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Critiques de Mahmoud Darwich (52)
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Anthologie poétique

Cette anthologie est écrite en français et en arabe et c'est très beau. La poésie de Mahmoud Darwich est magnifique pour raconter la fragilité humaine face à la violence du monde, la tragédie du peuple palestinien.
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Anthologie poétique

C'est au travers d'une très belle anthologie publiée en 2009 aux Éditions Actes Sud que je retrouve la poésie de Mahmoud Darwich.

Les textes choisis par Farouk Mardam-Bey et traduits par Elias Sanbar sont extraits de quelques-uns des plus beaux recueils du poète palestinien, parus de 1992 à 2005 : Onze astres, Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?, Dans le lit de l'étrangère, Murale, État de siège, Ne t'excuse pas et Comme les fleurs d'amandiers ou plus loin.



Dès les premiers vers du recueil, je retrouve la sensibilité, la mise en équilibre poétique de la parole et des images. Au fil des pages, les thèmes chers à Mahmoud Darwich réapparaissent : l'enfance, l'exil, l'amour, la présence de la femme aimée, le langage, l'histoire, le pays perdu, le souvenir, la maladie, la mort.



Son écriture est une recherche de l'identification de soi, de la reconnaissance d'un peuple. Dans tous ses poèmes, tout semble être le récit d'un exil intérieur, d'une errance subie mais fertile, un envers et contre tout poétique. Ce sentiment d'exil s'étend aussi chez les autres, individu abstrait mais lié à la communauté.



« Nos tasses de café. Les oiseaux. Les arbres verts

Aux ombrages bleus et le soleil qui saute d'un

Mur à l'autre telle la gazelle...

L'eau des nuages aux formes infinies

Dans ce qui nous reste de ciel,

Et d'autres choses encore dont le souvenir est remis

à plus tard,

Montrent que ce matin est fort, resplendissant,

Et que nous sommes les hôtes de l'éternité. » *





Chez Mahmoud Darwich, les thèmes de l'absence et de la présence semblent se superposer, se confondre et teinter la réalité d'une nostalgie particulière. Cette nostalgie, c'est celle de la maison d’enfance détruite, du village natal rayé de la carte, celle de la terre palestinienne (réelle et métaphorique), de sa famille, de la femme aimée, mais c'est aussi celle de l’être-ensemble, de l’unité humaine, celle d'une altérité perdue.



Darwich est un humaniste, un poète de la terre, ce lieu de mémoire et de présent, deux notions du temps indépassables et liées, ce lieu des débuts et des fins où le cœur sans cesse bat.

C'est pour cela que la poésie de Mahmoud Darwich devient essentielle.



« EN UN JOUR À CE JOUR PAREIL



En un jour à ce jour pareil,

dans la travée secrète de l'église,

en une splendeur toute féminine,

en l'année bissextile, dans la rencontre,

ce matin, du vert

éternel et du bleu marin,

de la forme et du contenu,

du tangible et du mystique,

sous une tonnelle débordante,

à l'ombre d'un moineau

qui aiguise l'image du sens,

en ce lieu sentimental,

je rencontrerai ma fin et mon commencement

et je dirai: Malheur à vous deux !

Emportez-moi et laissez

le cœur de la vérité, frais

pour les hyènes affamées.

Je dirai : je ne suis ni citoyen

ni réfugié.

Je désire une seule chose, nulle autre,

une seule chose,

une mort simple, paisible,

en un jour à ce jour pareil,

dans l'allée secrète des sambacs,

une mort qui me consolera,

un peu ou largement,

d'une vie que je recensais

en minutes

ou migrations.

Je désire une mort en ce jardin

ni plus ni moins ! » **





(*) extrait de « État de siège ».

(**) extrait de « Ne t'excuse pas ».



.
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Anthologie poétique

Corps du poète



La poésie de Mahmoud Darwich regorge de sensualité et de tendresse humaine. Et cette merveilleuse anthologie, composée de poèmes s’étalant de 1992 à 2005, en porte le vibrant témoignage. Au cœur d’un siècle troublé et d’une existence soumise à des déracinements successifs, le poète palestinien a chanté l’exil et ses douleurs, la bêtise des guerres et cette eau-de-vie qu’est l’amour pour les femmes : mères, sœurs, amantes ; chacune avec la beauté et la plénitude de son mystère propre. La véritable patrie de Darwich fut la poésie, et "les fleurs d’amandier les paroles de son hymne national". Sa poésie est une pluie de roses et d’étoiles, un chant de l’âme pour couvrir le bruit meurtrier des balles.



© Thibault Marconnet

le 14 décembre 2015
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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Anthologie poétique

Avant de commencer, je tiens à préciser que je ne souhaite pas prendre parti quant au conflit israélo-palestinien, je ne donne ici que mon avis d'humble lecteur qui souhaite partager une de ses découvertes littéraires ;-).



Mahmoud Darwich est un auteur que j'ai découvert bien malgré moi durant mes années d'étudiant, sur les bancs de l'école. Je ne connaissais alors pour ainsi dire rien de la littérature ou de la poésie du Moyen-Orient. Ce livre reste d'ailleurs à ce jour l'une de mes seules expériences dans le domaine, je dois l'admettre à ma grande honte. Mais tout d'abord un petit cours d'histoire s'impose afin de mieux comprendre l'auteur.



Mahmoud Darwich nait en Palestine en 1941. Lors de la fondation d'Israël en 1948, sa famille fuit au Liban avant de rentrer. Mahmoud Darwich s'aperçoit alors qu'il n'a plus de maison. Il est donc contraint de trouver un nouvel habitat. Le jeune palestinien devient par la suite un opposant au régime israélien. Ses engagements et ses textes lui valent plusieurs emprisonnements, une assignation à résidence et plusieurs exils (entre autres).



Maintenant que nous connaissons un peu mieux l'homme, je propose de découvrir son œuvre. Mahmoud Darwich se fait ici le poète de l'exil. Il reprend parfois l'histoire de la dépossession des territoires palestiniens par Israël, mais aussi de la manière dont les primo-américains se sont fait dérober leurs terres par les colons. Il reprend également la thématique religieuse à plusieurs reprises, comme pour indiquer le fait qu'il se fait déposséder de sa religion même. Ces poèmes se basent également sur une forme de quête identitaire. Qui sommes-nous lorsque nous sommes dépossédé de notre identité?



D'un point de vue purement esthétique, ces poèmes (bien que traduits d'une autre langue) sont particulièrement bien écrits, ils véhiculent avec brio les émotions du poète. Le vocable est peu complexe, direct, pour un rendu des plus percutants. Un recueil de poèmes, en somme, que je ne peux que recommander.



PS: Si vous désirez en savoir plus sur Mahmoud Darwich, il existe un recueil d'entretiens, "La Palestine comme métaphore", qui devrait vous permettre de mieux comprendre son œuvre.
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Anthologie poétique

Jamais simple, jamais épurée, l’écriture de l’auteur se nourrit de formules lyriques très imagées et pas nécessairement intuitives : « Nos noms sont des arbres modelés dans la parole du dieu et oiseaux qui planent plus haut que les fusils » dit-il ainsi p.73 (extrait de Mémoire de l’homme rouge) et « L’ennemi qui prend le thé dans notre masure a une jument dans la forêt » p.137 (« Lorsqu’il s’éloigne »). Le langage de Mahmoud Darwich n’est pas toujours évident à saisir et met ainsi d’autant plus en évidence les différences qu’il peut y avoir entre plusieurs cultures -en l’occurrence la culture arabe et la culture européenne.



La forme a également une place prépondérante dans la poésie de Mahmoud Darwich ; l’auteur écrit en effet en vers autant qu’en prose et n’hésite pas à jouer avec les sauts de ligne et la ponctuation pour donner un rythme très lancinant à ses poèmes, qui nous donne l’impression d’entendre le poète chanter en pleurant. Nourrie de formes poétiques arabo-andalouses traditionnelles comme le « mouwachah », la poésie de Mahmoud Darwich se présente sous une forme inédite -en tout cas pour ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers avec la poésie et la littérature arabes.



Les mêmes thèmes reviennent enfin de manière redondante dans cette anthologie poétique. L’exil, la quête de son identité, la conquête et la guerre sont ainsi les principales thématiques explorées par Mahmoud Darwich. D’incalculables références sont faites à l’expulsion des arabes de l’Andalousie, à la difficile reconstruction de ces exilés et à la nostalgie d’une terre perdue, abandonnée. Autant de thématiques qui peuvent susciter beaucoup d’émotion puisqu’elles font appel à la sensibilité du lecteur, à son pouvoir d’imagination et à sa capacité d’empathie. Dans ce contexte, l’écriture et tout particulièrement la poésie apparaissent comme des activités salvatrices pour le poète, qui retrouve dans sa langue son identité, qui se l’approprie pour se réinventer et qui trouve dans les mots une nouvelle patrie.



Si j’ai beaucoup aimé lire cette Anthologie et découvrir l’univers de Mahmoud Darwich -qui a beaucoup de choses à nous raconter et à nous apprendre-, je dois admettre que l’opacité de certaines expressions et la densité de la langues m’ont parfois parues très lourdes. La lecture n’est pas fluide et j’ai trouvé la relecture de ces poèmes nécessaire à chaque fois. Il me semble que les textes de Mahmoud Darwich sont faits pour être découvert puis redécouverts, qu’on ne peut les saisir dans leur ensemble dès la première lecture mais qu’il faut au contraire prendre le temps de les comprendre et de se les approprier. Une belle découverte !
Lien : http://ulostcontrol.com/anth..
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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

Ce recueil de poèmes sera une étape de plus dans mon « tour du monde ».

J’ai d’abord été séduite par le titre, « Comme des fleurs d’amandier ou plus loin », qui est un poème en lui-même.

Ensuite, ces poèmes en prose sont parfois… poétiques, parfois hermétiques. J’en ai aimé certains, qui m’ont touchée ; je suis passée à côté d’autres, que je n’ai ni compris ni sentis.

Perdue dans la « métonymie » (je n’avais jamais autant rencontré ce mot). Manque de certaines références, que j’irai rechercher (le « Collier du pigeon » par exemple).

A découvrir, pour se faire sa propre idée selon son ressenti.
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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

Deux parties distinctes composent selon moi ce recueil de poèmes. La première est formée de quatre parties (toi, lui, moi, elle) à l’intérieur desquelles on trouve plusieurs poèmes brefs qui abordent des thèmes variés et universels tels que l’amour, la solitude, l’imagination. La deuxième partie de ce recueil est composée de quatre longs poèmes intitulés chacun exil 1, 2, 3 et 4. Comme leur nom l’indique, ils évoquent plus spécifiquement les sentiments du poète en exil loin de sa terre. Tous ces poèmes sont emprunts de métaphores et d’une beauté de la langue que la traduction n’a pas altérée pour le plus grand plaisir du lecteur. Je me suis laissée emportée par le tourbillon d’images qu’à su faire naître en moi la poésie de cet auteur que je ne connaissais pas mais qui apparaît incontestablement comme un des poètes majeurs du XXème siècle.

J’ai particulièrement apprécié le poème “pense aux autres” si simple mais si juste.
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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

Savourez la beauté ineffable de ce titre : "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin". Mais comment peut-on décrire ces fleurs altières, fragiles et sublimes ? le poète ne le peut même en ayant recours à la métaphore ! Mais quoi de plus précis que cette image des fleurs d'amandier pour décrire la situation et le passé du poète.



Mahmoud Darwich est l'un des poètes majeurs de la littérature mondiale à la deuxième moitié du XXème siècle. le fait qu'on l'emprisonne dans la simple image de poète résistant est injuste. Certes, sa poésie est hantée par la condition de son pays, la Palestine, mais Darwich a su avec subtilité comment toucher l'universel avec sa poésie et décrire la situation de l'homme face à son destin.



Dans sa poésie, il existe tout un univers de symboles où certains mots qui deviennent des notions sont omniprésents comme la fleur d'amandier, le nuage, le train, les violons... Darwich a cette maîtrise incomparable de la métaphore. Il sait comment créer une image, une scène à partir de l'agencement de mots simples et accessibles pour développer une situation d'insolite et d'inouï.



Ce recueil respecte parfaitement cette poétique. En plus, il regroupe des pièces très connues du poète comme "Pense à autrui" ou encore "Je ne dors pas pour rêver", que Darwich a déjà récités comme il sait si bien le faire grâce à sa voix retentissante, pendant les lectures assez fréquentes de sa poésie à travers le monde. de nombreux sujets chers au poète palestinien se trouvent ici : la fragilité du présent, l'avenir incertain, le passé qu'on tente de reconstituer, l'identité perdue, le moi fugace, la terre et l'exil… plusieurs poèmes sont écrits sous forme de dialogues entre le poète et un inconnu, un passant qui n'est autre que lui-même ; son moi fuyant et insaisissable ayant perdu son passé, sa terre et son identité.



"Comme des fleurs d'amandier ou plus loin" se compose de huit sections : Toi, Lui, Moi, Elle et quatre longs poèmes intitulés : Exil I, Exil II, Exil III et Exil IV. Dans les quatre premières sections, on trouve de merveilleuses petites pièces qui nous ouvrent un champ d'imagination et d'évasion entre l'intimité de l'amour retrouvé ou perdu, le calme d'une promenade perturbé par des pensées nostalgiques ou la fuite vers l'imaginaire dans un lieu clos,… Dans les quatre dernières sections, on trouve plutôt l'errance du poète dans l'exil ; exil spatial mais aussi exil dans la poésie. Là il rencontre des inconnus mais dans la dernier poème, il s'agit d'un dialogue imaginaire avec son ami le théoricien et écrivain Edward Saïd, le palestinien exilé aux Etats-Unis.

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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

De la poésie, c’est viscéral la poésie, ça parle aux tripes, au cœur, à l’âme.

Pourquoi, comment décrypter les sensations qu’elle fait naître ? Que dire ? Peu importe qu’elle évoque l’amour, la vieillesse, la liberté, les fruits, les feuilles, les fleurs ou les branches, ce qui importe, c’est qu’elle nous touche, nous émeuve.



Je commence ce recueil, je n’adhère pas au texte, je le trouve plat, je m’ennuie. Et puis, je vais écouter l’auteur lire, dire, faire vivre sa parole, re créer le texte. Je ne comprends pas un mot d’arabe, mais peu me chaut, l’émotion arrive et me submerge.

Ce n’est pas un problème de traduction, je n’ai juste pas pu saisir la musicalité du texte sans la voix chaude et lente de Mahmoud Darwich.

Pas de note, la poésie, ça ne se note pas non plus.

Pour écouter le poète

https://www.dailymotion.com/video/x6eb5q

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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

Qu'il m'est difficile de parler de ce recueil...



N'étant pas une grande lectrice de poésie, et l'auteur usant abusivement de métaphores et de "métonymie", terme qu'il semble particulièrement apprécié ;), ma lecture a été quelque peu fastidieuse.



Mahmoud Darwich est un virtuose de la langue, l'écriture est magnifique, et je sors de cette lecture avec la tête pleine d'images éthérées, mais... car il y a toujours un mais, dont le sens m'a complètement échappé. Je me sens frustrée de n'avoir pu apprécié ces poèmes à leur juste valeur. Comme devant une "toile" de Maître dont on admire la beauté sans comprendre ce qui retient notre attention.



La deuxième partie du recueil avec ses poèmes plus longs, m'a semblé beaucoup plus accessible.
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Comme des fleurs d'amandier ou plus loin

Difficile de critiquer de la poésie !

J'ai été touchée ou transportée par beaucoup d'image, de mots...

J'ai été perturbée par la présence de mots comme "métaphore" ou "métonymie"...



La première partie du recueil m'a davantage plu que la fin...

et voilà,



quelques citations vaudraient mieux que tout ce que je pourrais dire "à propos" du livre ici...
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État de siège

Dès le début de ce sublime recueil, on sait que l'on entre dans quelque chose de grandiose. Car plus que les poèmes d'un auteur, on ressent tout de suite le chant d'un peuple, celui des Palestiniens sans état, en exil, ballottés d'une terre à une autre, déplacés sur leur propre sol. Les vers sont à la fois direct, personnel et un peu plus loin indirect et impersonnel, s'adressant à divers interlocuteurs, acteurs du drame qui dure depuis plus de 70 ans. L'auteur, le grand poète palestinien Mahmoud Darwich interpelle les soldats, les gardiens de prison, les enquêteurs israéliens au fil de ce recueil, mais aussi Dieu, ainsi que les mères palestiniennes qui pleurent leurs fils morts au combat. Oscillant entre la constatation implacable et l'espoir qui peut toujours surgir, le poète n'est jamais haineux, plutôt rempli d'une colère froide, essayant par des appels poétiques forts à faire prendre conscience de l'inanité de la situation, cette terre, sa terre au même titre qu'elle est celle du peuple juif, doit être une contrée de paix, de partage, de compréhension mutuelle. D'ailleurs, certains israéliens l'ont bien compris, demandant jusqu'à que les poèmes de l'auteur palestinien, soient inscrits au programme des élèves israéliens, chose qui fut bêtement refusée par le Premier Ministre de gauche israélien de l'époque, un comble ! En lisant ce livre émouvant, agrémenté de magnifiques photos de la Palestine, on lit et on voit avec une justesse bouleversante, la souffrance injustifiée de ce peuple victime de l'histoire, comme le fut hélas le peuple juif avec la tragédie de la shoah, malheurs des temps obligeant les hommes de bonne volonté à entendre le message poétique de Mahmoud Darwich et surtout à comprendre que seul deux états vivants en bonne intelligence côte à côte, reste l'unique solution pour sortir de cette impasse mortifère à long terme pour les deux peuples.
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État de siège

J'ai beaucoup aimé ces poèmes, ils sont à la fois touchants, émouvants et ils dénoncent toutes ces absurdités que la guerre et le siège d'un territoire ennemi drainent inlassablement.



Combien de morts, de martyrs, d'exodes, de prisonniers faudra-t-il encore ?



De très beaux poèmes, ils résonneront longtemps en moi.
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État de siège

هذه القصيدة كتبها درويش في يناير 2002 في رام الله. تقرأ دفعة واحدة. استطعمتها و اغرورقت عينيّ ومعهما قلبي بالدمع أثناء القراءة. قرأتها بمهجتيّ و بلساني و بقلبي و بروحي و بحواسي الخمسة و الستة و السبعة بل المئة ( هههههه أترى ما أنت فاعل بي يا درويش، أطلقت لساني و أناملي ). آآآخ يا فلسطين.. آآآخ يا شهيد(ة).. آآآخ يا..



لقد داخت رأسي من كثرة حيرتي فيما أقتبسه. النص كله للاقتباس !!



من المقاطع التي راقتني جدا جدا جدا :



[ إلى قاتل]: لو تأملت وجه الضحية

وفكرت، كنت تذكرت أمك في غرفة

الغاز، كنت تحررت من حكمة البندقية

وغيّرت رأيك : ما هكذا تستعاد الهوية !



[ إلى قاتل آخر]: لو تركت الجنين

ثلاثين يوماً، إذاً لغيرت الاحتمالات:

قد ينتهي الاحتلال ولا يتذكر ذاك

الرضيع زمان الحصار،

فيكبر طفلاً معافى، ويصبح شاباً

ويدرس في معهد واحد مع إحدى بناتك

تاريخ آسيا القديم

وقد يقعان معاً في شباك الغرام

وقد ينجبان ابنةً ( وتكون يهودية بالولادة(

ماذا فعلت إذاً؟

صارت ابنتك الآن أرملة

والحفيدة صارت يتيمة؟

فماذا فعلت بأسرتك الشاردة

وكيف أصبت ثلاث حمائم بالطلقة الواحدة؟



لم تكن هذه القافية

ضرورية، لا لضبط النغم

ولا لاقتصاد الألم

إنها زائدة

كذباب على المائدة



مقطع آخر :



أَلشهيدُ يُحاصرُني كُلَّما عِشْتُ يوماً جديداً

ويسألني: أَين كُنْت ؟ أَعِدْ للقواميس كُلَّ الكلام الذي كُنْتَ أَهْدَيْتَنِيه،

وخفِّفْ عن النائمين طنين الصدي



الشهيدُ يُعَلِّمني: لا جماليَّ خارجَ حريتي.



الشهيدُ يُوَضِّحُ لي: لم أفتِّشْ وراء المدي

عن عذاري الخلود، فإني أُحبُّ الحياةَ

علي الأرض، بين الصُنَوْبرِ والتين،

لكنني ما استطعتُ إليها سبيلاً، ففتَّشْتُ

عنها بآخر ما أملكُ: الدمِ في جَسَدِ اللازوردْ.



الشهيدُ يُحاصِرُني: لا تَسِرْ في الجنازة

إلاّ إذا كُنْتَ تعرفني. لا أُريد مجاملةً

من أَحَدْ.



الشهيد يُحَذِّرُني: لا تُصَدِّقْ زغاريدهُنَّ.

وصدّق أَبي حين ينظر في صورتي باكياً:

كيف بدَّلْتَ أدوارنا يا بُنيّ، وسِرْتَ أَمامي.

أنا أوّلاً، وأنا أوّلاً !



الشهيدُ يُحَاصرني: لم أُغيِّرْ سوي موقعي وأَثاثي الفقيرِ.

وَضَعْتُ غزالاً علي مخدعي،

وهلالاً علي إصبعي،

كي أُخفِّف من وَجَعي !



سيمتدُّ هذا الحصار ليقنعنا باختيار عبوديّة لا تضرّ، ولكن بحريَّة كاملة!!.



أَن تُقَاوِم يعني: التأكُّدَ من صحّة

القلب والخُصْيَتَيْن، ومن دائكَ المتأصِّلِ:

داءِ الأملْ.
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État de siège

Mahmoud Darwich est considéré comme le plus grand poète contemporain palestinien. Il est le symbole du déracinement et son oeuvre toute entière est hantée par l'exil et la quête de la Patrie perdue.

C'est en 1948 qu'il a vécu l'arrachement à sa terre qu'il considère comme « un jardin poétique d'abondance » sans oublier ses blessures qu'il considère comme collectives. C'est pour cela qu'il va s'imposer peu à peu comme la voix de son peuple.

En 2002, alors Mahmoud Darwich est de retour d'exil et vit à Ramallah, il écrit ce recueil de poèmes ou plutôt ce poème scindé en fragments intitulé "Etat de siège". Ce sont ses armes, sa façon de dénoncer l'offensive de l'armée israélienne en territoire palestinien autonome.



Il évoque sa terre tant aimée, les hommes et les femmes qui y vivent et qui y meurent, mais aussi l'espoir avec de beaux vers:

Ici, sur les pentes des collines, face au couchant

Et à la béance du temps,

Près des vergers à l'ombre coupée,

Tels les prisonniers,

Tels les chômeurs,

Nous cultivons l'espoir.



On voit à quel point il met en symbiose la terre et ceux qui y vivent. C'est sans doute pour cela que la dernière partie du livre est consacrée aux photos en noir et blanc de Cisjordanie et de Gaza prises par Olivier Thébaud. On y voit des paysages dévastés, la guerre et la peur sur les visages.



Pourtant, on ne retrouve pas ici la langue d'origine de Mahmoud Darwich, l'arabe, qui lui permet de scander sa ferveur car c'est un poète à écouter. Il avait l'habitude de lire ses textes dont le rythme est un élément essentiel. Comme je ne connais pas l'arabe, je ne peux entendre que la musique de ses mots mais heureusement, la traduction d'Elias Sanbar m'a permis d'en comprendre le sens même si j'ai l'impression que la traduction les dénature un peu.





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L'exil recommencé

Parution récente mais articles anciens. Darwich est décédé en 2008. j'attendais des poèmes c'est un recueil de textes divers, e, prose, sur la poésie, sur la politique. Textes de circonstances comme l'adieu à la Tunisie ou Sabra et Chatila, textes sur la poésie, comme ce texte dédié à Lorca.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La Palestine comme métaphore

Il est assez contradictoire de découvrir un poète par le biais d'entretiens au cours desquels il tente, avec son interlocuteur, d'expliciter son univers poétique, avant même d'avoir lu ne serait-ce qu'un seul de ses poèmes...



Et pourtant ! Mahmoud Darwich est passionnant, et empli de subtilité lorsqu'il s'agit de déjouer les questions pièges. La Palestine comme métaphore est une mine d'or pour quiconque s'intéresse à la poésie et à ses formes, et en particulier à la poésie arabe. Ces échanges "techniques" sont complétés par des réflexions sur les thèmes récurrents du poète : l'exil, le rapport à la terre, la définition de réfugié ou d'étranger, la perception de l'autre, qui peut aussi être l'autre soi...Et si ces thématiques pourraient sembler "classiques" pour tout poète un peu déprimé, elles s'inscrivent sous le prisme d'une analyse particulière du fait de la question palestinienne ; on comprend au fil des pages combien Mahmoud Darwich souffre de n'être considéré "que" comme un poète d'une cause politique, et non pour son art en tant que tel. La tyrannie du lectorat et des critiques n'est pas loin...



La relation entre le poète et ses lecteurs est en effet évoquée plusieurs fois ; mais c'est surtout le rapport qu'entretient Mahmoud Darwich à Israël et à la langue hébraïque qui est intéressant, et que l'on perçoit le mieux dans son entretien avec la poétesse israélienne Helit Yeshurun.



Finalement, en sus des explications poétiques édifiantes, c'est la subtile description du peuple palestinien chassé de son pays et sommé d'en trouver un autre, et comment il s'inscrit dans la géopolitique régionale qui m'a le plus intéressée, n'en déplaise à l'auteur !

La Palestine comme métaphore peut servir de belle introduction au conflit israélo-palestinien, sous un prisme très humain.



Une belle découverte, je lirai sans nul doute les poèmes de Mahmoud Darwich, en espérant que la traduction française soit à la hauteur de ce que laissent présager les belles explications sur la poésie arabe !
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La Palestine comme métaphore

Des poèmes bouleversants, de la terre palestinienne violé.
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La Terre nous est étroite et autres poèmes

magnifique à savourer encore et encore !
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La Terre nous est étroite et autres poèmes

Il est toujours difficile de noter et d'émettre une critique sur un recueil de poèmes. Aussi, je dirais simplement que cet ouvrage est une véritable invitation au voyage. L'auteur est né à Birwa, un petit village de Galilée et il nous invite ici à découvrir non seulement ses origines mais également sa culture. De nombreux thèmes sont abordés ici, dont certains reviennent régulièrement dans des œuvres poétiques, tels que l'amour ou encore la vie, mais d'autres au contraires sont propres à la vie de l'auteur et de ses concitoyens. Ouvrage qui comprend aussi bien des poèmes composés en vers qu'en prose, celui-ci nous invite à découvrir un monde que l'on ne connait pas forcément et qui est un vrai régal pour les sens. À découvrir !
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