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Critiques de Keiji Nakazawa (119)
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Un nouveau manga découvert grâce à un ami, œuvre d'un magaka reconnu semble-t-il.



Et j'ai beaucoup aimé l'histoire de ce jeune garçon, Gen, qui vit avec sa famille dans le Japon en guerre.

Et dont le père, pacifiste et horrifié par le conflit contre les Etats-Unis et l'Angleterre, s'oppose, à ses dépens et en en payant un prix lourd, au discours nationaliste et belliqueux ambiant.



Puis, au 2/3 de cet album (d'une série qui compte 10 albums) survient le bombardement d'Hiroshima et la catastrophe nucléaire.

Le récit bascule alors dans l'horreur et décrit cette terrible épreuve.



Très impressionnant.

Sensible, pertinent et touchant.



A lire je pense.



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Gen d'Hiroshima, tome 1

Dans le premier volume de la série Gen d'Hiroshima, il y a la mise en place de l'histoire. Nous suivons la famille du jeune Gen qui vit à Hiroshima au printemps 1945. C'est une vie faite presque exclusivement de violences, de privations et de souffrances.



Ce manga est d'autant plus riche, qu'il est en grande partie autobiographique, l'auteur étant né en 1939 et ayant vécu le bombardement d'Hiroshima. C'est donc du point de vue japonais que nous assistons à ces événements. En général, nous avons le point de vue occidental et il est très intéressant de se placer en face et de nous rendre compte, de l'intérieur de ce qu'était le Japon d'alors.



Gen vit dans une famille unies mais mise au banc de la société car le père est pacifiste dans une société fanatisée, endoctrinée et ultra-guerrière. Leur vie est donc d'autant plus dure. On les voit essayer de survivre en espérant des lendemains meilleurs où ils pourront juste être heureux et libre. Et puis les dernières pages arrivent, avec le largage de la première bombe atomique de l'histoire sur la ville...



J'ai découvert ce manga grâce à la postface du magnifique La bombe d'Alcante, LF Bollé et Denis Rodier. Ils expliquaient que cette série était très inspirante et qu'il était difficile de faire mieux pour connaître cette histoire du poing de vue japonais.



Peu habitué à la lecture des mangas, il m'a fallu quelques pages pour me familiariser avec le sens de lecture et le dessin. Mais très vite j'aj été pris par le rythme, la dramaturgie et le caractère des personnages.

J'ai hâte de lire les 9 volumes suivants malgré la dureté de l'histoire.
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Gen d'Hiroshima - Intégrale, tome 1

Je me suis intéressé à Gen suite à la lecture enthousiasmante de "La Bombe" (à propos de la bombe atomique sur Hiroshima - et Nagasaki). Bien que n'étant pas un spécialiste de manga , je me suis lancé dans un ouvrage de cinq tomes avec environ 2500 pages!!!!



Ici il s'agit du tome 1. L'auteur - Keiji Nakazawa - nous décrit la société japonaise en pleine guerre, avant l'explosion dramatique. Militarisme, nationalisme, exploitation du peuple par la haute hiérarchie militaire, culte aveugle de l'empereur! On assiste aux souffrances des "petites gens" des jeunes recrues,et des enfants au jour le jour.

Le père de Gen est un farouche opposant à la guerre, son point de vue imprègne la vie familiale et finalement tous les membres de la petite famille sont considérés comme des traitres par les voisins du quartier!



Au coeur de ce premier tome, arrive l'explosion atomique sur Hiroshima, où habite Gen. Le manga devient alors l'instrument nous permettant de visualiser l'horreur que vivent les habitants. Le dessin est dur, les pages sont puissantes et il en découle une grande émotion.On est dans l'évènement et on souffre à coté de Gen.



Puis vient l'après. La tentative de survie, la lutte pour un bol de riz ou un verre d'eau mais aussi la solidarité de Gen pour des inconnus qu'il rencontre. Puis la fuite et la faillite de l'amitié, le comportement horrible des enfants à l'égard de ces fuyards envahisseurs de leur bulle familiale.



Egoisme à tous les étages - (presque)! Désespoir d'une société qui s'écroule devant la catastrophe.Mais Gen et sa maman sont courageux!!! Il y a de l'espoir, même si l'avenir est improbable !



Suite des aventures post-bombe au tome 2



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Gen d'Hiroshima, tome 1

Publié initialement dans des périodiques japonais entre 1973 et 1985, il est l'un des premiers manga traduit en français en 1983. Cette saga en 10 tomes retrace l'histoire de Gen et de sa famille vivant à Hiroshima qui tentent de survivre dans le Japon en guerre. Puis, le 6 août, la bombe explose. Ce manga reprend de manière romancée l'expérience personnelle de l'auteur, alors enfant.

Ne vous imaginez pas lire un récit édulcoré, enfantin ou nationaliste, Gen est tout le contraire. Dans le premier tome, nous rencontrons cette famille qui peine à survivre. Le père, pacifiste convaincu, attire la honte sur la famille avec ses idéaux et son discours vont à l'encontre de l'effort de guerre qui est exigé de la part de tous les japonais. Pour laver ce déshonneur, le fils cadet décide de se sacrifier et de rejoindre les rangs de l'armée. La mère, enceinte, fait tout ce qui est en son pouvoir pour nourrir et protéger ses enfants obsédés par la faim et victimes de lynchage.

Ce manga, montre ce qu'il y a de pourri dans cette société impériale où le peuple doit être prêt à faire le sacrifice ultime dans une guerre qu'il ne comprend même pas. Bien qu'aujourd'hui il soit étudié par les élèves japonais pour aborder cette époque historique, la publication a été interrompu dans les années 80 car il donnait à voir une image trop négative du Japon en guerre.



La lecture est parfois insoutenable tant par la violence constante subie par les personnages que par le dessin qui accentue douleurs terreurs. Je ne sais pas si je peux vraiment conseiller la lecture de ce graphique, tant il a été difficile à terminer pour moi, mais pourtant incontournable puisqu'il permet de comprendre toute l'étendue des souffrances du peuple japonais.
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Ce troisième tome est toujours aussi éprouvant que les 2 premiers. Le récit va ici se concentré sur l’image des survivants de la catastrophe nucléaire : des individus méprisés, abandonnés, qui font honte à leur famille et tout ça pour les victimes, dans un état de délabrement physique immense. Une partie de l’histoire encore très dure en émotion.

La description de ce pays après une telle catastrophe donne presque la nausée mais c’est là, la force de ce manga, être extrêmement réaliste dans cet état de déchéance totale de la population japonaise avec ces japonais qui essayent chacun de leur côté de survivre à la fin de la guerre ; des Japonais qui subiront également dans ce tome, la désillusion de la défaite.

À noter justement, en fin d’ouvrage, un récit de ce moment où, l’Empereur décida de la fin de la guerre. Malgré son statut de Dieu, la décision de l’Empereur ne fut pas acceptée par l’ensemble des militaires, loin de là ! C’est très instructif.

Le petit default dans ce manga estpeut-être cette description d’un Gen un peu trop samaritain où il fait preuve énormément de gentillesse et de bonté envers notamment à ceux rejeter par la société ou qui survivent tant bien que mal dans cet environnement horrible.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Gen est le manga sur Hiroshima, en effet son auteur a vécu cette tragédie. Il dépeint dans le dessin tous le fanatisme et l'intolérance qui habitait la plupart des japonais à cette époque. Etre pacifiste, c'était de la traitrise. La famille de notre héros passe de sales moments, ils se font tous frapper et humilier constamment. Nakazawa décrit également la famine et la pauvreté car en 1945, tout partait pour l'effort de guerre. Pourtant, je n'ai pas trop été emballé par le récit. Je préfère nettement la narration et le dessin de Mizuki.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Je ne suis pas un spécialiste du manga, ni forcément attiré à première vue par ce format. Cependant, le thème historique m'attirait. Je voulais savoir comment le Japon a pu se relever de la Seconde guerre mondiale avec ces deux bombes atomiques qui ont explosé sur son sol.



Cette folie humaine destructrice a marqué paradoxalement la fin d'un conflit meurtrier qui aurait pu faire encore des millions de mort.



Nous avons là une tragédie familiale qui décrit le quotidien des habitants d'Hiroshima dans les semaines précédant le lâcher de la bombe.



J'ai été également perplexe devant la naïveté du dessin avec un récit plutôt noir et dramatique. Le choix de l'auteur est plutôt hasardeux.



Il est question de survie devant la brutalité d'un régime militaire jusqu'au boutiste. C'est un témoignage assez poignant.
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Gen d'Hiroshima, tome 5

Il y a plusieurs manières de décrire un génocide. Il y a la manière Deogratias, où en juxtaposant l’avant et l’après du génocide on laisse imaginer le génocide même. Il y a la manière Maus: Un survivant raconte, où l’histoire d’un survivant est retracée via un dessin très simpliste qui sait rester en arrière plan tout en se prêtant admirablement bien à l’histoire !



Si Gen d’Hiroshima, en grande partie autobiographique, suit plus la manière de Maus (dont l’auteur fait d’ailleurs la préface du premier tome), il faut commencer par déplorer les dessins caricaturaux et expressifs qui ont tendance à pousser l’histoire en arrière plan, voir même de lui enlever de sa crédibilité. Comment ne pas regretter que les coups de poing du petit frère de Gen donnent l’impression de faire plus mal que les séquelles de l’irradiation, comment ne pas s’agacer de la surabondance de coups de poing que se donnent la plupart des personnages de tome en tome, comment ne pas douter de la droiture et de la bonté exagérée du petit Gen qui offre sa nourriture difficilement obtenue aux inconnus alors que sa petite soeur va mourir de faim … ?



En faisant abstraction de l’insuffisance du dessin manga des années 70 à se prêter à se type d’histoire, on ne peut néanmoins s’empêcher de reconnaître le côté poignant de l’histoire et l’honnêteté de l’auteur vis-à-vis du militarisme, de la politique et de la société japonaise.



Ce 5ième tome, qui montre la lutte de Gen et de sa famille (ce qu’il en reste) au milieu d’un pays livré à la mafia et au chaos, se déroule néanmoins déjà plus de 2 ans après l’explosion de la bombe d’Hiroshima, et c’est pourquoi je conseillerais à tout le monde de lire surtout les 2-3 premiers tomes pour la qualité du récit de cette page dramatique de l’histoire et que ceux qui parviennent à assimiler le dessin aillent au bout des 2700 pages …



Personnellement, c’est à la lecture de ce 5ième tome que je m’arrête !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Gen d'Hiroshima, tome 2

Un second tome qui s'ouvre sur un moment extrêmement triste, et malheureusement qui se poursuit pour Gen... la cruauté de la guerre, la mort partout, horrible, la solitude, personne sur qui compter... bref, le manga décrit une vision d'apocalypse encore insoutenable de réalisme, de violence et de tristesse.

Gen parcours des paysages dévastés, des gens abominablement blessés et encore et toujours des personnes antipathiques qui maudissent leur semblables...

Un second tome qui vaut le détour pour sa description des conséquences de la bombe atomique mais il faut avoir le coeur bien accroché pour suivre la vie tragique de Gen et de sa famille.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Un manga bouleversant où on suit la vie d’une famille japonaise d’Hiroshima dans les derniers mois de la guerre.

Même si je commence à connaître cette période de la guerre, et même à connaître l’état d’esprit des japonais de l’époque, c’est toujours impressionnant à découvrir.

La toute puissance de l’armée, l’omniprésence de la propagande, la ferveur patriotique, le sentiment de sacrifice... tout y est dans ce manga qui nous prend au tripes car on est face à des sentiments si incompréhensible : un père battue pour ses propos en faveur de la paix, des familles entières qui se sacrifient pour ne pas tomber prisonniers des américains, des enfants qu’on éduque à tuer et à maudire l’ennemi... le Japon impérial est arrivé au sommet de l’absurdité ou la seule issue finale était le sacrifice de la population totale du Japon (on comprend pourquoi les américains craignaient au plus haut point de débarquer sur les îles japonaises). Même si cette thématique est présente dans plusieurs ouvrages, ce manga décrit cette période assez longuement et criante de vérité.

Pour en revenir au récit, même si de nombreux moments sont tragiques et tristes, les quelques réconforts de personnes bienveillantes et la force de la famille permet de ne pas tomber dans le drame complet. Mais attention, la fin est plutôt dure à supporter et promet une suite encore plus tragique (dans le style de l’anime, le tombeau des lucioles, j’imagine).

Suivre la vie de cette famille courageuse, car il en faut du courage pour souhaiter la paix dans ce Japon impérial, est particulièrement éprouvant par son coté réaliste (car c’est presque une auto-biographie de l’auteur).

C’est un témoignage important sur l’absurdité de la guerre et sur ce Japon qui, à la fin de la guerre, s’était complètement replié sur lui-même et était arrivé à un niveau de fanatisme incroyable.
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J'avais six ans à Hiroshima

Keiji Nakazawa vivait avec sa famille à Hiroshima le jour où la bombe a explosé. Sur le chemin de l’école, comme des milliers d’autres enfants, il a laissé à quelques centaines de mètres derrière lui une maison détruite. Son père, un frère et une sœur, parmi ses cinq frères et sœurs, ont succombé instantanément ou presque, quand sa mère a miraculeusement survécu, donnant naissance au même moment à une petite Tomoko...qui ne survivra que quatre mois à cet enfer.



Raconté sous forme de très courts chapitres de deux, trois pages, l’auteur du célèbre Gen d’Hiroshima, nous livre dans ce témoignage quelques-unes des scènes qui n’ont jamais quitté sa mémoire, et comment pourrait-il en être autrement. Images sur le vif de corps à vif, chairs pantelantes de ces fantômes errants à la recherche de nourriture, pantins hagards qui ne tiennent debout que par miracle, déjà dévorés par les mouches et les vers, et dont on ne sait pas s’ils sont mués par un automatisme zombie ou par un dernier sursaut de volonté propre…Ils souffrent terriblement…D’autres ont eu davantage de « chance » … carbonisés, et figés sur place.



Un témoignage aux frontières de l’indicible et de l’horreur. Ces pauvres gens ne comprennent pas ce qui leur arrive, et on prendra bien soin de leur cacher la vérité autant qu’on pourra. On sent que Keiji en a particulièrement après l’ABCC (Atomic bomb casuality commission), un bureau vite installé par l’armée américaine, qui va ausculter la population rescapée sous toutes les coutures, non pas pour soigner l’un ou l’autre des nombreux problèmes de santé survenus, mais à des fins scientifiques, en étudiant là des cobayes. Il n’y a pas de compassion chez l’occupant, et les autorités japonaises qui reprendront peu à peu la main ne seront pas plus transparentes ni charitables.



Un témoignage choc, et bouleversant par sa sobriété réaliste. Le style est lapidaire et limpide, et surtout pas larmoyant, non « poético-romantique ».

Il faut saluer cette réédition de 2020 au Cherche-Midi, un quart de siècle déjà la première. La saluer dans son principe même, à l’heure où évidemment il n’y a presque plus de survivants, pour sauver et cristalliser cette mémoire. La première de couverture est particulièrement réussie dans sa forme. Les informations de titre et d’auteur sont englobées dans un médaillon rouge, qui nous ramène au pays des racines du soleil, apposé sur l’éloquente photo de cette femme dans les ruines avec sa fille, femme qui esquisse malgré tout un sourire…les Japonais ont cette force de si peu se plaindre, de souffrir en silence, et de se remettre sans tarder, et inlassablement au travail.



Je regrette cependant un grand oublié de cette couverture, Bernard Clavel. Son texte de l’édition de 1995 a été conservé, mais il n’en apparaît cette fois aucune mention en première de couverture, et extrêmement discrètement en quatrième ! On lui aura préféré une préface d’un ancien ministre de la Défense, un politique qui voudrait nous faire croire que le traité d’interdiction des armes nucléaires de 2017 changera l’avenir de l’humanité, alors même qu’il convient que les Etats-Unis, la Russie ont renoncé à leurs engagements, que la non-prolifération a été une chimère (Iran, Corée du Nord), et que la Chine poursuit activement et sans états d’âme son entreprise de rattrapage. Et quand on sait que la France et le Japon (un comble !) se sont abstenus de ratifier ce traité d’interdiction, cela laisse peu d’espoir... On se fiera donc plus sûrement au superbe plaidoyer de Bernard Clavel pour la Paix. Cet homme n’a cessé de revendiquer son pacifisme toute sa vie et au fil de son œuvre immense. Et il n’a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les vas-t-en guerre, les pacifistes de salon vite gagnés par la mollesse des politiques qui n’agissent pas et envoient des jeunes se faire liquider. Au passage, il égratigne même les femmes, dont on ne cesse de dire que si elles étaient au pouvoir, il n’y aurait plus de guerres (tu parles, il suffit de voir la terreur qu’inspire déjà la sœur de Kim Jong Un, une femme glaciale et impitoyable à la main de fer, ou encore, dans le registre du non-respect des droits de l’Homme, une certaine prix Nobel de la Paix qui depuis qu’elle participe au pouvoir les laisse être bafoués sans sourciller). Pour Clavel, elles ont longtemps été et sont encore souvent trop sensibles au charme viril de ces maris et fils en uniforme. Bref, voici un pacifiste qui pour le coup ne se privait pas de canarder, dès lors qu’il s’agissait d’une juste cause. Mais cette pugnacité n’a jamais caché un terrible pessimisme : n’en déplaise aux beaux discours sur le nécessaire « équilibre de la terreur » qui justifie la course au nucléaire militaire, les armes inventées au fil des âges ont toujours fini par servir. Un texte sans la moindre concession, qui m'incite décidément à placer également la présente critique parmi celles consacrées à la première édition, qui plaçait Bernard Clavel en co-auteur, parce qu'il le vaut bien.



En fin d’ouvrage, un mot sur les hibakusha, ces japonais irradiés qui souffraient et souffrent encore dans leurs chairs des décennies après, mais aussi dans leur âme, victimes de discriminations voire de harcèlement, comme malheureusement il en existe sous bien des formes au Japon quand on n’est pas dans la norme collective.



Enfin, un rapide mais efficace topo sur les différents types de bombes nucléaires : atomique, à hydrogène, à neutrons, très didactique. En gros, les bombes A sont à uranium (Hiroshima) ou, plus puissantes, à plutonium (Nagasaki). Mais les bombes H, mises au point quelques années après sont mille fois plus puissantes…Une seule bombe H a une capacité de destruction six fois plus grande que toutes les bombes conventionnelles larguées durant la seconde guerre mondiale.



Au-delà d’un témoignage capital sur la première tragédie nucléaire de l’Histoire et ses conséquences, cet ouvrage qui se lit très rapidement constitue une synthèse utile et intelligemment agencée sur le sujet.
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J'avais six ans à Hiroshima, le 6 août 1945, ..

Keiji Nakazawa vivait avec sa famille à Hiroshima le jour où la bombe a explosé. Sur le chemin de l'école, comme des milliers d'autres enfants, il a laissé à quelques centaines de mètres derrière lui une maison détruite. Son père, un frère et une soeur, parmi ses cinq frères et soeurs, ont succombé instantanément ou presque, quand sa mère a miraculeusement survécu, donnant naissance au même moment à une petite Tomoko...qui ne survivra que quatre mois à cet enfer.



Raconté sous forme de très courts chapitres de deux, trois pages, l'auteur du célèbre Gen d'Hiroshima, nous livre dans ce témoignage quelques-unes des scènes qui n'ont jamais quitté sa mémoire, et comment pourrait-il en être autrement. Images sur le vif de corps à vif, chairs pantelantes de ces fantômes errants à la recherche de nourriture, pantins hagards qui ne tiennent debout que par miracle, déjà dévorés par les mouches et les vers, et dont on ne sait pas s'ils sont mués par un automatisme zombie ou par un dernier sursaut de volonté propre…Ils souffrent terriblement…D'autres ont eu davantage de « chance » … carbonisés, et figés sur place. Les odeurs de putréfaction sont pestilentielles et permanentes.



Un témoignage aux frontières de l'indicible et de l'horreur. Ces pauvres gens ne comprennent pas ce qui leur arrive, et on prendra bien soin de leur cacher la vérité autant qu'on pourra. On sent que Keiji en a particulièrement après l'ABCC (Atomic bomb casuality commission), un bureau vite installé par l'armée américaine, qui va ausculter la population rescapée sous toutes les coutures, non pas pour soigner l'un ou l'autre des nombreux problèmes de santé survenus, mais à des fins scientifiques, en étudiant là des cobayes. Il n'y a pas de compassion chez l'occupant, et les autorités japonaises qui reprendront peu à peu la main ne seront pas plus transparentes ni charitables. Un témoignage choc, et bouleversant par sa sobriété réaliste. le style est lapidaire et limpide, et surtout pas larmoyant, non « poético-romantique ».



Ce texte est précédé d'un vibrant plaidoyer de Bernard Clavel pour la Paix. Cet homme n'a cessé de revendiquer son pacifisme toute sa vie et au fil de son oeuvre immense. Et il n'a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les vas-t-en guerre, les pacifistes de salon vite gagnés par la mollesse des politiques qui n'agissent pas et envoient des jeunes se faire liquider. Au passage, il égratigne même les femmes, dont on ne cesse de dire que si elles étaient au pouvoir, il n'y aurait plus de guerres (tu parles, depuis, il aura suffit de voir la terreur qu'inspire déjà la soeur de Kim Jong Un, une femme glaciale et impitoyable à la main de fer, ou encore, dans le registre du non-respect des droits de l'Homme, une certaine prix Nobel de la Paix qui depuis qu'elle participe au pouvoir les laisse être bafoués sans sourciller). Pour Clavel, elles ont longtemps été et sont encore souvent trop sensibles au charme viril de ces maris et fils en uniforme. Bref, voici un pacifiste qui pour le coup ne se privait pas de canarder, dès lors qu'il s'agissait d'une juste cause. Mais cette pugnacité n'a jamais caché un terrible pessimisme : n'en déplaise aux beaux discours sur le nécessaire « équilibre de la terreur » qui justifie la course au nucléaire militaire, les armes inventées au fil des âges ont toujours fini par servir.



En fin d'ouvrage, un mot sur les hibakusha, ces japonais irradiés qui souffraient et souffrent encore dans leurs chairs des décennies après, mais aussi dans leur âme, victimes de discriminations voire de harcèlement, comme malheureusement il en existe sous bien des formes au Japon quand on n'est pas dans la norme collective.



Enfin, un rapide mais efficace topo sur les différents types de bombes nucléaires : atomique, à hydrogène, à neutrons, très didactique. En gros, les bombes A sont à uranium (Hiroshima) ou, plus puissantes, à plutonium (Nagasaki). Mais les bombes H, mises au point quelques années après sont mille fois plus puissantes…Une seule bombe H a une capacité de destruction six fois plus grande que toutes les bombes conventionnelles larguées durant la seconde guerre mondiale.



Au-delà d'un témoignage capital sur la première tragédie nucléaire de l'Histoire et ses conséquences, cet ouvrage qui se lit très rapidement constitue une synthèse utile et intelligemment agencée sur le sujet.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

LE témoignage indispensable sur la tragédie d'Hiroshima raconté par un survivant. Terrible, insupportable, juste, précis et criant de vérité. Bouleversant lorsque l'on a visité le musée de la bombe. Plus jamais ça. Un chef d'œuvre absolu.
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Gen d'Hiroshima - Intégrale, tome 1

Je me suis mise au manga courant 2019. J’ai commencé par un pur thriller avec tueur en série (Museum, en 2 tomes grand format que je recommande chaudement). Mais quand je fais quelque chose, j’aime le faire jusqu’au bout. Alors quand j’ai appris que Gen d’Hiroshima était le premier manga édité en France, j’ai voulu le lire sans même savoir de quoi cela parlait.



Kenji Nakazawa, le mangaka, a écrit un récit à 80% autobiographique. Il vivait à Hiroshima et nous raconte son histoire et celle de beaucoup de civils et soldats japonais et coréens entre début août 1945 et 1953. Ces périodes s’étalent sur les 5 tomes doubles. Kenji, pour cette histoire, devient Gen, un petit garçon de sept ans qui vit avec sa famille et pour qui, comme pour des milliers de personnes, la vie va s’arrêter le 6 août 1945. Les images sont dures mais réalistes. Il n’y a pas de surviolence et l’auteur montre ce qu’il a vu petit.



Mais le manga va au-delà de ce jour inoubliable. Il creuse et raconte la vie des pauvres, la vie des civils après la bombe. Comment se reconstruire ? Qu’est-ce qui leur est tombé dessus ? Ils n’ont rien demandé à cette guerre alors pourquoi cette Bombe brûlante a été envoyé à Hiroshima (et Nagasaki, cité dans le manga) ? Pourquoi les Américains les envahissent ? Pourquoi récupèrent-ils les cadavres pour les étudier ? Et cette dévotion à l’Empereur… Sous les yeux de Gen, innocent mais curieux et d’une force d’envie de vivre rare, c’est toute l’incompréhension d’un monde qui se barre en couille (je dis ce que je veux, c’est mon blog !).



Gen est un enfant gentil et généreux. Il est capable de sacrifier des heures de travail et ce qu’il a maigrement gagné pour aider des inconnus. Certains deviendront des amis et sa nouvelle famille. Survivre dans un monde en ruine et qui 8 ans après La Bombe, fait encore des dégâts et des morts suite aux radiations. J’ai passé plusieurs heures joyeuses, tristes, émouvantes, abominables avec Gen et ses compagnons d’aventure. Je ne suis pas prête d’oublier cette lecture !



Petit plus : dans chaque tome, il y a un avant-propos comportant une explication plus « scolaire » des faits historiques de ces tristes années. L’avant-propos corrige aussi quelques détails historiquement faux dans le récit de Kenji. J’ai rattrapé pas mal d’heures de cours d’Histoire de lycée avec beaucoup plus de fun ! Le dessin est simple. les images post-bombe sont terribles mais d’autres plus « comiques » font un peu passer l’horreur de ce bout d’Histoire.
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
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Gen d'Hiroshima, tome 10

Me voilà arrivée à la fin de ma lecture de la série "Gen d'Hiroshima". Que dire de plus que ce que j'ai déjà dit au fil de mes critiques des tomes précédents ?...



Avec cette série, Nakazawa a offert au monde un témoignage d'une force incomparable. Sans jamais céder à la facilité d'un misérabilisme larmoyant, osant même des touches d'humour, l'auteur a créé une œuvre bouleversante. L'humanisme de Nakazawa transparait à chaque page et s'il est indéniablement un homme en colère, il ne déverse pas de haine gratuite envers qui que ce soit. Malgré l'horreur absolue de ce qu'il a vécu, l'auteur semble encore croire en l'Homme. Ainsi, même des personnages a priori négatifs peuvent changer et se rallier à la cause de la paix. Nakazawa ne condamne jamais définitivement.



En lisant "Gen d'Hiroshima" on ressent mille émotions, colère, tristesse, espoir, on passe du rire aux larmes en quelques cases.

Courageux, bon, admirable petit Gen, je ne t'oublierai jamais.



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Gen d'Hiroshima, tome 1

Prenant !
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Gen d'Hiroshima, tome 9

Si ce 9ème tome ne délaisse pas les aspects politiques, notamment à travers l’évocation de la guerre de Corée ou du départ de MacArthur, il s’attache tout de même plus particulièrement au destin de Gen. En effet, il rencontre ici un peintre qui deviendra son mentor. Cette note d’espoir, puisqu’à travers son apprentissage du dessin Gen envisage un avenir, illumine ce 9ème volet par ailleurs bien triste (la bombe tue toujours même plusieurs années après avoir explosé).



C’est maintenant avec un pincement au cœur que je vais me plonger dans l’ultime tome de cette série unique et magnifique.

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Gen d'Hiroshima, tome 8

Difficile de trouver de nouvelles choses à dire après mes billets sur chaque tome… Que dire de plus, si ce n’est souligner encore une fois l’excellence de cette série.



Je voudrais tout particulièrement souligner la justesse de la caractérisation de Gen. Avec ce jeune garçon, Nakazawa a donné vie à un personnage formidable, extrêmement attachant. Gen est courageux, profondément bon et pourtant jamais il ne semble trop beau pour être vrai. Il n’est pas trop lisse, il sonne vrai. Et son évolution est remarquablement traitée également. Dans ce 8ème tome, la conscience politique de Gen s’éveille encore un peu davantage. Mais pour autant, il n’est pas dépeint comme un adulte, il ne pense pas comme un grand. S’il prend conscience de beaucoup de choses sur le monde qui l’entoure, sur la politique, sur la société, il demeure tout de même un enfant qui pense comme tel. Ses réactions sont parfois empreintes d’une certaine naïveté et même parfois d’une légèreté qui sont en décalage avec la gravité de la situation. Après tout, Gen n’est encore qu’un gosse ! Je trouve que cette façon de caractériser le personnage est fine et subtile.



Quant au propos développé dans ce 8ème volet, il est toujours aussi puissant. Nakazawa affirme encore davantage son antimilitarisme et son aversion pour la guerre. Décidément une grande œuvre pacifiste.

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Gen d'Hiroshima, tome 7

Le propos de ce 7ème tome est plus politique que les précédents. En effet, dans ce volet on découvre davantage le contexte de l’après-guerre. Le Japon connait alors un climat très répressif. Par crainte de la montée du communisme les Etats-Unis, avec la complicité bienveillante du pouvoir japonais, font la chasse à tous les objecteurs de conscience et veulent faire taire toutes les voix dissidentes. J’ai ainsi découvert l’existence de la terrifiante « cellule Z » qui séquestrait et torturait des opposants.



Mais, si le contexte politique est plus accentué, l’émotion est toujours au rendez-vous. Et à ce niveau-là ce tome est très éprouvant. Impossible de ne pas être retourné par les événements qui se déroulent dans ce volume.



Ma lecture de cette série est de plus en plus intense émotionnellement. Gen d’Hiroshima est une œuvre bouleversante d’humanisme qui ne sombre jamais dans le misérabilisme ni un ton larmoyant.

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Gen d'Hiroshima, tome 6

Tome après tome, je me répète un peu mais que dire de plus sur ce chef d’œuvre ? Après plusieurs centaines de pages on pourrait craindre que l’auteur peine à conserver l’intérêt du lecteur, d’autant plus que la vie quotidienne des survivants est finalement assez répétitive dans son horreur. Mais Nakazawa garde toute l’attention du lecteur. Je ne vais pas parler d’un récit addictif, vu le sujet le terme serait malvenu mais il est impossible de lâcher cette série. Cela est dû en 1er lieu à une galerie de personnages formidable. En effet, si Gen est le moteur du récit, il n’est pas le seul à être attachant. Ces gamins sont tout simplement magnifiques !

Et puis le traitement de ce sujet si difficile est dénué de tout misérabilisme. Tout en ne passant jamais sous silence l’horreur de la situation, Nakazawa s’attache surtout à mettre en avant le courage, le sens de la solidarité et l’humanité qui animent ses petits héros, des gosses qui en remontrent à bien des adultes dont beaucoup sont au mieux des lâches et au pire des salopards. Et d’ailleurs les rares adultes qui gardent dignité et humanité y parviennent grâce au contact des enfants.



En mettant en avant l’entraide, la solidarité et l’amitié face à l’individualisme, à l’égoïsme, Nakazawa défend de belles valeurs. Un propos qui fait du bien.

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