Cette bande dessinée avait attiré mon regard dans ma librairie habituelle grâce au nom de son auteur : Xavier Dorison. En effet, j’avais eu un petit coup de coeur pour les deux premiers tomes d’Undertaker. Puis, c’est en furetant ça et là dans les rayons d’une des bibliothèques de ma ville que je suis tombée dessus et je l’ai emprunté. Je ne sais pas pourquoi mais je suis partie sur le postulat de départ que cette bande dessinée s’inscrivait dans le registre de la SFFF. S’il est vrai qu’elle contient un contexte historique, nous ne sommes pas loin non plus d’un petit côté surréaliste…
J’ai été déçue à plus d’un titre par cette bande dessinée. Tout d’abord, je l’ai trouvé violente et dès le début, le lecteur est plongé dans cette atmosphère brutale. En effet, le sang coule à flot lors du duel entre Hans Stalhoffer et son adversaire puis plus loin, quelques scènes de torture bien explicites suffisent à donner quelques haut-le-cœur. Âmes sensibles, s’abstenir…
Ensuite, le contexte historique m’a un peu déçu. Il est vrai que le personnage principal Hans Stahoffer est probablement inspiré d’Hans Talhoffer qui aurait vécu au XVème siècle, en Suisse, et aurait été célèbre pour avoir été l’auteur de plusieurs traités d’escrime. Ce petit clin d’œil est plutôt sympathique mais le fait que ce personnage soit présenté comme une sorte de « Rambo » surhumain, capable de survivre dans un froid polaire et blessé presque à mort, m’a un peu fait lever les yeux au ciel.
De plus, le scénario patine par son manichéisme : l’idée de méchants catholiques qui veulent conserver leur privilège en maintenant le Peuple dans l’ignorance contre les gentils Protestants qui souhaitent au contraire l’éclairer en leur apportant une Bible en langue vulgaire, me paraît un peu réductrice. L’enjeu principal de la bande dessinée, celle de faire imprimer la dite Bible en Suisse et d’en être empêché, est également un peu surjoué et poussif.
Enfin, la palme revient aux dessins de la Cour de François 1er représentée à la toute fin. Si le costume de François 1er est directement inspiré d’un de ses portraits officiels, ceux de ces courtisans paraissent grotesques du fait de leur anachronisme flagrant. Certains costumes sont plus proches du XVIIème voire du XVIIIème siècle que celui du début du XVIème siècle…
Si les points négatifs dominent l’ensemble de ma chronique, j’aurais néanmoins un point positif à souligner : le suspense. En effet, lorsque Hans, son ami Gauvin et son apprenti sont pris en chasse par les hommes de Thimoleon de Vedres, dans les montagnes jurassiennes, force est de constater que le lecteur est tenu en haleine pour connaître le sort de ces pauvres bougres.
En conclusion, le Maître d’Armes est un one-shot décevant si l’on compare à l’excellent Undertaker qui avait lui aussi un cadre historique. Manichéenne, violente, peu crédible sur le fond historique et possédant un enjeu relativement pauvre, la bande dessinée sera très vite oubliée par mes soins.
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