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Critiques de John Updike (132)
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Gertrude et Claudius

Vu la couverture (assez hot quand même!) j'avoue que je m'attendais à une réécriture beaucoup plus moderne de l'œuvre de Shakespeare. Je voyais déjà des rendez-vous secrets entre Gertrude et Claudius dans le dos d'Hamlet-père, des scènes un peu fougueuses,... ouais ben point du tout !



En fait, on suit la vie de Gertrude, de sa jeunesse jusque là où commence Hamlet de Shakespeare. On la voit épouser un homme qu'elle n'aime et réciproquement, tomber amoureuse du frangin de son mari, .... C'était intéressant d'avoir un autre point de vue que celui d'Hamlet mais je n'ai pas non plus était captivée. En même temps, je ne suis pas un férue du dramaturge, ça peut expliquer mon manque d'intérêt.



John Updike a réutilisé le style d'époque de Shakespeare. C'est bien écrit donc, mais pas passionnant à lire. Il l'a transposé d'une pièce de théâtre en vers à un roman en prose. Franchement, ça n'a pas changé grand chose.



Ce roman ne m'a donc pas intéressée, mais les fan d'Hamlet y trouveront sûrement leur compte !
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Les veuves d'Eastwick

Comme j'avais vu à quelques reprises le film tiré des “Les sorcières d'Eastwick”, un souvenir vivace d'un film pétillant, drôle et rythmé, je suis passé à cette suite qui se déroule trente après. Ce livre est composé de trois chapitres, tous les trois plus ou moins ratés quant à moi. Le premier ressemble à un carnet de voyage car nettement plus axés sur les descriptions de paysages que sur la dynamique des personnages. Le deuxième, où on revient à Eastwick, ne donne lieu qu'à des persiflages quant à la place des hommes, maris ou amants, à des retrouvailles ratés avec les vieilles connaissances et une dynamique du trio très mal définie, s'achevant sur un rituel tragique. La troisième section s'attarde aux problèmes de vieillissement autant physiques et relationnels que psychologiques. Ici l'auteur laisse parfois apparaitre son talent mais trop sporadiquement pour sauver l'ensemble. Globalement je reste sous l'impression d'éparpillement: une multitude de thèmes sont abordés, effleurés plutôt, ça digresse d'un bord à l'autre, le fil conducteur disparait plus souvent qu'à son tour. En fait si ce n'avait été que je lisais ce livre dans le cadre d'un challenge, je l'aurais abandonné assez tôt: c'est tout dire.
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Terroriste

Défi ABC 2016-2017



Il y a des romans flamboyants et des romans ennuyeux, des romans palpitants et des romans traînants, des romans dépaysants et des romans régionaux, des romans à tiroirs et des romans fleuves... et aussi des romans fades, des romans pâles , des romans insipides. Comme ce Terroriste.

Une accumulation de clichés, des personnages sans épaisseur, aucun second rôle: chaque personnage joue le rôle qui lui est assigné.

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Solos d'amour

Mon rêve américain en a pris un coup.

John Updike décrit avec brio la société américaine des années 50 à la veille de l'an 2000. Il brosse les relations entre générations, entre citadins et ruraux, entre hommes et femmes en 13 nouvelles. Il décrypte les rapports conjugaux, l'adolescence, le sexe.

Une vision de l'Amérique par un américain.

L'écriture est belle. Il y a du rythme, de l'humour.

J'ai eu la main heureuse en découvrant ce volume de 342 pages au Seuil.



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Jour de fête à l'hospice

John Hoyer Updike (1932-2009) est un écrivain américain, auteur de romans, de nouvelles, de poésie et d'essais critiques sur l'art et la littérature. Après avoir accédé à la notoriété internationale avec son roman Le Centaure en 1963, il rencontre un très grand succès public et critique avec sa tétralogie sur le personnage d’Harry « Rabbit » Angstrom. John Updike est l'auteur de vingt-six romans et de centaines de nouvelles, de chroniques et de poèmes, travaux publiés en particulier régulièrement dans le New Yorker et la New York Review of Books, et qui ont donné lieu à plusieurs recueils. Son œuvre prolifique et variée vaut à John Updike d'être considéré comme l'un des écrivains américains les plus importants du XXe siècle. Jour de fête à l’hospice, son premier roman, date de 1959.

Dans un hospice situé à la campagne aux confins du New Jersey et de la Pennsylvanie, la monotonie de l'existence est rompue chaque été par une fête, qui est aussi l'occasion d'une traditionnelle vente de charité. Dès le matin les vieillards s'affairent à leurs préparatifs, malgré la menace d'un gros orage, qui finalement éclate. Heureusement les nuages disparaissent au bout de quelques heures, et la fête commence en fin d'après-midi.

Pas marrant d’être directeur d’un hospice de vieux, comme le constate Conner, le jeune remplaçant, depuis plus de deux ans, de Mendelssohn, l'ancien directeur aujourd'hui décédé. Heureusement, il ne compte pas rester à cette place toute sa vie mais néanmoins, il entend bien se consacrer pleinement à sa tâche et rendre agréable la fin de vie de ses pensionnaires. Las, ses efforts ne semblent pas rencontrer d’écho chez des personnes âgées qui comme souvent, voient d’un mauvais œil tout changement dans leurs vies bien réglées et vénèrent comme Dieu le père, l’ancien directeur.

Si Hook fait figure de doyen du haut de ses 94 ans, en tant qu’ancien instituteur « sa culture était remarquable dans deux domaines : l’histoire romaine (…) et la politique américaine au dix-neuvième siècle », il tient une sorte de rôle de sage. Surtout comparé à son ami Gregg, un jeunot de 70 ans, râleur invétéré et grande gueule qui le « poussait à des excès de langage qui dépassaient toutes les limites raisonnables. » On pense aux deux vieux du Muppet Show. Les autres acteurs de ce roman : Mr et Mme Lucas, lui souffre d’une oreille et se prête au mouchardage gratuit auprès de Conner, elle n’a de pensées que pour sa perruche ; tandis que Buddy, membre du personnel, sert de secrétaire au directeur.

Le roman se déroule sur une journée, faite de langueur, on prépare la fête sans croire à son succès puisque l’orage menace. Les fortes têtes, errent comme des âmes en peine, critiquant tout et n’importe quoi, tentant de mettre une certaine pagaille qui viendra animer leur tristes existences (introduire un chat mourant dans la propriété, lapider inoffensivement le directeur, engueuler le jeune livreur de sodas au point de le déstabiliser et lui faire démolir le mur d’entrée avec son camion…)

L’écrivain aborde les thèmes de l’incompréhension, que ce soient les vieillards entre eux, chacun perdu dans ses propres pensées ou souvenirs, ou bien vis-à-vis du directeur qui représente une nouveauté qu’à leur âge on n’accepte plus. Il est aussi question d’interrogation religieuse et de la banalité de la vie.

Le roman n’est pas bien épais mais il m’a paru long ; j’ai eu du mal à m’intéresser à ces personnages qui pourtant ne manquent pas de relief. Sans que je puisse cerner exactement ce qui m’a rebuté, je constate que c’est la seconde fois en quarante ans (sic !) que je m’attaque à un livre de John Updike et que j’en ressors (un peu) déçu.

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Terroriste

Tout d'abord, ce livre nécessite une réelle attention de lecture de part l'histoire mais aussi par le style de l'auteur. Tout se passe quelques temps après les attentats de 2001. Ahmad, jeune lycéen de 18 ans et musulman pratiquant, démarre l'histoire sur une vive critique de la société américaine. Peu à peu,il s'engouffre dans la voie du fanatisme jusqu'à se voir enroler dans le terrorisme pour procéder à un attentat suicide. Autour de lui, il y a Jack Lévy, un conseiller du lycée. A 63 ans, il rejette sa religion juive et ne semble plus rien attendre de la vie, blasé par un monde 'recouvert de graisse et de goudron". Pourtant, il se prend d'affection pour Ahmad.

Dans ce livre, on trouve chez l'auteur une sorte d'aversion du monde moderne, du consumérisme. Il dévoile le fanatisme vu de l'intérieur et le rejet d'une société qui semble avoir perdu tous ses repères fondamentaux. Les personnages sont biens décrits et l'on s'y attache mais le rythme du roman est un peu lent. Au final, compte tenu de tout ce qui est livré, on ne s'attend pas à ce type de fin.

Pour moi c'est un livre en demi ton qui n'est pas fascinant à lire mais qui donne à réfléchir sur le fanatisme et la religion.
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Les larmes de mon père

Dernier livre de l'auteur avant sa mort en 2009, à 77 ans, ce recueil de nouvelles est aussi le livre du commencement et de la fin. Pas étonnant puisque l'auteur l'a écrit en sachant que ce serait aussi son dernier. C'est pourquoi il s'est penché sur ce qui l'intéressait le plus à ce moment-là: jeter un coup d'œil en arrière.

Ses personnages sont tous des retraités qui recherchent leurs anciennes amours. Ils tentent de retrouver la flamme amoureuse, ne serait-ce qu'un court instant et ils y parviennent le plus souvent - le temps d'un vol de papillon - comme en une cérémonie des adieux, nostalgique, ironique et légèrement amère quoique pudique.



Ainsi de "La panne", le premier récit du recueil



Ce jour de grosse tempête, tout s'éteint dans la maison: plus de lumière et plus d'ordinateur, plus rien de toutes les choses pratiques ... Evan Morris prend alors son mal en patience et monte dans sa voiture pour poster des lettres mais rien ne fonctionne ni à la poste ni à la banque. Il achète alors un paquet de cajous et déambule tranquillement dans les rues où l'ambiance est très joyeuse, presque festive.

Près de chez lui, ayant rencontré une voisine, ils se mettent à parler de tout et de rien. Il l'invite à monter dans sa voiture pour la raccompagner chez elle, puisqu'elle vient de lui avouer, les larmes aux yeux, qu'elle se sent seule, son mari étant au travail et sa fille en pension.

Son intérieur est plus chic que le sien, plus moderne, d'un goût plus sûr note-t-il. Très vite, ils échangent des baisers et montent dans la chambre où elle parle encore de son mari parti à Chicago et qu'elle soupçonne de la tromper. Elle a peur toute seule avoue-t-elle en l'aidant à se déshabiller. Il est aux anges ... lorsque, brutalement, la lumière revient, avec mille bruits (lave-vaisselle, télévision, bip bip de l'alarme antivol) ... les appareils se remettent en marche. Gênés, ils se rhabillent.

Dehors, le vent souffle toujours très fort. Les alarmes se sont tues. Tout est normal. Il rentre chez lui: "Je ne sers plus. C'est ainsi. C'est la vie" Adieu fougue de la jeunesse!



J'ai aimé cette lecture des 18 récits, tous très agréables, bien que les thèmes en soient très variés jusqu'à l'évocation du 11 septembre vu à la fois par les kamikazes, les victimes et les spectateurs et curieusement intitulé: "Variété des expériences religieuses." Du grand Updike!

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Coeur de lièvre

J'ai été moyennement emballée par "Coeur de lièvre", mais vais quand même m'accrocher pour la suite afin de mieux connaître John Updike dont d'aucuns disent qu'il est des auteurs américains incontournables :



"Coeur de lièvre" est en effet le premier opus d'une tétralogie dont les deux derniers (les deux!!! "Rabbit et riche" et "Rabbit en paix") ont été couronnés d'un Pulitzer.



ça vaut donc sans doute la peine de continuer à suivre ce brave Rabbit, qu'on laisse à la fin de "Coeur de lièvre" avec ses frustrations et son désir de liberté dans l'Amérique corsetée des années 50 / 60, et qui va traverser les décennies suivantes dans les prochains opus : belle occasion pour l'auteur de croquer les travers de son pays; mon petit doigt me dit que le croquis gagne en qualité à chaque nouvel "épisode".



A suivre donc...



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Les larmes de mon père

Recueil de nouvelle dont le thème parait être le temps qui passe ou bien encore la vieillesse quoique je pencherais plutôt pour une vision sur le passé. On explore la fin de vie de nombreux personnage, la vieillesse et la solitude, l’exil, une course après le temps perdu.

Les souvenirs hantent ce recueil où il est question entre autre d’une enfance heureuse, d’un divorce ou de retrouvailles d’anciens amis ; tous les personnages fouillent leur mémoire à la recherche d’instants marquants, de changement dans leur vie…

Dans Archéologie personnelle, un homme part à la « découverte » du bois entourant sa propriété où il découvre les débris du temps passé. Alors que dans Variété des expériences religieuses l’auteur aborde le thème délicat des attentats du 11 septembre du point de vue de différents personnages et de différentes situations.

On retrouve dans Libre l’histoire d’un homme devenu « libre » de retrouver son ancienne maitresse après la mort de sa femme



On a donc une vision d’ensemble de cette Amérique tant par rapport aux personnages mais aussi d’un point de vue géographique (New York, Maroc…), d’un point de vue religieux ou générationnel, sociologique.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Les veuves d'Eastwick

Rien de palpitant. Si ce n'est qu'une suite sans intérêt du titre : Les sorcières d'Eastwick du même auteur. Très peu d'événements, que des "flash-back" et des voyages ternes.

Il faut attendre les 250 pages et encore pour avoir quelque chose sous la dent.
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Coeur de lièvre

Roman de John Updike. Lettre U de mon Challenge ABC critiques Babelio.



Ancienne gloire du basket lycéen, Harry Angstrom, dit Rabbit, étouffe entre son emploi de démonstrateur de produits ménagers et de son épouse Janice, enceinte et trop portée sur la bouteille. Un soir, il prend sa voiture décidé à rejoindre le sud du pays. "Il n'a pas l'intention de jamais revoir Brewer, cette ville pot-de-fleur!." (p. 32) Mais arrivé en Virginie, il revient à Brewer, mais ne rentre pas chez lui. "Quand on a excellé dans quelque chose, quoi que soit, ça ne vous amuse plus d'être un type de second ordre. Et notre mariage, à Janice et à moi, je vous assure que c'était vraiment de second ordre." (p. 122) Il retrouve son coach de basket et rencontre grâce à lui Ruth, prostituée un peu paumée. Ils vivent à la colle plusieurs mois, mais à l'approche de l'accouchement de Janice, Rabbit veut reprendre le droit chemin, aidé par le révérend Eccles qui prêche sûrement mieux sur un green que sur sa chaire. Eccles est persuadé que "Harry valait la peine d'être sauvé et pouvait être sauvé." (p. 188) Mais le principal intéressé, qu'en pense-t-il ?



Rabbit fuit quelque chose. On ne sait pas vraiment quoi : la médiocrité, un mariage trop rapide, une vie sans saveur, le quotidien, ... Il cherche quelque chose. Là non plus, on se sait pas vraiment quoi. Est-ce l'amour, la reconnaissance, la gloire, la foi ou la liberté ? D'un conseil à un autre, il se fuit lui-même et ne se rattrape jamais. "La seule façon d'aller quelque part, vous savez, c'est de savoir où l'on va avant de partir." (p. 37) Rabbit pense plutôt que "la seule façon d'aller quelque part, c'est de décider où l'on va et d'y aller." (p. 44) Peu importe, Rabbit n'arrive nulle part, mais ça ne l'empêche de courir jusqu'à en perdre haleine.



Rabbit se cogne aux murs de son existence, se cogne aux autres, se cogne à la morale et au qu'en-dira-t-on. Traversé de fugaces révélations qui le laissent plus perplexe et désemparé que jamais, il est incapable de partager ses pensées et ses désirs. Une fois tâché du sceau de l'adultère, il fait porter sur ses relations amoureuses la marque de l'infâmie et du doute. Pourtant, Rabbit est avide de vérité et de connaissance. Il ne les trouve pas auprès des autres, alors il les cherche partout : "Les faubourgs s'étendent comme des écharpes. Mais la ville est immense au milieu, et il ouvre les lèvres comme pour forcer les lèvres de son âme à percevoir le goût de la vérité, comme si la vérité était un secret tellement dilué que seule l'immensité peut nous en donner un goût perceptible." (p. 129 & 130)



Sans être déplaisante, cette lecture me laisse un sentiment négatif. Rabbit est un personnage bien construit, mais bien trop complexe. Je suppose qu'il faut lire la suite de ses tribulations pour percer son mystère. Mais ce premier volet de ses aventures m'a suffit. Le d'Updike, qui m'avait ravie dans Les sorcières d'Eastwick, m'a particulièrement ennuyée ici. Sans me faire violence pour continuer la lecture, je n'étais pas impatiente de retrouver Rabbit et son doute existentiel. Ce faux mystique parfaitement terre-à-terre m'a profondément agacée. Voilà, Rabbit, tu es passé à la casserole !


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Les sorcières d'Eastwick

L'Amérique des années soixante-dix, une petite ville de province, trois femmes divorcées adeptes des pratiques occultes, beaucoup d'ennui, et tout à coup un Homme arrive... "il était la nouveauté, le magnétisme".



Updike c'est avant tout un style... ce qui nous change de beaucoup de romans actuels écrits sans aucune pâte littéraire! après on aime, ou on aime pas, mais le style a le mérite d'exister!

Ce style m'a beaucoup dérangé..... J'aime la beauté de la langue, mais les phrases qui n'en finissent pas à forte dose... j'ai du mal... au point où parfois, j'ai relu, en éliminant certaines propositions des phrases pour en revenir à l'essentiel.

La construction du récit est ingénieuse. Par exemple, Updike déroule parfois l'histoire par le biais des conversations téléphoniques des héroïnes.

Certaines descriptions, par exemple de paysages, sont finement ciselées et assez poétiques. L'ambiance qui en ressort est envoutante... comme un brouillard qui tombe, et qui, plus il devient opaque, plus il enveloppe tout ce qu'il effleure.... On sent les embruns et la tempête qui monte...



Du point de vue de l'intrigue, j'ai ressenti un petit côté vintage... parfois assez drôle "Cette Sukie, tout de même, à son âge, trente-trois ans, ne pas porter de soutien-gorge, quel culot!"

Ce côté démodé donne une partie de son charme à l'histoire, mais j'ai été déçue. Même si certaines scènes sont assez érotiques, l'intrigue reste tiède.

J'ai tourné les pages très vite quand est venu le prêche de Brenda, l'intensité montait, montait, doucement, sournoisement, tourbillonnait de plus en plus vite, et, et... rien :?



Des bémols, mais je suis ravie de cette lecture, même si elle ne m'a pas fait chavirer.



Lecture dans le cadre du Club de lecture Babélio
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Les sorcières d'Eastwick

Bienvenu à Eastwick ! Eastwick, charmante petite bourgade battue par les vents et la marée, où les hommes sont faibles, les femmes mariées sont des mégères, et où seules les veuves/divorcées jouissent effrontément de la vie. C’est simplissime comme tableau de départ, n’est-ce-pas ? L’auteur préférant s’en tenir à ces lieux communs, peu de chance que cela ne s’épice par la suite.



Les personnages principaux sont trois sorcières féministes, mais ne frétillez pas trop d’impatience car ici la magie est utilisée à des doses homéopathiques. L’auteur a encore choisi de faire simple : Sukie la rousse, Alexandra la blonde et Jane la brune. Mais ces trois drôles de dames, bien que décrites en long, en large, et en travers, ont eu beaucoup de mal à s’imprimer dans mon esprit tant elles manquent de saveurs (d’ailleurs, je ne suis jamais arrivée à me représenter la trop inutile Jane Smart).



Pour être honnête, j’ai rendu les armes à la page 191 ; la longue, très longue, trop longue scène du jacuzzi a mortellement éprouvé ma volonté. Mais surtout parce qu’à la page 191, soit à plus de la moitié du livre, l’histoire n’avait toujours pas commencé. La quatrième de couverture promettait une tension dramatique sans égale, une funeste rivalité d’égos, une scandaleuse corruption des mœurs, un tableau sans concession des États-Unis des 70’s. Que nenni !



Lasse j’étais de lire la prose de John Updike, alambiquée de moult propositions agrémentées d’un nombre effarant de points-virgules, de tirets et de parenthèses. Lasse j’étais de cette vaine succession de conversations téléphoniques méchantes mais ternes et vides d’intérêt. Parvenue à la page 191, je m’en suis donc retournée à des lectures bien plus stimulantes.

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Tu chercheras mon visage

Un entretien d’une journée entre une jeune femme, et Hope Mc Coy, 80 ans, artiste contemporaine célèbre autant pour son travail que pour sa vie aux cotés de deux des génies disparus de l’art moderne, né à New York dans les années 40. Une journée pendant laquelle Hope Mc Coy nous fait découvrir cet art moderne tant décrié avec les yeux, le cœur et l’âme de l’artiste. L’Art moderne, grand n’importe quoi traversé par des génies ? Instant sans futur ? Zénith avant la décadence ?

J’ai ressenti une réelle tendresse pour Hope qui regarde le monde avec ses yeux de peintre – les couleurs, les ombres, les lumières. Deux mondes, deux vies, deux regards se croisent, se défient, se méfient, se découvrent. La jeune citadine pressée, énergique et la vieille femme seule à la campagne contemplant la nature dans un roman écrit lui aussi au crépuscule de la vie de John Updike.

Ne manquez pas cette finesse, cette leçon de vie, ce regard sur la vie et le monde, cette découverte de l’Art moderne ou plutôt de l’Art tout court servie par une belle traduction de Claude Demannuelli.

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La Ferme

Joe, Peggy, son épouse et Richard le fils de celle-ci partent en Citroën rendre visite à la mère de Joe qui vit dans sa ferme de Pennsylvanie « Ne sois pas effrayée, dis-je à Peggy . Je ne m’attends pas à ce que vous vous entendiez toi et ma mère. » Il faut faire les foins et c’est la raison principale de sa venue à la ferme



La rencontre entre les deux femmes n’est pas des plus chaleureuses alors que le courant passe avec Richard qui sait arrondir les angles. L’atmosphère familiale est oppressante tout comme le temps orageux. La mère a, disons, un sacré caractère. Il faut voir comme elle parle à son fils et à Peggy !



Avec la tension qui règne à la ferme, on pourrait éclairer un quartier entier !



Côté action, passez votre chemin. Entre confession, accusations, disputes, accusations, pardons, pleurs, réconciliation, John Updike montre un grand talent pour rendre palpable la tension, l’atmosphère de malaise de cette réunion familiale. Sa plume, ses mots, la douceur,l’humour, l’ironie, l’empathie dont il fait preuve font de ce livre un coup de cœur. J’ai aimé sa façon de se glisser dans le paysage, dans le vieux tracteur, de suivre les 4 membres de la famille, j’aime la simplicité de son écriture qui n’ pas besoin de fioriture pour aller là où il veut..



C’est mon premier « Updike » et je pense que j’y retournerai. Comme quoi, dans ma bib à lire, il y a des petits chefs d’œuvre qui attendent que je les découvre.




Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Dans la splendeur des lis

Fresque familiale qui traverse tout le 20ème siècle, qui commence en 1910 avec Clarence pour se terminer en 1990 avec Clark son arrière-petit-fils.



En 1910 dans une petite ville du New Jersey Clarence Wilmot le pasteur de l’église presbytérienne démissionne après avoir perdu la foi, et il entraine toute sa famille dans sa déchéance notamment Theodore dit Teddy son plus jeune fils.

Teddy qui après la mort de son père a déménagé avec sa mère et sa sœur dans le Delaware, tandis que Jared l’ainé partait en Europe se battre dans les tranchées, dont il reviendra avec un bras handicapé.

Années 20, Teddy ne veut pas aller à l’université bien qu’il en ait les capacités, il rejoint Jared à New-York qui s’est accoquiné avec des gangsters dont il fait le sale boulot, mais Teddy ne parviendra pas à malmener toutes ces pauvres familles à qui il doit réclamer de l’argent, et rentrera dans le Dalaware où il épousera Emily une jeune fille handicapée qui travaille dans la serre de ses parents.

1930 Teddy devenu facteur et Emily accueillent leur premier enfant, une fille prénommée Esther dite Essie.

Années 1950, Essie a grandi entourée de son petit frère Danny, de ses parents et grands-parents qui en ont fait une vraie princesse. Devenue mannequin puis actrice, elle est maintenant la coqueluche de Hollywood sous le nom de Alma DeMott, mais le succès est tellement éphémère

Années 60-70, Essie-Alma a eu un fils Clark qu’elle essaie tant bien que mal d’élever dans le tourbillon de sa vie entre ses différents maris, ses multiples amants et ses engagements à Hollywood.

Fin des années 80, Clark qui a grandi dans l’absence de sa mère, et auprès d’un beau-père drogué et alcoolique, a rejoint son grand-oncle Jared qui dans les années 40 était allé « au vert » dans le Colorado et y a maintenant ouvert une station de ski à la mode.

Un soir, Clark va rencontrer une jeune femme qui va le conduire au « Temple » où vivent les membres d’une secte apocalyptique et ça va forcément mal finir. Mais Clark devenu Esaü conscient du drame qui se prépare ne pourra rien faire pour l’en empêcher.

Un livre empli de références historiques sur ce 20ème siècle traversé par ses protagonistes, mais et surtout de très nombreux textes religieux et références à la Bible

Un livre qui se laisse lire même s’il est parfois un peu long.

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Les sorcières d'Eastwick

Si vous attendez l’explosion de rebondissements, passez votre chemin, ce roman n’est qu’affaire de personnages complexes, de dénonciation de l’hypocrisie et de la pudibonderie des petites communautés blanches, sur fonds de sorcellerie et d’étrangeté. J’avoue que se mettre dedans, ce n’est pas comme entrer dans le jacuzzi de Darryl (quoique..), ça ne se fait pas en douceur. Des phrases à rallonge, un propos un peu cryptique… je me suis demandée si j’allais tenir longtemps. Et puis, je me suis laissée emportée par cette atmosphère si particulière avant d’être définitivement conquise par les personnages SI BIEN ECRITS de John Updike.



Seules dans leurs grandes baraques un peu branlantes, mères d’enfants qu’on ne voit jamais, les trois amies, quasi soeurs, se retrouvent tous les jeudis soirs pour picoler, évoquer leurs dernières conquêtes et effleurer le don qu’elles cultivent toutes trois à leur façon. Jane et son violoncelle, la volubile Sukie et ses chroniques pour la gazette du coin et puis Alexandra, leur ainée, qui sculpte d’étranges petites bonnes femmes et qui semble contenir en elle-seule toute la magie du monde en même temps que ces incompréhensibles angoisses de la maladie. (mon coup de coeur) L’arrivée de Darryl, ce type aussi détestable que charismatique, va chambouler toute la dynamique du trio…



Ce traitement de la figure de la sorcière entre les mains de John Updike m’a totalement séduite et pour moi le compliment ultime et le sentiment que j’ai eu en lisant ce roman, c’est de lire les mots d’une femme. La façon de décrire les corps, le sexe, la douleur, les cycles menstruels, ce rapport ambigu à la nature… vraiment, ça fait partie de mes expériences de lecture inédites.



On passe un temps incroyable à assister à leurs conversations téléphoniques, à leurs échanges pas si sages dans la grande baignoire ou sur le cours de tennis de cet animal de Darryl Van Horne, à leurs angoisses quant aux ravages du temps ou aux petites mesquineries qu’elles partagent finalement avec les gens du coin de temps à autre, à leur observation méticuleuse des saisons qui passent… C’est très contemplatif, le propos est parfois franchement ambigu et la morale tordue, ça pourrait vite être très chiant (je ne doute pas que certain.es d’entre vous trouveront ça chiant d’ailleurs) mais moi j’ai juste a-do-ré.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Jour de fête à l'hospice

Un livre aux personnages très attachants, vrais, drôles, humains avec leurs défauts ou leurs qualités. Il date de 1958, et les hospices devenus epadh ont bien changé mais l'ensemble reste très moderne. Premier livre d'Updike on y retrouve déjà bien son écriture. A redécouvrir.
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Les sorcières d'Eastwick

Dans le Rhode Island, plus petit état des États-Unis, qui fut jadis le refuge des derniers rejetons des sectes puritaines - Quakers et Antinomiens, un trio de sorcières déjantées sévit. Nous sommes dans les années soixante-dix, alors que les tabous religieux, la morale et les conventions ont censément volé en éclats devant la vague du Flower Power qui tarde à se retirer. Les Etats-unis sont encore englués dans la guerre du Vietnam, partout souffle un vent de contestation politique et de revendication égalitaire et sociale, mais les conventions et les préjugés ont encore la vie dure dans la petite ville d'Eastwick. C'est sans compter sur notre trio corrosif de sorcières, aux antipodes de l'épouse fidèle et bonne ménagère immortalisée par la célèbre série Ma sorcière bien aimée. En effet nos magiciennes sont des trentenaires divorcées, ayant réduit leur ex mari à des résidus oubliés dans les recoins de leur demeure respective. Alexandra la plantureuse vivote en confectionnant des figurines en argile, Jane la brune donne des cours de musique et martyrise son parquet à s'échiner sur son violoncelle, alors que Sukie la rousse, écrit une chronique anecdotique dans la gazette locale. Toutes trois ont des relations adultérines, qui avec un plombier italien, qui avec le pasteur unitarien de la localité, qui avec le rédacteur en chef du journal pour lequel elle travaille. Lorsque l'énigmatique et grandiloquent Van Horne fait entreprendre des travaux sacrilèges dans la demeure seigneuriale des Lenox dont il est le nouvel et heureux acquéreur, la curiosité avide du trio maléfique est fatalement éveillée. La demeure devient très vite le théâtre de bacchanales endiablées, de sabbats débridées, où l'alcool coule à flots dans les volutes balsamiques de la marijuana, et durant lesquelles nos sémillantes trentenaires laissent libre cours à leur libido débridée en compagnie du maître des lieux dont la virilité rappelle celle du bouc en rut. L'arrivée inopportune d'une rivale dans la demeure, fille du rédacteur en chef de la gazette locale retrouvé pendu, sera l’élément déclencheur de leur jalousie mauvaise, de l'ire des sorcières et du déferlement de leur infernale vengeance.



John Updike est le peintre du quotidien de la middle-class américaine, dans une société qui tend à se défaire de son fardeau de préjugés, héritage du puritanisme des pères fondateurs et qui voit les piliers de la famille, de la respectabilité bourgeoise et des coutumes ancestrales se lézarder sous les coups de boutoir de mœurs et d'idéologies nouvelles. Comparé à son roman le plus connu, Coeur de lièvre, les sorcières d'Eastwick, est un roman plus transgressif, iconoclaste et pervers, avec un contenu sexuel très explicite. Adapté aux cinéma par George Miller, avec Jack Nicholson, Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer.
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Coeur de lièvre

Premier tome d’une quadrilogie qui mit trente ans à voir le jour, paru en 1960, Cœur de lièvre situe son action à Brewer, Pennsylvanie, ville d’importance locale dans laquelle vit Harry Angstrom, dit Rabbit, 26 ans, marié et père d’un tout jeune garçon nommé Nelson et bientôt d’une petite fille. Un soir, après avoir effectué un match de basket avec de jeunes adolescents tels qu’il en faisait lui-même étant jeune – il a été, quelques années auparavant, une star locale de ce sport –, l’angoisse le prend quand il revient chez lui. Sa femme, Janice Springer, se laisse aller au fil du temps et est devenue petit à petit une alcoolique. Après une énième et banale dispute – tellement banale que le fil habituel de la vie reprend très vite ses droits –, Harry prend sa voiture mais, au lieu d’aller acheter les cigarettes comme le lui a demandé Janice, il file, quitte la ville, se met en tête de voir le jour se lever sur le golfe du Mexique. Si son escapade ne le mène pas très loin – jusqu’en Virginie –, l’influence de ce voyage est considérable et va introduire des bouleversements majeurs dans la vie d’Harry et des siens.



Le roman évoque, à travers ce personnage gauche mais attachant qu’est Harry, la volonté de liberté absolue. Cette liberté ne souffre aucune contrainte : ni religieuse (le mariage est un sacrement), ni familiale (que ce soit ses parents, son épouse ou ses enfants : rien ne retient Harry). Cette quête est d’autant plus absolue que le monde de Harry, c’est-à-dire les Etats-Unis des années 1950-1960, est encore largement englué dans les conventions sociales malgré le vent de libéralisme économique qui fait briller le blason du pays. Dans cette ville de cent mille habitants où tout le monde se connaît – malgré l’importance de la population –, les rumeurs vont bon train et les réputations, surtout les mauvaises, se tissent vite. Harry est encore un jeune homme mais ses exploits sportifs sont de plus en plus lointains, et sa situation professionnelle – il est commercial – ne lui convient pas. Il tente bien de se faire une raison mais la vie est la plus forte.



A travers la description d’une l’Amérique rurale et protestante qui sent le choc venir entre ses traditions austères et la quête de plus en plus fréquente de liberté – liberté sociale notamment –, Updike a écrit un roman simple et juste dont la portée est tout à fait contemporaine, plaçant l’individu – bien qu’imparfait – au centre de l’interrogation suprême : que fais-je ici ? Et, si d’aventure la réponse ou plutôt l’absence de réponse fait peur, Harry Angstrom offre une possibilité : détaler.
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