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Citations de Jean-Paul Dubois (1891)


Il faut savoir enfin que, pour écouter l'histoire de cet homme de 46 ans qui s'apprête à se détacher ainsi de la vie, on doit drôlement s'accrocher.
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N'importe qui doté d'un peu de raison aurait vu, entre ces murs, un paquebot de soucis, un porte-avions d'emmerdements.
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Le bas du visage de l'oto-rhino est maintenant tout pâle, tandis que son front rosit outrageusement, ce qui lui donne les couleurs et l'apparence d'un radis.
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Mon père était très aimé de ses paroissienne. Il les traitait avec empathie et beaucoup de respect, les encourageait dans leurs attitudes ou leurs études, sans jamais les contraindre dans un quelconque corset de moral. Il était, en fait, à l'exact opposé de l'attitude du clergé catholique de ce pays. Au début des années 50 leur doctrine était simple: procréez à tour de bras, croissez et multipliez pour faire barrage à l'Anglais, le contenir, renforcer les armées de Rome et affaiblir les légions de ces diables de protestants antipapistes. Tels des voyageurs de commerce, les prêtres d'alors passaient dans les familles pour bénir les foyers et surtout visiter les mères, les inciter à forcer le cycle de la vie, à oublier l'épuisement de leur corps, à forniquer dans la sainteté, sans trêve ni repos. Nuit et jour s'il le fallait, à condition qu'à la fin il en sorte quelque chose. Des portées de 12 enfants étaient courantes. Des femmes sortaient en larmes des confessionnaux après s'être fait sermonner et traiter de mauvaise chrétienne pour n'avoir donné la vie qu'à sept enfants en 13 années de mariage. Dès le retour à la maison en guise d'expiation elle devait contraindre le mari à se remettre à l'ouvrage, et en vitesse. Car le Seigneur attendait et l'église avait ses impatiences. Le bon usage voulait aussi que l'on réservât un garçon de la lignée, pour assurer la relève, rester dans le rang et entrer dans les ordres. Le tribut du clergé, la part de Dieu

Pour toutes ces maltraitances que la mémoire collective des femmes gardait encore à l'esprit, pour tous les enfants conçus à grand coup de crucifix, ces corps saccagés avant l'âge, un pasteur comme Johannes Hansen, bienveillant, tolérant et vivant de surcroît, depuis quelques temps, avec une cavalcade de petits chevaux tournant dans sa tête, ne pouvait évidemment qu'être aimé.
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Guérir était le plus beau mot de toutes les langues.
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J'ai compris très vite que mon père ne serait jamais un vrai Français , un de ces types convaincus que l'Angleterre a toujours été un lieu de perdition et le reste du monde une lointaine banlieue qui manque d'èducation.
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J’aurais aimé que ces flâneries aériennes durent des siècles pour avoir le temps de tout voir d’en haut, les arbres et les eaux, les terres et les animaux. On avait l’impression de vivre au-dessus d’un monde sans fin, qui déroulait à l’infini le catalogue de ses beautés. Tout était vaste, le ciel, l’eau, les forêts dont on devinait qu’elles grouillaient d’une invisible vie sauvage que nous avions un jour quittée pour vivre dans des maisons six niveaux, équipées d’interphones, et un petit lac artificiel où personne ne venait jamais boire
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Certains jours les morts sont comme nous, ils ont le mal de vivre
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- Tu sais, souvent, avec Thomas on parle de toi. On se demande comment tu vis. On a pensé à t'appeler plusieurs fois. Et puis tu sais ce que c'est…
Non, je ne sais pas. Moi, quand je veux téléphoner, je décroche le combiné et je fais le numéro, c'est tout. Et à l'autre bout généralement quelqu'un répond. Rien n'est plus simple.
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« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d’acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »


[…]

Même la maison DuLaurier aurait refusé de construire quoi que ce soit à partir d’un plan aussi maladroit quand, de surcroît, l’architecte de cet empilement, au comble de son impéritie, fait, en un seul texte et à trois reprises, usage du point-virgule, ponctuation de l’embarras et du doute, révélatrice d’un esprit timoré hésitant entre la tentation d’en terminer une bonne fois pour toutes ou de continuer la phrase pour voir jusqu’où elle nous mène.
Le mardi 20 mai 1980, après une rude campagne qui alla même jusqu’à instaurer des lignes de démarcation à l’intérieur des familles, le peuple du Québec mit 2 187 991 fois le bulletin intitulé « Non merci ! » dans les urnes et rejeta à 59,56 % l’idée de confier son avenir à trois points-virgules.
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Vivien m’a toujours reproché de n’avoir aucune prise sur le monde. Vivien est née avec des grappins dans les mains. Pour elle, traiter avec l’avenir est aussi simple que de manier un agenda. Elle est persuadée qu’il suffit d’inscrire ses projets de manière lisible, pour qu’à la date choisie ils se réalisent. La maladie, la mort, la fatigue, les aléas sont des paramètres qu’elle refuse de prendre en compte. Elle se sent propriétaire de sa vie. Et moi, à peine locataire de la mienne. Un locataire qui voudrait croire aux vertus du bail emphytéotique, mais qui sait que tout peut arriver. Oui, au fond de moi, je voudrais croire. Mais, avec l’âge, le doute l’emporte sur l’espérance.
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Il disait souvent que de toutes les nations qu’il connaissait, la France était le pays qui avait le plus de difficultés à s’appliquer à lui-même les vertus républicaines et morales qu’il exigeait des autres. Surtout l’égalité et la fraternité.
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J'ai compris très tôt que mon père ne serait jamais un vrai Français, un de ces types convaincus que l'Angleterre a toujours été un lieu de perdition et le reste du monde une lointaine banlieue qui manque d'éducation.
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J'aime la géographie des voyages, celle qu'on traverse à pied, à hauteur d'homme, instruit par les déclivités, la fatigue des jambes et le caprice des cieux. Beaucoup moins celle des livres enluminés de graphes et de data.
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En tout cas, lorsque l’adjuster revenait de voyage, les premiers mots qu’il m’adressait en entrant chez moi étaient presque toujours les mêmes : « Aujourd’hui, Paul, vous voyez, je suis sûr d’une chose : je n’ai rendu personne heureux. »
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Je ne porte plus de sous-vêtements depuis ma petite enfance. Ces toiles et cotons superfétatoires m'ont toujours gêné. Leur contact m'est extrêmement désagréable. Aussi je n'oublierai jamais la décharge érotique que ressentit Laure lorsqu'elle découvrit ce bien modeste particularisme. Il symbolisait pour elle une forme de disponibilité sexuelle et la changeait de ses habitudes matrimoniales, "Tu connais François, prude comme un moine. S'il pouvait, des slips, il en mettrait trois." Vivre tous les jours sans culotte était pour elle le comble du libertinage, l'alpha et l'oméga du stupre, de la luxure et de la débauche. J'étais le premier homme de cette sorte qu'elle rencontrait et cela lui fouettait littéralement le sang.
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Les nuits qui précèdent la mort d'un père sont toujours étranges, irréelles, pleines de fébrilité et de confusion, peuplées de fantômes inattendus, de réminiscences incohérentes. Les flammes de la mémoire dansent dans tous les sens, dispensent leur lumière, repoussant d'heure en heure l'implacable emprise du noir. Tant de choses se mélangent que l'on finit par ne plus savoir ce que l'on souhaite vraiment, la mort en ce qu'elle apaise l'angoisse, ou simplement encore un peu de vie, parce qu'on ne sait jamais.
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Durant ces longues attentes, je me disais que ces arbres devaient avoir quelque part, une mémoire, sans doute bien différente de la nôtre, mais capable d'enregistrer l'histoire de leur pré, les fréquences bavardes des villes lointaines. Il ne faisait pour moi aucun doute qu'ils possédaient aussi une intelligence du monde tout aussi subtile que celle dont nous nous prévalons. Comme nous, ils avaient pour mission de construire leur destinée à partir de rien, d'un hasard et d'une nécessité combinée, d'une simple graine transportée par le vent ou un oiseau, et ensuite de s'accommoder du sel de la terre et des eaux de la pluie.
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Quand j’étais petit, on ne mettait jamais sa ceinture dans une automobile. Tout le monde fumait partout. On buvait au goulot en conduisant. On slalomait en Vespa sans casque. Les gens baisaient sans capote. On pouvait dévisager une femme, l’aborder, essayer de la séduire, peut-être de l’effleurer, sans risquer de passer pour un criminel. La grande différence entre mes parents et moi : dans leur jeunesse les libertés augmentaient, durent la mienne elles n’ont fait que diminuer, année après année.
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J’ai dévoré ce livre. Je l’ai commencé curieuse de lire un nouveau Prix Goncourt. Puis je ne l’ai plus quitté car j’ai été happée par l’écriture agréable et saisissante, et attendrie et intéressée par Paul Hansen, personnage qui suscite fraternité, révolte et bienveillance.
Je le recommande vivement, à tout bon ou moins bon lecteur.
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