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Critiques de Julie Otsuka (925)
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Sur base de photos (qui datent de dix ans, ou qui sont des portraits d'amis plus plaisants à regarder) et sur les conseils des marieuses, des japonaises traversent l'Atlantique pour épouser des hommes qu'elles n'ont jamais vus. Certaines convoitent encore le rêve américain en ce début de vingtième siècle, d'autres fuient des événements qui leur interdit tout avenir radieux dans leur village natal.



L'arrivée en Amérique est un choc, et pas seulement parce que l'époux ne ressemble pas vraiment à sa description. La race japonaise est réputée particulièrement travailleuse et docile, et les couples tout juste formés passeront leur vie à réaliser des travaux ingrats ou seront embauchés comme domestiques dans les maisons des riches. À cette vie dure s'ajouteront des souffrances morales : peu d'amour reçu, des maris ivrognes ou menaçant de les renvoyer au pays pour des broutilles, des enfants qui ont honte de la culture de leurs parents et font tout pour s'en démarquer, et la seconde guerre mondiale, qui rend tous les japonais suspects aux yeux des Américains.



Malgré le thème sensible, le livre a eu du mal à m'émouvoir. Faute probablement à l'utilisation du « nous » pour raconter l'histoire de ces femmes : le but est certainement de montrer que le même schéma s'est répété pour des centaines et des centaines de femmes. Ce but est atteint, mais ce « nous » empêche de s'attacher à une famille particulière, tous les récits s'entremêlent et se confondent. L'histoire est belle et intéressante, mais le choix de narration ne me convient pas vraiment.
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Quand l'empereur était un dieu

Ce roman commence là ou finit "Certaines n'avaient jamais vu la mer" ; une famille japonaise émigrée aux Etats-Unis est déportée dans un camp en plein désert après l'attaque de Pearl Harbour et l'entrée en guerre des Etats-Unis.

Séparés du père, la mère et ses deux enfants tentent de survivre dans l'adversité et le dénuement.



J'ai tellement aimé "Certaines n'avaient jamais vu la mer" que je n'ai pu résister à l'achat de ce roman, premier livre de Julie Otsuka. Comme je m'en doutais, ce roman n'a pas la même puissance. Mais j'ai retrouvé avec plaisir son écriture ; une écriture légère et détachée, sans aucune emphase, qui donne toute sa force au texte. J'ai suivit avec empathie les souffrances de cette famille, et la vie qui passe malgré tout.



Un roman utile, qui dénonce les injustices que subissent les Hommes (et surtout les enfants) emportés par une Histoire qui les dépasse. Des injustices qui laisseront forcément des séquelles.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Dans son dernier roman, Julie Otsuka donne la parole à des jeunes japonaises qui ont tout quitté pour se rendre en Amérique, rejoindre des maris qu’elles n’avaient vu qu’en photo. Pendant la traversée en mer, toutes rêvent d’une belle maison, d’un mari aimant, d’une vie douce et pleine d’amour. Mais arrivées sur terre, elles se rendent vite compte qu’elles ont été trompées et qu’une longue vie de labeur les attend. Elles partagent alors avec nous des bribes de leur vie sur le sol américain : les relations avec leur mari, la naissance des enfants, la dureté d’un travail souvent harassant, et la difficulté de s’intégrer.



Toute la force du roman réside dans son aspect choral : nous nous laissons porter par toutes ces voix, leurs joies, leurs haines, leurs espoirs et nous réalisons toute la force de ces femmes qui ont du s’adapter, renoncer à leurs rêves, apprendre une nouvelle culture et se battre pour survivre, jusqu’à ce qu’apparaissent les premières déportations… Un texte fort, plein d’émotion et de lyrisme.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Elles ont quitté le Japon, mariées à distance avec des maris présentant toutes les qualités requises pour être heureuses. Elles ont survécu à un voyage pénible pour arriver en Amérique et découvrir l'envers du décor annoncé. Elles ont dû travailler dur aux champs, elles ont subi des violences, , elles ont menti à leurs semblables laissant croire à une vie heureuse. Elles se sont habituées à ces vies difficiles, elles ont eu des enfants, elles ont ressenti le racisme ambiant, mais elles étaient rassemblées par sororité. Puis un jour elles ont disparu… La guerre mondiale faisait rage, le japon était entré en guerre contre les Etats-Unis… Elles ont dû tout quitter, disparaître, faire place nette….

Je ne connaissais pas cet épisode de la guerre par-delà l'atlantique. Ces révélations d'atrocités, de déportation, situations redondantes dans le temps et l'espace, laissent à réfléchir sur l'ambiance du monde si troublée actuellement.

J'ai aimé cette narration guidée par le « Nous » qui fait collectif et montre à quel point cette communauté de femmes était liée, solidaire. L'utilisation de prénoms pour rapporter le quotidien de ces femmes nous fait presqu'entrer dans la communauté, l'accumulation d'évènements et d'anecdotes ajoutent à l'intensité des difficultés endurées.

A la fin de l'ouvrage, changement de narrateur. Alors que le 1er était partie prenante, le second est bien plus distant et retrace la disparition de ces femmes, de ces familles en les appelant, « Les japonais/les japonaises », créant une distance, un abîme entre les uns et les autres.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Aimez-vous les boîtes à livres ? Elles ont, pour moi, toute leur place à côté des librairies et bibliothèques. Je les ouvre comme les pochettes surprises de notre enfance. Parfois heureuse, parfois déçue, toujours curieuse.



Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka était dans une de ces boîtes, prix Femina étranger 2012, avec une très belle couverture, la photographie d’une femme pleine de grâce, dans un élégant kimono rouge fleuri. Je savais que l’histoire était centrée sur le départ de Japonaises au début du vingtième siècle pour les Etats-Unis, sans en connaître plus sur ce court roman.



Je pense que si je l’avais découvert en 2012, j’aurais beaucoup apprécié, notamment par l’attrait de la nouveauté sur plusieurs points. Malheureusement, en 2023, j’ai fait d’autres lectures qui sont entrées en résonnance avec ce livre, mais finalement en mettant plutôt en valeur ces autres récits.



Ce roman débute par la traversée de l’Océan Pacifique par un groupe de femmes japonaises pour se marier avec des hommes qui vivaient aux Etats-Unis. J’ai beaucoup pensé aux fiancées du Pacifiques de Jojo Moyes, des épouses de guerre australiennes qui entamaient une traversée similaire pour retrouver leurs époux britanniques. Elles n’étaient pas de même nationalité, n’allaient pas à même destination, mais débutaient également un voyage sur le Pacifique, uniquement entre femmes, pour changer complètement de vie auprès d’un homme dont elles ne connaissaient que très peu de choses. Le roman de Jojo Moyes est plus long et reste axé sur cette traversée. Le roman de Julie Otsuka est plus condensé et multiplie les thèmes. En partageant plus le quotidien des héroïnes de Jojo Moyes, leurs attentes et leurs craintes, je m’y étais plus attachée.



Le récit de Julie Otsuka se poursuit par la vie dans les champs, les maternités, le racisme, jusqu’à l’envoi des ressortissants japonais et de leurs descendants dans des camps d’internement, après Pearl Harbour, au cours de la deuxième guerre mondiale. Cet épisode de l’Histoire m’avait particulièrement marquée l’année passée avec Ma sœur est morte à Chicago de Naomi Hirahara. Une fois encore, ce récit plus détaillé sur ces faits historiques a eu ma préférence sur le roman de Julie Otsuka.



Certaines n’avaient jamais vu la mer a été, pour moi, l’occasion d’un réel questionnement sur l’écriture. Est-ce que les récits courts me conviennent moins que précédemment ? Ou bien un roman court doit-il être plus circonscrit dans le temps pour éviter l’impression de survoler un sujet ? Est-ce qu’un roman raconté principalement à la première personne du pluriel implique autant le lecteur qu’une narration à la première ou troisième personne du singulier ? Ou bien cet emploi, bel effet de style, est-il moins habituel et naturel, ne permettant finalement pas de créer une même proximité avec les personnages ?



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La ligne de nage

Je me suis noyée. Au premier abord j'ai aimé le quatrième de couverture. J'ai aimé le parallèle fait entre le monde d'en haut et celui d'en bas. Vie trépidante contre moments de paix. Mais ensuite? Le rapport avec la maladie d'Alice?

C'est en ouvrant ce livre que je me suis vaguement souvenue d'avoir lu son précédent livre qui ne m'avait pas convaincu. Je peux dire qu'en toute logique je ne persisterai pas avec les futures sorties littéraires de cette romancière. Ilen faut pour tout les goûts et honnêtement ce style ne me convient pas.
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La ligne de nage

C’est une piscine publique souterraine. La plupart des nageurs sont des habitués. Ils y viennent pour se détendre, pour soulager un mal de dos, pour s’entraîner ou pour affiner leur silhouette. Là, en bas, l’espace d’un instant, ils échappent à cette vie en surface. Ils ont tous leurs petites habitudes et leurs petites manies, ils suivent leur ligne de nage et se connaissent par cœur. Ils forment une véritable communauté dont fait partie Alice.



Un jour, une fissure apparaît au fond de la piscine. Une catastrophe pour laquelle tout le monde y va de sa petite explication : un phénomène géologique, un signe venu du ciel, une illusion due à une psychose collective, …



Cette brèche, c’est aussi celle qui s’est immiscée dans le cerveau d’Alice, celle qui lui a fait perdre le contrôle de son esprit et de sa vie aussi tandis que ses proches se raccrochent aux souvenirs.



Après nous avoir emmenés, non sans humour, au sein de sa communauté de nageurs hétéroclites, Julie Otsuka nous décrit de façon directe mais profondément touchante la démence et l’internement, cette liberté qui s’échappe et que seul l’oubli peut faire revenir, à sa manière.



Ce roman est une merveille. Il est la vie. Cette vie où nous pouvons passer du rire aux larmes, où nous coulons des jours paisibles jusqu’à ce que la vieillesse s’introduise par une faille qui grandit au fur et à mesure que le temps passe.



J’ai terminé "La ligne de nage" le cœur serré, la boule dans la gorge et les larmes au bord des yeux. En écrivant ces quelques lignes, ces émotions sont toujours là. Un livre bouleversant.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Certaines n'avaient jamais vu la mer tandis que d'autres sont restés sur leur faim.(j'en fais partie)

Elles s'appellent Masayo, Nobuye, Mitsuyo, Kiyono...Rassemblées dans le même bateau, ces femmes japonaises partent vers l'Amérique pour rencontrer leurs fiancés qu'elles n'ont jamais vus. Laissant derrière la vie d'avant, elles espèrent construire un avenir meilleur. Mais arrivées sur place, une autre réalité se présente...

Le livre est très court et se lit vite. Mais je dois avouer que le choix narratif ne m'a pas convenu. Julie Otsuka a choisi d'employer le 'nous' pour inclure toutes les femmes japonaises de cette histoire. Je trouve que cela crée une certaine distance entre les personnages et le lecteur. Malheureusement je n'ai pas été touché et pourtant le sujet m'intéressait.

Mais ce n'est qu'un avis parmi beaucoup d'autres. Une bonne partie de lecteurs ont été conquis. Cela montre la richesse de la littérature.

Tentés ? A vous de voir !

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Ce n’est pas un roman, mais plutôt ce qu’on pourrait nommer un récit choral porté par une seule voix.

Ce court livre raconte l’histoire de jeunes filles japonaises qui émigrent aux Etats-Unis, probablement dans les années 1920 - 1930 : la vie est trop difficile dans leur pays, leurs familles ne peuvent les nourrir, alors elles partent là-bas pour épouser des hommes japonais déjà émigrés, dont elles ne connaissent qu’une vague photo et quelques promesses d’une belle vie future. Pour la plupart d’entre elles ce voyage sera sans retour, elles doivent s’adapter au mode de vie américain et essayer de s’intégrer.

Ces femmes sont encore, au début du vingtième siècle, des victimes d’un système patriarcal dans lequel une femme sans mari n’a pas d’existence sociale.

Sans pathos inutile, avec une grande simplicité et d’une manière quasi poétique, Julie Otsuka raconte l’épreuve du voyage, le mariage imposé avec un inconnu, les débuts dans un pays dont elles ignorent la langue et les coutumes, et où forcément elles se retrouvent à effectuer les travaux les plus durs, dans les champs, les blanchisseries, ou au service des américaines plus aisées.

Et quand, après tant de difficultés, les immigrés japonais ont réussi à avoir une petite place dans la société américaine, survient la guerre avec le Japon : les voilà suspectés d’être des agents ennemis, et déportés dans des camps au prix de nouvelles souffrances.

Ce livre est encore une illustration des drames vécus de tous temps par des populations forcées de quitter leur terre natale, et qui se heurtent à l’hostilité des habitants « naturels » de leur nouvelle patrie. Et toujours en filigrane apparaît en permanence la dureté de la condition féminine.

Je pense aussi à ce qu’ont vécu les filles de familles nobles qu’on mariait autrefois uniquement pour des raisons politiques…

Un livre à lire, qui laisse une trace amère et comme résignée, dans une certaine douceur.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka semble avoir le don pour raconter le quotidien dramatique de ces femmes courageuses venues trouver une vie meilleure en épousant un inconnu Japonais déjà installé en Amérique.

Mais, c'est à une vie de labeur, de tristesse et de désolation infinies auxquelles elles devront faire face. Importées telles de vulgaires marchandises pour assouvir (et subir) les désirs d'hommes, qui -pour la plupart- les traiteront mal et les utiliseront comme de la main d'œuvre gratuite et soumise.



En lisant ces tranches de vie, on se surprend à être révolté alors qu'-ELLES- se taisent et subissent avec dignité ce qui leur est imposé si violemment. Bien que l'auteure précise qu'il s'agit d'un roman, il ne s'en est pas moins inspiré d'archives historiques relatant la vie d'immigrants japonais aux Etats-Unis au début du XXème siècle, ce qui rend dramatique les lignes qui défilent sous nos yeux...



J'ai découvert que les Américains pratiquaient la ségrégation à l'égard de ces Japonais alors que ceux-ci travaillaient dur et dans des conditions misérables pour leur pays d'adoption (: lieux carrément interdits aux Japonais ou seulement ouverts pour eux à certains créneaux horaires).

Puis, avec l'éclatement du conflit Américano-Nippon lors de la seconde guerre mondiale,ce fut pire, car on les a alors traités en ennemis. Chacun devenait une source de haine de la part des Américains, justifiant ainsi,de leur part, des actes ignobles et violents.



Comme pour forcer le contraste et amplifier l'horreur de cette violence quotidienne, Julie Otsuka, dépeint les beautés de la nature qui (malgré tout) s'épanouie ainsi que celle des saisons qui passent les unes après les autres alors que les traitements eux, sont de pires en pires.



Bouleversant!

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Beau roman qui retrace le parcours véridiques d’émigrantes japonaises aux Etats-Unis dans les années 1920.

Sur la foi d’une photo, un certain nombre de femmes traversent le Pacifique, pour rejoindre un homme inconnu qui deviendra leur mari. La confrontation du portrait avec la réalité sonne le glas de bien des illusions, désillusions qui vont se poursuivre pendant les vingt ans racontés ici, jusqu’à leur disparition pendant la seconde guerre mondiale.

Leur parcours se découvre et se comprend à travers une narration originale, qui peut dérouter, et qui finit par peser un peu. Toute l’histoire est racontée à la première personne du pluriel, ‘’nous’’, car le narrateur se fait le porte-parole de toutes ces femmes et s’identifie à chacune d’elle. C’est pourquoi, selon les thèmes abordés (premier soir, découverte de la situation du mari, travail, enfants…), la narration se fait sous la forme d’une énumération de situation, illustrant phrase après phrase la situation de toutes les femmes qui ont fait cette traversée.

L’écriture est rythmée par des phrases lancinantes, qui reviennent comme une incantation (« Sur le bateau » revient vingt deux fois dans les premières pages). Leur situation est dure, voire très dure, mais à travers leur condition de vie et de travail, c’est l’image d’une certaine Amérique qui apparait en négatif. Barrière de la langue que certaines n’apprendront jamais, suspicion (pendant la seconde guerre mondiale), choc des cultures entre les générations, avec leurs enfants qui grandissent en baignant dans la culture américaine…

L’ouvrage est petit, mais dense, riche par ce qu’il apporte aux lecteurs.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

A la manière d’un choeur aux multiples voix, Julie Otsuka nous parle du destin contrarié de ces femmes, de leurs espoirs et de leurs désillusions. Une oeuvre étonnante par sa structure autant que par son écriture riche et décomposée qui nous rappelle combien les souffrances de ces femmes et leur détermination étaient fortes.

Une succession d’impressions et de constats des conditions humaines qui surprend le lecteur par une démarche engagée aux multiples voix. Un témoignage du passé, riche et sincère qui laisse parfois une impression de vide. Une lecture agréable même si elle ne me laissera pas nécessairement une impression durable.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Comment allier une écriture poétique à une horreur sans nom ?

Il suffit de lire les lignes de Julie Otsuka et de se laisser porter par les vagues de ses paroles.

On lit son livre comme si nous étions sur un bateau du début à la fin nous laissant porter par les roulis de l'océan. On ne pouvait donc que commencer ce périple à bord d'un navire...



D'une phrase à l'autre on passe de l'émerveillement des descriptions nippones à l'étouffement qu'on dû ressentir toutes ces femmes japonaises à qui ont a arracher leurs vies.



Je ne connaissais pas cette partie de l'histoire... il y a temps de choses qui me restent obscures quant a l'horreur que perpétue notre espèce contre elle-même... Je n'ai pu rester de marbre devant le destin funeste de toutes ces personnes qui n'ont eu qu'un tord c'est d'être né japonais. Quand on lit les espoirs de ces femmes au début de leur voyage pour finir comme cela ?! Comment peut-on faire subir autant à des êtres humains ? Cela me révolte et même si cela fait des années que cette histoire c'est perdue pour beaucoup de monde je n'arrive pas à trouver d'excuses aux personnes qui ont simplement laisser faire...



Julie Otsuka du bout de sa plume nous emmène très loin dans la poésie et dans la modestie qu'ont les japonais... Une lecture magnifiée grâce au don véritable de cette écrivain qui mérite qu'on parle d'elle !
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Emouvant et poignant témoignage concernant le sort de jeunes japonaises qui ont émigré aux Etats Unis au début du XXè siècle pour épouser des hommes qu'elle ne connaissaient pas. Quelques rappels concernant la culture japonaise auraient sans doute permis de comprendre des comportements qui semblent parfois contradictoires... c'est néanmoins un roman que je conseille vivement... l'histoire semblant être un éternel recommencement, combien d'autres femmes pourraient dans le monde se joindre à ce choeur ?
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La ligne de nage

Ce roman semble choral au début, on retrouve la même construction que dans « Certaines n’avaient jamais vu la mer ». « Nous », c’est un groupe de nageurs amateurs qui se retrouvent tous les jours dans leur piscine favorite pour, pendant quelques instants, dans leur couloir, oublier le monde d’en haut. Mais un jour, une fissure apparaît au fond de la piscine, puis une autre et une autre. Rien n’explique leur apparition et à défaut d’explications, la piscine ferme.

Mais cette fissure, c’est aussi ce qui se produit dans le cerveau d’Alice, la mère de Julie Otseka, qui peu à peu oublie ce qu’elle faisait l’instant d’avant, puis les gestes du quotidien, la parole et enfin qui elle est. Si on sourit un peu dans la première partie, on ne parvient pas à éprouver de l’empathie ensuite tant le ton de l’autrice est sec. Comme si elle avait assisté à la lente dégradation de sa mère d’un œil clinique. Un certain malaise s’installe qui ne se dissipe pas dans les dernières pages malgré la touche d’émotion finale.

Challenge Riquiqui 2023

Challenge Plumes féminines 2023

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Qui trop embrasse, mal étreint. C'est l'expression qui m'est venue en tête lorsque j'ai tourné la dernière page de ce roman.



Julie Otsuka nous fait découvrir un pan de l'histoire que je ne connaissais pas et qui a priori m'intéressait vivement : l'immigration de milliers de femmes japonaise aux Etats-Unis dans la 1ère partie du 20e siècle, mariées à des hommes qu'elles n'avaient jamais rencontrés.

Nous suivons leur arrivée dans ce nouveau monde et surtout les désillusions qui ne tardent pas à arriver : la déception face à des maris qui ne ressemblent pas aux princes charmants qu'ils avaient prétendu être, les conditions de vie difficiles, la pauvreté, la barrière de la langue, le racisme…



Autant de sujets que j'aurais adoré voir développer plus en détail mais (car il y en a un « mais », et de taille !) :

L'auteure n'a pas choisi le parti prix de nous présenter un, deux, trois… X témoignages de femmes .

Elle a voulu se faire le porte-parole de dizaines, de centaines, de milliers de femmes en listant de manière plus ou moins exhaustive, toutes les situations difficiles que ces femmes ont traversées.

Au niveau du style, j'ai trouvé la lecture laborieuse. L'auteur use (et abuse à mon avis) des anaphores, parfois sur plusieurs pages.

J'ai eu l'impression d'une espèce d'inventaire à la Prévert, qui m'a procuré plus de tournis que d'émotion.



Ce livre est un manifeste, un réquisitoire à déclamer, un cri du coeur, éventuellement un témoignage historique. Mais ce n'est certainement pas un roman à lire en tant que tel.



Tout cela fait que je ne suis pas rentrée en résonance avec ses femmes et leur histoire : un sentiment de trop plein qui m'a fait passer à côté de ce récit.

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Après avoir cherché en vain depuis plusieurs mois un livre susceptible de me surprendre, voici que j'en trouve enfin UN qui m'a beaucoup ému et qui mérite amplement sa place parmi les meilleurs livres que j'ai lu jusqu'à maintenant.

Je commencerai par le style d'écriture : il y a une poésie dans chaque ligne, une émotion dans chaque phrase, une mélodie dans chaque paragraphe. L'auteur ne raconte pas l'histoire d'une personne mais se fait la voix de plusieurs femmes japonaises exilées et mariées à des inconnus. Elle a un talent indéniable pour décrire chaque situation en peu de mots, pour nous partager les souffrances, les petites joies et les misères de chacune de ces femmes.

Car de la misère, oui, il y en a au point d'en avoir les larmes aux yeux : tout commence par leur trajet en bateau, où elles évoquent ce mari inconnu, qu'elles ont vu sur une photo. Ensuite vient la nuit de noces, souvent violente et brutale. Puis la désillusion complète: au lieu d'être marié à un riche homme comme le promettait l'entremetteuse, elles se retrouvent à travailler dans les champs, à récolter des fruits et des légumes de ville en ville en Californie, à vivre dans un pays dont elles ne connaissent ni la langue ni la culture, à supporter les brimades et les abus, à accoucher seule dans les champs ou dans un taudis, à travailler comme domestique chez des riches californiens, à voir grandir leurs enfants dans un environnement inconnu, à subir leurs rejets et leurs moqueries car eux se sont adaptés aux Etats-Unis et ne comprennent pas les valeurs traditionnelles japonaises...Je n'en dirais pas plus mais il y a tellement de choses qu'on découvre et qu'on vit à travers ces quelques pages. L'auteur ne sombre ni dans le pathétique, ni dans le ressentiment, ni dans la plainte : elle décrit avec justesse chaque parcelle de vie.

La fin, brutale et triste, nous apprend beaucoup de choses du point de vue historique : les vagues d'immigration qui ont eu lieu en Californie, le statut des Japonais à la veille de la Seconde guerre mondiale, leur envoi dans des camps où personne n'a plus entendu parler d'eux. C'est un pan de l'histoire américaine, assez sombre et méconnu (en tout cas pour moi), mais qui mérite de ne pas être oublié !

Ce fut pour moi, une lecture inoubliable, une vraie pépite d'or ! Un livre magnifique à lire de toute urgence !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Quel beau roman, jamais je n'ai eu autant d'émotions en lisant un livre! Certes c'est un roman court mais procure tant de sensations. Des sensations où je me suis sentie mal à certains passages. Je ne m'attendais pas à une telle histoire. Un texte écrit a la première personne du pluriel "Nous" et ce nous désigne toutes ces japonaises fuyant leur pays pour espérer avoir une vie meilleure en Amérique.



"Sur le bateau, la première chose que nous avons faite [...] c'est de comparer les portraits de nos fiancés. C'étaient de beaux jeunes gens aux yeux sombres, à la chevelure touffue, à la peau lisse et sans défaut. Au menton affirmé. Au nez haut et droit. A la posture impeccable. Ils ressemblaient à nos frères, à nos pères restés là-bas, mais en mieux habillés, avec leurs redingotes grises et leurs élégants costumes trois-pièces à l'occidentale. [...] Tous avaient promis de nous attendre à San Francisco, à notre arrivée au port.



Sur le bateau, nous nous interrogions souvent : nous plairaient-ils? Les aimerions-nous ? Les reconnaîtrions-nous d'après leur portrait quand nous les verrions sur le quai?"





Mais ces femmes vont connaître bien des déboires; leurs expériences en Amérique vont se changer en cauchemar...



Quant à la plume de l'auteure , on sent une dextérité, les mots sont poignants, renversants et poétiques.



"Certaines n'avaient jamais vu la mer" est un roman de témoignage et un récit historique car il traite de la déportation japonaise qui a eu lieu aux États Unis pendant la seconde guerre mondiale.



Ces quelques pages sont d'une telle sensibilité que je ne pouvais rester indifférente.



Ce roman a reçu le Prix fémina étranger en 2012.



Je recommande à tous ce livre car il est magistral et sublime par le style de l'auteure.
Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Livre court mais d'une écriture si puissante!

L'auteure nous plonge dans le début du XXeme siècle en plein coeur des USA! Ces Japonaises ont quittés leur pays pour partir épouser un homme qu'elles ne connaissent pas... Elles ont tout abandonné pour vivre un rêve. Ce rêve deviendra t-il réalité?

Un livre poignant, on est avec elles au milieu de leur combat...





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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Ce n'est pas une histoire... ce sont des histoires... des histoires touchantes,

des histoires tristes, des histoires poignantes... des histoires vraies !

Ce ne sont pas que des histoires... ce sont des vies !

Et on se désole, pour hier comme pour aujourd'hui, d'une humanité incapable d'éviter ça à d'autres êtres humains.

Ce livre n'est pas très lourd... mais quel poids !
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