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Critiques de Julie Otsuka (925)
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

J'ai eu du mal à venir à bout de ce court roman tant il est dense, tant la longue juxtaposition d'expériences entêtantes m'a etourdie. J'ai eu besoin de faire des pauses pour assimiler toutes ces émotions, et ces faits que je découvrais.

Certaines n'avaient jamais vu la mer s'inspire en effet des événements historiques, avec la venue de femmes japonaises aux États-Unis pour épouser des hommes qu'elles n'avaient jamais rencontré auparavant. Elles servent de main d'oeuvre docile et bon marché et en même temps de parfaites femmes d'intérieur et mères de famille.



Le style emprunt d'une émotion constante peut s'avérer déroutant au début. Pour ce témoignage très intime, pas de "je". Pour ces faits historiques, pas de "elles". Un "nous" omniprésent dit une chose puis son contraire, au grès des fortunes diverses de ces femmes, et met en valeur leur similitude, leur expérience commune, et la force de la condition humaine qui les réunit dans cette expérience si particulière.



Je ne sors pas indemne de cette lecture, abasourdie de n'avoir jamais entendu parler de ce fragment de l'histoire, et me sentant un peu la soeur de toutes ces femmes.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

C'est une période sombre de l'histoire américaine que relate Julie Otsuka dans Certaines n'avaient jamais vu la mer, celle de l'immigration japonaise du début du 20e siècle en Californie. Engagés comme jardiniers, travailleurs agricoles, bonnes et hommes à tout faire, les japonais et leurs épouses constituent une main-d'oeuvre bon marché et obéissante. Jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor durant la Seconde Guerre mondiale, où ils seront tout à coup considérés comme de possibles espions par le gouvernement américain, des agents secrets dormants qui se mêlent à la population locale pour mieux trahir leur pays d'adoption. Rumeurs, calomnies et suspicions sont le lot quotidien des familles ostracisées; l'État en viendra à ordonner leur enfermement préventif dans des camps jusqu'à la fin de la guerre. Dans un style narratif original utilisant le « nous », Julie Otsuka m'a fait découvrir la précarité de la vie des travailleurs émigrés aux États-Unis à cette époque, laquelle n'a probablement pas tant changée aujourd'hui.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un petit roman poignant, témoignage anonyme de femmes japonaise qui ont abandonné leur famille, leur pays pour venir aux Etats-unis épouser un inconnu sur la foi d'un portrait et d'une lettre. C'est un pan de l'histoire que je connaissais peu. L'écriture de Julie Otsuka sonne très juste, elle traduit avec beaucoup d'émotion les sentiments de ces femmes déracinées, l'immense solitude, l'incompréhension de ce nouveau pays si différent du Japon natal. Puis leur quotidien, les naissance des enfants, leur travail, les relations avec les blancs. Puis la guerre, le harcelement, l'accusation, la peur, la fuite..



Tout le texte est écrit sur le même modèle que le titre "certaine n'avaient jamais vu la mer", cela peut paraître impersonnel au premier abord mais il n'en est rien. Chaque ligne est chargée d'émotion. Chaque témoignage est poignant. UIn roman puissant et juste à mettre entre toutes les mains.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Cela commence comme un journal intime qui a cela de particulier qu'ici, c'est le "nous" qui est employé et non le "je". On suit ces mesdemoiselles japonaises en route pour les Amériques, pleines d'espoir et de rêve de jours meilleurs. La réalité est tout autre. C'est une vie difficile, de travail acharné, d'exclusion. Elles vont rester des étrangères et voir leur culture reniée jusque par leurs propres enfants. La multitude des situations présentées côtoie un style très fluide et simple.



Une très belle découverte que ce petit roman qui retrace un pan de l'histoire des Etats Unis méconnue du grand public. Plus qu' aux personnages qu'on ne connaît ni ne reconnaît vraiment au fil des pages, on s'attache à ces us et coutumes qui font de la culture japonaise, un dépaysement total et délicat. Un choc des cultures en somme mais tout en douceur et en tristesse. Empathie mélancolique pour ces femmes poissons qui essaient d'apprendre à voler mais à qui on ne laisse pas pousser des ailes.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Nous, nous, nous, nous, nous moue, moult, nous, nous, nous…

La marée noue le nous, nous nous, le ressac dénoue le nous, nous nous…

Impossible d’entendre autre chose.

Je m’étais fait une joie profonde de me plonger dans les remous de ces histoires. Dans le noir, au clair de lampe, j’ouvris ces pages, attendant la claque, le cœur au bord de l’abime… Abime mes heures, nous, nous, nous, nouveau, à nous(veau)… nous nous…

Et voilà le premier chapitre, un deuxième j’attends l’œil ému, triste que cela ne vienne pas. Que je ne vois pas venir le gros temps. Le vent de travers. Le troisième. Encore dans l’attente… un quatrième, je comprends que j’ai raté le coche.

L’idée polyphonique est séduisante, le « nous » impersonnel beaucoup moins…

Question de caractère ? Au vu des critiques belles à vous donner envie de le dévorer, je me suis senti déçu ne n’avoir pas ressenti le plaisir que mes amis de Babelio avaient eu à le lire.

Déçu. Ces pages ne sont pas pour moi…

Parfois on ne rencontre pas l’œuvre. On passe à côté. On ne peut pas aimer tous les livres.

Nous nous nous nous entendais-je encore après avoir refermé la dernière page.

Je n’ai pas vu la mer, je reste amer…

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Pendant l’entre-deux guerres, fuyant une vie de misère assurée, elles étaient parties pour l’Amérique confiantes et pleines d’espoir, assurées d’y trouver le mari beau et riche qui leur avait écrit et avait payé leur traversée, à elles qui n’auraient jamais pu trouver un mari au Japon…

C’est l’histoire poignante de ces femmes que nous conte Julie Otsuka dans un « nous » qui martèle la force de ces destins. Sous la forme singulière du « nous » collectif, elle parvient à faire ressentir des centaines de destins personnels tout en racontant une histoire collective, une multitude de trajectoires singulières qu’elle embrasse ainsi en même temps, la voix de centaines de jeunes femmes japonaises débarquées aux Etats-Unis au début du XXe siècle, mariées sur photo à des hommes japonais déjà installés outre-mer et dont elles vont partager, ¬souvent pour le reste de leur vie, la couche et le sort peu enviable d’ouvriers agricoles, de mains-d’œuvre à bon marché. Elles accompagneront aussi, plus tard, leurs maris et leurs enfants dans les camps d’internement où, durant la Seconde Guerre mondiale, les Américains déporteront les Japonais installés sur leur sol.

L’impression collective qui ressort de ces japonaises au destin tragique est la volonté inébranlable de s’intégrer dans ce pays, de faire une nouvelle vie de l’autre coté du Pacifique, loin de leur famille et de leur pays, avec douceur et détermination, avec discrétion et courage. Las, ce destin sera brisé par la deuxième guerre mondiale, anéantissant leurs efforts d’intégration et les dures années de labeur aux cotés de ce mari qui n’était pas celui dont elles rêvaient.

J’ai trouvé le premier chapitre de ce petit roman d’une force incroyable ; si la forme peut finir par lasser en présentant une énumération infinie de destins, il en reste néanmoins un récit implacable, dont la puissance permet de se souvenir, de faire mémoire de ces destinées tragiques anéanties par la guerre et l’ostracisme.



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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Tout est dit dans la quatrième de couverture : "Ces Japonaises on tout abandonné au début du 20 ème siècle pour épouser aux Etats-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Coeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.



D'une écriture incantatoire, Julie Otsuka redonne chair à ces héroïnes anonymes dans une mosaïque de la mémoire éblouissante."



Ce texte me fait plus penser à un récit qu'à un roman car il est la compilation de témoignages et d'écrits historiques, la "petite histoire" celle de l'immigration de ces femmes plus où moins vendues par leurs parents à des compatriotes installés aux Etats-Unis depuis plusieurs années. Un marché de dupes le plus souvent, réalisé par l'entremise d'agences matrimoniales peu scrupuleuses. Le déracinement, l'adaptation difficile et la vie qui l'est aussi.

Beaucoup de tristesse tout au long des chapitres. Un livre très dur qui engendre la mélancolie.

Cependant, malgré toute cette noirceur, j'ai beaucoup apprécié cette oeuvre qui a largement mérité en 2012 son prix fémina étranger.

Belle rencontre avec un auteur.

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La ligne de nage

Voici mon retour de lecture sur La ligne de nage de Julie Otsuka.

Nageurs et nageuses de cette piscine que tous appellent "là en bas" (car elle est en sous-sol) ne se connaissent qu'à travers leurs routines et petites manies, et les longueurs, encore, encore. Ils y viennent à heure fixe pour se libérer des fardeaux de "là-haut".

Alice, tout spécialement, trouve un grand réconfort dans sa ligne de nage.

Et puis un jour, une fissure apparaît au fond, dans le grand bain, en préfigurant d'autres, celles de son cerveau.

Pour elle, l'inéluctable fermeture résonne comme un clap de fin..

La ligne de nage est un roman sur lequel mon avis est assez mitigé.

J'ai eu du mal à rentrer dedans, avec le premier chapitre intitulé La piscine en sous-sol. Avec humour, l'autrice nous présente cette piscine et les personnes qui y nagent. On découvre notamment Alice, atteinte de la maladie d'Alzheimer.

J'ai trouvé le début un peu.. long et répétitif. Je me suis un peu ennuyée.

Le second chapitre, intitulé La fissure, nous raconte comment ils se sont rendus compte de sa présence. Là encore c'est humoristique mais toujours un peu répétitif. J'ai lâché mon livre à plusieurs reprises, alors que ce roman me tentait énormément.

A partir du troisième chapitre, nous découvrons réellement Alice, sa maladie qui évolue..

Il y a de plus en plus de fissures dans la piscine.. comme les fissures dans la cerveau d'Alice.. J'ai aimé ce parallèle fait entre les deux, c'est bien trouvé et touchant.

Il y a des répétitions mais à partir de là cela m'a moins dérangé car j'ai réellement réussi à rentrer dans ma lecture en suivant Alice et son évolution.

La maladie est bien traitée, avec beaucoup de pudeur et c'est criant de vérité. On s'en rend bien compte quand un proche a vécu ça.. Les souvenirs remontent..

Ce livre aborde la vieillesse, la maladie, les nageurs aussi ;)

Même si je n'ai trop aimé les débuts, je dois avouer que je ne regrette pas du tout d'avoir persisté à lire ce roman.

J'ai été extrêmement touché par le tout dernier paragraphe, à la fois triste et positif, qui m'a fait monter les larmes aux yeux.

Même si je ne suis pas certaine de garder un grand souvenir de la totalité de La ligne de nage je vous le recommande malgré tout.

Ma note : 3.5 étoiles.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (13/15)



Prix Fémina Étranger 2012



Un roman à la construction originale qui s'inspire du destin de ces Japonaises qui ont migré aux États-Unis au début du XXième siècle et qui ont vu leur rêve américain se transformer en cauchemar.

Une longue litanie avec le "nous" comme sujet pour réunir en un seul écho toutes les voix de ces jeunes filles qui ont accepté de venir rejoindre et épouser un de leur compatriote déjà installé sur le nouveau continent, séduites par les promesses d'une photo et d'une lettre. Les pires déconvenues seront au rendez-vous. Devenues souvent l'esclave d'un mari rustre et brutal, malgré la barrière du langage et le racisme dont elles souffriront, malgré une dure vie de labeur dans les champs, dans les blanchisseries, les gargotes, au service des Blancs dans leurs belles maisons ou parfois même condamnées à se prostituer, ces femmes discrètes et dignes s'adapteront, survivront et verront leurs enfants s'américaniser en reniant leurs origines. Puis viendra le spectre de la guerre et la menace de déportation...



J'ai beaucoup aimé cette complainte qui s'achève dans un silence douloureux, même si la succession de toutes ces phrases qui narrent les destins divers mais similaires dans la tragédie, peut sembler rébarbative vers la fin. Heureusement le livre est court et se termine par un chapitre coup de poing qui fait prendre conscience au lecteur de ce pan de l'Histoire plutôt méconnu. Le narrateur change et ce sont les Blancs qui prennent la parole pour constater la disparition de tous ces citoyens d'origine japonaise dont ils ne faisaient pas grand cas au quotidien... mais la vie continuera sans eux.

Encore un prix mérité et un 17/20.





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Quand l'empereur était un dieu

Lors de la Seconde Guerre mondiale, aux États-Unis, après l'attaque de Pearl Harbour, tous les habitants d'origine japonaise sont considérés comme ennemis. Des avis sont placardés dans les rues mentionnant la date de déplacement de ceux qui sont devenus indésirables.

J'ai suivi la vie d'une famille de Berkeley, une parmi tant d'autres, toutes déportées dans le désert du Nevada pour leur crime d'être d'origine japonaise ; de sinistres baraquements, la promiscuité, les files pour le réfectoire, l'eau, les latrines ..., jusqu'au jour où, la guerre finie, ils peuvent rentrer chez eux.

Pour ce premier roman, Julie Otsuka s'est inspirée de la vie de ses grands-parents. Si la qualité d'écriture que l'auteure a atteint dans son second roman n'est pas encore atteinte, Quand l'empereur était un dieu est une lecture intéressante !
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Il y a déjà tellement de critiques sur ce livre que j'ai hésité à ajouter encore mon commentaire. A mes yeux, ce roman n'est pas passé inaperçu car il présente deux intérêts principaux. D'abord il nous apprend que, entre deux guerres, de nombreuses jeunes Japonaises poussées par la misère avaient émigré aux Etats-Unis en espérant y trouver un "beau parti", parmi les travailleurs japonais déjà installés dans le pays. Inutile de préciser que, en réalité, ces futurs maris n'avaient évidemment pas le profil d'un prince charmant et que les conditions de vie et de travail étaient particulièrement dures pour ces immigré(e)s, dont on n'attendait qu'une chose: une parfaite docilité. Cet épisode (presque inconnu en France) finira très mal en 1941, quand le Japon et les Etats-Unis seront en guerre l'un contre l'autre.

L'autre particularité encore plus remarquable du roman, c'est son écriture: délibérément, l'auteur donne une dimension collective à cette saga. Aucune de ces femmes ne se détache, n'a une existence autonome et se trouve en situation de porte-parole de l'ensemble de leurs compatriotes. Le « nous » est préféré au « je », c'est systématique. Ce choix est sans doute lié à l'habitude japonaise consistant, pour les individus, à se fondre dans le groupe. Le procédé donne à ce livre un ton unique, qui a été souligné par d'autres que moi. Pour être sincère, cette forme de narration a fini par me sembler un peu lassante. Mais ma critique n'affecte pas le jugement positif que je porte sur ce récit instructif et original.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Voici un beau témoignage d'un épisode historique, dont je n'avais aucune connaissance, celui de l'émigration de dizaines de Japonaises pour convoler en justes noces avec des Japonais travaillant aux États Unis : un mariage par procuration avec un inconnu.



Le beau conte de fées ne se réalisera pas car dès le début il y a eu tromperie. Les photos des princes charmants ne correspondent pas à la réalité. Première déception, suivie de biens d'autres : couple mal assorti, travail d'esclave, difficulté de communication et d'intégration, humiliation, misère et après l'attaque de Pearl Harbor internement dans des camps et... l'oubli.



Le déroulé de l'histoire est en fait une liste des étapes vécues ou plutôt subies par ces Japonaises : arrivée, nuit de noces, enfant, etc. Tous les témoignages de ces femmes sont regroupées sous le vocable "nous" et le récit devient une histoire plurielle, sans particularité, sans attachement aucun à un quelconque individu et presque sans empathie. C'est dommage car j'aurais préféré m'attacher à certaines personnalités, plutôt que d'avoir l'impression de lire un menu avec ses notes salées, sucrées.

Néanmoins, je peux comprendre le procédé d'écriture de l'auteure : celui de nous démontrer que ces femmes n'ont jamais existé en tant que personne et donc utiliser ce "nous" permet de les faire revivre à travers notre regard surtout s'il est féminin.



Conclusion : un très bon sujet mais un procédé d'écriture un peu lassant.





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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka s'inspire de l'arrivée en nombre de jeunes femmes nippones sur le sol américain venant épouser des hommes d'ascendance japonaise. Elle utilise le "nous" pour exposer la situation dramatique et l'infortune de ces jeunes femmes qui après avoir idéalisé leur nouvelle vie vont se sentir grugées et trompées: le travail est intense et pénible, la pauvreté, la faim, le rejet des autochtones est leur quotidien; la désillusion est totale et mènera certaines au suicide.



Le choix narratif est intéressant car l'utilisation du "nous" ,en englobant le sort de toutes ces femmes, fait l'effet d'une sorte de psalmodie énumérative des différentes expériences américaines, un chant douloureux et discret. Mais j'ai ressenti aussi, parfois, l'envie que l'auteure abandonne la première personne du pluriel pour suivre au plus près l'une ou l'autre de ses héroïnes, pour se glisser dans le sillage de leur kimono et partager le rituel du thé avant de recueillir leurs confidences.



Une complainte envoûtante qui tire de l'oubli le sort tragique de ces japonaises.
Lien : http://bevanhalennebzh.over-..
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La ligne de nage

Un petit livre déroutant tant sur la forme que sur le sujet. Dans la première partie de La ligne de nage, Julie Otsuka décrit les habitués d'une piscine en sous-sol. Des personnes qui se connaissent de vue, ne se parlent pas, ne se fréquentent pas en dehors de cet espace. L'apparition de minuscules fissures va amener les nageurs à se parler et à faire connaissance.

Parmi les nageurs, Alice, une vieille dame qui a des fissures dans la tête, et qui - dans la deuxième partie, doit être internée dans une maison de retraite. Sa fille s'occupe d'elle alors que les deux fils vivent dans une autre partie des Etats-Unis.

Après avoir lu Je ne suis pas sortie de la nuit d'Annie Ernaux, qui abordait également le grand âge et les relations mère-fille, j'ai été sensible à ce livre, à la fois autofiction et traité d'une manière plus détachée, pour exprimer la difficulté d'aider un parent face à la maladie dans le grand âge.
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La ligne de nage

Roman en deux parties, La ligne de nage se partage entre une partie plutôt humoristique dans laquelle nous découvrons la vie en vase clos des nageurs d’une piscine souterraine avec leur manies, leurs personnalités alors même que presque nus, peu de signes permettent de les classer dans une catégorie socio-professionnelle. Seules trois distinctions existent, les lents, les moins lents et les rapides. Tout se petit monde se croise selon des habitudes bien ancrées jusqu’à ce que une puis plusieurs fissures apparaissent. C’est un microcosme qui s’effondre simultanément avec l’esprit d’Alice qui peu à peu, s’embrouille comme l’âge sait malheureusement le faire.

Dans la seconde partie, c’est ce déclin qu’avec beaucoup de tendresse nous raconte Julie Otsuka. Malgré la violence de la situation, l’autrice n’en fait pas un récit larmoyant. Une belle réussite.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Je ne savais pas trop de quoi parlait le livre en le commençant hormis une histoire d'immigration et je n'ai pas été déçue !



Dans ce livre, nous suivons le destin d'immigrés japonaises arrivant aux Etats-Unis en quête d'un monde meilleur. Elles ne connaissent pas les hommes qu'elles ont épousés, hormis à travers quelques lettres, ni le monde dans lequel elles vont arriver. Elles s'imaginent toutes un monde dans lequel leur mari sera gentil, riche, avec une belle maison, l'inverse du destin qui leur ait promis si elles restent au Japon. Malheureusement pour elles, leur arrivée et leur vie ne se passe pas comme elles l'avaient rêvé.



J'ai beaucoup aimé ce livre car le texte est écrit avec le pronom 'nous' et dans chaque partie consacrée à un thème (la vie sur le bateau, la découverte de son mari, de sa maison, etc.) nous permet donc de découvrir une multitude de point de vue, on ne reste donc pas cantonné à une seule histoire. Par contre, cela nous empêche de réellement nous attacher à ces femmes car on les suit toutes mais aucune en particulier.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka, écrivain américaine d’origine japonaise, réussit à donner une voix aux femmes japonaises du début du XXe siècle, arrivées en Amérique pour épouser leurs compatriotes immigrés précédemment dans ce pays. Il s’agit de mariages arrangés, des unions qui se sont avérées être bien différentes de leurs aspirations et de leurs modestes rêves.

«Certaines n'avaient jamais vu la mer" n’est pas seulement un bon livre par son sujet, mais aussi par la manière dont il l’aborde, une série de témoignages, dont les nombreuses voix finissent par n’en faire qu’une, comme si nous étions en face d'une seule femme qui nous raconte sa tragédie personnelle, partagée par de nombreuses personnes.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Je vais me faire huer quand vous allez lire ma critique au vu de toutes les critiques positives de ce roman. J'avoue avoir adoré "Quand l'Empereur était un Dieu" de cette auteure, mais au grand dam des babéliovores, j'ai détesté l'écriture de "certaines n'avaient jamais vu la mer". Je m'explique bien sûr : je n'ai pas aimé le ""Nous" et "certaines" répétés à de nombreuses reprises. A cause de cette écriture, je n'ai pas, un instant réussi à m'attacher à ces très nombreuses jeunes femmes, me perdant parfois dans les rares prénoms cités.

j'ai fini pas abandonner ma lecture à la moitié car je me suis terriblement ennuyée. Malgré cela j'ai bien essayé de rentrer dans le roman mais sans succès.. Dommage !!!

En voyant néanmoins toutes les critiques dithyrambiques, je suis probablement passée à côté de ce roman.

Dommage car le titre était prometteur et le sujet vraiment intéressant mais c'est tout l'intérêt de partager nos lectures, d'échanger nos impressions, ce qui nous a plu ou déplu et nous faire découvrir des lectures parfois improbables.





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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Cela commence sur un bateau, où des dizaines et des dizaines de femmes, jeunes ou très jeunes, s'entassent dans des cabines pour traverser le Pacifique. Elles viennent du Japon pour épouser, par correspondance, de jeunes japonais vivant aux Etats-Unis, fermiers ou patrons de petites entreprises... Hélas, l'arrivée réserve bien des surprises, l'homme de la photo est le même, mais beaucoup plus vieux, ou c'était la photo de son voisin ou meilleur ami, les maisons avec joli jardin sont des cabanes, des tentes ou des chambres miteuses.

la suite...
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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La ligne de nage

Un groupe de nageurs est pris de court lorsqu'une fissure apparaît dans la piscine qu'ils fréquentent tous les jours. Parmi eux, se trouve Alice, qui se laisse lentement gagner par la démence. Sa routine quotidienne étant brisée, elle se sent poussée dans le chaos de ses souvenirs d'enfance qui refont surface.

Je trouve que de ce court roman se détache deux parties assez inégales et mon intérêt n'était pas la même pour les deux. Je n'ai clairement pas apprécié la première, ou l'autrice nous décrit ces nageurs plus ou moins excentriques, nous racontant pourquoi ils nagent, comment ils nagent, ainsi que leur obsession pour cette fissure au fond de la piscine.

La seconde moitié, m'a captivée un peu plus, j'ai trouvé le récit sur la démence assez touchant ainsi que ce qu'elle signifie à la fois pour celui qui en est atteint et pour ceux qui la vivent de l'extérieur. Le lien entre les deux était assez évident pour moi, j'ai perçue la fissure de la piscine comme une sorte de métaphore, une parallèle avec la fissure qui peut se créer dans l'esprit et dans la mémoire d'une personne atteinte de démence ou autre maladie apparentée.

Je décrirais ce livre comme décousu et il m'a fait vivre une expérience de lecture déséquilibrée. À la fin, j'ai eu l'impression d'avoir manqué quelque chose, de ne pas avoir saisi le vrai sens du livre.

Si le sujet ne m'a pas (peu) captivée, j'avoue que Julie Otsuka reste fidèle à son style, une belle prose, une certaine poésie se dégage de sa plume. Trop de personnages et, à part dans l'eau, il y avait trop peu de profondeur !
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