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Citations de Junichirô Tanizaki (471)


 Sa jambe mince et élancée, comme si elle avait été sculptée avec soin dans du bois blanc, s’affinait en descendant vers la cheville où elle se resserrait finement, se terminant en une inclinaison très douce du cou-de-pied, et à l’extrémité de cette pente s’alignaient régulièrement les orteils du plus petit vers le pouce ; et cet alignement me paraissait bien plus beau que le visage même d’O-Fumi-san. 
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J'entendis alors, au-dessus de ma tête, maman me parler à mi-voix, alors que, le visage penché vers moi, elle regardait sous la couverture. Quelques mèches de sa chevelure effleuraient mon front qu'elles rafraîchissaient.
"Dire que pendant si longtemps, tu as dû dormir tout seul avec ta nourrice, tu devais vraiment te sentir abandonné. Puisque tu avais envie de dormir avec maman, pourquoi ne l'as-tu pas dit tout de suite ? Tu n'osais pas ?"
J'acquiesçai de la tête.
"Quel étrange enfant tu fais ! Allons, viens vite chercher du lait !"
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Mais je n'entendis que le bruissement de la brise dans les herbes, les roseaux qui couvraient la grève étaient eux-mêmes invisibles, et la silhouette de l'homme s'était fondue dans le clair de lune.
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Je crois que le beau n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses.
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Regarde-moi ce ciel bleu sans limite! Cette lumière! J'ai trois cents yens dans mon kimono et une chouette fille m'attend. Si ce n'est pas ce qu'on appelle un homme heureux, ça!
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Un trait lumineux traversa la chambre. Une luciole chassée par la fumée de l'encens anti-moustiques cherchait à s'enfuir. Elles avaient relâché la plupart de leurs lucioles dans le jardin et comme il en était entré beaucoup dans la maison, elles avaient pris la précaution de les chasser avant de fermer les volets pour la nuit. Où celle-ci avait-elle pu se cacher ? Elle s'éleva légèrement et vola à cinq ou six pieds en l'air. Epuisée, elle traversa la chambre en biais et se posa sur le kimono de Satchi ko étendu sur un porte-habits. Elle rampa sur le motif de crêpe imprimé, se cacha dans une manche dont le tissu léger laissait transparaître une faible lueur.
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Pour tout dire, mon intention en écrivant ce qui précède était de poser la question de savoir si, dans telle ou telle direction, par exemple dans les lettres ou les arts, il ne subsistait pas quelque moyen de compenser les dégâts. Pour moi, j'aimerais tenter de faire revivre, dans le domaine de la littérature au moins, cet univers d'ombre que nous sommes en train de dissiper. J'aimerais élargir l'auvent de cet édifice qui a nom "littérature", en obscurcir les murs, plonger dans l'ombre ce qui est trop visible, et en dépouiller l'intérieur de tout ornement superflu. Je ne prétends pas qu'il faille en faire autant de toutes les maisons. Mais il serait bon je crois qu'il en reste, ne fût-ce qu'une seule, de ce genre. Et pour voir ce que cela peut donner, eh bien, je m'en vais éteindre ma lampe électrique.
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Connaître une femme comme elle, c'est appréhender l'ère nouvelle qui est la notre, et me ferais-je plumer que je n'y perdrais encore rien, car je m'enrichirais en expériences et en motifs littéraires futurs.
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Nous nous complaisons dans cette clarté ténue, faite de lumière extérieure d'apparence incertaine, cramponnée à la surface des murs de couleur crépusculaire, et qui conserve à grand-peine un dernier reste de vie. Pour nous, cette clarté-là sur un mur, ou plutôt cette pénombre, vaut tous les ornements du monde et sa vue ne nous lasse jamais.
(p. 45)
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Et puis, aimer un homme en cachette de mon mari aurait été mal, mais quelle importance qu'une femme s'éprenne d'une autre femme ? Un mari n'a pas le droit de critiquer l'intimité qui se développe entre deux femmes. C'est avec ce type d'arguments que je me berçais d'illusions.
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Dans les profondeurs du bois les oiseaux sont joyeux !
Loin du fracas du monde pins et bambous sont purs !
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Il m'est arrivé le soir, en regardant la campagne par la fenêtre d'un train, d'apercevoir à l'ombre des shôji d'une maison de paysan une ampoule qui brillait solitaire sous un de ces minces abat-jour désuets, et de trouver cela d'un goût exquis.
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L'homme ne contrôle pas son esprit, son cerveau n'est que l'appareil de projection de son cinématographe intérieur; un projecteur automatique pour tout dire, d'où jaillissent les monstres des films délirants qu'il a décidé de visionner et qu'il s'oblige à regarder.
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En ce jour où le coucou
A l'Ermitage aux hérons
Vient chanter
Le pont flottant des songes
Est désormais franchi
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Au cours de leur muet tête-à-tête, le sixième sens particulier aux aveugles s'éveilla en Sasuke. Il sut que le coeur de Shunkin débordait de la gratitude la plus pure. Leurs relations d'élève à professeur ne les contraignaient plus. Ils s'étreignirent enfin et, dans les bras l'un de l'autre, ils ne sentaient battre qu'un seul coeur.

Extrait de "L'histoire de Shunkin"
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C'était un mois de septembre, quand j'habitais encore à Okamoto. Il faisait un temps superbe ce jour-là et vers le soir, ou plutôt peu après trois heures de l'après-midi, j'eus soudain envie de faire une promenade à pied dans la région. L'heure était trop tardive pour une excursion lointaine et je connaissais par ailleurs presque tous les environs immédiats, si bien que je réfléchissais à un endroit peu connu, auquel ni moi ni un autre n'aurait pensé spontanément, et qui conviendrait à une promenade de deux ou trois heures, lorsque je me rappelai que depuis quelques temps déjà j'avais le projet d'aller visiter le sanctuaire de Minase, sans que l'occasion ne s'en fût jamais présentée.
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La sensation que j'éprouvais lorsque je sentais le pied d'O-Fumi-san sur mon visage me comblait de bonheur ; moi qu'elle foulait de ses pieds, j'étais plus heureux que le Retraité qui regardait la scène avec ravissement. Je célébrais le pied de la jeune femme à la place du Retraité, lui offrais toutes sortes de jeux pour mieux l'adorer, le diviniser.
Extrait de : Le pied de Fumiko
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Kaya est situé entre les trois provinces de Yamashiro, de Kawachi et de Settsu; c'est un port important que ne peuvent manquer les voyageurs, qu'ils viennent du nord, du sud, de l'est ou de l'ouest. Venues de tout le pays, jeunes et vieilles, les femmes qui font commerce de leurs charmes s'y rassemblent. Elles vont visiter les villages, attachent leurs barques devant les portails, attendent les clients sur le fleuve.
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Peut-être allais-je mourir mais le moment que je vivais était l’éternité.
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Je crois que le beau n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses.
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