Mauricette vient s'installer dans un petit village proche de Lille. C'est la région de son enfance. On sait peu de sa vie, de ce qui l'a amené à vivre en solitaire ici. Des bribes de temps en temps... Une rencontre va changer sa vie solitaire : l'amitié avec Blanche, une femme d'une quarantaine d'années qui vit avec ses deux fils dans un village voisin. Une amitié basée sur la littérature et l'art (elles se sont rencontrées dans une librairie) et sur la place de grand-mère qu'elle peut prendre.
J'ai ressentie beaucoup d'empathie pour cette vieille femme seule qui n'a visiblement pas eu une vie facile, pour les petits plaisirs qu'elle trouve dans les gestes quotidiens ou les éléments de la nature. J'aurais aimé en savoir plus sur elle, j'ai été un peu frustrée de ne pas creuser dans son passé. Je sais que l'auteur a écrit un autre livre sur Mauricette "la patience de Mauricette", peut-être que cette lecture m'a manqué pour totalement comprendre cette femme.
Sinon, au delà du plaisir de la lecture, j'ai été gênée par deux points : l'écriture tout d'abord. Ce qui m'avait attiré au départ, les phrases courtes qui s'enchainent, sont devenus parfois lourdeurs. Quand c'est pour évoquer les pensées qui s'entrechoquent, cela passe tout seul, mais parfois ces suites de mots n'ont pas de raisons d'être. Une autre point qui m'a pesé, c'est l'importance du nombre de références littéraires, musicales ou artistiques qui émaillent le texte. Au début j'ai été tenté de mettre des marque-pages pour me renseigner, mais mon livre aurait alors ressemblé à un hérisson !!! Comme je n'ai pas cette culture, je suis sans doute passée à côté de plusieurs références et cela à manqué à ma compréhension.
Une belle lecture mais qui me laisse un peu frustrée !
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Poésie de mots simples, poésie de gens, de terroir et d'éléments, profonde – vision du monde, des machines – ce qu'en fait le langage, ce que les objets, animaux, énergies, esprit humain créent comme langage - en groupes de strophes, plus ou moins longs
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Mauricette,75 ans, a disparu de l'hôpital où l'on soigne sa maladie mentale. En alternant le parcours de son ami Christophe qui essaie de la retrouver et les extraits du journal de Mauricette, l'auteur nous fait découvrir la douleur et la richesse de son personnage principal.
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roman de poète - un flux à l'organisation souterraine, avec pour séparer, sans vraiment séparer, les petits blocs, la virgule, puis le point virgule pour une petite rupture dans l'inflexion, puis le court chapitre pour repartir sur autre piste. La saveur et la dureté du travail du jardin, le flux des moments de la vie, gens, époques, sensations, amitiés, l'amour toujours de celle qui fut trouvée, les parfums, le corps, les saveurs, la nature, les villes et il y a Amsterdam, l'Inde etc... sans ordre chronologique, au fil des idées, des associations. Et pour le lecteur une dégustation nourrie et charpentée
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Ce livre est le fruit d'une résidence d'artiste à l'Etablissement Publique de Santé Mentale d'Armentières. Lucien Suel n'avait qu'une seule consigne : produire un manuscrit dont l'action se déroule dans l'établissement. De cette expérience est née l'histoire de Mauricette.
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un roman poétique, tout en scansion, avec des parties autobiogaphiques (la construction de la maison, la musique...) Très onirique, sans ponctuation. Agréable à lire
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Le narrateur, omniscient, non incarné, s'adresse au héros du titre. Le tutoiement est fluide : ce n'est pas un dialogue, c'est une adresse. Le latin parlait de vocatif et rien n'est plus juste : la voix dresse le portrait du jardinier. Cet homme qui travaille la terre trace aussi des sillons d'encre sur les pages. « Toutes ces grosses boucles blanches qui se détachant sur le fond de la nuit étaient des feuilles de papier roulées en boules, les poèmes ratés que tu avais jetés dans la corbeille à papier, tu ne savais pas que ta corbeille à papier était le ciel d'ici. » (p. 14) La voix raconte le travail de titan du jardinier-démiurge dans son potager-cosmogonie. Le labeur semble infini, sans cesse remis sur l'ouvrage patient des saisons. La voix lance un chant joli en hommage à l'entêtement aveugle des semences et à l'attente minutieuse du cultivateur. Mais soudain, le créateur laborieux s'effondre de toute sa hauteur sur son monde. Les hommes meurent-ils dans les choux ?
Une vie de souvenirs déferle, le point final tarde à venir et laisse la place au point-virgule. Il y a encore tant d'événements minuscules à dire avant que le jardinier ne meure ! « Tu penses parfois qu'il y aura une dernière tartine un dernier bifteck une dernière bière. » (p. 81) Il faut raconter les odeurs, les images, les émois, les milliers de sensations qui ont fait que cet homme a été, vraiment, cet homme. Jusqu'au bout, la sensibilité réclame ses droits et les terminaisons nerveuses n'en finissent pas de tressaillir, même si c'est par la seule mémoire. La voix se lance dans une tentative d'épuisement : elle dit cet homme ordinaire, depuis l'enfance, depuis l'indiscernable et l'inutile ; elle dit la succession des choses, les découvertes et les oublis. Au terme de ce passage en revue au seuil de la tombe, une dernière merveille retentit, déchirante : l'amour.
J'aime sentir que j'appartiens à une communauté de lecteur·ices. Ici, je la trouve au détour d'une page, quand la voix en appelle aux beautés de Joris-Karl Huysmans, si cher à mon cœur. Après Le lapin mystique (que j'ai évidemment lu pour son titre), je poursuis ma découverte de l'œuvre de Lucien Suel. Lire les grand·es auteur·ices contemporain·es de leur vivant, c'est la meilleure reconnaissance à leur offrir. Parce qu'outre-tombe, les lauriers fanent aussi. « Tu sais que personne ne viendra, tu vis tes derniers instants en ce jardin sur cette terre. » (p. 156)
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On va s'essayer à la micro critique :
Enchanté par l'idée.
Déçu par la forme.
Frustré par le contenu.
... Bon en fait c'est pas si facile.
Néanmoins, j'ai plus eu l'impression d'avoir eu des petits fours par auteurs (sans oublier la présentation de son livre avant histoire de faire un petit coup de comm). Rien de bien rassasiant, ni même appétissant par moment.
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Lu en 2015
J’ai eu des nouvelles de Mauricette.
Mauricette ?
Mauricette Beaussart.
Elle habite désormais une petite maison dans le nord de la France, à la campagne.
Elle tient toujours son journal.
Début septembre, il y a près de sept mois, je l’avais laissée du côté de Merlimont.
Nous avions les pieds dans le sable humide de la plage.
Laissée, pas abandonnée.
J’avais déjà pris date pour après. Pour maintenant.
Lire «Blanche étincelle » permet de renouer le contact, l’amitié.
De découvrir que Mauricette, quelque temps après «La patience de Mauricette», va son chemin et qu’il est fréquenté !
C’est sa maison, avec le chat (qui sera doté d’un nom) et c’est une rencontre dans une librairie.
Lieu juste parfait pour le point de départ d’une amitié.
C’est aussi le jardin, objet d’attentions quotidiennes, que rythment exemplairement les saisons et leur fil.
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Lu en 2014
C’est peu dire que j’ai aimé « La patience de Mauricette ».
Un récit à haute teneur en humanité et imprégné de poésie dont je viens de déguster le fil en quelques heures.
J’ai commencé sur un rythme lent, en alternant d’ailleurs avec des nouvelles d’un autre auteur et puis, entre mardi et mercredi, montée en régime, crocheté par l’histoire, je suis allé au bout.
J’en ai terminé la lecture dans le jardin, sur le banc, à l’ombre du pommier sous une légère brise. Un choix dont je me réjouis après coup.
Mauricette Beaussart 75 ans a disparu, elle était en soins à l’hôpital pour sa santé mentale.
Que s'est-il passé ? Son ami Christophe va chercher.
Nous découvrons progressivement les souffrances, les drames, mais aussi les joies et l’espoir.
L'amitié et beaucoup d’attention et de respect sont présents, précieux, et c'est la vie finalement, rien de moins. Et c’est déjà tant.
Comment dire que la distance est toujours la bonne, que rien n'est outrancier, que l'émotion comme les rires ou sourires sonnent juste.
Des pages spéciales s'intercalent par chapitres dans le récit : ce sont les mots, les lignes magnifiques du journal de Mauricette.
Une réussite.
Mauricette, quand on a terminé de lire, on l’aime, on a envie de la rencontrer et d’aller se promener avec elle dans le sable humide de la plage du côté de Merlimont.
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Lu en 2012.
Blanche Etincelle, c'est une amitié qui naît dans une librairie entre deux femmes : Mauricette et Blanche qui viennent emprunter le même livre.
Le forme du roman est celle d'un journal intime.
Il y est question des lectures qu'on partage, des livres et de la musique qui nous accompagnent dans notre vie.
"J'aime laisser un disque tourner pendant ma promenade et revenir ainsi dans une maison habitée".
"Billie Holiday, je prépare la tarte à la crème. Cécilia Bartoli, je mets les madeleines au four. Plaisir de cuisiner pour ceux qu'on aime ! Je mesure mon bonheur, partager, transmettre, échanger...".
J'avais terminé à regret Blanche Etincelle. Quelle belle rencontre que celle de Mauricette. Elle est peu devenue une amie, j'ai partagé ses lectures, observé les oiseaux avec elle, dans le jardin ; fabriqué un gâteau, écouté de la musique. Je me suis sentie bien chez Mauricette. Beaucoup de choses m'ont bouleversée dans ce roman.
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Lu il y a quelques années et j'en ai bavé pour écrire une chronique pour la Contre-allée: ce texte est un roman circulaire, on peut le lire plusieurs fois de suite. Il y a beaucoup de mots que je ne connaissais pas et l'histoire est étrange mais au moins, j'ai fait la connaissance de Lucien qui est un ami maintenant. L'auteur est très attachant et a beaucoup d'humour
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Un livre touchant lu il y a déjà longtemps; il suit Mort d'un jardinier et précède Blanche étincelle. Les trois romans de Lucien sont faciles à lire, ce qui n'est pas le cas de tous ses écrits...qui ont souvent beaucoup d'humour.
La patience de Mauricette vient d'une résidence d'écrivains dans un établissement psychiatrique et même si elle n'existe pas, on y croit!
J'entre le petit dernier: Sur ma route.
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Bonjour les lecteurs ...
Je termine ce livre et je reste sur une note indécise ...ais-je aimé ou pas ?
En août 2008, Mauricette Beaussart, 75 ans, est admise pour cause de troubles mentaux à la «Clinique» faisant partie d'un EPSM ( Etablissement publique de santé mentale). Trois semaines plus tard, elle s'enfuit.
Christophe, son ami, va essayer de la retrouver et se souvient.
Mauricette a été marquée par le malheur dès l'enfance, elle a trouvé refuge dans la poésie. Elle joue avec les mots, les manipule.
Mais, Mauricette est fragile et, malgré une carrière d'institutrice, une initiation à l'informatique qui l'amène à créer son blog, elle va faire des séjours régulier en hôpital psychiatrique.
Ce sont les mots couchés sur le papier qui aident Mauricette, mais elle ne sera totalement libérée de ses démons que lorsque ces mots seront enfin dit à haute voix.
Ce récit alterne des chapitres en italique, où on retrouve le discours décousu de Mauricette et sa manipulation des mots, avec des chapitres où nous est raconté son histoire, comment elle en est arrivée à se perdre dans les mots.
Les chapitres de narration directe sont très faciles à lire mais j'ai eu plus de mal avec les passages en italique .. ces discours assez décousu demandent beaucoup plus d'attention et de relecture des phrases.
Mais on s'adapte assez vite à l'écriture de Mauricette.
Un roman tout en sensibilité dont on ne sort pas indemne , il faut le temps de le digérer .
L'auteur a écrit ce roman dans l'EPSM où se déroule l'histoire.
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Un recueil de poésie bien punk !
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