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Critiques de Joël Egloff (203)
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L'étourdissement

C'est l'histoire d'un gars devenu un étourdi en étourdissant des bêtes.

Pas franchement rigolo, son récit marqué d'oralité, mais ce qu'il nous fait rire, Joël Egloff !

D'ailleurs, il « oublie » de donner un nom à son personnage.

Il pourrait s'appeler très bien « pupille de l'abattoir », comme on dit « pupille de la nation ».

Mais au bout de trois pages, on sait qu'on pourrait lui dire, par exemple, Vladimir. Ou Estragon. C'est vrai qu'il attend, il attend quelque chose, notre héros, mais la vie lui a enlevé les mots de la bouche, et il ne saurait nous dire ni qui, ni quoi, ni pourquoi.

On sent qu'il est le petit frère de Macha, d'Olga et d'Irina, bien que Moscou soit pour lui encore plus loin qu'il ne l'était pour elles.

De son paysage pas franchement bucolique – il a comme voisine la déchetterie – il voudrait parfois s'échapper.

Et pas vraiment : parce qu'au fond, on s'attache à tout, nous dit-il. A l'odeur d'oeuf pourri quand le vent vient de l'ouest, à l'odeur de souffre qui apparaît avec le vent de l'est, à ses propres « souvenirs qui ressemblent à des oiseaux mazoutés » (EFL 2006 : p. 12), aux matins pâteux qu'il faut apprendre à différencier de la nuit.

C'est un bon gars.

Fichtrement gentil : il n'arrive pas à annoncer la mort de son collègue (étourdi mortellement, celui-là : accident de travail) à sa jolie veuve. Pourtant, il s'était préparé un tas de phrases possibles. Sauf qu'aucune ne lui vient, et ce n'est jamais le bon moment. Alors il temporise entre un verre de liqueur et une collection de timbres. La visite se prolonge sans raison, mais c'est un peu comme tout ce qui nous arrive, n'est-ce pas, on ne peut pas lui en vouloir. Et puis, dehors, il y a les meutes de chiens errants qui attendent et te reniflent de loin, et quand ils sont sur tes traces, t'as plus le choix, tu fais comme tous les jours : tu cours, tu cours, tu cours, si tu veux sauver ta peau. Il vaut donc mieux se retrouver encore un peu à l'intérieur, quelque part.

Il porte aussi des jolies conversations avec l'instit qui amène les enfants faire des visites pédagogiques à l'abattoir : ils s'embrassent, s'assoient sur l'herbe, échangent des gentillesses et s'entraînent au bonheur – tout ça dans sa tête. Ce n'est pas sa faute que les jours passent si vite et qu'il n'arrive pas à aborder la jeune femme qui finira par ne plus y apparaître. Il gardera quand même ces bons moments passés avec elle par la pensée. Ça en fait des réserves de tendresse pour les longs hivers gris à côté de sa grand-mère qui n'a presque plus, elle, de souvenirs.

Il aimerait bien, lui aussi, un peu d'ambiance de Noël. Alors, il fait semblant et feint de sentir quelques flocons de neige, une trace de blancheur, un petit reste d'enfance même quand « une pluie chaude et grasse », « comme de l'huile de vidange » (p. 180) lui tombe dessus à grosses gouttes.

L'abattoir, pour notre Vladimir (ou Estragon), c'est comme la boîte noire qu'il trouve après le crash d'un avion : « c'est plein de malheur ».



Je remercie l'anonyme qui m'a laissé ce livre dans une boîte à bouquins d'une station de tram.

Je le prêterai avec plaisir à droite et à gauche, mais il ne passera plus la nuit dehors.

Parce qu'on finit par s'attacher à tout.
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Un patelin qui se meurt, mais pas ses habitants!

Quelle ironie du sort, pour l'entreprise de pompes funèbres du bled: Edmond Ganglion et fils (sans le fils...).

Pourtant, le cagnard assomme le village. Mais cela ne suffit pas à tuer les vieux pour qui le croque-mort s'est reconverti (un peu malgré-lui) en médecin.

Pour Georges et Molo, survivants de l'entreprise naguère florissante, les journées passent dans une morte-saison qui s'étire.

Alors, avec un mort qui finira par arriver, Georges et Molo vont s'embarquer dans un voyage à la recherche d'un cimetière qui pourrait bien être... l'aventure de leur vie!

Un livre assez drôle et plaisant à lire, "Edmond Ganglion et fils", mené comme une farce tournée en odyssée... Même si la fin m'a un peu pris au dépourvu.

Un livre qui me donne envie d'ouvrir les autres bouquins de l'auteur.
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Dans le village de St jean, il ne se passe rien… aucun événement majeur ne semble vouloir donner vie au village, le café sert son éternelle prune maison, (ne pas commander autre chose sous peine de mort…), le curé se contente de kidnapper un ou deux chiens, on ne sait pas exactement pourquoi d’ailleurs, ou de leur envoyer quelques coups de pieds bien placés, la doyenne du village, qui ne sait plus trop son âge, vient consulter les pompes funèbres pour bilan de santé ou se faire coiffer … Il faut dire que la mort elle-même fuit St Jean, et les affaires de l'entreprise de pompes funèbres d’Edmond Ganglion ne sont pas prospères, pas de vie dans ce village, pas de mort non plus …



ou alors si... un tout petit mort pas connu qui met en branle toute la communauté et Ganglion qui croit à la loi des séries, fera appel à Georges et Molo, ses fidèles employés pour qu’il emmènent, après la cérémonie, le corps au cimetière. Et voilà notre corbillard qui roule (à tombeau ouvert…on ne croira pas si bien dire), à travers la campagne, suivie du curé, du bedeau et de la famille en voiture.



Désopilantes aventures de l’entreprise Ganglion et fils, un roman sans prétention pour distraire et générer l’hilarité de qui aime l’humour noir, (vous serez servis). Une fin aussi surprenante que le reste du roman. Joël Egloff semble posséder une excellente recette pour faire rire avec trois fois rien, présentant des personnages capables d’amuser rien qu’en existant, et amenant des répliques aussi surprenantes que comiques.



Un bon moment de lecture.



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L'étourdissement

"Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot."

Un homme sans nom déambule au pays de nulle part. Joël Egloff nous invite dans Un "no man's land" sordide, entre une décharge, le bout d'une piste d'aéroport, et un abattoir où travaille le narrateur. Il n’est pas tous les jours facile de respirer dans cet endroit au milieu des fumées toxiques.

J’ai suivi ce périple, le sourire aux lèvres parfois, une légère inquiétude aussi en entendant venant du fond de moi une petite voix qui me disait : « et si à force de maltraiter notre belle planète, cela nous arrivait !»

Une lecture insolite et une magnifique découverte d’un auteur qui m’était totalement inconnu.



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J'enquête

Le narrateur est un personnage ordinaire , très ordinaire. Et pourtant, dès le départ, le ton est donné. Il y a quelque chose qui cloche.

Le passé de notre détective auto-proclamé est trouble : il semble que des impasses ont jalonné son parcours. Et que cette mission qui lui est confiée relève de la survie domestique sur fond de panne de chaudière.



Toujours est-il que notre fin limier se retrouve dans un bled paumé, le lendemain de Noël, chargé de débusquer le ravisseur de l’enfant Jésus, celui de la crèche en plâtre, pompeusement rebaptisée « scène de crime ». .

Imprégné de séries TV , il rassemble les indices les plus ténus, interroge « habilement » les témoins et court désespérément après son avance, car clairement, on comprend à travers les échanges téléphoniques avec son épouse que le budget familial est très problématique.



C’est un univers très décalé qui s’appuie sur un modèle d’enquête policière, mais où curieusement rien ne se passe. Une superposition d’un cadre affligeant de banalité et d’une investigation dérisoire.

C’est très agréable à lire, le personnage est sympathique, son ingénuité est touchante. l’humour est basé sur un subtil décalage entre ce que ressent le narrateur et ce que comprend le lecteur.



On reste cependant un peu sur sa faim quant au dénouement….ou alors il eut fallu qu’une série de scénarios similaires crée un fil rouge qui justifie le propos. Car en l’état cela ressemble plus à un brouillon, un fond de tiroir proposé à l’éditeur en mal de publication.


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L'étourdissement

Je pensais avoir fait une critique de ce livre. Donc, réparation… J’ai adoré ce roman sombre, glauque et pourtant tellement drôle. L’annonce d’un décès, en autre, est hilarante, ainsi que le héros en vélo dans le brouillard. Quant j’ai vu que Joël Egloff était au salon du livre de la maison de la radio, je m’y suis précipitée. Les lecteurs s’agglutinaient auprès d’auteurs connus et reconnus, tandis que je me suis dirigée vers lui. Nous avons discuté un moment. Il était tout surpris de susciter de l’admiration. Romancier sympathique et plein d’humilité.
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L'étourdissement

Je découvre Joël Egloff, auteur mosellan. L’étourdissement est publié en 2005 et obtient de prix du livre Inter.Ne sachant pas trop à quoi m’attendre, je tourne les premières pages de ce livre et me rends compte de l’étrangeté du contexte. Tout semble inadéquat et pourtant la fluidité du texte rend les personnages attachants dans leur quotidien qu’ils s’approprient et dans lequel ils s’adaptent. Néanmoins, vivre sous une ligne à haute tension, près d’un aéroport perturbe le sommeil. Le milieu professionnel du narrateur n’est pas plus réjouissant, il travaille dans un abattoir. Pour s’y rendre, il doit parcourir en bicyclette, de longs chemins de campagne semés d’embuches. Lorsqu’arrivent les vacances, ce ne sera pas au bord de plages paradisiaques qu’il va se détendre mais autour d’une station d’épuration !Sordide ! Absolument !

C’est avec tact, fluidité, allégresse que l’auteur nous conte cette histoire la rendant vivable, acceptable. Nous nous trouvons dans le domaine de l’absurde, du cocasse ! Certaines scènes sont de réelles parodies tournées à la dérision alors qu’elles ont un profil grave voire tragique.

J’ai un peu retrouvé des nuances de l’auteur François Morel dans le style. Ce roman est un conte orienté vers l’absurdité, on y sent une réelle philosophie dans l’approche quant au travail, au quotidien, au rêve d’une vie meilleure.

Ce petit livre de 142 pages m’a emportée dans un autre monde. Je me suis sentie gâtée par la vie, j’ai souvent souri là où j’aurais pu pleurer.Je pense que ce livre va laisser des traces en moi.
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L'étourdissement

Un vrai coup de cœur pour ce livre, bizarrement le deuxième que je lis en moins de deux semaines où le héros travaille dans un abattoir. A la différence du roman "Cadavre exquis" d'Agustina Bazterrica, dont la violence de plusieurs scènes en rend la lecture difficile, ce livre-ci est un vrai régal, usant d'un humour du désespoir qui fait penser à certains Chaplin tels que Les lumières de la ville ou Les temps modernes. Suivre les non-péripéties de la vie de cet homme sans âge, qui vit avec sa Grand-mère dans un pays où une des plus grandes distractions consiste à aller se baigner dans le bassin de la station d'épuration fut pour moi une des lectures les plus réjouissantes de ces derniers mois. Je pense que je reviendrai très bientôt vers ce Joël Egloff.
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Une entreprise de pompes funèbres périclite dans un village, qui se vide de ses habitants au fur et à mesure du décès de ceux-ci. Le propriétaire devient aigri. Il attend « des clients » qui ne meurent pas… jusqu’au moment, où un décès survient. Et là, « l’absurde » (ou devrai-je dire la « bêtise » ?) prend le pas.



Je trouve cette tentative pseudo-humoristique pathétique. C’est mon ressenti. Je n’ai pas cru un seul instant à cette histoire. Je me suis ennuyée, et bien que ce roman soit court, je l’ai trouvé long. J’ai même été tenté de l’abandonner avant d’en venir à la fin. Seul le fait que je devais le lire, car c’est le roman qui a été sélectionné pour une « lecture commune » à mon club de lecture, m’a fait tenir.



Sans compter, la maltraitance livrée sur les chiens par le curé de la paroisse. Je ne vois vraiment pas ce que ça vient faire là-dedans.



Pourtant j’ai beaucoup aimé « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Comme quoi…

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L'étourdissement

Après avoir rencontré Joël Egloff au 34éme Festival International du 1er film à Annonay (07) qui présentait en compagnie de Gérard Pautonnier, le réalisateur, le film : "GRAND FROID" (le scénario de ce film est inspiré du livre de J. Egloff "Edmond Ganglion et fils"), j'ai eu très envie de relire " L'étourdissement" de ce même auteur. J'avais déjà lu ce livre ( Prix du livre INTER 2005) lors de sa parution.

C'est un superbe bouquin à l'humour irrésistible et d'une réelle poésie.

L'auteur décrit le quotidien d'une micro-société coincée entre un abattoir et un aéroport. Malgré les horreurs de la société industrielle poussées à l'extrême, le narrateur reste debout et digne quoiqu'il advienne.

C'est un roman sombre qui se déroule dans un décor sinistre, glauque, lugubre, morose, déprimant. Pourtant, la lecture de " L'étourdissement " nous emballe, nous fait rire, nous séduit, nous bouleverse... Je l'ai lu d'une seule traite!

Humour et poésie décrivent à merveille ce roman. Un petit bijou !
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Libellules

Un peu surprise de constater que Libellules était un recueil de nouvelles, j'ai néanmoins adhéré rapidement à la succession de ces textes, qui exploitent des épisodes banals du quotidien, mais revu par Joël Egloff, maître de la dérision, voire de l'autodérision, avec cet art de mettre en mots de façon humoristique de situations familières. C'est d'ailleurs l'auteur qui mène la narration, exprimant de façon très drôle au cours de l'un des textes la solitude de l'écrivain qui coupe les cheveux en quatre alors qu'il a confié les siens ( de cheveux) à une coiffeuse.

Présence de l'enfance, également, que ce soit à travers les souvenirs de l'auteur (très drôle la carabine à patate) ou les interrogations existentielles du rejeton.



On sourit souvent, on rit parfois, même si les premiers textes sont plus propices à éveiller l'intérêt du fait de leur originalité.



Un bon moment de lecture, rapide ( à peine 200 pages), que l'on aimerait imaginer comme un amuse-bouche en attendant un nouveau vrai roman.
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L'étourdissement

Malgré le lieu sordide, un travail horrible, ce roman est plein d'humour, j'ai adoré ce bouquin pour le personnage et ses jeux de mots, son perpétuel optimisme. Un livre qui fait du bien, décontractant, et qui nous fait prendre conscience qu'il y a toujours plus mal loti que soi. Car pour rien au monde j'aurai voulu partager la vie de ce personnage.

Carrément barré, loufoque et pourtant certainement qu'une population vit ce no man's land.

N'hésitez pas à lire ce livre qui a reçu le prix Inter et il le mérite.



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L'étourdissement

Il y a du L.F Celine chez cet écrivain en témoigne cette citation qu'on aurait très bien pu retrouver dans "voyage au bout de la nuit" : « je me suis dit qu'il devait quand même bien avoir quelques qualités, Pignolo, pour l'avoir séduite et affublée d'un nom aussi ridicule. Nous qui l'avons si souvent vu nu sous la douche, ça sautait pas aux yeux, en tout cas, ou alors c'étaient des qualités de cœur. »

D'ailleurs si je devais donner un autre titre à ce livre je l'appellerai voyage au bout du brouillard. Il y a en effet un passage dans le livre où notre héros se perd en vélo pour aller à son travail à l'abbatoir.... à cause du brouillard. Bref j'adore cet écrivain et j'adore son style
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J'enquête

Quelle déception ! Après ses deux brillants romans " Edmond Ganglion et fils" et " L'étourdissement", véritables trésors d'humour noir et satire truculente , Joël Egloff mène une enquête que j'ai trouvé ennuyeuse, répétitive et sans intérêt. La couverture à la " Bidochone" m'avait bien inspirée ainsi que le thème burlesque du vol,enfin plutôt de l'enlèvement de l'enfant Jésus dans la crèche d'une petite commune de Lorraine. J'y voyais la promesse d'un univers absurde et de personnages tristement ridicules mais émouvants...que nenni! Je suis très sévère mais lorsqu'on est excellent on crée le désir et le manque monsieur Egloff !
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Libellules

Un petit garçon se pose beaucoup de questions sur la mort, un sablier est mal réglé, un homme se rend à une fête de Noël, un chapeau tombe à la mer, deux gamins achètent une revue érotique, une chaudière lâche dans une station scientifique en Antartique…





Joël EGLOFF pose un regard tendre et décalé sur les gens et les choses, se souvient de son enfance, laisse parfois son imagination s’emballer, dévoile ses idées fixes, laisse apparaître ses inquiétudes, et finalement se livre par petits bouts dans ce joli recueil de nouvelles.

La nostalgie, la douceur et l’humour qui émanent de ces pages font que l’on ressort de cette lecture, à la fois ému, émerveillé et curieusement apaisé, avec l’impression d’avoir partagé un moment d’intimité avec l’auteur.

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Libellules

« Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt », voilà le proverbe céleste qui pourrait bien venir se poser sur le coin de votre esprit en refermant le livre de Joël EGLOFF qui paraît en cette rentrée littéraire, « LIBELLULES »… Ne soyons pas idiot, et suivons donc la Demoiselle.

Vingt-cinq battements d’ailes, vingt-cinq nouvelles. Vous vous surprendrez à suivre intensément son vol au-dessus du quotidien. En suivant « Libellules », d’une boite aux lettres défoncée à l’indiscipline d’un sablier, d’une horloge d’un clocher à un avis de recherche trop vite lessivé, aux questions des enfants qui nous serrent le cœur tellement on se sent les aimer, aux petits gestes de la voisine , du bruit magique d’une carabine à patates, au souvenir du temps où les rêves de devenir grand faisaient de nous des géants, des orphelins de la rue que l’on croise chaque matin aux voyages qu’il est si beau d’imaginer, de ces petits riens à ces moments si plein de nous, vous allez vous apercevoir que c’est en observant les libellules que l’on peut découvrir toute la beauté et les curiosités de l’étang.

L’auteur en proie aux angoisses de la page blanche a su très joliment se transformer en belle Demoiselle. Et très égoïstement, on voudrait encore que Joël EGLOFF survole nos étangs tellement son regard est délicieusement et précisément perçant. Un surprenant et très agréable moment de lecture,Remercions les éditions Buchet Chastel de contribuer à la sauvegarde des Demoiselles ! A toutes et tous : excellent vol au-dessus des étangs !

Astrid SHRIQUI GARAIN
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L'étourdissement

On ne peut pas dire que les touristes s'y bousculent, à vrai dire, on n'en trouve pas dans ce pays mais si l'envie venait au syndicat d'initiative de proposer un parcours découverte pour attirer le chaland, il est certain que celui-ci serait assez atypique. La station d'épuration fait office de station balnéaire et la décharge de parc de loisirs, aucun risque d'attraper un coup de soleil puisque le ciel est gris en permanence, parfois voilé de quelques fumées toxiques.

Pour la carte postale, c'est pas gagné...

Dès les premières lignes, on saisit toute la singularité du propos. L'auteur ne donne aucun repère, ni géographique, ni temporel pas plus qu'il ne nomme son narrateur. On comprend que c'est un gars bien ordinaire, obligé de vivre dans ce pays malsain et pollué et qui s'en accommode tant bien que mal. Il n'est pas du genre rebelle ou téméraire et chez lui, les intentions restent souvent ce qu'elles sont mais pour autant, il n'est pas lâche non plus, capable d'attention et de solidarité vis-à-vis des autres dans ce monde sans confort, sans tendresse et sans joie. Il semble coincé dans une situation intermédiaire, coincé dans ce pays que d'aucuns voudraient fuir mais dans lequel il a ses attaches, des souvenirs d'enfance heureux même à la décharge, sa grand-mère peu amène mais sa grand-mère tout de même, son copain de travail encore plus solitaire que lui, ses virées dans la "nature" à la recherche de "trésors".

Personnellement, j'ai un faible pour les personnages intermédiaires car ils me semblent souvent bien plus intéressants à découvrir sous leurs facettes en demi-teintes. On s'y attache à ce personnage sans nom et même si on ne le sent pas complètement désespéré, on aimerait l'aider à avoir un autre horizon que son travail à l'abattoir qui l'étourdit de fatigue, fatigue à laquelle s'ajoute le harcèlement d'un chefaillon désaxé.

La grande réussite de ce livre réside dans le ton de l'écriture. L'auteur a réussi un subtil mélange de douceur, de poésie et d'humour sur une trame qui emprunte des caractéristiques au style absurde. L'ensemble fonctionne et loin de donner un livre déprimant, c'est bien l'humain dans ce qu'il a d’ordinaire et de sensible, de drôle aussi qui émerge et domine dans toute cette grisaille.


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L'étourdissement

Des usines chimiques, des fumées plus ou moins nauséabondes selon les vents, la déchetterie, la ligne à haute tension, l’aéroport, l’abattoir….. tel est l’univers sans espoir du narrateur ; son quotidien sans changements.

Or malgré toute cette noirceur, la lecture est très agréable, les personnages attachants.

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Le chien sans nom

Ouvrage hybride entre le grand album et le premier roman, « Le chien sans nom » retrace l’histoire tendre et loufoque de Monsieur Baratin, propriétaire d’une animalerie, tentant (vainement) de vendre un chien. Avec beaucoup d’humour, les auteurs vont s’adresser au lecteur afin de présenter ce curieux binôme. Le Chien est un personnage malicieux, doux, observateur et affectueux. Il observe beaucoup les humains, notamment celui qui dirige la boutique. Autour de lui, les tortues, les hamsters, les oiseaux et les autres chiens trouvent un.e propriétaire… Hélas, personne ne désire l’acheter, lui ! Or, plus le temps passe, plus la bête grandit… et réduit ses chances de trouver maître à son pied. Monsieur Baratin voit bien que, en plus du manque d’intérêt des clients, Le Chien n’y met pas forcément du sien… Taquinerie, envie d’autre chose ou refus de quitter les lieux ? Le vendeur va tout faire pour percer le mystère et tenter de se débarrasser de cet étrange cabot !



On suit avec plaisir le pauvre homme qui ne sait que faire et qui, malgré son affection pour ce fripon à poils jaunes, essaye vainement de le refourguer à tous ceux qu’il croise. C’est léger, distrayant et plein de malice. Un adulte saisit rapidement le dénouement de cette histoire toutefois, les jeunes lecteurs devraient se faire surprendre par cette fin très sympathique. Pour ma part, j’ai trouvé cette lecture divertissante même si, avouons-le, j’ai estimé qu’il y avait quelques longueurs. Contrairement à d’autres ouvrages jeunesse lus récemment et qui manquaient de développement, avec « Le chien sans nom », on détaille réellement le quotidien du binôme ainsi que l’évolution de leur relation… Toutefois, cela joue sur le rythme. En soit, il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, mais c’est mignon. Le récit saura certainement convaincre son public, que ce soit avec son texte ou ses grandes illustrations aussi rigolotes que colorées.
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J'ai un avis partagé sur ce court roman, mais ce n'est pas étonnant pour un livre aussi décalé !



J'ai beaucoup aimé la première partie, avec la description pleine d'humour du village et de l'entreprise de pompes funèbres Edmond Ganglion et fils.

Par contre, j'ai trouvé que l'humour se perdait en cours de route, un peu comme le corbillard de Molo et Georges sur la route du cimetière.

Et je n'ai pas aimé la fin, un peu trop étrange à mon goût, même si je reconnais que l'idée est plutôt bonne.



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