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Critiques de Jean Rolin (303)
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La Traversée de Bondoufle

Jean Rolin arpente le Nord-Est de Paris, zone péri-urbaine (zona en grec, ceinture), à pied, muni d'une carte au 1/25 000e, décrit son cheminement et ce qu'il voit : des friches industrielles, des forts militaires enterrés et abandonnés, des tunnels sous les autoroutes bourrés de graffitis, des dépôts sauvages de déchets du BTP, des décharges toxiques, les emprises humaines des pylônes électriques, des lignes électriques et des antennes, des voies du TGV ou des TER, des ronds-points colonisés par les lapins, des champs de colza, de choux, de pommes de terre entre deux emprises, des roms dans des dents creuses, entre deux décharges, sur d'anciens parkings défoncés, des jardins ouvriers entre remblais, une ZAD, celle contre le projet de Gonesse, abandonné depuis. C'est drôle (Rolin semble-t-il prend tout bien) en même temps que dystopique, voire pré-apocalyptique.

Je ne sais si c'est la thèse de l'ouvrage, mais il montre que nous sommes une espèce terrifiante, irresponsable qui, dès qu'elle a dégradé un endroit, va s'installer dans un autre, sans nettoyer le précédent, les sempiternelles friches industrielles polluées rencontrées en attestent. Nous avons toujours fait comme cela, sauf que vu notre nombre, nous n'aurons bientôt plus qu'une terre ravagée et surpeuplée, jonchée des ordures que nous avons semées inconsidérément sous nos pas.
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La Traversée de Bondoufle

Mais dans « la Traversée de Bondoufle » (quel titre !), le prix Albert-Londres de « la Ligne de front » a aussi un vrai sujet : localiser la frontière souvent incertaine qui, dans la région parisienne, sépare la ville de la campagne
Lien : https://www.nouvelobs.com/re..
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Peleliu

Assez sceptique sur ce livre. Je n'étais sûrement pas le bon public. Je lui ait trouvé un gros manque de souffle épique, n'étant pas amateure de guerre et de batailles, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. Après ce n'est pas mal écrit, c'est juste trop sobre pour moi. Donc je mets quand même 3 étoiles car je pense que c'est vraiment les gouts et les couleurs.
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Le pont de Bezons

Le pont de Bezons est un beau livre qui rapporte les promenades le long des berges de la Seine faites dans un ordre tout à fait aléatoire par Jean Rolin de Melun (Seine et Marne) à Mantes (Yvelines) en passant par l’Essonne d’août 2018 à l’été 2019.

Maupassant et Céline ont évoqué le pont de Bezons, Caillebotte et les impressionnistes ont peint des paysages évoqués dans le livre. Ce qui fait la richesse de ce « reportage » c’est l’intérêt accordé à une vie urbaine méconnue, celle d’une périphérie très particulière, celle des rives. Jean Rolin s’attache à décrire avec une précision extrême des détails, du presque rien, des traces de l’activité humaine récente et plus ancienne. Les périodes de l’Histoire se coudoient, se superposent. Le texte dit le mouvement permanent des camps Roms entre carrières de sable et cultures maraîchères, les nids de poules d’eau, les rossignols et le coucou, la carpe avec M.Loutre, Flins et l’usine Renault. A travers l’évocation d’enseignes, de pancartes, de cafés ou de conversations à Villeneuve-Saint-Georges, Corbeil, Argenteuil, Conflans, le livre laisse entrevoir une diversité ethnique où l’on croise des curés africains, des Kurdes, des Daces, des Tibétains. L’auteur égrène aussi au fil de ses flâneries quelques souvenirs familiaux.

Il suffit de prendre le temps de regarder pour découvrir des merveilles et cela fait du bien.
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La ligne de front. Un voyage en Afrique aus..

J'ai découvert les récits de Jean Rolin il y a peu de temps et me suis complètement passionné pour ses expéditions là où presque personne ne va, Ormuz, Peleliu, les chemins de halage abandonnés, l'Afrique post coloniale, les friches industrielles des bords de Seine, les châteaux croisés oubliés...et dans notre cas présent l'Afrique australe. Jean Rolin n'a pas son pareil pour décrire ceux et celles qu'il croise, nous proposant une galerie de portraits décapants, toujours d'une manière hilarante. Il excelle dans l'art de l'auto dérision, nous contant ses aventures improbables dans lesquelles il a le chic de se jeter la tête la première. La description et la grande variété de ces lieux, du plus glauque au sublime, de ces personnages, de ces moments de bonheur et de ces avanies, les considérations historiques, politiques, sociales qui parsèment ses récits font l'objet de phrases magnifiques, extrêmement élaborées, qui sont de celles qu'on relit plusieurs fois pour s'en délecter.

Pour ce qui est de La ligne de front, notre baroudeur se lance à la découverte, à l'époque de l'apartheid, de pays qui théoriquement s'y opposent. Trajets en train, en camion, en avion monomoteur, à pied, franchissements épiques de frontières, soirées au bar parmi les brutes locales, suivies de nuits dans des hôtels fort animés, nuits en brousse au milieu d'un vacarme animal phénoménal, attitude ambigūe des uns et des autres par rapport à l'apartheid, tout est l'objet de descriptions fascinantes et pleines d'humour.

J'en raffole et j'en redemande. Merci Monsieur Rolin.

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Les événements

Paris en état de siège, des routes jonchées de cadavres, des milices combattant pour des territoires, Marseille à feu et à sang : voici le décor apocalyptique de ce road-trip imaginé par Jean Rolin - ex-reporter ayant couvert de nombreux conflits (prix Albert Londres 1988) - qui s'est inspiré de la guerre en ex-Yougoslavie et de ses séjours là-bas pour décrire les scènes de désolation qu'il transpose ici en France.



Dans un paysage de guerre civile en France, un narrateur non identifié (sur qui un autre narrateur prend la main de temps en temps) entreprend de quitter Paris pour aller vers le Sud.



Le pays, qui a perdu son pouvoir central, traverse une période de chaos, divisé entres les forces des Nations unies et plusieurs milices, qui défendent leurs intérêts. C’est dans cet univers violent et immoral où les armes font loi que le narrateur évolue. En quête de sa propre survie, il partira à la recherche d'un fils, dont il apprend l'existence sur le tard.



Un gouvernement réfugié à l'extrême ouest du pays dans la petite île de Noirmoutier, des communes entièrement détruites et désertées par les habitants, des camps de réfugiés... Le pays des droits de l'homme est livré à différentes factions qui se battent entre elles.



Mais s'arrête ici le récit de guerre. Certes, Jean Rolin raconte quelques combats et certaines scènes de désolation post-apocalypse mais les origines de cette guerre civile ne seront jamais dévoilées : nul recours donc, comme d’autres romanciers contemporains, à un péril islamiste en tant que tel (Michel Houellebecq ou Boualem Sansal pour ne citer qu’eux) pour expliquer l’effondrement d’un pays. Au milieu des zones « tenues » par telle ou telle milice/politique/religieuse ou plus proche du simple banditisme, des restes pathétiques d’une armée régulière disjointe et épuisée, des déploiements de forces de l’ONU et des efforts humanitaires des ONG, Jean Rolin s’attache à nous décrire une France ayant revêtu tous les symptômes réservés normalement, dans notre imaginaire, au Liban, à la Syrie, à la Bosnie ou même aux pays africains comme le Rwanda d’avant le génocide.



La seule esquisse d’une analyse géopolitique que le lecteur trouve dans ce livre se résume aux affrontements entre groupes gauchistes et islamistes dans l’étang de Berre, une région ouvrière près de Marseille. Ce qui intéresse Jean Rolin, ce sont les à‑côtés de la guerre. Les marques qu’elle imprime sur le territoire que traverse un narrateur absolument indifférent aux troubles de son pays.



« Les Événements », c'est surtout un récit de voyage, de Paris à Port-de-Bouc (tout au sud), en passant par la Sologne et l'Auvergne, à travers une France déchue, désertée ou chaotique, dans lequel l'auteur détaille, avec une minutie presque maladive, chaque cours d'eau, arbre, fleur, route départementale ou nationale.



L'auteur s'attache avant tout à décrire ladite pérégrination avec une overdose de détails urbains, géographiques ou routiers, comme une sorte de cartographie démente d'un pays dévasté. Jean Rolin écrit avec les cartes routières sous les yeux, s’attachant à tel carrefour, à un embranchement entre deux nationales, à un bâtiment particulièrement laid, à une salle de réception dans un hôtel de province.



Le souci du détail de Jean Rolin ne s'arrête pas non plus aux paysages : on retrouve quelques clins d'œil à des événements d'actualité de l’époque - comme l'évasion en 2013 du militant islamiste Saïd Arif, disparu d'un hôtel de Brioude où il était en résidence surveillée - mais aussi des rappels historiques, comme la visite du cosmonaute et héros soviétique Youri Gagarine à Port-de-Bouc, un minuscule village du sud de la France, en 1961, où il planta un arbre.



Malgré quelques procédés littéraires intéressants avec lesquels Jean Rolin s’amuse (comme par exemple une alternance de narration entre la première personne et la troisième personne du singulier ou encore une absence totale de dialogue), l’exercice littéraire peine à convaincre.



En somme, il s'agit d'une excellente idée mal exécutée. Cet excès de détails noie le propos ou – au choix – peine à masquer le manque d’une intrigue prenante.
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Le pont de Bezons

En 2019, Jean Rolin initie son projet « qui consiste à mener sur les berges de la Seine, entre Melun et Mantes, des reconnaissances aléatoires, au fil des saisons, dans un désordre voulu. » Avec Le pont de Bezons, il en fait un livre, certes très descriptif mais plutôt intéressant.



Descriptif…Nous suivons l’auteur sur les chemins, découvrant avec lui la faune et la flore. L’auteur est un contemplatif solitaire.

« Heureux qui a vu le jour se lever sur le pont de Bezons »

Il nous cite les noms des rues, des quartiers, des bâtiments et commerces qu’il découvre en chemin. Quand on ne connaît pas personnellement les environs, il est peu aisé de s’émouvoir. Et pourtant!



Intéressant…L’auteur insère quelques références historiques générales ou personnelles en fonction des lieux traversés. Une maison du parking proche de l’usine Safran n’appartenait-elle pas au peintre Caillebotte ou n’apparaît-elle pas sur Les coquelicots, le célèbre tableau de Monet?

Toute l’histoire de la France passe par Bezons, disait Céline. Le pont a sauté plusieurs fois pendant la seconde guerre mondiale. Anciennes zones militaires, entrepôts en ruine, usine des Mureaux où l’on construit l’étage principal de la fusée Ariane, cimetière des chiens où repose Clément, le chien de Michel Houellebecq entre autres. On croise des endroits où séjournèrent Madame de Sévigné, Berthe Morisot ou Elvire Popesco. Et à Carrières-sous-Bois, l’auteur se souvient de sa jeunesse en retrouvant l’ancienne maison familiale de son père.



L’ensemble est aussi et surtout une vision de l’abandon des berges de la Seine depuis les constructions des autoroutes et RER. Immeubles en démolition, déchets envahissants sur les berges et sur les eaux. Habitations, cafés et restaurants ont disparu. Tout un passé qui se perd. Certaines zones sont le refuge de ROM ou de réfugiés malgré l’astuce de soulever les terrains en vaguelettes pour empêcher l’installation de campements.



Seules les îles qui ne sont accessibles qu’en bateau entre Melun et Mantes semblent des zones privilégiées.



Malgré le sujet peu porteur, Jean Rolin capte et garde l’intérêt du lecteur tout au long de ces promenades. Écrivain et journaliste, l’auteur a un excellent don de l’observation, le style et les connaissances pour partager élégamment ses découvertes. Plusieurs fois, il a croisé des hommes, ROM, kurdes, tibétains mais, peut-être à cause de la langue, il n’y a pas trace d’échanges avec eux. Dommage, j’aurais aussi aimé partager cette expérience humaine.



Quand vous acceptez de vous aventurer sur des chemins inhabituels, vous découvrez parfois des beautés cachées. Sans ma participation au jury pour le prix du roman Fnac, je n’aurais pas eu l’occasion d’explorer sous l’agréable écriture de Jean Rolin des coins oubliés mais riches d’histoire des bords de Seine.

Une belle découverte !
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Le pont de Bezons

Dans son nouveau livre, l'écrivain suit les rives du fleuve francilien, ses paysages et ses histoires, jusqu'à s'y retrouver. Une formidable autobiographie itinérante.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le Traquet kurde

Certains grands pontes de l’ornithologie britannique se servent de leur passion pour couvrir leurs activités d’espionnage. Jean Rolin se sert de cette même passion enfantine pour assouvir une obsession de l’obsession, en témoigne cet extrait – lorsque l’auteur a 12 ans : « Je tenais alors un agenda de très petit format, à couverture rouge, dans lequel je consignais jour après jour les faits qui me paraissaient importants. Ainsi, dans les premiers mois de l'année 1961, ai-je noté à la date du vendredi 27 janvier : «M. et Mme Ponchardier et M. de Fornel se sont écrasés en avion », à celle du lendemain : « Olivier (mon frère) à pêché deux poissons-trompettes » (avec entre parenthèses les mensurations de ces derniers, 90 cm et 1,10m), à la date du 3 avril : « les fêtes de l'Indépendance ont commencé (...), 4 jours plus tard : « j'ai approché un singe à 7 mètres » (quels que soit les instruments dont je disposais pour mesurer avec une telle précision la distance me séparant du singe). »

Une passion de l’observation ici comblée avec la myriade de trouvailles qui accompagnent la traque du passereau, de tout ce que 25 grammes de traquet peuvent générer d’intrigues, de ruses, d’associations d’idées et de faits, de sorte que voir l’oiseau c’est aussi scruter autant que décrire son invraisemblance depuis le sommet du puy de Dôme jusqu’au tréfonds des tiroirs du British Museum, où ce que l’on observe n’est pas rigoureusement ce qui est conservé. En ce sens, Jean Rolin révolutionne la fiche d’observation scientifique. Le tout avec un humour racé - qui est encore un camouflage, avec des plumes ?
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Crac

Jean Rolin nous emmène sur les pas de Lawrence d'Arabie, au début du XXème siècle, à la découverte des châteaux érigés par les croisés, que ce soit les Templiers ou les Hospitaliers, entre le Liban et la Syrie. Jusqu'à présent, je n'avais pas été convaincu par les quelques livres lus, de Jean Rolin. Cette fois-ci, je suis conquis. Il m'a fait faire un voyage culturel formidable qui m'a permis d'approfondir mes connaissances sur cette période des croisades, étudiée il y a bien longtemps de façon très superficielle.
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L'Organisation

Un roman sur les activistes maoïstes des années 70.Le héros est infiltré dans les entreprises pour y propager ses idées révolutionnaires et mener des actions contre le patronat et le pouvoir.On suit le parcours d'un type idéaliste qui essuie des revers amoureux à la pelle et peine à réaliser des actions d'envergure ,même en Irlande où il se rendra dans l'espoir d'épauler l'IRA .Ravagé par l'alcool et la drogue ,il va trouver refuge dans une institution religieuse.
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Ormuz

Le livre de Jean Rolin sorti en 2013, Ormuz, fait parler de lui. Non qu'il soit réédité ou prolongé par un autre livre sur l'énigmatique Wax, mais plus simplement à cause des tensions géopolitiques entre l'Iran et quelques puissances occidentales. L'épisode le plus récent étant la décision d'une sécurisation des navires, notamment britannique, annoncée par Jeremy Hunt, ministre des Affaires étrangères, suite à l'arraisonnement d'un tanker. De son côté, le Pat Hibulaire Mike Pompeo, secrétaire d'Etat américain semble souhaiter la guerre avec l'Iran, en imputant tous les maux du moment à ce pays magnifique. Dans ce contexte, le roman permet ce que l'actualité refuse: une réelle prise de recul, permise par les informations glanées au fil des pages ainsi qu'au talent de Jean Rolin dans ses entrevues avec Wax, véritable héros mystérieux de l'histoire.



Un roman portuaire



Le roman est portuaire en cela qu'il sent l'iode, s'égare à quai et se confond parfois avec les navires toujours plus gros qui passent à Ormuz. Wax veut traverser à la nage le détroit d'Ormuz, mais évidemment il a toutes les chances de mourir vu l'activité et les tensions à cet endroit. On perd parfois de vue cet objectif, à tel point que l'idée d'un MacGuffin (utilisée abondamment dans le cinéma, par exemple dans Frantic de Polanski) ne semble pas si farfelue, c'est-à-dire d'une carotte tendue, rappelée en fil rouge mais en réalité prétexte à tout le reste, si ce n'est qu'il ne s'agit pas d'un objet matériel mais d'un humain: la nage de Wax est un prétexte au développement portuaire. Elle est motivée par si peu d'éléments rationnels qu'elle se perd et ne semble plus avoir d'importance à la fin.



Ainsi, le brouillard maritime rappelle bien dans quel brouillard narratif nous nous trouvons. Au mieux, Wax est le Rick Blaine du film Casablanca et l'histoire ne se déroule pas sur fond de Seconde Guerre mondiale, mais sur ses tensions politiques indépassables entre gens de mer.



Jean Rolin, naufrage avec spectateur?



D'ailleurs l'auteur ici ne fait pas romancier mais bien plus journaliste, et même journaliste ayant la climatisation et ses préjugés dans son altérité différenciée. Jean Rolin est loin d'être le shâhbandar, maître du port. Il semble impuissant, qu'il soit en train de discuter avec les locaux ou en faisant ses longueurs dans la piscine de l'hôtel. C'est le spectateur et le commentateur tout au long du roman. Toujours à quai, il n'embarque jamais avec, contrairement à l'aventurier Thesigner, cité à plusieurs reprises et connu pour ses périples en Asie et en Afrique. Bien plus étonnante est son rapport aux femmes, assez primaire et souvent inutile. Le coup de foudre pour la militaire en début de roman passe encore, mais cette constante évocation racoleuse des femmes laisse songeur. Par exemple, à la page 121, il dit ceci:



Enfin, le jour même où je quittai l'hôtel Ras al-Khaimah - avec d'autant plus de regrets que venaient de s'y établir deux jeunes Chinoises, vêtues de t-shirts et de shorts fluo très sexy, et telles qu'elles auraient vraisemblablement tenu les trois barbus éloignés de la piscine [...]



Outre l'inutilité de la remarque concernant ces deux Chinoises, on aperçoit également le commentaire sur les personnes portant une barbe. Juste avant dans le récit, il était en effet importuné car ces trois personnes, qui ressemblaient à des salafistes selon lui, faisaient du bruit et faisaient tomber des poils dans la piscine. Quelle terrible spectacle pour ce journaliste en voyage adepte du confort. Une honte. Enfin, la citation montre également la capacité de l'auteur à rallonger ses phrases pour ne rien dire ni n'apporter aucun effet. Ces phrases se multiplient.



Sur le radeau?



Ce n'est donc ni pour le style ni pour la posture de l'auteur dans ce roman qu'il faut retenir Ormuz. Alors, pourquoi le retenir? Sans aucun doute pour les quelques informations glanées (guerre des Malouines, l'HMS Sheffield coulé en 1982 par un missile Exocet, l'USS Vincennes qui a abattu le 3 juillet 1988 un appareil d'Iran Air, tuant 274 passagers et 16 membres d'équipages) et Wax, nous mettant dans le brouillard et nous faisant reculer avec cette question: qui est l'ennemi?
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Le ravissement de Britney Spears

Ce livre raconte les aventures d'un soit disant agent des services de renseignement qui doit surveiller Britney Spear dans le cas ou elle se ferait enlever par des intégristes. Ce roman est un peu mou.
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Savannah

Le pèlerinage de Jean Rolin à Savannah en Géorgie, très belle ville historique du sud des Etats-Unis, se déroule dans les traces très précises de celles qu'il a empruntées avec sa compagne Kate, sept ans auparavant.

Son récit ne m'a pas enthousiasmé, les détails filmés par sa compagne m'ont paru peu compréhensibles pour un tiers et seule la personnalité de Kate m'a paru intéressante. Malheureusement, s'il commente ce qu'elle a fait lors de ce voyage, il ne parle que très peu d'elle, seulement quelques lignes vers la fin du livre.

J'ai cependant apprécié la démarche du couple sur les traces de Flannery O'Connor et leur recherche d'une tombe familiale dans les différents cimetières.

Pas ou peu de commentaires de l'auteur sur la ville de Savannah, pourtant très belle. Un récit, parfois ennuyeux, qui laisse le lecteur sur sa faim.
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Le Traquet kurde

Voilà un livre particulier. On ne sait sur quelle étagère le classer. On ne sait s'il s'agit d'un roman, d'une autofiction, d'un essai ornithologique ou historique, d'un conte qui jongle avec la réalité, d'une histoire qui se faufile dans la géographie, d'un récit journalistique, d'une narration d'un féru d'observation d'oiseaux ou d'un peu de tout cela.



Un spécimen du traquet kurde, un oiseau établi normalement sur les hauteurs du Kurdistan, est aperçu en 2015 dans le Massif central. Jean Rolin le suivra dans le temps et l'espace et on se déplacera avec lui de l'Auvergne au Moyen-Orient, du XIXe au XXIe siècle, des balbutiements de l'identification des oiseaux à la science ornithologique d'aujourd'hui, du traquet kurde à la mésange bleue, de l'aventure de quelques collectionneurs excentriques aux élucubrations de certains espions britanniques, de Birds of Arabia de Meinertzhagen à The Fall of a Sparrow de Ali, des comportements des ornithologues modernes aux attitudes discutables des pionniers de l'identification et de la taxonomie aviaire.



Jean Rolin connait bien le monde ornithologique et il s'insinue par ce récit dans des dédales qui ne sont pas banals et qui parfois frôlent le burlesque. Surprenant texte qui s'étale sur un peu moins de 200 pages et dont on sort tout de même un peu étourdi avec une multitude de questions et le désir insatiable de croiser un jour Oenanthe xanthoprymna.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Le ravissement de Britney Spears

L'argument de ce pastiche de roman d'espionnage est à la fois mince et hautement parodique : le narrateur, un agent des services de renseignement (français, suppose-t-on, mais possiblement russes, comme le suggère le patronyme du supérieur de l'agent), est relégué au Tadjikistan pour n'avoir pas respecté les consignes lors de sa précédente mission. Celle-ci consistait à surveiller l'entourage de la chanteuse Britney Spears afin de déjouer son enlèvement, voire son assassinat, projeté par un groupe islamiste non identifié, selon certaines informations dont ont eu vent les "services". Pour tuer le temps, qui passe lentement dans ce coin reculé d'un pays lui-même bien à l'écart des turbulences planétaires, le narrateur raconte à son homologue tadjik – et à nous-même, lecteur – le détail de son séjour à Los Angeles, quelques mois auparavant, d'après ses notes et photos enregistrées au jour le jour. Ce compte rendu, nourri des connaissances journalistiques de l'auteur, équivaut à une description minutieuse de plusieurs quartiers ou lieux de cette ville tentaculaire (dont certains mythiques comme Hollywood, Beverly Hills, Mulholland Drive, Chateau Marmont), et des moyens de s'y rendre ou de les traverser, description qui s'apparente au contenu d'un guide de randonnées. Mais c'est aussi une peinture sociologique fouillée du milieu des stars et de leurs poissons pilotes ou parasites indispensables, les paparazzi. L'ensemble, agrémenté de quelques intermèdes tadjiks, et contrairement à ce que pourrait laisser penser les lignes qui précèdent, est tout à fait réjouissant. Seul bémol pour celles et ceux qui ne raffolent pas des phrases longues avec incises, virgules et parenthèses (ce n'est pas mon cas, au contraire dirais-je) : elles peineront peut-être un peu...
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Les événements

Ce roman décrit la france engluée dans une guerre civile, dont on ne connait pas les causes. Le narrateur traverse le pays de Paris à Marseille (comme celui de Christian Oster dans "rouler" !) dans le vague but de retrouver un possible fils dont il apprend l'existence. Rolin reste un peu en deça des événements qu'il relate, son narrateur préférant souvent porter son attention sur les paysages et la flore des régions traversées plutôt que sur les exactions commises... Le style est maîtrisé. Bref, une lecture pour une fois assez brève et réussie dans son genre.
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Zones

grand style, donne un sens à une friche, à un zonard, aux tags, aux squats... et cette solitude de l'artiste.;;;
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Un chien mort après lui

Je dois avouer que j'ai eu du mal à terminer ce livre.

Il ne ressemble à aucune catégorie. Ce n'est pas une étude sociologique. L'auteur manque de rigueur. Il ne cite pas avec précision ses sources.

Jean Rolin,érudit, convie quelques auteurs en citant "Voyage en Egypte et en Syrie" de Volney, "Salammbö" de Flaubert, "La guerre des Balkans" de John Reed, "Carnets de guerre" de Grossman pour rythmer son propos.

Il peut effectivement correspondre à un récit de voyage ; la ligne directrice étant les rapports entre l'homme et le chien. On voyage dans les Balkans, au Mexique, en Haïti, au Liban durant le conflit opposant le Hezbollah à Israël.

C'est un récit décousu, verbeux, assez consternant.
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Les événements

En France, les Événements ont déclenché une guerre civile qui scinde le pays en différents groupuscules qui s’affrontent, plongeant les populations dans un chaos constant. Au milieu du fracas des armes, il est un homme qui entame un voyage du nord au sud. C’est un lent exode, freiné par les moyens de locomotion défaillants, les divers barrages et batailles çà et là, qui parsèment le chemin.



« Les Événements » est un étrange roman écrit par Jean Rolin en 2015. Etrange par toutes les ellipses que comporte l’intrigue. Tout d’abord, des fameux événements on n’apprendra rien de plus que le terme en lui-même. Ensuite, l’auteur ne délivre aucune indication temporelle précise. Pour autant, quelques éléments glanés ici ou là nous permettent de comprendre que la période semble contemporaine et que l’intrigue ne prend pas place durant la seconde guerre mondiale. Enfin, le lecteur n’a aucune indication biographique sur le narrateur. Ce dernier le conduit dans ses pérégrinations du nord au sud de la France et dans le voyage intérieur qu’il mène en parallèle.

Etrange du fait d’un style d’écriture très complexe, avec des phrases à rallonge, emplies d’incises qui embrouillent la compréhension. L’écriture se veut brillante, recherchée, ce qui contraste avec la froideur des propos. En effet, le ton est détaché, désincarné, le narrateur semble extérieur aux événements qui agitent son pays, comme spectateur d’un chaos qui finalement l’indiffère. Certains chapitres adoptent un point de vue narratif externe, avec un basculement du passé vers le présent. Quoi qu’il en soit du point de vue narratif adopté, l’attention du narrateur est essentiellement centrée sur les paysages qu’il rencontre, la flore, la faune, les monuments ou bâtiments qu’il parvient à identifier.

Cette étrange intrigue, à laquelle je n’ai pas réussi à adhérer, aborde des thématiques qui font écho au passé mais aussi au présent. On ressort de ces presque 200 pages avec la sensation d’avoir été dérouté, comme laissé là, au bord du chemin de cet exode, en spectateur d’un bouleversement qui finalement ne nous a pas touché, à l’image du narrateur.
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