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Citations de Maggie O’Farrell (496)


Selon toute vraisemblance, je suis un mari, un père, un citoyen, un enseignant, mais à la lumière je suis un déserteur, un imposteur, un voleur, un tueur. Je possède une certaine apparence en surface, mais je suis sillonné de trous et de galeries en dedans, comme une falaise de calcaire.
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Sur la vitre verdâtre en face de lui, des traces de buées éphémères apparaissent et disparaissent, apparaissent et disparaissent ; l’invisible qui se dévoile, se fait connaître au monde. P 230
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Nous ne sommes que des vaisseaux par lesquels circulent nos identités, songe Esme : on nous transmet des traits, des gestes, des habitudes, et nous les transmettons à notre tour. Rien ne nous appartient en propre. Nous venons au monde en tant qu’anagrammes de nos ancêtres. P 119
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Chaque vie a son noyau, son cœur, son épicentre, sa source depuis laquelle tout jaillit, vers laquelle tout revient.
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Et c'est alors qu'Agnès comprend une chose : elle peut tout supporter, mais pas la souffrance de son enfant. la séparation, la maladie, les coups, la naissance, le manque de sommeil, la faim, l'injustice, le rejet des autres, Agnès peut tout endurer, mais pas cela : pas son enfant fixant du regard son jumeau décédé. Pas son enfant pleurant la mort de son frère. Pas son enfant accablé de chagrin.
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Teresa n'était pas une romantique. Ne se considérait pas comme fleur bleue. Paul avait été son premier petit ami et lorsque l'annonce de leurs fiançailles avait été rendue publique, elle avait lu, sur le visage des gens, que personne ne s'attendait à ce qu'elle trouve un mari. Teresa avait eu la malchance de naître grande alors que les critères de l'époque voulaient les femmes petites, communes, faites pour se glisser facilement au bras d'un homme. Sa mère ne manquait d'ailleurs jamais de raconter à qui voulait l'entendre qu'elle ne rentrait pas dans son berceau, bébé ; que ses pieds dépassaient 'comme des quilles'.
(p. 313)
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« C'est à cause d'une autre femme ?
- Quoi ?
- Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre ?
- Claudette. C'est ridicule.
- Ridicule, vraiment ?
- Oui.
- Parce que tu ne me ferais jamais une chose pareille, pas vrai ?
- Je reconnais que je n'ai pas toujours été un exemple, mais jamais, jamais je ne te ferais un truc pareil. Comme veux-tu qu'il y ait quelqu'un d'autre que toi ?
[...]
- Jure-le sur ta vie.
- Je le jure sur ma vie.
- Sur celle de tes enfants. »
A l'abri de son regard, il sourit. Il l'aime pour son sens du drame, sa radicalité.
« Je le jure sur la vie de nos enfants.
- D'accord, articule-t-elle lentement, distinctement. Mais sache une chose [...] : si j'apprends un jour que tu me mens...
- Je ne te mens pas.
- ... je te couperai les couilles.
- Très bien.
- D'abord une, et puis l'autre.
- Message reçu. » Il s'entend lâcher un rire légèrement nerveux. « Merci à toi, ma chère et tendre, pour ce tableau évocateur et précis. »
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"Je me lève, la contemple, elle, ma femme, l'amour de ma vie..
J'ouvre les bras, m'avance vers elle...Voilà mon cœur, ma bien - aimée ..
"Ne t'avise même pas de m'embrasser", lâche t-elle en enfonçant son poing dans ma poitrine."
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Il se lisait souvent sur le visage de ma mère, je m'en souviens, un air distrait, une distance, comme si ses pensées étaient ailleurs, en exil dans un lieu auquel nul d'entre nous ne pouvait accéder.
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Ce qu'il trouve le plus difficile à supporter dans la vie de famille, c'est que, au moment où on croit enfin avoir prise sur les choses, elles changent.
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Une chose inhabituelle est arrivée à Innes. Il n'en mesure pas encore bien la portée. Mais il sait quand a commencé la légère folie qui s'est emparée de lui. Il y a un peu plus de quinze jours, il a jeté un coup d'œil par-dessus une haie et aperçu une jeune femme assise sur une souche. [...] L'espace d'un instant, il a conscience de l'immensité de la ville, de son énorme respiration, il a l'impression qu'il est assis avec cette fille, ou plutôt cette jeune femme, en plein milieu, dans l'œil du cyclone, et il se dit qu'ils sont peut-être les seuls à partager cette expérience, que jamais personne avant eux ne l'a connue. [...] Sans savoir pourquoi, il se doute que cette fille n'est pas comme les autres, qu'elle lui est déjà nécessaire. C'est une pensée qui ne s'explique pas.
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Arrivé devant elle, il se penche en avant, plié en deux, et, glissant une main autour de son cou, se courbe encore un peu pour poser ses lèvres sur les siennes, une pression brève, insistante. Ce geste lui rappelle son père apposant son sceau sur un document, marquant par là son appartenance.
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Elle sort le cadre de la ruche, s'accroupit pour l'examiner. La couche grouillante qui le recouvre semble se mouvoir comme une seule et même entité, brune, striée d'or, aux ailes semblables à de tout petits cœurs. Cette couche est composée d'abeilles, de centaines d'abeilles, serrées les uns contre les autres, agrippées au cadre, à leur trophée, au fruit de leur travail.
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Chaque arbre répond aux caprices du ciel à un tempo différent de son voisin, ploie, frémit, projette ses branches, comme par nécessité de fuir l’air, de fuir le sol même que le nourrit.
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Je suis en train de hurler à pleins poumons. Il y a, lorsqu'on vit au milieu de nulle part, comme un je-ne-sais-quoi qui vous autorise à prendre ce genre de liberté.
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Je traverse des phases où la vie disparaît dans un trou et je n'arrive pas à ma rappeler ce qui se passe là-dedans.
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Devrait-elle évoquer les nuits sans sommeil, le nombre de fois qu'elle doit se laver les mains en une journée, la lessive à étendre, à plier, les sacs dans lesquels il faut mettre puis ôter les vêtements de rechange, couches et lingettes, la cicatrice tordue qui court sur son ventre et semble la narguer, la solitude absolue, les heures qu'elle passe agenouillée par terre, un hochet, une clochette ou un cube à la main, si bien qu'elle a parfois envie d'arrêter des femmes plus âgées dans la rue pour leur demander comment elles s'y prenaient,comment elles ont réussi à traverser cete période ? A moins qu'elle ne mentionne cet élan féroce auquel elle ne s'attendait pas, ce sentiment que le terme 'amour', bien trop réducteur, est impuissant à décrire, car, parfois, elle croit qu'elle pourrait s'évanouir tant elle a besoin de cet enfant qui lui manque cruellement quand il n'est pas juste à côté d'elle - cette sorte de folie, de possession qui la pousse souvent à se faufiler dans la pièce où il vient de s'endormir juste pour le regarder, pour s'assurer que tout va bien, pour lui parler tout bas. (p. 313-314)
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Nous ne sommes que des vaisseaux par lesquels circulent des identités, songe Esme : on nous transmet des traits, des gestes, des habitudes, et nous les transmettons à notre tour. Rien ne nous appartient en propre. Nous venons au monde en tant qu'anagrammes de nos ancêtres.
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Les murs de votre chambre sont jaunes et une échelle vous sert à grimper dans votre lit. La nuit, en rentrant tard du travail, allongée là, vous vous laissez bercer par la sensation de vous trouver dans la cabine d’un bateau, de vous faire emporter par la nuit, si loin que vous pourriez vous réveiller dans un tout autre endroit que celui ou vous vous êtes endormie.
P68
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L'enfant ouvrit la bouche et le début d'un son sortit. Un « Je » aurait-on dit, ou un « J'ai ». Ce son fut suivi par un silence. Mais pas n'importe quel silence : un silence brusque, lourd, déchirant. Ses yeux étaient rivés sur le bitume face à lui, sa mâchoire serrée, ses poings fermés. Je distinguais le va-et-vient rapide de sa petite poitrine en manque d'air. Il leva la tête vers moi, la détourna. Cet enfant parvenait plutôt bien à donner le change, et rien au monde ne pouvait davantage me toucher : ce courage, cette bataille, ces ruses que déploient les enfants pour ne pas perdre la face. Le garçon leva les yeux vers le ciel, comme absorbé dans ses pensées, comme pour réfléchir à ce qu'il voulait dire, mais je n'étais pas dupe. J'avais, voilà bien longtemps, participé à un programme de recherche sur le bégaiement et le souvenir des enfants avec lesquels j'avais travaillé, principalement des garçons, était encore vif dans ma mémoire, ces garçons pour qui la parole était un terrain miné, une impossibilité, une cruelle condition nécessaire aux interactions humaines.
Alors j'inspirai profondément.
« Je vois que tu as un bégaiement, lui dis-je. Prends tout le temps qu'il te faut, vraiment. »
Son regard se tourna instantanément vers moi et sur son visage apparut une expression incrédule, abasourdie. Voilà une autre chose dont je me souvenais. Les enfants n'en revenaient jamais lorsqu'on s'adressait à eux en toute décontraction.
(p. 37)
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