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Critiques de Jean Rolin (303)
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Le ravissement de Britney Spears

Un roman décevant avec une intrigue à laquelle je n'ai pas compris grand chose

et dont l'écriture aux phrases interminables m'a lassée.
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La frontière belge

Petit truc loufoque, blague poético-rigolote, basée sur une joyeuse et absurde divagation baladeuse, déambulant entre légèreté et non-sens, dont je ne retiendrai que cette citation :



"Je n'aime pas les poissons : on voit trop, chez eux, comment le corps ne sert en fin de compte qu'à réunir la bouche et le trou du cul."
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Les événements

Ce livre m’a laissé complètement désemparé, l’histoire est déroutante, on ne sait pas l’origine de cette guerre, le récit est un mélange de détails géographiques ou routiers, le lecteur a l ‘impression de lire une carte "Michelin". Un roman vraiment étrange.
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Les événements

La France, notre France d'aujourd'hui, est dévastée par une guerre civile. Un vague cessez-le-feu a été prononcé, mais malgré les forces d'intervention internationale, diverses factions s'affrontent, terrorisent les populations, jouent au petit chef. Un narrateur, qui emprunte beaucoup à Jean Rolin, mais qui n'est pas lui puisqu'il conduit une voiture, nous relate un road movie désabusé dans ce pays furieux et dévasté, de Paris à Marseille en passant par Clermont-Ferrand, avec pour vague excuse la recherche d'un hypothétique fils inconnu. Quelques chapitres à la troisième personne nous offrent un point de vue extérieur, telle une voix off dans les films de la Nouvelle Vague.



C'est très rolinien. Comme toujours, il ne faut pas craindre les tours et détours des départementales , la laideur des zones commerciales, les chiens errants qui trainent. À ce détail près que cette fois, les McDonald's sont pillés, les habitants évacués, les façades déchirés par des impacts de balles, la terreur rôde. Mais si l'on devine le voyageur meurtri par ce spectacle, il n'est pas près de l'avouer, nonchalant, fataliste devant l'horreur, quasi indifférent.



Et puis tout au long du chemin, de magnifiques échappées sur la nature, des lumières, des couleurs, le froissement d'animaux qui passent, rappellent la vie qui ne demande qu'à rependre.



Rolin reste à distance : au final, au-delà de la fulgurance de l'instant, l'action l'indiffère. On n'a aucune maîtrise sur rien, la compréhension est floue, le doute total. Il est l' élément central du récit tout en restant un élément totalement négligeable auquel arrivent quelques aventures, quelques rencontres, il faut bien que la vie continue.



" Mais comment savoir ?

Et d’ailleurs quelle importance ? "





L'élégance est dans l’enchaînement harmonieux de ses phrases à tiroirs, la capacité à évoquer le détail, à conserver l'ironie. L'humour affleure sous le drame (l'Acropole est une boîte de nuit enterrée, Rolin adore les Pailles d'or). L'absurde est roi.
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Joséphine

C'est l’histoire de Joséphine, une femme que Jean Rolin a aimée. Aimée à la folie, le terme est rarement moins galvaudé. Avec laquelle il s'est déchiré, avec laquelle il a partagé des moments de bonheur, certains étincelants, d'autres d'un caractère si ordinaire que cela le surprend lui-même. Puis qui est morte, l'abandonnant à la tristesse, et aux remords...

Une femme qui ressemble aux espaces de désolation qu'aime Jean Rolin, avec ses tourments sombres, ses réminiscences dérangeantes, ses fulgurances, sa solitude...



En fait non, ce n'est pas une histoire. Ce sont des souvenirs sauvés, ce qui reste, après.



C'est d'une sincérité à la fois totalement impudique dans la description de cet amour, de cet homme qui se dévoile dans ses humeurs et ses faiblesses, et totalement délicate dans l'esquisse de cette femme fragile et courageuse, à la fois offerte et inaccessible.

Un beau texte, douloureux, tragique, férocement intime .



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L'Organisation

Extrême gauche, anarchisme, collectivisme, vie communautaire, alcool et drogue, tous les vieux rêves de soixante-huitards me semblent être le sujet principal de de livre.

Il en découle bien sûr des heurts avec la police, des séjours en prison, des amitiés profondes mais aussi des trahisons. Une pincée d'amour complète le tout.

Ce livre, lors de sa parution, m'avait laissé une impression nauséeuse et une certaine forme d'incompréhension.

A ce jour, je ne suis toujours pas en phase avec les héros (le terme me semble mal choisi) même si l'un deux arrive à se sortir dignement de ce magma oppressant.

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Un chien mort après lui

Ce livre est un récit de voyages qui se présente comme une sorte de reportage sur les chiens errants à travers le monde. Les chiens errants forment un fil conducteur en pointillé car ils sont finalement peu visibles . Ces chiens ne sont finalement qu'un "pré-texte" pour offrir au lecteur de multiples digressions, parfois superficielles et , parfois profondes. Cela va d'une remarque triviale sur les passagers d'un bus embourbé profitant de l'incident pour pisser dans la nature environnante aux réflexions plus élaborées sur les conflits religieux en Thaïlande ou sur la situation politique au Turkmenistan. Tout ceci est parsemé de références à de glorieux anciens (Flaubert, Malcolm Lowry...)

Les phrases de Rolin sont parfois un peu alambiquées mais la lecture de ce libre est agréable. Il en ressort un subtil parfum poétique extrait du quotidien, une douce ironie mêlée à une certaine candeur dans la rencontre de l'Autre, de l'imprévu, de la beauté et même de la sauvagerie. C'est un livre sur la beauté de l'errance, de l'échec (à l'image de ce chasseur australien incapable de viser le dingo immobilisé dans les phares de son 4x4), du vain et de l'humble. Rolin a un talent de conteur pour nous captiver par de menus détails, même les plus anodins.
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Ormuz

Critique de Jean-Baptiste Harang pour le Magazine Littéraire



On s'étonne que ces belles demeures que l'on aperçoit, admire et parfois convoite à travers la fenêtre des trains semblent presque toujours souffrir de l'inconvénient majeur d'être situées un peu trop près d'une voie ferrée. De même, on rêve d'accompagner au bout du monde ces hommes rares qui savent voyager seuls. On ne réfléchit pas assez.

Quelques-uns pourtant acceptent notre compagnie à leur retour, par le truchement d'un livre, quand on ne risque plus de les perturber par notre présence de boulet, ils racontent leur périple de leur mieux, avec la bonne conscience de nous faire connaître ce que sans eux nous aurions ignoré du monde et de leur témérité, mâtinée d'un poil de suffisance d'avoir vu l'ours que nous nous contenterons d'avoir lu. Ce sont, pour les meilleurs, des écrivains voyageurs, les autres de plus ou moins bons auteurs de récits de voyage, des pourvoyeurs de dépaysement.

Et puis, plus rares encore, les doigts d'une main suffiraient à les dénombrer, il est de purs écrivains de langue française dont l'écriture nous comble et qui la fourbissent en se frottant aux horizons lointains ou proches. De cette main de peu de doigts, Jean Rolin est le majeur. Autant nous attendons avec gourmandise chacun de ses livres, autant l'idée d'un peu de tourisme dans le détroit d'Ormuz nous est définitivement étrangère. Pis : une fois le livre refermé, l'envie de le relire est bien plus forte que la tentation d'aller faire un peu de tourisme dans cet étranglement du monde qui sépare la mer d'Arabie du golfe Persique. Là où le sultanat d'Oman pousse vainement ses rochers vers la côte iranienne est un endroit inhospitalier, accablé de chaleur, aride et poussiéreux sur ses bords et sévèrement fréquenté dans ses eaux polluées : il n'y transite que des tankers gorgés de pétrole et de gaz, des navires en goguette de la flotte américaine, et les expressions blindées de l'armée iranienne qui menace de le bloquer. Il y surnage quelques îles fortifiées ou désertes, qui pourraient servir d'escale à quelque hurluberlu qui se vanterait de traverser le détroit à la nage, quarante kilomètres au plus étroit, ce qui n'est pas rien, dans l'insécurité de ce goulet convoité par la fébrilité internationale.

Eh bien oui, Wax va se mettre à l'eau. Car Jean Rolin, sans aller jusqu'à laisser écrire sur la couverture de son livre le mot « roman », mêle à son reportage d'une précision indécise d'huissier contemplatif une intrigue romanesque dont le dénouement et la vraisemblance sont laissés à l'appréciation du lecteur. Le narrateur est en mission, tous frais payés par ce pauvre Wax, il doit préparer la traversée à la nage du détroit d'Ormuz par son patron et rédiger le récit de cet exploit. On ne sait pas grand-chose de Wax, peut-être est-il français, oui, probablement, pas tout jeune, piètre nageur sans entraînement, aux motivations incertaines, et menteur. On le verra peu, il ne gagnera pas la confiance du lecteur. Le livre est ailleurs, dans la description minutieuse de la déambulation du narrateur, d'île en île, de port en port, sous le regard inquiétant de ces chiens de faïence qui s'observent d'un bord à l'autre. On a dit cette précision « indécise », car notre homme ne comprend pas tout, il dit ce qu'il voit, suppose ce qu'il devine, sue, s'ennuie parfois, s'inquiète souvent, se régale tant il connaît la mer, les oiseaux, les bateaux et les hommes qui l'étonneront toujours, et il s'accorde à lui-même l'indulgence ironique et le peu de sérieux qu'il porte à ces derniers.

Voilà pourquoi Ormuz est un livre d'écriture, Jean Rolin place le diable et la drôlerie dans les détails, des phrases soutenues où l'on reconnaît sa voix inimitable, souvent longues, serpentines, elles ricochent comme la bille d'un flipper d'affirmations en reculades, de parenthèses en petits tirets, vers une chute imprévisible, pour retomber en pleine forme sur leurs pieds ou sur les nôtres, comme une feuille alentie, miracle que tant de mots engendrent autant de légèreté. Bien sûr, aux premiers pas du voyage, lorsque les noms propres de ces lieux inconnus apparaissent dans leur étrangeté, on réclame une carte, on se dit qu'elle devrait figurer dans le livre, on en trouve une, on la consulte. Tout est juste. Et puis non, on préfère lire sans suivre avec son doigt comme à l'école, c'est un récit déboussolé fait pour se perdre. Un récit pour se jeter à l'eau, comme Wax, mais pas pour se noyer, pour faire la planche, se laisser chahuter par le tangage et le roulis d'une écriture superbe jusqu'à bon port. À supposer que Bandar Abbas soit un bon port, ce qui reste à prouver.

 

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Le ravissement de Britney Spears

Je suis plutôt bon public, j'ai des goûts éclectiques, mais il peut m'arriver de ne pas aimer un livre. Là, c'est le cas...
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Terminal Frigo

Dans ce livre nourri d’histoire sociale, roman ou récit, la couverture, sagement, n’en dit rien, Jean Rolin embarque son lecteur dans un périple apparemment erratique le long du littoral français, s’arrêtant dans quelques grands ports industriels : de Saint-Nazaire à Lavera, ancien port pétrolier de Marseille, en passant par Le Havre, Dunkerque, Calais. L’écriture de Jean Rolin, descriptive, simple, sans effets, quasi journalistique mais d’une grande précision et d’une grande rigueur, s’appuie sur nombre de documents d’archives et de témoignages, tout en restant d’une remarquable fluidité. À Calais, son lecteur rencontre les immigrants clandestins que l’on appelle tous là-bas des Kos’vars tandis qu’il découvre l’envahissement du port du Havre par les conteneurs ou côtoie les syndicalistes de Saint-Nazaire et les dockers de Dunkerque. Lieux de France et peuples du monde, gens de toutes origines qui vivent et travaillent dans ces ports.

Presque toujours, le narrateur se place en retrait d’un récit pourtant écrit à la première personne, mais va, petit à petit, semer quelques menus indices autobiographiques, laissant apparaître en filigrane une façon d’enquête et le début d’un fil conducteur entre ses différentes étapes : la ressemblance avec un père dont il évoque la vie dans les années 1930, un passé de soixante-huitard qui révèle son âge, un bref emploi de docker, le souvenir d’un oncle médecin sur les transatlantiques...

Mais le lecteur ne recollera pas les pièces en désordre que lui distribue Jean Rolin: le puzzle reste incomplet. Aucune conclusion ne vient clore ce livre : la porte reste ouverte sur l’image finale d’un écran de télévision donnant le score d’un match de football entre Liverpool et l’Olympique de Marseille ; à la mi-temps: zéro à zéro.

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Dinard, une autobiographie immobilière

So British !

Ayant à une époque de ma vie espéré habiter Dinard, et sachant que c'est une des plus belles villes de Bretagne, en tout cas une de celles qui ont une renommée internationale, ce livre m'intéressait. Le fait qu'il soit agrémenté de plusieurs photos était une raison supplémentaire, la photo étant un de mes passe-temps préférés.

Naître ou ne pas naître, tel pourrait, pour parodier Shakespeare, être la question que se pose l'auteur. Ben non, son interrogation est la suivante : de qui, sa mère ou sa grand-mère? où Dinard ou Congo? et à quel âge? Vous comprenez aisément qu'il y a de quoi déstabiliser tout enfant en âge de comprendre surtout que le premier spectacle auquel il assiste et que sa mémoire se souvienne est le couronnement de la reine d'Angleterre Élisabeth II!

Promenade dans les souvenirs d'enfant de l'auteur qui, il le reconnaît, lui-même éprouve une sorte de fascination partagée par beaucoup de monde d'ailleurs pour diverses raisons pour Dinard.

Ville étrange, sorte de colonie britannique en Bretagne, n'y trouve-t-on pas une avenue Édouard-VII, une villa dénommée Greystones entre autres!

On suit, il faut bien justifier le titre de l'ouvrage, les pérégrinations de l'auteur à la recherche d'un bien immobilier. Avec vue sur la mer cela va sans dire. Mais hélas et pour des raisons bassement matérielles, il est nécessaire pour l'auteur de revoir ses prétentions à la baisse.

Effectivement, vu le paysage grandiose, les prix sont à la hauteur du décor. Alors rêvons devant les noms des lieux d'ici : Saint-Enogat, Saint-Briac, Saint Lunaire, Port Blanc etc..etc...

J'ai une affection particulière pour deux personnages de ce livre, voir les plus importants, mais à mon goût les plus attachants. La grand-mère de l'auteur bien sûr, qui comme tous les gens vivant à cette époque, étaient dans la crainte de la pénurie alimentaire et stockait beaucoup! L'autre est Marie la vieille bonne, qui comme sa patronne est d'un anticléricalisme virulent, capable d'apprendre à l'auteur cette ritournelle :

-L'enfer est un petit chemin de fer qui transporte des pommes de terre jusqu'en Angleterre". Cela quelque part déculpabilise un enfant.

Quelques personnages plus célèbres, Lord Russel qui fît construire une des premières villas de la station balnéaire, ou encore Rochaïd Dahdah, pseudo comte libanais, mais homme d'affaires avisé, et promoteur immobilier.

Que dire de cet ouvrage ? Qu'il ressemble plus à une récréation littéraire qu' à un livre. Souvenirs et mélancolies, pas mal de réflexions ironiques au sujet de lui-même, de dérision même. Il semblerait que l'auteur ait vraiment voulu se faire plaisir. A-t-il fait plaisir à son lecteur ? J'ai personnellement quelques doutes.

Les photos quant à elles pâtissent de leur petite taille. Malgré cela certaines sont très belles et l'angle de prise de vue relativement original.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Dinard, une autobiographie immobilière

Cet petit livret allie photos d'art et souvenirs/auto-biographie. Il évoque la ville bretonne de Dinard avec originalité et fidélité à la fois. Pour ceux qui connaissent les lieux, une promenade bien agréable, dont l'écriture recèle quelques bons passages et trouvailles. Bref, une bonne surprise.

Du côté des regrets, un texte très court et qui aurait pu gagner en ambition, par exemple en incluant des villes environnantes ou en approfondissant certains passages. Mais au regard de ce qui devait être le projet, c'est une réussite.
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Joséphine

Des souvenirs comme des petites touches de peinture, et le narrateur se rappelle de Joséphine, la femme qu’il a aimé. Joséphine qui danse, qui rit, qui fait l’enfant et qui lutte pour ne pas retomber dans la drogue. Des vacances à La Rochelle, des conversations, les vêtements qu’elle portait… autant d’éléments qui le raccroche à sa mémoire.

Des textes brefs comme des scènes, des souvenirs écrits pour ne pas oublier. L’auteur fait preuve de beaucoup de pudeur et relate de ce qu’il se rappelle de Joséphine. A la fin de ce livre, on apprend qu’elle est décédée d’une overdose l’âge de 32 ans.

Un livre où les sentiments sont exprimés à demi-mots. Bémol : j’ai eu l’impression de n’avoir pas assez d’éléments pour m’imaginer Joséphine ou me représenter tout l’amour qui les liait.


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Les Papillons du bagne

Plaisir toujours à retrouver et suivre Jean Rolin dans ses pérégrinations et enquêtes où se mêlent lecture du paysage (des paysages sans distinction de beauté d’ailleurs) et recherche savante. J’ai appris beaucoup sur le bagne et sur les papillons.

J’ai trouvé très intéressant aussi le récit de l’enquête avortée en Côte d’Azur. Non sans humour !
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Le pont de Bezons

"Heureux celui qui a vu le jour se lever sur le pont de Bezons", première phrase de ce roman original invite sinon au voyage, au moins à l'exploration et à la lecture.

D'août 2018 à août 2019, l'auteur-narrateur déambule sur les berges de la Seine entre Melun (SE de Paris) et Mantes (NO) à l'exclusion de Paris intra muros, attentif à la faune, la flore, aux constructions, friches, objets, détails et à ce qu'ils disent de notre société contemporaine. On est loin du guide touristique, les trajets sont aléatoires, Olivier Rolin explore la banlieue oubliée, fracassée, les friches industrielles, les bretelles d'autoroute, terrains vagues, îles à l'abandon, camps roms. De temps à autre, le souvenir des écrivains et des impressionnistes indique que les lieux ont quelque peu changé...

Le banal comme objet littéraire. Un peu répétitif à la longue.
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Le Traquet kurde

Jean Rolin est un auteur selon mon coeur, mais en parler s'avère compliqué. J'ai lu Les événements et La ligne de front, et aussi La traversée de Bondoufle et Le pont de Bezons (curieusement je ne le trouve pas sur Goodreads, pourtant je m'en souviens...); Ces deux derniers narrent les pérégrinations de l'auteur en région parisienne, dans des coins que je ne visualise pas du tout du tout, mais Myriam, qui semble être la régionale de l'étape, en parle ici et là. D'ailleurs je sens la fan de Jean Rolin, puisqu'elle a parlé de ce Traquet kurde ici.



La bestiole, d'abord. Pas très gros, et dans les 15 cm. (En fouinant sur internet pour dégoter des photos libres de droits, j'ai découvert tout un monde de fanas d'oiseaux, qui les traquent partout et notent tout, lieu précis, etc.)



"Perché sur la crête d'un long affleurement rocheux, un oiseau qu'à ses joues noires, son dos bige, son sourcil blanc et son ventre également blanc, mais distinctement teinté de roux à la base de la queue, celle-ci noire et blanche une fois déployée, nous avons reconnu sans risque d'erreur comme un spécimen de traquet kurde, le premier qu'il m'ait été donné de voir dans la nature."



Jean Rolin est un ornithologue averti, bien équipé pour les observer et les photographier, ce qui pourrait donner lieu à des incompréhensions.



Oui, car dans Traquet kurde, il y a kurde, et notre auteur muni de jumelles a traîné ses chaussures et son matériel dans des zones pas tellement tourist-friendly. Gare aux mines le long du chemin, gare aux militaires sourcilleux. Mieux vaut posséder un guide ornithologique pour les amadouer.



A part l'équipée chez les kurdes, l'auteur nous dit tout sur ce Traquet, découvert par deux ornithologues, Hemprich et Ehrenberg, au cours du 19ème siècle. Mais dans ce livre on croise du beau monde, Lawrence d'Arabie, Philby le père de l'espion, Thesiger et un certain Richard Meinertzhagen. Soldat britannique, officier des renseignements et ornithologue (oui il semble que ces caractéristiques vont bien ensemble), et soupçonné de vol et de fraude. Sur les oiseaux! On parle d'une époque où s'intéresser aux oiseaux de près impliquait de leur tirer dessus et de les ramener dans un musée.



Bien évidemment pas besoin de s'intéresser à fond à l'ornithologie pour apprécier ce livre, heureusement, grâce surtout à l'humour très second degré et aux remarques de Jean Rolin.
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Chemins d'eau

On est en 79, le long des canaux français, un peu partout sur le territoire. Parcourus de nouveau aujourd'hui, nul doute que ces chemins d'eau révéleraient d'autres secrets, dévoileraient d'autres paysages et récits à l'auteur. Mais ce qui ne change pas pour nous, lecteurs, c'est bien le plaisir de suivre Jean Rolin, entre anecdotes et témoignages, de l'accompagner dans ses rencontres, dans ce style qui lui est si particulier. Merci à "La petite vermillon" pour ces belles rééditions.
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L'explosion de la durite

un livre écrit par un ex grand reporter au Figaro et à Libération.

Une histoire authentique mais avec un fond de farce voire de loufoquerie.

Le livre est la narration du convoyage très rocambolesque par l'auteur d'une Audi jusqu'a Kinshasa, capitale de la RDC.

Mais Jean Rolin aborde également d'autre sujets tel que le Che, Patrice Lumumba, Proust, ...

C'est foutraque mais cela en a sous le capot en se permettant de multiples réflexions principalement littéraires tout en réalisant un témoignage incisif sur l'Afrique Contemporaine.

On peut trouver cela totalement inintéressant, personnellement j'adore !!!





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Le Traquet kurde

Si vous aimez les récits structurés, ordonnés, passez votre chemin !

Tout le charme et le plaisir de la lecture de ce petit livre se trouve justement dans la digression, les chemins détournés. Chaque chapitre est une nouvelle surprise avec comme fil rouge ce petit passereau, le traquet kurde dont l'observation incongrue au sommet du Puy de Dôme permet à Jean Rolin une chronique journalistique (un récit de voyages, je ne sais comment le qualifier...) surprenante, érudite, sur un ton pince-sans-rire alternant parfois avec des instants de poésie pure.

Vous irez du muséum ornithologique de Tring en Angleterre, en passant par l'île d'Ouessant, du Rub-al-Khali dans la Péninsule arabique à Villedieu-les- Poêles chez un pépiniériste d'origine Kurde ; vous voyagerez à travers le temps dans l'empire colonial britannique en compagnie de militaires férus d'ornithologie et d'espionnage puis vous rendrez, sur les traces de l'auteur dans le Kurdistan sous la menace de l'Etat islamique et de la répression perpétuelle de la Turquie pour finir sur la côte Mauritanienne, au banc d'Arguin en écoutant le chant étrange du sirli du désert.

Vous croiserez un célèbre ornithologue britannique mythomane, falsificateur, voleur et probablement meurtrier, ainsi que l'auteur des Sept Piliers de la Sagesse., son compatriote et adversaire St. John Philby, espion et père d'espion, arabophile et explorateur mais aussi un évêque de l'Eglise syrienne-orthodoxe dans une forteresse-monastère proche de Mossoul, et enfin un prêtre français, grand résistant ayant débarqué en Normandie avec le commando Kieffer et devenu lui aussi un grand ornithologue sur le tard.

Un vrai coup de cœur à lire et à relire en compagnie du chant des oiseaux...
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La Traversée de Bondoufle

Une fois encore Jean Rolin nous propose de le suivre dans cette géographie si particulière des « frontières », des « bords », ici ceux de la ville et de ses lieux qui lui dessinent un caractère changeant et souvent inhospitalier.

On le suit dans la restitution qu’il en fait, dans le souci du détail, de l’observation, bien plus que d’une esthétique du beau, bien souvent vaine de toutes les façons.

Pour qui aime la phrase si particulière de Jean Rolin et son regard unique sur ces paysages, leur mise en notes, on se surprend à quitter la première impression morose et nostalgique qui pourrait en naître pour s’attacher à ce rythme et apprendre à regarder ces quelques espaces bien fragiles et peut être même déjà disparus.
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