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Citations de Jérôme Ferrari (631)


Ils eurent la surprise de constater dès le lendemain qu'Annie, dont l'efficacité était par ailleurs irréprochable, semblait avoir conservé de ses anciennes fonctions la curieuse habitude d'acceuillir chaque représentant du sexe masculin qui poussait la porte du bar d'une caresse, furtive mais appuyée, sur les couilles. Nul n'échappait à la palpation... Matthieu et Libero avaient d'abord pensé à demander à Annie d'essayer de se montrer moins immédiatement amicale mais personne ne se plaignait, bien au contraire, les hommes du village faisaient plusieures apparitions quotidiennes au bar, ils y venaient même pendant les heures habituellement creuses... si bien que Matthieu et Libero gardèrent le silence, non sans louer intérieurement la clairvoyante Annie dont l'immense sagesse avait percé à jour la simplicité de l'âme masculine.

(pp.98-99)
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Libero avait cessé de rêver depuis longtemps déjà. Il reconnaissait sa défaite et donnait son assentiment, un assentiment douloureux, total, désesperé, à la stupidité du monde.

(p.66)
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Il sait maintenant qu'au moment d'embrasser son frère sur le seuil de la caserne il avait déjà rejoint la guerre et qu'il n'y a rien de plus facile.
En Août, puis de nouveau en octobre, il se bat au corps à corps.
Début novembre il est nommé sergent. Il boit. Il consomme toutes les drogues qui lui tombent sous la main. Ce n'est pas une si mauvaise solution.
Page 170
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… Les photographies opposaient l’impénétrabilité de leur surface à toute quête de profondeur. P 21
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Interview avec Baptiste Liger - Lire n°468- septembre 2018

Enfin , le café est un lieu très récurrent dans votre oeuvre. Pourquoi ?

J.F. Je vais vous étonner : j'adore les bars ! En Corse, ils rassemblent les habitants. A cause de la particularité sociale liée à l'île, on se retrouve dans un endroit minuscule dans lequel non seulement tous les villageois sont réunis, mais aussi les touristes. On découvre alors une variété sociologique que, personnellement, je n'ai jamais vue ailleurs. Un berger peut boire avec un mec qui sort de taule et un agrégé de lettres classiques. Leur point commun est qu'ils vivent tous dans le même patelin. (...) Une unité de lieu formant un concentré de la société, qui est tout à fait réel. Difficile de rêver mieux pour un écrivain. (p. 45)
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Si l'amour du prochain était chose aisée, il le sait bien, le Christ n'aurait certes pas pris la peine d'en faire le premier des devoirs.
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A présent qu'il a porté les siens en terre, l'un après l'autre, la mission harassante qu'il a accomplie doit échoir à un autre, et il attend que sa santé toujours chancelante et inaltérable soit finalement vaincue car, dans l'ordre fixé par l'état civil, son tour est maintenant venu de marcher seul au tombeau.
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Marcel rentra au village pour enterrer son père, puis sa mère, et il ne les pleura pas parce que la mort avait toujours été leur vocation et il était presque heureux qu'ils aient enfin pu répondre à un appel qu'ils avaient dû feindre si longtemps de ne pas entendre.
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Marcel voudrait s'extirper de sa gangue de silence, il écoute le grand vent de la révolte souffler autour de lui et il attend que ses bourrasques sanglantes arrachent les portes et les fenêtres de la maison pour y faire pénétrer l'air pur.
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Jérôme Ferrari
Notre émotion est devenue déconnectée de toute conséquence sociale et politique.
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Jérôme Ferrari
Pouvoir me taire lorsque je n'ai rien à dire est un luxe auquel je ne peux me résoudre à renoncer tout à fait.
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… la dernière fois qu’elle l’a vu, il pleurait en lui faisant signe de ne pas le suivre sur ce pont du Danube dont les bombardements de l’Otan, lui apprend-il, n’ont laissé subsister que les piliers immobiles dans le courant, crevant la surface des eaux sombres, si bien que le grand fleuve lui-même a l’air en ruine.
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Comme vous le savez, les touristes sont unanimement haïs dans tous les pays qui ont le malheur de dépendre de leur argent. (p.21)
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Et c'est ainsi qu'au nom d'un avenir aussi inconsistant que la brume,il se privait de présent,comme il arrive souvent,il est vrai,avec les hommes.
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Il ne pouvait ni voir ni entendre son père, Jacques Antonetti , expliquer comme il pouvait à ses enfants qu'il allait peut-être mourir bientôt car son discours n'avait pas sa place dans le meilleur des mondes possibles, le monde du triomphe et de l'insouciance, et il ne pouvait y acquérir le moindre sens intelligible, ce n'était qu'une rumeur désagréable ...

(p.113)
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Mais peut-être, pour notre malheur, le règne de l'illusion ne peut-il jamais être parfait, et même un homme comme Bernard Gratas devait sentir confusément que rien de tout cela n'était réel, vacillant sous le poids d'une certitude qu'il ne pouvait ni détruire ni formuler mais seulement fuir ,en mettant son bonheur en scène avec une opiniâtreté grotesque et désesperée, et il ne comprit pourquoi il se réveillait la nuit le coeur battant d'angoisse qu'en ce jour de juin où Virginie, après qu'il eut demandé de venir vivre avec lui, lui répondit dans un haussement d'épaules plein de dédain qu'il avait perdu la tête et qu'elle ne voulut plus le voir...Ce qu'il s'était acharné à fuir venait de le rattraper et de le briser.

(pp.57-58)
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Et c'est ainsi qu'au nom d'un avenir aussi inconsistant que la brume, il se privait de présent, comme il arrive souvent, il est vrai, avec les hommes.
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Dans la prière que le Christ lui-même a enseignée aux apôtres, il est dit « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». La phrase grecque originale que conserve le texte de la liturgie en latin, devrait pourtant être traduite ainsi : « Remets-nous nos dettes comme nous les remettons aussi à nos débiteurs ». Cette distorsion flagrante s’explique peut-être par la répugnance que nous inspire l’image d’un Dieu se livrant à de sordides calculs de comptabilité. C’est au fond sans importance. Car les hommes qui récitent cette prière traitent les offenses comme les dettes : ils ne remettent pas plus les unes qu’ils ne pardonnent les autres. Au moment où Antonia discutait avec Pascal, les deux camps du mouvement nationaliste inscrivaient scrupuleusement dans leurs livres de compte chaque offense, chaque manquement, chaque parole insultante, chaque menace qui tous attendaient d’être remboursés plus tard, avec les intérêts afférents, en monnaie de sang.
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La bombe était peut-être le destin de la physique, son avilissement, son triomphe et sa perte.
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Il croit toujours qu'il suffit de détourner le regard pour envoyer au néant des pans entiers de sa propre vie. Il croit toujours que ce qu'on ne voit pas cesse d'exister.

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