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Critiques de Martha Batalha (87)
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Un truculent premier roman sur la condition féminine, mais pas un nième.....il nous vient du Brésil, dont la primadonna est un personnage particulier, "une originale" à "la tête bien sur les épaules, et bien au-dessus de la plupart d'entre nous."



Un couple dans le Brésil des années 50, Antenor et Euridice.

Euridice, femme aux mille talents, débordant d'énergie, "coincée" dans le rôle d'épouse au foyer mène une seconde vie invisible......titre original du livre -"La vie invisible d'Euridice Gusmao"-. Optimiste, elle relève le défi de sa condition, allant toujours de l'avant et triomphant du personnage de "Quelque Chose en Eurídice Qui Ne Voulait pas Qu'Eurídice Soit Eurídice"; personnage qui l'attend au tournant de chaque nouvelle tentative qu'elle fait, pour s'en sortir. Son histoire s'enchevêtre avec celles des membres de sa famille, de sa soeur Guida, son beau-frère Marcos, son mari Antenor........, -comme l'auteur aime elle-même à le préciser - toutes fortement colorées de scènes à la "radionovela", ces séries brésiliennes dont la version televisée est chérie dans le monde entier. Mais ce n'est pas pour autant du tout du chick lit ou autre.



Une prose lumineuse à l'image de sa superbe couverture colorée et un sens de l'humour incroyablement astucieux.

Une écriture presque orale, où l'auteur interpelle le lecteur par intermittence; son rythme, sa musicalité renforçant l'énergie d'Euridice qui nous entraîne tambour battant à sa suite.

Sous couvert d'une histoire loufoque, facile à lire, l'auteur égraine aussi subtilement des réalités universelles sur la condition féminine et la société en général, aussi valable dans les années 40-60 au Brésil, que de nos jours chez nous.

Il paraît que c'est un bestseller dans son pays, une nomination qui ne m'est pas du tout sympathique, mais ici on est face à un excellent roman qui divertit tout en faisant réfléchir et où la frustration disparaît sous l'humour et la tendresse....je me suis régalée.



Une lecture qui fait du bien, ne passez pas à côté.





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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Une cérémonie simple unit Eurídice Gusmão et Antenor Campelo, une jeune fille de bonne famille et un homme à la situation stable. S'ensuivit une fête tout aussi simple. Certains se demandaient même pourquoi ils s'étaient mariés. La lune de miel, elle, fut plus compliquée : la jeune femme ne saigna pas. Après quelques « trainée » criées ici et là et quelques larmes, la situation s'apaisa. D'autant que neuf mois plus tard, Cécília naquit, suivie, l'année suivante, par Afonso. La situation de la petite vie de la petite famille se stabilisa ensuite avant que ne s'installa une certaine routine. Antenor allait travailler tous les matins, les enfants, d'abord restés à la maison, fréquentaient l'école tandis qu'Eurídice restait à la maison. Faire le ménage et les courses, laver, repasser, cuisiner. Inlassablement. Tous les jours. Sa condition de femme au foyer était telle que son mari n'envisageait même pas qu'elle puisse travailler. Pourtant, Eurídice pensait et réfléchissait, voulait occuper ses mains et son esprit. Aussi s'essaya-t-elle à la cuisine avant de se passionner pour la couture...



Dans ce roman choral, l'on fait la connaissance d'Eurídice, une jeune femme au foyer qui supporte mal cette condition, d'Antenor, son mari traditionnaliste mais aussi de Guida, la sœur d'Eurídice qui a fui le foyer familial, de Marcos, son mari pendant un court laps de temps, de Zélia, la voisine qui adore les commérages, d'Antônio, le libraire amoureux d'Euridíce, d'Eulália, la mère de ce dernier.... Toute une galerie de personnages, tantôt loufoque, tantôt touchante et très attachante qui gravite autour des deux sœurs. Martha Batalha nous plonge dans une société où la position de la femme ne se résume qu'à son foyer. Mais Eurídice ne veut pas se cantonner à ce seul rôle. Tour à tour cuisinière hors-pair, couturière aux doigts de fée, lectrice boulimique, écrivain sans oublier mère et épouse modèle, cet esprit malicieux, curieux, ouvert et intelligent continuera d'apprendre, de découvrir et d'approfondir moult sujets. N'en déplaise à Antenor, ce mari obtus, parfois naïf mais aimant. Dans ce Rio de Janeiro des années 40-60, il n'était pas toujours facile, pour les femmes, de vivre comme bon leur semblait mais l'auteur apporte suffisamment de sel et de piment pour relever ce quotidien parfois morose. Un roman piquant, drôle et touchant, bercé de joie et de drame, servi par une écriture dynamique et enjouée.
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Un château à Ipanema

Un siècle, cinq femmes, une dynastie...



Martha Batalha nous retrace l'histoire de la famille Jansson depuis son arrivée à Rio en 1904.

Embassadeur de Suède au Brésil, Johan Jansson et son étrange épouse, Birgit, séduits par la plage déserte d'Ipanema, décident d'y faire construire un château qui deviendra vite l'endroit à la mode de la région.

Sur trois générations, Ipanema évoluera en un quartier multiculturel, théâtre de toutes les excentricités et de tous les bouleversements sociaux.

De multiples destins vont s'y croiser, mêlant politique, culture, moeurs et sentiments.

Trois générations que cinq femmes vont plus particulièrement marquer de leur empreinte.



Birgit, soixante-dix kilos de femme répartis sur un mètre cinquante.

Aux prises avec des voix intérieures depuis l'enfance, le déménagement à Ipanema lui procure un certain apaisement et une plus grande confiance en elle.

Elle élève ses trois fils, Axel, Vigo et Niels, dans un tourbillon de mondanités qui ne prendra fin qu'avec le décès accidentel de Johan.



Laura Alvim est voisine des Jansson.

Cette toute jeune fille voit sa vie basculer lorsqu'à 14 ans, elle va au théâtre pour la première fois.

Comment expliquer cette extase à la fin de la pièce ?

Laura a trouvé sa voie mais elle devra batailler ferme pour avoir un jour d'autres spectateurs que ses trois jeunes voisins enamourés.



Guiomar, affublée d'un strabisme et stigmatisée par ses copains de classe.

Pas jolie, pas laide non plus.

Elle plaît pourtant à Niels, le seul des fils Jansson resté à Ipanema qui s'empresse de l'épouser.

Sincèrement amoureuse de son mari, elle n'a pas de grandes ambitions et s'ennuie ferme dans un mariage pourtant heureux..

Mère d'Otavio, alias Tavinho, elle sera toute sa vie jalouse de sa belle-fille.



Estella, la femme de Tavinho a sans doute la personnalité la plus forte de cette fresque haute en couleurs.

D'abord soucieuse des convenances et imprégnée de son rôle de maîtresse de maison, elle finira par s'émanciper et n'en faire qu'à sa tête face à un mari mal dans sa peau.



Enfin, Maria Lucia, ancienne copine de Tavinho, s'impose également par son indépendance en choisissant le journalisme comme profession et en osant s'afficher au côté d'un prisonnier politique, membre d'une cellule révolutionnaire.



Chronique d'un changement de société et de l'évolution de tout un pays, Un château à Ipanema est conté sur un ton à la fois grave et léger.

Álvaro Alvim, Laura Alvim et la famille Jansson apparaissent ici en tant que personnages fictifs, bien que Martha Batalha se soit considérablement documentée sur leurs biographies et sur l'époque à laquelle ils vécurent.

Cela donne un roman foisonnant d'anecdotes parfois cocaces, toujours captivantes.

Une plume fluide, simple mais efficace qui n'ennuie jamais.

Un chouette moment de lecture.

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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Euridice Gusmao vit au Brésil, entourée de son mari et de ses deux enfants. Sa petite vie tranquille de femme au foyer ne lui suffit pas et comme elle possède tous les talents du monde, tout ce qu'elle entreprend est un succès. Qu'elle s'adonne à la cuisine ou qu'elle se prenne de passion pour la couture, seul son mari est capable de la freiner. Et il ne lassera jamais de le faire !! Mais c'est sans compter sur la ténacité d'Euridice...

Quel sympathique premier roman brésilien que celui de Martha Batalha !!! J'ai passé un moment fort agréable dans les rues de Rio aux côtés de cette famille. L'écriture est enjouée, plein d'humour et malgré le peu de rebondissements, on ne s'ennuie jamais... Euridice est une femme qui gagne à être connue : exceptionnelle et entière, elle est l'amie dont nous rêvons toutes !!! Partez à sa rencontre, vous ne serez pas déçus...
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Le roman se passe dans les années 1960 au Brésil.

Euridice Gusmao et Guida sont les personnages principaux du roman de Martha Batalha.

Leurs parents tiennent une épicerie et les filles les aident régulièrement.

Euridice est douée dans de nombreux domaines comme les études et la musique.

Elle se marie à Anténor et doit mener une vie traditionnelle dévouée à ses enfants et à son mari. Chaque fois qu'elle développe une activité comme la couture ou la cuisine, elle se fait rappeler à l'ordre par Anténor, son époux. Elle rentre donc dans les rangs.

Sa soeur Guida quitte le domicile familial, rompt les liens avec ce milieu qu'elle renie et se marie à un gars d'un milieu riche qui ne vaut pas tripette. Elle revient après de multiples mésaventures chez sa soeur Euridice avec son petit garçon où elle est très bien accueillie.

Tout cela semble bien insipide mais l'originalité de l'écriture, l'humour, le style décalé en font un roman atypique qui vaut la peine qu'on continue la lecture jusqu'au bout.

La traduction du portugais par Diniz Galhos n'a pas dû être une mince affaire car le récit est très couleur locale.

Ah oui, j'oubliais, la couverture est remarquable.

C'est une belle découverte !











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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Deux sœurs qui tentent de donner un sens à leur vie, une voisine curieuse et aigrie, une belle- mère qui fait tout le possible pour pourrir la vie de sa belle-fille, - voici le décor de ce livre loufoque qui a pour cadre le Brésil des années 60.

Et les personnages masculins dans cette histoire ?

Ne vous inquiétez pas! Ils sont bien présents et ‘brillamment' dépeints sous la plume de Martha Batalha.

Beaucoup ont écrit sur la condition féminine, mais l'humour de Martha Batalha sur ce sujet est une belle surprise.

Je me suis beaucoup amusée, beaucoup ri, j'ai adoré ce livre et pourtant ce sera 4 étoiles.

C'est la belle- mère qui m'a perturbée 😊

Voulez-vous savoir pourquoi ?

N'hésitez pas à ouvrir le livre ! Vous ne le regretterez pas.









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Un château à Ipanema

Le premier roman de la brésilienne Martha Batalha était délicieux, écrit avec une verve constante et une malice enivrante. Après Les mille talents d'Euridice Gusmao, Un château à Ipanema semble partir sur les mêmes bases capiteuses. Mais cela ne dure pas hélas, alors que cette traversée carioca d'une grande partie du XXe siècle promettait beaucoup. La faute, principalement, à une surabondance de protagonistes que l'auteure fait se croiser, les mettant en lumière lors d'un chapitre avant de les abandonner à leur sort et de les faire réapparaître alors que nous les avons peu ou prou oubliés. Il n'y a pas de personnage principal dans le livre, pas même ce château à Ipanema qui ne tient la vedette que dans le premier tiers du livre. Alors oui, le roman est plein de péripéties plus ou moins burlesques et Martha Batalha reste une conteuse douée mais la vivacité du récit est trop prononcée et le rythme bien trop rapide pour que l'on s'attache à quoi que ce soit, pris dans une vélocité narrative qui n'octroie aucune pause. Une franche déception donc eu égard aux espérances mises dans le talent de Martha Batalha qui n'est pas complètement absent dans ce deuxième roman mais qui est comme bridé par une course effrénée et haletante à travers le défilement des années.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Pourquoi la littérature devrait-elle nécessairement être sombre, triste et désespérante ? Force est de constater qu'ils sont plutôt rares les romans qui cultivent la fantaisie, la gaieté et l'optimisme. Ce ne sont d'ailleurs pas les plus faciles à écrire car il faut trouver le juste équilibre, ne pas tomber dans un ton melliflu et écoeurant. On trouve un certain de bons exemple parmi les romancières contemporaines qui ont ce talent : Véronique Ovaldé, Audur Ava Olafsdottir, Ito Ogawa, par exemple. Mais Les mille talents d'Euridice Gusmao, premier livre et best-seller de la brésilienne Martha Batalha, fait plutôt penser à Isabel Allende, celle des premiers temps. Ce n'est pas tant du réalisme magique, formule galvaudée, qu'une sorte d'enchantement du quotidien, aussi frustrant celui-ci puisse t-il être dans le Brésil des années 40 et 50. Les mille talents d'Euridice Gusmao (La vie invisible, si on traduisait le titre original, est bien plus adapté) raconte l'existence d'une carioca qui a du mal à s'épanouir dans le rôle de femme au foyer imposé par la société et les convenances. Ce n'est pas une rebelle, non, mais elle essaie tant bien que mal d'esquiver le conformisme ambiant en se lançant dans des dérivatifs motivants où elle excelle : la cuisine, la couture, l'écriture. Qu'il est compliqué de trouver sa voie entre un mari traditionnel, mais aimant, et des enfants qui ont du mal à comprendre cette mère singulière avec ses "lubies". Le livre est un portrait d'Euridice mais il n'est pas que cela. Il lui suffit d'évoquer un nouveau personnage et hop, Martha Batalha nous offre sa biographie complète, et pas vraiment façon wikipédia, mais avec un sens du pittoresque qui rend même les destins tragiques amusants. La romancière brésilienne est une conteuse d'histoires hors pair même si, parfois, ses digressions font perdre le fil de la trame principale. Mais qu'importe, elle retombe sur ses pieds et l'intrigue d'avancer dans ce Rio si bien décrit avec ses quartiers très différents selon l'appartenance sociale. Un roman plein de malice et de verve, facile à lire mais pourquoi cela devrait-il être un défaut ?
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Je n'ai pas du tout accroché à cette lecture, je me demande si c'est du à la traduction de celui-ci ayant le même problème avec les livres traduit de l'italien.



Arrivant au milieu du livre ma lecture s'est un peu amélioré mais lorsque j'arrive à la fin d'un livre et que je dois me forcer pour les dernières 50 pages c'est que je n'ai vraiment pas aimé.



Pourtant les premières pages m'ont plu avec la société brésilienne des années 50 que nous traversons en compagnie d'Euridice tout d'abord qui cherche à s'émanciper par la cuisine puis par la couture. Euridice a un vrai talent créatif et très rapidement sa petit entreprise va devenir prospère ce qui déplait fortement à Antenor son mari, l'homme de la maison.



On gravite également de personnages en personnages qu'il soit de la famille d'Euridice ou ses connaissances.



Je m'attendais à une lecture colorée, drôle à l'image de la couverture du livre mais celui-ci est très fade et plat une vraie déception pour ma part.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Les mots « desafinado » (désaccordé) et « saudade » (nostalgie, à la fois envie de partir et de rester, un mot pratiquement intraduisible) me viennent à l’esprit pour ce roman. Allez-savoir pourquoi... Ce sont des mots qui sont employés abondement dans la littérature et la musique brésilienne. Quelque chose aussi « d’Orfeu Negro », ce film réalisé par Marcel Camus en 1959 qui se passe dans les favelas de Rio. C’est à la fois tout ça et pas tout à fait. Enfin pas que ça. Toutes les nuances du Brésil sont contenues dans ce roman.



C’est un roman très « coloré », original, plein de vie, de fantaisie, d’humour désabusé, de naïveté aussi. Une fraicheur propre à la littérature Sud-Américaine. Une légèreté pour aborder des sujets qui ne le sont pas vraiment. En l’occurrence dans ce roman, les efforts pour l’émancipation de la femme dans les années 50-60, ici, au Brésil, mais partout ailleurs dans ce continent, très « machiste » qui vivent sur la base du patriarcat absolu.



Ce roman retrace une tranche de vie; ce qui veut dire que nous prenons la vie d’Eurydice à un moment « X » et que la fin n’en est pas une puisque sa vie continuera son cours. Cela ne m’a pas gênée, cela permet au contraire d’imaginer ce qu’elle a pu faire après, même si on y trouve comme du renoncement et une résilience sur la condition féminine dans son comportement.



A la base, Eurydice est inventive. Elle ne rêve pas de « révolution » à proprement parler, juste de reconnaissance. Elle s’ennuie dans son quotidien routinier et ne s’en contente pas. Elle veut s’adonner à ses hobbies, des passions que d’autres qualifient de lubies.



Elle s’essayera à la cuisine « élaborée » et tentera d’en faire un livre de recette mais sera en bute à l’incompréhension de son mari qui ne comprend absolument pas sa démarche.



Puis, elle s’improvisera avec succès couturière. Avec une telle réussite que bientôt ses clientes ne se comptent plus et qu’elle doit faire appel à des aides. Son hobby est en passe de devenir une véritable petite entreprise, qui ne sera pas, mais alors pas du tout du gout de son mari lorsqu’il viendra à le découvrir.



Non, mais c’est vrai quoi ! C’est lui l’homme de la maison, celui qui trime et s’échine pour ramener l’argent du foyer. Depuis quand voit-on que sa femme aurait de telle velléité ? Et que diraient les voisins, la famille ???

Car cette société là fonctionne sur un modèle de patriarcat où l’homme, le père, le mari règne en maitre. Pas question de se faire damer le pion et surtout quelle utilité ?



Tantôt drôle, tantôt nostalgique, optimiste, tragique, tantôt attendrissant, les personnages sont extrêmement attachants, plein de courage pour certains, étouffés par la fierté pour d’autres. Certains mesquins, engoncés dans des traditions ancestrales qui leur collent à la peau, d’autres « lumineux » et plein d’espoirs. J’ai ressenti de l’empathie pour certains des personnages, une tendresse particulière pour Filomena, de la tristesse parfois et même de la colère devant des réactions tellement obtuses.



Mais ce livre parle aussi bien des favelas, des populations déshéritées qui vivent en marge de Rio, que de classe sociale dite aisée, de petite bourgeoisie engoncée dans leurs principes rigides et patriarcaux.



Les parents d’Eyridice sont de simples commerçants, pas riches, mais suffisamment pour ne pas vivre dans des bidonvilles. Lorsqu’elle se marie, elle « gagne » un rang social qui lui permet de vivre dans une maison très correcte.



En revanche sa sœur, qui rencontre un charmant jeune homme révolté, qui lui étouffe dans une haute bourgeoisie, très collet-monté entre des parents bouffis d’orgueil et de richesse. Il ne rêve que d’une chose : s’en affranchir.



Il entrainera Guida dans ses rêves d’indépendance qui finiront dans un faubourg mal famé et déshérité de Rio puisque les parents fortunés ont coupé les vivres au fils à papa qui se révèle en être un archétype parfait puisqu’il retournera vers sa belle demeure et ses richesses dès Guida enceinte. Un « riche » rêve-t-il donc de devenir « pauvre » ??? c’est rare !



Ce livre sous ses airs « légers » a beaucoup plus de profondeur qu’il n’en a l’air. D’aucun y voit une lecture simplette (comme certains le pensent aussi pour Paolo Coelho). Mais que nenni ! Loin de là. C’est un faux « feel-good » book. Il faut voir bien au-delà.



Ce Brésil fataliste mais qui conserve une innocence et une joie de vivre à toute épreuve qui les aide à supporter les aléas d’une vie parfois tragique. A l’instar, comme je viens de le dire, de Paulo Coelho qui utilise force métaphores et paraboles à l’aspect simple (je parle de l’Alchimiste par exemple dont beaucoup n’y voit qu’un conte sans intérêt) qui révèlent en fait une philosophie beaucoup plus élaborée qu’elle n‘y parait. Ici, nous découvrons aussi l’envers du décor (et encore pas le plus sombre) !



Bref, j’ai adoré le style foisonnant, l’histoire, les leçons qu’on peut en tirer et la philosophie qui s’en dégage. Bravo à l’auteure.

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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Une couverture un brin vintage, chatoyante, une écriture virevoltante et balancée, des petites phrases ici et là répétées à l’envie, une auteure qui interpelle le lecteur, des femmes qui se débattent comme des lionnes dans des vies orageuses, des hommes qui pensent dominer et qui s’écrasent lamentablement, des histoires de cœurs de sœurs de voisinage de commérage, des histoires familiales filiales, des histoires de situations de conditions, des histoires de talents et de penchants… dans les années 1940-60 au Brésil.



Et dans ce roman choral rayonne Euridice, une femme épatante aux innombrables talents qui, en se mariant à Antenor devient une épouse et une mère modèle. Elle s’occupe à merveille de la maison et prend soin de tous mais elle le fait si vite et parfaitement qu’il lui reste beaucoup de temps… à s’ennuyer. Alors, elle comble le vide en apprenant la cuisine, la couture, l’écriture, domaines où elle excelle. Comme il est hors de question que son mari soit au courant de ses occupations, elle crée une vie parallèle qu’elle nomme « vie invisible », subterfuge qu’elle a trouvé pour sortir de sa condition de femme au foyer. Avec le désir secret de s’extirper un jour de cette double vie, de s’affranchir. Et autour d’elle, gravitent d’autres femmes, qui comme elle se heurtent à des murs d’incompréhension, des règles établies depuis des lustres. Quand Guida, sa sœur – qui a fui le foyer familial, adolescente, pour suivre un homme – sonne à la porte, Euridice trouve une alliée…



Un roman optimiste et lumineux malgré les douleurs et les malheurs. Des histoires alambiquées, comme autant de contes, qui se terminent toutes par une note d’espoir. Drôlerie et ironie parsèment les pages décrivant une réalité pourtant sombre, un parti pris de l’auteure qui fonctionne bien. Une lecture originale et intéressante dans laquelle il m’est tout de même arrivé de me perdre dans les entrelacs des nombreuses digressions.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Euridice vit dans un quartier vivant dans grande ville du Brésil.



Elle cherche à trouver sa place entre un mari conformiste et des enfants qui grandissent.



Elle tente à la fois de satisfaire ses parents, son mari, ses voisins et de trouver son chemin car elle s'ennuie beaucoup.



Nous suivons son destin qui est aussi l'occasion de nombreux autres portraits de femmes, tous forts et émouvants.



A la manière des romans sud américains, c'est la vie qui explose et qui repousse les contours de l'imagination pour survivre et faire sa place.



Les femmes sont présentées dans cet univers à la manière de soleil.



La lecture est un vrai plaisir grâce à une écriture qui brode et dessine un monde complexe et beau.



A découvrir !
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

J'ai un avis mitigé conternant cette lecture.

Certes ce livre est assez enjoué truculent et bien rythmé, évoquant bien joliment la condition féminine avec bien des aspects intéressants, mais il se trouve que sur le long terme il m'a perdu.

Je ne sais trop expliquer pourquoi j'ai décroché...

J'espère que je suis un cas isolé et que vous allez aimer ce livre comme il le mérite car il démarre drôlement bien.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Comment réussir à exister quand on est une femme dans le Brésil des années 40, qu’on déborde de talents et de passion et que la société nous cantonne à un conformisme calibré ? Les mille talents d’Euridice Gusmao, le premier roman de la brésilienne Martha Batalha, est une fresque enjouée, pleine d’énergie et d’optimisme, de fantaisie et d’un humour corrosif.



Autour d’Euridice et de sa sœur Guida, l’auteure met en scène un Rio plus vrai que nature, avec ses odeurs et ses quartiers, ainsi qu’une galerie colorée de personnages pittoresques. De Zélia la voisine plus curieuse qu’un ornithorynque à Antonio le papetier amoureux, en passant par Filomena l’ancienne prostituée devenue nounou adorée ou un baron de la bière carioca… Martha Batalha, en conteuse virtuose, déroule généalogies et situations avec une verve intarissable. On s’y perd un peu parfois, mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce roman dépaysant, très agréable à lire.



Les mille talents d’Euridice Gusmao sont à découvrir.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

« Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil » chantait Charles Aznavour. Alors, en route vers Rio do Janeiro (la baie de janvier découverte un 1er janvier, ça ne s'invente pas) où toutes sortes de misères s'offrent généreusement à Euridice et sa soeur Guida. Misères économique, sentimentale ou sexuelle, rien ne leur est épargné dans une société qui les cantonne à l'entretien et la cuisine. Faut-il qu'elles soient fortes ces femmes pour conserver inventivité, bonne humeur et gentillesse.

Mais misère, on se croyait en « world littérature » et on nage en plein « feel good », encore un ! Je ne vous fais pas cadeau des commentaires de la presse : « un premier roman coloré et pétillant », « singulier et envoutant » et le pompon, en couverture, écrit par un homme : « une pure merveille. Toutes les femmes devraient lire ce livre »…Je me demande ce qu'il a voulu dire. J'interprète, je brode, je lui demande déjà pardon mais c'est plus fort que moi, j'imagine ce qu'il n'a pas osé écrire : Bon, les mecs, circulez, ce n'est pas pour vous, des histoires de bonnes femmes… ça se passe à Rio et on ne parle même pas de foot.

Sauf qu'aucun de ces commentaires aussi lapidaires que passe-partout ne vous a parlé du style, des inventions de langage, des dizaines de phrases drôles et surprenantes qui pimentent ce récit :

« Margarida était une veuve très heureuse, car Dieu lui avait pris son mari mais lui avait laissé sa pension, et quelle chance que cela n'ait pas été le contraire. »

« Afin de fuir ce monstre odieux qu'on appelle la réalité, Onofre se mit à boire. D'abord quelques petits verres de porto. Puis une cachaça artisanale, connue sous le nom de xixi de anjo (pipi d'ange) qui avait la faculté de ronger les estomacs et de dissoudre les foies. »

« Profites du peu de temps qu'il me reste disait-elle à Antonio, la tête sous la couverture. Ce n'était qu'un demi-mensonge (car) il existait deux choses qu'Eulalia n'avait jamais eu l'intention de faire. La première était de mourir. L'autre de laisser son fils se marier. »

« Jean Bouquier souffrit d'une crise d'apoplexie, qui le condamna au fauteuil roulant. Comprenant qu'il lui faudrait absolument engager un gérant pour sa librairie, qu'il devrait mettre la main à la poche pour les visites médicales, les médicaments et l'infirmière à domicile, il fit ses comptes et en conclut qu'il ferait une meilleure affaire en mourant. »

« Assis dans son coin, Plínio ne répondait pas. Il avait succombé à ce mal qui touche tant d'hommes après quelques années de mariage : le voeu de silence. À partir des noces de cuir, le nombre de ses syllabes fut plus petit que celui de ses rots. »

« Pour Filomena, l'argent était comme l'air qu'on respire, il entrait et sortait sans cesse, sans qu'on puisse l'en empêcher. »

Il y en a beaucoup d'autres et de toutes sortes qui font, à mon avis, le sel de ce roman original. Quel écrivain sud-américain n'a pas été influencé par Gabriel Garcia Marquez ? Je n'en suis pas un expert mais, dans la seconde partie de ce texte, j'ai retrouvé quelque chose du style et des inventions de Cent Ans de Solitude. Alors oui, vous pouvez prendre plaisir à lire ce livre, même si vous n'êtes pas une femme…(P... de marketing !).

Prix des lecteurs du Livre de Poche.

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Un château à Ipanema

« Un château à Ipanema » est une chronique carioca centrée sur le quartier le plus célèbre de Rio de Janeiro, Ipanema.



Sur trois générations de descendants de Suédois devenus Brésiliens, Maria Batalha retrace la « grande époque » d'Ipanema avec son insouciance, sa musique bossa-nova jusqu'à un début de décadence marquée par les années sombres de la dictature et l'arrivée de la violence avec l'implantation progressive des favelas.



Un roman doux-amer dont le ton froid et détaché, n'est jamais parvenu à me toucher !


Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Une jolie couverture et un titre qui fleure bon le roman feel-good. C'est dommage, car ce roman n'a rien de léger, même si l'autrice prend le parti de nous faire sourire devant certaines situations cocasses ou des personnages hauts en couleur. Si l'Euridice du titre est bien pleine de talent et de ressources, elle se débat entre les quatre murs de sa vie de femme au foyer face à un mari qui dénigre toutes ses tentatives d'exister pour elle-même. Il souffle un bon petit air de féminisme dans ce roman où les femmes n'ont jamais le beau rôle mais y livrent un beau combat. J'ai eu une pensée émue pour ma grand-mère tout au long de ma lecture. Il est bon de se rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, les femmes ont dû mener un dur combat pour avoir le droit d'exister autrement que comme domestique non rémunérée. Je recommande aussi vivement le film tiré du livre "La vie invisible d'Euridice Gusmao".
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

Petit livre qui cache bien son jeu.

Lecture étonnante : histoires de femmes qui essayent de s'affirmer tant bien que mal dans un milieu où les codes sociaux restent très présents et où l'homme est convaincu de détenir la vérité. La nature humaine déçoit, les personnes se révèlent petit à petit, les affaires de famille compliquent tout...

C'est un roman pétillant, drôle, grinçant, incisif, complètement décalé, optimiste, triste !! Ce petit livre est un ovni qui passe et difficile de le mettre dans une case.

Une lecture très plaisante et originale.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

C'est toujours un peu compliqué de chroniquer un livre avec autant de facettes. Martha Batalha dresse un portrait de femme... Euridice. Mais pas que... Il y a un portrait de femmes, au pluriel. Les femmes sont importantes, prépondérantes dans le roman.



L'auteur démarre donc avec Euridice, une femme qui aspire à se réaliser à travers son mariage et qui se rend vite compte que son mari ne vuet qu'une femme-potiche, qui doit se contenter d'être la "femme de"... Euridice aura beau essayer, elle n'arrivera pas à persuader son mari que la femme a droit aussi à s'épanouir. Il fallait être vierge au mariage. Se taire. Ne pas faire de l'ombre à son mari dans le Brésil des années 50...



Roman féministe donc. Clairement. Résolument.



Martha Batalha va également procéder à une peinture très vivante, mais pas dénuée d'humour, du Brésil. A chaque nouveau personnage entrant dans le récit, on retrace son pédigrée. Parfois même à la deuxième génération. C'est l'occasion de dresser le portrait d'une nation. L'auteur s'intéresse à la condition sociale des gens.



Roman social qui revisite le 20è siècle d'une manière fort vibrante.



Les pauvres, les délaissés, les favelas, les filles-mères, les prostituées, les fils de bonne famille qui s'encanaillent, la libération sexuelle. Tout cela est brassé par Martha Batalha. C'est souvent tendre, parfois poignant, déchirant, avec pas mal de dérision et d'humour teinté d'amertume.



Derrière une couverture colorée se cache un livre puissant et cynique. Il ne faut pas s'y tromper, des destins ont été brisés, des femmes martyrisées, niées, annihilées par une société patriarcale qui ne reconnaissait qu'au mari la possibilité de vivre ses rêves. Et les dernières pages sont comme un couperet qui tombe.



Etrangement, le style parfois décalé, vif et primesautier (façon livre feel good) de Martha Batalha fonctionne à merveille. Et souvent il m'a redonné de la pêche. Il m'a aussi donné un bon coup de pied au Q... car le Brésil des années 50, il a bon dos, comme on dit. La situation des femmes, elle était partout la même, au Brésil comme en Europe, et on peut aussi se dire que les choses ne sont pas toujours optimales.



Roman intemporel.
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Les mille talents d'Euridice Gusmão

C'est sûrement parce que j'ai lu Miss Islande il y a peu mais j'ai vu un lien entre ces deux histoires. 🇧🇷

Euridice vit à Rio de Janeiro dans une famille de classe moyenne dans les années 50. Euridice est double : celle qu'elle aimerait être (une femme qui aime créer, écrire) et celle qu'on attend qu'elle soit (attente de ses parents, attente de la maîtresse d'école, attente de son mari).

🇧🇷

Enfant, elle est très douée pour la flûte mais envisager qu'elle puisse être musicienne ne fait pas partie des possibles pour sa famille. Mariée, elle est si douée en cuisine qu'elle imagine un livre de recettes et espère pouvoir le publier. Quand elle le montre à son mari, il ricane et est à mille lieux de comprendre qu'elle puisse vouloir être autre chose qu'une femme au foyer.

🇧🇷

Euridice étouffe, rêve de liberté dans une société patriarcale, se sent comme invisible car elle n'existe pas telle qu'elle aimerait être. "Je suis en train d'écrire un livre. Sur l'histoire de l'invisibilité"

Et puis il y a aussi l'histoire de Guida, sa soeur, qui essaie d'échapper à sa condition sociale plus abruptement, en quittant tout. 🇧🇷

Ce que j'ai aimé ? ▪️ Plonger dans ces familles portugaises et dans la culture brésilienne à travers la cuisine (bien entendu j'ai eu envie de préparer un bolo de fuba, des brigadeiros), les radionoveles.... ▪️Le regard de l'auteure sur ses personnages (dont pas mal "hauts en couleur") : elle ne les juge pas, elle essaie tous de les comprendre, même les moins sympathiques. ▪️ La combativité d'Euridice et de Guida qui ne renoncent jamais à s'émancipe
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