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Critiques de Marie Laberge (498)
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Le Goût du bonheur, Tome 3 : Florent

Le bonheur , il en est souvent question dans ce volume, celui qu'on perd , celui qu'on se refuse , celui qu'on attend .....



Adélaïde a bien du mal à remonter la pente après le décès de Nic. Quelle place lui accorder alors qu'il n'est plus là et pourtant tellement présent .... Heureusement elle peut compter sur des appuis solides , dont le plus ancien, son ami de toujours, Florent. Elle fait face , reprend son rôle de mère , celui de chef d'entreprise mais le temps sera long avant qu'elle ne s'autorise à vivre .



On retrouve tous les personnages qui tournent autour d'Ada: Fabien et Jeanine , la tante Germaine qui découvre l'amour sur le tard, Reine et la folie de Pierre .....De folie il sera longuement question dans ce volume , celle de Kitty , celle de Pierre ..... Ce volet est aussi celui ou les uns et les autres se posent des questions sur ce qui aurait pu être évité, sa part de responsabilité .... et l'on rejoint gentiment les choix de Léa qui s'oriente- au grand désespoir de sa mère- vers la psychanalyse .



C'est aussi dans celui-ci que Florent va évoluer par rapport à son homosexualité, accepter qui il est et s'autoriser lui aussi au bonheur même si il passe par de très mauvais moments ....



Plus de mille pages que je ne vais pas résumer car l'histoire est foisonnante , les réflexions des héros riches et les amorces de changements sociaux importantes : le statut des femmes , l'homosexualité , le statut de la langue québécoise .....
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

J'ai choisi ce livre sans connaître l'auteur à cause de son nombre de pages pour le challenge Pavé. Peut-on imaginer une façon plus ridicule de lire un livre...

Et c'était vraiment une bonne pioche...Je vais lire sans tarder les deux suivants..

Nous sommes au Québec dans les années 30, dans une famille catholique (bien sûr) , de la bonne bourgeoisie mais qui surtout ne souffre pas de la crise..

Gabrielle est le centre et le pilier de cette famille, l'épouse, la mère, la soeur, la tante, l'amie....On peut la trouver un peu trop parfaite mais, après tout, c'est une héroïne et il faut bien qu'elle sorte un peu de l'ordinaire;

Les difficultés sentimentales des personnages ne m'ont pas vraiment passionnée mais j'ai été vraiment frappée par tous les aspects sociaux, le décalage entre le Québec, catholique, et le reste du Canada protestant, le poids de l'Eglise sur les femmes et le développement des problèmes économiques et sociaux à la suite de la crise...Bien que tout cela date de presque cent ans, j'ai trouvé certaines remarques très actuelles...
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Un roman fleuve, une saga .... certains n'aiment pas , moi j'adore ....quand c'est bien fait , et là c'est la cas .



Premier tome d'une trilogie , presque 900 pages , j'ai pu le lire en peu de temps (comme j'aime )parce qu'en vacances et je ne me suis pas ennuyée une seconde . Tout m'a plue, de la description de la ville de Québec, lieu principal du roman , aux personnages: attachants et crédibles , en passant par les évolutions de mentalité et la montée des idées qui ont favorisées le nazisme .



Evidemment le personnage de Gabrielle est un peu trop parfait tout comme la merveilleuse histoire d'amour qu'elle vit avec son cher et tendre époux .... (serais-je un peu jalouse ....) mais pourquoi bouder son plaisir , une belle histoire d'amour , à Noël en plus , ça ne se refuse pas !



J'ai particulièrement apprécié , tout ce qui concerne l'évolution , lente , de la vie des femmes . Pas à pas , touche par touche , il en a fallu des "suffragettes" pour que nous puissions enfin ( et pas partout !) être considérées comme adultes, majeures et responsables !



L'église a une place de premier ordre , trop de place pour moi . On y retrouve toujours cette religion punitive , où l'amour de son prochain est surtout l'occasion d'une soumission totale au pouvoir de l'église , moi qui n'ai fréquenté aucune église , je suis toujours surprise de la distorsion entre les valeurs des textes originels et ce qu'il en est fait .... J'avais rencontré dans Maria Chapdelaine ce même discours . J'imagine donc , que la religion a eu une place prépondérante au Québec , comme en Irlande où il me semble bien que, là aussi , la religion a été vu plus comme une menace permanente que comme quelque chose de généreux .... En a -t-il été autrement quelque part .....?
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Juillet

David et Catherine, mariés, un enfant, se rendent chez Simon et Charlotte (les parents de David et respectivement bioéthicien et médecin), pour une fête familiale. Charlotte n'est attendue que pour plus tard dans la journée car en déplacement professionnel. Simon, quant à lui, est amoureux de Catherine mais ce désir et cet amour sont tus et ni lui ni Catherine n'en ont jamais parlé ; c'est juste un sentiment qui plane autour d'eux et qu'ils n'évoquent pas. David et Catherine n'ont quant à eux, plus de vie de couple depuis deux ans. Au cours de cette journée où le roman dépeint une vie de famille idyllique en apparence, le vernis va progressivement craquer......



Roman dont la scène ne se déroule que sur une journée et une soirée. Beaucoup de non-dits, de faux-semblants et des caractères de personnages tels, que l'on se doute bien qu'à un moment ou à un autre, il va se passer quelque chose. Prenant. Pesant.
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Le deuxième tome reprend avec les funérailles de Gabrielle. Quiconque a assisté à un enterrement peut saisir la gravité de ces pages. Le ton est poignant et véridique. Ce second livre est en rupture totale avec la prétendue paix du premier tome. En effet, Adélaide est enceinte de Théodore, son père la renie ainsi qu'une partie de sa famille. Ted part à la guerre et c'est Nic Mc Nally, le meilleur ami d'Edward, qui propose d'épouser Adélaïde pour la sauver de la honte publique. Cette dernière accepte et ce qui était sensé être un arrangement devient une véritable histoire d'amour... Théodore ne reviendra jamais mais Ada se retrouvera en contact avec le père de Ted et sa fille avec qui elle lie une belle relation. Ce tome se concentre sur la belle histoire d'amour d'Ada et Nic, de Florent qui devient un couturier renommé et de Léa, l'enfant d'Ada.

Entre reni, amour et amitié, ce tome est bien balancé et est une agréable lecture...
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Juillet

Critique: Lorsque l’histoire d’un livre semble simpliste, l’auteur doit avoir un style et une présence hors du commun pour accrocher le lecteur. Et c’est dans ces cas là, qu’on peut dire qu’une oeuvre devient un chef-d’oeuvre. C’est le cas de Juillet.



Marie Laberge est définitivement une grande femme de la littérature (j’aurais pu dire: littérature québécoise, mais non. Son talent se compare avec celui des plus grands auteurs du monde entier). Son vocabulaire est précis, sans pour autant apporter une lourdeur non-voulu au texte. Chaque phrase a été pensé et retravaillé. L’écriture de ce roman me laisse sans mot. Marie Laberge joue avec les cassures de ton. Normalement dans un roman « populaire », cela aurait été un point très négatif nous faisant perdre l’histoire de vue… mais pas dans ce cas-ci. Car, tout est pensé. Si elle change de ton et de style au court d’un paragraphe, il y a une raison. C’est dans ces subtilités de la langue que j’aime voir un auteur s’aventurer! Un texte évolue tout autant, sinon plus, par ce qui n’est pas écrit. C’est dans les silences et l’absence de détails que le texte prend tout son sens. Le lecteur a un poids énorme sur les épaules, le poids de tracer lui-même le récit et de déduire ce qui n’est pas mentionné. J’adore. Il faut une plume de maître pour réussir un tel exercice de style.



Les personnages! Ils sont tous bien ficelé ils ne sont pas stéréotypés. Ils sont vrais! Ils sont complexes, je pense ici, au personnage du fils qui voit sa femme se détacher de lui, son mariage est en ruine, il est mal dans sa peau et il veut à tout prix l’amour de son père. Les caractéristiques de se personnage se complexifie plus le roman avance. Marie Laberge jongle avec le meilleur et le pire d’un être humain. Il n’y a pas de bons, pas de méchants. Nous sommes simplement qui nous sommes, avec nos jours noirs et nos jours gais.



L’intrigue du roman n’est pas rempli d’action, tout se passe en subtilité. C’est ce que j’ai adoré. L’action est limité, très limité, mais pourtant mon coeur battait à tout rompre, nerveux de connaître la suite, à chaque fois que je tournais la page. Un frôlement de main peut tant dire, plus qu’un baiser amoureux, plus qu’une étreinte. Un regard est 100 fois plus puissant qu’une baise. L’importance accordé à chaque petit moment de l’existence, c’est ce que l’auteure à su rendre. L’importance de chaque geste que la personne qu’on aime pose. L’impact de l’amour fou, l’amour aveugle, l’amour interdit.



Finalement, ce roman ne s’adresse pas à un public de tous âges. Pour lire se livre, il faut avoir un intérêt marqué pour les oeuvres littéraires qui font abstraction de l’action pour se concentrer sur le style. Il faut aimer voir de belles phrases et s’en délecter. Pour une pleine compréhension du roman, je conseil d’avoir lu d’autres oeuvres du même style ou du même auteure avant de se lancer. Car, dans un roman où tout est nuance, il est très facile de s’égarer et de totalement détester cette lecture, car on aura emprunter le mauvais chemin.
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Ceux qui restent

Sylvain Côté s’est donné la mort. Il avait 29 ans. Il n’a laissé aucune lettre d’adieu, aucun message pour expliquer son geste. Ceux qui restent, ses parents, sa femme, sa maitresse, son fils…vont devoir continuer à vivre avec cette absence, les questions sans réponse, la culpabilité, chacun à sa manière. J’avais peur d’un roman larmoyant et ennuyeux, mais pas du tout. En faisant parler alternativement tous les personnages dans ce roman choral, et en faisant se croiser leurs chemins, Marie Laberge dresse un tableau très vivant des différentes possibilités de réaction face à une telle perte, mais aussi des différentes manières d’appréhender la vie en général. J’ai eu un peu de mal au début à comprendre le langage québécois très marqué de personnages comme Charlène, Mélanie-Lyne ou Stéphane, mais je m’y suis habituée et j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Gros roman palpitant d'un bout à l'autre. J'ai eu l'impression de connaître les personnages tant ils étaient vivants et attachants sous la plume de cette auteur que j'ai découverte avec ce premier tome. C'est une histoire emplie d'émotions. Le contexte historique est passionnant lui aussi. J'ai hâte de découvrir la suite !
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Au travers de ce roman, l'auteur nous fait une belle étude sociologique et d'un lieu le Canada français et de la vie des femmes pendant la seconde guerre mondiale. De bonnes réflexions sur la guerre!

Et quelle belle galerie de portraits qui entourent Adélaïde, une femme moderne.

On vit avec cette famille, on a l'impression d'en faire partie; on ne s'ennuie jamais même dans le quotidien si bien dépeint. Quelle imagination et quel style!
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Le Goût du bonheur, Tome 3 : Florent

La saga du Goût du bonheur et les péripéties de la famille Miller se clôturent ici.



Si ce troisième tome porte le nom de Florent, il ne faut pas s'attendre, contrairement aux autres tomes, à le suivre principalement lui. Ici, on s'attarde encore une fois sur Adélaïde, ses enfants, sa vie de famille, ses doutes et questionnements. On en apprend davantage sur Florent et son lien avec Adélaïde.



C'est véritablement Adélaïde qui fait le lien entre tous les personnages, on s'étonne donc moins de la voir plus présente. Ce personnage suit une reconstruction très difficile et c'est particulièrement émouvant. On peine également à suivre les tourments de Florent, qui s'avèrent assez violents...



Je pense qu'il était temps de clôturer les aventures de cette grande famille, car même si j'ai pris plaisir à les lire, j'ai trouvé certains passages de ce tome-ci assez longs... D'une manière générale, j'ai adoré les suivre mais certains détails étaient pour moi trop crus, ou trop détaillés. Une scène de cette saga en particulier m'a fait interrompre ma lecture durant un mois au moins, tant je l'ai trouvé violente et très difficile à lire. Tout n'est pas donc pas que douceur pour la famille Miller... Je garde donc des souvenirs mitigés de cette saga. J'ai beaucoup aimé le premier tome et son esprit de famille. Un peu moins ceux qui ont suivi, car certains évènements sont plus dramatiques voire violents.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Gabrielle, le premier tome du Goût du bonheur annonce une saga prometteuse. On prend grand plaisir à suivre, dans les années 30, Gabrielle, son mari et leurs six enfants. Ils mènent une vie agréable et plutôt aisée. Les passages du livre où on les voit évoluer dans leur résidence de l'île d'Orléans donnent vraiment l'impression de gouter le bonheur.



Ce tome met les femmes à l'honneur. Il montre clairement leurs conditions dans ces années là, qui n'étaient pas évidentes. Les femmes ne pouvaient pas faire entendre leur voix sauf si, comme Gabrielle, elles avaient un mari qui leur laissaient la parole. C'est également un tome très romancé, il faut adhérer... J'ai pris aussi plaisir à lire les longues descriptions sur les tenues et robes de Gabrielle. On aborde aussi la place de l'Église, très importante, et la seconde guerre mondiale. Les personnages sont intéressants à suivre et on prend plaisir à s'immiscer dans cette vie de famille, la suite s'annonce prometteuse !
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Bon, voilà plusieurs fois que je commence, rature et recommence ma chronique mais rien n'y fait.



Pourtant avec un pavé de presque 900 pages nous narrant l'histoire de la famille Miller, famille québécoise fortunée, dans la période post krach boursier de 1929, il y a de quoi raconter.



Parce qu'en plus, Marie Laberge évoque plein de sujets intéressants : la place des femmes dans la société, le poids de la religion, la contraception, les inégalités sociales.



Il y a en outre une immersion dans une période politique charnière de l'histoire mondiale : la crise de 1929, la montée des nationalismes et le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.



Le récit, en plus, se déroule au Canada, et permet d'évoquer la situation interne de ce pays (que je maîtrise peu) avec l'opposition francophones/anglophones - sans oublier un certain nombre d'expressions typiques.



Enfin qui dit saga familiale, dit plein de personnages à aimer et à détester. Je dois reconnaître que la plupart d'entre eux ne sont pas manichéens.



Pourtant, je ne me suis pas attachée à eux. Je n'ai pas versé une larme tout le long de ce récit entrecoupé de drames. Certains ressorts de l'histoire m'ont déclenchés des fous rires alors que ce n'était certainement pas le but (Kitty, je pense à toi). Je pourrais continuer pendant un moment mais si vous avez lu jusqu'ici mon billet, je pense que vous avez déjà compris l'idée principale : ce premier tome est objectivement bien écrit, il aborde des thématiques intéressantes mais subjectivement il ne m'a pas plu.

Je vais donc passer mon tour pour les suivants.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Je n'avais pas beaucoup entendu parler de ce roman, mais le peu qui m'est parvenu était très positif.



On suit Gabrielle et sa famille sur plusieurs années. On voit ses enfants grandir, des disputes éclater entre Gabrielle et ses sœurs, des reproches s'amonceler, des personnes qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas, qui émettent des avis sur tout, prêtes à condamner les autres au moindre "faux pas" mais s'inventer des excuses quand elles transgressent leurs propres principes. On est témoin de la misogynie profondément ancrée dans les mœurs et les esprits du XXème siècle, acceptée et même défendue par les femmes, légitimée et assénée par l'Eglise qui contrôle encore tout et tout le monde.



Cette lecture m'a mise hors de moi à plusieurs reprises. Révoltée, atterrée, rageuse à l'idée qu'il y a encore moins d'un siècle les femmes étaient reléguées au rang d'esclaves domestiques et sexuelles, devant obéissance et soumission aux maris. Qu'elles n'avaient pas à émettre d'opinion. Qu'elles devaient surveiller leur réputation à tout prix, et que si elles se faisaient violer, et bien c'était leur fautes, viles tentatrices qu'elles sont (beaucoup trop de monde pensent encore ainsi, et je leur donnerais bien des claques pour qu'ils comprennent que la faute revient aux violeurs et à l'éducation qui apprend à tort à certains que leur sexe prévaut sur l'autre).



Je regrette qu'on n'insiste pas suffisamment à l'école, au collège et au lycée sur la condition des femmes avant le XXI ème siècle. Certes, il y a d'autres sujets révoltants comme le racisme et bien d'autres. Mais un combat ne devrait pas en exclure d'autres.

Je suis donc heureuse d'avoir pu lire cet ouvrage, qui mérite bien l'encensement qu'il provoque.



Heureusement, ce roman m'a aussi fait sourire et m'a émue. Les relations entre les personnages sont touchantes, et malgré toutes les injustices abordées, on y trouve de la tendresse et un certain "goût du bonheur".



Selon moi, l'autrice a bien maîtrisé l'écoulement du temps, l'évolution des personnages et leur profondeur.

Bien sûr, elle a dû en mettre certains en arrière-plan étant donné le nombre des personnages (j'aurais toutefois bien aimé que tous les enfants de Gabrielle soient mis en avant).

Vers la fin du roman, le point de vue glisse avec justesse vers celui d'Adélaïde, qui sera l'héroïne du deuxième tome.



La fin m'a secouée, et j'ai hâte de lire la suite. Je ne me jetterai pas dessus tout de suite (il faut que je digère ce condensé d'émotions de plus de 800 pages...), mais je la lirai à coup sûr !
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Pleins de chamboulements dans ce second tome. Sur un fond de guerre on suit les péripéties d'Adélaïde qui doit gérer McNally Entreprises en l'absence de son mari, tout en s'occupant de sa fille Léa et des autres membres de sa famille. Adélaïde garde beaucoup de son tempérament de jeunes fille, sa fougue, sa combativité, ...

Ce second tome est est plus "intense", les événements se succèdent plus vite et sont beaucoup plus percutants, moins "tranquille" que le premier, les petits bonheurs sont toujours présents et les personnages essaient de les cultiver malgré l'environnement peu propice.

J'ai été vraiment surprise de découvrir des gens tellement attachés à la religion et à l'église qui prend une place tellement importante par rapport à notre environnement actuel où la laïcité est très importante. Dans le livre l'église est importante même vis à vis des autre, la religion n'est plus une conviction personnelle, c'est comme si l'on devait la pratiquer pour être bien vu des autres et c'est surtout ça qui m'a choqué.

L'autre décalage qui m'a également interloqué c'est la place des femmes. Quand on calcule dans le temps, la seconde guerre mondiale ce n'était pas la préhistoire non plus ça fait seulement, c'est l'époque de nos grands parents environ et on ressent que la place des femmes est à la maison à faire la popote et s'occuper des enfants. Et vu qu'on est très catholique on a pleins d'enfants et on n'a pas du tout de temps pour soi ou pour se poser des questions sur nos conditions. Alors je me suis dis que nos ancêtres ce sont tellement battues pour acquérir les "libertés" dont nous bénéficions aujourd'hui.

Franchement le premier tome m'avait beaucoup plu mais le second est bien meilleur.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Chaque été, la famille Miller passe de belles semaines sur l’île d’Orléans pour fuir la chaleur de Québec. La belle Gabrielle s’occupe avec attention de ses enfants. « On ne peut pas mourir quand on a une maman comme toi. Parce que tu prends beaucoup soin de nous. » (p. 131) Adélaïde, Fabien, Béatrice, Rose et Guillaume grandissent entourés d’amour, chéris par leur père Edward, leur tante Germaine et le reste de la famille. La jeune Adélaïde retrouve avec bonheur son ami Florent, fils de la domestique. Georgina, la sœur de Gabrielle, rejoint la famille avec ses filles Reine et Isabelle. Quand la crise de 1929 frappe le monde, Edward et les siens sont à l’abri du besoin, mais le mari de Georgina est ruiné et cette dernière vient s’installer à Québec avec ses filles pour bénéficier du soutien de Gabrielle et Germaine et trouver un mari à son aînée. Éblouissante de beauté, Gabrielle n’a d’yeux que pour son époux qui l’aime tout autant. « Edward est une telle évidence d’amour pour elle, un compagnon si nécessaire que jamais, dans aucune lutte, devant aucune adversité, elle ne le laisserait seul pour faire face. » (p. 102) Le couple est solide et soudé dans toutes les batailles et la folle admiration de Nic, un ami d’Edward, pour Gabrielle ne représente aucun danger. Il n’en est pas de même pas du jeu de séduction opéré par Kitty, la sœur de Nic, auprès d’Edward. Chez les Miller, la porte reste toujours ouverte aux proches et aux nécessiteux et Gabrielle est la générosité incarnée. Elle accueille Isabelle et prend soin de Florent frappé de tuberculose. Elle milite aussi pour le vote des femmes et ouvre un centre pour accueillir les enfants pauvres. « J’aimerais ça qu’à ma mort, mes filles n’aient pas un goût acide dans la bouche et l’envie de faire éclater les murs d’une maison qui s’est tenue trop tranquille. J’aimerais ça qu’il y ait moins de différence entre elles et moi qu’entre moi et ma mère. » (p. 92) Les années passent et les enfants grandissent. Les bonheurs et les peines émaillent la vie des Miller alors que le sinistre spectre de la guerre plane en Europe.



Si un vent de changement frémit doucement au-dessus du Québec, l’emprise religieuse est encore très puissante et tous les comportements sont jugés et jaugés à l’aune d’une stricte morale catholique. Gabrielle, bien que moderne par bien des aspects, reste une femme très pieuse, presque superstitieuse. « Elle a cette peur idiote que Dieu guette si on est suffisamment reconnaissant de ses bienfaits et que, à défaut, Il nous les arrachera sauvagement. » (p. 324) Le désir et le plaisir sont complètement tabous et il n’y a que dans l’intimité que Gabrielle révèle sa nature amoureuse. Dans ce premier tome qui se conclut tragiquement pour celle qui lui donne son nom et son titre, Marie Laberge ouvre une fresque familiale passionnante et foisonnante qui met en valeur la belle ville de Québec.

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Ceux qui restent

« Je ne crois pas qu’on refuse ou qu’on accepte de vivre. Je crois que certaines circonstances alliées à un état d’esprit spécifique conduisent à des gestes définitifs… qui, à ce moment-là, ont l’air d’une solution. »



Il y a des auteurs comme ça dont on ne rate la sortie d’aucun roman, et c’est le cas avec Marie Laberge, mon auteure québécoise culte. Elle arrive plus que n’importe qui à s’immerger dans les profondeurs de l’âme humaine. Si le deuil est un sujet qu’elle a souvent abordé, pour la première fois elle se tourne vers « Ceux qui restent », ces personnes qui ont à survivre au suicide d’un proche.



« Se tuer, c’est passer son bill à ceux qui restent.

Pis y a pas un crisse de procès qui peut te permettre de pas le payer. »



Un 26 avril, Sylvain s’est pendu dans la maison de campagne de son enfance. C’est sa mère qui l’a trouvé en entrant, il n’avait laissé aucun message pour expliquer son geste. Personne n’arrivera jamais à comprendre et tout le monde cherchera à expliquer, à sa manière. Le suicide condamne les survivants, existe-t-il même un geste plus violent ? Une chose est certaine, dans la douleur, on recherche tous une issue de secours.



« Les suicidées, y nous refilent le problème. Y nous disent : « Regarde : moi, je sacre mon camp. V’là mes hosties de problèmes, arrange-toi avec ! »



Après 500 pages je me retrouve à bout de souffle. Je ne suis pas écoeurée, ni même alourdie de sentiments noirs suite à la lecture de son roman. Au contraire, plus que jamais je me demande où cette femme va puiser ses mots pour nous les rendre avec autant de finesse. Elle décortique l’âme au scalpel, l’analyse, établit des liens entre les failles jusqu’à la reconstruction et surtout, elle éveille en nous le doute, celui nécessaire aux questionnements. Je ne suis jamais arrivée à lire un de ses romans d’une traite. Ses livres se savourent. On lit, on s’y accroche, on s’arrête, on se questionne, puis on les reprend. Avant tout, on grandit! C’est ainsi qu’elle nous captive, nous émerveille…



Les chapitres de son roman sont divisés selon la personne s’adressant à Sylvain, ses parents, sa femme, son fils, sa maîtresse, son beau-père, etc. Chacun s’ouvrira sur ses incompréhensions, sur sa part de culpabilité. On se jettera le blâme en pleine face. Et si la faute revenait à cette mère envahissante, voire étouffante? On se remettra en question. Comment ne pas avoir perçu aucun signe avant-coureur dans ses gestes, ses attitudes, sa dépression? On se sentira impuissant, étranglé par la révolte, la colère, le remord, l’amertume, autant de sentiments normaux quand on affronte un deuil. Les parents de Sylvain se sont séparés, leur couple n’a pas survécu à la mort de leur fils. La violence d’un suicide est presqu’insurmontable pour Ceux qui restent. On se demande même s’il n’est pas même un peu égoïste de s’enlever la vie…



Marie Laberge dresse ici, à travers un événement x, un portrait de famille somme toute banal. Banal en ce sens qu’on pourrait tous quelque part s’y retrouver entre les querelles, les infidélités, les souffrances, les secrets ou les pardons des uns et des autres. Les histoires familiales sont en soi complexes. Elle rend ici un touchant hommage à Ceux qui restent…



« Tout est devenu noir. J’ai défoncé le mur du garage avec mes poings. J’étais tellement sonné, tellement étranglé de révolte, d’impuissance que j’ai fessé jusqu’à avoir les mains en sang. Ça fait mal, et ça ne soulage pas. Le temps fait une sorte de ménage dans les souvenirs… on arrange sa vie pour avoir un peu d’anesthésie. »
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Deuxième tome de la saga familiale Le goût du bonheur et deuxième bonheur de lecture.

J'ai beaucoup aimé ce tome qui se déroule durant la second guerre mondiale. C'est intéressant de voir comme les gens vivaient cette guerre de l'extérieur. Les hommes sont envoyés outre-mer pendant que les femmes attendent et ne comprennent pas pourquoi on envoie leurs maris sur un front qui ne les concernent pas.

Malgré peut être quelques redondances sur les états d'âme amoureux d'Adélaïde notamment, c'est un tome passionnant, j'ai eu envie de savoir comment évoluait chaque personnage même ceux qui m’horripilaient comme Béatrice.

La fin m'a vraiment chamboulé et me donne envie de me procurer très vite le dernier tome.
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Adélaïde, deuxième volume de la trilogie "Le goût du bonheur" de Marie Laberge. *



Découverte pour ma part, toujours à l'occasion de vacances au Québec, avec échange de maisons, ce qui permet de dialoguer avec les autochtones et ainsi d'avoir des conseils pour découvrir la littérature locale, les librairies, etc. Après, quand on connait les bases, on peut voler de ses propres ailes.



Donc la trilogie dévoile la vie d'une famille à partir des années 1930.



Adélaïde, le tome 2, décrit les années de guerre et la vie de ses personnages, les hauts et les bas. Un grand souffle. Comment une guerre qui se déroulait ailleurs pouvait toucher l'Amérique, et le Québec en particulier.



Le style est bien léché, agréable, ça coule tout seul, c'est un vrai plaisir d'accompagner Adélaïde dans ses aventures.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Québec 1930 – Gabrielle file le parfait amour avec Edward, son mari, et élève avec lui leurs cinq enfants dans un Québec qui s’enfonce dans la crise. Lui est avocat et elle s’occupe des enfants. Marie Laberge nous emmène dans leur quotidien, toujours intéressant avec comme trame de fonds le Canada, très catholique, où ce sont les hommes qui décident de tout, où les jeunes filles ne peuvent qu’obéir et accepter les mariages arrangés par leurs parents. Une femme n’a aucun droit à part obéir et se confesser, les couples sont le plus souvent mal assortis (sauf Gabrielle et Edward toujours très amoureux après dix ans de mariage et qui "placotent" tendrement le soir) .



Leurs cinq enfants m’ont bien fait rire par leur réparties : Adélaïde, l’obstinée et la plus généreuse, Béatrice la coquette et les trois "petits" Fabien, Guillaume et Rose. Edward n’est pas un pur québécois (père ayant vécu aux Etats-Unis et mère d’origine Irlandaise) et apporte donc beaucoup de recul sur cette société, plutôt guindée et affreusement machiste ! Entourée de ses soeurs, Germaine la "vieille fille" et Georgina – dont le mari fait faillite en ce début de décennie et qui cherche désespérément à marier sa fille Reine – Gabrielle s’occupe de sa famille et vient aussi en soutien des plus démunis.



J’ai adoré tous ces personnages, tous bien campés et humains dans leurs forces et leurs faiblesses : Nic l’ami fidèle et secrètement amoureux de Gabrielle, Paulette la suffragette qui essaie de convaincre Gabrielle du bien fondé de la contraception pour les plus pauvres, et aussi Florent l’enfant tuberculeux qu’ Adélaïde a pris sous son aile….



En conclusion : j’aurais été triste à la fin de ce livre si je ne savais pas retrouver bientôt tout ce petit monde dans les tomes 2 (Adélaïde) et tome 3 (Florent).
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Le Goût du bonheur, Tome 3 : Florent

Florent aime Adélaïde et Florent aime les garçons.

Un dilemne pour celui-ci dans le Québec de 1949...

Ce troisième Tome de Marie Laberge intitulé " Florent " alors que le sujet Florent est presque inexistant, me laisse quelque peu perplexe !

Florent avait une grande place dans la saga " Le goût du bonheur " mais sans doute le sujet de l' homosexualité a restreint la romancière. Cependant, il y avait tant à dire sur l' évolution de Florent... créateur de talent, innovateur, ami indéfectible d' Adélaïde... on pouvait aisément effleurer simplement sa vie intime et mettre en valeur le don extraordinaire du créateur, de son envol vers la célébrité.

J' ai aimé ce troisième volet... la vie de toute cette famille que je quitte avec regret car je me suis attachée aux personnages. Merci Marie Laberge de m' avoir fait passer des merveilleux moments tout en éprouvant de la tristesse pour eux pendant les aléas de leur destin.

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Le faucon déniché de Jean-Côme Noguès

Comment se prénomme le jeune héros ?

Martin
Jacquou
Brichot
Guilhem

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Thème : Le faucon déniché de Jean-Côme NoguèsCréer un quiz sur cet auteur

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