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Critiques de Laurent Scalese (546)
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L'encre et le sang

Petit conte noir et morbide rappelant les EC Comics, la quatrième dimension, les contes de la crypte et autres nouvelles dont Stephen King a le secret, "L'Encre et le Sang" est un roman court plein de "delicieuseries" macabres (oui j'invente des mots) dont nous gâte Laurent Scalese et Franck Thilliez, les deux tontons gâteaux.



Si en plus, on y ajoute une pincée de "Gremlins" pour le bazar rempli d'objets excentriques tenu par un asiatique, tout ça fleure bon la geek marmelade. Que nos tontons débonnaires vont tartiner sur une centaine de pages pour notre plus grand plaisir. Et nous les gourmands de s'en rassasier.



Cette nouvelle est un hommage appuyé et assumé à la nouvelle Kingienne "La machine divine à traitement de texte" qui partait d'un même postulat : ce que tu y écris arrive vraiment et altère la réalité. Et pousse à s'interroger à ce que nous ferions si nous disposions d'une telle machine ? Le bien ou le mal ?



Machiavéliques, tels deux tontons tueurs aux yeux dardants de malice, ces deux partenaires dans le crime ont formé une association de malfaiteurs littéraires le temps d'une nouvelle où ils vont laisser leurs plus bas instincts s'exprimer. Attention, il va y avoir maltraitance de personnages. C'est jouissif, c'est fun et c'est joliment emballé par une écriture qui sent plus le sang que l'encre.



On sent que Laurent Scalese et Franck Thilliez se sont beaucoup amusés à l'écriture de ce conte noir et morbide. Cynique, jubilatoire, politiquement incorrect, ils osent tout et c'est pour ça qu'on les aime.



Nos deux tontons farceurs ont donc ajouté beaucoup de cruauté et de méchanceté ce qui rend cette histoire délicieusement sordide et nihiliste. Une sorte de sorbet acidulé et fruité au jus de cervelle. Un régal. Pour moins de trois balles. C'est donné.



Dites les tontons, vous nous en sortiriez un petit chaque année à Noël qu'on en serait fort aise. Des petits présents dans nos souliers souillés.



Et pour peu que ça serve une bonne action, ça en contenterait du monde. C'est chaud pour Noël 2015 mais tout à fait jouable pour 2016. À moins qu'on se dise conte de Pâques. Livré avec le chocolat et les cloches. Allez, on compte (conte ?) sur vous ;-) 3,5/5
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Écouter le noir

Le bruit, le silence, le danger, la peur, la mort, autant de thèmes abordés dans ces 11 nouvelles.

13 écrivains unissent leurs talents pour nous procurer quelques délicieux moments de frissons littéraires.

J’ai eu plaisir à retrouver Karine Giebel qui s’associe à Barbara Abel pour nous plonger dans une histoire glaçante.

Je ne suis pas particulièrement adepte des nouvelles, j’en lis très peu, mais lorsqu’elles sont de cette qualité, j’en redemande !



Merci à NetGalley et aux Editions Belfond.

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Des pas sous la cendre

De la régalade !

Un vrai film de cinéma constitué de mots. Et quels mots ! Ils roulent et défilent sous vos yeux ébahis, page après page, vous martelant le palpitant de leur mécanique acérée.



La construction de l'intrigue crée un pacte silencieux entre l'écrivain et le lecteur qui n'est fait que de connivences et de références : pour moi Eric Draven, Spawn... Pour vous, je suis impatient de le savoir.



Scalese distille du plaisir. Certains impriment leur livre avec de l'encre, lui l'imprime de sa passion des mots et des histoires bien faites. Avec saveur et ferveur.



Chapitre après chapitre, Scalese construit une histoire pleine de bruit et de fureur, d'amour et de tendresse, de ressentiment et de haine, de fidélité et de trahisons. Assez Shakespearien en somme.



On saluera la cohésion et la cohérence de l'univers "Scalesien" car on retrouve d'autres personnages de ses précédents bouquins, Elie Sagane et Briard notamment. Ces petits "Easter Eggs" ajoutent du piment et des picotements dans le coeur.



Le personnage de Sage Guardella est fascinant. Après les samouraïs qui pleurent, les indiens qui rient ! C'est juste très excitant de mélanger l'imaginaire indo-américain à celui très urbain de Paris. D'ailleurs la scène d'ouverture est une petite pépite.

Et le personnage d'Isabelle Grimberg (la Louise Brooks de la nouvelle couverture) est si réussi qu'à l'instar du héros, on ne peut que tomber amoureux d'elle.



La fin est subtile et gorgée d'émotions. On referme le bouquin, noué et triste. Mais heureux. 3,5/5
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Écouter le noir

L'avantage d'un recueil de nouvelles c'est que l'on peur rencontrer des auteurs encore jamais lu.

Dans celui-ci, je me suis pourtant précipitée sur ceux que je connais et aime particulièrement , à savoir Karine Giebel et Barbara Abel qui ont eu la bonne idée de travailler ensemble.

Comme il faut s'y attendre dans ce genre de livre, le plaisir a été inégale mais de toute façon jamais égalé avec un roman. Les nouvelles restent 1 genre bien à part et il ne faut sans aucun doute essayer de trouver ce que l'on trouve dans un roman, le genre est différent et donc le plaisir aussi.

Le fait qu'il y ait un thème n'est pas forcément heureux car cela enlève l'effet surprise. Ainsi pour la nouvelle de R Puertolas par exemple, la fin n'a pas par bénéficié de la surprise, la chute , nous l'avons de fait, devinette rapidement.
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Écouter le noir

Un recueil de nouvelles noires, à l'initiative d'Yvan Fauth, sur le thème de l'audition. Des textes rédigés par quelques uns des grands noms du thriller.



Le résultat est inégal :

- j'ai beaucoup aimé : Deaf, de Barbara Abel et Karine Giebel, (même si la fin est un peu prévisible) ; Bloodline, de R. J. Ellory ; Zones de fracture, de Sophie Loubière

- J'ai bien aimé : un sacré chantier, de Nicolas Lebel (une cause d'actualité) ; Le diable m'a dit, de Cédic Sire

- J'ai moins aimé : Tous les chemins mènent au hum, de Sonja Delzongle ; Echos, de Maud Mayeras ; Quand vient le silence, de Laurent Scalese

- Je n'ai pas aimé : Archéomnésis, de Jérôme Camut et Nathalie Hug ( je ne suis pas un adepte de la science fiction) ; ils écouteront jusqu'à la fin de François-Xavier Dillard (le surnaturel, comme la science-fiction...) ; La fête foraine, de Romain Puèrtolas



Mais cela se laisse agréablement lire.
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Le samouraï qui pleure

- Mais pourquoi as-tu les yeux qui pleurent ?

- Je viens de manger de la sauce Samouraï. Ça pique !

- Aie aie aie mon pauvre...



En fait, pauvre non, tant Laurent Scalese nous régale avec son roman épicé. Un bon polar saupoudré de délices orientaux. Raffiné. Mais violent. Surtout au palais. La mise en bouche est relevée. Délicieuse. De longue tenue.



Scalese importe le Japon à Paris et nous plonge dans un monde plein de rites, de traditions et de cultures ancestrales. Riche.



L'enquête est puissante. Laurent Scalese joue la carte de l'action puisque qu'on n'est pas à la recherche d'un coupable qu'on ne découvrirait qu'à la dernière page mais plutôt à appréhender et contrecarrer un gang de Yakuzas bien cruels et furieux qu'on se plaira à détester.

Dans sa galerie de méchants, Scalese fait fort car ils sont hauts en couleur et fascinants. De vraies bonnes gueules de salopards. Qu'on va adorer détester.



Et tous ses personnages ont des personnalités bien distinctes, attachantes, brillamment construites car composées de plusieurs nuances.

L'on se plaira à découvrir Sagane, Besançon, Colossus et Dubreuil, un parterre de flics au top. Comme on est dans un polar, le personnage principal, Élie Sagane, lieutenant de son état, est à la fois fragile et impitoyable, plein de fêlures et hargneux comme un pitbull. Ambigu à souhait et aux réactions surprenantes. Écorché vif.



Wasabi in Paris avez-vous dit ? Aie aie aie !

3,5/5
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Le baiser de Jason

"Le baiser de Jason" de Laurent Scalese - La chronique qui te roule une pelle !



Attention, attention, avis à là population livresque ! Méfiez-vous !

Sous ses airs débonnaires, son sourire charmeur et sa conversation délicieuse, Laurent Scalese est diabolique ! Cet homme met gravement en danger votre sommeil et vos nuits ! Créateur d'insomnie, responsable d'yeux creusés… Joignez vous à moi et hurlons à l'infamie ! Ou alors précipitez-vous dans une librairie et procurez-vous ce livre. C'est bien aussi...



Ce "Baiser de Jason" est d'une perversité rarement atteinte. Pas dans la violence mais dans la manipulation qu'il n'hésitera pas à employer pour vous perdre.



Pas le temps de respirer, à peine celui d'aller aux toilettes entre deux chapitres. Ce roman fait perdre des kilos. De sueur, d'inanition et de stress.



Aucun temps morts, l'intrigue enfile les rebondissements comme on enfile les perles dans un collier, chacune s'ajoutant pour amplifier la valeur de l'ensemble.



D'ailleurs, ce n'est pas qu'un roman policier, c'est un roman de guerre. Urbaine certes mais sanglante.

Une guerre déclarée entre le trafiquant de drogues, le mystérieux Jason, et les forces de police. Et il n'y aura pas de quartiers. Pour personne. C'est ca qui est excitant dans ce bouquin, aucun personnage n'est à l'abri. Dès lors, le sentiment de danger ne vous lâche pas. Ne vous attachez à aucun personnage sous peine d'y perdre votre âme et d'y laisser des plumes.



Ce qui serait facile si ce diable d'homme ne rendait pas ses personnages aussi humains, incarnés et vivants. Chacun d'entre eux est une petite pépite extraite de la mine d'or aux personnages. Vous savez, cette mine où il faut creuser si profond que peu d'auteurs arrivent à en extraire d'aussi précieux. Une rareté. Quelle maîtrise ! Laurent Scalese fait partie de ces dénicheurs de personnages qui provoquent des coups de foudre immédiats aux lecteurs au cœur d'artichaut.



À commencer par son bad Guy, percutant et hargneux, qui vous prend à la gorge comme un rottweiler, prêt à la déchirer. Si Janus vous a plu, vous allez adorer Jason.



L'équipe de flics, menée par le bouillonnant Eric Vidal, est un modèle du genre. Une équipe bigarrée aux personnalités marquées. Chacune est un modèle de construction, typée, racées, aux contours brillamment esquissés.



Ce roman est démoniaque, une fois agrippé à vos doigts, une bande velcro en sort, s'enroule autour de vos mains et vous force, a coups de baffes, à rester éveillé jusqu'à la dernière page. À la fin, les bandes se désintègrent et vous laissent le souffle coupé, la vision troublée, avec la sensation d'avoir croisé la route d'un putain de thriller.



Pour terminer Scalese ne serait pas Scalese s'il ne parsemait pas son bouquin de références à ses livres précédents. Kiff ultime pour ses fans. On retrouvera ainsi mentionné ou actif nombre de ses précédents flics : Elie Sagane du "Samouraï qui pleure", Sage Gardella de "Des Pas sous la Cendre" et encore Paul Legac, Bietri et Bruno Coste de "L'Ombre de Janus" dont l'ombre va justement hanter aussi ce livre. 4,5/5


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L'ombre de Janus

Laurent Scalese est un filou !

Sous ses airs d'éternel ado juvénile aux yeux malicieux et au sourire de charmeur se cache en fait un assassin !



Oui, oui, il passe son temps à assassiner des femmes en plus.

Bon, je vous rassure, juste dans ses livres.



Et c'est à un tueur en série particulièrement vicieux et retors que Laurent va confier cette tâche : Janus, le salopard aux deux visages, l'homme aux deux facettes.



Heureusement le commissaire Legac et son équipe vont lui mener la vie dure. Mais peut-on vaincre un être démoniaque et supérieurement intelligent ? Sans y laisser un peu de son âme ?



Laurent Scalese joue avec nos nerfs. Subtilement. Il mène bien sa barque, nous porte sur les flots de l'horreur humaine et de l'infamie avec talent.

Le roman est sombre, lourd, les personnages ne seront pas épargnés et chacun se retrouvera confronté à ses démons personnels qu'il devra affronter pour arriver entier au bout de l'histoire. Sueur, peur, souffrances...



Le style est riche, appuyé, plein de détails, comme une envie de trop donner à des lecteurs repus.



Comme dans chaque roman de Laurent, en bonus pour ses fans, on y croise un ou plusieurs personnages de ses précédents romans. Ici, Élie Sagane en l'occurrence, le héros du "Samouraï qui pleure". L'homme est généreux et empli de joie nos cœurs de lecteurs endurcis.



Jamais un livre n'a aussi bien porté son nom car même si on suppose assez vite le coupable, et c'est la bonne trouvaille du bouquin - jusqu'à la fin on n'est jamais vraiment sûr à 100% - son ombre plane sur le lecteur, sur l'intrigue, sur les protagonistes. Étouffante, prégnante, angoissante.

Cette ombre de Janus, omnisciente et omniprésente pèse sur nos épaules et imprègne chacune des pages, surtout celles où elle n'apparaît pas.



Mais ne vous y trompez pas, elle est toujours là, en filigrane. Peut-être même derrière vous au moment où vous lisez ces lignes. Oui, retournez-vous quand même. Vérifiez qu'il n'y ait personne. On ne sait jamais et on voudrait bien vous garder à nos côtés jusqu'à cette dernière ligne...
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Toucher le noir

Même si j’en ressors moins convaincu que par les deux précédents opus, « Toucher le noir » m’a offert un bon moment de détente.

J’ai aimé découvrir à travers ces nouvelles quelques plumes qui m’étaient jusque-là inconnues.

J’ai particulièrement aimé le texte de Valentin Musso, qui nous pour un « Retour de soirée », nous offre une expérience inattendue dans un restaurant plongée dans une obscurité totale. Tout est dit en peu de pages c’est à la fois glaçant et assez drôle, pour peu que l’on apprécie l’humour, Noir, bien sûr.

Merci à NetGalley et aux Editions Belfond.

#Toucherlenoir #NetGalleyFrance



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L'encre et le sang

Ouah quel moment!!!! C’est court, c’est intense, mais c’est du lourd!!!!!Une nouvelle qui mérite le détour!



Quel plaisir de retrouver ses deux auteurs, ensemble, dans une aventure loufoque empreint de fantastique. J’en ai délecté chaque mot. Il y a une ombre (couleur d’Encre) avec suffisamment de rouge (Sang) pour nous tenir dans les griffes de cette intrigue. On peut y voir l’inspiration du très grand King, et donc pour moi, ça donne un instant magique, une lecture sensationnelle!



On se rend bien compte qu’une telle machine, un tel pouvoir entre les mains des Hommes, n’est pas de tout repos. Enfin pour ma part, je ne la confierais pas. Pourquoi cette telle soif morbide et violente s’immisce t-elle dans leur actes? C’est quoi leurs problèmes aux hommes et le pouvoir? Ils ont quoi dans leurs cerveaux pour préférer le Mal au Bien???!!!C’est hallucinant parfois…



Moi, avec une telle machine, j’aurai sûrement créer la paix durable, et réparer chaque désastre humain sur cette planète, au fil des siècles….Enfin quoi, on peut rêver, non???


Lien : https://fairystelphique.word..
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L'encre et le sang

L'encre et le sang ou comment je me suis fourvoyée en ouvrant ce livre.... un univers qui ne me convient absolument pas, un monde imaginaire où la violence, le sang, le Mal se veulent Rois et où tel est pris qui croyait prendre.

Je ne connaissais ni Thilliez ni Scalese pas sure de vouloir faire plus ample connaissance avec leurs écrits.

Je n'ai plus guère envie d'aller à Hong-Kong , pas certaine d'ailleurs que les offices de tourisme hongkongais approuvent le descriptif de leur ville signé Thilliez & Scalese.

Je laisse les amateurs du genre apprécier L'encre et le sang, je ne doute pas qu'ils soient nombreux et enthousiastes et je m'éclipse sans regrets....





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Toucher le noir



De retour chez elle après une soirée mémorable, Ashley emmena Aksil directement dans sa chambre, sans plus tergiverser.

C'était vraiment magique ce second rendez-vous. Elle n'avait jamais rencontré de garçon aussi épatant. Il était non seulement beau mais également raffiné, cultivé, altruiste et généreux.

Aksil était pompier, il sauvait tous les jours des vies humaines en mettant en péril sa propre existence. Et hier soir il l'avait emmenée à la soupe populaire où elle l'a aidé à donner un repas décent aux trop nombreux sans abris, qui toujours les remerciait d'un sourire ou d'un simple signe de tête. C'était gratifiant. A ses côtés elle devenait meilleure.

Sans attendre, leurs corps brûlant d'un ardent désir, ils s'embrassèrent avec fougue.

Leur raison disparut progressivement au profit d'une passion dévorante et déjà de premiers vêtements tombèrent au sol. Ils n'étaient plus guidés que par l'envie de nouvelles sensations, à la découverte de leurs corps respectifs, totalement enivrés.

Aksil humait le parfum d'Ashley, effleurait sa peau d'une incroyable douceur. Rien que ce contact lui donnait déjà le vertige.

Peau d'ébène contre peau d'albâtre, le yin et le yang prêts à se retrouver et à unir leurs courbes pour ne plus faire qu'un.

Ashley gardait les yeux ouverts, admirant le torse musclé de son amant couvert de fines gouttes de sueur. Elle massa ses épaules puis s'attarda sur son torse couleur charbon, toucha ensuite ses abdos parfaitement dessinés et tout aussi noirs avant de descendre lentement encore et de se saisir ...



***



Il n'en fallut pas davantage pour donner à Yvan Fauth la nausée. Il a lu quelques nouvelles d'auteurs amateurs souhaitant figurer dans le troisième volet de nouvelles réservées à l'exploration des cinq sens version macabre et meurtrière.

Le titre sera toucher le noir, pas toucher un noir et encore moins coucher avec un black.

C'est ainsi que mon manuscrit partit à la poubelle.

Même s'il sera bien question d'hommes noirs dans la terrible nouvelle Zeru Zeru de Maud Mayeras qui dénonce des pratiques toujours en cours dans l'Afrique d'aujourd'hui. Comme un conte d'une inimaginable cruauté. A part que ça n'a rien d'une simple fable.



Je trouve que très peu d'auteurs ont respecté le thème du recueil. Le sens du toucher, sans recopier l'intégralité du dictionnaire, c'est tout ce que peut ressentir notre épiderme. Les températures, le contact d'un mur rugueux, d'un livre écrit en braille. Une pression exercée ou encore la distinction des formes. Tout ce à quoi est sensible notre vaste système nerveux : sensations de douleur, de picotements, plaisir sexuel, en résumé toutes ces informations qui remontent de notre peau jusqu'à notre cerveau.

Ici, il est davantage question de dons artistiques et plusieurs auteurs ont même détourné le sujet en écrivant mot pour mot "toucher le noir" comme ils auraient pu rédiger "étreindre les ténèbres".

Comme pour se justifier et dire que les règles du jeu ont bien été respectées.

Je trouve dommage d'imposer désormais des sujets à chaque publication de recueil, mais même si l'imagination des auteurs peut s'en retrouver bridée il faut admettre que c'est également intéressant de voir toutes les directions insoupçonnées qu'une même thématique peut parfois prendre.



Franck Thilliez et Laurent Scalese ont en tout cas joué le jeu. Ce n'est pas leur première collaboration puisqu'en 2013 ils avaient déjà publié "L'encre et le sang" aux éditions Pocket.

Ils ouvrent ce recueil avec "8118 - envers" et le clôturent avec "8118 - endroit". Vous ne serez pas sans remarquer que le chiffre choisi peut aussi bien se lire à l'envers comme à l'endroit.

Alors non, il ne s'agit pas de deux nouvelles complémentaires ( encore que ) mais d'un texte qu'on vous propose de lire en commençant par le début, ou par la fin. Leur histoire nous projette quelques années dans le futur aux Etats Unis, pays plus que jamais sous la pression du lobbying des armes à feu. Même si certains romans se sont déjà prêtés à ce genre d'exercice, c'est la première fois que je lis une nouvelle respectant tous les codes du genre ( jusqu'à la chute ) dans ce format. Impossible de parler du don d'un des principaux personnages sans gâcher la fin d'un des textes, mais on est tout à fait dans le sujet.

Un peu déroutant au départ, on peut rapidement se raccrocher au fil conducteur de chaque partie mais c'est avant tout par l'originalité de sa construction que se démarque cette histoire.



Solène Bakowski, auteure des géniaux Miracle Une bonne intention, a également assuré sa part du contrat avec "L'ange de la vallée" qui présente de nombreux degrés de lecture. Dans un monde imaginaire, une fillette va redonner progressivement foi aux habitants victimes de la sécheresse annihilant leur récolte.

Telle une sainte, un messie, elle possède notamment le don de guérison. D'un simple toucher.

Mais que représentent l'innocence et la bienveillance dans un monde perverti par la cupidité et le profit ?

Les miracles ont-ils un prix ?



Ghislain Gilberti nous offre quant à lui une nouvelle à tiroirs avec L'ombre de la proie. Qui fait automatiquement penser à Une nuit en enfer. Il joue avec les genres, avec les codes, entraînant à trois reprises le lecteur dans une nouvelle direction insoupçonnée. Pourtant, dès les premières lignes, l'ambiance malsaine semble posée. Un pédophile suit une gamine, la petite Alice, repérant la moindre de ses habitudes quotidiennes en attendant le bon jour pour agir. Mais lui même est surveillé par une milice armée et prête à intervenir quand il passera à la vitesse supérieure. Mais qui est réellement la proie dans ce jeu du chat et de la souris ? Quant au Noir, il sera bel et bien touché. Au sens propre.



Benoît Philippon, Danielle Théry et Jacques Saussey ont privilégié l'art pour illustrer la notion de toucher. Le tatouage, la musique, et le dessin. Trois disciplines qui demandent pour être reconnues du savoir-faire, du travail, du talent. Des mains seront écrabouillées, torturées, coupées ( par exemple une femme poursuivie en danger de mort coupe son avant-bras et le jette à ses chasseurs pour avoir une chance d'échapper à son sort funeste au début de la nouvelle de Benoît Philippon ) mais si les mains symbolisent le sens du toucher, ce n'est pas le cas du don artistique.

Rien à signaler sur le texte de Danielle Thery, il s'agit ni plus ni moins de résoudre une affaire policière, celle du meurtre d'un jeune pianiste quelques jours avant un concours primordial.

Des mains en or de Jacques Saussey m'a d'abord plu avec son pacte entre un directeur de pénitentier sans scrupules et un prisonnier surdoué en dessin. Mais le récit traîne un peu en longueur et finit un peu en pétard mouillé. Avec une impression de déjà vu comparé aux textes que le joaillier avait déjà rédigé pour les recueils Santé ! et Dons.

J'ai beaucoup aimé en revanche Signé de Benoît Philippon, histoire dans laquelle les premières oeuvres d'art de Marcy, artiste underground dont la popularité n'a fait que croître, valent des millions. Les peaux des personnes qu'elle a tatouées sont vendues à prix d'or sur le darknet. Son plus grand fan, le plus grand collectionneur ce ces peaux écorchées, organisera un tête à tête avec avec son idole. Beaucoup de tension mais aussi énormément d'humour dans ce texte plaisant.



Beaucoup d'humour et de tension également dans la longue nouvelle de Michaël Mention pour qui le noir est le pétrole. Il choisit comme contexte un ascenseur en panne de la plus grande firme pétrolière des Etats Unis en 1971 ( la Alpha Oil compagnie ) dans laquelle deux hommes enfermés vont devoir discuter. On les suit minute par minute comme un étrange couple qui n'a rien de commun mais qui pourtant n'est pas réuni ce soir là juste par hasard, le tout dans un contexte historique particulier.

Mais là encore je cherche encore le sens du toucher dans un texte qui n'est pas inintéressant mais qui souffre de quelques longueurs.



Un peu d'écologie également avec Eric Cherrière et sa Mer Carnage. Pas grand chose à voir avec le toucher là non plus, si on excepte la sensation de frôler une âme des plus noires lors d'une intervention chirurgicale du cerveau. Cependant, la nouvelle demeure une réussite en mettant en comparaison et en lien deux crimes atroces reliés de bien des façons. Un assassinat des plus horribles où une famille périt sous les coups d'un sociopathe assez fou pour extraire un foetus du ventre de sa mère et le poser dans un berceau. Et un fabricant de plastique, seul survivant de cette tragédie qui a mis tout son coeur à développer l'entreprise de son père jusqu'à avoir des entreprises implantées partout dans le monde. Et le pollueur, l'un des acteur du septième continent, va enfin avoir la chance de se venger de l'homme qui lui a tout pris.

Des années après un meurtre aussi odieux un pardon est-il encore possible ?

Le bien, le mal, tous les repères sont faussés dans ce texte qui part un peu dans tous les sens mais qui m'a plu.



Quant au texte proposé par Valentin Musso, il commence de façon extrêmement surprenante avec le retour de soirée d'un couple qui discute en voiture, un retour qui ne va pas tout à fait bien se passer. L'auteur met en avant trois des cinq sens : la vue, le goût et le toucher. Cette fameuse soirée s'est en effet déroulée dans un restaurant où on mange en aveugle, devinant les aliments par leurs formes et leurs saveurs.

Si on peut deviner la chute assez rapidement, l'idée de départ n'en demeure pas moins originale.





Je ne peux pas vraiment dire que beaucoup de nouvelles m'ont vraiment fait vibrer, mais aucune ne m'a déplu non plus. C'est très rare d'ailleurs quand je lis autant d'auteurs différents à la suite de ne pas faire le grand écart.

Mon léger regret, je l'ai déjà évoqué. On sent quand même les nouvelles commandées aux auteurs pour l'occasion et tous n'ont pas joué le jeu, ou n'ont pas eu l'inspiration nécessaire et se sont rattrapés aux branches pour coller vaguement au titre du recueil ( et même pas à son sujet ). Le toucher n'était pas non plus le sens le plus facile à exploiter.



***



Après l'amour, Iksal s'endormit entre les bras d'Ashley. Elle le contempla longuement, la lueur de la pleine lune illuminant sa chambre. Il avait l'air si fragile ainsi lové contre elle.

La fatigue finit par s'emparer d'elle à son tour et elle embrassa ses lèvres tout doucement, ressentant encore des frissons de plaisir.

Elle se promit de tout faire pour que dure leur relation, persuadée qu'elle était enfin tombé sur l'homme qui saurait prendre soin d'elle.

D'atroces bruits de craquements la firent se réveiller deux heures plus tard. Ils provenaient de son nouvel amour qui la serrait toujours contre elle, mais beaucoup plus fort, avec des bras désormais tordus.

Elle sentit ses griffes se planter dans son dos et hurla quand elle vit son visage, ses yeux rouges qui la fixaient, sa gueule dont les dents lui arrachèrent la carotide en un seul coup de mâchoire.

La dernière chose qu'elle sentit, du bout des doigts, fut la douce fourrure d'Iksal.





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Écouter le noir

Premier recueil de nouvelles noires par 13 auteurs sous la direction d’Yvan Fauth, il est composé de 11 nouvelles sur le thème de l’audition. Un sujet qui le touche de près, souffrant d’hyperacousie et je peux vous dire que c’est l’enfer !



Globalement j’ai aimé mais moins que “Regarder le noir” peut-être parce que le sujet est plus difficile à traiter, plus abstrait. Malgré tout je m’aperçois que je prends goût aux nouvelles et plus particulièrement aux recueils de nouvelles.



Les meilleures pour moi ont été : “Ils écouteront jusqu’à la fin” de François-Xavier Dillard et “Quand vient le silence” de Laurent Scalèse.



Celles que j’ai le moins appréciées et qui sont limites hors sujet : “Archéomnésis” de Jérôme Camut et Nathalie Hug et “Un sacré chantier” de Nicolas Lebel.



Une jolie découverte d’auteur, Cédric Sire avec “Le diable m’a dit” !



1 - “Deaf” - Barbara Abel et Karine Giebel 4,5★

2 - “Archéomnésis” - Jérôme Camut et Nathalie Hug 3★

3 - “Tous les chemins mènent au hum” - Sonja Delzongle 4,5★

4 - “Ils écouteront jusqu’à la fin” - François-Xavier Dillard 5★

5 - “Bloodline” - R. J. Ellory 4,5★

6 - “Un sacré chantier” - Nicolas Lebel 2,5★

7 - “Zones de fracture” - Sophie Loubière 4,5★

8 - “Echos” - Maud Mayeras 3,★

9 - “La fête foraine” - Romain Puértolas 3,5★

10 - “Quand vient le silence” - Laurent Scalèse 5★

11 - “Le diable m’a dit” - Cédric Sire 4★



Je suis très admirative de ces auteurs qui se plient au jeu des figures imposées et que l’on apprécie ou pas, je trouve ça brillant et sympathique ! J’attends le suivant avec impatience !



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
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Pour le bien de tous

Que j'ai aimé cette lecture, la plume de l'auteur, la vitesse du récit, pour moi rien de mieux qu'une histoire qui démarre sur les chapeaux de roue comme ici avec un homme qui est renversé par une voiture par accident mais qui semble fuir quelque chose de beaucoup plus inquiétant.



Qu'es ce que j'ai aimé ce binôme avec Mélanie qui est une jeune femme qui vient de se séparé de son mari, ses enfants adolescents obsédés par les nouvelles technologies et son nouvel acolyte Joseph qui arrive à la soixantaine avec sa ceinture lombaire et qu'elle nomme "le croulant". Joseph malgré son âge qui ne lui permet plus de faire des courses poursuites possèdent d'autres talents.



J'ai aimé les thèmes abordés comme les migrants, les nouvelles technologies, les relations familiales aussi, il ne s'agit pas ici que d'un roman policier, il y a une multitude de sujet dans ce récit et Laurent Scalèse le fait avec une telle humanité.



Ma note de 3.5 révèle la frustration ressentie lors de l'arrivée de la fin qui arrive pour moi comme un cheveu sur la soupe et c'est tellement dommage je serai resté tellement plus longtemps avec ce récit.
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Je l'ai fait pour toi

Gare aux assassins en tous genres, ils risquent dorénavant de tomber sur un Moss. Samuel Moss… commandant à la brigade criminelle dans la ville imaginaire de Lazillac-sur-Mer. Un personnage que le lecteur ne risque pas d’oublier, et qu’il devrait retrouver par la suite.



Avec l’ambiance sinistre que nous vivons actuellement, Laurent Scalese a voulu nous plonger dans une enquête policière qui paradoxalement donne la pêche. Je l’ai fait pour toi est un pur divertissement, du genre à nous extraire de notre quotidien morose pour nous faire vivre une vraie enquête policière aux cotés d’un personnage étonnant.



Laurent Scalese nous prouve une fois de plus l’importance de proposer de bons personnages dans un roman. L’imagination ne vaut rien si l’intrigue n’est pas soulignée par des personnages marquants, de ceux qu’on n’oublie pas. Je veux affirmer avec force que l’auteur a réussit son affaire.



Samuel Moss est un enquêteur atypique, sorte de dandy des temps modernes, bel homme qui a érigé le non-conformisme en mode de vie. Autant dire que ses relations avec les autres ne manquent pas de piquant. Un personnage à la fois sûr de lui et totalement hypocondriaque, bourré de tocs et de manies et qui ne supporte pas le moindre désordre. Moss, c’est de l’or en barre, loin de ces protagonistes stéréotypés, dépressifs et violents. Pas du tout le style Moi, Moss et méchant.



Je l’ai fait pour toi est une enquête volontairement classique pour mieux mettre en avant ceux qui gravitent autour. Une intrigue où les détails font la différence et dans laquelle Scalese fait preuve d’une belle méticulosité. Ces détails sont réfléchis, avec une précision de tous les instants, sans que jamais ça n’en devienne une usine à gaz. L’auteur fait d’ailleurs dire avec justesse à son commandant que : « le génie réside vraiment dans la simplicité ».



Tout coule de source avec Laurent Scalese, son style est d’une fluidité admirable, son histoire est limpide. L’atMossphère est rehaussée par les personnages, ce commandant en tête, capable de faire monter le therMosstat en une simple et cinglante giclée verbale.



Car ce sont bien les dialogues qui rendent ce roman particulièrement attachant. Laurent Scalese n’est pas aussi scénariste pour rien, son récit pourrait très facilement s’imaginer en série TV. L’écrivain est un amoureux de l’image ; amateur critique qui s’amuse à saupoudrer son histoire de références cinématographiques et qui fait montre d’une amusante et mordante auto-dérision concernant les fictions télévisuelles. L’auteur est taquin, tout comme ce Samuel Moss. Un brin nostalgique aussi. Rigoureux dans sa prose, autant que drôle dans son histoire.



Scalese parle de milieux qu’il connaît sur le bout des doigts, au point de situer son intrigue dans le cosMoss littéraire (un des personnages importants étant éditrice).



Ce Samuel Moss va marquer les esprits. C’est bien simple, j’ai l’impression qu’il existe vraiment, tant j’ai aimé le côtoyer durant ces 350 pages.



Avec Je l’ai fait pour toi, Laurent Scalese n’a d’autre ambition que de nous proposer un vrai et bon divertissement, sans prétention mal placée et avec la volonté de nous sortir de notre quotidien (et avec le sourire). Oui, pas de doute, ce roman il l’a fait pour nous.
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À nos jours heureux

Laurent Scalese n’est pas homme à se laisser enfermer dans des cases. Ni à reproduire les mêmes schémas à la seule fin de récolter le succès. A nos jours heureux en est un nouvel exemple éclatant.



Même quand il œuvrait dans le « polar », aucun de ses romans, aucun de ses scénarios ne prenait la même direction, le même ton.



Avec ce roman, c’est comme si Scalese tournait la page, ouvrait un tout nouveau chapitre. Pour parler de la vie, sans fard, et en tirer des enseignements.



Oui, le livre parle du cancer. Que cela ne vous fasse pas fuir, bien au contraire. L’auteur ne cache pas son objectif, son introduction le dit d’emblée, cette histoire sera faite de douleurs mais aussi de lumière et d’espoir.



Un récit et des protagonistes qui sonnent vrai, loin de toute mièvrerie ou de dramatisation forcée.



Quand arrive une telle annonce de la maladie, tout est chamboulé, chaque instant de vie est vu à travers un autre filtre. Le quotidien devient une charge.



L’histoire du roman est portée par quatre personnages, quatre malades que le crabe va réunir. Pour partager leurs fardeaux, mais surtout pour ressentir d’autres émotions que la peur et d’autres sensations que la douleur.



L’écrivain a réalisé un gros travail sur les protagonistes pour qu’ils respirent de vérité à échanger de bonnes ondes malgré la maladie.



Il joue une partition entre fiction et réalité. Pour mieux faire passer messages et émotions.



L’auteur ne s’en cache pas, il a connu cette situation dans son entourage proche. Et il est allé discuter longuement avec médecins et malades pour saisir cette justesse de ton, cette vérité du propos. Une implication de tous les instants, que le lecteur ressent dans chaque mot.



Mais c’est tout sauf un reportage ! Le drame est assurément au centre, mais le récit est parsemé de moments drôles ou cocasses, ou d’autres qui feront poindre une larme au coin des yeux.



Dans la plus dure des épreuves personnelles peut aussi se nicher cette lumière d’espoir. A travers les autres. Battant en brèche l’idée d’un pessimisme ambiant.



La première partie du roman est aussi l’occasion de donner quelques coups de griffes à des professions que l’auteur connaît bien, et aussi à faire quelques clins d’œil à ses précédents projets passés. Parce que dans l’œuvre de Laurent Scalese, tout est différent et pourtant intimement lié.



Pourquoi lire un tel livre ? Pour son réalisme et son ton résolument optimiste, sans pour autant se voiler la face. Parce qu’il parle de résilience, aussi. Avec l’amour, sous différentes formes, comme planche de salut. Même dans les pires épreuves.



Le roman de Laurent Scalese est une ode A nos jours heureux, pas tristement nostalgique mais empreint d’espoir dans l’épreuve, et illuminé de vraies et belles ondes d’amour.
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Écouter le noir

Qu'elles soient d'anticipation, du domaine du thriller ou du récit fantastique, ces onze nouvelles tournant autour du thème de l'écoute vont vous faire frissonner d'effroi et glacer d'horreur.

Tous concoctés par d'incontournables auteurs du noir qui figurent régulièrement en bonne place dans les têtes de gondole de nos librairies, ces récits nous immergent dans un univers où les sons (ou leur cruelle absence) vont faire basculer les protagonistes de ce recueil dans d'insolites, d'improbables et terrifiantes situations qui s'avéreront fatales pour la plupart d'entre eux.

Qu'ils soient sourds ou malentendants, parasités ou même paralysés par l'envahissante présence de sons obsédants susceptibles de leur faire perdre toute raison ou toute perception de la notion de danger... les personnages sortis de l'imagination foisonnante de cette brochette d'auteurs nous entraînent dans leur noir sillage où le danger résonne et fait écho de sa toute puissance à chaque bruissement, chaque soupir, chaque murmure, chaque pas, chaque claquement, chaque éclat de voix ou même chaque silence.

Courtes mais intenses, ces nouvelles qui comptent quelques pépites m'ont replongée avec délice dans la plume acérée et captivante

d'écrivains qui semblent être à l'écoute des attentes de leurs lecteurs en matière de lecture !

A quand "Voir le noir" ?
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La voie des âmes

La mort est certaine



Seul le moment nous est inconnu



Ce livre a de multiples qualités! Savoir gérer aussi bien le fantastique dans un thriller en y ajoutant une once d’amour, fallait oser, mais le pari est relevé haut la main!



Si vous deviez choisir entre sauver l’amour de votre vie et sauver le monde que choisiriez vous?



Tout part d’un don convoité. Forcément quel qui soit, ça donne envie. Mais quand, c’est une âme malveillante, doublée de pouvoirs extraordinaires qui souhaite le détourner, ça donne vite des situations improbables, des temps et des lieux en équilibres précaires, un suspense à couper le souffle, un château de cartes aux passerelles vacillantes, proches de la destruction.



Nos personnages, (oui j’y mets volontairement un pronom d’appartenance, car on s’attache à chacun d’eux, ils se livrent sans concession, on les aime donc immodérément), se promènent donc dans ces tunnels du temps avec chacun une cause admirable: l’Amour, la Justice, le Pardon, le Bien. Franchement à lire, c’est super agréable! Savoir que des auteurs misent encore sur l’optimisme et lutte contre le perpétuel gouffre d’imbécilité et de violence, ça donne quelques papillons dans le ventre et un peu d’espoir pour le futur.



La lutte Bien / Mal est au centre de ce récit, on est obligé de choisir son camp. Tout n’est pas gris, c’est plus tranché, alors bien sur on peut parler d’utopie, de schéma manichéen, mais moi je pense que comme notre manière de vivre est souvent proche d’aller dans le mur, à un moment donné, il faut être sûr de ses choix et ses convictions. Ce livre est là pour nous ouvrir avec douceur les yeux. En y mêlant de la magie, et des fantômes, on sent que ça relève plus de la science fiction, mais bon, ne décourageons pas, les humains sauront se reprendre!!!!



« Ils nous facilitent la tache réjouisssons nous. La civilisation a du plomb dans l’aile. Aujourd’hui le déclin, demain la chute… »



« -Les… MBD?



– Les metro, boulot, dodo, l’éclaira Rosener. Les gens ne croient plus en rien. Pour la plupart d’entre eux, le mal, c’est les autres. Ils n’imaginent pas une fraction de seconde qu’il existe pour de vrai et qu’il cache sa laideur derrire la beauté d’une femme. «



J’ai beaucoup aimé suivre l’intimité de ces couples, leurs failles, leurs faiblesses. Quoiqu’on en pense c’est l’amour qui fait tourner le monde, mais quand la vie s’en mêle, et bien, on en subi les conséquences. J’avais le cœur serré de suivre leurs péripéties, dès fois j’en avais les larmes aux yeux, car elles sont si proches de nos quotidiens, on ne peut y rester insensible.



« Le coté positif du temps perdu, c’est qu’il rend précieux le temps qui reste. »



En bref, une lecture qui nous bouleverse sur nos convictions, une intrigue qui tient ses promesses, une envolée amoureuse, un doux espoir pour nos âmes. Une bien jolie lecture en somme!


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La cicatrice du diable

Bienvenue dans l’univers impitoyable de la création cinématographique et télévisuelle. Laurent Scalese nous propose un fondu au noir (très noir) sur ce monde, à la rencontre de ses pires travers.



Une histoire assez glauque, gros plan sur les perversions de ce microcosme, travelling sur l’amoralité d’un milieu où tout semble permis pour réussir (même si c’est une œuvre de fiction, bien évidemment…).



Usant d’une palette de couleurs sombres, Scalese échafaude un récit déstabilisant, éprouvant, troublant et parfois heurtant.



Parce que c’est avant tout un roman noir et l’auteur utilise à merveille les bons outils pour nous déboussoler, à coups de contre-champs, plongées et contre-plongées. On navigue d’un personnage à l’autre, différents angles de prise de vue (sans qu’il soit possible d’imaginer ce qui va bien pouvoir se passer par la suite), hallucinant devant leurs dérives, leurs failles et leurs dérangements. Des fondus-enchaînés, déchaînés parfois.



En effet, la profondeur de champ de cette histoire assez originale met assez mal à l’aise, sentiment accentué par le montage assez inventif de l’auteur.



Laurent Scalese travaillant dans ce milieu, le lecteur fantasmera sur la part de réel du propos.



Un auteur qui se fond dans son histoire, avec un style fluide et des dialogues qui sonnent juste. Et quelques messages assénés au passage sur la création et l’authenticité, avec un zoom sur le crédit que certains donnent à ces valeurs.



Un casting de personnages complexes, dont certains auraient mérité plus de développement à mon sens (quelques pages supplémentaires auraient été les bienvenues), une sorte de galerie des horreurs en Dolby Stéréo, mixée avec intelligence par Laurent Scalese.



Quant au fin mot de l’histoire, vous n’en n’aurez une vision panoramique qu’au clap de fin (jusqu’à l’importance des tous derniers mots), et ça aussi c’est la marque d’une intrigue qui fonctionne.



Alors qu’attendez-vous ? Action !
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Toucher le noir

Un recueil de nouvelle autour du polar, quoi de plus basique. Mais quand les nouvelles tournent autour des cinq sens, avec un sens par recueil, le concept a de quoi attirer l'attention. Je n'avais pas lu les 2 précédents opus (Écouter le noir et Regarder le noir), mais j'ai plongé avec envie dans ce livre.

La sélection proposée est vraiment variée et vient de grands noms du polar, comme d'auteurs plus confidentiels, qui offrent une variation sur le toucher, survolant toutes les nuances du noir, de l'enquête de police au thriller domestique en passant par un peu de fantastique.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir ses nouvelles vraiment passionnantes à lire. Chaque auteur offre une histoire vraiment originale plus ou moins proche du thème, mais toujours intéressante à lire.

Et maintenant, je suis vraiment curieuse de découvrir les tomes déjà parus, mais aussi ceux à venir.
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