toute sa vie la figure centrale de l'avant-garde russe avec une originalité et des exigences très hautes. Elsa défendit sans relâche sa position d'écrivain. Elles ne furent jamais des femmes du juste milieu. Ces deux forces de la nature, que Pablo Neruda appelait l'une – Lili – « l'indomptable Lili » et l'autre – Elsa – « une épée aux yeux bleus », traversèrent le XXe siècle comme deux véritables icônes.
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Elle, Edmonde

Je remercie Babelio et les Editions Allary qui m'ont permis de recevoir ce livre dans le cadre de masse critique

Quel tourbillon la vie de Edmonde Charles-Roux !

Je connaissais son nom , sans doute parce qu'elle était l'épouse de Gaston Defferre grande figure du parti socialiste

J'ai découvert le reste

La vie de cette bourgeoise cultivée , intelligente ,atypique , indépendante ,libre , féministe avant l'heure

Elle a côtoyé de nombreux artistes ( écrivains , peintres ) , de nombreuses personnalités

Du pape Pie XII en passant par Coco Chanel , Fidel Castro , Brejnev, Mitterand ,Maurice Druon ,etc....

La liste est effarante

Infirmière pendant la seconde guerre mondiale , directrice de Vogue , écrivain , prix du Goncourt

Un tourbillon je vous dis

Mais cette biographie me laisse sur ma faim

D'abord j'ai été très étonnée par ce "petit " livre

Diantre que 200 pages et quelques

Et aucune photo

J'attendais que l'auteur "creuse " un peu plus le personnage

On survole juste la vie de cette femme incroyable

Et je crois qu'à ce jour c'est la seule biographie la concernant

A creuser .....absolument
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Andy Warhol : Le renard blanc

Pour Jean-Noël Liaut, qui a eu la chance de croiser Andy Warhol à Paris en 1987, un mois avant sa mort, cette rencontre fut un choc esthétique à l’origine de 30 ans d’enquête et d’entretiens avec ceux qui l’ont côtoyé pour arriver à cette biographie. Autrement dit, quasiment l’œuvre d’une vie. Le temps aussi de prendre le recul nécessaire vis-à-vis de sa fascination pour son sujet, pour être le plus objectif possible. C’est donc en toute confiance que je me plonge dans le portrait qu’il fait de cette icône du Pop Art.

Je découvre un homme étonnant, aussi complexe psychologiquement que complexé physiquement. Enfant pauvre issu d’une famille immigrée d’Europe de l’Est, fasciné par les stars hollywoodiennes, absolument déterminé à se faire un nom, il a su surfer sur les différentes vagues de son époque, courtiser les bonnes personnes. Je connaissais surtout son œuvre picturale, unique, immédiatement identifiable, je découvre un artiste complet, multi-support, qui a su se médiatiser et faire une marque de son image atypique, mais aussi s’entourer et exploiter le talent des personnes fascinées par son aura, et qui a toujours su rebondir malgré plusieurs échecs (qui a vu ses films ?). Une star paradoxalement profondément seule au milieu de sa constellation d’assistants et admirateurs, en relation fusionnelle avec sa mère, très attachée à ses animaux de compagnie, qui se dit mariée à son magnétophone. L’envers de l’icône argentée n’est pas si brillant.

Le portrait honnête d’une personnalité pour le moins déstabilisante.

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Nancy Mitford : La dame de la rue Monsieur

La vie totalement rocambolesque et déjantée des sœurs Mitford, produits de l'aristocratie britannique excentrique du 20e siècle.

Cet opus, évidemment, s'attache particulièrement à la personnalité et l'oeuvre de Nancy Mitford, pour qui je n'ai pas la même admiration que l'auteur ! Je n'ai donc pas trouvé d'intérêt à tous les détails concernant l'écriture et la parution de chacun de ses romans.

La vie de la famille Mitford est un roman improbable et j'avais lu, il y a une quinzaine d'années, Ces extravagantes sœurs Mitford : Une famille dans la tourmente de l'Histoire, de Annick Le Floc'hmoan, qui est centré, ainsi que l'indique le titre, sur toute la famille Mitford et que j'avais trouvé absolument passionnant !

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La Princesse insoumise

Je voulais absolument découvrir l’histoire de cette princesse, Gayatri Devi : je ne connaissais pas son histoire avant d’entamer ce roman. Mais j’avais une réelle curiosité de la connaitre, connaitre ses deux lignées de maharajas.



Ce fut une déception dans la mesure où la construction de cette biographie est brouillon à mon goût. C’était très difficile de suivre les différents personnages et j’ai trouvé sur l’histoire manquée de profondeur, l’auteur est resté trop superficiel
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