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Citations de Jean-Paul Dubois (1891)


Vivre ensemble. C'était déjà impossible de coexister avec sa propre famille. La vie était un sport individuel. Supporter l'autre était toujours un supplice intime.
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nous n'avons jamais eu un goût immodéré pour l'ambition, ce trouble désir goulu, cet étrange appétit de l'âme.
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Quand je suis rentré de l'hôpital, le premier geste que j'ai fait en arrivant chez moi a été d'allumer la lumière. Puis la télévision. Ensuite, j'ai pris une bière dans le réfrigérateur. Elle était glacé. J'ai décroché le téléphone et j'ai entendu le bruit de la tonalité. Les choses ne m'avaient pas laissé tomber. Malgré ma longue absence, elles continuaient à marcher. Elles avaient cru en mon retour."
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"Durant toute sa vie, mon père, qui était le contraire d'un homme économe, éteignait systématiquement les lumières des pièces où personne ne se trouvait, en disant : "L'électricité n'est pas un fluide gratuit." Aujourd'hui, en rentrant de son enterrement, mon premier geste a été d'allumer toutes les ampoules de la maison.
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Je ne souffrais pas de ma solitude même s'il m'arrivait de prendre conscience qu'elle était en train de désassembler les éléments constitutifs de ma vie.
Je la sentais me démonter pièce par pièce, me déconstruire de l'intérieur, m'enlever des composants réputés ne plus devoir servir. Ainsi, des sentiments comme la joie, le plaisir, le bonheur, l'envie, le désir, l'espérance étaient un à un désaccouplés.
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Certaines choses simples jurent dans la bouche des gens affectés. Ils ne savent jamais les dire. Dès qu'ils emploient des termes trop éloignés de leur condition et de leur vocabulaire usuel, leur langage commence à sonner comme un bronze fêlé.
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C'était donc cela la clé de toute chose, continuer comme si de rien n'était, au nom des loyers du passé, de toutes ces quittances archivées, ...... et, surtout, ne pas arrêter.
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Je reste étendu là, persuadé qu'un lien naturel nous rattache au monde des animaux. Souvent la présence des animaux nous tire vers ce mystère-là. Nous avons en commun avec eux les les brûlures de la faim et de la peur, ainsi que la présence de sel dans notre sang...Je suis revenu au camp en pensant à la complexité des rapports qu'entretiennent les animaux avec le temps et l'espace : leurs migrations, leur patience, leurs réseaux et repaires. Ont-ils vraiment des désirs, du courage, de la perspicacité ? Peu d'êtres vivants nous défient à la manière des animaux sauvages. Ils nous bouleversent comme le font les grandes marées, nous hantent en posant sans cesse les questions de détermination, du sens de la responsabilité, de l'importance de la génétique et du passé en général.
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"Et ma mère tomba à genoux. Je n'avais jamais vu quelqu'un s'affaiser avec autant de soudaineté. elle n'avait même pas eu le temps de raccrocher le téléphone. J'étais à l'autre bout du culoir, mais je pouvais percevoir chacun de ses sanglots et les tremblements qui parcouraient son corps. Ses mains sur son visage ressemblaient à un pansement dérisoire. Mon père s'approcha d'elle, raccrocha le combiné et s'effondra à son tour dans le fauteuil de l'entrée. Il baissa la tête et se mit à pleurer. Silencieux, terrifié, je demeurais immobile à l'entrée du corridor. En me tenant à distance de mes parents, j'avais le sentiment de retarder l'échéance, de me préserver encore quelques instants d'une terrible nouvelle dont je devinais pourtant la teneur. Je restais donc là, debout, en lisière de la douleur, la peau brûlante et l'oeil aux aguets, observant la vitesse de propagation du malheur, attendant d'être soufflé à mon tour.
Mon frère Vincent est mort le dimanche 28 septembre 1958 à Toulouse, en début de soirée. La télévision venait d'annoncer que 17 668 790 Français avaient finalement adopté la nouvelle Constitution de la Vème République."

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Nous parlâmes longtemps de tous ces petits moments qui font ou défont une existence, de la somme de courage qu’il faut pour bâtir quelque chose de solide er de digne, du besoin permanent de savoir d’où l’on vient et pourquoi l’on se bat, de la nécessité de ne jamais oublier qu’à chaque instant n peut se retrouver dans l’effrayante position du poisson au bout de l’hameçon.
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Rien ne me prédisposait à me retrouver ainsi mêlé à de telles histoires. Absolument rien. Je vivais à Toulouse dans une maison agréable, bâtie dans un style dépouillé et rassurant.
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J’aime ces observations décisives qui s’abattent sur vous comme un marteau sur la tête d’un clou. Elles vous assomment d’abord et dans le même geste vous enfoncent.
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Quand je suis arrivé à la maison, Anna était au bord de la piscine. Nous faisions une sacrée paire de fainéants, elle et moi. Quand nous nous étions connus, on s’était juré de bien vivre en en faisant le moins possible. Depuis vingt ans, nous n’avions pas trahi notre serment.
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Vos livres ne dénotent pas chez vous une grande ambition. Vous savez, j'ai un ami d'enfance qui écrit, lui aussi. Seulement lui publie des livres utiles sur des sujets pratiques, du genre "Comment voyager", "Savoir divorcer", "Travaillez chez vous", "Le secret des jardins", enfin toutes ces choses dont on a un jour besoin. Il gagne des fortunes avec ça.
Le mois dernier, il est venu à la concession. Il a regardé la grosse Buick Roadmaster, la dernière Corvette, et sans discuter il m'a fait un bon gros chèque de près de cent mille dollars pour les deux.
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Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre je regarde la nuit et j’écoute le froid. Ici il fait du bruit. Un bruit particulier, déplaisant, donnant à croire que le bâtiment, pris dans un étau de glace, émet une plainte angoissante comme s’il souffrait et craquait sous l’effet de la rétraction. À cette heure, la prison est endormie.
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Le soir de la mort de ma mère, mon père faisait cuire du foie de veau. Le soir où je perdais Ingvild, je pontifiais sur l'aérodynamique et la mécanique des fluides. J'étais bien le fils de la famille.
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-Vous lisez des choses sur le surmoi? Il est temps que cette grève s'arrête.
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Lorsque j'eus tout rangé, je fus stupéfié par une chose qui jusque-là m'avait échappé: rien n'est plus ridicule et déplacé, dans un vieux garage, qu'un équipement flambant neuf.
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Ainsi parlait mon père. Il lui arrivait de m'entreprendre sur sa marotte, ces heures "passées dans la perfection de la foi". Un soir que ma mère tardait à emprunter notre escalier, il lâcha soudainement prise et dévissa de la paroi sur laquelle il devait s'accrocher depuis longtemps. "Je n'ai plus la foi. Même pas une journée, même pas quelques heures par-ci ,par- là, plus rien. Il n'est plus question de perfection, plus rien.Quand on est allé à Skagen, la dernière fois, j'ai parlé avec le vieux pasteur. Au bout d'un moment, il m'a dit:" Mais Johanès, moi non plus je n'ai plus rien, rien du tout, à part cette bouteille de scotch que je renouvelle quand elle est vide. La foi, c'est fragile.
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Je voudrais te dire que je n’aime pas la viande. Ni blanche, ni rouge. Il y a trop de souffrance à l’intérieur. À chaque bouchée, à chaque fois que je mastique, je la sens. Mais tu ne peux pas comprendre, et encore moins identifier le goût si caractéristique. Et pourtant, parfois, c’est si écœurant. Ça pèse sur ta langue comme un billot de bois. Et parfois tu ne peux même plus avaler.
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