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Critiques de Marie Laberge (498)
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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Comme tous les étés, il me prend des envies de vacances dans une grande maison quelque part en Provence où résonnerait le chant des cigales, où le temps s’arrêterait comme engourdi par une chaleur implacable.

Pour que tout soit parfait j’aimerais une grande famille avec ses bonheurs, ses secrets, ses disputes, ses cris, ses fous rires.

Mais voilà, je n’ai ni grande maison, ni grande famille !

Alors, à défaut de Provence, je me suis réinvitée au Canada chez les Miller, sûre d’y trouver la maison et la famille idéale.

Après avoir quittée Gabrielle dans le premier volume, j’ai été accueillie par Adélaïde.

Les retrouvailles ont été bien tristes, puisque nous assistons dans les premières pages aux obsèques de Gabrielle, l’épouse et la mère bien aimée.

Peu à peu la vie reprend son cours au sein d’une famille où envers et contre tout, chacun cultive à sa façon « le goût du bonheur ».

Ce deuxième volume est une grande réussite.

J’ai adoré Adélaïde magnifiée par l’écriture de Marie Laberge qui va droit au but.

Elle ne s’embarrasse pas de descriptions trop longues ou de reconstitutions trop précises. Cela fluidifie la lecture en rendant ses personnages tellement proches qu'on les compte parmi les nôtres.

Florent, le troisième et dernier volume de cette saga m’attend déjà dans ma PAL. Pas pour longtemps, tellement cette lecture est addictive.

Un vrai bonheur, comme d’avoir une grande maison à partager en famille pour les vacances.











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Ceux qui restent

Sylvain s'est donné la mort avant d'atteindre ses trente ans.

Nul mot d'explications pour ses proches. D'où un "Pourquoi" ?. Une question qui reste en suspens dans le cœur de ses proches... Quinze ans après le drame, ils se souviennent : Le père, l'épouse, la maîtresse... et Stéphane (le fils du défunt), qui avait cinq ans au moment du drame et qui est devenu un homme. Il a quitté le nid maternel et il a fait ses propres choix. Pourtant "Crénom de nom", le passé va salement le rattraper, malgré les mensonges de sa mère et les silences de son entourage !



Quand j'ai reçu ce livre et que je l'ai ouvert, je me suis dis : "- je ne vais pas arriver au bout. Presque 600 pages de confessions intimes, un menu bien indigeste !..." Et voilà qu'une soixantaine de pages plus tard, je me suis finalement retrouvée mordue, scotchée par la curiosité d'en savoir plus. Maligne, l'auteure nous laisse retrouver notre souffle entre deux confessions, avec des passages relatés à la troisième personne, via un narrateur anonyme. Une construction narrative qui s'avère oxygénante pour le lecteur. Cette diablesse de Marie Laberge nous happe par ses mots, déroulant subtilement son fil d'ariane en mêlant les époques et les situations. Sans fards, ses personnages collent vraiment à la réalité. Un récit qui n'aborde pas que le thème du suicide. Cancer, maladie d'Alzheimer, amour toxique... Voilà un livre qui ouvre un questionnement sur beaucoup de fléaux de notre époque pour lesquels nous restons sans réponses et souvent démunis...

Voilà longtemps que la lecture d'un livre ne m'avait pas émue au point de me tirer des larmes... Bravo Marie ! Je pense que vos personnages vont me hanter très longtemps !



Trois bonnes raisons de le lire :



- Pour les mots et les expressions québécoises, qui sont vraiment irrésistibles !

- Pour le message d'espoir pour ceux restent...

- Pour le plaisir de savourer la plume enchanteresse de Marie Laberge !


Lien : http://leslecturesdisabello...
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Quelques Adieux

Après mon coup de coeur pour ma première lecture de cette auteure québécoise, " Ceux qui restent", j'ai eu la chance de dénicher à ma médiathèque, un roman plus ancien " Quelques adieux" [ publié en 1992, au Canada, et en 2006, en France], que j'ai aussitôt dévoré... On retrouve des analyses subtiles, décortiquant la complexité infinie de nos rapports aux autres, qu'ils soient d'Amitié ou d'Amour !



Là aussi, à juste titre plusieurs autres critiques dont je ne prendrais connaissance qu'après avoir rédigé mon propre sentiment de lecture ...pour éviter d'être influencée et trop imprégnée des ressentis des camarades !!



Happée , bouleversée par cette double histoire d'amour, pourtant sur-traitée dans le monde romanesque , qui pourrait être "banale à souhait", mais l'amour fou d'un professeur d'université, François, pour une des ses

étudiantes, brillante et atypique, Anne , prend une dimension autre, universelle...

Car cet homme aime à la fois sincèrement, profondément son épouse, Elisabeth, et parallèlement, cette très jeune femme, passionnée, écorchée vive, comme un "oiseau blessé" [ On apprend qu'elle a subi très petite, un choc émotionnel terrible, en la mort accidentelle et brutale de son père, adoré par-dessus-tout].



Une analyse des plus fines sur l'infinie complexité des rapports amoureux. Que rien , n'est tout blanc ou tout noir ...dans les attachements humains !



Deux amours absolus mais diamétralement opposés: l'un , intense, joyeux, et serein, et le second, tout aussi intense, mais au double visage de la passion et de la douleur...Les deux différents, complémentaires, mais tout aussi authentiques...





" Il ne comprenait pas pourquoi on parlait si peu de cette possibilité d'être entier tout en étant doublement amoureux. Que cette duplication ne soit ni une échappatoire hypocrite, ni une manière d'amoindrir l'amour ou de l'épicer, mais un état de fait troublant, une réalité solide et possible ébranlait profondément les convictions de François. Pour rien au monde il n'aurait voulu qu'Élisabeth soit torturée par les sentiments qu'il portait à Anne. Cela était déjà assez douloureux à vivre, et la touchait bien assez à travers ses variations d'humeur. Il ne savait pas lui-même comment il parvenait à concilier les deux pôles de sa vie avec autant de certitude. Il savait que même si jamais plus elle ne le touchait, il aimerait Anne et lui appartiendrait quand même. Et que, si Élisabeth venait à le quitter, il ne cesserait pas de l'aimer et ne parviendrait pas à atténuer son chagrin par la présence continuelle d'Anne. Les deux femmes constituaient son absolue capacité d'aimer. Choisir lui semblait une solution aussi inepte que de se mutiler un membre par ignorance de son usage. Et la lâcheté n'avait rien à voir là-dedans. (...) François s'apercevait que l'exclusivité d'un sentiment n'était pas nécessairement la preuve d'une grande aptitude à aimer.L'amour était une source génératrice en lui-même "(...)(p. 169-170)....



De très beaux personnages, auxquels on ne peut que s'attacher,comme Hélène, étudiante et amie d'Anne, fidèle, attentionnée, La tante de cette dernière,Hyacinthe, adorée et aimante, comme une deuxième mère, qu'elle a vraiment été...pour "notre oiseau blessé"...



Une bouleversante symphonie qui revisite tout l'éventail multicolore des liens d'amour ou d'amitié que nous créons, construisons avec les autres...



En plus des émotions plurielles ressenties à cette lecture, je m'immerge à fond dans les paysages québécois et descriptions poétiques des lieux [ Québec, Montréal, etc.], et cette "Neige" omniprésente... qui n'est jamais loin...



" Dites-moi, à quoi sert de tant aimer ? A quoi sert de tant donner ? Quelquefois, je voudrais mourir avant, avant le coup final, avant de mourir d'une main aimée, avant de mourir parce qu'un regard s'est éteint et qu'aveugle, je tende les mains vers le vide. "(p. 260)



J'ai aussi envie de dire un petit mot sur la couverture, qui est magnifique... illustrant très justement le contenu et l'atmosphère de ce roman polyphonique... Un simple arbre dans un paysage neigeux, hivernal; pauvre arbre courbé , malmené par le vent, mais tenant bon, en dépit des éléments extérieurs, hostiles... !



Un roman très nourri, dense, où l'écrivaine fait alternativement raconter chacun des personnages...sur son histoire, ses doutes, ses peines, ses joies, sa volonté d'être sincère avec ceux qu'il aime... Une lecture adorée, qui aborde une multiplicité de sujets...



Très heureuse d'avoir commandé deux autres ouvrages de cette auteure québécoise [ " Treize verbes pour exister" et "Le Poids des ombres"]...La promesse de moments très prochains d'émotions et de nouveaux éléments à découvrir sur l'univers de cette romancière !...







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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Une passionnante saga familiale. Nous suivons les Miller. Un couple très amoureux et leurs cinq enfants. Nous suivons leur quotidien, leur famille, leurs amis. Tout cela dans les années 30 au Québec.



J'ai mis une centaine de pages à m'immerger dans l'histoire. Et jusqu'à la page 700 environ (le roman en compte 850 ) j'ai été happée.



J'ai aimé découvrir cette période, cette lutte pour le vote des femmes, pour lutter contre la misère suite à la crise de 1929, mais aussi découvrir de l'autre côté de l'Atlantique monter les signaux d'une guerre imminente.



La famille en elle-même est passionnante. Nous nous prenons d'affection pour ses personnages, notamment le personnage pilier de cette famille: la mère, Gabrielle. Lumineuse, elle est l'âme de la famille. Nous aimons voir toutes les petites joies et les épreuves qu'elle traverse avec beaucoup de simplicité, beaucoup de force, mais toujours cette impression qu'elle est là. Pour toutes les petites choses qui font de cette famille nombreuse une famille vivante où l'amour règne en maître.



Les 150 dernières pages vont très vite (sauf à propos d'Adélaïde) et je suis restée sur le bas-côté.



Une très belle lecture.
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Ceux qui restent

« Se tuer, c’est passer son bill à ceux qui restent. » p.170



Roman d'introspection multiples où chaque personnage à tour de rôle, à la première ou à la troisième personne, évoque son long et pénible travail de deuil après le suicide de Sylvain, la trentaine. Cette mort brutale, inattendue, sonne comme un constat d'échec pour la plupart de ses proches car ils n'ont rien vu venir. Personne ne s'attendait à cet acte ultime.

Son épouse, sa maîtresse, son père, sa mère, et son fils (mis au courant tardivement) vont voir leur vie bouleversée à jamais et 15 ans plus tard ils en subissent encore les dommages.



Le sujet peut paraître glauque, pesant. Toutefois il est traité avec pudeur, délicatesse et humanisme. Tous ces êtres différents se ressemblent par leur volonté de vivre, de s'en sortir, d'aimer. Un espoir, une croyance dans l'humain ressort au cours de cette lecture et donne du courage, permet de voir les choses de façon positive quand même.

« (…) il me semble qu’il y a une solution à l’immense détresse humaine qui règne sur notre monde insensé et si souvent insensible. » p. 163



Le style est exotique pour nous français: Marie Laberge écrit en québécois avec les expressions typiques si imagées et pleines de sens, et cette syntaxe parfois chaotique. Ses personnages sont loin d'être dénués d'humour ce qui fait qu'on s'amuse à les côtoyer et qu'on a plaisir à les retrouver au détour des pages. Ils prennent davantage corps et deviennent vite touchants voire attachants.

Les réflexions qui se développent au fil des pages sur la vie et la mort, et le sens qu’on peut leur donner, ont fait écho en moi. Je pense qu’en cela ce roman peut atteindre une portée universelle et toucher, d’une façon ou d’une autre, le lecteur.



« Je ne sais pas si les morts nous accompagnent, s’ils sont des témoins à la fois impuissants et bienveillants de nos efforts. » p. 223



Une belle écriture pour un sujet délicat. Une lecture à faire !

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Treize verbes pour vivre

Un essai écrit à l’occasion de ses quarante ans d’écriture, en 2015.



Le prologue précise parfaitement ce projet que l’auteure portait en elle depuis longtemps.

Les treize verbes sont : jouir-croire-exprimer-respecter-douter-apprendre-quitter-assumer-espérer-pardonner-vieillir-aimer-mourir.



Marie Laberge décortique morceau par morceau ce qu’est « vivre », n’oubliant jamais le rapport à l’autre. Elle se dévoile un peu, livre quelques éléments personnels mais avec une grande pudeur. Le propos est assez universel, peu toucher n’importe qui, il me semble.



Je suis fascinée de lire comment à partir d’un simple verbe l’auteur part si loin dans son analyse et aborde des sujets variés et parfois complexes, bien que la lecture demeure aisée. Ce livre lu appelle d’autres relectures car je ne peux pas tout saisir en une fois. Il déclenche une foule de questionnement positif.



Il m’est difficile d’aller plus loin dans cet avis de lecture, n’étant pas une spécialiste de la lecture d’essais. J’ai essayé de livrer mon ressenti, simplement.

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Ceux qui restent

« le 26 avril 2000, Sylvain Côté s'enlevait la vie. Il avait vingt-neuf ans. Si on lui avait dit combien de gens il marquerait par son geste, il ne l'aurait pas cru. » (p. 11) Après ces premières phrases, on pourrait s'attendre à un sombre roman sur le suicide et le deuil. Il n'en est rien. Ceux qui restent est un texte résolument humain, lumineux et riche d'espoir. Quinze ans après, des voix s'élèvent pour parler de celui qui a choisi d'en finir, un soir de printemps.



Charlène, la maîtresse de Sylvain, prend à partie ce chum qui s'est donné la mort après avoir quitté son lit. « Je t'ai-tu dit va chier ? Va chier. » (p. 36) Barmaid quarantenaire, elle ne s'attendait pas à voir débarquer le père de son amant dans son bar, ni à se lier d'amitié avec lui. Avec son parler franc (et si glorieusement québécois), elle manifeste une envie d'en découvre avec celui qui lui a brisé le coeur, mais elle ne peut dissimuler les trésors de tendresse qu'elle garde en réserve.



Vincent Côté s'interroge sur ses manquements en tant que père : n'a-t-il pas assez aimé son fils pour que celui-ci préfère la mort au réconfort que les siens pouvaient lui apporter ? « Quand ton propre enfant se tue avant d'avoir trente ans, disons que tu n'as plus beaucoup d'assurance pour dicter une conduite parentale à qui que ce soit. » (p. 26) Grâce à Charlène, il complète un peu l'image qu'il avait de son fils, mais il reprend aussi goût à l'existence. « Je ne te ferai pas subir l'odieux de me servir de toi pour justifier une incompétence à vivre. Je vais honorer la vie, je vais la choisir en toute conscience chaque jour. Je vais vivre, quel qu'en soit le prix. Je vais vivre, quel que soit le poids de mon coeur privé de toi. » (p. 165)



Muguette Côté ne s'est jamais remise d'avoir trouvé son fils, pendu dans la maison familiale. « Parfois, j'ai l'impression qu'un sabre puissant a fendu mon corps en deux. Chaque partie palpite, mais aucune n'est vraiment vivante. » (p. 31) Cette phrase de son mari s'applique aussi à celle qui, terrorisée à l'idée de perdre son époux, pensait naïvement qu'un bébé lui rendrait son mariage. En vain.



Mélanie-Lyne, la femme de Sylvain, a élevé leur fils en lui cachant la cause de la mort de son père. Surprotectrice, obsédée par la réussite et l'avenir de son garçon, elle occulte le deuil en étant une mère aux aguets, constamment inquiète. Quant à Stéphane, il a grandi sans son père, entouré de près par sa mère et son grand-père. Ressent-il un manque ? Difficile à dire. Toujours est-il qu'il se construit une existence d'homme à la marge.



Dans ces adresses au défunt, il y a des tentatives de faire enfin le deuil, des interrogations infinies et des quêtes de sens. Sylvain est cet absent qui prend tellement de place dans la vie de ceux qu'il a laissés. Colère, regrets, reproches, incompréhension, remords, culpabilité, tout cela se mêle dans les discours de ceux qui restent. « Les suicides, y nous refilent le problème. Y nous le laissent. » (p. 57) Quinze ans après la mort de Sylvain, il leur faut accepter ce décès et le fait de ne pas avoir été présents. Il leur faut aussi se pardonner et cesser de chercher des explications. « Que c'est long, comprendre le bon sens… Sortir de sa peine. Je dirais la sortir de soi. » (p. 103) Finalement, ceux qui restent finissent aussi par partir et le cercle de ceux qui se souviennent rétrécit. Sylvain ne disparaît pas, mais il change de statut : il n'est plus le suicidé, il redevient le fils, le père, l'amant, l'ami. Et peut-être aussi celui dont le chemin aurait pu être suivi par ceux qui restent. « La mort de quelqu'un qu'on aime, ça nous oblige à considérer comment on vit. À quel prix, à quel renoncement on consent. » (p. 148)



Connaît-on jamais vraiment ceux que nous fréquentons, qu'ils soient vivants ou morts ? « Sylvain s'est tué parce qu'il s'est tu. » (p. 26) Ce qui est certain, c'est que les relations humaines sont des petits miracles qui ne s'expliquent pas. Les connexions familiales, amicales et sociales résultent d'une alchimie indiscernable rare et précieuse. Quelle tendresse immense j'ai éprouvée pour Vincent, cet homme cabossé au coeur immense, avide d'aimer et de rendre grâce à l'existence. « Mon fils, mon Sylvain, je l'ai aimé. Je l'aime encore, d'ailleurs. D'un amour pétrifié par son suicide. Un amour criblé de questions, de culpabilité, d'insuffisances redoutées ou avérées. Je n'y échapperai jamais, à cette condamnation. » (p. 67)



Les dernières pages du roman confinent au sublime et vont me bouleverser durablement. J'aurais pu relever une phrase magnifique par page. « Je m'en veux quand même, parce que je voudrais tant que l'amour que j'éprouvais ait fait une différence. Mais ça ne le fait pas toujours. Et ça ne dépend pas toujours uniquement de nous. » (p. 500) Chaque mot interpelle et frappe au coeur, que l'on ait ou non fait l'expérience du suicide d'un proche. Parce qu'au-delà du suicide, ce qui reste, c'est l'absence et le vide béant qui reste à combler quand un proche disparaît, qu'il meurt ou qu'il déménage.



Pendant mon long séjour au Québec, j'ai dévoré tous les romans de Marie Laberge que j'ai pu trouver à la médiathèque où je travaillais. de retour en France, j'ai eu bien du mal à trouver des textes de cette excellente auteure québécoise dont la plume sensible et juste n'est pas sans me rappeler celle de Philippe Claudel quand il écrit sur le deuil, les morts et les vivants. Ceux qui restent est sans conteste un immense roman dont je ne peux que vous recommander la lecture.

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Contrecoup

Nourrie de frustrations et d’échecs, la haine des femmes avait conduit Rock à commettre l’irréparable en tuant trois jeunes filles dans un magasin.

Au désespoir des familles des victimes totalement innocentes s’ajoute celui des proches du meurtrier, dont son frère jumeau qui pleure la mort de son ex-fiancée. Accablés de chagrin ou ployant sous le fardeau de la responsabilité, tous ces gens ont mis leur existence sur « pause ».

Dans ce roman au point de vue très original, la formidable dramaturge québécoise Marie Laberge évoque avec pudeur et émotion le destin de ces vies brisées qui tentent de se reconstruire.

Un ouvrage touchant émaillé de dialogues savoureux !
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Juillet

Un roman en phase avec la météo du jour, lu par une chaude journée de juillet.



C’est l’anniversaire de Charlotte et la famille se réunit pour l’occasion : le père Simon, le fils David et sa femme Catherine et leur bébé Julien. Mais on découvre que rien n’est simple dans cette famille où Simon est amoureux de la femme de son fils. Tout le roman se déroule dans cette journée, les tensions, la fièvre amoureuse, les blessures du passé et l’éthique qu’on veut respecter.



Ce premier roman de Marie Laberge démontrait déjà, en 1989, la qualité de son écriture et son talent pour creuser la psychologie des personnages et pour créer des atmosphères complexes.

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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Je viens de terminer la lecture du roman historique de Marie Laberge "Gabrielle" qui est le tome I de sa volumineuse saga familliale "Le goût du bonheur". C'est le quatrième bouquin que je lis de Marie Laberge et contrairement aux autres romans, j'ai eu toutes les misères du monde à embarquer dans ce tissu d'intrigues amoureuses qui se déroulent, à l'île d'Orléans, entre les deux guerres. J'étais, je pense, rendu à la page 200 et je me demandais encore si je n'allais pas arrêter là ma lecture pour passer à autre chose. Et je suis demeuré hésitant presque jusqu'à la fin…



Le roman est en fait une chronique de la vie quotidienne (où il ne se passe pas grand-chose) mais où les personnages s'entrecroisent et se confrontent aux petites misères de la vie comme dans un téléroman. La saveur historique n'y est non plus très développée puisque sous la plume de Marie Laberge, c'est la construction et le jeu de ses personnages qui l'intéresse d'abord.



En contre-partie, ce qui m'a retenu et a fait en sorte que je poursuive ma lecture, ce sont de tout petits détails qui ajoutent beaucoup de charme à son roman. J'y ai notamment beaucoup apprécié les éléments épistolaires qu'on y trouve. Les lettres que Gabrielle écrit au fil des pages sont de vrais petits chefs d'œuvre et qui sonnent souvent plus "vrai" que le reste de son roman.



Pas question d'amorcer immédiatement la lecture des deux autres romans de la trilogie mais je le ferai plus tard !

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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Magnifique, époustouflant, émouvant, prenant, magique… et encore plein d’autres mots se bousculent mais ça serait sans doute trop long.

J’ai adorée Gabrielle, sa famille, ses ami(e)s, ses déceptions, ses envies, ses combats, tout, tout, tout.

Ce livre fait sourire, rire, pleurer mais ne vous déçoit jamais. J’ai hâte de rajouter Adélaïde à ma PAL.



A lire, relire, re-relire, jusqu’au petit matin s’il le faut !!!



PS : Un grand merci à Isallysun pour m'avoir fait découvrir Marie Laberge.
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Traverser la nuit

Devant l’abus et le mépris, certaines se révoltent et crient leur colère, d’autres fuient et s’enferment dans le mutisme.



C’est ce qui arrive à Emmy, l’héroïne de ce roman. Elle ne ressent aucune colère, elle refuse juste le contact, elle n’arrive pas à accepter de se lier aux autres. Elle se concentre sur ses tâches, nettoie avec beaucoup de zèle et traite les personnes avec efficacité. Elle travaille dans une résidence pour personnes âgées en perte d’autonomie où une femme apprécie la délicatesse de ses soins et en arrive à nouer une forme d’amitié qui va changer sa vie.



L’autrice, Marie Laberge, c’est une écriture magnifique qui distille les émotions difficiles : celles d’une orpheline abusée aussi bien que celles d’une personne en fin de vie.



Un roman touchant, de problèmes humains et d’espoir. (Seule la fin qui m’a moins plu m’empêche de lui donner les 5 étoiles.)

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Le Goût du bonheur, Tome 2 : Adélaïde

Ce tome 2 est absolument génial!

Il reste dans l'esprit du premier, mais cette fois-ci nous sommes plongés dans l'histoire dès les premières pages. Nous retrouvons l'ensemble des personnages là où nous les avions laissé, nous sommes sous le charme d'Adélaïde jusqu'au bout.
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Ceux qui restent

Un roman profond sur un thème difficile, le suicide mais vu par ceux qui restent, c'est si bien dit et écrit par l'auteur, " ce roman est avant tout centré sur ceux dont on parle si peu et qu'on laisse seuls devant l'innommable et l'insupportable. Parce que, si souvent, la société s'attarde au geste plutôt qu'à ceux qui doivent vivre avec."

Un roman chorale sur la complexité des rapports familiaux, sur les non dits, une réflexion sur la vie, des personnages attachants, empli d'émotion et d'humanité que l'on découvre avec cette langue à la formule si particulière et réjouissante, un très bon moment littéraire.
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Treize verbes pour vivre

Cet essai original sur la réflexion de vivre au travers de treize verbes fondamentaux pour l'auteur, les lecteurs vont découvrir les verbes jouir, croire, exprimer, respecter, douter, apprendre, quitter, assumer, espérer, pardonner, vieillir, aimer, mourir afin d'explorer le sens de la vie.

Marie Laberge nous offre, explore une définition de chacun des verbes en les replaçant dans leur contexte, qu'il soit général, sociologique, voir historique tout en y ajoutant ce qu'il représente dans sa vie.

C'est un essai agréable, réjouissant qui permet de découvrir l'auteur d'une autre façon.
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Le Goût du bonheur, Tome 3 : Florent

Celui ci pour une femme moderne est prenant. Il aurait pu s'appeler Léa.

Je ne connais toujours pas le canada mais je pense que cet aspect de l'homosexualité, cette découverte de la pilule est de mon temps.

J'ai aimé cet aspect d'un homme qui essaie de vivre un amour si ce n'est interdit, toujours est il mal vu ( en France quoi de différent) et de cette jeune fille dont les troubles de la vie sont un peu romanesques

Pour moi c'est celui qui me touche le plus, avec le premier.
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Le Goût du bonheur, Tome 1 : Gabrielle

Dès la 1ère page de "Gabrielle", j'ai été happée par l'histoire et passionnée par les personnages.

Ils sont à la fois différents et proches de nous, ils magnifient nos petits défauts mais aussi nos qualités...

L'histoire se passe dans les années 30 et à Québec mais elle pourrait tout autant se dérouler aujourd'hui et en France... Marie Laberge sait dire dans un style sûr et beau le fond de chaque âme et nous tenir en haleine de la 1ère à la dernière page...
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Quelques Adieux

Quel roman empli de sensualité, aux sentiments communs entre un homme et deux femmes qu'il a pu aimer , chacune à sa manière. Une liaison de 7 ans pour sa maîtresse et une vie avec sa femme sans que celle ci n'ait vent de la fameuse liaison.

L'écriture de Marie Laberge est toujours aussi puissante, beaucoup de sentiments exprimés, une passion très présente, des personnages vivant chacun leur propre introspection mais une vie tout de même pleine de traumatismes existants et refoulés.

Bref, autant de sensualité dans les mots et dans l'histoire, je ne peux juger l'attitude de chacun mais je me dis quand même que la passion se doit d'être vécue quand elle apparaît, au risque de créer des conséquences non négligeables pour certaines personnes.
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Juillet

Un huis clos familial, une chaleur infernale et des faux semblants à tout rompre.

Je découvre une auteure pour laquelle j'ai trouvé un style époustouflant, j'en suis vraiment épatée.

Je voulais commencer par un petit roman, et je suis totalement convaincue par la description psychologique des personnages. Tous ces sentiments qui ressortent et le fait qu'on est subjugué par la force du vocabulaire pour capter la sensibilité du lecteur. Les ressentis sont tellement bien exprimés qu'on ne lâche pas le roman avant la fin.

Dans cette intrigue, on a donc le père, représentant la force et le charisme de la famille, la mère, le nombril du monde, fière protectrice de son fils, la belle fille et son fiston de 18 mois en marge de prendre une décision vitale et enfin, le fils, au manque de confiance totale en lui et victime d'un mariage raté.

Tout ça pour dire qu'en l'espace d'une simple journée, Marie Laberge nous réserve un règlement de compte familial très poussé et tellement réaliste qu'on se demande si l'absence ou le refus du désir dans une vie n'est pas le déclenchement de comportements totalement incontrôlables.



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Ceux qui restent

Ceux qui restent ou Comment se reconstruire, se construire après le suicide d'un proche ?

Contrairement au thème abordé, le livre n'est absolument dans le pathos, le désespoir, la désespérance, ... L'auteur donne une vision élargie, entière des sentiments, des réactions que peuvent ressentir les êtres touchés de près ou de loin par ce geste.

Par cette approche, il m'a fait pensé à Réparer les vivants de Maelys de Kerangal qui prend ce même penchant pour aborder la mort d'un enfant et la transplantation.



La force du livre repose dans ses personnages qui tous aussi touchants, aussi humains les uns que les autres. Certains que l'on déteste finisse par nous émouvoir, d'autres auxquels on s'identifie plus facilement, d'autres dont on admire la force de vie, d'altruisme.

Le roman choral apporte cette diversité de réactions et rend crédible chacun des personnages, même si l'on ne comprend pas les réactions, petit à petit l'auteur nous fait entrer dans sa tête, dans son propre vécu familial et nous apporte une explication.



En tant que lectrice, je me suis sentie proche de papa, qui cherche à comprendre et petit à petit comme lui, je me suis laissé happé par l'entourage de Sylvain et la raison n'avait plus d'importance, l'important était de voir comment les personnes, les hommes et les femmes pouvaient et devaient se reconstruire.



Les dernières pages sont magnifiques.



Je me suis mise à imaginer Xavier Nolan tenant ce livre et le magnifier par son talent de réalisateur.
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