AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julie Otsuka (925)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La ligne de nage

L’eau est limpide sous l’habitude d’une nage régulière. Le corps se meut échappant à la vie trépidante de l’extérieur, à l’hyper sollicitation, aux soucis. Le bruit, la pollution, les courses à faire, les enfants, un job sont portés par un esprit sain, un esprit sans fissure, des pensées ordonnées, des gestes sûrs. Mais le lieu se disloque fendu de toute part laissant à chacun une réalité à affronter.

Alice nageait. Des mètres et des mètres de glissade dans la ligne. Elle oubliait les brèches.

Métaphore de la vie, la piscine casse tel le cerveau d’Alice dont la fille, narratrice de ce superbe roman, raconte les failles. L’absence se dessine au-delà du corps assis dans le fauteuil d’une maison de retraite. Qui était Alice ? Le « vous » succède au « tu » mêlant les dommages d’une vie qui part sur la démence d’une atrophie du lobe frontal. Les proches s’épuisent, le cœur souffre.

Si j’ai mis quelques pages pour m’immerger dans ce roman surprise par les répétitions des faits autour de la piscine, j’ai vite été happée par la profondeur de ces mots passée sa première partie. En effet, divisé en deux volets bien distincts, il m’a fallu attendre le second passage pour mesurer la richesse du premier. D’une grande finesse et sans pathos, l’écrit relate peu à peu l’effacement de la mémoire, la vieillesse, la culpabilité des proches, la résignation, les souvenirs laissant une trace - la trace de celle qui fût.

Une lecture bouleversante et humaine.


Lien : https://aufildeslivresbloget..
Commenter  J’apprécie          270
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Elles pensaient se marier avec des hommes jeunes, aisés, respectueux. Elles quittaient leurs mères, leurs amies, leurs villages, leur misère pour une vie plus belle.

Elles n'ont eu que désillusion, sévices, viols, prostitution, quasi-esclavages.



Leur histoire est l'histoire de tant de femmes depuis la nuit des temps.



Ces femmes, jeunes filles Japonaises m'ont brisé le cœur. Après avoir dit adieu au Japon, après avoir subi pendant vingt, trente ans, le racisme et la misogynie aux États-Unis, on les a oubliées dans des camps de prisonniers pendant la guerre.



Ce texte écrit à la première personne du pluriel est terriblement bouleversant et révoltant. Il est court, mais on a presque envie d'en finir tant cette vie de misère est insoutenable.

Pourtant, avons-nous le droit de l'ignorer?


Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          271
Certaines n'avaient jamais vu la mer

J'ai abandonné cette courte lecture à mi parcours...

Ce livre raconte la trajectoire de femmes japonaises mariées au début du XXe siècle à des Américains qu'elles ne connaissent pas. Leur voyage est fait d'espoir et de désillusion.

L'histoire m'intéresse mais je suis un peu gênée par la manière assez impersonnelle de la raconter.
Commenter  J’apprécie          273
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Sujet original qui décrit le point de vue de la femme imigrée (dans ce cas du Japon) qui épouse un immigré installé depuis quelque temps (ici en Californie).

Les voix multiples font jaillir les ressentis des différentes situations, aux grands stades de la vie : voyage, arrivée, rencontre du futur époux, premières relations, vie conjugale, travail, enfants, vie sociale, avec ici le cas particulier de l'internement, car considérés comme ennemis de l'intérieur.

Cela nous permet peut-être de mieux nous intéresser à ce que peuvent ressentir les femmes qui se trouvent dans une situation analogue dans tous les pays du monde, à commencer par la France.

Beaucoup de finesse et d'élégance dans l'écriture, pudique, retenue.
Commenter  J’apprécie          271
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Certaines n'avaient jamais vu la mer est un titre que l'on voit un peu partout sur les blogs avec toujours d'excellentes critiques. Alors bien sur, j'ai eu envie de m'y plonger et au risque de me faire taper sur les doigts par d'autre j'en ressors extrêmement déçue.



Mais commençons par le positif et ce que j'ai apprécié c'est que cette période de l'Histoire on n'en parle très peu, pourtant elle a belle et bien existé. Alors que Julie Otsuka, l'évoque, je trouve ça remarquable.



Par contre, j'ai détesté le fameux "nous" qui est employé. Alors lors des premières pages, j'ai été très enthousiaste, c'était ma première lecture ou le nous était employé, ça donnait un peu de piment a cette lecture. Mais très vite, j'ai déchanté. Ce "nous" global donne une impression de masse, il est impossible donc de s'attacher a ces jeunes filles. Il y a aussi le choc des cultures, alors certes oui les différences entre les États-Unis et le Japon sont très grandes mais j'ai eu l'impression qu'on tombé très vite dans la caricature, dans les clichés. Dommage mais je crois que je suis passée a coté....
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          270
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Je ressors déçue de ce roman. Pourtant depuis sa sortie, j'attendais avec impatience de pouvoir le lire. Peut-être est-ce l'une des raisons de ma déception? ...



Ce qui a ému la plupart des lecteurs, à savoir le choix de la narration avec le "nous", le discours indirect ou indirect libre parfois : ces éléments m'ont laissé de glace ! Et pire, m'ont parfois impatientée. Il faut de tout pour faire un monde! ...



Le "nous" créé une impression de masse presque informe que l'auteur individualise avec des détails divergents. Pour moi, ces variations - sur un thème choisi dans chaque chapitre - m'ont fait l'effet d'un catalogue. Pas d'émotion ! Sorry !

Aucun personnage n'est récurrent, les noms arrivent de temps à autre ; cela évite des périphrases mais ça ne va pas plus loin.



Autant dire que sur la majorité du livre - pourtant très court - je n'ai eu d'autre but en tournant les pages que l'envie d'en finir et de passer à autre chose. Pourtant, le contraste dans le dernier chapitre a été plaisant à lire.

Cela ne me fera pas dire pour autant que je conseillerai cette lecture..
Commenter  J’apprécie          270
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Le court récit de Julie Otsuka (prix Femina étranger 2012) nous raconte le destin de ces jeunes japonaises, les "picture brides" mariées sur photos, qui débarquèrent à San Francisco au début du XXème siécle, espérant un avenir meilleur. Le pire les attend pour la plupart : maris plus vieux que sur les photos, souvent brutaux, la pauvreté, parfois la prostitution, le travail harassant dans les champs, le racisme et la grande déportation en 1941 (l’internement dans des camps des ressortissants japonais).



Julie Otsuka signe ici un roman bouleversant, saisissant de réalisme. En ne désignant aucun personnage principal elle donne un caractère polyphonique et universel à son récit. C’est avec beaucoup de sensibilité et de poésie qu’elle lève le voile sur cette partie de l’Histoire américaine, méconnue et taboue. Un roman fort qui répare l’injustice faite à ces femmes dont l’Amérique semble avoir oublié l’existence.

Commenter  J’apprécie          270
Quand l'empereur était un dieu

Californie, décembre 1941. Nous sommes en pleine guerre mondiale. Le 7 décembre 1941, les États-Unis sont touchés par l'attaque japonaise de Pearl Harbor, une base navale américaine du Pacifique. Le pays entre alors en guerre. Au lendemain de ces événements, un homme sans histoire, vivant tranquillement avec sa famille à Berkeley, est embarqué par la police pour un interrogatoire. Il part menotté, sous les yeux de sa femme et de ses enfants, en chaussons et en robe de chambre. Cet homme est japonais. Il vit aux États-Unis depuis une quinzaine d'années comme des milliers d'autres familles. Mais, en quelques jours, ce sont des familles entières qui sont contraintes de tout quitter, de se faire enregistrer et de se rendre en gare. Elles sont alors déportées dans un camp de l’Utah, en plein désert.



Dans ce livre, Julie Otsuka parle d'un fait historique réel, celui de l'internement forcé de milliers d'Américains d'origine japonaise dans plusieurs camps des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Ces hommes, ces femmes et leurs enfants sont ainsi devenus les ennemis de l'État. 



Entre résilience et espoir de retrouver une vie normale, on suit cette famille durant les différentes étapes de ce bouleversement.



L’autrice à diviser son roman en plusieurs parties. Il y a l'avant Pearl Harbor, le lendemain, et l’après-guerre.



On suit l'arrestation d'un père, le questionnement des enfants nés aux États-Unis qui n’en comprennent pas les raisons, la suspicion, puis le départ.



Puis, il y a le voyage jusque dans le désert, l'internement et la survie. Il y a l'attente, l'obéissance, le changement de vie et la reconstruction durant l’après-guerre.



Il s'agit d'un roman empreint d'espoir qui parle d'un événement historique marquant dans un texte touchant, avec respect et sans jugement.



 Un très beau livre.



Commenter  J’apprécie          260
La ligne de nage

Lauréate du Femina étranger il y a dix ans avec Certaines n’avaient jamais vu la mer, la romancière américaine d'origine japonaise Julie Otsuka renoue avec un style qui n’appartient qu’à elle : une succession de petites phrases très courtes, une succession de personnages, en l’occurrence dans la première partie, les personnes qui fréquentent une piscine en sous-sol.



L’autrice arrive alors à brosser une petite communauté, des nageurs aux maîtres-nageurs, des experts aux agents administratifs.



Puis dans sa seconde partie, "La ligne de nage" vire au texte poignant sur la fin de vie d'une vieille dame atteinte de démence.



La ligne de nage explore la fin de vie et la perte de mémoire dans un roman mélancolique mais assez léger en même temps qui nous plonge dans des fissures à différentes dimensions.

Car les fissures au fond de la piscine font écho à celle s la tête d'une vieille dame.

Alice, qui nage dans cette piscine depuis de nombreuses années, semble avoir l’esprit dans le même état que le fond de la piscine. On notera que dans cette deuxième partie, le nous laisse place au tu. Le tu est celui de la fille d’Alice, la narratrice, mais qui a besoin du tu pour regarder ce qui se passe mais ne pas s’y perdre.



Car Alice a quitté la piscine pour un établissement spécialisé dans la gestion des maladies neurologiques.



Le texte, empreint de mélancolie, explore cet espace hors du temps qu'est la fin de vie quand la mémoire s'échappe, et les difficiles relations entre une mère et sa fille



Un roman aussi pudique que très touchant!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          260
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un livre qui m'a réellement plu. Tant pour l'histoire que pour le style qui je le conçoit peut être un peu déroutant.



Ces jeunes femmes japonaises, heureuses de quitter leur île pour vivre le rêve américain. Elles y croient à leur beaux maris et à leurs belles situations. Mais, à peine descendues du bateau, la réalité les rattrape. Leurs fiancés ne seront ni riches, ni beaux. Certains seront gentils, d'autres violents. Toutes resteront dignes et subiront leur sort.



Un roman bouleversant avec des personnages anonymes auxquels on s'attache. Oui, ici, c'est au groupe qu'on s'attache. Et sur ce point, Certaines n'avaient jamais vu la mer, est à ce jour, le seul roman qui m'a fait cet effet.
Commenter  J’apprécie          260
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Triste sort que celui de ces femmes, mais je ne parviens pas à n'y voir que la responsabilité du destin. Drôle d'écriture que d'amonceler ainsi les je et les nous, parfois déroutante, souvent asphyxiante.



Je me suis sentie engloutie par ces centaines de voix féminines, parfois engluée dans leurs destins. Dans les quarante premières pages j'ai senti monter un moi une grande colère... envers elles. Pour leur manque de combativité. Pour leur résistance passive. Pour leur renoncement à vivre leur propre vie, préférant être des automates. Peut-être est-ce tout ce qui ressort d'une vie une fois disséquée ainsi ? Je ne pense pas...Enfin, j’espère que non... Je n'en ressort pas indemne, et je pense que là est le but premier de ce livre.



Commenter  J’apprécie          260
Certaines n'avaient jamais vu la mer

"Sur le bateau, nous étions presque toutes vierges."



Encore une belle découverte littéraire avec ce deuxième roman de la talentueuse Julie Otsuka. Après Quand l'empereur était un dieu, consacré à une famille japonaise internée pendant la Seconde Guerre mondiale, Julie Otsuka s'intéresse ici plus largement à l'immigration japonaise aux Etats-Unis pendant la première moitié du XXe siècle. Elle en dresse un portrait fin, mi-fresque mi-tableau, toujours dans son style d'épure et d'efficacité.



"Qu'allions-nous devenir, nous demandions-nous, dans un pays aussi différent ?"



Otsuka suit le fil des femmes, qui de jeunes filles mariées par contrat et arrivées très jeunes, deviennent ensuite mères puis grands-mères. Originalité de la narration : il est écrit à la première personne du pluriel (sauf le dernier chapitre ... et pour cause) où le moi se dilue, Certaines n'avaient jamais vu la mer met en résonance les expériences individuelles et collectives avec une maîtrise subtile. Ce "nous" réunit des filles d'horizon très différents dans un destin finalement commun et un unisson presque parfait, esquissant au fil des chapitres un portrait polyphonique au féminin pluriel, empreint d'une mélancolie profonde.



"Sur le bateau, nous ne pouvions imaginer qu'en voyant notre mari pour la première fois, nous n'aurions aucune idée de qui il était. Que ces hommes massés aux casquettes en tricot, aux manteaux noirs miteux qui nous attendaient sur le quai, ne ressemblaient en rien aux beaux jeunes gens des photographies. Que les portraits envoyés dans les enveloppes dataient de vingt ans. Que les lettres qu'ils nous avaient adressées avaient été rédigées par d'autres, des professionnels à la belle écriture dont le métier consistait à raconter des mensonges pour ravir le cœur. Qu'en entendant l'appel de nos noms, depuis le quai, l'une d'entre nous se couvrirait les yeux en se détournant - je veux rentrer chez moi - mais que les autres baisseraient la tête, lisseraient leur kimono, et franchiraient la passerelle pour débarquer dans le jour encore tiède. Nous voilà en Amérique, nous dirions-nous, il n'y a pas à s'inquiéter. Et nous aurions tort."



Le roman est organisé autour de pôles thématiques qui déroulent un fil chronologique. "Bienvenues, mesdemoiselles japonaises !" résonne aussi cyniquement que la déception de ces jeunes filles est grande - le rêve américain avait en effet bien dissimulé son lot de désillusions, tout comme "La première nuit". "Les Blancs" renvoient au quasi-esclavage auquel ces jeunes femmes se trouvent réduites et au racisme ambiant. "Naissances" puis "Les enfants" sont l'occasion de très belles pages sur la maternité ("nous avons accouché"). Les trois derniers chapitres , "Traîtres", "Dernier jour" et "Disparition" reprennent les thématiques du premier roman, mais d'une manière totalement renouvelée. Tour à tour révolté, indigné, attaché, le lecteur est envoûté par cette voix originale de la littérature états-unienne.



"Tout ce que nous savons c'est que les Japonais sont là-bas quelque part, dans tel ou tel lien, et que nous ne les reverrons sans doute jamais plus en ce bas monde."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          260
Certaines n'avaient jamais vu la mer

« Sur le bateau, nous étions dans l’ensemble des jeunes filles accomplies, persuadées que nous ferions de bonnes épouses. Nous savions coudre et cuisiner. Servir le thé, disposer des fleurs et rester assise sans bouger sur nos grands pieds pendant des heures en ne disant absolument rien d’important ».



Ces jeunes filles sont japonaises. Le bateau a quitté le pays du soleil levant pour traverser l’océan pacifique et se rendre à San Francisco. Là-bas les attendent des maris qu’elles n’ont vu qu’en photo. En ce début de XXème siècle, elles n’ont pas d’autre choix que d’abandonner leur famille et la misère pour espérer une vie meilleure.



« Sur le bateau nous ne pouvions imaginer qu’en voyant notre mari pour la première fois, nous n’aurions aucun idée de qui il était. Que ces hommes massés aux casquettes en tricot, aux manteaux noirs miteux, qui nous attendaient sur le quai, ne ressemblaient en rien aux beaux jeunes gens des photographies. Que les portraits envoyés dans les enveloppes dataient de vingt ans. Que les lettres qu’ils nous avaient adressées avaient été rédigées par d’autres, des professionnels à la belle écriture dont le métier consistait à raconter des mensonges pour ravir le cœur. [...] Nous voila en Amérique, nous dirions-nous, il n’y a pas à s’inquiéter. Et nous aurions tort. »



Quand vient la première nuit, chacune doit subir les assauts de son inconnu de mari. Difficile de parler d’une nuit de noces. Appelons plutôt cela un viol... Puis commence la dure vie de l’expatriée. Les japonais n’ont droit qu’aux corvées. Les exilées vont travailler dans les champs pour une bouchée de pain. Plus tard, quelques unes seront employées comme femme de ménage chez de riches blancs. Entre temps, beaucoup auront eu des enfants qui, en grandissant, renieront leurs origines, ne parleront plus la langue et auront honte de leurs parents. Enfin, ce sera la guerre. Pearl Harbour. L’ère du soupçon, la crainte de voir en chaque japonais un espion à la solde d’Hirohito. L’Amérique finira par les interner dans des camps disséminés dans différents États...



Julie Otsuka raconte l’histoire de ces femmes. Une douleur sourde, une violence insoutenable. Optant pour un mode narratif pluriel, elle créé une voix collective disant : « nous tous, témoins de l’horreur commune ». Cette entité qui s’exprime est une incantation, un chant, une prière chuchotée proche de l’élégie. Le « nous » rassemble des milliers de femmes aux destins similaires. De ce chœur sacré s’élève une triste mélopée. Pourtant, et c’est là que réside le talent de l’auteur, l’écriture, exempte de toute sensiblerie, reste délicate et sans complaisance. Le style épuré donne davantage de puissance au témoignage de cette entité collective. Un roman impressionnant qui vous sonne et vous laisse groggy comme un uppercut à la pointe du menton.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          260
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Challenge plumes féminines 2023 – n°32



J’ai ce roman dans ma pal ebook depuis des années. Je ne suis pas forcément friande de ce genre de lecture mais de temps en temps, je sors de ma zone de confort.



Sacré roman dont le style est épuré à l’extrême avec une infinité de répétition commençant par « nous ». Ce « nous » concerne des jeunes femmes japonaises (entre 11 et 37 ans) vendues par leur famille par le biais de marieuses à des hommes japonais immigrés aux USA. Nous les suivrons ainsi durant leur voyage, les premières heures en Amérique, leurs vies d’épouses, de mères… On découvrira également la vie de leurs enfants qui s’acclimateront mieux qu’elles au pays et aux coutumes américaines… Un court roman sur l’immigration japonaise au début du 20ème siècle et en même temps, un cours d’Histoire sans en avoir l’air avec les anecdotes de ces milliers de japonaises arrachées à leur pays natal. Une question reste néanmoins en suspens à la fin de ce roman : que sont devenus ces milliers de japonais déportés ? (et pour quelle raison?). Étrange histoire dont le style n’est pas toujours agréable car trop redondant mais en même temps, une sacrée leçon d’Histoire sur un peuple hors norme, immigré dans un pays inconnu et à qui on a tout volé jusqu’à leurs noms. Pourquoi ? Par vengeance ? Par jalousie ? Ou simplement parce qu’ils étaient différents ?



Comme vous l’aurez compris, malgré un début un peu long et répétitif, ce roman a été une excellente lecture sur un pan de notre Histoire méconnue des livres d’histoire. Je vous conseille donc très fortement de découvrir ce court roman si vous êtes amateurs de l’histoire japonaise et son immigration passée. En tout cas, c’est un roman qui fait réfléchir sur nos actes en tant qu’humains sur cette planète.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          250
La ligne de nage

Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment aimé ce roman curieux par le fond et par la forme. Il me laisse en tous cas une impression étrange et obsédante.

La première partie, non dénuée d’humour, nous immerge dans le grand bain d’une piscine où des habitués se retrouvent pour enchaîner les longueurs dans la ligne de nage correspondant à leurs niveaux.

Tout va pour le mieux, jusqu’à l’apparition d’une fissure au fond de la piscine. Chacun y va de son avis, certains sont inquiets et redoutent le pire, d’autres préfèrent en plaisanter. Mais, force est de constater que jour après jour la fissure s’agrandit.

Brusquement, Julie Otsuka change de braquet, oublie la piscine, pour s’ intéresser à Alice, une dame âgée qui nage depuis des années et dont la mémoire s’effiloche peu à peu. Les failles du cerveau d’Alice ne sont pas sans rappeler la faille aperçue au fond de la piscine.

La dernière partie du roman est glaçante dans la description de la maladie et dans la vie en Ehpad.

En changeant de pronoms personnels au fil des chapitres : nous, elle, tu, Julie O tsuka donne du nerf à son récit.

Ce roman propose une histoire triste qui commence dans le bonheur de nager et qui finit dans la tragédie de la désagrégation.

J’en ressors avec un avis mitigé, vous l’aurez compris, cependant Alice et les autres personnages refusent de sortir de ma tête.

Et finalement, n’est-ce pas le propre d’un bon roman de rester en mémoire du lecteur ?









Commenter  J’apprécie          250
Certaines n'avaient jamais vu la mer

C'est l'histoire d'un mouvement migratoire féminin au début du XXe siècle. de toutes jeunes japonaises se retrouvent sur un bateau traversant l'Océan pacifique pour être mariées à un Américain d'origine japonaise.

C'est l'histoire d'un départ tronqué, d'une arrivée décevante, d'une suite plus ou moins chaotique, d'une fin inévitablement commune.

C'est un témoignage raconté à la première personne du pluriel pour énumérer la diversité des parcours. Une seule voix pour cette multitude de femmes. Une histoire commune intensifiée par la singularité de chaque parcours.



La façon collective dont l'auteur a traité ce sujet est vraiment appréciable si, comme moi, vous n'avez encore jamais croisé ce petit pan d'histoire.
Commenter  J’apprécie          253
Certaines n'avaient jamais vu la mer

J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et je dois dire que j'ai été un peu déçue. Certes le thème m'a intéressée et ce récit des Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XX eme siècle pour épouser aux USA un homme qu'elles n'ont pas choisi est bouleversant .

Toutefois cette écriture à la mode d'un chœur antique m'a un peu déstabilisée et j'ai regretté ce côté "universaliste" . Certes on compatit au sort de ces femmes exploitées et bafouées et qui se retrouvent à trimer dur dans les champs de Californie mais j'aurais aimé aussi suivre plus particulièrement l'histoire de l'une d'entre elles..

En tout cas ce livre a une valeur de témoignage historique sur un sujet mal connu.
Commenter  J’apprécie          250
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Livre encensé par la critique, livre plébiscité par les lecteurs (encore que j’ai lu ici ou là quelques réfractaires), livre couronné par le Prix Fémina…..Livre dont le sujet m’intéressait fortement, et donc qu’il m’importait de lire rapidement. J’ai fait la rencontre de l’auteur avec son premier roman, Quand l’empereur était un dieu…. Et le rêve s’écroule, la première rencontre se passe mal, j’ai nettement moins envie de lire le second ; seulement voilà, il est sélectionné pour le prix des lectrices Elle !! Il faut bien que j’y retourne.

Les retrouvailles ne se passent pas bien, pas bien du tout même. Aussi bien écrit soit-il, ce livre, court heureusement, est d’un ennui mortel, et surtout, comme le premier n’a rien d’émouvant pour moi.

Ce nous présent à chaque coin de phrase finit par devenir obsédant, lourd, épuisant. Qui est ce nous ? Elle, elles ? Pourquoi se cacher derrière un nous ? Pourquoi tant d’impersonnalité, tant de neutralité ?

Dommage que le style de l’auteur ne me convienne pas du tout ; son sujet aurait pu tant me toucher, mais cette narration sans implication , sans dialogue m’a laissée dans une profonde indifférence, et surtout définitivement dissuadée de revenir un jour vers Julie Otzuka.




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          254
Certaines n'avaient jamais vu la mer

L'histoire en elle-même est suffisamment intéressante pour captiver le lecteur, surtout après le premier livre de l'auteur sur un sujet semblable, "Quand l'Empereur était un Dieu" , mais son style incantatoire, sorte de mélopée, donne une aura universelle à cette histoire.

En effet ce n'est pas une héroïne mais des centaines de femmes qui vont avoir les mêmes espoirs, les mêmes peurs, les mêmes douleurs, le même désespoir, et le destin semble avoir maudit toute cette génération de jeunes Japonaises ayant quitté leur pays pour des chimères.

Un livre étonnant à découvrir.
Commenter  J’apprécie          240
Certaines n'avaient jamais vu la mer

Alors que je comprends parfaitement ce choix de narration, car la culturelle asiatique est très éloignée de la nôtre: ils ont une philosophie de communauté, de groupe, ne se voient jamais en individualité, ont une trop grande pudeur des sentiments….Je pense donc que cette volonté de raconter avec le « Nous » était une excellente idée….



Oui, mais voilà, ça a coincé de mon côté, car du coup, je ne pouvais pas me laisser embarquer dans une énumération de faits, alignés comme ça les uns à la suite des autres sans transition bien que cela soit intéressant….Il m’a manqué la Passion….J’aurai préféré 1000 voix dans ce récit, plutôt qu’une seule leur donnant trop peu de force…..Elles ont souffert ses pauvres filles, et j’aurai aimé avoir le cœur au bord des lèvres de voir leur douleur, et ce choix de narration ne nous permet presque aucune compassion, très peu de ressentis….



Bien que je comprenne l’intelligence de l’auteure dans son intention, je suis déçue par cette lecture car il m’a manqué l’émotion….


Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          244




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julie Otsuka Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
133 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur

{* *}