Nous partons en week-end sur une petite île en Bretagne avec les Moreau, une famille à qui tout réussit. Les parents, Chris et Béatrice, et les enfants, Marion et Bastien, sont beaux, intelligents, mangent aussi bien que bio. Ils s'entendent tous à merveille, se chamaillent gentiment, adorent se moquer des gens qui utilisent des expressions toutes faites et d'incompréhensibles anglicismes. Une famille comme on en voit dans les publicités de corn-flakes et de Nutella, vous avez l'image ?
Ce week-end en famille, ils l'attendaient avec impatience pour se retrouver, se ressourcer. Alors évidemment, on se doute que rien ne va se passer comme prévu, on le sent dans les descriptions d'une atmosphère qui nous met d'emblée mal à l'aise, nous prend à la gorge petit à petit, pour finir par nous étouffer carrément.
Un soir de tempête, Chris et Béa décident d'aller assister au spectacle de la nature déchaînée - leur côté "peur de rien -, pendant que Bastien est à son rencard avec Fanny, une jolie jeune fille de l'île. Seule Marion reste à la maison. Quand ils rentrent, elle a disparu. Morts d'inquiétude, les membres de la famille Moreau et les habitants s'organisent pour ratisser l'île, la retourner s'il le faut, fouiller toutes les maisons, interroger chacun de ses habitants, attraper l'enfoiré qui a cru qu'on pouvait mettre la main sur un Moreau sans en redouter les conséquences. Et puis, enfin, Chris la retrouve. Et là, tout s'enchaîne, il est pris au piège à son tour, cerné par ceux avec qui il menait une battue effrénée quelques minutes plus tôt. On comprend alors que les insulaires ne sont pas aussi bienveillants qu'ils en ont l'air...
Je m'arrête là avant de trop en dire. J'ai été sidérée par le retournement de situation final, que je n'avais VRAIMENT pas vu venir, et qui a donné tout son sens aux premières pages du livre qui constituent un glaçant retour en arrière. Mes craintes de lire un livre présentant une famille de super-héros qui n'en sont pas à leur premier coup d'essai se sont vite dissipées pour laisser place à la fascination devant un twist si formidable.
Je l'ai lu avec avidité, sans avoir envie de le lâcher, de le relire pour retrouver la page où tout avait basculé, dénicher les éventuels indices distillés dans les pages précédentes. Alors oui, c'est sans hésitation, que j'ai voté pour ce titre. Chapeau, Louise Mey, j'ai d'ailleurs mis votre nouveau livre, les Hordes invisibles dans ma PAL.
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