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Citations de Jean-Paul Dubois (1855)


C'est ainsi que nous vécûmes, famille désarticulée, petits français de l'intérieur, coincés entre le leasing de nos voitures et les escalators du progrès, gravissant quelques marches sociales pour les redescendre aussitôt, enterrant nos parents avant de dépenser leur assurance-vie, voyant grandir nos enfants et défiler les années, comme les bovins regardent passer les trains, jusqu'à la fin.
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Parfois , quand il regardait mes clichés "avant-après", il hochait la tête et me répétait cette phrase qui n'avait aucun sens mais que j'adorais entendre : "La médecine a perdu son âme depuis que pour prendre la fièvre on n'utilise plus de thermomètre anal."
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Nous avions retrouvé ce sourire originel, simple, provoqué par la somatotopie du cortex moteur et des dix-sept zygomatiques mineurs et majeurs, et jaillissant, pour ce qui nous concernait, des glandes mystérieuses du bonheur.
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Enfant, je grandis donc devant Spyridon qui marinait devant sa tranche de cervelet, un père court vêtu vivant comme un célibataire, et une mère quasiment mariée à son propre frère qui aimait dormir contre sa sœur et devant les litanies de la télévision. Je ne savais pas ce que je faisais parmi ces gens-là et visiblement, eux non plus. (…) Le plus étrange, c’est que la mort traversa à plusieurs reprises notre maison et les survivants s’en aperçurent à peine, la regardant passer comme une vague femme de ménage.
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- Tu sais ce que tu es Paul? Un minable
C'était la seconde fois de la journée que l'on m'attribuait ce qualificatif. Cela me parut quelque peu abusif, surtout si l'on considérait les mérites et qualités de ceux qui me jugeaient ainsi.
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Lorsqu'un maçon vous annonce que vous allez vous fracasser contre un mur, il parle en connaissance de cause
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A mes fils éplorés, dès leur descente d'avion , je dirais quelque chose comme "votre mère est morte d'une maladie nosocomiale ", ce qui est en soi, j'en conviens , assez dégoûtant. Ensuite , l'air merveilleusement accablé, je leur tendrais l'urne dorée comme un poulet fermier, contenant les cendres encore chaudes de leur maman adorée. "Elle sort juste du four." Et là, je verrais les jumeaux dévastés, imbéciles appareillés toujours à l'unisson, oui , je verrais mes fils fondre en larmes et devenir humains pour la première fois.
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Finalement les mariages ressemblents aux enterrements.Ils annoncent des changements brutaux, des redistributions de roles et des prises de pouvoir au sein des familles.Les Stern n'étaient pas pires que d'autres.De genération en génération nous nous transmettions simplement notre compote de gènes originels
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- Je vais vous poser des questions simples auxquelles je vous demanderai de me répondre d'instinct, sans réfléchir. Voyez cela à la manière d'un jeu de balle. Je sers et vous renvoyez. Commençons. Si je vous dis, par exemple, "mont des Oliviers".
-Huile
- " Terre sainte."
- Tracteur.
-" État théocratique."
- Théo Sarapo.
-Pardon ?
-Théo Sarapo, le dernier mari d'Edith Piaf.
- Vous êtes surprenant, monsieur Klein. "Synagogue"
- Sinécure.
-" Kibboutz."
- Boots
-"Circoncision."
- Mossad.
- Qu'est-ce qui vous fait établir un lien entre cette ablation rituelle et nos services secrets ?
- Je ne sais pas, c'est venu comme ça. Vous m'avez demandé de faire des associations, des rapprochements rapides. C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit
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Fallait-il que cette faussaire soit à ce point obnubilée par ses travaux de suture pour négliger le douloureux suintement des cicatrices de la mémoire.
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"A partir de quel moment et selon quels critères une relation était-elle classifiée "non essentielle" et sur quelles bases pouvait-on, à l'inverse, décréter que telle autre était primordiale ?"
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"C'était un travail comme il en existe des milliers, sans intérêt, une sorte de chaîne administrative, survivance d'un autre siècle, un emploi simplement misérable qui grignotait votre vie, sorte de petit cancer salarié qui ne vous tuait pas, mais simplement, jour après jour, paralysait les muscles du bonheur".
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"Personne ne nous appartient, excepté dans nos souvenirs".
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Il s'assit sur le bord de son lit et prit entre ses mains le cadre dans lequel se trouvait la photo d'Anna.Quand il examinait longuement cette image,il lui arrivait d'entendre la voix de sa femme résonner dans sa mémoire.La voix était la première chose que l'on oubliait après le départ de quelqu'un.La voix,ce n'était rien.Rien qu'un peu d'air modulé dans des cordes vocales.Et Anna disait souvent des choses qu'un homme ne souhaitait pas entendre.
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Ensuite elle prit Whitman dans ses bras et, comme le font tous les Américains, ils se donnèrent pendant un long moment de ridicules petites tapes amicales dans le dos.
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...Davenport m'a toujours paru claquer en bouche comme un petit drapeau de yacht dans une marina du Maine. (p.21)
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Le golf n'est le sport de personne, Paul. Les types qui le pratiquent l'ont choisi par défaut, parce qu'ils ont échoué dans d'autres disciplines par manque de vitesse, d'adresse, d'endurance ou de force. Le golfeur dissimule une petite infirmité, c'est pour ça qu'il fait son parcours en voiture électrique.
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Vous savez, Paul, je crois que le travail agit sur nous comme une drogue, et que la peur d'en manquer nous amène parfois à faire des choses bien étranges.
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Le jour où elle m'a annoncé qu'elle se lançait dans la dentisterie et, surtout, l'orthodontie, j'ai compris qu'elle était bien la véritable soeur des deux autres. Comment peut-on, à vingt ans, prendre la décision de consacrer sa vie à curer des caries? - Ca te plaît vraiment d'apprendre à baguer des molaires, de placer tout ce fil de fer dans la bouche des gens? Qu'est ce qui te pousse à faire ça? Elle avait secoué la tête avec un sourire affectueux légèrement condescendant : -Mais l'argent, Papa
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si j'ai un jour arrêté d'écrire, c'est parce que, simplement, je me suis mis à douter de tout. De moi, du sens de mon travail et de l'intérêt des livres en général. Quand on se met à refléchir à ce genre de problèmes, cela signifie que l'on a déjà basculé de l'autre côté. Publier demande un minimum de foi, d'orgueil et d'aveuglement. Or, je ne possède plus aucun de ces sentiments énergétiques. Je n'ai plus la vitalité ou l'innocence qui permet d'avancer d'un jour sur l'autre, de passer d'une phrase à la suivante. Tout au plus suis-je désormais capable de décrire les symptômes de ma paralysie, de me livrer moi même à une médiocre autopsie de ma vie
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