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Critiques de Jean-Pierre Andrevon (381)
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Sexe & sexualité dans le futur & ailleurs, to..

Jean-Pierre Fontana, grand Maître de la science-fiction française, a bien peaufiné son affaire en amorçant ce recueil par une préface de son ami Jean-Pierre Andrevon, tout aussi érudit que lui-même, et en l'émaillant de trois nouvelles qui sont pour moi des chefs-d'œuvre : La Vana d'Alain Dorémieux, Delta de Christine Renard et Les Camélions de Joëlle Wintrebert.

Les autres nouvelles sont toutes intéressantes, glissant d'un érotisme charmant à des écritures plus radicales, sans oublier l'humour, bien entendu.

Bref ! Je l'ai lu quasiment sans interruption et j'ai passé un très agréable moment.

Outre les nouvelles citées plus haut, mes préférées sont celles de Martine Hermant, « Le monde de l'arc-en-ciel » inspirée par les dessins de Manara, Céline Maltère qui reste dans son univers féminin avec « Les orchidées », Noêl Gral qui pastiche Les aventures d' Alice au pays des merveilles avec « Les rêveries d'une promeneuse sous la terre » et Philippe Caza qui revoit la création du monde à sa façon avec « Havah ou le jardin des désirs ».



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Le Monde enfin

Pour avoir écrit il y a quelques années un roman dit « post-apocalyptique », j’étais intéressé à l’idée de découvrir celui de l’immense Jean-Pierre Andrevon, sans une seconde oser me comparer à son talent. D’autant que ce récit, initialement une nouvelle parue en 1975 puis développé en roman en 2006, décrit la fin du monde à la suite d’une pandémie d’un virus proche de la gastro-entérite. On est loin ainsi de tous ces récits nombrilismes que l’on a vu fleurir depuis le début du covid et c’est bien ainsi.

Nous voilà donc à l’issue de la plus grande pandémie imaginable. L’espèce humaine est anéantie en quelques jours, ne subsistent que quelques rares personnes, hommes et femmes, qui vieillissent sans possibilité de procréer. La maladie a rendu les femmes stériles. En trame de fond, nous suivons les derniers pas d’un vieil homme, ancien savant, dont le rêve secret est de voir une dernière fois la mer avant de mourir. S’y ajoutent des parties, appelées livres, quinze au total, qui retracent le destin de quelques survivants, dont plusieurs ont un lien indirect avec Sébastien le vieil homme. On y trouvera une femme qui désespère de trouver un homme afin de faire un enfant, un militaire français choisi pour faire partie d’une sorte d’arche de survie, un équipage de sonde spatiale expérimentale dont le voyage vers une planète habitable est tombé à l’eau, un ermite qui découvre son jardin d’Eden avant de finir amnésique dans un blockhaus aux Etats-Unis… Cette fable très écologiste emprunte forcément aux récits bibliques, avec ce leitmotiv que l’on retrouve au fil des pages: la nature reprend enfin ses droits, qu’il s’agisse des animaux ou des végétaux, après avoir subi le désastre provoqué par l’Homme durant des années. C’est à mon sens là que le bât blesse. En passant d’un récit à un autre, entre poésie et SF franche, voire horreur totale (la scène des survivants de la sonde contre les rats à Paris est un des moments les plus violents du roman et qui vaut bien celui de James Herbert) l’auteur finit par perdre un peu son lecteur. Difficile ainsi de comprendre pourquoi le personnage de la petite Laurence, Lolo, après avoir occupé une place prépondérante au début du récit, finit par être écartée sans autre forme de procès. Difficile aussi de s’attacher aux aventures du commandant Paul Corvino, l’épisode New-yorkais en particulier avec ces combats de chars et de dinosaures (!) m’ont laissé de marbre. Quant aux femmes, elles sont souvent traitées en héroïne de BD, au physique irréprochable

En définitive, Le Monde Enfin, en roman post apocalyptique, laisse surtout la part belle aux animaux et à la nature, tout en laissant quelques couples survivants dont toutes les femmes sont enceintes… Trop peu pour l’avenir de l’humanité sans doute. Un peu fouillis et donnant l’impression de filer dans tous les sens, peut-être justement parce qu’il s’est complèté à partir d’une nouvelle, il n’en demeure pas moins une œuvre originale, qui, à défaut de ne pas m’avoir totalement convaincu, offre une autre vision du post-apocalyptique, à mille lieues par exemple d’un Richard Matheson.

Je remercie les éditions Actu SF pour leur confiance.



Jean-Pierre Andrevon - le Monde enfin (version augmentée) - Éditions ActuSF - Juin 2021, 10,90 €

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Un horizon de cendres

Roman nihiliste, désenchanté, sans espoir. Belle métaphore de l'humanité qui y va tout droit, vers cette catastrophe.

La mort ou les morts se fait tuer à nouveau, elle re-meurt, mais revient encore et encore... elle gagnera toujours.

Petites touches écolo bien sympathiques, petites moqueries sur le monde télévisuel d'aujourd'hui, qui rend bien décérébré la populace (belle comparaison avec les morts)...

Lecture rapide, sèche, on ne s'ennuie pas.

Les seuls points négatifs à mon goût sont l’excès de descriptions, d'adjectifs, qui rendent parfois la lecture hachée.

Et surtout le détail qui a enlevé un demi point à ma note (spoil...) : le narrateur écrit lui même cette histoire, nous le rappelant à plusieurs reprises, mais à la fin de l'histoire, il n'y a plus de courant, et il utilise pourtant son vieux mac pour écrire... De plus, si on reste dans cette thématique, qui sommes nous, nous lecteurs? Et qui a publié ce livre? :) :)
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Le Monde enfin

Le Monde enfin

Jean-Pierre Andrevon

Helios (Actusf) 2021, réédition augmentée, publication originale 2006



Ce pavé de 715 pages se divise en quinze livres-séquences explorant des facettes différentes de la fin d’un monde et reliées par un seizième livre en pointillés qui relate le cheminement d’un cavalier presque octogénaire, quarante-cinq ans après une pandémie mondiale qui a ravagé l’humanité, en ne laissant que quelques îlots de survie ici ou là, appelés à disparaître puisque les femmes sont devenues stériles. De Paris jusqu’à la mer qu’il veut revoir une dernière fois, il nous fait une sorte d’état des lieux de la revanche de la nature sur les constructions humaines et du réordonnancement de la biodiversité.

Livre 1 (De longues vacances en perspective) : un membre de l’état-major de l’armée française reçoit un message codé qui va l’amener à laisser sa famille au seuil d’une catastrophe planétaire pour rejoindre un programme de survie de la race humaine.

Livre 2 (Eau de boudin) et livre 3 (Le zoo) : deux mois plus tard, Lolo - 9 ans, Antoine - 18 ans et Bastien - 36 ans, trois survivants de la pandémie qui transforme les gens en chaussettes vides en l’espace de quelques heures se rencontrent par hasard, libèrent les animaux du zoo et font un bout de chemin ensemble.

Livre 4 (Une orange bleue vue d’en-haut) : pendant ce temps, tout là-haut, tournent des engins monoplaces de mort nucléaire, les NAOS (Nuclear Armed Orbiting Satellite), pilotés par 27 militaires aux ordres. Lorsqu’arrive l’injonction suprême, que va décider le commandant Bob Giordano qui dirige cette unité ?

Livre 5 (La plaine aux éléphants) : onze ans plus tard, nous retrouvons Laurence (la petite Lolo des livres 2 et 3) et le professeur Sébastien Ledreu (Bastien), qui est devenu son père adoptif, alors qu’elle a décidé de partir vers la plaine du Congo en zeppelin pour y voir de vrais éléphants sauvages.

Livre 6 (Un voyage incertain) : trois ans plus tard, Stéphane Marrey, un ingénieur en rupture de ban, ami de Bastien, échange tout ce qu’il possède contre un cheval beauceron qui, espère-t-il, l’emmènera à l’autre bout de la France.

Livre 7 (Le dernier homme dans Paris) : quelques années plus tard encore, celui qui se considère comme le dernier homme dans Paris arpente la ville envahie par les animaux, en leur parlant par télépathie.

Livre 8 (Le jardin des Hespérides) : la même année, sur un autre continent, Herblock, après une interminable errance solitaire, rencontre un bon compagnon, Abraham. Ils atteignent ce qui semble un jardin d’Éden, au creux d’un vallon qui abrite un verger et un petit cours d’eau. Mais Herblock s’aventure un peu plus loin, et c’est alors qu’il aperçoit une femme… qui va révéler l’autre homme qui dort en lui.

Livre 9 (La tigresse de Malaisie) : quatre ans plus tard, dans ce monde quasi désert, Anne Le Cloarec, cinquante ans, n’a pas abandonné l’espoir d’avoir un enfant. Au bout de quatre mois d’absence, ses règles sont revenues et donc l’ovulation aussi. Mais il lui faut trouver un homme…

Livre 10 (Les nouvelles du jour) : à peu près à la même époque, l’envoyé spécial, la secrétaire, le rédacteur en chef, le coursier, l’imprimeur… vite, vite, vite ! Il faut faire vite pour que Libération, le journal survivant, paraisse à l’heure demain matin.

Livre 11 (Manger) : sur un autre continent, deux ans plus tard, on retrouve Herblock, à moitié amnésique. Il vit maintenant avec un groupe qui a pu investir un abri conçu en prévision d’une éventuelle guerre nucléaire.

Livre 12 (Dans la cave) : six ans plus tard, « la cave était l’endroit où maman et la petite princesse… vivaient. »

Livre 13 (Area 267) : dix-sept ans plus tard, le commandant Paul Sorvino (livre 1) se réveille dans le bunker nommé Area 267.

Livre 14 (La princesse des rats) : la même année, Isaac Sisséko, pilote de la sonde spatiale expérimentale Alpha 2 qui était censée rejoindre une planète tellurique (O2-CH4-N2O) où l’air aurait pu être respirable sans scaphandre, se réveille d’un sommeil de 45 ans avec la Terre en vue. Ils ne sont pas partis. Pourquoi ? Et quoi faire d’autre maintenant que rejoindre la Terre, même si elle a bien changé.

Livre 15 (Le jeu avec Leyla) : « Paul Sorvino avait rencontré Leyla au beau milieu du George Washington Bridge, alors qu’il arrivait à pied de l’ouest et s’apprêtait à explorer Manhattan, attiré par la lueur énigmatique de l’Œil dans le ciel. Cela faisait trois ans qu’il avait quitté la base enterrée de l’Area 267, où il était resté en sommeil pendant exactement 42 ans, 7 mois et 23 jours. »



Voici les dernières lignes de la nouvelle qui a donné le titre de cet ouvrage, « Le Monde enfin », initialement parue en 1975 : Un jour, la larve émergera du sol et un pinson mâle la cueillera pour la donner à l'appétit insatiable de ses oisillons. Un jour, un serpent arboricole mangera le pinson, et un hérisson mangera le serpent, et un renard mangera le hérisson, et un sanglier éventrera le renard. Ils mourront tous. Ils vivent tous. Le monde est à eux. Ils ont pour eux le monde. ENFIN.

Andrevon a mûri ce livre, majeur dans son œuvre, pendant trente ans. Au départ, ce furent des nouvelles, conçues à divers moments de sa vie, sur le thème récurrent des apocalypses. En reliant ces récits courts pour en faire un livre, il fait la part belle à la nature et aux animaux avec certaines pages très poétiques. L’humain, en revanche, n’est pas épargné : ses côtés destructeurs et conquérants, sa folie des grandeurs ou sa folie tout court. Les femmes, quant à elles, sont un peu à part dans l’univers d’Andrevon. Il y a le tout-venant qui n‘est pas ménagé, lui non plus, et il y a les héroïnes de BD, les fantasmes, la récompense des héros. Pour finir, peut-être que grâce à cet amour de la femme, l’auteur laissera une dernière chance à l’humanité. CB

Chronique parue dans Gandahar 29 en septembre 2021

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Neuf morts par quelques nuits d'hiver

La quatrième de couverture ne pouvait que m'appâter : Les dix petits nègres dans une ambiance Shining, signé Jean-Pierre Andrevon !

Et le roman tient ses promesses. Je n'ai pas pu le lâcher : il fallait que je sache comment l'intrigue se dénouait.

Prévoir une bonne couette pour la lecture, parce que l'ambiance est glaciale, le froid qui règne suinte à travers les pages !

Le récit est bien rythmé, aucun temps mort. Savoir "qui" et "pourquoi" n'est pas la préoccupation du lecteur, mais "comment" : un jeu de quilles mortel dans un décor d'urbex.

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C'est un peu la paix, c'est un peu la guerre

Il est possible, et même probable, qu'à certains moments à la lecture de ce livre, page 26, 83 ou 111, allez savoir où, quelque part comme ça en plein milieu, et alors que rien ne vous appelle ailleurs, vous ayez envie de le fermer un peu. Ce sera juste que vous aurez lu trois ou quatre nouvelles d'affilée, peut-être même une seule, dans certains cas, et que leur densité est telle que vous en serez suffisamment nourri. Prenons un exemple : quand on vient de finir "Les raisins de la colère", on n'attaque pas "A l'Est d'Eden" dans la minute qui suit, pas vrai ? Eh bien là c'est un peu pareil, mais en beaucoup moins de pages. C'est à ça qu'on reconnait les recueils de nouvelles vraiment bons, voire grands, et le mieux est de ne pas leur opposer de résistance, mais plutôt de les utiliser au mieux, au fil du temps, dans toute leur richesse et leur profondeur.
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Sukran

J’ai lu il y a…. pas mal de temps, dans les années 1980, un recueil de nouvelles de J. P. Andrevon (j’ai depuis oublié le titre) qui m’avait marqué, et j’avais noté le nom de cet auteur comme une valeur sûre de la SF française. Donc quand j’ai vu sur les rayons de la médiathèque de mon village un ouvrage de ce même auteur, je l’ai immédiatement emprunté, même en sachant que j’avais plein d’autres livres dans ma PAL.

Mais à la fin de ma lecture, j’ai du reconnaître une certaine déception. Ce roman est paru en 1990 (la date de 2008 donnée par Babelio / Gallimard est inexacte, ou correspond peut-être à une réédition…), et il n’a pas très bien vieilli, à mon avis.

Commençons tout de même par le positif : l’auteur imagine la ville de Marseille dans un futur proche : le niveau des eaux a monté suite au réchauffement climatique, et beaucoup de quartiers sont partiellement ou totalement inondés ; la pollution échappe à tout contrôle, et la mer est devenue pratiquement une décharge à ciel ouvert. Bien que très pessimiste, ce tableau est malheureusement devenu possible au vu de l’évolution actuelle. Donc, les circonstances du roman sont réalistes. A cela s’ajoute un mélange de populations, par suite de différentes crises politiques ou environnementales, qui rend la situation extrêmement complexe.

Ce qui m’a gêné, par contre, c’est la personnalité du héros. Roland Cacciari est une figure plutôt classique d’ancien soldat, démobilisé après une guerre perdue, et qui s’engage dans une mission pas claire du tout afin de sortir de sa condition marginale. Tout en accomplissant les ordres de son patron, mystérieux millionnaire sans scrupule, il se rend compte qu’il participe à un crime abominable, et prend le parti des victimes. Mais ce Roland-là n’est pas vraiment un preux chevalier. Motivé surtout par l’appât du gain au départ, il me fait plutôt penser à un certain Malko Linge, SAS pour les connaisseurs, motivé par l’action brute et le sexe. Est-ce la tendance du moment qui a ainsi influencé l’écriture de J. P. Andrevon ? Dommage, je pense qu’il aurait pu mieux faire, comme le laisse penser le dénouement dans lequel il exprime encore avec talent son obsession de l’horreur de l’arme nucléaire.

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Un horizon de cendres

Nouvelle incursion dans l'œuvre de Jean-Pierre Andrevon avec laquelle je commence à être familier. La couverture m'a mis mal à l'aise d'emblée, idéal pour entamer cette lecture.

Un walking dead à la française mais pas besoin d'attendre 10 saisons pour avoir la fin, à peine 243 pages qui se dévorent, chapitres assez courts, récit au jour le jour des événements. C'est très efficace, mais ne donne pas une image très reluisante de l'homme si jamais il devait être face à ce type de situation, ce qui, je vous rassure, est tout de même hautement improbable.

Allez y si vous voulez une légère frayeur avant d'aller vous coucher.
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Encyclopédie de la guerre au cinéma et à la télévis..

Les représentations de la guerre au cinéma sont innombrables, comme les faits de guerre eux-mêmes, non seulement dans le genre de film de guerre, mais aussi à travers le péplum, le film d'aventures, le film historique, la science fiction et la fantasy et même les comédies musicales, sans compter bien entendu les films dont le thème n'est pas la guerre, mais ayant la guerre en toile de fond (films d'espionnage, film noir...). Cet ouvrage s'attache à montrer comment Hollywood s'en va t-en guerre, et montre un semblable balancement entre films favorables ou de propagande et films dénonciateurs.
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Anthologie des dystopies

Depuis quelques mois, je semble uniquement abonné dans le cadre des masses critiques Babelio à tout ce qui touche à l'utopie et à la dystopie. du très bon catalogue d'exposition de la Maison d'ailleurs, Mondes imPARFAITS, je suis passé à l'essai pamphlétaire de Thomas Bouchet sur les utopies, intéressant mais moins réussi. Et récemment, j'ai eu l'occasion de découvrir cette Anthologie des dystopies, écrite par un romancier de science-fiction un peu dépassé par son temps.

Je m'attendais à un livre construit de façon rigide ou répétitive, puisque c'est souvent le cas des anthologies. le premier coup d'oeil m'a donné l'impression inverse, et j'ai espéré un essai plutôt qu'une véritable anthologie. Cette première impression était trompeuse. On ne peut pas, bien sûr, reprocher à Jean-Pierre Andrevon d'avoir effectivement écrit une anthologie. On peut cependant se demander si la façon dont il s'y est pris est pertinente, et également si le contenu est pertinent.

Nous avons droit à un survol de ce qui existe de plus important, d'après l'auteur, dans les dystopies, en littérature, dans le cinéma et dans les séries télévisées. Malheureusement, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à quelque chose de proche des émissions d'Intercut ou d'autres YouTubeurs sur le cinéma, qui donnent très envie lorsqu'ils vous annoncent qu'ils ont visionné des perles rares : soit je découvre que j'ai déjà vu les perles rares mentionnées et je les ai trouvées médiocres, soit je les regarde après l'émission, les trouvant tout aussi médiocres. C'est très souvent prometteur, mais très souvent décevant.

Jean-Pierre Andrevon ne nous épargne pas les références pas très connues ou seulement connues d'un petit cercle d'initiés. Jusque-là ça me va. Il en oublie des références importantes, comme Gunnm ou L'Attaque des titans. Il faut dire que, à l'évidence, les mangas et les séries d'animation japonaises, les séries télévisées japonaises ou coréennes, il ne connaît pas. Et vous allez voir que Musardise va avoir la dent beaucoup plus dure que moi.

Je pourrais me dire que cette anthologie va tout de même servir à me guider dans le monde de la dystopie, mais il y a un hic. Si vous voulez retrouver le titre d'une oeuvre ou le nom d'un auteur ou d'un réalisateur, c'est mission impossible, car Jean-Pierre Andrevon a choisi de présenter sa bibliographie et sa filmographie en fin de livre par année, sans mentionner à quelles pages retrouver la trace de ces oeuvres et de ces artistes dans le corps du livre. Comme je n'ai pas envie de relire tout le livre pour retrouver où l'auteur nous a parlé de tel livre, de tel film ou de telle série, je ne vais donc plus du tout le compulser. Malheureusement l'intérêt d'une anthologie, c'est d'être compulsée facilement et souvent.

Et puis je n'aime pas le ton arrogant de l'auteur, les coquilles trop fréquentes et les erreurs grossières. Mais là aussi, Musardise va s'en donner à coeur joie. Elle n'a pas tellement apprécié que Jean-Pierre Andrevon confonde les Nigériens et les Nigérians : croyez-moi, ça va chauffer !
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Anthologie des dystopies

Auteur, chroniqueur, scénariste de BD et même cinéaste, voilà près de de cinquante ans que Jean-Pierre Andrevon défriche et laboure les champs de la SF française à laquelle il a donné quelques-uns de ses plus beaux fruits. On pouvait donc difficilement trouver mieux pour nous parler de l’un de ses thèmes majeurs : la dystopie.

Après nous avoir judicieusement rappelé qu’une dystopie est une utopie dévoyée ou détournée de son but, il commence sa démonstration par la présentation des quatre romans qu’il estime être les piliers du genre :

- « Le talon de fer » de Jack London qui illustre la domination d’une classe sur une autre et l’inévitable confrontation qui en découle,

- « Nous » d’Evgueni Zamiatine, qui constitue l’un des exemples les plus purs de société dystopique où tous les aspects de la vie quotidienne ont été pensés et conçus pour maintenir les populations dans la dépendance et les empêcher de penser par elles-mêmes.

- « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley et « 1984 » de George Orwell pour ce qui est des moyens mis en œuvre pour asservir les masses, le premier grâce aux manipulations génétiques et mentales, le second par un contrôle absolu et une réécriture de l’histoire.

Toutes les autres dystopies ne sont donc qu’une déclinaison ou un mélange des idées abordées par ces oeuvres. Ainsi, en termes d’affrontement entre groupes sociaux, on retrouvera souvent l’opposition patronat/ouvriers comme chez Jack London mais aussi des oppositions jeunes contre vieux ou hommes contre femmes. De même le thème de la surveillance et de la société policière sera abordé de façon différente en fonction de l’évolution des progrès techniques (informatique, connectique…) tandis que le contrôle des pensées sera évoqué au travers de sociétés théocratiques aux dogmes parfois surprenants. Mais bien d’autres thèmes sont abordés dans cet essai tels que la censure, la manipulation des corps, la surpopulation…

Sans viser l’exhaustivité, le livre de Jean-Pierre Andrevon est très complet. Il n’ignore ni les exemples les plus anciens ni les plus récents et, s’il est beaucoup question d’œuvres françaises et anglo-saxonnes, il n’hésite jamais à citer un film mexicain ou un obscur roman tunisien. Il nous livre aussi de très nombreux résumés avec peut-être une petite tendance à trop nous dévoiler l’intrigue.

Je ne suis pas toujours d’accord avec lui comme par exemple lorsqu’il fait du mythe de l’Atlantide l’une des premières dystopie et qu’il présente l’Antinéa de Pierre Benoit comme « le prototype de la déesse immortelle » alors qu’elle n’est qu’une pâle copie de l’Aysha de Rider Haggard. Qui plus est, il s’agit dans un l’autre cas de Lost Race Tales, un genre conjectural bien à part qui se rapproche davantage du fantastique et de la fantasy que de la SF.

J’ai également été très surpris qu’il ne fasse pas figurer au rang des dystopies fondées sur une société du spectacle, le « Wang » de Pierre Bordage qui, dans un registre similaire à celui du célèbre Hunger Games, se montre bien supérieur grâce à la qualité de ses personnages et la portée de son message. Mais JP Andrevon a du faire des choix, sans quoi son ouvrage eu été trois fois plus épais.

Enfin, et pour en finir avec mes petits bémols, il me semble qu’il perde parfois de vue son sujet tant est grand son désir de nous parler de tel livre ou de tel film. Il m’a ainsi paru que les chapitres consacrés aux robots et aux futurs post-apocalyptiques n’avaient pas tout à fait leur place dans cette étude. Rien de bien grave cependant puisque, là encore, son propos demeure passionnant et riche en pistes de lectures. Je crois que ma PAL va encore prendre quelques dizaines de centimètres dans les semaines à venir !

Dans sa jolie robe noire « Anthologie des dystopies » est donc un fort bel ouvrage appelé à devenir un texte de référence. Je regrette d’autant plus les nombreuses coquilles qu’on y rencontre, lesquelles ne m’empêcheront toutefois pas de me procurer son « Récits de l’apocalypse » paru chez le même éditeur et qui promet lui-aussi de fort belles découvertes.


Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Le Monde enfin

L'écriture du roman, Le Monde Enfin de Jean-Pierre Andrevon ne date pas d'hier. En effet, ce livre a pour origine une nouvelle publiée en 1975 et ce n'est qu'en 2006 que l'auteur en fait un récit au long cours qui sera récompensé par le très prestigieux prix Julia Verlanger.



Aujourd'hui, les éditions ActuSF le rééditent en poche dans leur collection Hélios, dans une version augmentée.



Avec leur habituel sens de l'à-propos éditorial, ils nous proposent, avec cette pépite du genre, de plonger ou replonger, selon les affinités, dans une fin de monde pandémique.



Dans Le Monde Enfin, l'humanité a été en grande partie décimée par un virus aux origines douteuses et répondant au nom de Piscra. Mais contre toute attente et sans réelle explication, certains ont tout de même survécu à l'Extinction et chemin faisant, on découvre leurs histoires. Aussi, tout au long de ce récit, on accompagne les pas d'un cavalier qui souhaite faire une dernière fois le tour de la France, tout en remontant le fil de ses souvenirs. On fait également la connaissance d'une étrange et sauvage gamine ayant pour seuls amis, des rats, ainsi que celle d'une autre, rencontrée juste au moment où ses parents sont tués par le virus. D'autres répondront présents comme cet astronaute Isaac qui revient sur terre après l'échec de sa mission d'exploration spatiale. Autant de destins qui, par le prisme de leur histoire, nous dessinent les contours d'un monde nouveau.



Avec Le Monde Enfin, Jean-Pierre Andrevon se fait l'auteur d'un récit d'anticipation bouleversant dans lequel il instrumentalise une extinction de l'humanité très crédible. En effet, le Piscra qui ferait passer le coronavirus pour un enfant de chœur, est un virus létal qui déciment les humains en quelques heures. Chez Jean-Pierre Andrevon, l'épidémie ne s'étire donc pas en longueur et tue la quasi totalité de l'humanité très rapidement en épargnant, finalement, que quelques rares survivants, éparpillés ici ou là qui vont servir de témoins à l'après. Il en va d'ailleurs ainsi avec les épidémies car il y a toujours un petit pourcentage d'humains qui survit.



Profondément écologiste, l'auteur fait de cette disparition de l'humanité une aubaine pour la planète car en l'espace de cinquante ans, dans ce roman, elle s'est remise de sa surexploitation et des maltraitances qu'elle a subies depuis la naissance du premier homme.



Dans Le Monde Enfin, on renoue avec une terre saine, luxuriante et vivante d'une multitude d'organismes végétales et animales. Les animaux sont à nouveau les rois de ces vastes territoires. Paris est même repeuplé par les nombreuses espèces, échappées des zoos. Ainsi, des crocodiles arpentent la Seine, tandis que hyènes, panthères et lions battent le pavé parisien.



Au vu de notre actualité sanitaire, on pourrait voir dans ce roman, une science-fiction écologique visionnaire et pourtant rien de surprenant que de voir l'humanité s'éteindre, emportée par un virus. Il y a déjà longtemps que les scientifiques alertent sur les dangers dus aux bouleversements des écosystèmes.



Pourtant, aussi terrifiante que soit cette thématique dévastatrice, le récit n'en est pas moins déprimant mais est au contraire, plein d'espoir. En effet, redécouvrir une planète où la nature a repris ses droits, bannissant à tout jamais la pollution est une formidable perspective.



Le Monde Enfin est un véritable kaléidoscope de petites histoires d'hommes et de femmes dont la vie a subitement basculé. On les voit virevolter dans ce monde devenu hostile à leur égard. De chasseurs, ils sont passés au stade de proies de ces animaux qu'hier encore ils dominaient. N'est-ce pas une belle leçon d'humilité ? A travers eux, l'auteur explore leurs nouvelles préoccupations qui tournent à l'obsession chez certains : se reproduire. Étonnamment le passage du virus les a laissés stériles comme s'il voulait donner une leçon à l'humanité. C'est réussi !



Le Monde Enfin est un roman dense, qui part parfois tous azimuts, tant il nous propulse aux quatre coins du monde, toujours à la rencontre de nouveaux personnages dont il ne faut pas perdre le fil.



Intense et remuant, ce récit nous alerte, nous interpelle et nous bouleverse, car ce récit, c'est peut-être notre avenir si on ne fait rien... suite sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Anthologie des dystopies

Encore une anthologie qualitative proposée par les éditions Vendémiaire ! Ici, Jean-Pierre Andrevon part des dérives de l'utopie pour nous amener sur le chemin escarpé des dystopies, et il y en a pour tous les goûts !



En plus de définir le plus précisément possible ce genre encore malheureusement trop méconnu, l'anticipation sociologique sombre de notre monde actuel ou à venir, l'auteur nous propose un panel varié d'œuvres, qu'elles soient littéraires, cinématographiques ou du neuvième art : de La Cité du soleil (Campanella) au Talon de fer (London) en passant par Shelton Market ou Renaissance (Volckman).



Autant vous dire que ma liste d'œuvres a lire ou voir s'est encore agrandie (non, elle n'était déjà pas assez longue comme ça...) !



Ce n'est pas non plus un simple catalogue : l'auteur classe celles-ci par thématiques (incontournables, dictatures, lutte des classes, nouvelles technologies, religion, société du spectacle...) et en dresse le portrait de manière remarquable. Il m'a presque donné envie de revoir Brazil que j'ai pourtant trouvé très ennuyeux...



Je le répète : il est difficile pour moi de vous présenter une anthologie... J'ai l'impression justement de ne vous donner qu'un minuscule aperçu de la richesse de ces œuvres, déjà rapidement résumées (même si l'essentiel est dit), et puis, bon, vous savez ce qu'est une anthologie.. Je ne peux qu'être encore satisfaite de celles proposées par ces éditions et vous les recommander !
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Les revenants de l'ombre

C'est un livre singulier que nous avons là. À la fois œuvre de science fiction, spécialité de Jean-Pierre Andrevon, mais également roman historique puisque l'action se passe en France en Champagne pendant la seconde guerre mondiale.

D'ailleurs, la majorité du livre traite de relations entre collabos, résistants... Les faits fantastiques sont distillés tout au long du livre mais à petites doses. Ce n'est qu'à la fin qu'on entre vraiment dans l'action proprement dite.

Le mélange des deux genres passe bien même si je trouve que l'idée de départ aurait pu être mieux exploité et développé.

Jean-Pierre Andrevon est un auteur que je continue, pour ma part, de découvrir et vers lequel je reviendrai.
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La guerre des Gruulls

Encore un bon J-P Andrevon que j'ai dévoré sans bouder mon plaisir.



L'écriture est de qualité avec un style simple mais efficace au service d'une histoire pleine d'originalité et de créativité, mais pas toujours passionnante.

On est dans de la science-fiction spatiale pure et riche avec des extraterrestres, des voyages subspatiaux, une planète artificielle et des armements futuristes.

Les extraterrestres justement, sont super bien imaginés, à mille lieux du classique humanoïde, et ça fait du bien.

Les personnages principaux, par contre, manquent un peu de profondeur, sauf un qui lui est un peu trop caricatural.

Et, hélas, le point qui ne m'a pas fait lui mettre 5 étoiles, il y a la fin, qui, sans être mauvaise, manque de l'originalité que comporte tout le reste de ce roman. C'est basique, attendu, sans le petit truc qui te fait refermer le livre plein d'étoiles dans les yeux.



En bref, pour du FNA c'est que du bon, malgré quelques défauts qui font que ça ne pourrait pas sortir ailleurs que dans cette collection. Un Andrevon que je ne serais que conseiller, surtout pour l'originalité des extraterrestres, l'inventivité SF et la qualité d'écriture.



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Gandahar

La première fois que j’ai mis les pieds au royaume de Gandahar remonte à la fin des années 80. Le voyage se fit par le biais non pas du papier mais de l’écran, à travers le long-métrage d’animation réalisé par René Laloux. Depuis sa sortie en 1987, j’ai bien dû le voir une demi-douzaine de fois avant de mettre le nez dans le bouquin et autant après.

Cette chronique vaut autant pour le roman que pour le film, le second étant une adaptation fidèle du premier.



Gandahar le film est à voir. Pas exempt de défauts, à commencer par son animation rigide et ses visages peu expressifs, il n’en reste pas moins très bien fichu, avec une âme bien à lui, une ambiance, une patte graphique inoubliable que l’on doit à Caza. Le scénar est à quelques détails près celui du roman, donc parler de l’un revient à parler de l’autre.

Or donc, Gandahar, le roman…

Il est paru en 1969, une année phare pour toutes les personnes de goût. Le contexte de la société gandaharienne s’en ressent, très baba cool. Ce royaume a tourné le dos aux machines et à l’industrialisation pour vivre en harmonie avec son environnement. La technologie existe mais sous une forme fonctionnant en symbiose avec la nature. Un monde utopique, d’où sont bannis exploitation, destruction, prédation. Idyllique mais pas parfait, on le sent dans la description initiale de cette société ensuquée dans les plaisirs, avec pour conséquences le désintérêt envers à peu près tout et tout le monde, l’absence de curiosité, l’oubli, l’inertie pour ne pas dire l’immobilisme.

Les Gandahariens se la coulent douce sous la houlette de la reine Ambisextra, patronyme qui donne à l’imagination du grain à moudre quant aux mœurs libérées de son peuple – ce bouquin n’est pas sorti en 69 pour rien…

Pacifiques et pacifistes, les Gandahariens se retrouvent de fait très vulnérables. Le jour où l’envahisseur frappe à leur porte sous la forme d’une armée de robots humanoïdes, les voilà bien démunis pour ne pas dire grave dans la panade. Va-t-en déglinguer Terminator avec un pauvre lance-pierres… Le royaume se retrouve sens dessus-dessous, aussi la reine fait-elle appel à Lanvère pour remettre la situation à l’endroit. Le chevalier Sylvin Lanvère, genre de Perceval new age, part enquêter sur cette mystérieuse et invincible armada de ferraille.



Gandahar est un roman tout public, plein d’aventures, au rythme enlevé, parfois linéaire dans son intrigue mais toujours dynamique dans ses péripéties. On y trouve des éléments hyper classiques mais offrant des sujets de réflexion toujours d’actualité, plus que jamais même (les traditionnelles oppositions homme/robot et nature chaleureuse/froideur des machines ; l’éternelle quête du pouvoir absolu via la science, dévoyée du progrès pour être mise au service de la guerre…). S’ajoutent des trouvailles inattendues et bien vues comme l’emploi du passé-futur au lieu du présent (“j’étais-serai” pour “je suis”). Ce jeu de conjugaison renvoie à la dimension polychronologique de l’intrigue, qui contient un paradoxe temporel. Sans trop spoiler, l’intervention de Sylvin, présentée comme conséquence de l’invasion (dans le présent) en est aussi le déclencheur (dans le futur, où le présent est donc devenu le passé).

Riche, onirique, empreint d’un fort symbolisme, parfois un peu vieilli, mièvre ou kitschouille avec le demi-siècle de recul depuis la rédaction, oscillant entre simplicité des oppositions binaires et complexité des paradoxes temporels, Gandahar, c’est beaucoup de choses à se mettre sous la dent et plusieurs grilles de lecture selon l’âge auquel on met le nez dedans.

Un chef-d’œuvre ? Un classique ? Bonne question. Je dirais que, comme tout ce qui touche à l’étiquetage, on s’en fout. Gandahar est une œuvre qui en a marqué plus d’un – surtout le film, pour le coup – et qui a encore des choses à dire. Donc à lire, à voir, tant la version papier que pellicule (et plutôt dans l’ordre roman=>film que l’inverse).
Lien : https://unkapart.fr/les-homm..
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Le travail du furet (et 7 nouvelles)

Il court, il court, le Furet ! C'est qu'il a du boulot le Furet, à n'en plus finir : même qu'il ne meurt pas à la fin et, le pire, que ça le sauve.

Lecture d'un livre de poche (c'est pour situer mon contexte) où, à la page 151 (c'est un à peu près bien sûr ! le Furet n'est pas aux pièces non plus...) j'ai eu enfin un atome crochu avec cette histoire de steak haché (ce n'est que liquidations sous des formes diverses), d'arbitraires et de désespoirs. Un bradeur d'existences figé et froid mais qui ne renonce (tout de même pas !) à vivre, malgré son incapacité à devenir autonome et enclencher une rébellion ?
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La cachette

Vous venez de braquer une banque. Ça s’est mal passé. Vite fuir. Vite la police est partout. Vite cette ruelle, cette fenêtre. Tout semble désert, abandonné. Vite ouvrir la fenêtre, elle n’est pas verrouillée. Vite se cacher sous ce lit immense dans cette chambre vide en attendant que ça passe.



Le lit est occupé. La chambre n’est pas vide comme le fuyard pouvait le croire.

Commence un long huis clos entre le fuyard caché et l’occupant du lit. Essayer de se carapater. Zut les flics bouclent le quartier, le complice vous a donné. Ils savent que vous n’êtes pas loin. Comment manger, comment se soulager, comment se dissimuler.



L’occupant du lit, une femme qui s’abrutit de somnifère, son mari qui vaque à ses occupations. Quelques instants de répit pour aller à la salle de bains, à la cuisine. Mais déjà le mari revient et puis il a reposé les grillages aux fenêtres sur les conseils des flics. Ils ont bien ri en pensant que le voleur pouvait se cacher dans sa maison.



Puis finalement on n’est pas si mal sous ce lit, on s’habitue aux bruits ambiants, on devine les mouvements des occupants, on s’attache à eux, on se fait à leurs petites habitudes et on crée les siennes, dans cette cachette avec un peu d’aménagement ça peut durer longtemps, très longtemps.



Après cette lecture, vous avez irrésistiblement envie d’aller voir si quelqu’un ne se cache pas sous votre lit, on ne sait jamais.













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L'affaire du calmar dans le grenier

Une histoire de métamorphose et de colonisation de la Terre par une race extraterrestre qui a tout l'air d'un calmar géant.

Pour moi qui n'aime pas l'horreur, certains épisodes ont eu du mal à passer, mais connaissant Andrevon, je crois qu'il a dû bien s'amuser en les écrivant.

Et j'ai aussi parfaitement reconnu son impertinence limite crade, limite géniale quand il parle de sexe.

J'avoue que j'ai bien ri par moments.

En bref, pas forcément sa facette que je préfère, mais du très bon Andrevon quand même.

Merci Dominique.
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Le temps cyclothymique

C'est un très bon Andrevon que j'ai dévoré avec délice.







J'ai beaucoup aimé le parallèle que fait l'auteur entre des événements de notre histoire et ses personnages.

Et j'ai aussi beaucoup apprécié le fait que l'on suive la rencontre humain, extraterrestres du point de vue de ces derniers. Même si les interactions entre les deux races sont très sommaires et toujours catastrophiques.

L'univers créè par l'auteur est riche et cohérent, on si laisse entrainer avec plaisir.

L'écriture est de bonne qualité.

Les personnages principaux sont traités de manière un peu secondaire, mais comme là n'est pas l'intérêt de ce récit, on s'en accoutume très bien.

L'histoire, qui sert de liant à tout cela, n'est pas très développée, ni très originale, mas fait très bien le job.

Les réflexions autour de la guerre ne sont pas très poussés, mais enrichissent le récit.

Enfin, la fin est prévisible mais super bien amenée et j'y ait adhéré à fond.



En conclusion, un très bon Andrevon et un très bon FNA, pas exempt de défauts, certes, mais que l'on pardonne tant le reste est prenant et original.

Je le conseille donc grandement.
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