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Critiques de Mahmoud Darwich (52)
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Nous choisirons Sophocle et Autres poèmes

Le langage de Mahmoud Darwich se donne carrière infiniment libre. Il faut en effet s’y reprendre à plusieurs fois pour pénétrer l’écorce du poème.
Lien : http://www.humanite.fr/22_06..
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Nous choisirons Sophocle et Autres poèmes

Au centre du recueil « Éloge de l’ombre haute », poème documentaire, nous parle de Beyrouth à l’aube, « Beyrouth – notre image », « Beyrouth – notre sourate », Beyrouth à midi, l’après-midi, le soir au-dessus de Beyrouth et la nuit, Beyrouth, hier, maintenant, après-demain. Écrit en 1983. Poignant.



Les premières et dernières lignes :



« Une mer pour le septembre nouveau.

Notre automne se rapproche des portes…

Une mer pour le chant amer.

Pour Beyrouth nous avons apprêté tout le poème.

…………………………….

Que la révolution est vaste.

Que la voie est étroite.

Que l’idée est grande

Que l’État est petit! »



J’ai beaucoup apprécié « Dernière conversation à Paris » et son entame

« … Sur le seuil de sa chambre il m’a dit :

Ils assassinent sans raison. »



Quinze quatrains, aussi. Je reproduis le quinzième :

« Je vois ce que je veux des hommes : leur quête de tendresse

pour quoi que ce soit, leur lenteur à aller au travail

leur hâte à revenir aux leurs…

et leur besoin d’un salut, au matin… »



Le titre du livre est celui du dernier poème, de la paix espérée, derrière « Si cet automne est le dernier ».



Une très grande voix, qui nous fait sentir l’exil par delà les mots.



« Ma patrie est une valise,

ma valise, ma patrie »
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Palestine, mon pays

Passants parmi les paroles passagères, poème de Mahmoud Darwich, provoqua un tollé en Israël en 1988, quatre mois après le déclenchement de la « Révolution des pierres » dans les territoires occupés. Les autorités, la presse et jusqu’aux « intellectuels libéraux » israéliens s’en saisirent, parfois dans des traductions malhonnêtes, pour dénoncer le prétendu appel à leur extermination qu’ils y lisaient, et nier au peuple palestinien le droit de revendiquer son indépendance.

(...)

L’ensemble de ces documents permet de comprendre les ressorts de cette « affaire du poème » et plus largement de saisir les comportements et les discours qui entravent toute tentative de dialogue.



Article complet sur le blog :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Plus rares sont les roses



Lire c'est errer dans un langage que nous connaissons trop bien. Écrire pour Mahmoud Darwich aussi. Nous entrons ici dans une poésie comme un long pèlerinage aux longues phrases qui lentement s'écoulent mais jamais ne nous conduit dans la patrie du poète, la Palestine, un pèlerinage pourtant dont Mahmoud Darwich doit à chaque pas inventer le tracé.

"Lorsque pour une fois

Nous nous habituons

Au départ

Tous les lieux deviennent

Ecume "



Nous déambulons alors nous aussi dans cette poésie de l'errance à la recherche du pays perdu qui pourtant n'a pas bougé.

"Nous marchons vers un pays qui n'est pas de notre chair. Ses marronniers ne sont pas de nos os."



La patrie est si lointaine comme à jamais absente mais vous colle à la peau... La parole du poète est organique; ainsi le sol, la terre qui s'animent comme les membres d'un grand corps mort plus que vivant.

" Prépare-moi la terre, que je me repose

Car je t'aime jusqu'à l'épuisement"



La patrie, la Palestine, cette femme aimée est elle aussi un voyage

"Nouvel automne pour la femme du feu : sois comme t'ont créée les légendes et les désirs. Sois trottoir pour mes roses qui s'éparpillent. Vents pour des marins qui ne veulent pas prendre la mer. Comme je te désire quand l'automne descend sur l'âme."



Une lecture exigeante, certes, qui nous interpelle à chaque vers, chaque mot, nous lecteurs qui avec le poète devenons expatriés de notre décor usuel pour tracer un langage aux mots simples qui pourtant exprime toute la nostalgie et l'absurde d'une vie en quête du lieu où vivre, où mourir.

N'est-ce pas essentiel en ces jours où la Palestine est dévastée de se souvenir que comme dans tout grand pays avec sa grande culture, il y a des géants d'écriture à (re)découvrir.
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Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude?

"Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude?" Voilà la question innocente et poignante que posa un petit garçon à son père qui le traînait loin de leur maison fuyant l'occupant. Ce recueil est un témoignage émouvant que nous rend le grand poète palestinien Mahmoud Darwich. C'est une sorte d'autobiographie poétique.



Cette fois, Darwich trouve son inspiration dans la mythologie qu'elle soit grecque, latine ou ougaritique (Hélène, Anat, Ulysse, Narcisse…); mais aussi dans le Coran (Caïn et le Corbeau, Sourate al Rahman…). Il étend ses ressources vers l'Histoire ancienne aussi et l'on trouve de nombreuses références ; il mentionne même les noms d'écrivains comme Brecht, Homère, Imrou'l Qays ou encore Abou Firas al-Hamdani. Darwich construit son recueil autour d'un mélange symboliste où toutes ces sources hétérogènes cohabitent pour décrire sa situation et l'aident à créer son poème. On retrouve aussi son univers de symboles comme le cheval, l'hirondelle, le papillon, la lune entre autres.



Divisé en six sections, le recueil s'ouvre sur un poème en guise d'introduction qui nous informe sur la veine de cette oeuvre : le poète « ainsi qu'une fenêtre, [qui] ouvre sur ce qu'[elle] veu[t] » ; le poète s'inspire de sources diverses (que j'avais citées plus haut). Dans la première section, il y a des poèmes très célèbres comme ce déchirant dialogue entre le père et son fils alors qu'ils fuient l'ennemi laissant leur maison et leurs biens mais surtout leur passé, leurs souvenirs, leur identité (L'Éternité du Figuier de barbarie). La vie ne sera plus la même ; le sablier du temps s'arrête sans lendemain. Il y a aussi ce poème (La Nuit du Hibou) où le poète décrit le départ douloureux vers l'inconnu. Dans la quatrième section, il y a ce poème sur un dialogue entre deux voyageurs où le poète cherche son identité dans son exil et une expression dans le poème. La pièce suivante dans la même partie (Rime pour les Mu'âllaqat) est un défi par la langue, l'écriture contre l'absence. Enfin, il y a ce poème qui clôt le recueil sur un constat bouleversant ; que la maison délaissée est habitée par l'ennemi.



A travers le recueil, se répètent des questions comme « qui suis-je ? » ; question logique après la perte de son identité et de sa terre natale. D'ailleurs, ici sur Babelio la nationalité de Mahmoud Darwich était longtemps marquée : « à définir » puisque la Palestine ne faisait pas partie de la base de données du site. Heureusement qu'on a dernièrement corrigé cela et ainsi notre cher poète a retrouvé son identité sur ce site, onze ans après sa disparition.



Certains poèmes comme "Je passe par ton nom" et "Le train a passé" ont été mis en musique par le compositeur et chanteur Marcel Khalifé.



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Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude?

ثالث كتاب أقرأه لدرويش. يستهلٌّه بإهداء لأبيه و أمه و جده و جدته. وكما توقّعت ففيه حديث عنهم في أكثر من قصيدة و استرداد لملامح الطفولة. أما عن العنوان الغريب والجاذب للانتباه و المثير للتساؤلات فقد كان سؤالا مدسوسا في نص ٍ شجي و قد تردّد كذلك في الكتاب كثيرا لفظ الأحصنة و الخيل و الفرس. لم أفهم لما اختار الحصان.. (!!)



الجزء الذي راقني كثيرا هو الجزء الخامس : مطر فوق برج الكنيسة. عدا ذلك، و بسبب الرمزية مرة أخرى لم أستطع تذوّق مجموعة من القصائد الأخرى في الكتاب غير أن القراءة لدرويش تظلُّ دائما جميلة و رائعة.
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Rien qu'une autre année. Anthologie poétique 19..

«Tes yeux, une épine me déchirant le coeur et que j´adore protège des intempéries enfouies sous la nuit et les souffrances Sa blessure ravive la clarté des lampes. Son lendemain me fait chérir le présent

Plus que mon âme et j´oublie tout aussitôt, dans la rencontre des yeux Que nous étions une fois, tout deux, derrière la porte!» écrit Mahmoud Darwich dans Un amoureux de Palestine, In Rien qu´une autre année, une anthologie poétique composée de poèmes écrits entre 1966 et 1982 et traduits de l´arabe par Abdellatif Laâbi, laquelle a été éditée récemment par les Editions Barzakh. «Mahmoud Darwich a deux métiers: la poésie et le souvenir. Parfois les deux se rejoignent Avec le poème, le souvenir devient miroir, échelle pour le temps et défaite du sommeil et de l´oubli. Célèbre dans le monde arabe, il n´est pas pour autant ce qu´on appellerait un "poète militant". Son engagement est dans l´écriture, dans la poésie; il est loyal envers l´imaginaire de son peuple, de tout peuple voué à l´errance. Rien à voir avec cette poésie qui brandit les slogans et ruine la beauté et l´émotion. Darwich est un poète épique», écrit Tahar Ben Jelloun sur le dos de la couverture du recueil. L´ouvrage se compose de 7 parties poétiques regroupant plusieurs poèmes. On cite Un amoureux de la Palestine, Fin de la nuit (1967), Les Oiseaux meurent en Galilée (1970). Ma bien-aimée se réveille (1970), T´aimer ou ne pas t´aimer (1972, Essai numéro 7 (1972) et Noces (1977).

Les premiers poèmes de Mahmoud Darwich traduisent un lyrisme amoureux dans lequel l´attachement au pays natal se confond avec le sentiment amoureux. Symbole de la patrie, la terre est célébrée comme la «première mère». Au fur et mesure l´engagement politique se révèle franchement. L´écriture s´érige plus complexe en s´intéressant aux mythes et aux symboles. Enfin, dans sa période la plus mûre, cette écriture tend vers une ouverture. Elle voyage, traverse les mers. De la Méditerranée à New York, la problématique identitaire de la Palestine reste posée. Le souffle puissant et épique de Mahmoud Darwich écrit dans La chanson et le sultan: «Allez dire au sultan. Le vent ne saurait être blessé par un coup d´épée. Et les nuages d´été ne peuvent arroser l´herbe. Qui croit sur ses murailles. Mais des millions d´arbres. Verdoient dans le giron du poème.»

Chez Mahmoud Darwich, la poésie naît du sentiment d´exil, de déracinement et de l´appel de l´autre, sa terre, «sa passion» matérialisée dans cet arbre ou encore Rira la bien-aimée, lui, ce soldat du vers libre et du rythme dramatique, cet étranger dans une ville lointaine...Qu´il soit social, familial, amoureux, l´exil est le thème dominant, celui qui appelle la poésie et auquel celle-ci doit répondre.

L´exil est au coeur, la source puissante de la poésie de Mahmoud Darwich. D´Athènes à Galilée, de Babylone à Jérusalem, la poésie de Darwich est faite d´un «pays dépourvu de pays». Elle est confiscation, éloignement, impatience qui est «fleur de jasmin», tremblement, l´appel d´une allégresse de deux corps en fête, un «hymne guerrier», «souvenir d´une première jouissance», égarement et blessures, une corde brisée. Mieux, un passeport, un désir, la voix perdue dans les solitudes...Que de beauté, mélancolie mêlée à du chagrin. Darwich agonise parfois, pleure mais ne rend jamais les armes. Dans Chroniques de la douleur palestinienne le poète écrit à juste titre: «Mon pays est une épopée. Jy tenais le rôle d´interprète. Me voici devenu.

Une des cordes de l´instrument.» Bouleversante poésie de Darwich, cette anthologie met à nu 16 années d´écriture intenses...Impossible de restituer tout le génie artistique de l´écriture de Darwich. A découvrir absolument!
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Une mémoire pour l'oubli : Le temps : Beyrout..

En lisant ce roman j'ai longuement hésité sur mon ressenti, naviguant entre l'ennui et un profond intérêt. Le sujet est extrêmement sensible et nous sommes immédiatement plongé dans le quotidien des palestiniens à Beyrouth. J'ai aimé l'amour de l'auteur pour cette ville, qui transpire de ce roman et cette ambiance si particulière de Beyrouth dans les années 80. Ce conflit, vu de l'intérieur et en dehors de toute considération géopolitique était un vrai atout. En revanche, j'ai largement décroché à certains passages notamment en raison de l'absence d'identification des protagonistes. L'auteur n'évoquait les personnages que par lettre et je me suis parfois perdu. Cette confusion a eu raison de moi sur la fin, que j'ai lu un peu rapidement. Alors au final, j'ai trouvé l'oeuvre sensible mais le style ne m'a absolument pas embarqué.
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Une mémoire pour l'oubli : Le temps : Beyrout..

Je suis très déçu par cet ouvrage, qui devrait figurer le vécu et les pensées du grand poète palestinien, durant une journée d'août 1982 à Beyrouth, sous le feu des troupes israéliennes. L'incipit, repris dans l'excipit, est un rêve qui s'appose à un autre rêve en le complexifiant ; suivent des pages sublimes de description des bombardements et du désir de café du protagoniste, description particulièrement olfactive de cette boisson emblématique. La barre, placée très haut d'emblée, n'a pas empêché néanmoins une navigation à la dérive où se sont mêlés, sans aucune possible prédiction : les dialogues imaginaires – parfois de véritables polémiques voire des règlements de comptes avec des personnages désormais méconnaissables, quelques considérations politiques – non dépourvues d'intérêt, au demeurant, par ex. l'image des Palestiniens auprès des Libanais, mais fatalement très circonstancielles – ; des passages purement oniriques ; d'autres diversement elliptiques ; des pages vaguement érotiques – ou allusives dans ce sens – et enfin ce qui ressemblerait à la transcription en prose de poèmes et autres textes arabes classiques. En vain j'ai cherché, entre autres ancrages dans le vécu, la référence aux différents moments de la journée ou à des lieux ou événements précis.

L'écriture est belle. Mais cela n'a fait que m'énerver d'avantage : était-ce le moment, réel ou imaginé, de se livrer à des petitesses, controverses, esthétismes, hermétismes, propos contingents destinés à une intelligibilité éphémère, rêves de rêves, en liquidant, au bout de quelques très belles pages initiales, la description réaliste d'une journée de guerre ? La problématisation de la situation immédiate a-t-elle pu se limiter à la question de savoir si les Palestiniens quitteraient ou non Beyrouth ? La sublimation d'un instant dramatique ne peut-elle s'opérer que par une surabondance d'imaginaire, d'abstraction et de lyrisme ?
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Une mémoire pour l'oubli : Le temps : Beyrout..

Dans ce livre , Mahmoud Darwich évoque ses derniers jours à Beyrouth , juste avant de reprendre le chemin de l'exil .

Il nous parle des conflits , des disputes , des médisances entre les menbres de l'intelligenstia de la diaspora palestinienne au plus fort des bombardements sur Beyrouth , les critiques des Libanais qui leur demandent de quitter le pays avant que celui-ci ne soit complètement détruit par les bombardements israéliens , beaucoup leur demandent de renoncer à leur rêve ' la Palestine ' , rêve funeste à leurs yeux , rêve stérile qui n'apporte que le malheur .

Mais pour aller où si ce n'est que pour prendre le chemin d' un autre exil ?

L'auteur ose des comparaisons courageuses entre la politique qui déçoit et le football qui a le mérite de réunir les ennemis , il fait revivre le temps des croisades et nous montre l'incompatibilité entre Orient et Ocident mais cela jamais de manière manichéenne .

Quel doit être le rôle du poète dans ses moments où les bombes tombent de façon acharnée , où la bombe à implosion balaie des vies en quelques secondes ?

Qu'est-ce qui retient encore l'homme confronté au chaos ? Le premier café de la journée , surtout quand il est parfumé à la cardamone , nous répond le poète .

Livre pleins de questionnements sur ces hommes qui ne peuvent se résoudre à l'oubli .

Très beau , lumineux , poétique .
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Une mémoire pour l'oubli : Le temps : Beyrout..

Que peut faire un poète au milieu des bombardements ? Comment survivre à la guerre et à l'exil quand on a pour seul bouclier que ses mots ? C'est le sens de ce récit de Mahmoud Darwich, écrit à Beyrouth durant le siège israélien de la ville pour en déloger les réfugiés palestiniens.



Même si le récit prend pour cadre une journée sous les bombes, du réveil au crépuscule, n'y cherchez pas de façon sournoise une description factuelle de tous les moments que subissent des populations sous les bombes. Darwich nous parle de l'importance du café, de l'eau,nous décrit une mer pleine de menaces et d'espoir, nous parle d'amour beaucoup, de politique un peu, de football... C'est un poète coincé dans un lieu et un moment où les poètes ne servent à rien mais où ils ne renoncent tout de même pas à écrire parce que c'est la seule chose qu'ils savent faire. Les phrases sont belles, le sens de certaines se dérobe à notre esprit, mais est-ce que le sens est si important dans un monde insensé ?



Récit patchwork dans lequel il faut voir une ode aux mots qui sont les seuls à pouvoir garder la mémoire de ce que tout le monde cherche à oublier.
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Une nation en exil : Hymnes gravés - La Qasid..

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Libfly et les Editions Barzakh et Actes Sud qui, dans le cadre de l'opération Deux éditeurs du Maghreb se livrent, m'a permis de découvrir ce magnifique livre.



Une nation en exil n'est pas un livre ordinaire, c'est un beau livre, imposant, regroupant le travail de plusieurs artistes. Exposé de manière partielle à chaque fois, il est pour une seule fois regroupé dans un unique exemplaire. Ce livre vous permet donc d'avoir un œil critique plus aisée et une prise de recul par rapport à l’œuvre.



Après une longue introduction nous présentant les artistes, les différentes rencontres et les motivations qui les auront poussés les uns et les autres à créer.



Cette exposition prend racine dans les poèmes de Mahmoud Darwich qui écrit sur la Palestine, la mort et l'amour, écriture débutée dans les années 60. Rachid Koraïchi propose une interprétation de ces poèmes par des gravures. Non pas des gravures banales, mais des gravures écrites. Il transmet ses émotions à la lecture de la poésie en remplissant l'espace par la langue écrite. Ces signes qui forment l'écriture sont pour lui l'aboutissement de la langue, il décide de se les approprier, des les sortir de leur contexte. Il utilise dans son œuvre les signes arabes, mais aussi asiatiques, ou encore invente des hiéroglyphes.



Enfin, les derniers artistes, Hassan Massoudy et Kamel Ibrahim, retranscrivent les poèmes en les calligraphiant. Retrouver les poèmes sous leur forme originale et les contempler calligraphiés change la forme graphique du poème, bien que l'écriture soit déjà très graphique, lui donne presque une nouvelle vie, ou plutôt, une vie différente. Le poème vit par lui-même, la calligraphie lui donne une nouvelle dimension. Ce livre regroupe donc l'écriture, la création littéraire, son interprétation graphique et sa réécriture graphique. Mahmoud Darwich débute donc une œuvre que Rachid Koraïchi, Hassan Massoudy et Kamel Ibrahim finalisent, transcendent, lui donnent une ampleur totale. Une nation en exil, l'exposition, ne propose pas uniquement un genre particulier. Si nous admettons que l'art est un rond, l'écriture s'installerait en son centre, la calligraphie serait sa périphérie, et la gravure compléterait jusqu'à la circonférence. L'exposition n'occupe pas uniquement une partie de ce rond, elle s'y installe dans sa totalité.



Une belle œuvre réunie dans ce livre d'art, originale et complète.



Je remercie Libfly et les Editions Barzakh et Actes Sud pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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