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Critiques de Josephine Tey (95)
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La fille du temps

Je cherchais à lire ce roman depuis un bon bout de temps...

Passionné comme beaucoup d'êtres humains par les listes, énumérations et autres classements (Umberto Eco, Homère, Pérec et consorts), j'avais repéré ce titre en tête ou en bonne position de plusieurs palmarès des plus grands romans policiers de tous les temps. L'histoire d'un détective venant à bout d'une intrigue policière, immobilisé sur le lit d'une chambre d'hôpital, qui n'est pas sans rapport avec le personnage de "Fenêtre sur cour", la nouvelle adaptée par Hitchcock, n'était pas faite pour me déplaire, loin s'en faut. L'idée enfin de faire la vérité sur une histoire vieille de 5 siècles en réhabilitant le Richard III immortalisé par Shakespeare constituait un argument supplémentaire pour dévorer ce livre.

Peine perdue... j'ai mis une bonne semaine de vacances à venir à bout de ce roman. Ce n'est pas l'ambiance surannée du roman qui m'a rebuté, ni même les dialogues un peu guindés. J'ai trouvé malheureusement les personnages sans consistance, à commencer par le détective Alan Grant.

Aurais-je été happé par ce roman si j'avais lu auparavant la pièce de Shakespeare pour me mettre en tête la psychologie des personnages et les ressorts de l'intrigue ? Je ne le crois pas, tant les protagonistes de cette histoire m'ont paru lointains, désincarnés, spectraux...
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La fille du temps

Classé comme le premier des cents meilleurs romans policiers de tous les temps par la Crime Writer's Association, ce roman m'intriguait beaucoup. Et c'est un coup de cœur !

Cloué au lit par une jambe cassée, l'inspecteur Grant s'ennuie ferme. Jusqu'à ce qu'une amie lui apporte une série de portraits, lui qui aime tant étudier les physionomies.

Un de ces visages l'attire particulièrement. Lui y voit un homme plein de lassitude, chargé d'une grande responsabilité, le sergent un juge débonnaire, l'infirmière un homme malheureux, le médecin diagnostique une polio, la garde malade en a peur, un etudiant se rappelle un vieil universitaire porté sur la bonne chère.

Mais qui est cet homme ? Pas moins que le sinistre Richard III, assassin de ses neveux à la tour de Londres, mort sur le champ de bataille en hurlant "mon royaume pour un cheval".

Titillé par le sentiment qu'il y a erreur sur la personne, l'inspecteur décide de résoudre cette énigme.



Et c'est là toute l'originalité du roman ! Grant traite Richard III comme n'importe quel suspect, établissant ses antécédents et ses possibles motivations. Il n'écarte pour autant aucune autre piste, vérifiant chaque témoignage, analysant la moindre anomalie dans les comportements des personnages. Mais, sous couvert d'une enquête policière, c'est aussi un véritable travail d'historien, confrontant les sources, décortiquant le déroulé des événements, sondant les rumeurs pour y dénicher les faits.

Une passionnante plongée dans l'Histoire anglaise, une enquête originale et prenante !
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La fille du temps

Mon premier coup de cœur de l'année est pour ce polar écrit en 1951. Ici pas de policier alcoolique, dépressif, croulant sous un passé douloureux. Juste un flic qui s'ennuie comme un rat mort sur son lit d'hôpital. L'inspecteur Grant aime observer les visages des gens, leurs expressions et ce qu'elles révèlent sur eux. Ce portrait de Richard III apporté par une amie le chiffonne: il a l'air pensif, malheureux, malade dit le personnel soignant, "d'un juge" dit un sergent, tous questionnés par Grant. De là, celui-ci cherche à comprendre comment ce portrait a pu servir de modèle au Richard III de Shakespeare, bossu, cruel et assassin de ses deux jeunes neveux, le roi le plus honni de l'histoire scolaire du Royaume-Uni - même devant Henri VIII et ses épouses. La méthode policière rejoint ici la méthode historique pour rendre justice à qui la mérite. Ce roman illustre une querelle historiographique encore présente au Royaume-Uni. J'ai beaucoup aimé.
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Le plus beau des anges

Dans un joli village anglais où se sont installés écrivains et artistes, un très beau jeune homme, à la beauté presque irréelle, fait son apparition. L’inconnu sème le trouble, interroge, suscitant attirance, méfiance ou franche hostilité. Un roman policier qui se lit d’une traite, grâce au style vif, à la plume élégante et à l’humour de l’auteure. Paru en 1950, il paraît incroyablement moderne. Si j’en ai apprécié la lecture, je regrette le fait qu’il soit presque entièrement construit autour de "dialogues". Lesquels apportent ce caractère très vivant à l’histoire, mais ce sont à mon avis les descriptions qui procurent densité, atmosphère et mystère (comparer avec les "detective novels" de E. C. R. Lorac, de Patricia Wentworth ou même d’Agatha Christie, elle-même assez peu descriptive). D’où cette impression à la lecture de voir se dérouler un "film" plutôt que d’avoir le sentiment d’être immergé dans une histoire à l’atmosphère enveloppante et pénétrante. Je suis toujours frustré de constater que de très bon polars qui auraient pu se développer en d’excellents romans (en mêlant dialogues ET descriptions) ne restent que de très bons polars. Cette réserve émise, le roman se lit avec plaisir et livre des surprises.
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Elle n'en pense pas un mot

Joséphine Tey est une auteure écossaise des années 1930/50. Auteure de théâtre, elle a aussi crée le personnage de l'inspecteur Grant de Scotland Yard. J'ai découvert il ya quelques années La fille du temps , sans doute le titre le plus connu de la série , j'étais curieuse de découvrir un autre tome de la série chiné sur une brocante.

Elle n'en pense pas un mot s'inspire d'une histoire vraie qui a fait beaucoup de bruit en son temps. Une jeune fille bien sous tout rapport, au regard d'ange à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession, accuse deux femmes, la mère et la fille, de l'avoir kidnappée, séquestrée, battue pour la contraindre à devenir leur bonne ...

Son histoire tient la route mais :"Une histoire peut être vraisemblable, sans être vraie.. "p64

Joséphine Tey brosse un tableau sans concession d'une petite ville d'Angleterre, en 1948. Commérages, prises de position incontrôlées et incontrolables...les choses ont elles vraiment changé? j'en doute.....

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Elle n'en pense pas un mot

Robert Blair, notaire à Milford, est mandaté par Marion Sharpe que l'on accuse, avec sa mère, d'avoir séquestrée et violentée une jeune fille. Fort de leur innocence, il tente l'impossible pour les disculper. Une cabbale est alors lancée contre elles car tous les témoignages sont à charge et l'ensemble de la population les ont déjà condamnées. Qui dit vrai ? Un court roman qui se lit d'une traite et qui dénonce les à priori et les faux semblants, les "on dits" et les peurs ancestrales.
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Le monogramme de perles

Dans la file d'attente qui se presse pour la dernière représentation d'une comédie musicale, un homme tombe un couteau planté dans son dos. L'enquête est soumis à l'inspecteur Alan Grant qui ira jusqu'en Ecosse à la poursuite du meurtrier. Mais même avec l'arrestation de l'assassin, l'inspecteur a des doutes. L'intérêt du roman est dans le rebondissement final sinon flics comme malfaiteurs tout le monde est gentil et propret virant à l'écoeurement.
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Le monogramme de perles

Le monogramme de perles est un roman policier qui vaut surtout pour son intérêt historique, permettant d'apprécier le chemin parcouru par ce genre littéraire encore de nos jours considéré comme facile, si l'on en juge par le nombre d'auteurs auto-proclamés polardeux – et parfois malheureusement édités – depuis les claustrations covidesques imposées, qui ont donné à de nombreux apprentis l'illusion qu'écrire est à la portée du premier confiné venu. Initialement publié en 1929 sous le titre The man in the queue, ce roman met pour la première fois en scène l'inspecteur Grant, bien gentil, bien éduqué, bien habillé.





Dans la file d'attente compacte que forme le public pour assister à la dernière représentation de Didn't you know ?, comédie musicale promise à une carrière états-unienne, avec Ray Marcable en vedette, un inconnu est poignardé, l'assassin en fuite. Arrivé sur les lieux, Grant, à peine le stylet meurtrier retiré du dos de la victime, identifie l'arme comme possiblement italienne. le voilà donc immédiatement lancé, grâce à une sorte de pensée magique bien utile, sur les traces d'un italien, d'autant plus que toujours selon l'inspecteur, “l'Anglais se sert rarement d'un poignard, lui préférant un rasoir pour couper la gorge de sa victime. Ce crime avait été planifié avec intelligence et exécuté avec une adresse qui ne paraissait pas très britannique mais plutôt étrangère”. Faut-il mettre sur le compte de l'ancienneté du roman ces rapides et étranges déductions ? Aussi rapides et étranges que celles du médecin légiste, qui rien qu'en regardant le cadavre le juge intelligent, avant d'observer qu'il a des mains de “rêveur”.





Je tiens malgré ces restrictions, à souligner la robuste construction de l'intrigue, bien menée, dont l'épilogue soigné est une conséquence des faits préalablement relatés, sans paraître parachuté ou irréaliste. L'écriture est agréable, la traduction revue pour cette édition récente participe certainement au lifting du roman et au confort de lecture. le monogramme de perles peut plaire aux lecteurs qui s'intéressent à l'histoire du roman policier. Il faut, à mon sens, le remettre dans le contexte de la fin des années 20, alors qu'il était encore inimaginable qu'une femme puisse mettre son grain de sel dans un domaine uniquement viril. Rien que pour ce motif, j'apprécie Joséphine Tey, le féminisme ne datant pas de l'avènement de réseaux sociaux enfonceurs de portes largement ouvertes par leurs prédécesseurs.

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La fille du temps

Inspecteur renommé du Yard, Alan Grant est coincé sur un lit d'hôpital suite à un accident. Il n'a rien d'autre à faire que scruter le plafond pendant des heures et affubler ses infirmières de sobriquets quelque peu désobligeants. Heureusement, Marta Hallard, une de ses amies, actrice de théâtre réputée, le sachant physionomiste, lui apporte une série de portraits pour le distraire et le sortir de l'ennui profond dans lequel il se morfond. Parmi ces tableaux et images, un visage retient en particulier son attention par la noblesse, l'intelligence et la bonté qu'il dégage. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir qu'il s'agit là de Richard III, le souverain le plus détesté de toute l'histoire d'Angleterre, soupçonné d'avoir assassiné ses deux neveux âgés d'une dizaine d'années dans la Tour de Londres pour s'emparer du trône. Persuadé qu'un personnage possédant une physionomie aussi rayonnante et solaire ne peut être coupable des ignominies relatées par les livres d'histoire à son encontre, Grant va, avec l'aide de Brent Carradine, un jeune apprenti historien amoureux d'une jeune actrice qui joue avec Marta, mener l'enquête pour étayer sa théorie, en s'appuyant non pas sur les ouvrages d'historiens du XVème siècle mais sur des documents comptables ou financiers et des archives juridiques d'époque plus confidentiels que lui fournira Carradine et rétablir la vérité, cette fille du temps, sur Richard III.



Joséphine Tey a publié "La fille du temps" en 1952, bien avant que Richard III ne soit officiellement réhabilité. de ce roi, je ne connaissais pas grand chose si ce n'est que Shakespeare en avait fait le sujet d'une pièce que je n'ai pas lu (même pas honte !). Mais j'avais suivi la mini-série américano-britannique intitulée The White Princess qui traite de la fondation de la dynastie Tudor avec l'accession au trône d'Henri VII en 1485, réunissant par son mariage avec la princesse Elizabeth d'York (la soeur des deux petits princes de la Tour de Londres) les familles royales de Lancastre et d'York. Vainqueur de Richard III à la bataille de Bosworth, il met par cette victoire fin à la guerre des Deux Roses. Cela m'avait donc permis de me familiariser avec les protagonistes du roman. J'ai néanmoins grandement apprécié les deux tableaux généalogiques en début d'ouvrage auxquels je me suis référé à maintes reprises tout au long de la lecture, ma foi, très agréable, de ce roman policier, classique dans son style d'écriture proche d'Agatha Christie, Dorothy L. Sayers ou Ngaio Marsh mais dont l'aspect historique, très novateur pour l'époque, l'éloigne des canons du genre. Classé aussi bien outre Atlantique qu'outre Manche parmi les deux ou trois meilleurs romans policiers jamais écrits, j'avais hâte de découvrir ce roman. Je dois avouer, bien que je l'ai apprécié, avoir été quelque peu déçu. Sans doute parce que je m'attendais à une oeuvre de pure fiction et non à une enquête basé sur une réalité historique, même si elle a le mérite de remettre parfois en question la recherche en Histoire et ce que l'auteure nomme le phénomène de Tonypandy qu'elle démonte hardiment.
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La fille du temps

Vous êtes un amateur d’histoire et de polar et ne savez pas comment occuper un long trajet en train ou en avion ? Emmenez ce roman avec vous. Je l’ai lu d’une traite dans un train et me suis laissé prendre au jeu d’une enquête sur la mort des princes d’York à la Tour de Londres. Ce roman va à rebours de toutes les fictions que j’avais lues ou vues à ce sujet mais m’a convaincu. Finalement, que croire ? Qui fait l’Histoire ?
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Jeune et innocent

Policier un peu vieilli, ce livre reste une lecture détente plaisante avec un charme désuet mais c'est en tant qu’adaptation d'un chef d'oeuvre d'Hitchcock que ce livre offre un vrai intérêt. A réserver aux fans toutefois car l'intrigue est très différente.
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Elle n'en pense pas un mot

Auteur du génial La fille du temps (Où l'on découvre que Richard III n'était pas le méchant qu'on croit), Joséphine Tey a écrit des pièce de théâtre et des romans à suspense, parfois adaptés au cinéma, dont un par Hitchkock!



Dans une grande maison à l'écart de tout, appelée la Franchise, demeurent deux dames, la mère et la fille, les Sharpe, qui fréquentent peu le village d'à côté. Où se situe l'étude de Robert Blair, menant une vie plan plan, choyé par sa tante. Jusqu'au jour où Marion Sharpe demande son aide : Betty Kane, jeunes fille d'environ quinze ans, affirme avoir été enlevée, battue, affamée, séquestrée au grenier de la Franchise, avant de s'échapper. Sa description de la maison est sans faute, c'est donc parole contre parole. Puis les journaux à sensation s'emparent de l'affaire, et la vie des Sharpe devient difficile.



Aaaah les romancières british, quel bonheur! Du thé, bien sûr, mais aussi du sherry (de qualité). C'est parfaitement découpé, mené de main de maître(sse), les rebondissements surviennent jusqu'au bout. L'auteur semble avoir des opinions bizarres sur comment détecter un criminel, mais baste, cette ambiance entre gens de bonne éducation demeure amusante. Mrs Sharpe, la mère, est un personnage qui à lui seul mérite le détour...
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La fille du temps

L'idée de Josephine Tey et de son héros, Alan Grant, est absolument géniale. Grant est inspecteur à Scotland Yard et cloué sur un lit d'hôpital. Pour occuper le temps, il s'intéresse aux grandes énigmes de l'histoire et tombe sur un portrait de Richard III. Bizarre comme Grant ne lui trouve pas l'air cruel alors qu'il est connu pour avoir fait tuer ses neveux et avoir accédé ainsi au trône d'Angleterre.

De Richard III, je ne connaissais que la pièce de Shakespeare sans me souvenir de manière très précise de l'histoire. L'accession de Richard III est pourtant un pan important de l'histoire anglaise qui figure dans tous les manuels scolaires anglais. Et la théorie de Josephine Tey a d'ailleurs fait grincer beaucoup de dents.

Au démarrage de son enquête, Grant s'aperçoit que la principale source concernant Richard III provient de l'un ses grands ennemis. Il n'en faut pas plus à Grant pour mettre en marche ses talents d'enquêteur, accompagné pour cela d'un jeune chercheur américain. En se basant uniquement sur des documents officiels, et non des récits, ils vont tenter de démêler le vrai du faux.

J'ai trouvé ce livre tellement original, c'est une sorte de cold case du moyen-âge. On suit parfaitement le raisonnement de Grant même si on n'y connait rien en histoire et les personnages sont terriblement attachants. On ressort de là avec un oeil tout neuf et averti vis-à-vis des historiens et de l'histoire !


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La fille du temps

Ce roman m'a passionnée de la première à la dernière page avec un personnage très appréciable. le sujet du roman me passionne et m'a permis de relier les constats de mes différentes recherches sur le sujet avec le travail de l'auteur. Nous aboutissons aux mêmes conclusions, que je ne dévoilerai pas ici afin de ne pas spoiler la conclusion de ce livre.

Travail d'orfèvre pour une enquête minutieuse à charge et décharge.

A vivement recommander aux adorateurs de la guerre des Deux-Roses et surtout de Richard III, dans un style "so British".
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Jeune et innocent

Etrange roman, que j’ai lu comme une curiosité : sa parution date du milieu des années 30. Il a un petit côté désuet charmant, mais fourmille aussi d’étonnantes petites touches modernes.

Cela commence comme dans un roman d’Agatha Christie. Une jeune femme est retrouvée noyée par un matin brumeux. A l’inspecteur Grant de découvrir comment cette excellente nageuse a pu être assassinée. Un inspecteur qui s’implique jusqu’à la moëlle dans son enquête. Beaucoup moins caricatural que le détective belge moustachu, l’inspecteur Grant porte en lui les prémisses d’enquêteurs de nombreux romans policiers. A travers ses investigations, l’auteur aborde la problématique des puissants, sur qui la police ne peut enquêter, mais aussi la fatigue des enquêteurs et leurs nombreuses nuits blanches.

Plus rafraichissante est la jeune Erica : fille de policier, elle se met en tête d’aider les enquêteurs chevronnés avec des méthodes peu orthodoxes. Sa présence donne de l’air à une enquête qui pourrait sans elle se révéler très étouffante.

Joséphine Tey impose son propre rythme, ses propres ambiances. La campagne anglaise et ses beaux cottages, un milieu artistique et tellement superficiel qu’il en devient cruel : tout un univers captivant. La résolution de l’énigme est classique mais bien trouvée.

Une bonne pioche de bouquinerie !

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La fille du temps

Depuis que je l'ai rencontré au gré des romans et des livres d'Histoire, j'ai toujours eu un faible pour Richard III, malgré Shakespeare (oui!), un faible mêlé de compassion.

Le roi maudit n'est pas loin, dans mon imagerie, du héros romantique et tourmenté, incompris des siens et de l'Histoire.

Maigre, brun, ténébreux (je l'imagine avec un de ces regard... un regard de braises à se pâmer aussi sec) il est certainement moins sympathique que son frère, le séduisant Edward IV mais il m'a toujours paru bien plus intelligent. Trop en tout cas pour s'abaisser à tuer ses neveux...

Je n'y peux rien, je n'y crois pas moi à cette histoire, et j'ai pris fait et cause pour le vilain petit canard de la famille d'York qui me fascine résolument et qui ne m'aurait sans doute pas laisser de marbre si j'avais été membre de sa cour.



Et puis, je n'aime pas les premiers Tudor. Henry VII ne m'inspire pas plus de confiance que son royal rejeton.



Forcement, quand on m'a parlé de "La Fille du Temps", je me suis ruée dessus et comme j'ai bien fait.



Jugez plutôt: l'inspecteur Grant est tombé dans une trappe alors qu'il poursuivait un cambrioleur. S'ensuit pour ce dernier de longs mois d'immobilisation à l'hôpital et il s'ennuie. Dieu qu'il s'ennuie! Le désœuvrement le rend grincheux, les livres que lui ont apporté ses amis pour le distraire ne trouvent pas plus grâce à ses yeux que les deux infirmières qui s'occupent de lui.

Un jour, une de ses amie, comédienne, a une idée de génie: elle lui apporte toute une série de portraits historiques, chacune des personnalités représentées ayant un rapport avec un mystère historique. Marta espère ainsi occupé l'inspecteur de plus en plus taciturne.

Parmi les reproductions se trouve une reproduction d'un portrait de Richard III, roi auréolé d'une aura sinistre, sanglante… Etrangement et alors que tout semble avoir été dit sur celui qui donnait son royaume pour un cheval avant de succomber à Bosworth, c'est sur lui que choisit de se pencher Grant. Lui non plus, il ne la sens pas cette histoire de tueur d'enfants. De plus son flair est infaillible et l'homme du portrait lui est sympathique.



Avec l'aide d'un charmant étudiant américain, l'homme de l'art entreprend de rouvrir le dossier Richard III.

Et si Maître Will, Thomas More et les historiens s'étaient trompés? Et si l'enquête avait été bâclée?



L'intrigue est pour le moins originale et elle fonctionne à merveille. L'enquête mêle habilement passé et présent, fluidité et érudition. Elle ne manque ni d'humour ni de ce petit côté très britannique que j'affectionne. Ecrite dans les années 50 (quel modernité de la part de Josephine Tey quand on sait que depuis une vingtaine d'année, les historiens tendent à réhabiliter Richard III à la vue des dernières études et découvertes!), elle a aussi un je ne se quoi d'un peu désuet et de complètement délicieux.



"La Fille du Temps" m'a conquise et fait passer un excellent moment entre le XV°siècle et les années 50, tant pas l'originalité de son intrigue et de son postulat que de ses personnages. Elle a aussi réveillé ma vieille passion pour l'ancestrale querelle entre York et Lancastre...



Si les Tudor sont parvenus à réconcilier la rose rouge et la rose blanche, je crois que je leur garde un peu rancune de tout le sang répandu sur la fleur blanche...

Si seulement Richard III avait été moins magnanime parfois... Un comble pour un souverain de telle réputation!















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La fille du temps

… un des meilleurs romans policier de tous les temps, vraiment ? (selon plusieurs "baromètres" anglo-saxons).



Où l'on comprend que Richard III d'Angleterre, à priori détesté en son pays, est en fait la bonté même.

Ou presque.



On le comprend d'autant plus que les justifications qui mènent à cette déduction sont quelque peu amplifiées par l'auteur... avec un léger manque de neutralité.



On a plus qu'un peu l'impression d'être manipulés par J.Tey, et c'est bien dommage.

(plus d'avis sur PP)
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La fille du temps

La Fille du temps où comment un roman policier en apparence insignifiant se révèle plein de richesses.

Comme dans Fenêtre sur cour de Hitchcock, le héros, un policier convalescent cloué sur son lit, mène une enquête par amis interposés et avec le personnel soignant.

Ayant reçu des livres il est troublé par un portrait de Richard III, l'incarnation du mal chez Shakespeare. Se piquant de morphopsychologie il s'étonne de ne pas déceler un criminel dans ce visage et décide de faire des recherches historiques depuis son lit.



L'air de rien ce petit polar pose des questions d'historiographie : sur les témoignages du passé qui ne sont pas toujours sincères, sur les historiens qui ne sont pas exempts de parti pris, qui peuvent se contenter de répéter à l'infini des éléments non vérifiés. On apprend aussi à investiguer sur des faits vieux de cinq cents ans, à recouper les sources littéraires et à ne pas se fier à Shakespeare.

Voilà donc un divertissement de haut vol, intelligent et plein d'humour et qui, de plus, rétablit une vérité... mais méfions nous de ce que l'on trouve dans les livres.
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La fille du temps

Richard III (personnage historique) : le dernier roi d'Angleterre de la maison d'York, de 1483 à sa mort, en 1485. De courte durée fut son règne. La postérité garde de Richard l'image d'un tyran machiavélique et monstrueux, coupable d'infanticide, suite aux portraits dressés par les historiens de la période Tudor. William Shakespeare lui accorda l'une de ses premières tragédies.



L'une de mes matières préférées a toujours été l'Histoire. Je trouve cela passionnant à divers niveau. Apprendre à connaître ceux qui nous ont précédés, leurs mœurs et coutumes. De la dynastie romaine des douze Cesars au sacré de Napoléon Bonaparte en passant par la cour du Roi Soleil, le règne de ses hommes à la main de fer me subjuguent. Les transformations sociales et societales me fascinent.



Autant, l’Histoire de France n’a pas trop de secrets pour moi (au Trivial Pursuit tout du moins), autant j’ai de grosses lacunes en ce qui concerne nos voisins d’outre Manche. A l’exception peut être de Richard Cœur de Lion, par le prisme d’un célèbre prince des voleurs et de ses multiples adaptations. Ainsi, Richard III m’était totalement inconnu il y a encore quelque jours.



C’est sans compter sur la plume de Joséphine Tey, auteure écossaise de la première moitié du XXe siècle, qui en fait un coupable présumé à l’affaire non jugée, dans La fille du temps : « Immobilisé sur son lit d'hôpital, l'inspecteur Grant s'ennuie. Pour se distraire, il passe au crible de son œil criminologiquement très exercé des portraits de personnages historiques. Parmi eux, un visage lui inspire sympathie et déférence. Mais il s'avère être celui de l'épouvantable Richard III, roi d'Angleterre, parvenu au trône (voyez Shakespeare) grâce à l'assassinat de ses neveux, les enfants d'Edouard »



C'est sur un postulat singulier mais non sans charmes que l'intrigue est basée. Le portrait de Richard III reflète un homme hanté et d'une tristesse infinie. Si tel était le cas serait il réellement le bourreau qui a fait exécuté ses neveux pour accéder brièvement au trône d'Angleterre ? C'est depuis un lit d' Hôpital aux nurses affables et visiteurs curieux que l'enquête se déroulent. Comment être en mesure de réunir des faits et non des bruits de couloirs plus de six cents ans après les faits ? Comment appréhender l'Histoire et ses sources pour réhabiliter un Roi crapuleux, détesté de son peuple et ce depuis des siècles ?



Outre l'enquête particulière qui a capté toute mon attention, j'ai aimé la peinture de la bonne société anglaise, faite de thé et de temps pour soi, d'un je ne sais quoi de snobisme qui me fait tant aimé ce genre de roman légèrement suranné. C'est pour toutes ses raisons que La Fille du temps est un coup de cœur que je ne saurai que vous recommander.
Lien : https://lesjolismotsdeclem.c..
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La fille du temps

So charming ! J'ai adoré cette enquête so british !

L'inspecteur Grant s'ennuie au fond de son lit d'hôpital. Pour le distraire, une amie lui apporte des portraits à étudier (une occupation comme une autre), dont celui du... terrible Richard III, qui lui fait pourtant bon effet (et l'inspecteur ne se trompe jamais). Troublé, il décide de mener l'enquête sur ce roi si détesté, à grands renforts de livres (internet n'existe pas encore) et de télégrammes, pour trouver la vérité sur ce personnage.

Bien qu'écrit en 1951, ce court roman a conservé une fraîcheur et un pétillement indéniables : c'est léger, drôle, savoureux, intelligent : quel plaisir de lecture ! Josephine Tey parvient à nous entrainer dans les tourments de l'Histoire anglaise du XVème siècle, à travers les multiples récits contradictoires des différents historiens, sans que l'on s'ennuie un seul instant. Au contraire, l'intrigue est palpitante, et l'enjeu est important : il en va de l'honneur d'un homme, accusé notamment d'avoir fait assassiner ses deux jeunes neveux pour prendre le trône ! Est-il vraiment coupable ? Pourquoi tant de haine à son égard ? C'est ce que Grant va essayer de comprendre, sans bouger de son lit.

C'est une enquête passionnante, et pour le moins originale, qu'il serait dommage de rater, pour peu que l'on soit féru d'Histoire ET de littérature (le bonheur absolu).

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