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Critiques de Kéthévane Davrichewy (344)
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Les séparées

Les histoires d'amitiés fusionnelles me passent au-dessus du cigare, en général. Pour « Les séparées »… c'est pareil. J'ose l'écrire, ce roman m'a laissée aussi froide que Jack-Leonardo barbotant dans l'Atlantique Nord.



Cécile, Alice, Alice-Cécile, Cécile-Alice, Alice et Cécile… pénible exercice de style que cette envahissante litanie plombant l'ensemble de la narration, insistant lourdement sur la puissance du lien entre Cécile et…?? Alice (bravo).



Fusionnelle donc, la relation, qu'on vous dit. Peu crédible pourtant, cette amitié de trente ans qui vole en éclats on ne comprend vraiment ni pourquoi ni comment. Confus, les artifices elliptiques abandonnant le lecteur au sens obscur d'allusions nébuleuses distillées ça et là. Pesant, l'amoncellement de drames éculés censés donner corps à une mélancolie qui se voudrait subtile. Cliché enfin, les nostalgiques et copieuses références aux années 80, même si elles interpellent sournoisement l'adolescente périmée qui sommeille à l'intérieur de mon moi perso.



Déception, en somme.



Mais bonne nouvelle (ou pas), « Les séparées » se lisent vite, tout autant qu'elles peuvent s'oublier. Pour ma part je suis juste passée à côté.




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Nous nous aimions

Après la mer noire que j'ai adoré, je retrouve avec émotion l'écriture vibrante de Kéthévane Davrichewy et sa nostalgie profonde dans l'évocation des paysages du Caucase et son histoire.



Kessané et sa soeur Tina avaient pour habitude d'accompagner chaque été leur mère Daredajne dans les montagnes de l'Abkhazie en Géorgie voir leur grands-parents avant que tout s'arrête brutalement avec les guerres d'indépendance des années 90.



Elles n'iront plus jamais en Abkhazie.



Une coupure franche et irrémédiable avec les lieux mais aussi avec les émotions pour Kessané et sa mère au centre du roman.

Une déchirure qui cisaille les liens d'amour comme si la perte de l'Abkhazie les avait démembrées et désunies pour n'en faire que des personnes distantes et froides entre elles. Un rupture cruelle que seule l'imagination peut encore sauver « Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protègerait, à défaut de nous rapprocher ».



Nous nous aimions, c'est un très beau roman sur le chagrin et la perte quand il ne reste que la beauté rare des souvenirs sensoriels comme des fossiles précieux .

Viennent les souvenirs de Kessané et de Daredjane qui se tiennent comme un vieux pont entre elles. Des retours en arrière sur le passé de Daredjane qui rejoignent les désirs et les envies de Kessané même si elles l'ignorent toutes les deux.



Seules l'imagination et l'écriture ont ce talent de rapprocher et de tout dire. En silence.

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Quatre murs

La maison de Somanges est devenue trop grande pour leur maman depuis la mort de leur père. Ainsi, les quatre frères et sœurs se retrouvent une dernière fois, sans les conjoints ni les enfants, dans la maison de leur enfance pour déménager. Amertume, regret, chagrin, rancoeur ou soulagement, tels sont les sentiments qui habitent Saul, Hélène et les jumeaux, Elias et Réna, les quatre piliers. Il y a comme une sorte de tension entre eux, le dialogue est rare, chacun est dans ses pensées et regarde pour la dernière fois le soleil se coucher dans cette demeure. Aussi, lorsque la maman évoque le sujet de l'héritage et qu'elle souhaite aider les jumeaux qui ont du mal à joindre les deux bouts, chacun exprime son point de vue et n'arrive pas vraiment à se mettre d'accord. Les non-dits perdurent, l'on évoque que trop rarement le terrible accident survenu quelques années plus tôt, l'on tait la tristesse ressentie lors du décès du papa et l'on se quitte ainsi. Quelques mois plus tard, Saul, venu s'installer en Grèce, leur pays d'origine, profite de l'occasion pour les inviter tous ensemble. Ce voyage pourra-t-il les aider à retrouver la complicité d'antan et renouer ces liens fraternels si chers...



Les liens du sang sont-ils indéfectibles? Faut-il garder ces liens intacts ou au contraire prendre son indépendance et devenir soi? Peut-on retrouver la complicité de l'enfance? Autant de questions qui sont soulevées dans ce roman choral où chaque membre de la fratrie prend la parole tour à tour. Ainsi, sont révélés au compte-goutte une partie de leur enfance, les liens si particuliers qui les unissaient ou encore l'accident qui aura marqué chacun d'eux à sa manière. Kéthévane Davrichewy nous offre un aller simple vers la Grèce, intimiste et révélateur. Tout en pudeur et avec une certaine élégance, ce roman, à l'atmosphère parfois pesante, est touchant et décrit à merveille ces relations humaines qui se tissent.



Quatre murs... et un toit...
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Nous nous aimions

Nous nous aimions est un petit livre par sa taille mais un immense roman qui explore les liens fusionnels d'une mère avec sa fille, d'une sœur avec sa sœur.

J'avais découvert Kéthévane Davrichewy avec : La mer noire, et j'ai été très émue de lire aujourd'hui un second titre de cet auteur.

L'histoire familiale de Kéthévane Davrichewy est étroitement mêlée à l'Histoire d'un pays: La Géorgie.

Sa mère géorgienne, quitte la Géorgie pour épouser à Paris un géorgien de l'immigration des années 20.

Chaque année, Kéthévane Davrichewy , sa sœur et sa mère se rendent pour l'été en Géorgie vivre des moments inoubliables avec leurs grands-parents.

Mais la situation est compliquée, la Géorgie , à cette époque est une République d'URSS qui voit d'un mauvais oeil ces voyages et n'hésitera pas par le biais des douanières à humilier deux petites filles qui vivent dans la peur constante qu'on retiennent leur mère en URSS.

Pendant des années, la famille constituée du père, de la mère et des deux sœurs vivent sur un îlot de bonheur.

A la mort du père, les rapports changent et Kéthévane Davrichewy parle avec beaucoup de pudeur de ses liens qui se délitent avec sa mère et sa sœur jusqu'au désamour complet.

L'épilogue du roman est poignant, Kessané, l'aînée écrit à sa mère ,elle ne peut plus lui parler qu'avec des mots écrits.

" T'écrire pour mettre des mots à la place du chagrin" écrit -elle.

"Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protégerait, à défaut de nous rapprocher."

Ce n'est pas forcément un roman autobiographique, certainement une fiction, mais qu'importe, les paroles touchent, ces situations de désamour familial existent bel et bien.

Merci à la masse critique de Babelio de m 'avoir offert ce beau roman.
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Les séparées

Cécile et Alice ont, pour ainsi dire, toujours été amies. Elles pensent même s'être choisies. Une évidence pour elles que cette amitié. Elles se sont confié. Se sont envié aussi. Se sont tout partagé, ou presque. Les études, le boulot, les vacances avec les conjoints et les enfants. Des vies intimement liées. Comme imbriquées. Trois décennies plus tard, leur amitié a comme volé en éclat, disparue. Alors qu'Alice se rappelle encore leur dernière rencontre qui date de 5 ans, Cécile, elle, plongée dans un semi-coma, s'adresse à son amie. Que s'est-il passé pour que leur amitié ainsi se délite?



Kéthévane Davrichewy nous plonge dans les souvenirs de ces deux amies, Alice et Cécile. Deux amies d'enfance qui ne pensaient pas, qu'un jour, leur amour puisse s'envoler. Gentiment. Sans qu'aucune ne s'en rendre vraiment compte. L'auteur alterne passé et présent, passe de l'une à l'autre qui se confie ou raconte l'autre. L'on apprend au fil des pages combien les sentiments qui les liaient. L'auteur montre parfaitement combien une amitié peut être fragile et combien les non-dits, les déceptions, les manquements et les mensonges la fragilisent encore plus et font parfois oublier les joies partagées, les éclats de rire, les passions communes. Ce roman, bien construit, s'attarde non seulement sur ces deux amies mais aussi sur la société qui change, le temps qui passe, les années Mitterrand ou les années Sida, souvent sur fond musical. Un roman lumineux, tendre, troublant, délicat, servi par une écriture sensible.
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Les séparées

« Les séparées » est un roman à deux voix, celle de Cécile, celle d’Alice, deux amies que le temps qui passe, les petites jalousies, les amertumes et les non-dits ont fini par irrévocablement séparer.

L’une est à l’hôpital, dans un semi-coma, l’autre attablée à la terrasse d’un café. Chacune de son côté va faire entendre la voix du souvenir, de l’époque des années 1980 lorsqu’adolescentes, elles tendaient vers le même idéal, la tête emplie de projets et de rêves, jusqu’à la dégradation progressive et la scission définitive de leur amitié 30 ans plus tard.



Il est toujours un peu pénible d’aller à contre courant l’avis général. Il nous faut pourtant avouer que « Les séparées » est d’un niveau bien inférieur aux attentes et à l’espoir mis en lui.

C’est souvent le cas lorsque les critiques encensent un ouvrage à coup d’adjectifs trop élogieux, de louanges glorificatrices et autres félicitations disproportionnées, on s’attend à un livre frisant le chef-d’œuvre et lorsque les illusions sont déçues, la déception est à hauteur du dithyrambe….mais inversée pour le coup.

Bien que d’une lecture agréable, le livre de Kéthévane Davrichewy comporte finalement trop de bémols pour peu de dièses.



Car c’est un livre auquel malheureusement on ne croit pas.

On ne croit pas à cette amitié entre Alice et Cécile que l’on nous décrit comme fusionnelle et passionnelle et qui se délite comme une relation de vieux couple.

Pourtant, pour des raisons aussi opaques que mystérieuses, voilà la rupture bel et bien consommée… avec des sentiments bien acrimonieux pour deux êtres qui se sont aimés et si peu d’arguments de désunion, « j’ai voulu te blesser moi aussi, t’anéantir, te mettre à terre»…



Cette séparation que l’on aurait pu comprendre à 20 ans, à l’âge où les chemins et les choix divergent, intervient bien après la trentaine, après des années à se téléphoner tous les jours, à partir en vacances avec maris et enfants, à travailler ensemble, à tout partager. Et brusquement, ces deux femmes ne peuvent plus se voir en peinture ! « La haine, pernicieuse, avait laissé place à un sentiment tiède». Ca c’est de la fusion !



Alice et Cécile sont donc liées nous dit-on comme le seraient deux sœurs, pourtant, envies et petites jalousie très féminines jalonnent ces années d’amitié, « j’enviais la facilité avec laquelle tu allais vers les gens », « tu enviais ma liberté »…

Sans omettre le fait qu’elles se taisent l’une l’autre de lourds secrets, de ceux que seul un ami peut entendre…

Ca c’est de l’amitié !



Si le tableau des années 1970/80 est plutôt plaisant, ressuscitant l’époque en un large panorama brassant chansons populaires, publicités, évènements sportifs, politiques et télévisuels, Kéthévane Dravichewy ne nous épargne aucun des thèmes misérabilistes de la littérature : drogue, sida, chômage, adultère, le tout saupoudré d’inceste. Ca c’est du package !

Bon c’est vrai, il y a des gens qui ne sont vraiment pas vernis dans la vie mais heureusement pour nous, l’auteur a su nous éviter l’écueil du mélodrame bien que la distance avec laquelle nos héroïnes prennent toutes les tragédies ne lasse pas de nous surprendre.



L’écriture de la romancière est fine et sensible et se déploie en phrases courtes et factuelles avec une répétition toutefois un peu maladroite des prénoms : Alice a dit, Cécile a fait…

Les deux personnages, aux caractères normalement divergents, sont finalement très peu distincts sur le papier dans leur façon d’exprimer leurs sentiments et leurs émotions ; si le récit n’était pas construit en deux voix alternées, on pourrait même aisément confondre les deux femmes tant elles se révèlent interchangeables.



Cette histoire d’amitié en lambeaux n’est donc pas désagréable, le roman se lit vite et plutôt bien, on y décèle de la fraîcheur, beaucoup de délicatesse et une grâce aérienne mais il y manque l’empathie, la crédibilité et toutes ces petites choses qui font qu’un livre nous marque durablement.

Ah déception quand tu nous tiens !

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Nous nous aimions

Tina et Kessané , deux jeunes Françaises d'origine Géorgienne,retournent dans leur pays d'origine pour les vacances avec leur mère .Elles sont soumises à l'humiliation de la douane après avoir été plongées dans la culture de leurs ancêtres et côtoyé les proches de leur mère.

Roman plein de sensibilité qui navigue entre les époques : La jeunesse de la mère, danseuse géorgienne qui va croiser l'amour à paris , la jeunesse des filles et la vie de famille "idyllique" et enfin les filles sont devenues maman et rien n'est plus comme avant.

C'est un roman sur la famille et ces faits qui engendrent des ruptures , des crevasses infranchissables , des jalousies dévastatrices.

C'est très bien construit, avec en toile de fond , le retour aux sources ou encore la guerre en Abkhazie . Il n'y a rien en trop dans ce roman nerveux, à la plume précise et concise.

Après L'autre Joseph , l'auteure a encore une fois su m"émouvoir.

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La mer noire

Les rayons du soleil percent à travers les persiennes, la rue est calme, Pacha guette sa maîtresse et attend patiemment que celle-ci se lève pour lui donner ses croquettes. Mais Tamouna a bien d'autres pensées en tête. Elle fête aujourd'hui ses 90 ans et, pour cette occasion, elle a réuni sa famille et quelques amis. Ses enfants et petits-enfants seront de la fête évidemment mais, surtout, elle espère la venue de Tamaz, son amour de jeunesse. Elle se rappelle, alors qu'elle n'avait que quinze ans, de ce jeune homme dont elle tomba amoureuse sur les bords de la mer noire et malgré toutes ces années passées sans lui , elle se rend compte que cet amour demeure encore aujourd'hui. Malgré le mari et les enfants, elle n'a cessé de penser à lui. Elle se rappelle aussi l'enfance en Géorgie, l'exil pour fuir le gouvernement russe, le combat que menait son papa contre le pouvoir en place, les cousins et cousines au cours des étés passés à Batoumi, l'arrivée en France, la difficulté de s'intégrer, sa famille restée au pays qui lui manquait tant et cette vie nouvelle qu'il a fallu réinventer. C'est pleine d'appréhension, de joie et de peur qu'elle attend le retour de son bien aimé...



L'on suit Tamouna au cours de ce jour anniversaire, l'on écoute son histoire, son enfance et son amour pour Tamaz. Oscillant entre le passé et le présent, ce récit dépeint avec nostalgie et tendresse la vie de la vieille femme, aujourd'hui malade. Entre les séparations, les deuils, les non-dits ou les déchirements, la jeune femme contrainte de quitter son pays devra faire face aux épreuves. Ce roman, à la fois empli de tendresse et de mélancolie, se veut avant tout une belle leçon d'histoire puisque l'auteur fait ici référence à ses grand-parents, eux-mêmes forcés de fuir leur pays. Tout en retenue et finesse, ce roman à l'écriture poétique est émouvant et juste.



Plongez dans La mer noire...
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Quatre murs

De nombreuses critiques de de roman, excellentes...après avoir lu celles de Sando et tynn.... Je me sens assez désarmée pour écrire mes impressions...et trouver de « nouveaux mots » !!!



Je souhaitais lire cette auteure...depuis un moment... c'est fait... Même si j'ai trouvé cette lecture fort agréable... je suis restée "sur ma faim"...quelque peu frustrée...On assiste en tant que lecteur aux préparatifs d'une fratrie... qui va se retrouver en Grèce, chez leur frère aîné, après la mort de leur père. Mais nous ne ferons qu'imaginer leurs retrouvailles, au vu des confidences et récits de l'enfance de chacun...



Le sujet est universel: à la mort du Père, la maison familiale est vendue, la maman ne supportant pas de s’y retrouver seule… ses enfants , adultes, n’y venant plus aussi souvent. Cette fratrie se retrouve en Grèce, la terre de leurs grands-parents, dans la nouvelle maison du frère aîné, qui les a invités. Une réunion de la fratrie pour faire plaisir à la maman…



Une fratrie très unie, avec aussi des non-dits, des jalousies, des ressentis individuels d’injustices, de préférences, des secrets , comme dans tant de familles. Beaucoup trop d’amour circule, mais souvent « mal » ou « maladroitement », provoque des blessures, des peines inconsolables.



La mort du papa et la vente de la maison familiale, ne font qu’un, dans une sorte de cataclysme dans l’esprit de chaque membre de la tribu. Tour à tour sur le chemin vers la Grèce, pour retrouver Saul, leur frère aîné… nous lisons le récit et la perception, les souvenirs des quatre enfants… leurs regrets, leurs colères, leur nostalgie… Chacun regrette la fin de l’enfance, les complicités, les moments joyeux dans la maison du Père…leur éloignement, leurs vies désormais trop distinctes, et distantes.



Un texte émouvant… où chaque personnage dévoile ses failles, sa sensibilité. J’ai une préférence pour le frère aîné, dit « l’Intellectuel » de la famille… à l’opposé du Père, très manuel…tout cela de prime abord… Mais Saul est le seul des quatre enfants à raconter, se souvenir de ce père aimant, mais trop « taiseux »… Curieusement, on retrouve Saul, devenant ébéniste, abandonnant son ancienne vie, de directeur d’un grand quotidien… il partira s’installer en Grèce, sur la terre de ses aïeux…et retrouvera les gestes du Père, qu’il avait tant observés enfant…Du fils qui semblait le plus éloigné du papa, communiste, ouvrier…le récit dévoile finalement une proximité incroyable…



« Est-ce qu’on transforme le passé avec le temps ? Ou chacun le voit-il à sa façon ? »

« Evidemment. Les souvenirs s’enracinent différemment » (p.141-142)



Le dilemme absolu, éternel et insoluble… la nostalgie de la fratrie fusionnelle de l’enfance… et en même temps la nécessité vitale de s’en échapper, pour construire sa vie d’adulte…



Un roman pétri de dialogues… avec des personnalités , bien campées…du suspens sur quelques non-dits de la tribu. Un texte plaisant, pétri de tendresse, et de nostalgie…Chaque membre de la fratrie…bougonne mais est impatient de retrouver les rassemblements d’ »avant »…, d’avant que chacun soit « trop grand »…et d’avant… surtout la mort du Père, aimé et respecté…



Cette première lecture de cette auteure, me donne envie entre autres de découvrir "Les séparées" dont "ma libraire" m'a parlé avec enthousiasme...
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Les séparées

Le deuxième roman de Kéthévane Davrichewy que je lis, après « Quatre murs »… Une musique certaine, une sorte de légèreté pour exprimer les fêlures, les séparations, les malentendus…entre les êtres

De très nombreuses critiques excellentes ont déjà été rédigées… et je n’ai pas grand-chose à exprimer de nouveau… surtout que je suis embarrassée.



L’écriture , les thèmes de l’auteur me plaisent ; le style est fort agréable… et curieusement (et cela me déplaît fortement)… le souvenir s’estompe trop vite après la lecture. A quoi cela tient ? Mystère ? il est vrai que parallèlement, j’ai lu des textes de Roger Grenier qui ont peut-être trop capté mon esprit….

Une relecture ultérieure… sera sûrement bienvenue. N’étais-je pas assez attentive ? Ce sont les mystères… du ressenti des livres… certains arrivent à point nommé, d’autres… on n’a pas l’état d’esprit requis à ce moment-là… cela fait partie des injustices… des oubliés, ou « trop vite -lus »…



Dans « quatre murs », il s’agissait des retrouvailles contrastées d’une fratrie après la mort du père… Là, nous nous retrouvons à un point de non-retour de l’histoire d’une amitié fusionnelle, exclusive… qui s’est déconstruite au fil du temps, des non-dits, des mauvaises pensées tues, des petites jalousies, etc…



Quand le roman débute, le 10 mai 1981, Cécile et Alice ont seize ans. C’est l’euphorie de l’élection de François Mitterrand, le début de leurs jeunes vies….les projets, les flirts, les études, les vacances en famille, partagés. Trente ans plus tard, celles qui s’étaient promis de ne jamais se quitter… se sont perdues inexorablement



Période de bilan, les deux voix des amies… vont s’entrecroiser au fil du roman…Cécile est dans le coma mais son esprit vagabonde , le passé, le présent se succèdent.

Alice se remémore tous les souvenirs communs qui ont construit leur complicité…et puis la mort du père d’Alice… et l’abscence de Cécile qui ne l’a pas soutenue ni aidée à partager sa peine…. Et le fossé commence à se creuser…



« Cécile était une disparue. Le fait qu’Alice puise la croiser en chair et en os n’y changeaient rien. Le plus dfficile était la solitude. Elles avaient été deux. Le moindre détail du quotidien avait été partagé, le dîner des enfants, leurs projets professionnels, les rendez-vous chez le coiffeur, les gens qu’elles cotoyaient les films qu’elles voyaient, les livres qu’elles lisaient, leurs relations avec leurs maris. Les pensées d’Alice se heurtaient désormais à l’écho. Peut-être le miroir grossissant, le reflet rassurant mais déformé qu’elles se tendaient l’une à l’autre, était-il nuisible ? Qui a besoin de se voir de si près ?

Leurs images réfléchies devenaient obscènes, elles avaient tenté en vain de se ressembler puis elles avaient aspiré à la différence, à l’indépendance. Leur amitié ne s’en était pas remise » (p.155-156, éd. Sabine Wespiesser, 2012)



L’auteur décrit très subtilement les ambivalences , les méandres de cette amitié au fil des années ; amitié exclusive qui a engendré les plus grandes joies comme d’inévitables déceptions, à la hauteur de cette intensité…..Mes sentiments sont aussi très partagés, après cette lecture..je suis restée sur « ma faim »…

Un sentiment d'un trop plein d’amour qui a dérapé, dégénéré, provoqué des gâchis qu'il n'est plus possible d'effacer…



Je relirai ... sûrement...
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L'autre Joseph

En 1878, nait à Gori en Géorgie, celui qui deviendra plus tard Staline mais que tout le monde appelle Sosso. Quelques années plus tard, dans la même rue naitra l'arrière grand-père de l'auteure Joseph Davrichachvili ou Davrichewy. La ressemblance entre les deux hommes est frappante, de plus la mère de Sosso travaille pour le père de Joseph, alors préfet de Gori, et, est plus ou moins séparer d'avec son mari. Demi-frère ? Kéthévane le laisse supposer.

Dans cette biographie romancée nous sommes entrainés dans le Caucase à la fin du dix-neuvième siècle, à l'époque ou le Tsar est encore en place et le peuple traine dans la misère et crève la faim. On suivra les deux Joseph de la prime enfance au début de leurs vies d'adultes, de leurs différences et de la haine réciproque qui les anime.

Une histoire qui m'a tout de suite séduite, malgré ma réticence à me passionner pour la vie des dictateurs. Un style d'écriture sans fioriture, pas de blabla inutile rende la lecture vivante et emballante. Comme l'auteure n'a plus personne pour répondre à ses questions, elle a choisi la forme romancée pour combler les trous qu'il y a parmi toutes ses recherches.

Un livre fort intéressant et riche d'enseignements car on y côtoie certains des acteurs qui participeront, bien plus tard, à la révolution Russe.

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La mer noire

Souliko " petite âme" désigne la Géorgie.



La mer Noire nous raconte l'histoire de l'exil, l'exil d'un pays qu'on doit fuir sans rien emporter du jour au lendemain. Ce déchirement intense dont beaucoup ne savent pas comment faire pour y survivre.

Tamouna, notre héroïne y parvient par la mémoire, ces fragments qui remontent à la surface comme l' écume de la mer qui se fracasse contre la grève, la mer Noire.

Tamouna nous livre sa vie, au gré de l'Histoire , de sa petite histoire, elle a 15 ans, elle découvre l'amour avec Tamaz qui sera cet amour absolu pour la vie au bord de la mer Noire.

Elle est à Paris, dans un exil non choisi, elle construit sa vie peu à peu entourée des siens.

Seul, son père péri dans cette tragédie de la grande Histoire, en Géorgie, pour préserver son idéal.

Elle en garde une cicatrice, un trou qu'on ne sait combler, même avec sa sœur, le père est devenu un absent, on ne prononce plus son nom.

Un beau petit roman ou l'émotion affleure à plus d'une page, l'amour restant le maître des lieux. Cette ultime rencontre avec Tamaz pour son anniversaire nous bouleverse.





" Tu es très belle, dit-il, tu es une belle vieille dame, j'étais sûr que tu le serais.

À la Géorgie et à toi, l'amour de ma vie, dit-il"



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L'autre Joseph

Kéthévan Davrichewy voulait écrire l'histoire de son arrière-grand-père, Joseph, un « camarade » de jeux et de révolution de Sosso, le jeune Staline, mais comme il y avait personne pour répondre à ses questions elle a décidé de faire un roman de sa vie.



Le personnage est effectivement mystérieux, il ne voulait pas de liens serrés avec sa famille et a transmis son esprit d'indépendance à ses enfants, et romanesque parce qu’il est né en Géorgie, à Gori, où il côtoie pendant toute sa jeunesse son contemporain Joseph Staline dans un jeu de rapports de forces qui durera toute leur vie.



De leur lien de parenté supposée, à cause d'une ressemblance physique et d'une proximité des deux familles, à leur participation, active mais séparée, dans la mise en place de la révolution par des moyens souvent violents, les deux hommes ont gardé semble-t-il une rivalité qui se transforme en crainte de Joseph envers Staline quand celui-ci est au pouvoir (on le comprend).



Exilé en France, Joseph refuse de revenir en URSS quand Staline lui en fait la proposition. Après avoir eu une vie bien remplie dont les parts d'ombre sont légions, il finit donc sa vie à Paris avec quelques rares amis mais sans les liens familiaux qui auraient permis à l'auteure comme à son père de s'approprier l'histoire de leur ancêtre.



Reste que Kéthévane Davrichewy, dans cette recherche de son histoire personnelle inaboutie, en reconstituant, avec talent et précision, les différentes étapes de la fin du tsarisme pour nous éclairer sur la période géorgienne de son aïeul, donne à son roman une valeur historique indéniable.

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L'autre Joseph

C'est un demande de sa famille. Devenue écrivaine , sa famille lui demande de raconter le" grand père", Joseph, de Gori, comme l'autre Joseph , celui qui deviendra Staline. Charles Aznavour aussi lui parle de Joseph qu'il a rencontré à Paris, son propre fils s'intéresse également à Staline et dans ses recherches , il apparait qu'un des pères biologiques potentiels du dictateur n'est autre que Diamané...celui de Joseph.

Elle a bien fait de l'écrire, parce qu'il est passionnant. Il est centré sur les trente premières années de Joseph, l'autre! De sa jeunesse en Georgie, Gori, Tiflis à l'émigration définitive à Paris, en passant par des études parisiennes et un engagement sans faille dans la guerre du Caucase au début du XXème siècle.

Quand Joseph partira étudier à Paris , Staline lui sera emprisonné en Sibérie et le roman va se délester de celui qui voulait devenir moine ou brigand pour se consacré à l’aïeul. Auparavant, on aura sillonné les rues de Gori avec les deux Joseph , en écoutant les légendes géorgiennes et en regardant les possibles demi frères se construire.



La personnalité de Staline, bien que juste effleurée, est évoquée de façon très précise .

Mais le héro, c'est l'autre Joseph. Plus jeune, plus posé, plus acteur. Un mythe , aux rapports compliqués avec sa famille, un homme entier, dévoué à ses combats , à qui sa descendante a rendu un très bel hommage dans un roman où l'histoire côtoie l'Histoire, où la Géorgie se révèlera un peu à nous, à travers paysage, mentalité et légende.
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Les séparées

Voilà ce qui arrive quand on attend beaucoup d'un livre. Car "les séparées" est au final une déception. L'histoire d'Alice et Cécile avait de quoi nous toucher.

Une amitié qui semble indestructible et puis petit à petit le ver qui s'immisce au milieu du fruit, des non-dits, un détachement qui arrive avec l'heure des conjoints et des enfants. Puis la coupure nette, douloureuse même si les apparences font penser le contraire. Jusqu'au rebondissement final.

Davrichewy manque sa cible ou le roman devrait nous toucher, nous emporter, il nous laisse derrière la porte, l'écriture est simple, simpliste ?, la répétition des prénoms est franchement agaçant, et puis surtout le plus décevant c'est qu'on éprouve aucune empathie pour nos deux héroines.

Les souvenirs s'égrènent sans que l'émotion vienne pointer son nez.

Et c'est à la fois triste et bien dommage.
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La mer noire

Histoire de vie et d’amour qui m’a fait découvrir la « საქართველო », la Géorgie, un pays de moins de cinq millions d’habitants, avec des noms qu’on ne sait pas prononcer, avec une langue et même une écriture qui lui est propre.



Le jour de son 90e anniversaire, une femme repense à sa vie, son enfance à Tbilissi, les vacances au bord de la mer Noire, son premier amour. Puis c’est la fuite en France lorsque le pays est envahi par les bolcheviques, les difficultés de l’immigration, avec de loin en loin l’image de son amoureux.



Et la vie qui continue, des amitiés, des mariages, des enfants…



Une simple histoire d’amour qui ajoute cependant ce pays sur ma carte du monde, mieux que ne l’ont fait les catastrophes des nouvelles télévisées…

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Les pieds dans le plat

Lou est surnommée Miss Catastrophe car elle enchaîne les gaffes : ce qui arrive quand on écoute aux portes et qu'on a la langue pendue... Tout va mal, sa copine Marine lui fait la tête, sa tante est malade et le beau Pablo semble tellement inaccessible...

Un roman jeunesse sur un thème pas si évident : la maladie. Mais il est aussi question d'amitié, d'amour, des émotions qui la traversent avec tous ses bouleversements au début de l'adolescence. Parfois un peu maladroit dans sa construction, j'ai aimé suivre cette Lou, perdue dans ce flot de changements, quand elle met un oeil dans la fenêtre du monde des adultes, on apprend des choses un peu lourdes à porter.

Roman sombre mais avec des lueurs d'espoir.
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Nous nous aimions

La fidélité à un auteur existe bel et bien. Je suis depuis des années fidèle à Kéthévane Davrichewy. J'apprécie l'élégance de sa plume, la justesse de ton, le regard qu'elle porte sur ses personnages et la profondeur qu'elle leur donne.

Nous nous aimions est un roman "intimiste", familial. Trois femmes, la mère Daredjane, ses deux filles, Késsané, journaliste reconnue, et Tina, danseuse restée au tapis suite à un accident. Pas d'hommes , ou plutôt plus d'hommes. Tamaz le père est décédé, les pères de leurs enfants sont absents, divorce ou séparation, Késsané est en proie au désamour de sa mère et de sa soeur, doit elle le combattre ou doit elle se résigner? Où est passée la famille unie et aimante qui a été la leur? La Géorgie est loin , l exil encore récent , les mots s'enchainent et font parfois très mal...

Un roman doux-amer sur la vie et ses combats.
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Les séparées

C’est un petit roman qui se lit très vite et qui en touchera plus d’une (plus d’un peut-être aussi ?)

Au travers d’une époque, celle des années 70 puis 80, Kéthévane Davrichewy évoque avec beaucoup de sensibilité l’amitié fusionnelle qui unit Alice et Cécile, en dépit de leurs familles et de leurs milieux si différents. Une amitié fusionnelle et exclusive qui ne connait pas de disputes, qui s’alimente de connivences et de vécu, se nourrit d’admiration mutuelle mais qui, inéluctablement, s’effilochera un jour pour ne laisser place qu’à la haine et au mépris.

A l’approche de la cinquantaine, c’est le constat amer qu’elles font, l’une esseulée à la table d’un café, l’autre plongée dans un semi-coma sur son lit d’hôpital ; déroulant l’histoire de leur amitié et croisant leurs point de vue au fil des chapitres, elles se racontent, leurs familles, leurs amours, la complexité de leurs sentiments, ce qu’elles se sont tu, enfin… et la découverte amère qu’une amitié comme la leur n’est finalement pas imperméable à tout… Une écriture simple qui entremêle les époques et leurs histoires au point que parfois on se perd… pour les retrouver quelques lignes plus tard, émouvantes et passionnées.

Comme Brigitte Lascombes, j'ai beaucoup pensé au Dernier Ami de Tahar Ben Jelloun, version féminine !

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Nous nous aimions

Daredjane est une jeune danseuse géorgienne qui, à l’occasion d’un voyage à Paris avec son ballet géorgien, fait la connaissance de Tamaz dans les coulisses du Théâtre des Champs Elysées.

De ce coup de foudre réciproque, va naître une relation improbable, amour fusionnel incertain, même si Tamaz a lui aussi des origines géorgiennes.



Après bien des épreuves (pas facile du tout d’obtenir un passeport pour la France quand on habite un pays contrôlé par les Russes) et après s’être mariés en Géorgie, elle va réussir à rejoindre celui qu’elle aime et avec qui elle veut vivre, malgré toutes les tentatives de ses parents (et notamment de son père) de lui en dissuader.

De leur idylle naîtront deux filles : Kessané puis Tina.

La vie semble idéale pour les 4 membres de la famille.



Le roman s’ouvre pourtant sur une scène peu banale : Daredjane emmène ses deux filles régulièrement en Géorgie (sans Tamaz son mari) et celles-ci doivent affronter des douanières russes redoutables, qui n’hésitent pas à les humilier, et à menacer leur mère de lui interdire de prendre son vol pour la France à tout jamais. Mais qu’importe : Daredjane tient à ce que ses filles connaissent leurs grands-parents et le pays de son enfance.

différentes périodes : nous vivons ainsi les premières amours de Kessané pour un jeune géorgien qui l’intrigue et la séduit en même temps.

Puis nous découvrirons Kessané et Tina devenues mères à leur tour, et la perte de leur père qui meurt de maladie.



Mais la belle entente familiale se grippe : Les deux sœurs, jusqu’à l’adolescence très proches l’une de l’autre, s’éloignent et deviennent même comme deux étrangères. Leur mère Daredjane prend le parti de Tina, la plus jeune, mais aussi la plus fragile face à Kessané la sœur aînée à qui tout réussi dans la vie.



J’ai découvert l’histoire de la Géorgie au travers de « Nous nous aimions » - j’avoue que j’ai dû me plonger dans Wikipédia pour mieux comprendre le fond historique, pour ce pays, situé sur la côte Est de la mer Noire dans le Caucase, c'est-à-dire à la fois en Europe de l'Est et en Asie de l'Ouest. J’ai appris que la Géorgie était considérée comme faisant culturellement, historiquement et politiquement parlant partie de l'Europe et qu’elle rêvait de rentrer dans l’OTAN – un pays qui a eu de nombreux démêlés avec la Russie voisine, ce qui n’est pas sans rappeler l’actualité que nous connaissons.



De Kéthévane Davrichewy j’avais déjà lu « Les séparées », qui traitait d’amitié fusionnelle, mais relevant déjà des failles entre deux amies, et « L’autre Joseph », où elle raconte l’histoire de son mystérieux arrière-grand-père prénommé Joseph, et qui côtoya de près un autre Joseph qui devint plus connu sous le nom de Staline.



Mais le plus intéressant dans ce récit, un peu brouillon dans ses allers et retours dans les différentes époques, se situe dans les relations intrafamiliales qu’il relate : amour fusion entre les deux parents, vision idyllique de la vie à quatre au Vésinet, près de Paris, pendant l’enfance des deux filles, et puis surtout déréliction des liens familiaux, notamment dans la relation entre les deux sœurs, et, par voie de conséquence, entre la mère et sa fille aînée. Il règne un fond de tristesse sur ce récit – dont on se demande quelle est la part autobiographique, l’auteure étant d’origine géorgienne – qu’une lettre finale tente de moduler : dans cet épilogue final Kessané (Kéthévane Davrichewy ?) s’adresse à sa mère pour lui écrire ce qu’elle n’arrivera pas à lui dire.

« Il y a dans ce monde où tout s’use, où tout périt, une chose qui tombe en ruine, qui se détruit encore plus complètement, en laissant encore moins de vestiges que la beauté : c’est le chagrin. »



Cette citation de Proust, que Kessané insère dans sa lettre, pourrait servie de résumé à ce récit douloureux, marqué par le sceau du chagrin pour un passé qui n’est plus.

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