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Citations de Marie Desplechin (438)


Le vrai luxe dans la vie, c'est de pouvoir compter sur des gens qui vous aiment. (p.87)

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Eve

Première femme imaginaire Jamais née

Eve a eu une enfance extraordinaire, car elle n'a jamais été enfant. Elle est née adulte, et toute nue, quand Dieu a pris une côte dans la poitrine d'Adam pour lui fabriquer une compagne.
Adam non plus n'a pas été enfant, Dieu l'a animé de son souffle après l'avoir créé avec de la poussière. Ainsi la première femme et le premier homme n'ont jamais été enfants.
On voit bien par là qu'il s'agit d'une légende. Comment peut-on être adulte sans avoir été enfant ? Comment se tenir debout, marcher sans tomber, manger avec une fourchette ou des baguettes, se coiffer ou mettre ses chaussettes sales dans le sac à linge sale sans avoir été enfant et appris toutes ces choses essentielles. Cela ne se peut. (p.76)
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Un rayon de soleil s'était glissé par l'étroite fenêtre creusée dans le mur. Le grain de lumière rebondissait sur les tapisseries. Aubin le suivit des yeux. Voilà ce qu'il aurait voulu être, un rayon de lumière, que personne ne peut enfermer et qui pénètre comme il veut dans les obscures maisons des hommes.
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1er mai. Fête du travail. Personne ne bosse. Quand même; faire des fêtes sous prétexte qu'on a du boulot, c'est un manque de respect pour ceux qui n'en ont pas. Quand je chercherai du boulot, et que personne ne voudra m'en filer, j'inventerai la fête du chômage : une fois par an, tous les chômeurs auront le droit d'aller bosser. Pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui se marrent. (p.51)
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En haut de la classe, il y a Frédéric Liu. En bas il y a moi. Non, je rigole. Je suis en bas mais je ne suis pas seul. On est quelques-uns à barboter dans la bouillasse, avec Darin Belkacem et Thomas Grandjean. On agite nos nageoires, on se fait un petite concurrence sans prétention. Frédéric n'est pas isolé non plus. Ils sont bien quatre ou cinq à se tenir chaud sur son perchoir. Entre les hauteurs et les profondeurs vivote une sorte de marais. Ensemble, nous formons une classe harmonieuse. C'est un réussite collective. Car pour y arriver, il ne suffit pas d'avoir des gagnants, les perdants aussi sont indispensables (ou l'inverse). Les gens comme moi sont donc nécessaires à l'harmonie générale. Pas de quoi avoir honte. Et même : merci moi.
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Pour voir ou entendre les choses cachées, mieux vaut être seul. Les humains font trop de bruit. Ils demandent trop d'attention. Il ne reste rien pour le reste de l'Univers. Moi, j'étais devenu si seul que, si j'avais voulu, j'aurais pu entendre les étoiles glisser dans l'espace.
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il est si reposant de voir les oiseaux vaquer tranquillement et avec courage à leurs occupations, s'activer sans se poser de questions (de mémoire)
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J'envie les familles normales, un père, une mère et deux ou trois enfants auxquels on ne demande rien de plus que d'être serviables à la maison et polis à l'école.
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« Derrière un petit groupe d'enfants qui bavardaient en traînant leurs cartables, une gamine marchait lentement. Ses longs cheveux soigneusement peignés se tordaient en boucles à leurs extrémités. Elle se tenait très droite, ce qui donnait à sa façon de marcher quelque chose de particulier. Les enfants ont le corps souple et plein de vie. Courir, sauter, se balancer, voilà ce qu'ils veulent. Mais cette petite personne marchait toute raide dans son manteau, à l'écart des rires et des conversations. Elle ressemblait à un soldat minuscule casqué de cheveux. Le plus frappant était son regard, qui restait fixe et comme posé dans le vide. Ce n'est pas qu'elle était mal à l'aise, grave ou inquiète comme le sont certains enfants. C'est qu'elle se tenait en dehors d'un monde qui n'était pas assez bien pour elle. »
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J'avais au moins appris une chose, ces derniers mois : en situation de catastrophe, le mieux est de ne pas anticiper les dégâts. Il est toujours temps de les affronter quand ils sont là.
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Le temps que les gens perdent à lire des livres, ça me tue. C'est le genre de réflexion que je me fais en cours de maths. Il faut que je m'occupe la tête si je ne veux pas devenir dingue. Bref, la question s'est posée à moi entre deux équations, la seule, la vraie, l'unique : pourquoi me pourrir la vie à lire alors que je peux écrire ? Justement, j'avais un cahier en train de moisir. Un vieux cadeau de l'anniversaire de mes douze ans. L'authentique présent effroyable : une large couverture en carton, un million de pages blanches, et MON JOURNAL INTIME marqué dessus, histoire de rendre la chose publique dans le monde entier. Tellement intime que la couverture est fermée par un cadenas ridicule avec clé dorée, le genre de truc qui donne une envie mortelle de lire en cachette. « Tu vas écrire ton journal et ce sera le début d'une nouvelle vie », voilà ce que je me disais quand la fin de l'heure a sonné. J'ai arrêté de penser. Direct. J'ai ramassé mes affaires et j'ai foncé vers la sortie. La vérité, c'est que je suis faite pour l'action.
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Le plus mauvais bulletin de l'histoire universelle du bulletin. À ce niveau, être nulle, c'est presque une gloire
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Partager des histoires, et toutes les émotions qu'elles nous causent, c'est partager bien plus que ne le font la plupart des gens, quand ils prétendent s'aimer et n'échangent que de petits soupirs et de vains baisers.
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Samir parlait extrêmement rarement. Quand on lui adressait la parole, il se bornait à sourire d'un air engageant. c'était sa manière de ne pas dire de bêtises et de s'attirer la bienveillance de ses interlocuteurs.
Mais si la parole ne passait pas fréquemment la frontière de ses lèvres, elle occupait tout son être, et à tout bout de champ. Pour lui-même Samir était un incorrigible bavard. A longueur de journée, les mots allaient et venaient en lui et faisaient des phrases. Il lui arrivait parfois, à la fin de la journée, d'être complètement épuisé de s'être tellement parlé. (...) Pourtant Samir n'avait rien d'un pauvre paresseux. Bien au contraire. Il était très riche à l'intérieur. Mais très secret pour l'extérieur. (p.12-13)
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N'être jamais privé de contempler ceux qu'on aime, voilà ce qui ressemblait au bonheur. (p.62)
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Je fus ainsi rappelée à deux vérités. La première, quel qu’ait été mon désir de renvoyer dos à dos victimes et bourreaux sous prétexte d’histoire, ce monde indigne se pensait au présent, et il était proprement scié en deux. Il fallait que je me résigne à savoir de quel côté ranger mon cœur. La seconde, ce n’est pas parce qu’un travail est idiot que ce n’est pas du travail. L’injuste collaborateur du monde indigne ne bosse pas moins que son intègre contempteur. Et même, souvent, il en fait plus. Je pouvais me moquer autant que je voulais, je n’allais pas m’en tirer comme ça.
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J'ai alors pensé qu'il était merveilleux d'être riche car les riches n'ont rien d'autre à faire que désigner ce que les autres se chargent de leur porter.
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La petite Sophie Rostopchine quitte la Russie à dix-neuf ans et de Marie à un comte français, Eugène de Ségur. Huit enfants et quelques petits-enfants plus tard, la comtesse de Ségur se met à écrire des livres.
Elle a alors cinquante-sept ans et utilise ses souvenirs d’enfance dans ses romans. La Sophie des Malheurs de Sophie, celle qui vole le pain des chevaux, se gave de crème et se fait battre, c’est elle.
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Neuf mois après la rébellion de Claudette Colvin, Rosa Parks (qui la connaît bien) refuse à son tour de céder sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery. Son acte déclenche un mouvement de protestation qui conduira à l'abrogation des lois ségrégationniste dans les bus. Rosa Parks est une militante très active des droits civiques, mariée, mère de famille, respectable... Alors que Claudette est une adolescente venue d'une famille pauvre, qui s'est laissé séduire, peu après son procès, par un homme marié dont elle a un enfant.
Le mouvement des droits civiques fait de Rosa son héroïne. Et oublie Claudette, trop jeune, trop pauvre, trop fragile.
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Dans une chine ravagée par le désordre et les guerres, Confucius propose une morale fondée sur la bienveillance et la sincérité, pour que les hommes s'améliorent et que les sociétés vivent en paix.
Douze disciples et trois mille élèves font vivre son enseignement, dont l'influence extraordinaire s'étend à travers les siècles et dans le monde entier. On le connaît à travers le livre Entretiens qui rapporte ses conversations avec ses disciples. Même les enfants peuvent y trouver de quoi réfléchir !
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