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Citations de Luis Sepúlveda (1546)


Au commencement de toutes les choses, le monde était eau, et les hommes et les animaux vivaient sur le dos du grand yacaré. Le reptile rêvait de fruits et il y avait des fruits, il rêvait de poissons et il y avait des poissons, il rêvait de tortues et il y avait des tortues. Mais un jour apparut le premier jeashmaré (l’homme blanc) et il planta un dard incandescent dans le cœur du grand reptile. Celui-ci mortellement blessé fouetta nuit et jour les eaux avec sa queue. Il laissa mille fils, certains de la taille d’une larve et d’autres aussi grands qu’un chasseur, mais il ne dit pas lesquels d’entre eux le remplaceraient. C’est pourquoi les Anarés doivent s’occuper de tous, pour que le doux temps des rêves revienne sur le dos du grand yacaré.
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-La cagamos, huevón. Te lo dije, “over”. ¿Cómo? O sea que yo tengo que ir por todos los pisos dando explicaciones. A mí no me entienden, huevón, “over”.
Ce qui peut se traduire approximativement par : « On a fait une connerie, mon vieux. Je te l’avais bien dit, « over ». Quoi ? Que je fasse tous les étages pour donner des explications ? Ils comprennent rien quand je cause, couillon, « over » (p.23)
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« — Que seul vole celui qui ose le faire, miaula Zorbas. »
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La vie dans la forêt avait trempé chaque centimètre de son corps. Il avait acquis des muscles de félin qui se durcirent avec les années. Sa connaissance de la forêt valait celle d’un Shuar. Il nageait aussi bien qu’un Shuar. Il savait suivre une piste comme un Shuar. Il était comme un Shuar, mais il n’était pas un Shuar.
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- Tu es idiot, Jacinto. Entre ta mère et le vieux, il y avait quelque chose de très fort et de très beau qui s’appelle l’amitié. Une amitié entre deux entre deux êtres qui ont le plus gros de leur vie derrière eux. Il arrive que ça soit plus intéressant que l’amour.
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Et sous le ciel gris du sud du monde, une voix m’a parlé dans le vieux langage de la mer.
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En mai dernier j'étais à Pietrasanta et j'ai vécu la commotion provoquée par la mort de deux cavatori. Ils ont péri sous un bloc de marbre qui s'est détaché de la carrière sans leur donner le temps de réagir. La région de Carrare prend entre six et huit vies de cavatori par an. Pendant les obsèques, le seul artiste présent a dit que ces deux cavatori étaient des martyrs qui étaient morts pour l'art. Mais un des travailleurs a craché le toscano qui pendait de ses lèvres et précisé : non, ils sont morts parce qu'il n'y a pas assez de mesures de sécurité, ils sont morts pour un salaire de merde.
Et une fois de plus j'ai constaté que la vérité des gens simples valait plus que toutes les vérités de l'art.
Décidément, les filles et les garçons de Pietrasanta m'intéressent beaucoup, ces marbriers qui, sachant que leur vie sera brève, parce que la poussière de marbre est une malédiction blanche qui pétrifie leurs poumons, continuent pourtant de perpétuer la formidable tradition humaine de la beauté et de l'harmonie.
Si j'étais sculpteur et qu'on me commandait une statue d'Alexandre le Grand, au pied de celle-ci ma signature serait la dernière. Viendraient d'abord les noms des cavatori qui auraient choisi, découpé et descendu le marbre de la montagne. Puis les noms des marbriers qui lui auraient donné forme, suivis des noms de ceux qui auraient préparé le lard, apporté le romarin, et ceux des boulangers et des vendangeurs du vin frais de Toscane.
Lectrice, lecteur, quand tu regarderas une statue sculptée dans le marbre de Carrare, pense aux cavatori et aux marbriers de Pietrasanta. Pense à eux et salue leur digne anonymat.
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Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
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Ils avancèrent jusqu'à ce que l'obscurité enveloppe le bois. Pour les escargots cette obscurité était inconnue, ils avaient beau étirer les petites cornes de leurs yeux, ils ne voyaient pas les étoiles.
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Antonio José Bolivar Pronao lisait des romans d'amour et le dentiste le ravitaillait en livres à chacun de ses passages.
- Ils sont tristes ? demandait le vieux.
- A pleurer, certifiait le dentiste.
- Avec des gens qui s'aiment pour de bon ?
- Comme personne ne s'est jamais aimé.
- Et qui souffrent beaucoup ?
- J'ai bien cru que je ne pourrais pas le supporter.
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Il avait peur de se rendre ridicule en entrant dans une librairie de Guayaquil pour demander : Donnez-moi un roman d'amour bien triste, avec des souffrances terribles et un happy end..." On le prendrait certainement pour une vieille tante. Et puis il avait trouvé une solution inespérée dans un bordel du port.
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Ont peut vivre en bien des lieux. L'un s'appelle pays, un autre s'appelle exil. Un autre s'appelle là où diable je me trouve.
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Il savait lire.
Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire.
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«Si la piste est trop facile et que tu crois tenir le jaguar, c'est qu'il est derrière toi, les yeux fixés sur ta nuque», disent les Shuars, et c'est vrai.
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La journée avait mal commencé et tard, j'avais atterri à Madrid à 6h30, il faisait très chaud et sur le chemin de l'hôtel Palace le taxi s'était obstiné à me faire une conférence sur la Coupe d'Europe de football. J'avais eu envie de lui poser le canon d'un 45 sur la nuque pour qu'il ferme sa gueule, mais je n'avais pas ça sur moi et un professionnel ne fait pas d'histoires avec un crétin, même un taxi.
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-Sa femme le tuera. Elle fait des provisions de haine, mais elle n'en a pas encore assez. Ces choses-là demandent du temps.
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Antonio savait lire mais pas écrire… Il lisait lentement, avec une loupe, bien le plus précieux… Juste après le dentier.
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Un jour, un recueil de poèmes de Pablo Neruda tomba entre mes mains: -Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée- (...)
Je me suis alors transformé en un fervent lecteur de poèmes. De Garcia Lorca à Antonio Machado, de Gabriela Mistral à Léon Felipe, de Neruda à de Rokha et, au fil du temps, l'amour des mots m'est apparu comme un amour fidèle qui ne me trahirait jamais. (p. 36)
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- Allô Ernesto, encore toi ? Vicieux. Hier tu m’as presque tuée. Tu veux recommencer ? Tu es mon homme, mon mâle, oui je te sens, elle est énorme, tu me fais peur, tu vas me déformer, attends, j’enlève ma culotte, maintenant, oui, Ernesto…
Ernesto resta trois minutes au bout du fil. Avec un stylo en travers de la bouche, la femme lui demandait de la laisser respirer, sa queue l’étouffait, et elle l’enjoignait de ne pas éjaculer encore, jusqu’à ce qu’un son guttural fasse comprendre qu’Ernesto n’avait plus de pièces.
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Le commandant du régiment Tucapel - je ne cite pas son nom par un élémentaire respect du papier - était un admirateur fanatique du maréchal Rommel. [...] Lorsqu'il parlait de lui, il se métamorphosait en une caricature du sbire hitlérien.

p. 24
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