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Critiques de Jean Ray (327)
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Le grand Nocturne

En grande difficulté de lecture, je me suis lancé dans un petit recueil de nouvelles de Jean Ray. Avec ces quelque deux cents pages, je n’imaginais pas caler deux semaines dessus. Mon ressenti ne sera donc pas aussi complet.



Bien moins connu que H.P. Lovecraft, Jean Ray n’en demeure pas moins un grand auteur de fantastique du début XXe Siècle. « Le Grand Nocturne », en plus d’être une nouvelle, est le nom du recueil qui regroupe 7 titres inégaux en qualité et en consistance. « La Ruelle ténébreuse » est le récit le plus long. J’ai bien aimé deux ou trois passages.



Écrit bien souvent à la première personne, les histoires de Jean Ray sont avant tout une atmosphère. L’auteur possède une belle écriture, mais l’ensemble manque de rythme.
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Les derniers contes de Canterbury

Un recueil d'une surprenant cohérence de Jean Ray. Les fantômes de différentes époques racontent des horreurs. On se rapproche parfois de la cruauté de Maupassant, avec des personnages médiocres et méchants. On entre dans les contes comme "un couteau dans la chair" selon les propres mots du maître. Toujours l'excès du vocabulaire, des figures, des projections sanguinolentes, la richesse culinaire. Un excellent recueil.
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Malpertuis

Un livre-labyrinthe qui mérite plusieurs tours pour en apprécier la lumineuse conclusion, après son cortège d'ombres et de créatures infâmes. On passe le "seuil mauvais" pour ne pas en sortir indemne. La prose ardue est un plaisir pour les amateurs de richesses littéraires. Jean Ray signe son œuvre-somme, dont de nombreux passages (les repas, le grenier, les premières nuits) sont des classiques du genre. Embarquez à bord du navire fantôme le plus surchargé de tous les temps..
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Malpertuis

Roman fantastique très riche, lu à l'adolescence, qui m'a laissé le souvenir précis d'une construction remarquable et d'un dénouement passionnant.

Et en plus c'est du Belge!

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La cité de l'indicible peur

Un ancien secrétaire de Scotland Yard, pointilleux et avec une bonne mémoire mais sans imagination ni intelligence aucune, prend sa retraite dans une petite ville, où sa réputation devient rapidement celle d'une grand inspecteur - et il est trop poli pour démentir. Ainsi, on lui demande son avis sur toutes les affaires bizarres de la ville, mais sont-elles des affaires criminelles, ou des affaires surnaturelles ? Ou peut-être la réponse est-elle "cela dépend lesquelles".



J'aime comment on nous laisse dans le doute sur ce dernier point jusqu'aux dernières pages, c'est très bien mené. J'aime aussi bien le secrétaire retraité, alors que d'habitude les persos incompétents à qui on fait faire ce dont ils ne sont pas capables à cause d'un malentendu, ça me dérange... mais ici, le mélange de vie mondaine quotidienne entre personnes d'apparence ultra-banale et d'histoires horribles donne une ambiance légèrement surréaliste qui n'insiste pas du tout sur le côté embarrassant. Je n'aurais pas cru que le mélange marcherait, mais en fait, si.



On m'a dit qu'il y avait une adaptation en film comique, on m'a dit aussi que ça changeait complètement l'esprit, mais en fait... il y a un côté humoristique, pas explicite, mais à mon avis, bien présent, dans le décalage en question. Même s'il y a aussi des ambiances oppressantes et des morts horribles, bien sûr. Le scénario d'ensemble est un peu décousu, parfois on ne sait pas où on va, mais la fin, comme souvent avec Jean Ray, est brillante.

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Fantômes sur la lande sauvage

Je connaissais ce roman de longue date, puisqu’acheté et lu dans les années 80 au moment de la fermeture des éditions NéO. Mais c’était une édition expurgée. Mais ce n’était pas le fait des éditions NéO qui se sont contentées de reprendre une précédente édition de ce roman jugé trop dur pour être mis entre toutes les mains.



Je découvre, avec les versions complètes, réalisées à partir des éditions originales en français ou en Flamand, selon les cas, des récits beaucoup plus durs, dans lesquels l’auteur n’hésitait pas à présenter les conditions de vie des enfants dans ces orphelinats/« maisons de redressement » que les britanniques appelaient Workhouse et qui étaient plus souvent des bagnes que que des orphelinats tels qu’on pourrait se les imaginer maintenant. Tels que nous les décrit Jean Ray, les fonctionnement habituel était inadmissible même pour des « maisons de redressement ». Et on y enfermait aussi des orphelins qui n’avaient personnes pour les prendre en charge.



Dernier point de cette comparaison : Les feux follets de Satan, titre retenu par les éditions NéO, met l’accent sur un élément accessoire du contexte. Le titre original est plus adapté, car, comme souvent dans les œuvres de cet écrivain, l’histoire se déroule dans une région isolée et pauvre, principalement constituée de landes sauvages et de marais. À croire que la Grande Bretagne et l’Irlande ne sont constituées que ce genre de paysage.




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La cité de l'indicible peur

Jean Ray s'est plutôt livré au format court, il faut donc s'intéresser de près à ses quelques romans. La cité de l'indicible peur est peut-être l'une de ses œuvres les plus drôles. L'horreur côtoie souvent l'humour chez les fantastiqueurs du plat pays. La bourgade anglaise ressemble d'ailleurs beaucoup à une petite ville des Flandres, et les travers de ses habitants sont croqués avec justesse.

Mais on lit Jean Ray surtout pour son style inimitable et reconnaissable à la première phrase, à la fois chargée et fluide. Il s'en donne à cœur joie dans les descriptions des mets appétissants, lors des surgissements de fantômes et des tempêtes.
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Les contes du whisky

Parfois, les podcasts de France Culture, dont je suis friande, me rappellent d’anciennes lectures… Ce fut le cas pour Les Contes du whisky de Jean Ray, un recueil de nouvelles fantastiques.



Des vampires…

Des marins…

Des ivrognes…

Des métamorphoses…

Des vengeances…

Des objets maléfiques…

Le whisky en filigrane, métaphore filée des effets de l’alcool et des visions de l’ivresse…



Des ambiances et des atmosphères : un bar, des récits autours des verres, des milieux populaires…

Des situations décrites avec, parfois, une certaine brutalité… Un certain sens du réalisme…

Des distorsions de la réalité, des perceptions perturbées à la mesure du whisky ingurgité…



Sans doute moins connu qu’Edgar Poe, Jean Ray nous donne à lire tout un univers d’inquiétante étrangeté que je vous invite à découvrir.


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Sur les chemins de la peur

John Flanders, alias Jean Ray, se distinguait dans des genres voisins du fantastiques. En témoignent ces deux récits courts ayant des enfants et adolescents comme héros, écrits dans l'esprit de Stevenson et aux clins d'œil dickiens. Toujours une belle atmosphère brumeuse, écossaise et irlandaise, et quelques scènes horribles malgré leur cible jeunesse. Ce recueil comporte aussi un véritable roman, l'engoulevent, proche des récits d'espionnage et policiers. Parfois difficile à suivre tant les personnages et les fausses pistes sont nombreuses, il démontre la grande capacité d'adaptation de son auteur et un plaisir ludique, le tout sur un ton très british.
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Le carrousel du suspense

Etoiles Notabénistes : ******



ISBN : non usité à l'époque, y compris pour les "Oeuvres Complètes - Tome Ier" de Jean Ray, dont ce texte est extrait



On ne présente plus Jean Ray, immortelle sommité belge d'expression francophone, dont l'imagination aussi délirante que noire nous a valu un monceau de nouvelles fantastiques, d'épouvante et d'horreur, qui restent et resteront parmi les meilleures du genre.



En ce jour de Samain qui précède la Fête des Morts - laquelle, contrairement à une idée solidement ancrée, ne se célèbre que le 2 novembre - il nous a semblé des plus logiques de vous présenter l'une de ses nouvelles les plus macabres, qui nous laissa, quand nous la lûmes vers l'âge de treize ans, un souvenir si inoubliable que nous la relisons avec toujours le même plaisir et le même frisson, et ce même si nous en connaissons toutes les ficelles : "Le Cimetière de Marlyweck."



Oh ! ce n'est pas le style de Jean Ray qui retiendra votre attention. L'homme était complexe mais il avait un faible pour les petites phrases simples Mais, dans ces phrases, vous tomberez bien souvent nez à nez avec une poésie brumeuse et océane qui n'appartient qu'à cet adorateur des ruelles bourrées de petites maisons, qui se perdent dans l'infini au point, parfois, de cesser d'exister pratiquement du jour au lendemain - ou plutôt entre le crépuscule et le lendemain. Poésie dont on voit fuir et s'enfuir les tortillons ennuagés avant de s'effilocher sous les coups de griffe de quelque monstre inconnu et qui, entre deux descriptions de paysages assez calmes, est capable de faire se dresser des repaires honteux où la méchanceté humaine a osé emprisonner les dieux antiques (Cf. "Malpertuis") ou encore des auberges mystérieusement vides où flambent des choucroutes d'un bleu d'une autre dimension. (Notez d'ailleurs que l'auteur belge est à peu près le seul nom européen que cite Stephen King dans son excellent essai : "Anatomie de l'Horreur." N'est-ce pas là une référence qui montre bien la place que Jean Ray a su se tailler même chez les initiés les plus isolationnistes du monde, à savoir les Américains ?)



Jean Ray, par ailleurs auteur des non moins mémorables "Aventures de Harry Dickson" - lesquelles ne nous ont, par contre, jamais beaucoup intéressé tant y sont patentes l'influence du roman-feuilleton et de l'écriture à la Gaston Leroux - c'est avant tout une ambiance et une imagination fantastique qui culmine dans la logique la plus parfaite - c'est-à-dire dans le délire le plus absolu . Qu'il s'agisse des romans qu'il consacra au genre (comme "Malpertuis" ou le plus malicieux "La Cité de l'Indicible Peur") ou de son amas de nouvelles, Jean Ray appartient à l'espèce de ceux qui innovent à partir de phénomènes pourtant connus déjà dans l'Antiquité. Voyez les habiles variantes qu'il tire du thème du fantôme dans "Rues" ou encore dans l'extraordinaire "Ronde de Nuit à Königstein", voyez ce que devient pour lui la Mort dans "La Vérité sur l'Oncle Timotheus" et voyez aussi les abominations, dignes de Lovecraft soi-même, dont il nous accable avec "Le cousin Passeroux", toutes nouvelles que vous trouverez aisément dans "Le Livres des Fantômes", avec 'Le Cimetière de Marlyweck" justement, paru en tome premier de l'Intégrale de l'œuvre (avec "Les Cercles de l'Epouvante" et "La Cité de l'Indicible Peur") chez Robert Laffont - mais aussi, rassurez-vous, dans d'autres éditions de poche, certainement et dans de nombreuses anthologies. Assurément, Jean Ray a non seulement reçu le Don mais le Grand Esprit des Ténèbres l'a visité pour qu'il le célèbre avec génie, ce qui n'est pas donné à tous les écrivains choisissant le fantastique comme mode d'expression, croyez-en notre expérience. ;o)



Ainsi, ce "Cimetière de Marvyleck" est un hommage, rendu par l'auteur, à la crainte de la Mort qui nous hante tous, à cette Mort que nous attendons tous ... et ce, dès la naissance. Un hommage macabre et particulièrement effrayant, alors que le non moins grand Terry Pratchett (que son nom soit révéré pour les siècles des siècles !), envers qui, nous n'en doutons pas, cette Grande Dame (ou ce Grand Monsieur, comme préfère la langue anglaise) sut se montrer miséricordieuse, avait chois le mode parodique et extrêmement cultivé pour La saluer avec révérence dans le genre Fantasy. Chacun ses goûts, chacun son approche même si les personnages sortis de l'imagination de l'écrivain belge savent, eux aussi, en certaines circonstances, faire preuve d'un humour inattendu.



Néanmoins, le ton est loin d'être à la rigolade dans "Le Cimetière de Marlyweck." Et si vous êtes encore capable de tomber dans les pommes lorsque vous croisez une représentation de notre Mort régionale à nous autres Breton, l'Ankou, ou bien lorsque s'égrènent à vos oreilles, soudainement paniquées, le générique du "Halloween" de John Carpenter ou encore celui du non moins immortel "Silence des Agneaux", du regretté Jonathan Demme, un bon conseil : évitez ce cimetière - purement littéraire en principe mais sait-on jamais, avec Jean Ray aux commandes ? ,o) - car il risque, en dépit de tous les effets spéciaux que vous avez pu avaler entretemps au cinéma, de vous laisser quelques séquelles ...



Histoire simple, schéma simple, personnages simples. Deux remarques cependant :



1) peut-être pour amortir la chute en notre cœur troublé, peut-être pour une raison qui nous échappe, Ray nous dépeint d'emblée son personnage principal et narrateur - la future victime du vindicatif Cimetière de Marlyweck - comme un égoïste qui se réjouit par exemple, en cette saison de neige où s'ouvre la nouvelle, de voir l'un de ses voisins, qu'il n'aime pas (mais qui aime-t-il ? ), se ramasser un beau gadin sur le trottoir verglacé d'en-face. Un individu donc peu sympathique, aimant sa petite pipe, son bon petit verre de bière ou d'alcool, son petit feu bien tranquille et se réjouissant volontiers, on peut le penser, des malheurs d'autrui - même si l'autrui en question ne lui a rien fait ;



2) ensuite, ce personnage, qui a peu d'amis, recherche par contre passionnément la compagnie d'un certain Peaffy, sur lequel on ne sait et on ne saura jamais qu'une chose : c'est que, féru de curiosités spectrales et du même acabit, il a souvent fourni des pistes intéressantes en cette matière à notre héros. Contre argent comptant, bien sûr mais on ne peut le lui reprocher : après tout, ce faisant, Peaffy court certains risques. Toutefois, et sans qu'on puisse savoir très bien pourquoi - son intérêt pour l'argent, sans doute, toujours susceptible de se transformer en faiblesse - ledit Peaffy ne paraît guère plus sympathique au lecteur que celui pour le compte de qui il cherche, depuis déjà un certain temps, et et pour qui il a enfin fini par dénicher, le fameux Cimetière de Marlyweck.



En quoi ce champ de repos de défunts qu'on suppose dignes de notre respect est-il mystérieux ? Et surtout, pourquoi n'est-il visible que certains jours ? Aucune explication ne nous en est, ni ne nous sera donnée. L'essentiel est que Peaffy a donc fini par découvrir un Cimetière de Marlyweck bien décidé à demeurer visible en cette nuit glaciale et que, au bout d'une longue et étrange randonnée dans un tram tout aussi insolite, les deux hommes prennent le temps de se réchauffer un peu à l'auberge qui avoisine le cimetière. Peaffy, sous le prétexte qu'il en a plein les jambes - après tout, il court depuis le matin en quête du cimetière - préfère demeurer dans la douce tiédeur de l'auberge tandis que son compagnon, piaffant d'impatience, se précipite pour visiter la macabre attraction qu'il veut ajouter à tous ces lieux inconnus et énigmatiques qu'il a déjà eu l'effarant bonheur de parcourir grâce aux bons soins de son cher (et peut-être unique) ami Peaffy.



Dès la grille, le narrateur est servi en mystère. Il a beau carillonner - car l'on est prié de prévenir le gardien des lieux - rien n'y fait. Fort heureusement, il trouve à se glisser à travers la grille d'entrée, résolu à regarder les choses 'd'un peu plus près. La vue d'une immense statue de bronze, représentant la Mort portant dans ses bras un sablier, statue dont le vert-de-gris du temps a dévoré les traits, ce qui confère un maximum de vérité à son rictus et à ses orbites creuses, est la première chose qui s'impose à sa vue. Cet esprit libre ne s'en assied pas moins sur une tombe, non loin de ladite statue, et sort sa pipe en regardant à gauche, à droite et en adressant parfois la parole à son singulier compagnon. A un certain moment, il a comme l'impression que la statue s'est rapprochée et, non sans une certaine surprise, il constate qu'elle porte également une faux au tranchant solidement aiguisé. Ensuite ...



Ensuite, nous vous en avons assez dit. Ah ? Vous voyez le coup venir ? Oui, c'est vrai. Mais il y a coup et coup. Jean Ray, pourrait-on dire, fait du neuf avec du vieux mais c'est le propre de l'artiste. Quand on le fait avec talent, c'est déjà pas mal. Mais, chez l'auteur belge, on ne peut parler que de génie pur et simple. Bonne lecture et un conseil : évitez ceux qui vous inviteront à visiter de nuit le Cimetière de Marlyweck ... ;o)
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Le nouveau Bestiaire fantastique

Près d'un tiers des nouvelles de ce volume ne sont pas des inédits. Et certaines ont même déjà été publiées trois fois. Pas très normal dans une collection intitulée "Les inédits de Jean Ray/John Flanders".

J'ai quand même apprécié de découvrir une vingtaine de nouvelles que je ne connaissais pas.

Par ailleurs, les volumes dans lesquels elles ont déjà été publiées n'étant pas forcément disponibles, ce volume devrait satisfaire ceux qui d"couvrent l'auteur.
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Harry Dickson - Intégrale Marabout, tome 1

Las de traduire de fades aventures, travail pour lequel il a été engagé, Jean Ray met de côté le matériau original et crée ses propres histoires avec pour seule contrainte de rester fidèle aux illustrations fournies, et s'approprie ainsi le personnage de Harry Dickson.



Ce détective de grande renommée et culture a toujours une longueur d'avance sur son entourage. Malgré son efficacité indéniable, les cadavres s'amoncellent autour de lui de façon alarmante. C'est qu'il est confronté à la lie de la société et la crème des truands.



Jean Ray imagine pour son héros des trames captivantes et rythmées, peuplées d'énigmes insolubles, de vilains flamboyants, de crimes macabres. Nous sommes dans le domaine du policier, de l'espionnage, du mystère, du fantastique aussi alors qu'à l'occasion, l'impensable demeure la seule explication après une enquête bouclée.



J'entreprends donc cette découverte avec l'édition Marabout en 16 volumes. Ce premier tome m'a conquis. Crimes et noirceur sont tempérés par un ton léger et moqueur. C'est un délassement agréable qui s'insère à merveille entre d'autres lectures.
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Les 25 meilleures histoires noires et fanta..

Les éditions Marabout collection Géant annonce la couleur en évoquant un titre tapageur : « Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques de Jean Ray », le tout en gros caractère qui envahit toute la couverture. Cette esbroufe m’a alléché et en tant que néo adorateur de Jean Ray – c’est surtout par cette mélodie des mots.

Pourtant ce recueil de nouvelles est assez complexe dans son approche. Son ami Henri Vernes nous expliquait dans une belle introduction (« Jean Ray le démiurge »), que l’écrivain flamand avait la fâcheuse tendance à ne pas se relire. Ainsi les aventures de Harry Dickson ont été réécrites par la suite car jugé mauvaise par son créateur.



Ces 25 nouvelles sont disparates sur le fond et la forme. Si le premier récit, intitulé « La ruelle ténébreuse », m’a profondément ennuyé, surtout par sa longueur, fort heureusement d’autres m’ont donné du plaisir. Dans le lot on notera : « Dieu, toi et moi » plutôt poétique, « L’histoire du Wülkh » qui met en scène un chasseur et un animal fantastique, « Je cherche Mr. Pilgrim » une relation de jalousie, « Le cimetière de Marlyweck » à la chute étonnante, « Dents d’or » avec un détrousseur de cadavres, et enfin « La nuit de Camberwell » pour son côté humour noir.

Mais j’ai eu un énorme coup de cœur pour « Le gardien du cimetière », un récit horriblement bon, tout dans le fantastique, avec une atmosphère glauque et cette fin surprenante – du grand art.



À noter que la dernière nouvelle, « Storchhaus ou la maison hantée », est un récit inspiré par son ami Henri Vernes.



Dans ce recueil on retrouvera l’imagination, le talent, parfois l’humour noir, de temps à autre de belles proses. Il arrive parfois que certains textes soient un peu lents, longs. Quelques fois le texte démarre très bien et j’arrive frustré au bout, car l’auteur s’éparpille.

Toutefois chacun pourra trouver son compte sur les thèmes fantastiques et sombres que compose ce recueil. Ainsi il sera question de cimetières, de chasseurs, de maison hantée, de vampire et bien plus encore.



Il est bon de souligner également qu’une seule nouvelle est inédite à ce recueil – « Mr. Cless change de direction » –, toutes les autres ont vu au moins une parution dans d’autres ouvrages.
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Les contes du whisky

Tout premier recueil de l'écrivain belge Jean Ray, paru en 1925, Les Contes du Whisky nous propose une sélection de récits fantastiques avec histoires de fantômes, membres vengeurs et autres malédictions, le tout raconté par un groupe de marins en train de se murger dans un bar.

Une bien sinistre visite des ports londoniens et de ses mystères dissimulés par l'épaisseur du fog, naviguant entre terreur et vapeurs d'alcool.



1 - Irish whisky

2 - À minuit

3 - Le Nom du bateau

4 - Un conte de fées à Whitechapel

5 - La Fortune d'Herbert

6 - Dans les marais du Fenn

7 - La Nuit de Camberwell

8 - Petite femme aimée au parfum de verveine

9 - Le Saumon de Poppelreiter

10 - Entre deux verres

11 - Josuah Güllick, prêteur sur gages

12 - La Vengeance

13 - Mon ami le mort

14 - Le Crocodile

15 - Une main

16 - La Dernière gorgée

17 - Le Singe

18 - La Fenêtre aux monstres

19 - Minuit vingt

20 - La Bête blanche

21 - Le Gardien du cimetière

22 - La Bonne action

23 - Le Tableau

24 - L'Observatoire abandonné

25 - Les Étranges études du Dr Paukenschlager

26 - La Dette de Gumpelmeyer

27 - Herr Hubich dans la nuit

28 - Le Bout de la rue

29 - La Présence horrifiante

30 - Mondschein-Dampfer
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Le grand nocturne - Les cercles de l'épouvante

Le Grand Nocturne est un recueil de sept nouvelles qui ont en commun l’atmosphère sombre, sinistre, dans laquelle Jean Ray veut nous plonger. On y plonge d’autant plus facilement que les descriptions des lieux et des ambiances sont particulièrement précises, du moins quand on comprend le vocabulaire, parfois un peu archaïque, ou emprunté au lexique marin ou portuaire. Parce que oui, Jean Ray aime situer ses nouvelles dans le monde brumeux et alcoolisé des ports et de leurs ruelles étroites et sombres. Dans le Grand Nocturne, on fait une petite incursion dans le fantastique, mais on n’a pas le temps d’avoir vraiment peur. On a juste le temps d’apprivoiser les lieux, d’entrer dans le surnaturel et ses univers parallèles, l’alcool aidant, et déjà la dernière page se tourne et on reste presque sur sa faim, avec une énigme irrésolue…

En bref, une lecture très agréable si on a envie d’une petite dose de fantastique noir sans aller jusqu’à l’effroi.

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Edmund Bell, tome 2 : La nuit de l'araignée

J'avais dit, lors d'une critique d'un précédent ouvrage de cette même collection que l'auteur devait se retourner dans sa tombe (pauvre Gaston Leroux).

Ici John Flanders ( Jean Ray ) doit trépigner de joie en voyant cet album qui est une réelle réussite tant du point de vue graphique, que narratif.

René Follet (que je découvre) nous prouve son talent dès la première vignette qui à sa place aux cimaises des galeries d'art.

Série policière avec un brin de fantastique (comme toujours avec Jean Ray), Edmund Bell doit démasquer le cambrioleur qui crève les yeux des peintures et des statues au piolet, et signe ses méfaits " DEVIL ".

Assurément une belle balade sur les côtes écossaises !
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Malpertuis

« Malpertuis » est un roman assez étrange... L’intrigue débute comme dans une bonne vieille histoire de manoir hanté : suite au décès d’un oncle excentrique, une famille doit s’installer dans une vieille maison sinistre, sous peine de voir l’héritage du vieux salopard leur échapper. Rapidement, les choses commencent à se dégrader et d’étranges événements surviennent terrorisant la petite communauté. Au premier abord, l’intrigue parait un peu conventionnelle mais ce serait gravement sous-estimer le talent de l’auteur et son imagination. Car dans la demeure de Malpertuis, rien n’est jamais ce que l’on croit ; et monstres et merveilles se cachent aux endroits les plus inattendus… Spoiler la fin du roman serait scandaleux, mais celle-ci fait honneur à l’imagination de l’auteur et ravira n’importe quel amateur de mythologie.



Un petit mot pour finir sur le style de Jean Ray que j’ai trouvé un peu emphatique, mais également très vivant et convenant remarquablement à l’atmosphère à la fois solennelle et sordide du roman. On aime ou on n’aime pas, mais, en ce qui me concerne, j’aime beaucoup !
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Malpertuis

Si Jean Ray a été sacré maître de l'école belge de l'étrange, ce n'est clairement pas pour rien. Etrange, ce livre l'est de bout en bout, et dans chacun de ses détails. Fascinant, il l'est aussi : par les atmosphères qu'il crée, par le mystère inquiétant qu'il crée autour de ses personnages, par son sujet central, qu'il révèle petit à petit - que j'ai adoré mais dont je ne peux pas parler sous peine de trop en dire. Car fort habilement l'auteur nous égare, sème les double-sens, les sous-entendus qu'on n'interprète jamais comme il faudrait, et crée un univers fantastique assez vertigineux.



Pourtant, il m'a manqué un petit quelque chose pour totalement accrocher. Peut-être parce que cette étrangeté est poussée un poil trop loin pour moi et m'a un peu trop perdue parfois. Peut-être parce que la multiplication des narrateurs, que j'ai trouvé un peu excessive, finit par entraîner une certaine distance vis à vis de ce qui est raconté, et notamment vis à vis du personnage le plus à même de susciter l'attachement. Et parce que le grand thème central de l'histoire - celui de la culpabilité, d'un péché originel déteignant du père sur ses enfants et les vouant à un destin inébranlable - m'est tout de même assez étranger.



Ce n'en est pas moins un roman de qualité, que je conseille très vivement à tous les amateurs de fantastique.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Les derniers contes de Canterbury

Dans une taverne enfumée, refuge des fantasmes et des entités les plus redoutables, Jean Ray évoque l'étrange assemblée des pèlerins de Canterbury, qui pour la dernière fois déploient leurs sortilèges...

Ces 25 nouvelles, ou l'auteur déploie tout son talent, sont autant de petits bijoux de la littérature classique d'épouvante.
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Le carrousel des maléfices

Paru en 1964 aux éditions Marabout, l'année de la mort de l'auteur ,tardivement, donc.

J'ai  lu ce fascicule dans une réedition de 1978 par la librairie des champs-elysées : le Masque fantastique. .



Signalons l'image de couverture : peinture de Tibor Csernus. C'est un peintre (1927-2007) , côté, qui a consacré une partie de son oeuvre à l'illustration de couvertures de livres :ed. Gallimard, Folio, J'ai lu... Illustrateur de romans fantastiques et de sciences-fictions.Une visite dans la galerie internet de cet auteur, ainsi que sa biographie wikipedia reste même recommandable.

En 4e de couverture, Jean Ray est qualifié d' "appariteur des ténèbres ". Et ce livre regroupe dix neuf nouvelles fantastiques à divers titres, assaisonnées d'un humour grinçant !

_ La 4e dimention, chère a l'auteur est présente dès la 1ere nouvelle.

_ Des "savants fous"et, bien sûr déchus de tout statut social, font la preuve de leur compétance... maléfique ?

_ Un zest de mythologie pimente d'autres contes : Qui sont ces trois petites vieilles installées sur un banc face au domicile du bienheureux et gourmet Tim Merrywater ?

_ L'auto-suggestion humaine reste une source de fantastique, prouvant ainsi notre acces à cette 4eme dimention.

_ Des nouvelles, flash _  quelque lignes _

_. et  le dernier Écrit , plus long : "Le secret des pôles",   fiction gothique, comparable ? à " un  Jules Vernes"... peu crédible et laborieux.

Donc, pour ces fictions fantastiques tardives, et pour la couverture  bien choisie :3+1/2/5.



Pour qui veut découvrir Jean Ray, je reste convaincu que "Malpertuis"  est l'oeuvre maitesse de cet auteur... avec une pensée pour mes premières lectures : certaines aventures de Harry Dickson, super héros pour adolescents. Le fantastique, l'epouvante, le paranormal en constituent les ingrediants. (180 nouvelles dont une centaine attribuées à notre auteur ! ) Un peu daté tout de même.
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