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Critiques de Laurent Petitmangin (627)
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Ce qu'il faut de nuit

Ce premier roman a la limpidité magnifique que peut conférer un dispositif romanesque placé sous le signe d'une histoire d'amour entre un père et ses fils qu'il élève seul depuis le décès de la mère, raconté par le père placé en narrateur avec comme enjeux quasi bibliques le bien et le mal, la transmission et le pardon.



Le récit s'installe progressivement, en toute fluidité, creusant un sillon sensible, fait de petits riens, pour raconter dix ans de plusieurs vies d'une même famille. le père est technicien à la SNCF, encartée à gauche. le fils aîné s'engage sous une autre bannière et se rapproche des milieux de l'ultra-droite fascisante. le père et le fils ne se comprennent plus mais continuent de s'aimer, jusqu'au crash qu'on sent arriver, de façon inéluctable.



Une des grandes force du roman est de ne jamais donner de leçon, de ne jamais montrer du doigt, juste en présentant cette déshérence politique qui fait glisser de la gauche vers l'extrême-droite. Ce sujet très délicat requérait une délicatesse folle. Laurent Petitmangin l'a et la qualité de son écriture, sobre et nette, maintient cet équilibre.



Peut-on pardonner à son enfant lorsqu'il s'éloigne des valeurs qu'on lui a transmises, lorsqu'il commet un acte terrible ? L'auteur n'apporte pas des réponses toutes faites, il ne surexplique pas pour mieux nous plonger dans la tête de ce père plein d'amour et de honte. On peut perdre le contrôle de sa vie en croyant jusqu'à présent s'être efforcé d'avoir tout fait au mieux. On peut tout perdre aussi lorsqu'on ne parvient pas à pardonner et que cette impossibilité se transforme en écharde dans votre vie. Tout est juste dans Ce qu'il faut de nuit, tout est nuancé et humblement dit.



Durant tout le roman, le lecteur est sur une crête, prêt à chavirer avec les personnages, plein d'espoir aussi, malgré tout. Les dernières pages sont bouleversantes. La lettre du fils aîné à son père vous remue les tripes au plus profond. Les émotions explosent sans pathos. le fils aîné est un des ses personnages riches et emplis de contradictions que je n'oublierai pas.



Une entrée en littérature remarquable avec ce roman ultra sensible et pur aux accents sociaux qui résonnent avec notre époque.
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Ce qu'il faut de nuit

Laurent Petitmangin, pour son premier roman, m’a fait partager la vie d’une famille modeste, en Lorraine. Avec Ce qu’il faut de nuit, pas de grandes envolées, pas de luxe ostentatoire ni d’esbroufe. C’est le quotidien de beaucoup de gens, ceux dont on ne parle jamais.

Le père travaille à la SNCF, sur les caténaires, travail difficile et dangereux en haut des pylônes supportant les câbles électriques. Avec Fus, son fils aîné, surnommé ainsi pour sa passion du football, Fußbal en allemand, ils partagent une même passion. D’ailleurs, le narrateur ne manque jamais un match de son fils aîné ainsi que ceux du FC Metz, leur club favori.

Avec la moman, ils ont un autre garçon, Gillou, un an de moins que Fus dont le vrai prénom est Frédéric, on l’apprendra plus tard. Hélas, dans cette famille unie qui milite à la section locale du Parti socialiste, la maladie, le cancer, frappe la moman, emportée à quarante-quatre ans.

Fus grandit et se met à fréquenter une bande qui semble l’influencer négativement, l’entraînant sur les plates-bandes de l’extrême-droite. Pourtant, à la maison, Fus reste un fils parfait, s’entendant bien avec Gillou qui réussit dans ses études.

Dans ce roman qui distille quelques mots ou expressions du terroir comme « nous fermer la schness », la vie suit son cours mais les événements se précipitent et basculent dans le drame. Règlements de compte entre militants du FN et antifas, procès, prison, rien n’est épargné à ce père vite dépassé par les événements.

Je n’en dis pas plus pour ne rien divulgâcher mais Laurent Petitmangin n’est pas dans le polar, plutôt dans le registre intimiste des sentiments, des émotions et des choix de vie.

Ce court roman est une très émouvante tranche de vie écrite simplement mais de façon percutante. L’auteur fait bien prendre conscience des dangers, des fractures qui peuvent traverser une famille unie. D’ailleurs, la lettre finale est d’une force incroyable, un moment impressionnant de lucidité et d’amour.

Ce qu’il faut de nuit est en lice pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021.


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Ce qu'il faut de nuit

Dans son premier roman Ce qu'il faut de nuit, Laurent Petitmangin, dans un style simple mais percutant, montre comment un jeune, dont le destin semblait tracé peut dévier de sa trajectoire et sa vie basculer sans que rien ne le laisse prévoir.

En Lorraine, un père élève seul ses deux garçons, la « moman » est morte après trois ans de maladie, de chimio et d'hospitalisation, à l'âge de 44 ans. Fus, appelé ainsi depuis ses trois ans, car passionné de fuβball est l'aîné, Gillou, lui n'a que dix ans. Quant au père, il travaille à la SNCF et se rend toujours à la section où il constate tout de même qu'il vient de moins en moins de monde.

Difficile d'élever seul ses deux enfants, mais il reste optimiste : « La vie ne m'avait pas fait trop de cadeaux, mais j'avais deux gaillards qui s'aimaient bien. Quoi qu'il arrive, l'un serait toujours là pour l'autre. »

Mais voilà que Fus en grandissant va se retrouver à soutenir des idées que son père ne peut admettre et la relation entre les trois hommes va s'en retrouver totalement modifiée.

Avec une très grande sensibilité beaucoup de finesse et de talent, Laurent Petitmangin décrit à merveille comment des destinées d'hommes se construisent et comment des accidents de la vie, des croisements, des rendez-vous manqués, des incompréhensions, des silences, des non-dits, le hasard aussi, souvent, façonnent les individus et les embarquent sur des chemins sur lesquels ils n'auraient jamais dû se retrouver.

Il brosse des portraits justes et émouvants, parfois durs, des trois protagonistes sans oublier de décrire le cadre qui les entoure et de fait, en partie responsable de leurs engagements. La relation entre ce père et ses deux fils et celle entre les deux frères relèvent d'une très grande psychologie.

J'ai beaucoup apprécié cette écriture simple, très juste et par là même très convaincante.

L'auteur aurait pu facilement être très caricatural. Au contraire, il nous appelle à plus d'écoute, plus de tolérance, sachant que nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade peuvent rapidement bifurquer.

Quant à la chute, même si elle pouvait s'avérer prévisible, elle m'a beaucoup touchée et émue aux larmes par sa forme.


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Ce qu'il faut de nuit

Sur le ton de la confidence, comme on s’épancherait sur l’épaule d’un vieil ami, devant un verre ou à la lueur d’un feu de cheminée, le narrateur nous conte son histoire, qui commence par le drame vécu après des mois d’allers et retours à l’hôpital, lorsque la maman s’en est allée. Le laissant seul avec deux bons petits gamins, Fus, le champion de foot et son petit frère. Il a fait ce qu’il a pu, organisant ses journées entre le boulot, l’école, la maison et le foot. Et pourtant il n’a rien vu venir, avant que Fus n’arbore à son cou un bandana orné d’un symbole funeste, un symbole inacceptable pour ce père qui croit de moins en moins mais encore quand même sur le fond, aux valeurs de la gauche. Le fossé se creuse entre lui et le fils passé à l’ennemi, jusqu’au drame.







C’est un récit bouleversant. La détresse de ce père qui assiste peu à peu à ce qu’il n’imaginait même pas un instant pour son gamin. La drogue, l’alcool, pourquoi pas, mais ça, c’est ce qui pouvait arriver de plus abominable. Et pourtant, l’amour qu’il éprouve pour lui est au-delà de cet affront. Prêt à le soutenir jusqu’au bout.

L’écriture rend parfaitement le ressenti de ce père brisé, bafoué dans ses valeurs, écartelé entre son amour et ses convictions et malgré tout aimant.



Lu en quelques heures sans pause, ni répit. Coup de coeur de cette rentrée.


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Ce qu'il faut de nuit

Ils ne sont plus que trois désormais à affronter un quotidien pas toujours rose dans ce village de Lorraine un peu paumé. Le papa a supporté et aidé, autant que faire se peut, la maladie de la moman, Fus, en aîné, toujours à ses côtés. Mais aujourd'hui, elle n'est plus là. Il doit seul assumer la maison, l'éducation, les loisirs, en plus de son travail à la SNCF qui l'épuise et, de loin en loin, sa présence à la session et les tracts qu'il dépose. Il a fait comme il a pu, avec ses moyens mais surtout avec tout l'amour qu'il porte à ses deux garçons, Fus et Gillou. Avec l'âge, l'aîné a changé, devient plus taciturne, s'éloigne de son frère et se fait de nouveaux amis dont la tête ne revient pas trop au papa. Ce dernier, d'ailleurs, commence à s'inquiéter lorsque ce soir-là, Fus porte un bandana et une croix celtique...



Que de sensibilité et que d'amour dans ce court (et premier !) roman de Laurent Petitmangin. Il décrit, tout en pudeur, la relation d'un père et de ses deux fils qu'il a élevés longtemps seul. Mais malgré toutes les attentions, les lits bordés, les bobos soignés, les matchs de foot, les valeurs d'égalité transmises, l'on ne peut pas empêcher un écart. Comment ne pas se sentir alors responsable, voire coupable ? Où a-t-il failli ce bon père pour que son aîné prenne un chemin de traverse ? L'auteur interroge non seulement sur la responsabilité des parents, sur la transmission des valeurs mais il dépeint, également, avec une finesse et une délicatesse incommensurables, la relation qui unit ce père ébranlé et ses deux fils.

Un roman bouleversant, délicat et cruellement beau...
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Ainsi Berlin

Ce qu'il faut de nuit m'a tellement touché droit au coeur que j'ai ouvert presque timidement Ainsi Berlin. Ce n'est pas bon d'avoir trop d'attentes et de se dire qu'on va revivre la même superbe expérience avec un auteur, qu'il le faut. J'ai essayé de mettre de côté la très forte émotion ressentie à la lecture de son précédent roman pour aborder le plus virginalement possible son suivant.



Laurent Petitmangin a eu la grande intelligence de changer radicalement de décor, histoire d'éviter les comparaisons. de la Lorraine à Berlin de l'après-guerre, le dépaysement est total et parfaitement ancré dans une géographie qui va évolue, de la dévastation de la ville sous les bombardements alliés jusqu'à sa reconstruction sous la guerre froide, d'abord divisée en quatre zones d'occupation alliées puis en deux par le Mur érigé en 1961. Les descriptions urbaines sonnent toutes très justes.



Ce décor d'un Berlin coupé en deux se fait le miroir de l'intrigue, resserrée autour d'un narrateur tiraillé entre deux femmes puissantes et déterminées, toutes deux énergiquement mues par une conviction idéologique inébranlable. C'est l'heure des choix pour Gerd, résistant communiste allemand de la première heure. Mais il est complètement dépassé par le vent nouveau qui souffle, par le bulldozer dictatorial qui se met en place à l'Est avec son cortège d'espionnage, d'endoctrinement, de répression et de broyage de vies. Sa compagne Käthe, elle, est parfaitement à l'aise, dure, rigide, obsédé par la doxa communiste ; alors que l'américaine Liz qui oeuvre à l'Ouest le séduit par sa joie de vivre et sa pétillance. le duo polaire Liz / Käthe répond à la dichotomie Ouest / Est. Ce parallèle est sans doute un peu facile, mais ça fonctionne très bien.



L'auteur a un talent évident pour sonder les nuances et les contradictions de la condition humaine. Gerd est un héros assez falot, pas nécessairement attachant au départ. Et pourtant, on s'y attache sans même sans rendre compte, car la construction narrative avance très subtilement autour de thématiques fortes ( paternité et filiation, conflit entre les sentiments et la conviction politique, les mêmes que dans Ce qu'il faut de nuit ) pour décrire en filigrane un personnage terriblement humain par les doutes qui l'habitent et les failles qui se creusent en lui à mesure qu'il découvre les ambiguïtés des deux femmes de sa vie à travers le programme Spitzweiler, un projet consistant à créer à l'Est une pouponnière pour enfants supérieurement intelligent nés de scientifiques afin de les endoctriner pour en faire des vitrines de la RDA.



Le récit coule avec une fluidité impeccable avec toujours ce sens de l'épure romanesque, particulièrement visible dans la maitrise des ellipses temporelles ( sur plusieurs décennies ) dont le nombre ne heurte jamais le cheminement des personnages ni la compréhension des personnages ni celle de l'époque. Jusqu'à un vibrant épilogue à la dramaturgie assumée. La plume peut sembler très simple mais elle est juste élégamment sans esbroufe, resserré sur l'humain et un certain désenchantement inhérent à sa condition.
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Ce qu'il faut de nuit

Depuis le décès de son épouse, le narrateur élève seul ses deux fils dans cette petite ville de Lorraine. Cheminot à la SNCF et encarté à gauche, il voit avec la plus grande incompréhension son aîné se rapprocher des milieux fascisants d'extrême-droite. Le jeune homme est bientôt happé dans une spirale d'événements qui débouchent sur le drame, incommensurable et irréparable.





Comment en arrive-t-on à l'impensable et au désastre dans des vies a priori calmes et sans histoire ? Qu'est-ce qui dérape un jour pour nous faire perdre le contrôle de notre existence, la transformant en inextricable enfer ? Rien n'aurait pu laisser prévoir la catastrophe dans ce foyer tranquille et a priori harmonieux, même si fragilisé par la maladie puis la disparition maternelles. En tout cas, le père n'a rien vu venir et n'a su qu'assister, impuissant, aux choix de son fils devenu jeune adulte, échappant à sa logique, à ses valeurs, à sa compréhension. Insidieuses, les failles ont grandi, entraînant toute la famille dans une lente glissade vers le gouffre, montrant à quel point la frontière entre le bien et le mal peut s‘avérer fragile, chacun semblant susceptible, selon les circonstances, de basculer d'un côté ou de l'autre.





Sans jamais juger ni expliquer, le récit laisse entrevoir les mille petits riens qui peuvent insensiblement conduire un être au sentiment de déshérence et l'exposer à toutes les dérives, à la merci de convictions extrémistes ouvrant la porte à la violence et à la destruction. L'entourage reste impuissant, écartelé entre amour, honte et culpabilité. Quel plus terrible sentiment d'échec pour un père que celui, malgré tous ses efforts, de n'avoir su donner un équilibre à son fils et de le voir commettre l'acte effroyable que tout son être réprouve ? Quel plus grand déchirement que de continuer à aimer sans parvenir à pardonner ?





Juste, sensible et subtil, ce premier roman au style sobre réussit à suggérer sans jamais démontrer, dessinant des personnages d'une inoubliable et fragile humanité, dans tous leurs doutes et leurs contradictions. Tandis que, d'une crédibilité parfaite, il entre en complète résonance avec notre actualité politique et sociale, il achève de bouleverser le lecteur par son implacable dénouement. Ce livre, totalement réussi sur un sujet difficile, vous va droit au coeur et à l'âme.


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Ce qu'il faut de nuit

Décidément les jours sont sombres dans l’est et les nuits noires. Ce premier roman du lorrain Laurent Petitmangin s’inscrit dans la même veine que ceux du vosgien Pierre Pelot en nous plongeant dans une famille de cheminots sans aucune espérance. La mère est morte. Le père est « rouge » depuis toujours. L’ainé rejoint un groupe de colleurs d’affiches du Rassemblement National. Le cadet monte à Paris rêver à Sciences Po. Les colleurs d’affiche croisent une équipe adverse et l’un des protagonistes est blessé ; un autre tué ; deux familles détruites à tout jamais.



Un fait divers, résumé en quelques lignes dans la presse quotidienne régionale.



Mais cette rixe est écrit dans une langue populaire, alternant entre l’empathie et la brutalité, et donne le ressenti paternel. Confession cruelle, franche, sincère, d’un homme qui ne regrette rien et qui subit son existence sans essayer de sortir de sa condition.



Son drame pourrait être celui de chacun d’entre nous, car tous nous pouvons trouver sur notre route le grain de sable qui grippe notre avancée, provoque un déraillement, et condamne inexorablement.



Roman fataliste, assurément triste, qui prête à réflexion et révèle un écrivain doté d’un sens d’observation aigu et d’une plume talentueuse.
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Ce qu'il faut de nuit

Les bons parents, ça existe ?

Les très mauvais, oui... Et encore, tout est question de circonstances, et il n'y a pas d'absolu, puisque certains sont aimants avec une partie de leur progéniture et maltraitants avec un mouton noir, un vilain petit canard, ainsi désigné on ne sait pourquoi (cf. 'La maladroite' de Alexandre Seurat).

Et puis aimer ne suffit pas, d'façon, on nous l'a assez répété (cf. Winnicott et la 'mère suffisamment bonne').



Le père de cette histoire me semble exemplaire.

Après le décès de son épouse, il élève seul leurs deux fils, adolescents. Il bosse à la Sncf, milite paisiblement au PS, dans une Lorraine sinistrée par le chômage. Il est cool avec ses 'petits' - évidemment affaibli par le deuil, pas toujours présent à cause du boulot, mais vraiment un chouette papa.

L'aîné, adorable gosse, l'a beaucoup aidé durant la maladie de 'la moman' et ses longs mois à l'hôpital. Le cadet était préservé, lui, tenu à l'écart du chemin de croix enduré par un malade condamné et ses proches. Une situation classique, un rôle pas forcément enviable...

Après-coup, quand un des deux garçons commence à changer, le père est persuadé d'avoir merdé quelque part. Forcément. Qui d'autre serait responsable ?

Un autre chemin de croix commence, celui de l'hostilité entre un parent et son enfant jeune adulte.



Premier roman de cet auteur, qui écrit depuis une dizaine d'années.

Superbe livre ♥ comme les éditions de la Manufacture (re- ♥) savent en dénicher (Franck Bouysse, Séverine Chevalier...).

Court & intense. Et triste à pleurer tellement tout y sonne juste.

Ce papa, je l'ai aimé de bout en bout, et compris, je crois. D'autres personnages sont aussi formidables, chacun à sa façon.



Une histoire qui devrait parler aux parents - surtout à ceux qui traversent une zone de turbulences -, et à tous les adultes qui se souviennent de leurs erreurs de jeunesse et des difficultés de communication avec leurs 'vieux', à l'époque...



Pour une fois, la 4e de couv' est parfaite : elle suscite l'envie sans rien dévoiler. En revanche certains billets sur Babelio me semblent trop bavards. Dommage pour les futurs lecteurs.

Contrairement à d'autres babélionautes, je n'ai pas pensé lors de cette lecture à 'Leurs enfants après eux'. Pas eu le temps, je crois. Et ici, chaque mot pensé par ce père taiseux est compté, pesé, tandis que Nicolas Mathieu dilue.



• Merci au libraire des Fables d'Olonne pour cet excellent conseil.

>> http://www.lesfablesdolonne.fr



******* rentrée littéraire 2020 - 3e *******
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Ce qu'il faut de nuit

"Ce qu'il faut de nuit" ou ma pépite 2020.

La puissance de ce roman -réaliste à l'image d'un récit- ainsi que le style littéraire, la plume, m'ont résolument embarquée et bouleversée...

Questionnements, larmes et cœur à l'envers, et je ne sais pourquoi ces émotions me font penser à celles que je ressens à chaque écoute de "Son bleu" de Renaud. Ah si, rien à voir mais quand même... on retrouve un père, un fils, un immense amour non verbalisé, un monde taiseux, un univers ouvrier, une distanciation politique, une rupture, et le lien persistant au-delà de tout...

Et pour moi, comparer un texte à une chanson (et celle-ci en particulier !) de ce grand Monsieur qu'est Renaud, est un immense compliment !

Bravo et merci pour l'uppercut émotionnel Monsieur Petitmangin !





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Ce qu'il faut de nuit

Malgré toutes les critiques déjà déposées sur Babelio je n'en n'ai encore lu aucune ou alors très peu et uniquement les toutes premières car je voulais me laisser le privilège de découvrir vraiment ce roman qui me tentait terriblement depuis sa sortie. Voilà qui est fait, je vais pouvoir maintenant lire les commentaires des uns et des autres.

C'est un roman d'une très très grande sensibilité et il l'est d'autant plus que l'on n'est pas dans les épanchements de sentiments, tout est dans la retenue mais d'une grande force et d'une grande et rare authenticité.

Le père et les deux fils, Fus et Gilou vont se retrouver seuls après le décès de "la moman". J'ai aimé ces trois personnages, oui TOUS sans EXCEPTION. L'amour qu'ils éprouvent les uns pour les autres n'est pas surfait mais vrai et profond. Je ne veux rien dévoiler de l'histoire, je me contenterai donc de dire que la sincérité du père est touchante et percutante, que la complicité entre Gilou et Fus est émouvante et que l'amour de Fus pour son père et Gilou m'a émue aux larmes à divers moments.

La petite scène où Fus fait le clown près de la voiture lors du déménagement de son frère est juste magnifique. Chacun est dans le respect de la pensée de l'autre, c'est une scène d' une grande beauté.

J'ai en refermant ce livre une boule dans la gorge les larmes aux yeux par tant d'amour. Laurent Petitmangin, votre roman est une pure merveille merci pour votre sensibilité qui m'est allé droit au coeur.
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Ce qu'il faut de nuit

Très beau premier roman, ce qu’il faut de nuit raconte l’histoire d’un père veuf qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour voir s’épanouir ses deux fils, une belle histoire d’amour pour ces deux garçons qui prendront des chemins différents c'est l'histoire d'une père qui se sent impuissant face aux choix politiques de l’aîné qu’il voudrait protéger de la violence qu’il sait générée par le groupuscule d’extrême droite auquel il se lie.



il nous raconte combien un parent, même entouré d’amis peut se sentir seul face aux actes de son enfant, face aux attaques, face aux institutions, face au mur qui le sépare d’un enfant qui prend des chemins bien différents de ce qu’il avait espéré. On ne peut s’empêcher en lisant de se demander : et si j’étais dans la situation de cet homme, comment réagirais-je ? Comment pardonner ? Comment s’adapter pour maintenir des relations ? On observera un travail de deuil de la part de ce père qui doit tourner une page et oublier ce fils d’avant pour accueillir celui qu’il est devenu, on verra ce père se détourner pour accepter ensuite les faits et conserver une relation père-fils bien que cela soit inconfortable.



Être parents, c’est savoir s’effacer face aux choix des enfants, ce qu’essaie de faire le protagoniste, c’est risquer le regard des autres, c’est justifier ses choix, ce qui peut s’avérer difficile, particulièrement dans ce roman, c’est devoir agir alors qu’on a envie de tout laisser tomber, c’est subir parfois et accepter que nos enfants aient des valeurs différentes, c’est culpabiliser en se demandant ce que l’on a raté.



Ce beau roman interpellera certainement les parents que sont les lecteurs.



Je terminerai par ce passage de Khalil Gibran qui montre combien le devenir de nos enfants ne nous appartient pas :



“Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées.
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Ainsi Berlin

Juste après la seconde guerre mondiale, à Berlin des réseaux s’organisent alors que la frontière infranchissable qui sépare Berlin en deux se fait de plus en plus étanche.





Le narrateur semble avoir pour rôle de recruter des têtes pensantes dans un groupe d’élites, mixte, ce qui aboutira lors de leurs réunions dont on ne voit pas trop le but, à créer des couples avec une descendance qui sera mise à l’écart et destinée à une éducation haut de gamme.



Gerd est en relation avec une allemande Käthe, et une américaine Liz , dont les buts semblent opposés. Pris entre deux feux, il tombe dans quelques pièges grossiers, qui coûteront la vie à des enfants innocents.



Voilà ce que j’ai cru comprendre de ce roman étrange, où je me suis perdue entre espionnage et contre espionnage, et j’ai surtout failli mourir d’ennui. On ne retrouve absolument pas l’émotion de Ce qu’il faut de nuit qui m’avait totalement embarquée, et il est difficile de s’attacher à ces personnages.



Deuxième rendez-vous raté, mais je mise néanmoins sur une troisième rencontre.
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Ce qu'il faut de nuit

“ On sait ce qu’on vaut et on sait s’en contenter. “ Tout est dit. Une famille humble, modeste sans rêve démesuré, un pavillon, un boulot, deux fils, une vie simple. L’acceptation de son sort jusque dans la maladie, jusque dans la mort. La mère se meurt d’un cancer, enfin en trois ans. Le père et le fils aîné, Fus, passent leur temps au pied du lit d’hôpital, ils préservent le petit Gillou. La mère n’a jamais combattu sa maladie, elle ne combat pas la mort non plus. Le décès de la Moman va d’une certaine manière les soulager, plus facile de ne pas passer les soirées et dimanches à attendre. Le père va sombrer dans l’alcool, laissant à Fus, son aîné, le soin de gérer le petit frère et la maison. En apparence tout va bien, le travail à la SNCF quand le père peut s’y rendre, la section politique de gauche où il n’y a plus grand-monde et le foot le dimanche.



Le père vit comme il peut, Fus grandit comme il peut. Le petit Gillou préservé par les deux s’en sort mieux. Fus en grandissant se met à fréquenter une bande de jeunes de l’extrême droite, incompatible avec les valeurs du père. Les liens se distendent insidieusement. Le père qui ne s’est jamais révolté contre sa vie, ressent d’abord de la honte puis une colère sourde en constatant qu’il ne peut plus contrôler les évènements. Jusqu’au jour du drame où ils ne maîtrisent plus rien, père et fils, opposés mais liés par un amour certain.



“Est-ce qu’on est toujours responsable de ce qui nous arrive ?”



Un récit pudique, fluide, simple pour des portraits d’un père et de ses deux fils et comment le manque de communication, l'incompréhension, le chagrin, la colère, le hasard, peuvent faire basculer les destins des membres d’une famille. Sous ces ressentiments certains, il y a de l’amour, ce livre en est rempli.
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Ainsi Berlin

Berlin, ville martyre, sacrifiée, anéantie du déployer toute son énergie pour renaître de ses cendres.

Après-guerre, Berlin n'est plus qu'un vaste champ de ruines.

La première fois que je suis allée à Berlin, c'était en 1989, six mois avant la chute du mur. Je me souviens encore, pourtant 30 ans après lafin de la guerre, des espaces no man land au milieu de Berlin , des murs portant des impacts de balle.

Laurent Petitmangin réussit parfaitement à rendre cette atmosphère de ce Berlin dévasté.

Ainsi quand il évoque les "Trümmerfrauen, les femmes des ruines. Qui allaient des années durant nettoyer les décombres, récupérer les briques des immeubles détruits.. Les tas étaienta comptés et chaque soir ces femmes recevaient de quoi survivre".

Le roman s'articule autour de trois personnages dont l'homme appelé : Gerd est le pivot central.

C'est un résistant communiste, il va devenir après-guerre avec une jeune allemande : Kathe dont il est très épris ,deux jeunes cadres du Parti qui vont aider à créer l'état de La RDA en 1949.

Pour cela, ils vont s'attacher à créer et fonder une élite de jeunes gens nés de chercheurs et scientifiques qui assureront l'avenir de la RDA.

Gerd fait aussi la connaissance d'une autre femme, une américaine dénommée Liz qui exerce une réelle fascination pour lui.

Berlin,devient le miroir de ces deux femmes, associés à l'est et à l'ouest, entre lesquelles Gerd se cherche.

Laurent Petitmangin avait beaucoup de finesse et de justesse va nous dresser l'histoire dans L'Histoire de ces trois personnages, nous entraînant dans l'espionnage et le contre-espionnage qui il faut bien dire enveloppe tout le roman.

C'est un livre facile à lire et qu'on lit d'une traite. Un bon moment de lecture à associer pour ceux que l'Histoire de L'Est intéressent à un autre très beau roman de Maxime Léo : Histoire d'un allemand de l'est.
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Ce qu'il faut de nuit

L'Est de la France, la Lorraine, du coté de Nancy. Les samedis au foot pour voir évoluer le fiston, Fus, pour Futsball, « À la luxo ». La section locale du PS, en décrépitude. D'entrée on a une saveur sociale, populaire ou politique en bouche, même si c'est pas vraiment le sujet, plutôt la toile de fond. Le père tient la parole, et il ne la lâchera pas tout le long du récit, un point de vue avec des angles morts forcément, dont l'auteur saura jouer dans sa narration. Mais le père est tellement fort pour aimer ses petits et surtout nous le faire ressentir, qu'on apprendra à se passer des infos quand il le faut. La famille, sa famille, un peu comme l'aînée de ses soucis. Meurtrie par la disparition de Moman tôt dans le récit et surtout dans leur vie, par une saloperie de crabe de l'espèce la plus banale. Les médecins insinueront qu'elle aurait dû se battre, elle ne l'aurait pas vraiment voulue la gagne, selon eux. Fus reste digne pendant l'interminable fin, il ne semble pas atteint. Quant à Gillou le cadet, les deux cherchent à l'épargner. Bien plus que de simples personnages incarnés, on ressent très tôt la douce chaleur de tendresse qu'ils dégagent entre eux, on se sent presque en famille au milieu d'eux à la maison ou en camping, quand le père nous dit par exemple son bonheur d'un été avec des vraies vacances qu'ils n'avaient pas pu s'accorder ces dernières années, et dont ils profitent simplement, lui ébahi devant la photo idyllique qui se révèle devant ses yeux : « Ils étaient beaux mes deux fils, assis à cette table de camping, Fus déjà grand et sec, Gillou encore rond, une bonne bouille qui prenait son temps pour grandir. Ils étaient assis dos à la Moselle, et j'avais sous mes yeux la plus belle vue du monde ».

Mais malgré tout on sait, on sent. Comme une tension dans les veines de l'écriture, comme une colère contenue quelque part loin derrière la tendresse, parfois aussi des idées velléitaires de violence retenue. Ou bien le ton peut-être bien, un brin nostalgique d'une époque heureuse alors qu'ils venaient de perdre la Moman, et puis les prémices plus sûrement, Fus au collège qui commence à moins briller, une amitié déclinante avec Jérémy le jeune du parti, cet exemple pour le père. Un des grands talents de l'auteur, ça sera le dosage dans la tension, qui monte à coup sûr de détails ou d'anecdotes, comme une définition par l'exemple narratif du mot crescendo. Un autre de ses talents, sa capacité à nous faire ressentir la vibration des liens, une histoire de mots simples bien choisis, « C'était fini le temps où on se serrait autour du petit lavabo de la salle de bain pour se laver les dents. C'était fini le temps où on bâclait la vaisselle en trois coups les gros, l'un sur l'autre, en n'arrêtant pas de se gêner, de se toucher, de se bousculer gentiment ». On ressent d'autant plus les liens quand ils se brisent, avec la blessure qu'ils nous infligent, comme pour mieux nous faire imaginer celles des vrais acteurs. Parce que ça finira pas bien cette histoire, on le savait.

Il y a une bonne nouvelle au final pour le lecteur, il ne s'agit que d'un roman, un premier plus précisément. Il peut sécher ses larmes. Cela lui fournit au passage une autre bonne nouvelle, un auteur bien plus qu'à suivre est né, tant ce livre est fort par la fulgurance des émotions qu'il délivre au travers « une sensibilité et une finesse infinies », dixit avec justesse la quatrième de couv'.
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Ce qu'il faut de nuit

Le père de famille , cheminot dans le Nord de la France, est le narrateur du roman. Il emploie tour à tour le "Je", le "On", le "Nous" pour parler du trio qu'il forme avec ses deux fils.

Il fait face courageusement au décès de sa femme "Moman"après un cancer qui a duré trois ans.

Depuis le début, il affronte les difficultés dans une grande solidarité avec son fils aîné surnommé Fus .

Gillou, le plus jeune a droit à une enfance grâce à son père et Fus.

Le père reprend le flambeau de la famille avec beaucoup de courage, d'équilibre. De temps à autre, il faiblit et ploie sous la tristesse. Il va alors au cimetière pour demander un conseil à sa femme qu'il appelle Moman tout au long du livre.

Le football avec le club de Metz occupe une grande place chez eux ainsi que la camaraderie avec si j'ai bien compris les amis socialistes et l'entraide.

Tout bascule à l'adolescence quand Fus prend un chemin politique tout à fait opposé à celui du père.

Gillou suit plutôt le chemin dont la Moman avait rêvé pour eux.

Fus l'aide à s'installer dans ses ambitions d'études mais un drame survient dans la famille.

Le père représente le dévouement envers ses enfants et ce en toute simplicité. Il s'adresse au lecteur comme s'il nous racontait son histoire, comme si nous, lecteurs étions ses amis à qui il peut se confier.

Le roman, très court, a eu beaucoup de succès, de nombreux prix.

J'ai pensé que beaucoup de parents doivent se reconnaître dans ces difficultés relationnelles avec les enfants qui dévient de la trajectoire.





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Ce qu'il faut de nuit

Un premier roman magnifique. Il fait partie de mes coups de coeur 2022. Ce livre m'a beaucoup plu et et également touché. C'est un roman que je voulais lire absolument car il se passe dans une région, la Lorraine, que j'ai appris à connaître grâce à ma belle-famille. L'histoire est belle, humaine et grise. Un père qui élève seul ses deux enfants car la "moman" est décédée d'un cancer. Son aîné, Frédéric, est ado, fan de foot et qu'il appelle affectueusement Fus (diminutif de football en allemand : Fussball). le cadet, Gilles, surnommé, Gillou qui a dix ans. Au début, ils ont la chance de bien s'entendre tous les trois. le père travaillant à la SNCF à s'occuper des caténaires et autres travaux difficiles, élève le mieux qu'il peut ses enfants. C'est une famille ouvrière et solidaire. le foot est leur première passion surtout pour le père et son fils aîné, c'est cela qui les relient. La politique aussi, enfin le militantisme de gauche plutôt.

Les enfants grandissent et les convictions changent peu à peu. Fus, l'aîné est vu par un voisin en train de traîner avec des militants d'extrême droite voire fachos. le père s'inquiète, n'ose pas trop en parler à son fils et ce dernier rassure comme il peut le père. Mais un événement grave va faire valser leurs vies et vont ébranler leurs sentiments.



Un roman fort, lu en apnée, terriblement humain. C'est le genre de roman qu'on ne peut pas lâcher.



Ce qui m'a plu : la finesse et la sensibilité de l'auteur. La région que j'affectionne est bien décrite avec les différentes façons de parler qui sont propres à ce petit bout de Lorraine, coincé entre la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne. Malgré la grisaille, les héros sont fiers de leur région. L'histoire de ce récit n'est pas évident. Les difficiles épreuves qu'ils vivent font preuve de courage et de solidarité.. A aucun moment, l'auteur ne juge, chaque personnage à une part d'humanité.

Ce qui m'a moins plu : l'avoir déjà fini.

Je mets juste entre crochet le paragraphe suivant car je dévoile la fin et je ne voudrais pas dévoiler l'histoire.

[Juste un bémol sur la fin : la lettre de Fus qu'il écrit à son père est très émouvante. Je ne sais pas si c'est l'émotion mais j'ai un doute sur la fin. Il parle d'un voyage et puis un peu plus loin dans le texte : j'ai décidé de me sauver. Est ce qu'il met fin à ses jours ou est-ce qu'il s'évade ou est-ce qu'il se sauve mentalement? Je me sens un peu bête de ne pas avoir compris...]

Un excellent premier roman. il a eu deux prix litteraires et Arte à le projet de l'adapter en film.

Hâte de lire son second livre.
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Ainsi Berlin

Faisons court : tout a été dit , j’avais beaucoup aimé le premier livre de l’auteur .

Ce deuxième roman , au contexte historique très intéressant confirme la simplicité tout en finesse et sensibilité de Laurent Petitmangin : chapitres courts, plume simple , acérée , sans effet de manche , une histoire à la fois simple mais des plus complexes alors que la guerre vient de s’achever dans ce Berlin aux multiples facettes..

Gerd croit en l’avenir radieux de l’Allemagne de l’Est . Lorsque Kate , une jeune femme forte avec laquelle il entretient une liaison débute un programme visant à protéger au sein de la nation, les esprits les plus brillants , il est à ses côtés .

Mais il rencontre Liz, une américaine , vivant à Berlin - Ouest , la force de ses convictions va t- elle vaciller ?

Gerd sera écartelé entre deux femmes dans un monde où il fallait à tout prix choisir son camp , à cette époque l’entre - deux n’était pas possible….



Les personnages sont bien cernés , le choix cornélien entre des idéaux et des sentiments sur fond de guerre froide mené avec finesse ….La narration intelligente : espionnage , contre- espionnage dans un Berlin en ruines , double jeu , double lecture des faits , romantisme sans sensiblerie , nuances et contradictions de l’âme humaine ….

Un combat éternel mené contre soi jusqu’à la fin …..

Pari réussi !

Une histoire éclairante moderne et vivante à travers des témoins de leur époque !

Un auteur lorrain à suivre !
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Les Terres animales

Ils n'ont pas voulu quitter leurs terres.

Des terres hostiles, souillées par l'atome.

Sarah, Fred Alessandro, Marc ou Lorna ont chacun leurs raisons.

Ils s'adaptent comme ils peuvent à ces nouvelles contraintes nées de l'apocalypse.

Une nouvelle vie s'organise , de nouveaux liens se tissent.

Un enfant va naître.

Symbole de résilience ou remise en question d'un futur extrapolé dans la résignation ?



C'est ma première incursion dans l'univers de Laurent Petitmangin.

Un incipit à la beauté vénéneuse aura suffi à me convaincre.

Son style parfois poétique mais jamais emphasique m'a saisi dès le départ pour ne me relâcher qu'à la dernière ligne de cette histoire à la fois émouvante et anxiogène.

Même si la thématique de l'accident nucléaire, certes au centre de nos préoccupations actuelles mais presque usée jusqu'à la corde, ne m'emballe pas particulièrement, j'ai beaucoup apprécié que l'auteur s'en serve avec habileté pour décupler sa puissance narrative.

Je pense que j'irai tester d'autres romans de Laurent Petitmangin en espérant que même sans énergie nucléaire ils soient aussi puissants.











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