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Citations de Jean-Paul Dubois (1891)


Il ne rejoindrait pas la cohorte de ces retraités qui se rendaient à leur travail à l'heure où, le soir, je rentrais chez moi. On ne dit pas assez la violence extrême et quotidienne que ce pays inflige à ses ressortissants, aux plus pauvres, aux plus faibles d'entre eux. Pour survivre, payer leur loyer et leurs soins médicaux, un nombre croissant d'homme set de femmes cumulent deux emplois.
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Examinant mes poignets à un bon mètre de distance, elle fit une moue dont je ne savais pas si elle traduisait de l'inquiétude ou du dégoût, et elle dit :
- Il faut absolument que tu voies quelqu'un.
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J'ai terminé ce livre. Comme les précédents, il m'aura pour un temps rapproché des vivants et des morts. C'est dans l'ordre des choses simples. Les journées passées à l'écrire, et parfois le veiller, m'auront aussi fait comprendre qu'en me lançant dans cet étrange voyage, avec l'impulsivité et la naïveté d'une mouche, j'avais confusément réalisé le rêve de tout homme : traverser la forêt de ses peurs pour accéder à ces émotions secrètes, ces infimes parcelles de bonheur qui sont en nous, tapies dans un endroit que nous ignorons, et que, souvent, nous recherchons pendant toute une vie.
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Rien ne me prédisposait à me retrouver ainsi mêlé à de telles histoires. Absolument rien. Je vivais à Toulouse dans une maison agréable, bâtie dans un style dépouillé et rassurant. Le jardin, enroulé sur lui-même, pareil à un vieux chat qui dort, était planté d'arbres rampants enchâssés dans le vert velouté des massifs. J'exerçais un métier peu exigeant puisque je tournais des documentaires animaliers et des séries sur la pêche en rivière pour des chaînes de télévision blasées et peu regardantes. Cela m'assurait un revenu régulier tout en me laissant de larges plages de temps libre. J'aurais pu vivre ainsi durant des siècles, filmant, en paix, le labeur de l'abeille et les proies du brochet. Pourtant, un jour, cette existence lénifiante vola en éclats. Une lettre recommandée se chargea de me livrer l'enfer sur le pas de ma porte.
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Mais après tout, n'avons-nous pas tous en nous quelque chose qui nous pousse à fouiller le cœur des lacs et des forêts pour y retrouver cette insouciance de la jeunesse, la douceur d'une époque où, pour savoir qui l'on était, il suffisait de regarder la mère et d'écouter le père ? Passé un certain âge, lorsque l'on a plus la moindre foi, ni la force de se raccrocher à sa médiocrité, il ne reste qu'à croire, très fort, à ce que l'on a été.
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Vers deux heures , le frère d'Anna est passé à la maison. C'était un grand type sec comme l'herbe du désert. Tout le monde lui trouvait un sale caractère, mais moi je l'aimais bien. Il traversait la vie comme on avance dans la brousse, en essayant de se frayer un passage. Il faisait un drôle de boulot. Il était réanimateur. Quand vous arriviez entre ses pattes, c'est que vous aviez fait le plus gros du chemin. Quand je le voyais, il m'arrivait de penser : "C'est peut-être lui qui te prolongera un jour." J'avais donc plutôt intérêt à ce qu'on soit en bons termes.
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« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »
C'est sur ce 2e amendement de la Constitution américaine que la National Rifle Association of America a bâti son fonds de commerce et élaboré sa philosophie rudimentaire. Le seul problème, c'est que ce texte date du XVIIIe siècle et qu'il est l'expression d'une époque troublée où, après la guerre d'Indépendance, fédéralistes et républicains n'avaient pas encore réussi à instaurer une réelle autorité étatique à l'intérieur de cette nouvelle et gigantesque nation.
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Un récent rapport de l'Organisation de la Coopération et de développement économiques fait remarquer que, de tous les pays industrialisés, ce sont les États-Unis qui redistribuent les revenus de la façon la plus inéquitable. Les riches y prospèrent tandis que le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter. Entre ces deux extrêmes s'effiloche une classe moyenne déclinante et déplumée.
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Fumer est une sorte de mépris de la maladie, la dernière nonchalance de ceux qui savent qu'ils n'ont aucune chance. (p.77)
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À téléphoner à droite et à gauche, à réfléchir à des questions sans solution, à rencontrer, comme à chaque fois, des gens qui me racontaient des histoires bizarres sur leur vie. Puis je décidai de quitter cette ville et ses habitants trop préoccupés d'eux-même pour s'intéresser, ne serait-ce qu'un instant, à quelqu'un comme moi. Je mis mes affaires dans la Karmann et partis vers l'Est, sur le Highway 15, vers Victorville et Barstow.
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--À soixante ans,tu te bats avec un psychanalyste pour une histoire de concours de beauté pour chiens ?Non,mais tu te rends compte de l'univers dans lequel tu vis?Tu en es conscient? Tes ascenseurs, tes cendres ,et maintenant tes bagarres d'ivrogne ?Cette fois je crois que tu as touché le fond.Tu sais ce que tu es Paul? Un minable.
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Les mots ,quels qu'ils soient ,n'ont pas l'humidité féconde que charrie le souffle de la tempête chargé de la multitude des senteurs dérobées à la cime des arbres et aux sols des sous-bois.Comment restituer le bonheur de se sentir à l'abri lorsque sous le vent,battent les branches et que geignent les troncs courbés par les rafales? Et dire cette angoisse ancestrale qui s'abat alors sur la forêt et tous ceux qui l'habitent? Les livres ne sont qu'un tout petit miroir du monde où se mirent les hommes et l'état de leur âme,mais qui jamais n'englobe la stature des arbres,l'infini des marais l'immensité des mers.Si beau soit le texte,si attentif le lecteur de Melville, il manquera toujours à ce dernier l'émotion fondatrice ,l'indispensable synapse avec le réel, ce bref instant où surgit la baleine et où vous comprenez qu'elle vient VOUS chercher.Une chose est de lire la peur,une autre de l'affronter.
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Avec Reebok qui lui enserre les chevilles, Seiko qui lui ceint le poignet et Campbell qui lui soutient l'estomac, Kerrigan n'a plus de soucis à se faire. Aux jeux de Lillehammer, ses commanditaires ne lui demanderont même pas de gagner la médaille d'or, seulement d'être là, de patiner, de se laisser porter, de glisser sur son image. Sa seule apparition olympique , couplée aux retombées de l'affaire devrait lui rapporter quelque chose comme 10 millions de dollars. Le coup de bâton qu'elle a reçu sur la rotule à définitivement fouetté sa carrière. Et sans doute à jamais brisé celle de Tonya Harding.
De Kerrigan, on saura à peu près tout quand on aura dit que son père, plombier, s'y entendait autant pour aboucher les tuyaux que pour souder une famille. Depuis toujours, accompagné de ses quatre fils, de sa femme aveugle, de ses propres frères, neveux et cousins, Kerrigan senior suit, encourage et préserve sa fille partout où elle patine. Avec sa seule famille il se fait fort de remplir une tribune. Et comme si cela ne suffisait pas, Nancy est une splendeur bien élevée, s'exprimant avec charme, sachant parfaitement mettre en valeur son petit côté country club et ne détestant pas se faire photographier pendant qu'elle s'exerce au golf.
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Il semblait y avoir deux Martine Villandreux. Celle qui donnait l'image d'une femme largement émancipée, épanouie, à l'humeur libérale, que l'on sentait capable de séduire, d'aimer et ne se cachant pas de goûter à tous les plaisirs de la vie. Et l'autre, engoncée dans un catholicisme de convenance, corsetée des petits principes économes de la bourgeoisie, bardée de tous les poncifs de la mesquinerie conservatrice, sévère, austère, inclémente, avec toujours en bouche des remarques blessantes et des observations perfides. Soumis aux exigences de la seconde, on était toujours étonné qu'un visage si parfait, un corps à ce point séduisant pût abriter une âme aussi noire.
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Je crois m'être méfié de Braguette dès la première seconde où je l'ai vu. Il incarnait à mes yeux cette variété de salaud lumineux, de nanti désinvolte dépourvu de conscience politique, pour qui les femmes étaient un divertissement au même titre que le golf, les courses de côte et le slalom spécial. [...]. Il était la parfaite incarnation du salopard mythique aux exigences d'ogre que les femmes aiment tant combler.
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"J'avais envie de croire que Selma avait pris ma douleur, comme ma mère prétendait le faire lorsque j'étais enfant. J'aimais l'idée de pouvoir se saisir de la souffrance de la personne que l'on aime et de l'en décharger d'un geste, comme on retire une couverture. Et j'aimais penser qu'autour de nous des gens étaient capables d'accomplir ce miracle."
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L’infirmière de jour s’appelle Norma, son homologue de la nuit, Anny, je crois. L’une m’injecte des doses de stimulants, l’autre me bourre de gélules tranquillisantes. Je vis ainsi au gré des cocktails psychiatriques, tel un baudet que l’on fouette et qu’aussitôt on réfrène. Cela ne va pas, évidemment, sans altérer quelque peu mon idéation. Mes pensées sont instables et souvent peu cohérentes. Je mélange beaucoup de choses, l’essentiel avec l’anecdotique.
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À la différence de mon jumeau, je n’ai jamais éprouvé le moindre sentiment d’appartenance envers une quelconque communauté. Par goût mais aussi par timidité, j’ai toujours préféré vivre à la lisière des choses et des gens. Lorsqu’on me demandait parfois de me définir, de dire qui j’étais, j’avais une réponse toute faite. J’expliquais avec sincérité que j’incarnais le contraire de mon frère.
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Il me semble que vous devez cesser de vivre avec l’idée qu’une relation porte en elle, dès sa naissance, les germes de son propre échec. Oubliez vos réticences. En d’autres termes, acceptez que l’on vous aime et laissez-vous aimer.
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Son intérieur était pratiquement vide de tout, à l'exception d'un petit tiroir à mémoire ou il avait , une fois pour toutes, rangé l'essentiel. (p61)
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