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Critiques de Jean Ray (327)
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Malpertuis

Une référence à découvrir. Je préviens, c'est très très curieux, comme univers, comme écriture. Cela commence presque comme une comédien Tchekovienne et ça "part en sucette" comme on dirait de nos jours dans une ambiance très pesante. C'est très emprunt de mysticisme catholique, de légendes locales, de liens familiaux (ou entre personnages) bien noués. Cela ne ressemble à rien de ce que je connais, mais pour sûr nombreux ont du s'en inspirer. Certes la complexité du propos nous fait parfois perdre le fil, mais franchement, ce roman a vraiment du caractère. Je crois que je vais tenter des nouvelles. En plus court ça doit être plus accessible et tout autant déroutant. A découvrir.
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Malpertuis

Admirateur inconditionnel de Louis-Ferdinand Céline - et d'ailleurs auteur d'une plaquette sur Céline - et de Robert Brasillach (Jean Ray était un membre éminent de l'Association des Amis de Robert Brasillach), l'auteur de Malpertuis a écrit un roman ésotérique qui pourra difficilement plaire à un lectorat standard, mais séduira sans aucun doute les néo-païens par ses présupposés idéologiques, son atmosphère envoûtante, et une écriture d'une morbidité capiteuse. On ne se laisse pourtant pas captiver entièrement par le délire obsidional des personnages. L'ensemble est trop déstructuré: le "pli dans l'espace" devait ouvrir un diptyque dans le livre, une réflexion en miroir. Mais comme Jacques van Herp nous l'apprend - expliquant par là l'illisibilité de l'ensemble et son caractère péniblement décousu - il s'agit d'une oeuvre qui a été mutilée et amputée par l'éditeur, qui a trahi l'original et l'a rendu méconnaissable. Dommage. On s'amuse en tout cas à lire que certains ont "compris le livre", alors que selon Ray lui-même, amputé de la sorte, "on n'y comprenait plus rien"...
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Le carrousel des maléfices

Ceux qui ont lu Le Carrousel des Maléfices, penseront peut-être que cette réédition n’est pas indispensable dans leur bibliothèque, ce en quoi ils auraient tort, car ce volume comporte neuf textes qui ne figuraient pas dans les éditions précédentes, que ce soit dans les divers éditions et rééditions Marabout ou à la Librairie des Champs-Elysées ou encore chez Néo.



Que dire de plus que ce qui a déjà été écrit, et par plus spécialiste que moi ? Rien ou presque. Que cet auteur nous prend par les yeux, que l’on ne peut lâcher un texte entamé, et qu’il nous offre de délicieux frissons. Jean Ray nous entraîne, nous enchaîne dans son univers particulier, glauque, humide, poisseux, fuligineux, et si l’on sort la nuit, on se demande si l’on ne va pas se trouver nez à nez avec l’une de ses créatures humaines déambulant dans des ruelles sordides qui ne sont pour nous que des endroits faiblement éclairés.



Mais au travers de courts textes, regroupés sous le titre Histoires drôles, qui ne dépassent pas parfois une page, il joue avec nous dans une ambiance humoristique et pourtant noire, très noire. Ainsi dans ses Histoires drôles la dérision l’emporte sur le fantastique habituel.







Dans M. Gless change de direction, Jean Ray revisite et détourne le mythe de Jack l’Eventreur avec malice. C’est le premier texte qui ne figurait pas dans la version initiale du Carrousel des maléfices.



Certains de ces textes, dont La formule et Monsieur Banks et le boulet Langevin par exemple possèdent en commun le thème de l’espace-temps, ou Quatrième dimension. Des historiettes qui se déroulent de nos jours, ou du moins à l’époque où elles ont été écrites, ou dans des milliers d’années, un peu comme de l’anticipation pseudo scientifique, ou encore qui reprennent le mythe de la vie éternelle mais toujours avec cet humour particulier qui a fait la renommée du fantastiqueur belge.







Dans sa longue postface, c’est-à-dire à lire après s’être imprégné de l’ambiance qui se dégage des nouvelles de Jean Ray, et que par esprit de contradiction j’ai lue en priorité, Arnaud Huftier, le grand maître et spécialiste de l’œuvre de l’un des représentants majeurs de la littérature belge, dresse un bilan sur les dix volumes composant cette édition dans des versions dites originales et intégrales. Et apporte un éclairage sur les divers thèmes chers à Jean Ray, et principalement celui de la petite bourgeoisie et son emblème des nourritures terrestres, nourritures si vivifiantes et pourtant parfois mortifères.



Bref un recueil à déguster sans crainte d’indigestion, et qui ne vous fera pas mourir d’ennui.







Sommaire :



Le carrousel des maléfices



Mathématiques supérieures



La tête de monsieur Ramberger



Bonjour, Mr. Jones !



Histoires drôles : Drôle d'histoires ; Soirée de gala ; Merry-fair ; La tête parlante ; Merry-go-round ; Le toboggan.



Têtes de lune



Le banc et la porte



Croquemitaine n'est plus



Puzzle



L'envoyée du retour



La sotie de l'araignée : l'ombre



S.A. La mouche



S.A. Le crabe



S.A. La fileuse



S.A. Le monstre



S.A. Les évadées



Le beau dimanche



Le Ressaract



La sorcière



Les gens célèbres de Tudor Street



Trois petites vieilles sur un banc



La conjuration du lundi



Un tour de cochon



Smith... comme tout le monde



Autres textes



Mr. Gless change de direction



La Princesse Tigre



Je cherche Mr. Pilgrim



L'expérience de Laurence Night (Thunder-powers)



La formule (A story of fourth dimension)



M. Banks et le boulet Langevin



Le tueur et le fantôme



La fausse clé



Le crime des autres



Postface et bibliographie d’Arnaud Huftier.




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le livre des fantômes

Le Livre des fantômes est un recueil de nouvelles de Jean Ray publié en 1947. Plusieurs rééditions ont suivi entre 1966 et 2018 où Alma éditeur a ressorti une version enrichie de proses et de poèmes rares. La version que j’ai lu date d’une édition de 1985 et contient juste les 11 nouvelles du recueil.



Les nouvelles ne sont pas toutes de la même valeur ni de la même longueur. La toute dernière, Après, fait seulement 2 pages et fait office de conclusion au recueil. Le thème du livre est la hantise et les nouvelles abordent les différentes créatures invisibles ou non aux humains. Les hantises peuvent être de diverses sortes: liées à la religion, magique ou encore psychologique et c’est en cela que le recueil est intéressant. Ce qui fait que ce ne sont pas seulement les fantômes qui sont au centre des histoires mais aussi les hommes et la confrontation entre ces deux mondes.



La figure traditionnelle du fantôme, caractérisé par la vengeance, apparait dans plusieurs textes. Dans Maison à vendre, c’est un juge qui est au centre de l’histoire. Sa froideur et son indifférence lui seront fatal. Dans La Nuit de Pentonville, on trouve des fantômes dans la prison. Le Cousin Passeroux évoque la culpabilité de ce dernier après une mort dont il est responsable.



D’autres textes prennent les lieux hantés d’étranges créatures comme thèmes. Dans La Choucroute, le narrateur part voyager grâce à un billet fourni par un ami. Il arrive dans une ville fantôme et se retrouve dans un restaurant dont il est le seul client et où il veut manger une choucroute mais n’y parviendra pas car le plat s’enflamme. Rues établit un panorama des rues où des fantômes ont été aperçus avec des endroits qui apparaissent ou disparaissent selon les personnes et les circonstances.



Les hantises peuvent aussi être liées à des objets. Dans M. Wohlmut et Franz Benschneider, c’est une bouteille de liqueur qui entraine deux hommes dans un monde inquiétant où apparaissent d’effrayants visages. Dans L’Histoire de Marshall Grove, on assiste à une étrange possession liée à un objet et à une créature énigmatique.



Deux nouvelles sont un peu à part des autres. La Vérité sur l’oncle Timotheus met en scène la mort personnifiée dans un récit où on ne retrouve pas vraiment de fantômes mais la hantise de la mort. Ensuite, le texte qui ouvre le recueil est celui que j’ai trouvé le plus intéressant, Mon fantôme à moi – L’Homme au foulard rouge, histoire où l’auteur se met personnellement en scène. L’écrivain livre son propre témoignage sur un fantôme qu’il a vu à plusieurs reprises dans des endroits et des circonstances différents. Le fantôme est un homme au foulard rouge et semble le prévenir d’un futur danger.



Le Livre des fantômes est un recueil dont le thème principal est la hantise. Certains textes sont vraiment bien écrits et intéressants, d’autres moins. Les éditions Alma éditeur ont ressorti récemment des nombreux textes de Jean Ray, comme vous pouvez le voir dans cet article de Dionysos. Un numéro spécial de la revue Bifrost avait été aussi consacré à l’écrivain belge où on trouvait la nouvelle L’Histoire de Marshall Grove.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Les histoires étranges de la Biloque

Ce livre au format poche publié en 1996 par l'éditeur bruxellois Lefrancq, rassemble des textes publiés initialement dans LA BILOQUE " revue belge d'humanisme médical".



Si vous avez déjà lu les contes de Jean Ray, réunis ça et là dans différents recueils comme "Le carrousel des maléfices",ou "Visages et choses crépusculaires", vous connaissez la plume de l'auteur gantois, sa manière unique de présenter en quelques pages, ses contes sont souvent très courts, une tranche de vie, de mort, ou de "vie aprés la vie".



Les textes proposés ici, sont de la même veine, et sont pour les amateurs autant de petits plaisirs de lecture.





Du grand art de "conteur noir", mais je laisse la conclusion à l'auteur lui-même parlant de ses contes :



Dans une poignée de sable de la route,

j'ai mis un rayon de soleil qui brille,

un murmure de vent qui se lève,

une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme

pour pétrir les choses dont on fait les histoires...

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Sur les chemins de la peur

Je ne peux que remercier les éditions Terre de Brume de publier des textes de Jean Ray / John Flanders qui, à défaut d’être totalement inédits en français, sont quasi inaccessibles car diffusés par l’amicale Jean Ray. Et là, les frais de port pour les recevoir en France métropolitaine refroidissent l’enthousiasme.



J’attends donc avec impatience le prochain discrètement annoncé en début d’ouvrage au milieu des titres des autres volumes de Jean Ray publiés par le même éditeur ou les éditions Alma. Son titre ? À travers les mers du Globe. Date de parution prévue : inconnue. Sera-ce un véritable inédit ? Bonne question. En effet, le volume Jack de Minuit n’en était pas un. Alors celui-là reprendra-t-il des nouvelles rares de Jean Ray, ou des textes non disponibles en français en librairie ? Mais je m’éloigne de mon sujet : le présent recueil.



Sur les chemins de la peur n’est le texte le plus conséquent de volume. La palme en revient à L’engoulevent qui aurait pu former un petit volume à lui tout seul. Mais dans ce cas les deux autres, qui ne représentent que 25% de l’ensemble auraient très certainement laissés pour compte. Mais cette séparation se serait d’autant plus justifiée que le court roman est une aventure à la Harry Dickson (qui est d’ailleurs cité par l’un des protagonistes et se déroule dans les années 30, alors que les deux nouvelles qui l’encadrent se roulent un ou deux siècles plus tôt et mettent en scène corsaires, enfants et autre pêcheur démunis.



Il n’y a que sur un point que cette lecture m’a fâché : le nombre de coquilles. Fautes d’orthographe ou de typo (en particulier les tirets de dialogue en trop ou manquant). Le nom du héros, Bradfield, remplacé par un autre, bradford, que l’on retrouve dans le texte puisque c’est le nom d’une ville traversée par les personnages. Je dois aussi citer un verbe qui doit être d’usage local, puisque introuvable sur internet : Chuir. Il semble que ce terme désigne des bruits émis par des animaux nocturnes volants. Mais quand vous tombez sur « Des nocturnes chuissent » au détour d’une phrase, ça surprend. Je me permets donc de faire une suggestion, qui n’aura sans doute aucune suite, à l’éditeur : me faire parvenir une copie du prochain avant de l’envoyer à l’impression. Je ne corrigerais peut-être tout, mais je promets de faire le plus attention possible et d’être rapide.



En bref : Les deux nouvelles, avec leur ambiance très sombre, méritent toute votre attention si vous aimez le fantastique, non pour ces monstres ou l’hémoglobine mais pour l’atmosphère, l’angoisse que Jean Ray savait si bien rendre. Le court roman peut être un bon moyen de découvrir les enquêtes de Harry Dickson ou d’Edmond Bell par le biais d’un autre personnage, mais le style et l’ambiance y sont. Donc, en substance, c’est dommage qu’il n’y ait qu’un volume. J’en redemande.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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L'archange fantastique

Jean Ray, alias Raymond Jean Marie de Kremer (1887-1964), est un auteur majeur de la littérature de genre, puisqu'il publia, sous son pseudo de Jean Ray ou celui de John Flanders, une quantité de contes et nouvelles fantastiques et créa le personnage d'Harry Dickson "le Sherlock Holmes américain".



En 1981, paraissait cet ouvrage "Jean Ray l'archange fantastique" sous la plume d'un autre auteur belge : Jean-Baptiste Baronian.



Ce livre est, disons, le une somme sur l'auteur de Malpertuis.



Non seulement, la partie bio-bibliographique est très détaillée, mais ce livre bénéficie en outre d'une iconographie abondante et de grande qualité, présentant outre de nombreux portraits de Jean Ray à différentes périodes de sa vie, de l'âge de cinq ans à sa mort, des reproductions de publications de sa vaste production littéraire.



La dernière partie du livre, propose des textes courts, couvrant les divers aspects de l'oeuvre de l'auteur gantois, dont des poèmes ou des chroniques.



Un très bel hommage rendu à cet auteur, qui semble faire l'objet d'un regain d'intérêt, notamment grace aux rééditions de ses oeuvres chez Alma.
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La neuvaine d'épouvante

Quelle mouche a piqué les Nouvelles éditions Oswald (et bien avant cela les éditions Walter Beckers en 1966) de nommer ce recueil de 6 nouvelles selon le titre d'une des nouvelles contenue dans le livre? L'édition originale de 1946, aux éditions Atalante, s'intitulait Mystères et Aventures, ce qui représente parfaitement le contenu.



Le titre, ici, laisse croire au lecteur qu'il va y avoir de l'horreur, de l'épouvante, alors qu'il n'y en a pas la moindre. On est loin de ce qui sera publié sous le nom de Jean Ray. Le pseudonyme John Flanders sera d'ailleurs souvent utilisé pour des nouvelles où enquêtes et aventures sont présentes. On voyage beaucoup, de l'Espagne à la Chine. Et vu que les nouvelles sont courtes, le dénouement du mystère vient comme une étincelle, sans que le lecteur puisse trouver la solution. Mais, en fait, il y a tellement peu de personnages qu'il est toujours possible de deviner la solution.



On a 6 nouvelles approximativement de 30 pages chacune, divisées en chapitres courts et souvent dotées d'une morale, d'un épilogue édifiant (à l'usage des adolescents, sans doute):

- La neuvaine d'épouvante: une nouvelle autour d'une question d'héritage, et lorgnant vers le fantastique mais s'expliquant de manière parfaitement rationnelle,



- La statue assassinée: beaucoup d'humour dans cette enquête sur des dégradations que subit une statue d'un héros local, sans doute la meilleure du recueil,



- Le carrefour de la Lune Rousse: un détective (qui évoque Harry Dickson) débrouille un vieux crime de manière fort brillante, l'ambiance est bien rendue,



- La jonque noire: parfum d'exotisme assuré avec un voyage sur le fleuve Yang-Tsé,



- Le nègre de l'ascenseur: récit intéressant qui aborde la question du racisme, mais on s'en tire encore par une entourloupe finale,



- L'aventure espagnole: 1906, un marin est confondu avec un espion anglais qui traque les anarchistes espagnols, humour au rendez-vous.



Tous ces récits sont construits de la même manière, ou presque. Il y a toujours quelqu'un de déguisé ou réapparraissant alors qu'on le croit mort. Le style est assez simple, évoquant des récits publiés à la semaine dans les journaux. Là où John Flander/Jean Ray montre toute sa science, c'est dans le sens poétique et dans l'usage du vocabulaire, les nouvelles ayant été écrites en français. C'est concis, avec l'utilisation du mot juste. Je dois bien avouer avoir été surpris par certains mots de vocabulaire, comme féringien, paterne ou vaguer... Je ne me souviens que des mots les moins complexes, dont je connaissais à peu près la signification. Par ailleurs, John Flanders montre toute sa science du vocabulaire technique maritime. Un témoignage d'un autre temps à lire avec indulgence et nostalgie.
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Harry Dickson, tome 1 : Cric-Croc, le mort ..

Mélange étonnant de grand-guignol dans les rues mal famées de Londres et de « fantôme de l'opéra », cette enquête d'Harry Dickson n'est évidemment pas de la grande littérature mais est assez efficace dans le genre. Rien n'y manque, avec toutefois une pointe de sadisme assez surprenante.
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Harry Dickson, tome 4 : Le royaume introuva..

J'ai lu les tomes prédécents de cette série. Tout d'abord les points positifs : les dessins de sont progressivement améliorés. Autant dans les premiers tomes, certains personnages pouvaient sembler gauches et manquer de fluidité, autant dans celui-ci, nous sommes dans la plus pure tradition de la BD franco-belge. L'album est donc très agréable à regarder.



L'intrigue est très bonne. L'idée de base du scénario est plutôt originale et on sent un vrai filon pour faire un album inoubliable.



Par contre, l'album souffre d'un déséquilibre narratif : les scènes à Paris sont trop longues et du coup, le traitement du coeur de l'intrigue n'est pas assez travaillé. J'en veux pour exemple que l'on ne sait pas pourquoi la nécropole d'Alexandre est appelée le royaume introuvable. Vu le désensablement du site lorsque les héros le survolent en avion, il paraît loin d'être introuvable, même si dans le scénario, on nous a expliqué que sans l'astrolabe, le site n'aurait pas été trouvé ! De la même manière, le crâne qui sert d'illustration en couverture ne reçoit aucune explication : que fait-il là, d'où vient-il ?



Les mobiles du personnage en couverture ne nous sont pas expliqués... Bref, le traitement de l'intrigue a souffert d'une sur-exposition de scènes secondaires. C'est d'ailleurs un peu le reproche global que je ferai à cette collection : normalement, l'intrigue doit servir de prétexte à la mise en scène de fusillades ou de scènes d'action. Là, on a un peut l'impression du schéma inverse. Les scènes d'action deviennent le coeur du récir. C'est dommage, d'autant que rien ne ressemble plus à une fusillade qu'une autre fusillade.



J'ai aussi été déçu des scènes se déroulant dans le milieu parisien et notamment du texte sur ces dernières. C'est au mieux un dictionnaire d'argot des années 30, mais aucune des bulles n'apporte un plus à l'histoire. Faire deux ou trois pages dans ce style nous aurait permis de comprendre tout de suite où l'auteur voulait en venir. 15 pages, c'est un peu trop...



Au final, cela reste un album agréable à regarder et à lire, mais quel dommage d'avoir raté un traitement du scénario qui aurait pu en faire un grand album.
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Harry Dickson, tome 5 : L'étrange lueur verte..

C'est pour l'instant, à mon sens, le meilleur album de la série. Il m'en reste cependant deux à lire. Le dessin est assez traditionnel de l'école franco-belge. Les amateurs du genre ne seront donc pas déçus. Dans ce dernier album, on sent un peu plus les références historiques et l'intrigue est un peu mieux exploitée que dans les précédents albums. Elle ne sert pas uniquement de prétexte à la mise en scène de fusillades ou de scènes d'action. Bref, je trouve que les albums vont en s'arrangeant depuis le début, pourvu que cela dure... Cependant, il manque toujours un petit plus pour en faire une grande série de la bande dessinée appelée à devenir un véritable classique. Il manque une profondeur à l'histoire. Les trames mériteraient d'être mieux exploitées afin de ne pas gâcher des scénario qui sont inventifs.
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Harry Dickson, tome 6 : La conspiration fan..

Le dessin est de très bonne facture. On est dans un album typique de l'école franco-belge, plutôt bien réalisé, même si on ne trouve pas de grandes prouesses comme dans d'autres séries.



L'intrigue, quant à elle est quand même insipide. Mise à part une course poursuite dans toute l'URSS, on ne retient pas grand chose de cet album, mais il faut dire qu'il n'y a pas grand chose à retenir. Cette série souffre dans chaque tome des mêmes manques : l'intrigue est sacrifiée aux scènes d'action.
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Harry Dickson, tome 8 : Le temple de fer (BD)

tout d'abord une première surprise : ce dernier tome de la série est en fait une suite du tome 4... Etonnant quand même que le tome 8 soit la suite du 4, mais du coup, cela tempère largement l'impression que m'avait laissé "le royaume introuvable" puisque j'avais franchement eu l'impression d'être resté sur ma faim. Une déception cependant, ce dernier tome s'inscrit dans la logique d'avoir une suite et la série s'est pourtant arrêtée là.



L'intrigue de ce dernier album est très construite, du coup, les scènes d'action passent au second plan par rapport à une histoire très construite dans laquelle nous apprenons enfin l'histoire du pectoral d'Alexandre le Grand. J'ai envie de dire ENFIN !!!! Le défaut des autres albums était manifestement de sous-exploiter les intrigues, ce qui n'est pas le cas de ce dernier opus. C'est à regretter que les auteurs ayant tous les atouts pour faire une grande série, au terme de ce dernier tome, ne soient pas allés plus loin.



Le dessin reste très classique et fidèle à l'école belge de la ligne claire. Du coup, parfois les personnages peuvent paraître un peu figés. Voir par exemple les mains des personnages qui par moment ne semblent pas très naturelles. Cependant, le dessin dans son ensemble est de bonne facture.



L'histoire est très documentée. Il y a certes beaucoup de notes en bas de page qui permettent de donner un éclairage historique et culturel. Ces dernières n'ont pas gêné ma lecture. Au total, donc un très bon album à lire et relire avec plaisir.
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Le livre des fantômes

Après une érudite préface modestement signée Les éditeurs, et dont la paternité est révélée dans la postface, préface qui se veut l’historique du Roman noir, lequel n’a rien à voir à cette appellation qui est une forme moderne du roman policier social, et est dénommé de nos jours roman gothique, peut-être à cause d’une origine germanique, nous entrons dans le vif du sujet



Publié en 1947 par une petite maison d’éditions belge qui fit faillite, cet ouvrage, qui ne comportait que des textes originaux, tentait de redorer un blason littéraire mis à mal après les années de guerre. Ce n’est pas tant qu’il s’occupa de politique durant l’Occupation, mais le fait qu’il collabora à des revues, dont Cassandre, qui étaient d’obédience germanique.



Or, et même si Arnaud Huftier fournit une explication selon laquelle Jean Ray pratiquait l’antisémitisme à travers ses personnages pour fournir un aspect scientifique, il est dommage que juste après guerre l’on puisse lire dans M. Wohlmut et Franz Benschneider, ce genre de phrases :



M. Wohlmut ne s’en étonna pas : les juifs polonais qui fréquentaient les marchés d’Holzmüde, affreux bonshommes gluants de crasse et de plique, offraient souvent en vente les plus étonnants objets.



Plus loin M. Benschneider affirme :



Ces juifs polonais, que Dieu confonde pour leur rapacité et leur malhonnêteté, ont parfois de bonnes choses.



C’est peu et c’est beaucoup dans un contexte qui se relevait difficilement des années nazies, et que les Juifs, Français et Polonais, avaient particulièrement soufferts de leurs exactions. Bien sûr on peut prétendre que Jean Ray ne se faisait que le porte-parole d’une partie de la population, et qu’il s’agit de fictions, mais quand même cela gêne aux entournures. De nos jours cet aspect est ressenti de manière plus prégnante, voire outrageante qu’il y a trente ou quarante ans. Les temps changent, les mentalités aussi.



Ce petit malaise évacué, malaise que ne ressentiront pas forcément tous les lecteurs, visitons quelques-unes de ces nouvelles, ou contes, dans lesquelles les fantômes font leur apparition de manière plus ou moins évanescente, des impressions dues à diverses circonstances.



Qui de nous, en effet, n’a jamais aperçu un individu que personne d’autre dans notre entourage distinguait. C’est ce qui produit dans Mon fantôme à moi, conte dans lequel Jean Ray se met personnellement en scène, revenant sur des épisodes marquants de son enfance ou de son adolescence, au cours desquels il voit, ou croit voir, un homme au foulard rouge. Les personnes à qui il en parle refusent de le croire ou au contraire sont apeurées, or peu après un incident dramatique se produit.



Maison à vendre est une histoire qui lui aurait été rapportée par un démonographe éclairé. Un fieffé voleur sauve un jour de la noyade le vieux chien d’un juge intègre et intraitable pour qui les circonstances atténuantes n’avaient pas cours dans les procès qu’il instruisait. Or lors du procès qui oppose ce détrousseur au juge, celui-ci ne pratique pas le reconnaissance, et il punit le sauveteur d’une peine de prison. Le juge habitait une vieille maison et lors de son décès, de nombreuses années plus tard, Merrick, le condamné, sorti de prison et qui s’est enrichi, achète cette demeure puis la met en location. Mais c’est un homme rancunier qui a mûri sa vengeance et l’histoire se perpétue après le décès du juge.



Les fantômes peuvent également revenir et hanter, sinon plus, les prisons et le bourreau qui officie à Pentonville ne se plaint pas car il arrive à sa centième victime. Une histoire narrée dans La nuit de Pentonville.



Dans La choucroute, Jean Ray nous offre deux interprétations de la Bible. Celle du Buisson ardent avec cette choucroute que veut déguster le narrateur qui se retrouve dans une taverne située dans une petite ville déserte, aux volets qui s’ouvrent sur des murailles, et dont il est l’unique client. Or cette choucroute flambée par les soins du serveur qui ensuite s’éclipse, devient brûlante et le narrateur n’a d’autre recours que la fuite, tentant toutefois de boire. Il casse une bouteille mais dépité se rend compte qu’elle est constituée de verre plein. Un éclat atterrit dans ses vêtements. L’épilogue pourrait être une parodie de cette parabole entre Jacob et Esaü, le droit d’aînesse vendu contre un plat de lentilles.



Complétant le recueil initial du Livre des fantômes, titré également Gost book, des contes éparpillés et des poèmes sont proposés au lecteur qui découvrira une autre facette de Jean Ray. Mise à part ma petite réserve initiale, voici un nouvel opus digne de figurer dans la bibliothèque de tout amateur d’étrange et de mystérieux.
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Le livre des fantômes

Publié en 1947, Le Livre des fantômes est un recueil de nouvelles de Jean Ray, le fameux écrivain belge d’histoires fantastiques à tendance horrifique.



Il est bien difficile de résumer un recueil avec autant de nouvelles, de taille et de qualité très variées. Jean Ray multiplie les rencontres fortuites avec des revenants le plus souvent animés d’intention pas forcément mauvaise, mais nécessitant de foutre la frousse à un certain nombre de personnes. Le plus souvent, cela est mérité, car l’auteur part souvent d’un fait divers qui a mené à une disparition ou une mort fortuite. Or, le fantôme, contrairement à la « populace » n’oublie rien et jamais.

Clairement, ce Livre des fantômes est le volume le plus faible parmi ceux réédités par Alma. En même temps (comme dirait l’autre), il est difficile de s’éloigner de la thématique du recueil : les revenants sont parmi nous et chaque récit nous relate une histoire de fantômes venant hanter le protagoniste. Cela passe le plus souvent par une narration extérieure : un témoin raconte ce qui est arrivé au malheureux, ou à la malheureuse (cas bien plus rare). Les ambiances ont franchement tendance à se répéter encore et encore, sentiment qui n’apparaissait pas dans d’autres recueils comme Les Contes du whisky.



Un recueil lu bien vite, pour une déception qu’il faut espérer pouvoir oublier aussi rapidement. Il n’empêche que la collection Jean Ray chez Alma est à découvrir, notamment par Malpertuis ou Les Contes du whisky.



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Le livre des fantômes

Je n'aurais pas dû m'arrêter à "Recueil de nouvelles sur les fantômes" lorsque j'ai pensé que ce livre pouvait m'intéresser ... J'avoue ne pas l'avoir tout-à-fait terminé au moment où je dois rédiger cette critique, mais étant donné que c'est par manque d'intérêt personnel, je ne pense pas que les deux dernières nouvelles auraient pu faire pencher la balance dans l'autre sens.



Déjà, en lisant la préface, j'ai eu la surprise de découvrir qu'il s'agissait d'une réédition de nouvelles datées des années 1940 ... Cela m'a quelque peu refroidie, mais qu'importe, j'ai tenté ma chance quand même. Après les deux premières nouvelles, j'ai trouvé que la troisième n'apportait plus de surprise, j'ai eu l'impression d'avoir compris le mécanisme.



Alors bon, je suis quand même contente d'avoir découvert un petit pan des débuts de la littérature d'horreur, mais finalement, j'ai presque trouvé l'historique présenté dans la préface plus intéressant que les textes eux-mêmes.



Maintenant je saurai que mes goûts en terme de frayeur ne concernent que la littérature moderne, il fallait bien essayer pour le savoir ^^



(Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique).

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Le livre des fantômes

C'est avec plaisir que j'ai reçu fin mars un exemplaire de ce recueil qui nous conte à merveille des histoires étranges, des histoires bluffantes mais de fort belles histoires.

Ce ne sont pas des textes à vocation effrayante façon Masterton, mais ils sont vraiment bien écrits et bien construits. Parmi mes préférés "La choucroute" qui, comme son nom ne l'indique pas, est une jolie fable sur l'envie et l'aventure agrémentée de sauce paranormale.

Dans cette réédition, il y a l'oeuvre originale bien sûr, mais elle est enrichie de proses et de poèmes rares. Et les couvertures sont vraiment agréables à l'œil ! Je suis fan du coup de crayon de Philippe Foerster . La collection Jean Ray comporte 10 volumes, et c'est un très bel hommage à cet auteur belge qui est décédé en 1964 mais laisse une oeuvre à relire pour les amateurs de contes horrifiques.
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Le livre des fantômes

Lorsque je l'avais informée que j'entamais ce livre, une de mes proches amies, Belge d'origine, connaissant bien les écrits de l'auteur, m'avait confié en avoir gardé un très joli souvenir de lecture. Précisant également que les histoires de Jean Ray, plus poétiques qu'effrayantes, s'apparentaient dans leur style à celles d'Edgar Poe. Confirmation m'en a d'ailleurs été donnée en 4ème de couverture : "Il meurt à Gand le 17 septembre 1964. Un vibrant hommage lui est rendu par Les cahiers de l'Herne en 1980, le plaçant dans la descendance de Hoffmann, Poe et Lovecraft."

Et, là, j'appréhende un petit peu car la lecture des "Histoires extraordinaires" de Poe ne m'avait laissé qu'une impression tiédasse et certaines m'avaient même carrément ennuyée.

Fort heureusement, cet ennui m'a été épargné dans les histoires de Jean Ray car je les ai trouvées originales et, pour la plupart, captivantes. La seule analogie que je pourrais faire avec celles d'Edgar Poe est dans la manière de les conter, naturellement marquée fin 19ème siècle.

Et je dirais que c'est tant mieux car je suis une pétocharde de première et ce style d'écriture légèrement obsolète m'a évité de trop m'impliquer et de cauchemarder. Laquelle écriture est néanmoins élégante et fluide même si elle est truffée de termes ou d'expressions qui n'ont plus cours aujourd'hui. Tel, entre autres, que "des vieilles pimpesouées" que mon précieux dico m'a révélé être "des vieilles mijaurées".



Bien que cette lecture ne sera pas un coup de cœur pour ce qui me concerne, elle m'a procuré un agréable moment et permis de découvrir un maître du genre.

Avec mes plus sincères remerciements à ALMA Éditeur ainsi qu'à l'équipe de Babelio pour leur investissement dans la gestion, ô combien active, de leur site.
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Le livre des fantômes

Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de Jean Ray, celui que les critiques de l'époque ont surnommé le "Allan Poe belge" et pour cause, j'ai appris en lisant la postface que la maison d'édition chez laquelle il a été publié avait fait faillite peu de temps après ses publications. Est-ce parce qu'il s'est attaqué aux forces obscures ou pour son esprit de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale ? L'on se saura jamais mais j'aurais plutôt tendance à opter pour la première option car sachez qu'en vous plongeant dans cette lecture, vous allez vous heurter à vos pires cauchemars, vous rendre dans un univers que vous ne pensiez pas pouvoir se matérialiser devant vous et pourtant, les personnages de cet ouvrage, personnes réelles (?) y ont été confrontées et témoignent, si elles n'ont pas succombé.



Ce sont ici une dizaine de nouvelles que le lecteur découvre dans le "livre des fantômes" suivies d'une dizaine d'autres réunies dans la partie "...et autres textes" qui n'en sont pas moins effrayantes. Que dire sans trop en dire si ce n'est que chacune de ces nouvelles fait intervenir, par des propos qui se veulent véridiques, des phénomènes étranges, invoquant l'Au-Delà ou encore des malédictions. Une écriture digne d'Edgar Allan Poe, j'en concède mais qui pourtant possède son indépendance propre. Aussi, ici, ni plagiat, juste une vague source d'inspiration peut-être et encore, rien n'est moins sûr.



Il va sans dire que je ne peux que vous recommander cette lecture si vous n'êtes pas trop superstitieux et ne craigniez qu'il vous arrive un quelconque malheur par la suite. En ce qui me concerne et maintenant que cette lecture est achevée, je ne peux plus revenir en arrière. Maintenant, je sais ! Aussi, si vous avez d'autres de mes nouvelles dans les jours, voire les mois qui viennent, c'est que cela se sera bien passé et que vous n'aurez plus à vous inquiéter pour moi, à moins que je ne me sois perdue dans l'une de ces "rues" étranges ou que j'aurais pris le risque de m'aventurer dans un "carrefour" tard la nuit (petit clin d’œil à deux des nouvelles de l'auteur !!
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Malpertuis

Un roman fantastique, dans tous les sens du terme...



Publié pour la première fois en 1943, ce livre se trouve être le seul véritable roman de Jean Ray, l'écrivain belge étant avant tout nouvelliste.



Depuis sa demeure dénommée Malpertuis, l'oncle Cassave, se sentant proche de mourir, convoque et réunit autour de lui tous les membres de sa famille. Il leur annonce que, pour pouvoir toucher l'héritage conséquent qu'il leur lègue, chacun devra emménager en sa demeure. Au-delà, seul le dernier survivant sera le bénéficiaire de la dite fortune...



Au fil des jours suivant sa mort, la maison s'emplit d'une ambiance étrange. Les lampes s'éteignent, les habitants disparaissent mystérieusement les uns après les autres, ou de manière brutale. Le principal protagoniste, qui nous narre son histoire, semble surtout raconter son inexorable aller sans retour vers la folie.



Sauf qu'il serait sans doute trop simple d'expliquer ce qui se passe dans les murs de Malpertuis par un accès de folie, à moins qu'ils soient tous devenus fous, à moins que la vérité soit ailleurs...



Ce superbe roman est multiple : gothique, policier, d'aventure, mystique... L'écriture de Jean Ray est unique, à la fois riche et savante, sans être lourde ni indigeste.

Il faut se laisser perdre sur presque la totalité du livre pour finir ébloui par une fin surprenante, qui donne envie de le relire pour mieux apprécier encore cette intrigue incroyable.



Un petit bonheur....



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