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Critiques de Kate Atkinson (426)
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L'homme est un dieu en ruine

Je reviens d’Angleterre.

Non, ne croyez pas que je suis une privilégiée en ces temps de coronavirus où le voyage est interdit, mais Kate Atkinson a été mon commandant de bord et m’a montré la campagne verdoyante, les petites villes moyenâgeuses et Londres. Elle m’a transportée dans le temps, aussi, et elle s’est amusée à me balader à l’envi d’une époque à l’autre (20e et 21e siècle).



C’est qu’elle en avait bien la possibilité, en choisissant de raconter l’histoire éclatée d’une (ou même deux) familles anglaises, à travers quelques personnages.

De Ted, le pilote de la RAF pendant la guerre à Bertie, sa petite-fille aimante, en passant par Sylvie, la mère maladroite en amour, Ursula, la sœur engagée et compréhensive, Nancy, l’épouse et voisine, et plein de personnages secondaires émouvants ou exaspérants, l’auteure a mis le doigt sur la psychologie de chacun, en même temps que sur l’air du temps.



Chaque personnage est unique, mais évolue en parallèle avec son époque.

Beaucoup d’évènements tragiques, racontés avec justesse et émotion, une petite touche d’humour et un grand sens de l’humain : voilà ce que Kate Atkinson, auteure anglaise que j’aime beaucoup, nous livre dans cet ouvrage.



Merci, Annette, de m’avoir donné l’envie de me plonger dans cet univers très anglais mais aussi universel grâce à la plume magique de Kate Atkinson.

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Parti tôt, pris mon chien

Leeds, une grande ville du nord de l'Angleterre, n'est pas réputée pour être super touristique, elle n'est pas décrite en tout cas de cette façon par Kate Atkinson.

Mais j'y serais restée volontiers encore un peu ! Ses policiers, ses prostituées, ses assistantes sociales, ses meurtres, ses enlèvements d'enfants...





Cependant, je dois dire que mon périple a commencé de façon très compliquée. Je m'y perdais complètement, et les personnages – nombreux – ne m'aidaient pas à retrouver le nord... même si j'y étais déjà. Et puis cela ne se fait pas de trimballer le visiteur de l'année 2010 à l'année 1975, de lui faire parcourir les ruelles glauques de Leeds et puis de l'envoyer sur les routes du Yorkshire.

Donc j'ai été obligée de faire une pause et un plan reprenant les divers protagonistes ainsi que les faits sordides, tout en divisant ma feuille en 2, en bonne élève appliquée : 1975 – 2010.





Alors là, ça a été l'illumination ! Tout s'est imbriqué l'un dans l'autre, et j'ai pu commencer à profiter à fond de l'humour de Kate Atkinson, de ses indices nombreux, de ses redites l'air de rien, de son fameux réseau de personnages et d'évènements. Je n'ai plus lâché l'histoire, ni Tracy, ni Jackson, ni Courtney, ni Tilly, ni Barry, ni même le petit chien, ni....non, je vous fais grâce de l'énumération de tous ces gens ayant quelque chose de tragique au fond du coeur ou de la mémoire.





Je vous dis juste qu'il s'agit d'une disparition/d'un enlèvement d'enfant...non, de plusieurs !

Je vous dis juste qu'il s'agit de parents indignes.

Je vous dis juste qu'il s'agit de femmes en mal d'enfants.

Je vous dis juste qu'il s'agit de « putes récoltant ce qu'elles ont semé » (non, ce n'est pas de moi, mais d'hommes machistes)





C'est trop compliqué à raconter, mais c'est simple à proclamer : tragique, comique, tendresse, tout se tricote avec brio pour notre plus grand plaisir.

Ce n'est pas pour rien que Leeds est la ville de la laine depuis des siècles...

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Dans les coulisses du musée

"Comment se peut-il que la vie soit si douce et si triste à la fois ? Comment ?"



En vous plongeant dans "Les coulisses du musée", premier roman de Kate Atkinson, ne vous attendez pas à découvrir l'envers du décor de la Tate Gallery ou de la National Gallery. Vous en serez pour vos frais. Le musée que l'auteur vous propose d'explorer n'est ni plus ni moins que le passé, ce vaste domaine où errent les souvenirs, bons ou douloureux, les regrets et les morts.



Roman généalogique que je vois un peu comme l'homologue anglais des inégalables "Cent ans de solitude" de Garcia Marquez, "Dans les coulisses du musée" nous transporte à York, dans le nord de l'Angleterre, dans les années 50, au cœur du "home sweet home" de Bunty. Ledit foyer se situe au-dessus de la boutique d'animaux que tient George, le "homme sweet homme" de ladite Bunty qu'elle ne peut souffrir et qu'elle a épousé en désespoir de cause après avoir perdu deux fiancés à la guerre. De l'union de Bunty et de George naît successivement un certain nombre de filles dont Ruby, la narratrice, que nous suivons pas à pas depuis sa conception jusqu'à l'âge adulte, avec un focus tout particulier sur son enfance.



Dans un style très humoristique, Ruby déroule essentiellement la narration de sa vie et de celle de sa mère, deux existences faites d'opposition et d'incompréhension, de secrets et d'espoirs déchus. Et tout le talent de l'auteur est de nous livrer un roman terriblement humain et dramatique sur le ton léger des chroniques familiales, souvent ridicules, parfois touchantes.



A travers le récit de Ruby apparaissent de très nombreux autres personnages : soeurs, aïeules, tantes, oncles... des figures aux destins contrariés et banals. Il est très facile de s'identifier à tel ou tel personnage, les parcours des membres des familles Barker et Lennox se suivent avec plaisir.



Finalement, en seulement 400 pages, c'est à un incroyable voyage dans le temps que nous participons, nous attachant aux personnages ou les détestant, nous étonnant de moeurs si proches de nous dans le temps mais si éloignées par leur nature et leurs répercussions sur la vie d'êtres guère différents de nos parents et grands-parents.



"Dans les coulisses du musée" est depuis vingt ans un très grand succès de librairie outre-Manche et on ne peut s'en étonner.





Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Pioche dans ma PAL février 2017

Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
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Transcription

La transcription, c’est la tâche que se voit octroyer Juliet, alias Iris, (ou Madge ou Ivy!), alors que la deuxième guerre mondiale sévit en Europe, et qui consiste à enregistrer puis taper à la machine les conversations de traitres potentiels qui se réunissent dans un appartement voisin.

Autrement dit on est dans l’espionnage, le contre-espionnage, entourés de taupes, et d’alliés dont il faut quand même se méfier, et il faut avouer que comme l’héroïne du roman on ne sait plus très bien à qui se fier. La meilleure solution étant à personne.



Dit comme ça, cela peut paraître un peu sec et rébarbatif, mais il faut compter avec la fraicheur et l’humour de Juliet, pour que le récit s’en trouve bien allégé. Sa naïveté, dont elle se moque à distance (eh oui le roman fait des allers et retour entre les années 40 et 50 et même 80), donne un ton guilleret au récit.



Difficile quand même de ne pas s’y perdre (j’ai dû relire le premier chapitre que j’avais totalement oublié en tournant dernière page, et revenir en arrière pour bien vérifier la période en cours , à plusieurs reprises), même si l’on sent que la démarche est volontaire de la part de l’auteur. Et le nombre de personnage, affublés pour la plupart de pseudos et de noms de code renforcent l’impression de pagaille, qui est peut-peut-être un reflet de l’ambiance de cette époque troublée





L’originalité des personnages sauve le récit, mais cela ne sera pas le roman que j’aurai préféré de cet auteur, que j’avais beaucoup apprécié dans Dans les replis du temps.



#Transcription #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La Souris Bleue

Le detective privé Jackson Brodie est chargé d'énquêter sur trois affaires de meurtres ou de disparitions non élucidés, notre héros va découvrir des liens invisibles entre les trois dossiers et il n'est pas au bout des surprises.

"La souris bleue" est un bonheur de lecture car Atkinson n'a pas son pareil pour nous mener dans des genres différents, ça démarre comme un recueil de nouvelles, puis glisse tranquillement vers le roman policier. Vous ajoutez à celà une sacrée dose d'humour, de légèreté, une pincée de poésie et pour la finition un plaisir jubilatoire à mélanger époques, intrigues et imaginaires.

Le lecteur lui se fait cueillir sans le voir venir, et referme cet excellent roman admiratif par le talent d'Atkinson.

Car force est de constater que la recette est sacrèment succulente.
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L'homme est un dieu en ruine

Comment ne pas être séduite et émue par le talent de cette romancière, dont j'avais lu déjà: « Dans les coulisses du musée » en1996,« La-Souris Bleue  » en 2004 et «  Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux  » en 2006? .



Tout au long de ce gros roman, fresque familiale de 521 pages qui court de 1925 à 2012, Kate Atkinson nous entraîne , grâce à son attachement inédit à ses personnages, son humanité, sa drôlerie, sa finesse psychologique , son style éblouissant , ses retours en arrière travaillés et judicieux : 1925, 1944, 1980, 1939, 1993 , j'en passe .....au coeur d'un maelström qui joue avec le temps.



Elle entremêle brins du passé, nostalgie et futur durant la longue vie , destinée du personnage principal Teddy , le préfèré de sa mère ( ils étaient cinq frères et sœurs ) .



À vingt ans il s’engage comme pilote de bombardier dans la Royal Air Force : La guerre de Teddy...

Vite promu commandant il connaîtra les horreurs de la 2ème guerre mondiale , la sensation de se «  jeter dans la gueule de la mort » , héroïque : durant quatre ans, il nous fait partager chaque mission au risque d’être la dernière , heureux d’être rentré à la maison mais complètement détruit de l’intérieur.



Le temps passe , il épouse Nancy , mathématicienne férue de chiffres et d’équations , son «  amoureuse d’enfance » ...au destin trop court....

Droit et sincère, tolérant et épatant , Teddy , journaliste, se laisse porter par son passé, sa famille et son histoire.



Désireux de toujours bien faire, c’est un héros humble, effacé et modeste, ne trouvant sa place nulle part.



On souffre et on aime avec Teddy, que ce soit avec Nancy, ses sœurs fantasques : Pamela et Ursula , Viola , sa fille unique «  baba cool » insouciante , mère peu aimante de Sunny et Bernie, indifférente , qui n’aimait pas les gens , désastreuse en amour .



Elle deviendra une écrivaine à succès .....



L’auteure décrit à merveille l’incommunicabilité entre parents - enfants ,l’incompréhension, l’amour pour les petits- enfants jamais démenti, la sensibilité et l’humanité hors pair de Teddy qui se heurte au mur Viola jusqu’à sa mort en 2012.



Ce roman mêle harmonieusement roman de guerre : sociétal et familial, passant du rire aux larmes , du présent au passé , maniant les époques avec un humour vachard , virtuosité et subtilité .

Une œuvre éblouissante qui remet en question la réalité, —- un hommage vrai à la fiction—- philosophique, historique, psychologique , jouant du temps, et de l’empathie avec ses inoubliables personnages , transcendant l’horreur du quotidien pour redonner du goût à la vie, ouvrage sur la guerre et ses conséquences sur les générations qui ne l’ont pas vécue ...



C’est le second diptyque consacré à la seconde guerre mondiale ,après «  Une vie après l’autre » , premier volet que je vais m’empresser de lire ....

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Une vie après l'autre

Je dois dire que je suis une inconditionnelle de l'auteure depuis «  Les coulisses du musée » , «  La souris bleue »,, Les choses s’arrangent mais mais ça ne va pas mieux  » .



Je trouve qu'elle renoue dans cet ouvrage avec son côté un peu loufoque et surtout très original.

En effet , l'héroïne de ce livre , cette chère Ursula naîtra et mourra plusieurs fois, oui c'est un peu bizarre, elle manque mourir à la naissance , le 11 février 1910, le cordon ombilical enroulé autour du cou, à cinq ans noyée, sauvée in extremis par un monsieur peignant sur la plage , à douze ans dans un accident domestique ou encore à vingt ans, dans un café à Munich , après avoir tiré sur Hitler...et changé le cours de l'histoire ?





Bref , je ne vais pas tout raconter.

Tout au long de ce gros livre, de 523 pages, son histoire est revécue, réécrite ...

Elle revit sa vie, l'auteure aime beaucoup son personnage ,elle lui fait prendre , grâce à son talent, des chemins complexes , variés, divers, retours en arrière, naissances , morts.



Elle la fait renaître plusieurs fois comme par enchantement.

Tant de destins possibles....

Qui est vraiment Ursula Todd?

Qu'elle aurait été notre vie si on avait réalisé des choix différents ?

Et si on avait la possibilité de changer le cours de l'histoire ?

Pourquoi at- on parfois des impressions de déjà vu?

Cet ouvrage emprunte un chemin pour le moins labyrinthique , le lecteur s'y perd au début , il s'habitue petit à petit à ce chemin tortueux .( 1930, 1910, 1923, retour en 1910 et ainsi de suite...)

Elle peut épouser un homme violent , abruti, tomber amoureuse d'un jeune allemand, vivre une passion pour un homme plus âgé...tirer sur Hitler , rencontrer Eva Braun,....

A chacune de ses nouvelles vies Ursula a la possibilité de recommencer sa vie à zéro...

Le roman a pour cadre une famille de la petite bourgeoisie de 1910 à juin 1967.

Nous découvrons toute une galerie de personnages , Sylvie, la mère, Hugh le père, Izzie , la soeur de Hugh, les frères et soeurs Maurice né en 1905, Pamela, Edward dit Teddy, Jimmy , l'enfant né après la grande guerre,.

Ils sont merveilleusement décrits, leurs traits de caractère et particularités bien amenées , domestiques, amis , voisins de la maison familiale à Fox Corner.

Nous allons de la maison familiale à Londres en passant par La Bavière où Ursula côtoiera Eva Braun lors d'un stage ..

Le ton est dynamique , entraînant , vif et prenant , pétri d'un humour anglais et d'une ironie typiquement british,

L'ouvrage est bien documenté : tranches de vies historiques , description du Blitz saisissante et de ses dégâts considérables à Londres, bombardements, morts violentes.

Le style est émaillé de références pragmatiques sur la société et la guerre.

Une belle plongée dans les années 1910- 1945.

J'ai été hypnotisée par le destin d'Ursula et des siens, récit remarquable à propos d'un famille prise dans les tourments de la vie en même temps que deux Conflits Mondiaux , à la croisée des genres ,hypnotique, fantastique, tranches de vies familiales et Histoire ...

Un conte très sympathique sur la seconde chance impossible à lâcher.

Il fait réfléchir sur les bifurcations possibles d'une existence , le vertige, la vérité des rêves et les impressions de déjà vu !

«  Les ténèbres s'abattirent » .

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Transcription

En cherchant un autre livre de cette auteure à la médiathèque, j'ai emprunté celui - là par hasard, très différent des quatre titres déjà lus et appréciés de Kate Atkinson .

Juliet, alias Iris- Carter - Jenkins , c'est le pseudo ( plus Magda ou Ivy ) de Juliette Amstrong , entrée en 1940 —- c'est une très jeune femme——dans le monde de l'espionnage, recrutée par un obscur département des services secrets anglais le MI5 .



Elle écoute et tape à la machine des enregistrements selon les moyens de l'époque , des conversations de traîtres anglais supposés, adeptes du nazisme , admirateurs de l'Allemagne notamment plusieurs de leurs agents secrets réunis dans un appartement voisin. ...N'en disons pas plus...



Cet ouvrage historique, consacré au contre - espionnage, complexe , entouré de faux amis , de taupes et autres individus douteux se déroule sur trois périodes : 1940, 1950, et même 1981, surtout les années de guerre.



Le style, pétri d'humour et de dérision nous fait sourire ...



L'héroïne , jeune orpheline de dix - huit ans au début du roman est vive, joyeuse, courageuse , amusante, ne se fie à personne,.

Elle semble d'une naïveté confondante.



Divertissante, sympathique , sa tâche monotone deviendra terrifiante ..



L'auteure entremêle les époques avec sa dextérité habituelle, mais le lecteur a beaucoup de mal à s'attacher à ce trop plein de personnages , aux pseudos et aux vrais noms qu'il faut relire, reprendre parfois à partir de chapitres entiers ...

Heureusement le personnage —-jusqu'au bout plein d'esprit —-de Juliette donne un ton allègre au récit ....

Un cinquième ouvrage que j'ai moins apprécié que les autres...



Cela n'entache pas mon empathie pour l'auteure que je continuerai à lire ...

«  Les morts faisaient leurs comptes. »

«  Mais que signifiait «  Vraie  » ? Qui était la «  Vraie Juliette ?

Tout n'était - il pas , y compris la Vie elle - même , un jeu de Dupes ?... »





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L'homme est un dieu en ruine

Il y a un grand secret en relation avec la fiction et l'imagination dans ce livre et qui en est, d'une certaine manière, la raison d'être.

Pour le découvrir, il vous faudra partager le destin de Teddy, jeune pilote à la R.A.F. durant la seconde guerre mondiale tout au long de ses 98 années de vie.

Kate Atkinson nous le raconte à sa façon en passant aisément d'une époque à l'autre et, comme d'habitude, en parsemant son récit de références littéraires anglo-saxonnes.

Du foyer fondé par Teddy et Nancy naîtront une fille et deux petits-enfants qui feront à la fois leur joie et leur tourment.

Une famille dans laquelle ne règne pas toujours l'harmonie, où la communication n'est pas facile, mais sur laquelle la bienveillance du patriarche s'étend, inconditionnelle malgré les drames et les souffrances.

Il y a semble-t-il un premier volet à cette oeuvre, Une vie après l'autre, qui s'attache à la vie d'Ursula, la soeur la plus proche de Teddy.

Je le lirai très certainement, Kate Atkinson ne m'ayant jamais déçue jusqu'à présent.
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Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux

Kate Atkinson aime mélanger les genres. Avec le retour de son héros Jackson Brodie, la talentueuse anglaise s'y atèle de manière fort réjouissante. Brodie est le témoin avec d'autres d'un banal accrochage entre deux voitures qui tourne rapidement au vinaigre, mais certaines personnes présentes ont intérêt à prendre la poudre d'escampette. L'aventure est lancée, Atkinson aussi.

On se perd au début dans la multitude de personnages et de situations, mais très vite ces talents de conteuse font merveilles. Les histoires en apparence sans point commun s'imbriquent les unes aux autres.

L'écriture chez Atkinson est toujours aussi plaisante, elle manie l'humour, la dérision mais aussi les scènes plus dures avec le même effet. Elle en profite pour raillier le monde artistique ou encore les privilégiés de la vie mais elle mets aussi le doigt sur des sujets plus sensibles (l'exploitation sexuelle, la solitude et la difficulté de tisser un lien ne serais-ce que social). Alors le ton se fait plus grave, plus acide. Un festival d'émotions contradictatoires qui une nouvelle fois fait de son roman une belle réussite. Pour ma part, c'est avec le même entousiasme que je retrouve cette auteure.



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Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux

En plein festival d'Edimbourg, Jackson Brodie, ancien policier devenu rentier grâce à un coquet héritage, est témoin d'un banal accrochage entre deux automobilistes. L'incident prend cependant une tournure violente lorsque l'un des conducteurs frappe l'autre avec une batte de base-ball avant de prendre la fuite. Cette agression, qui semble fortuite, est peut-être cependant au coeur d'un enchevêtrement de situations à la fois rocambolesques et dramatiques qui ne doivent rien au hasard...

Au début, il faut accepter de se sentir un peu perdu, tant les différents personnages et leurs histoires semblent n'avoir aucun lien entre eux, mais évidemment on se doute que tout est lié. D'ailleurs, on réalise rapidement que la construction est parfaitement maîtrisée, et les pièces du puzzle s'emboîtent peu à peu pour laisser apparaître la vue d'ensemble.

Et ce panorama de la société britannique n'est d'ailleurs pas joli-joli : pouvoir de l'argent, arrogance des riches, corruption, projets immobiliers pourris, réseau d'exploitation de jeunes femmes d'Europe de l'Est,... Comme si cela ne suffisait pas, Kate Atkinson charge encore la barque en brocardant les relations familiales (couple, parents-enfants), le théâtre d'avant-garde, une certaine littérature policière désuète, le monde de l'édition et de la promotion littéraires.

Si le trait est la plupart du temps drôle voire féroce, l'auteure fait preuve aussi d'empathie envers ceux de ses personnages empêtrés dans leur solitude et leurs difficultés à créer un lien social ou amoureux.

Avec sa savoureuse galerie de portraits, son ton incisif et ses péripéties incessantes, « Les choses s'arrangent... » est un roman plus profond qu'il n'y paraît, à la fois polar et comédie satirique, qui garantit une lecture jubilatoire.
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Dans les replis du temps

Encore surpris, toujours ravi.

Mrs. Atkinson a ce don aussi rare que précieux de savoir transformer la plus poisseuse des histoires glauques en conte poétique, de vous faire sourire des travers de personnages qu’on n’aimerait pas avoir à défendre aux assises ou d’accepter de se moquer des mésaventures d’orphelins qui vous tireraient des larmes dans Dickens.

Les hommes de Kate Atkinson (ceux de ses romans en tous cas, on lui en souhaite d’autres dans sa vie) sont égaux à eux-mêmes : froids, distants, aveugles, égoïstes, tyranniques, moches, inutiles, très souvent nuisibles. Il y a bien le fils de l’épicier, devenu un héros de guerre aux commandes de son avion de chasse, pour échapper au stéréotype. « Cela avait été merveilleux au début. Elle l’avait vraiment aimé. Un héros.»

Mais non, sitôt de retour sur terre, après avoir décroché une étoile un peu trop scintillante pour lui, « il n’avait pas su continuer à être un héros »… Le prince charmant était redevenu un vilain crapaud.

Le roman évoque les pieux mensonges qui pavés de bonnes intentions conduisent droit en enfer, et les apparences si souvent trompeuses. Il donne une vision terrible de la famille, champ clos permanent de toutes les bassesses et violences, où des enfants privés d’affection subissent et ne trouvent de réconfort qu’auprès de leur frère ou de leur sœur. Avec ici une mention spéciale à l’autoritaire belle-mère qui rappellera sans doute à certaines lectrices des souvenirs ou des anecdotes que je me garderai bien d’affubler d’un qualificatif. L’ensemble du lectorat adorera détester la tante Vinny capable de glisser à ses neveux : « Peut-être est-ce parce que vous êtes insupportables que votre mère vous a abandonnés… »

On croit souvent que l’herbe est plus verte chez le voisin, et les enfants y trouvent effectivement une âme compatissante et attentionnée en la personne de Mrs. Baxter… « Sithean serait un endroit merveilleux s’il n’y avait pas Mr. Baxter.» Et comment dire, sans trop en dire, ce voisin-là semble tout droit échappé de La Souris Bleue.

Tous les rebondissements, tous les détours temporels ou poétiques, tous les coups de poignard sont administrés avec la légèreté, l’humour et l’ironie qui sont la marque de fabrique de cette « charmante sorcière du roman britannique d’aujourd’hui » comme l’a autrefois qualifiée un critique autorisé.

Allez, si ce n’est pas encore fait, il est temps de faire la connaissance d’Isobel et de pénétrer dans le monde merveilleux (au sens premier du terme bien sûr) et poétique de Kate Atkinson. Venez, je vous prends par la main avec le premier paragraphe, Isobel fête… hum… enfin c’est son seizième anniversaire :

« Isobel. Isabelle. Isabelle Tarentelle – une danse un peu folle. Je suis folle, donc je suis. Isabelle. Belle. Suis-je belle ? Non, apparemment pas.

Ma géographie humaine est extraordinaire. Je suis grande comme l’Angleterre. Mes mains sont aussi larges que les Lacs de Cumbria, mon ventre a la taille de la lande de Dartmoor et mes seins se dressent à la hauteur des Monts Cheviots. Ma colonne vertébrale est la chaîne des Pennines et ma bouche l’estuaire de la Tamise. Ma chevelure flotte dans l’Humber et la fait déborder, et mon nez est l’une des blanches falaises de Douvres. En d’autres termes, je suis une grande fille. »

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Dans les coulisses du musée

Pas d’institution muséale dans ce roman, mais plutôt une incursion de « le placard du passé », celui qui cache les souvenirs et garde les secrets.



C’est l’histoire d’une famille anglaise tout au long du XXe siècle, une histoire tortueuse qui se répète de génération en génération… comme si en plus de leurs cheveux bouclés, les enfants héritaient aussi des malheurs de leurs ancêtres.



Ce sont des femmes qui disparaissent, des mères qui en ont assez de leur existence, des sœurs décédées, des moments racontés tantôt par les yeux de la fillette qui les subit, tantôt dans des « annexes » qui narrent des événements plus anciens.



Pas beaucoup d’affection et de tendresse dans ce milieu, mais parfois des émois amoureux et des élans du cœur, des espoirs et des déceptions.

Si les femmes y sont malmenées par le sort, les hommes y sont plutôt navrants, buveurs et trousseurs de jupons. Les seules figures masculines vraiment attirantes sont les héros de guerre, des héros morts, bien sûr…



Avec un humour en demi-teinte, un brin ironique ou cynique, un bon roman britannique…

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Sous l'aile du bizarre

Bizarre ! Humour britannique, création littéraire et chien jaune…



Des étudiants en littérature du début des années 70, dans une université de deuxième ordre, avec des professeurs étranges ou vraiment séniles, des étudiants qui procrastinent et qui se vautrent dans l’apathie, dans un contexte de crise du pétrole, avec des coupures de courant et des appartements frigorifiés.



Des familles paumées, le mystère d’un père inconnu, des chiens qui vont et viennent, des rencontres de hasard, et des hasards tellement improbables…



Un discours discontinu, une fille et sa mère qui racontent leurs histoires, entrecoupés d’extraits des romans qui s’écrivent.



Un bouquin bizarre, tantôt un sourire, tantôt une implacable caricature des milieux intellectuels, un texte qui demande au lecteur une bonne tolérance à l’absurde.

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La Souris Bleue

Pourquoi lit-on ? Personnellement, je réponds : surtout pour rêver, voyager, partager des sentiments, des impressions, des peurs, des découvertes ou des surprises. Pas vraiment pour retrouver les faits divers dramatiques qui font parfois la une de la presse en confirmant la noirceur du monde.

La Souris Bleue n’est pas une histoire de fées d’hiver, mais le détail, le catalyseur qui va rapprocher trois épouvantables faits divers non résolus ayant saccagé la vie d’une dizaine de personnes, proches des victimes. C’est un excellent roman policier avec un enquêteur privé, comme il se doit bien cabossé par la vie, un suspens garanti jusqu’au bout (on se demande à plusieurs reprises où l’on va) mais c’est aussi beaucoup plus que cela.

Il est question de famille, d’amour paternel, d’enfance, de sœurs qui s’aiment et se chamaillent, (on pense à Dans Les Coulisses du Musée), de mères résignées et épuisées, de couples mal assortis, de non dits, de secrets, de violence, de solitude, de folie, de meurtres.

Kate Atkinson parvient à dépeindre des situations, des personnages et des sentiments dramatiques avec verve, humour, ironie ou tendresse dans un cocktail qui fait sa spécificité et son succès. Tout est juste, on compatit devant ces personnages aux vies brisées, on espère que la vérité les apaisera un peu, on les prend en affection et on sourit beaucoup parce qu’il faut bien le dire, c’est souvent très drôle ! Un exemple ?

« Elle avait sincèrement cru que cette invitation à prendre le thé voudrait dire un salon élégant, clair, aux murs duquel seraient accrochés des tableaux représentant des chevaux et des chiens. De vastes canapés capitonnés de soie damassée jaune pâle, un piano à queue croulant sous des photos de famille dans de lourds cadres en argent (cette image était en grande partie le souvenir d’une demeure historique visitée dans son enfance). Elle se voyait nerveusement penchée sur le bord d’un des canapés de soie damassée jaune pâle tandis que la mère de Jonathan officierait devant le service à thé – en jolie porcelaine ancienne – et l’interrogerait sur sa « fascinante » vie de citadine.

En réalité, la mère de Jonathan était encore à la foire où elle remettait avec grâce des cocardes au club de poney et ni Jonathan ni Caroline n’étaient jamais parvenus au salon car ils avaient fait le tour par-derrière et Jonathan l’avait entraînée dans une sorte d’arrière-cuisine. Ils n’avaient pas plutôt franchi le seuil que Jonathan lui roulait le slip jusqu’aux chevilles, la forçait à se pencher sur la vieille paillasse en bois et la prenait à la hussarde, et tout en se cramponnant aux (pratiques) robinets du timbre d’office, Caroline s’était dit Bon Dieu, voilà ce qui s’appelle se faire foutre ».

Alors, oui, faits divers ou pas, avec Kate Atkinson, no disappointment !

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À quand les bonnes nouvelles ?

J'aime bien Kate Atkinson. Elle nous raconte des choses horribles mais légèrement, comme si de rien n'était. Ça nous change et c'est rafraichissant. Difficile de résumer une histoire de Kate Atkinson mais disons que c'est un plaisir de retrouver les personnages qui se croisent toujours, se connaissent sans le savoir, de vivre des intrigues complexes qui finiront par se recouper...C'est disons déconcertant . Un ton malicieux , une touche d'humour, beaucoup de dérision qui ajoutent un plus au propos. Donc, pourquoi passer à côté d'un Kate Atkinson quand on peut être agréablement surpris et se laisser aller à un bon moment de lecture ?
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La Souris Bleue

1970 : une petite fille de 3 ans, Olivia, benjamine d’une famille nombreuse de filles, disparaît mystérieusement sans laisser de trace. Elle tenait dans ses bras son doudou, Souris bleue. Les parents, un mathématicien lunaire et une mère de famille débordée n’ont aucune explication à donner. Cette nuit-là la petite dormait sous une tente dans le jardin avec une de ses sœurs.

2004 : deux des sœurs, Amelia et Julia, reviennent dans la maison familiale suite à la mort du père. Mettant de l’ordre dans ses affaires elles font une étrange découverte. Qui pourrait bien permettre de relancer l’affaire…

1989 : une jeune mère, Michelle, massacre son compagnon à coups de hache. Avant d’aller en prison elle demande à sa jeune sœur, Shirley, de s’occuper de sa fille, Tanya, mais la petite est confiée à la famille paternelle.

2004 : Shirley, en mal de maternité, s’inquiète de retrouver sa nièce…

1994 : Theo, avocat de profession, veuf et obèse, s’occupe seul de ses deux filles. L’aînée, Jennifer, a déjà quitté la maison, mais sa préférée, Laura, pour laquelle il se fait du souci à chaque instant, a tout juste dix-huit ans. Etudiante, elle a trouvé un job dans un bar, ce qui lui semble dangereux et il lui propose de venir travailler dans son cabinet. Où elle est sauvagement assassinée dès le premier jour par un individu vêtu d’un pull jaune, plongeant son père dans un désespoir absolu. Pendant dix ans il décide de mener sa propre enquête pour venger la mort de sa fille, jusqu’au jour où il décide de passer la main. Nous sommes en 2004.



2004 : Jackson, détective privé vit mal son divorce et la séparation d’avec sa fille Marlee. Sa dernière filature, sans intérêt, suivre les allées et venues de Nicola, une hôtesse de l’air dont le mari jaloux soupçonne l’infidélité, commence à le lasser. Quand soudain ces trois affaires anciennes non résolues…et tout une série de personnages plus ou moins loufoques, Binky Rain, la sorcière aux chats, les deux sœurs déjantées, la religieuse, une mystérieuse adolescente aux cheveux jaunes, Théo le père inconsolable… viennent le sortir de l’insupportable train-train de son existence. La famille peut être le pire mais aussi le meilleur, on s’y perd un peu mais on s’y retrouve. Toutes ces enquêtes vont se croiser pour tenter de démêler les fils embrouillés de ces drames familiaux…le tout avec beaucoup d’humour très british ! Une belle découverte !

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À quand les bonnes nouvelles ?

A quand les bonnes nouvelles?On se le demande, c'est vrai.. Heureusement qu'il y a Kate Atkinson, ça aide un peu. Avec un roman qui est la suite de La souris bleue et de Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux.



Ou du moins dans lequel on croise des personnages que l'on connait déjà. Et qui n'arrêtent pas de se croiser eux aussi.

Un roman de Kate Atkinson, ça ne se raconte pas. Quand on aime- c'est mon cas- on rentre dedans, on tourne les pages, et on se demande pourquoi c'est déjà fini. Ce n'est pas définissable, comme genre, je crois, c'est une bouffée d'oxygène. Pas les histoires qu'elle raconte, qui sont souvent très dramatiques. Mais la façon dont elle les raconte. C'est à la fois féroce et tendre, drôle et plein de larmes, désabusé et plein d'espoir en certains êtres, très très simple à lire et bourré de références littéraires, c'est complètement délirant, et pourtant bien construit.

Et toujours ces petites phrases qui ponctuent, ici il y en a aussi beaucoup qui donnent envie de sourire, oui, mais qui finalement ne sont pas si drôles que cela!



"Maman vénérait Lady Di et déplorait fréquemment son trépas: "Partie, disait-elle en hochant la tête d'un air incrédule. Comme ça. Tout cet aérobic pour rien."

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Trois petits tours et puis reviennent

Une semaine ! cette folle aventure se déroule sur une semaine seulement. On comprend très vite de quel commerce s’occupe un certain Mark Price, de Anderson Price Associés, puisque dès le deuxième chapitre, on le trouve sur Skype en conversation avec deux jeunes et jolies polonaises, deux sœurs, auxquelles il propose un travail à Londres. Il allait payer leur billet d’avion, quelqu’un viendrait les chercher à l’aéroport, bref, on s’occupait de tout pour elles. L’image que voient les deux filles à l’écran n’est en rien conforme à la réalité : le luxueux bureau est en fait un décor et il se trouve dans une caravane sur cales, dans un champ. Pour sa part, Jackson Brodie passe la journée avec son fils Nathan (13 ans) et Dido, une vieille chienne labrador, que Julia (son ex) lui laisse en garde parce qu’elle tourne dans une série policière. Côté boulot, pour lui, rien de transcendant : une banale affaire de filature. Penny Trotter a demandé à Jackson de suivre son mari Gary et sa nouvelle conquête Kristy. Mais là n’est pas ce qui nous occupe : il ne s’agit que d’une coïncidence qui prendra tout son sens beaucoup plus tard. Quant au premier chapitre, je l’avais complètement oublié puisqu’il n’a rien à voir avec ce qui suit… Il a fallu que j’attende presque la fin du roman pour m'en souvenir et comprendre ce dont il s’agissait !

***

Dans Trois petits tours et puis reviennent, j’ai trouvé Kate Atkinson égale à elle-même. On part dans une intrigue complexe, mais dans laquelle on ne se perd pas. Petit à petit, l’histoire prend forme, on constate que les personnages ont entre eux certains liens, parfois très ténus, d’autres fois assez proches. Pour Crystal et Tommy, les liens sont terribles quand on considère la jeunesse de Crystal, et pourtant aucun des deux n’en est conscient. Mais c’est là un des tours de force propres à Kate Atkinson : habituellement, quand un auteur annonce une coïncidence, c’est pour que le lecteur accepte plus facilement une invraisemblance. Pas Kate Atkinson : ses coïncidences sont parfaitement acceptables et vraisemblables, à mes yeux en tous cas ! Elle prend cette fois le parti de nous faire vivre certains événements vus par deux protagonistes différents, et c’est très réussi ! Quelques bémols, cependant. Je suis allée vérifier que la traductrice (Sophie Aslanides) était la même que d’habitude. C’est le cas, et pourtant j’ai parfois été dérangée dans ma lecture parce que je ne comprenais pas certains éléments, ce qui n’avait jamais été le cas avant ce roman. Harry (un adolescent particulièrement attachant et fou de théâtre) cherche des surnoms pour une drag-queen (je simplifie, voir p. 117). Il y en a deux que je n’ai pas compris et j’aurais apprécié une traduction ou une explication parce que les autres sont des à-peu-près qui m’ont fait rire. C’est le cas plusieurs fois dans le roman : une plaisanterie que je devine obscène et dont je ne comprends qu’un des termes, des jeux sur des lieux ou des noms de famille, des paroles de chansons, etc. Par ailleurs, je n’avais lu que deux livres de la série des Jackson Brodie, et j’ai été déçue d’apprendre le dénouement de l’un de ceux que je n’ai pas encore eu la joie de découvrir à la fin de celui-ci. J’espère que je ne m’en souviendrai pas… Ces réserves sont bien maigres et je continuerai à lire cette brillante auteure pleine d'humour avec grand plaisir !

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Dans les coulisses du musée

Je suis une fan de Kate Atkinson et je n’avais jamais lu son premier roman, Dans les coulisses du Musée... C’est maintenant chose faite, et je n’en reviens toujours pas qu’il s’agisse d’un premier roman ! Tout est déjà là, tout ce que j’aime chez cette auteure. Dans les treize chapitres, Ruby va nous raconter sa vie à la première personne, dès sa conception en 1951 jusqu’à peu de temps après la mort de sa mère, en 1992. En revanche, dans les douze annexes qui viennent s’intercaler entre les chapitres, un narrateur omniscient va nous entraîner sur une ligne temporelle brisée, nous présentant dans le désordre les trois générations qui précèdent celle de Ruby. On restera beaucoup en compagnie des femmes : Ruby et ses sœurs, Patricia et Gillian ; leur mère, Bunty ; leur grand-mère, Nell ; leur arrière-grand-mère, Alice. Comme toujours chez Kate Atkinson, le passé vient éclairer le présent ; les blessures, les peurs, les ratages s’expliquent et font sens, dans une sorte de continuité, un fatalisme dont il est bien difficile de s’extraire. Chaque génération s’épuise à devoir porter sur ses épaules le poids des secrets de la génération précédente. Dans ce roman, les hommes n’ont pas le beau rôle. Je devrais plutôt dire, les maris n’ont pas le beau rôle… parce que les frères, les cousins et certains des fiancés sont sympas. En fait, avant le mariage, les hommes ont plein de qualités, c’est après que ça se gâte… Comme toujours aussi, Kate Atkinson joue avec son lecteur : par exemple, elle lui annonce très rapidement (p. 20) que Gillian va mourir écrasée ; elle lui donne même la marque et l’année de la voiture, mais il faudra attendre la toute fin du livre pour avoir de fracassantes et gênantes révélations sur cette sœur de Ruby et sur son rôle dans les événements qui ont traumatisé toute la famille. Cette auteure balade son lecteur, l’induit en erreur, lui révèle certains éléments qu’elle lui présente comme très importants, mais lui en cache d’autres autrement cruciaux. Les romans de Kate Atkinson vont loin dans la psychologie des personnages, posent des questions importantes, font réfléchir aux priorités. Et comme un vrai cadeau, en plus, ils sont drôles ! J’ai ri aux éclats à la description de la mort de l’un des personnages, de ce rire qui fait un peu honte (oh, je n’aurais pas dû rire : il est mort !), mais que je suis incapable de réprimer… J’adore les romans de Kate Atkinson, et je ne les ai pas encore tous lus. Yes !
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