AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mary Relindes Ellis (143)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Bohemian flats

Voici une saga familiale, le parcours d'une famille allemande sur plusieurs décennies de 1881 à 1968.

Bohémien Flats désigne un quartier construit de bric et de broc à Minnesota, sur les bords du Mississipi..

C'est là, dans un joyeux chaos que vivent des immigrés pauvres arrivés de plus ou moins fraîche date sur la terre américaine..

Les habitants de la ville les nomment indifféremment "Bohémiens".

Parmi eux Albert et Raimund Kaufmann et leur amie d'enfance , Magdalena Richter.

Les migrants venus des quatre coins d'Europe, tchèques, russes, finlandais échangent leurs histoires, partagent leurs coutumes et s'entraident constamment sur le chemin du grand rêve américain.

Tout au long de cet ouvrage sont évoqués le sort des indiens d'Amérique , l'abolitionnisme, la situation politico économique de l'Allemagne, le partage, la notion forte d'entraide et de reconnaissance........

Au bout de combien d'années oublie t-on que ces personnes sont d'origine étrangère ?

Albert et Magdalena, elle - même d'origine tzigane, sont attachants et éduqués .

La relation parents- enfants , le racisme primaire, la cohabitation entre cultures différentes et croyances, le poids intense de la religion, les transmissions de la mémoire familiale enrichissent le côté historique et documentaire de cet ouvrage..

Hélas, la première guerre mondiale rompt cette belle harmonie .

Rattrapés par leur identité allemande Albert, RAimund et Magdalena seront soudain confontés au passé douloureux de leur famille.....

Un roman intéressant au style un peu plat .

Mais ce n'est que mon avis.
Commenter  J’apprécie          260
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Voilà un roman que je ne connaissais pas, pris par hasard, à la médiathèque,surprenant, violent,enivrant, animé d'un souffle rare qui cherche constamment son équilibre entre violence et pardon!

"Wisconsin "est une très belle œuvre, l'histoire de deux familles rurales dans l'Amérique des années 60.....

La première,le père:John, à l'alcoolisme monstrueux,la maman:Claire qui essaie de survivre dans cet environnement sombre grâce à l'amour de ses deux enfants, Bill,8 ans,James, 18ans.....

Dans la deuxième famille, un couple de voisins: Ernie et Rosemary Morriseau,qui ne peut avoir d'enfants, tente de donner de l'amour aux deux frères......

James s'engage pour aller combattre au Vietnam, laissant son petit frère désemparé....

Un ouvrage qui décrit brillamment les paysages de l'ouest américain, nous apprend à écouter le souffle et le pouls de la terre....."terre de chasse, de grues, de cerfs, d'eaux profondes où grouillent des truites", le lac gris acier,la rivière Chippewa, les feuilles jaunes des bouleaux,les tortues - alligators, les blaireaux, les loups, les coyotes....la terre est belle dans le nord du Wisconsin mais ingrate et le climat aussi...

Un roman poignant, tendre et majestueux, ample par son humanité, sa sensibilité qui nous happe malgré ses 436 pages....naturellement les thèmes abordés , alcoolisme destructeur,jungles de guerre vietnamiennes, violences physiques, enfance douloureuse, sont traités avec justesse et une grande sensibilité...pudeur et retenue....

C'est une superbe chronique familiale dont la fin nous redonne de l'espoir......

C'est une narration croisée, où chacun des personnages va donner son point de vue, ce qui enrichit considérablement le tissu de cette histoire passionnante et sincère, par endroits remarquablement poétique,où la nature, la tragédie intime et la violence se partagent les rôles....

Mais ce n'est que mon avis.









Commenter  J’apprécie          260
Bohemian flats

Dans la première partie du livre on évoque les deux familles habitant un village de Bavière les Kaufmann qui ont une grande ferme mais surtout sont connus pour leur bière et les Richter , les notables de la ville

Les familles vont se mêler car le deuxième fils des Kaufmann épousera une des filles Richter

Le père Kaufmann meurt sans savoir que sa dernière invention en matière de bière a remporté un prix mais surtout sans avoir pu changer son testament , l'exploitation agricole revient donc au fils ainé , paresseux , fourbe , ce qui aura des répercussions catastrophiques par la suite

La suite donc qui donne son nom au livre c'est le départ du plus jeune fils Kaufmann aux EU , son arrivée dans ce quartier peuplé d'immigrants comme lui venant des différents pays de l'Europe .

Ce que j'en pense , après avoir lu Wisconsin , je me réjouissais de lire le second livre de l'auteur et c'est donc avec étonnement que j'ai lu ce livre

Où est passé le souffle puissant qui m'avait tant séduit ?

Dans la postface , l'auteur remercie différentes personnes pour leur soutien et leurs conseils et écrit sans eux je n'aurais pas terminé ce livre , je la crois sur paroles

Elle se perd un peu en chemin , l'intrigue des premières pages était passionnante mais ne tient pas ses promesses

Dommage le sujet était passionnant

Je remercie néanmoins Babelio pour cet envoi dans le cadre d'un masse critique .
Commenter  J’apprécie          260
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Whaou je m'attendais pas à ça mais je crois que c'est un livre qui me restera en mémoire un petit moment. Nous sommes dans le Wisconsin, auprès de James et Bill, deux frères qui vivent dans une ferme auprès d'un père alcoolique et violent. James décide donc de s'engager pour le Vietnam, ce qui aura un gros impact sur son petit frère qui l'adule.

Ce n'est pas un livre si facile à lire mais j'ai adoré ma lecture, dans ce décor un peu sauvage. C'est touchant, les personnages sont résilients, terriblement humains dans leur silence et les non dits. J'avoue avoir eu plusieurs fois la gorge serrée et tout ce que je voulais c'était voir Bill s'en sortir. A l'image de Turtle dans My absolute darling.... De nombreux thèmes sont abordés, plus au moins difficiles mais avec une délicatesse et une résilience admirable.

Challenge USA
Commenter  J’apprécie          242
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Plusieurs points de vues, plusieurs narrateurs pour conter la vie de deux fermes voisines du Wisconsin.

Chez les Lucas, le petit Bill voit partir son grand frère Jimmy pour le Vietnam, fuyant la violence d’un père alcoolique et la folie d’une mère démissionnaire. Mais pour Bill cet abandon est une tragédie; après l’annonce de la disparition de James, il sombrera peu à peu. Chez leur voisins les Morisseau l’ambiance est plus apaisée, beaucoup plus aimante. Pourtant la vie ne les a pas épargné eux non plus : revenue de la guerre avec des séquelles d’une maladie, Rosemary accumule les fausses couches.

Ils trouveront chez les Lucas les fils qu’ils n’ont pas pu avoir.



Après des débuts très prometteurs, j’avoue avoir un peu piqué du nez vers le milieu du livre, pour finalement beaucoup apprécier la fin de l’ouvrage.

La plume est belle, et si l’histoire est dure certains passages lumineux décrivent la vie dans cet état du nord, teintée de légendes indiennes, avec beaucoup de poésie. Simplement j’ai parfois un peu de mal avec les changements de narrateurs et les constructions en « morceaux de puzzle », qui me donne l’impression de lire des nouvelles qu’on aurait agencées ensemble pour créer un roman...

Un livre que j’ai apprécié néanmoins pour son atmosphère rurale si particulière et la finesse des passages sur l’attente des familles de soldats partis au front.

Commenter  J’apprécie          240
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Pendant la seconde moitié du XXème siècle, deux familles vivent dans un petit village du Wisconsin. Les Moriseau sont originaires de cette région, les Lucas s’y sont installés parce que les terres étaient bon marché. Le climat froid et le sol sont en effet peu favorables à l’agriculture. Mais les difficultés des Lucas pour faire prospérer leur ferme s’expliquent surtout par l’alcoolisme du père, John. La mère, maltraitée par ce mari violent, ne parvient pas à protéger leurs fils comme elle le voudrait.

Dans ce petit village, hormis les Moriseau, peu de personnes sont enclines à aider les membres de cette famille en détresse. D’ailleurs la crainte qu’inspire John invite à ne pas s’en mêler. Les codes sociaux en vigueur conduisent plutôt James, Bill et leur mère à tenter de cacher leurs difficultés plutôt qu’à solliciter de l’aide. La vie est tellement difficile pour les frères que chacun cherchera à sa façon à s’en évader.



Les caractères des protagonistes et leurs rapports sont présentés de manière subtile, souvent très émouvante. Les échanges entre les frères, James et Bill, sont particulièrement riches, à la fois rudes et tendres. A travers les histoires personnelles des personnages du roman, on découvre l’histoire d’une nation en conflit au Vietnam. Les conséquences de cette guerre sont mises en évidence, pas seulement pour ceux qui n’en réchapperont pas mais aussi pour ceux qui en reviennent affectés physiquement ou psychologiquement, ainsi que pour leur entourage.



Cette lecture fut très agréable malgré la tristesse du propos. L’intégration de phénomènes mystiques dans le récit gâche un peu la qualité de l’ouvrage à mes yeux. Heureusement cet aspect reste mineur et j’ai pu le considérer comme le ressenti de personnages presque jusqu’à la fin.

Commenter  J’apprécie          230
Bohemian flats

1896,Raimud 16 ans fuit l’Allemagne, fuit un pays austère et intolérant, fuit un frère cruel qui à la mort du père abuse de son droit d’ainesse pour l’obliger à rentrer dans les ordres. Il laisse derrière lui un frère puiné chéri, un professeur adoré et respecté, il part le cœur lourd mais avec la force et la détermination de sa jeunesse.



Il embarque pour l’Amérique et pose son baluchon dans les faubourgs de Minneapolis au bord du fleuve Mississipi. Il s’installe à Bohémians Flats un bidonville sur lequel règne Alzbeta, la matriarche des Flats, qui vit ici depuis trente ans et enseigne l’anglais aux nouveaux immigrants. Voilà comment commence la vie d’adulte de Raimud au milieu de Polacks, de Boches, de Bohémiens ou de sales Russes assez bons pour travailler dans les usines ou les manufactures mais pas assez bons pour être respectés.



Prêt pour une formidable saga familiale ? Prêt à vous plonger dans l’histoire de l’Europe et de l’Amérique de 1881 jusqu’au tournant des années soixante en passant par les deux guerres mondiales ? Mary Relindes Ellis (auteur d'un Wisconsin, autre saga familiale qui avait connu un certain succès) nous embarque, avec ses héros grands et petits, dans un roman ample, simple et ambitieux à la fois. Extraordinairement documenté, la romancière nous parle du Nord de l’Amérique, une région qu’elle connait bien, qui était déjà le décor de « Wisconsin » son précédent ouvrage.



Usons de la métaphore pâtissière, roboratif et crémeux comme un Strudel, « Bohémians Flats » est le roman idéal pour bronzé pas idiot et s’en mettre jusque-là. Donc cet été, dans la valise !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          231
Bohemian flats

1896, Raimund fuit l'Allemagne, pays dans lequel il n'a aucun avenir : il refuse d'endosser l'habit de prêtre qui lui est destiné. Ce qu'il aime c'est étudier, découvrir. Sa destination sera les États-Unis et plus particulièrement Minneapolis, quartier des Bohemian Flats situé au bord du Mississippi. Là, il découvrira le monde des nouveaux migrants venant essentiellement des pays européens de l'Est, leurs conditions de vie et d'intégration, la discrimination, le racisme. Mais il découvrira aussi l'entraide et l'amitié.

Plus tard, il réussira à faire venir son frère Albert, sa femme Magdalena et leurs deux fils. Leur avenir en Allemagne est également réduit car soumis à l'autorité du frère aîné Otto qui a hérité de la ferme familiale.

Le rêve d'Albert et de Magdalena est d'acquérir une ferme. Rêve qu'ils réaliseront en achetant une parcelle de terre dans le nord du Wisconsin. La-bas, ils découvriront entre autres, la vie des Indiens et le rôle du gouvernement peu glorieux dans l'éducation de leurs jeunes enfants...



Ce roman retrace l'histoire de ces migrants, fuyant leur pays pour diverses raisons, et soumis aux difficultés d'intégration dans un nouveau lieu. Il est difficile d'effacer ce qui a fait la construction d'une personne, sa langue, sa culture, ses traditions. Il est difficile aussi d'être traités d'étrangers par ceux qui se sont installés dans ce nouveau pays plusieurs décennies auparavant. Combien d'années faut-il pour acquérir un nouveau statut aux yeux des autres ? Pourquoi emporte-t-on ses anciens préjugés quand on choisit de vivre parmi d'autres migrants ? Comment fait-on pour se reconstruire quand on a tout quitté ? Comment est-on perçu quand on a donné un fils, un père, un mari pour sauvegarder la liberté des États-Unis et lutter contre son ancien pays ? Autant de questions que soulève Mary Relindes Ellis dans ce roman.



Un certain regard qui nous permet d'appréhender la vie des nouveaux migrants et leurs difficultés à s'intégrer. Une page d'histoire avec, pour fond de décor, la traversée de deux guerres mondiales vécue par ces mêmes migrants. Un roman sympathique qui nous fait découvrir une saga familiale sur 70 ans. Mais une écriture sans recherche qui rend parfois la lecture ennuyeuse.



Livre reçu en partenariat avec Babelio et les éditions Belfond que je remercie.







Commenter  J’apprécie          220
Bohemian flats

Il a 16 ans. On est si jeune à 16 ans!

Quand Raimund Kaufmann part en Amérique, il n'a rien du miséreux en quête d'un avenir meilleur. Instruit, issu d'une famille prospère de brasseurs allemands, il laisse pays et famille, pour échapper au séminaire, avenir imposé à son statut de benjamin.



Jeune, travailleur et intelligent, son voyage finit à Minneapolis, où il s'intègre dans le melting-pot des émigrants européens installés dans les Flats, sorte de favellas d'un autre temps où s'empilent toutes les nationalités.



A l'aube du nouveau siècle, l'émigration allemande est massive, anticipant les bouleversements d'un empire belliqueux. D'autres européens apportent avec eux "leur savoir faire, leurs différents culturels, leurs différences religieuses". Ils s'entraident, font preuve de débrouillardise et d'ingéniosité, de courage et de persévérance, ciment de l'esprit d'entreprise des américains.



D'autres Kaufmann tenteront l'aventure outre-Atlantique, laissant tout pour repartir de rien avec un courage qu'on a du mal à imaginer...Et il faudra au moins une génération pour que leur identité s'enracine dans leur nouveau pays, soulagés des préjugés à leur encontre, et devenir citoyens des Etats Unis à part entière.



La fiction, très narrative est au service de la réalité historique. La destinée des personnages principaux sert surtout à évoquer l'émigration, la confrontation des cultures et des traditions, le communautarisme en dépit d'un fort désir d'intégration, l'éducation par l'instruction et les Evangiles.



L'auteure dessine un pays en devenir, multi-ethnique, aux fondements esclavagistes anticipant la notion de racisme.

Elle semble toujours hésiter entre le romanesque et le documentaire, et son roman, un tantinet didactique, est empreint d'une certaine raideur. Cet aspect m'enlève rien au propos qui reste passionnant. J'ai regretté pourtant des personnages manquant d'épaisseur et une écriture un peu plate, qui n'a pas la densité de son précédent roman Wisconsin.
Commenter  J’apprécie          210
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un tabeau de l’Amérique profonde, depuis les années 60 jusqu’aux années 90 . C’est toute une page de notre histoire récente évoquée au travers de la chronique familiale de deux familles voisines et qui essaient ,tant bien que mal, de cultiver le sol ingrat de cette terre proche du lac Supérieur et du Canada.



La famille Lucas, dont le père John Lucas, est miné par l’alcool et laisse leur ferme se délabrer. Sa femme supporte stoïquement son rôle de femme martyre mais n’arrive pas à protéger ses deux fils de la violence de son mari. L’aîné, James, fuit les coups paternels en écoutant de la musique et s’engage dans les marines au Vietnam.



Le cadet, Bill, reste pour protéger sa mère et va trouver refuge et affection auprès des voisins, les Morriseau, d’ascendance française et indienne Ojibwé.

Pour Bill, après la violence, viendra le temps de la résilience.



Une belle histoire, contée par plusieurs voix qui s’entremêlent , une histoire qui nous fait revivre les événements clé de ces cinquante dernières années : assassinat du Président Kennedy et de son frère, assassinat du Dr Martin Luther King, la présence américaine au Vietnam .

Tout un pan douloureux de l’histoire américaine évoqué avec talent par Mary Relindes Ellis, dont c’est le premier roman. (titre anglais : « The turtle warrior »

Commenter  J’apprécie          210
Bohemian flats

Cette saga familiale se passe au début du vingtième siècle en Allemagne, l’histoire commence quelques années avant la première guerre mondiale. Le constat est implacable : si le monde a évolué depuis, la peur de l’inconnu, l’intolérance, la soif de pouvoir n’ont pas changées. Quitter son pays et partir loin, très loin, se retrouver dans un ghetto américain essayer de s’intégrer dans sa nouvelle communauté et accepter la pauvreté voilà les défis de cette famille. Ils réussiront à économiser pour acheter des terres, une ferme, créer des racines pour leurs enfants et Bohemian flats, pourtant, restera dans leurs souvenirs comme le lieu où ils ont connu le bonheur. Les enfants vont grandir, la guerre va éclater et l’incertitude va revenir. Voici résumée en quelques lignes une histoire passionnante, dépaysante, de quoi s’évader d’un quotidien pénible.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          200
Wisconsin (Le guerrier tortue)

C’est un livre que j’imaginais touchant mais pas à ce point, l’auteure traite avec un incroyable talent de sujets avec lesquels il est souvent difficile d’être dans la justesse. La relation fraternelle est l’une des premières émotions que Mary Rellindes Ellis, parvient à nous faire passer, l’admiration de Bill pour son aîné James mais aussi l’instinct de protection de ce dernier pour son jeune frère. C’est un roman profond qui va au fond des choses, nous plongeons tant bien que mal dans les souffrances et les attentes de personnages, qui resteront longtemps dans nos mémoires, tant ils étaient vrais et à nos côtés tout au long de cette lecture. Le manque, l’absence, la reconstruction sont d’autres idées tellement fortes, abordées par l’auteure, c’est une émotion constante autour de sujets qui nous sont souvent très familiers et qui font donc remonter une infinité de sentiments à la surface...
Commenter  J’apprécie          170
Bohemian flats

L’histoire de la famille Kaufmann s’étale de 1881 à 1968, elle commence en Allemagne et continuera ensuite en Amérique.



Mary Relindes Ellis m’avait emportée dans "Wisconsin" et elle a remis ça, une fois de plus.



Ses personnages sont magnifiques, réalistes, sympathiques, humains, que ce soit le tout jeune Raimund et son frère Albert, leur parents, leur professeur Herr Richter, son épouse…



Commençant son récit dans l’Allemagne de 1881, l’auteure va nous conter la vie de la famille Kaufmann en prenant le temps de nous les présenter et de poser le décor d’une Allemagne rurale.



Les thèmes présentés sont des vieux amis : les relations dans une fratrie, les rapports entre le père et ses fils, la découverte de la sexualité, la figure maternelle, les mariages arrangés, les préjugés, l’intolérance, la religion, l’enseignement, les études, le travail à la ferme, dans les champs, l’envie, la jalousie, la convoitise… Et la fuite vers un autre continent.



C’est beau, c’est puissant, ça se dévore lentement car l’écriture de l’auteure se déguste. Elle n’est pas simpliste, loin de là. Moi qui ai d’habitude un bon rendement de pages à l’heure, j’ai mis plus de temps à avancer, sans pour autant m’ennuyer.



Le rêve américain cher à Trumpinette n’est une carabistouille pour moi. D’accord, en partant aux États-Unis tous les rêves sont permis, tout est possible, vous pouvez réussir en étant parti de rien. Mais pour un qui a réussi, combien ont chuté ? Le soleil ne brille pas pour tout le monde et si on veut devenir riche, faut écraser les autres.



Le titre ne le laisse pas deviner, mais toute l’histoire ne se déroule pas dans les Flats de Minneapolis puisque nous aurons la genèse en Allemagne (Bavière) et après, une partie de l’histoire se déroulera dans une ferme de Chippewa Crossing dans le Wisconsin.



Le récit nous contera la vie de la famille Kauffman, leur voyage jusqu’au États-Unis, leurs coups durs, la vie difficile dans les Flats mais empreinte de solidarité entre tous ses habitants, victime du mépris des autres habitants de la ville puisque ne vivent dans les Flats que les gens pauvres.



Le mépris et la haine, nous les retrouveront au moment de la Première Guerre Mondiale où malgré le fait que des hommes originaires d’Allemagne se battent aux côtés d’Américains, ils sont vus comme des espions, des traîtres, des gens à abattre ou à renvoyer chez eux.



Bizarrement, TOUS les Américains sont issus de l’émigration massive (sauf les Natifs que sont les Amérindiens, qui sont là depuis bien plus longtemps), tous sont étrangers et pourtant, les Anglo-Saxons se considèrent comme les seuls vrais Américains et tous les autres sont déclarés des étrangers.



Mon seul petit bémol pour ce récit sera pour le personnage d’Otto, le frère aîné Kauffman qui est le salopard de ces pages, même si, une fois tout le monde parti en Amérique, nous ne le reverrons pas avant la fin.



Là où le bât a blessé, c’est qu'Otto va commettre un acte abject, abominable, dégueulasse, honteux (les mots me manquent), qui ne sert en rien le récit et qui m’a semblé déplacé, hors de propos, vu les années qui avaient passé et que cet acte ne lui rapporterait rien qu’une sale vengeance très basse et complètement inutile. Voilà, c’est dit.



Un magnifique récit qui couvre les périodes allant de 1880 à l’après 1960, commençant en Bavière et allant jusque dans le Minnesota, en passant par le Wisconsin et passant un peu par les champs de batailles de la Première Guerre Mondiale.



Une fresque familiale qui s’étale sur 80 ans, servie par des personnages sympathiques, émouvants, portés par une écriture très belle. Une fresque qui rend hommage à tous ceux qui ont construit l’Amérique et qui n’étaient que des petites gens, pauvres.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          170
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Dans le Wisconsin, terre aride et inhospitalière, l'histoire de deux familles voisines : les Lucas, une femme et deux enfants écrasés par la violence et l'alcoolisme du père, et les Morrisseau, un magnifique couple en mal d'enfants qui tente de protéger leurs jeunes voisins.

Puis l'aîné Lucas, Jimmy, cherchant à fuir l'hostilité et la maltraitance paternelles, s'engage dans la guerre du Vietnam laissant ainsi sa mère, Claire, et son jeune frère, Bill, désespérés et chancelants.

Un magnifique roman, avec des portraits saisissants d'humanité, une histoire bouleversante, une atmosphère pesante et palpable, la présence majestueuse de la nature, une écriture à la fois sensible, pudique et puissante... Bref, tout ce que j'aime !
Commenter  J’apprécie          170
Wisconsin (Le guerrier tortue)

J ai découvert ce livre grâce à un ami " Babelio " et ce fut une agréable découverte. roman sur la famille et les relations difficiles entre les différents personnages qui composent cette famille l 'amour qui unit les deux frères , l' amour de la nature , de ce Wisconsin si rude .

c'est aussi une histoire des Etats -Unis ; les assassinats de M.L King et de J.F Kennedy et le Vietnam. Il y aurait beaucoup à dire ce sur très beau roman qui ferait un très bon film....

" un petit frère qui me collait aux basques en me dévisageant de ses yeux couleur d 'écorce de tremble "
Commenter  J’apprécie          171
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Deux familles voisines du Wisconsin, deux familles aux liens complexes qui ont leurs soucis, leurs problèmes, leurs non-dits et leur lot de drames. Beaucoup de sujets sont abordés : la violence d'un père alcoolique, l'enfant qui clame son amour une fois engagé dans la guerre du Vietnam, le couple de personnes bien mais qui ne peut avoir d'enfants, l'amour de sa terre, le désespoir et pardons impossibles...

C'est un livre brut où les personnages se dévoilent petit à petit. J'ai beaucoup apprécié la découverte du Wisconsin et la "magie" et étrangeté de cette région. L'histoire est marquante, je recommande car elle a été pour moi une très belle lecture.
Commenter  J’apprécie          170
Bohemian flats

Un grand merci à Babelio et aux Editions Belfond pour ce roman reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.



Le récit commence en Allemagne. Nous suivons l'histoire de la famille Kaufmann et, plus particulièrement, celle des deux plus jeunes fils du couple Kaufmann, Albert et Raimund.

Ces deux garçons sont de bons élèves et bénéficient de l'enseignement particulier du professeur Richter. Au cours d'une leçon mémorable, le professeur conseille d'ailleurs à Raimund de quitter l'Allemagne pour se rendre aux Etats-Unis (précision qui peut paraître inutile mais qui aura son importance par la suite).



Quelques années passent. Albert Kaufmann épouse Magdalena, la fille de Richter, et le couple s'installe dans une maisonnette sur le domaine des Kaufmann.

Un beau jour, Heinrich Kaufmann, le patriarche, meurt d'un arrêt cardiaque. Otto, son fils aîné, hérite de la ferme et de la brasserie. Devenu maître des lieux, Otto tente d'imposer sa loi à toute sa famille : il poursuit l'idée de son père d'envoyer Raimund au séminaire.

Mais le jeune Raimund refuse : il souhaite s'inscrire à l'Université et continuer ses études...

Alors qu'il cherche à échapper à Otto, Raimund se souvient du conseil du professeur Richter et décide de s'embarquer sur un navire en partance pour les Etats-Unis. Une fois arrivé à New York, Raimund décide de poursuivre sa route et atteint Minneapolis. Il s'installe dans les Bohemian Flats, un quartier pauvre de la ville, où de nombreuses nationalités se côtoient.



Albert et Magdalena viennent rejoindre Raimund après quelque temps. Le couple s'installe dans les Flats avec ses deux jeunes garçons le temps d'économiser assez d'argent pour acheter des terres et construire une ferme qu'ils pourront faire prospérer.





Magnifique roman ! Mary Relindes Ellis parvient à nous faire passer par toutes les émotions avec son récit.

La première partie, celle des jeunes années de Raimund, m'a tout d'abord semblée un peu longue. Mais cette longueur s'explique : elle permet de situer les trois principaux personnages (Raimund, Albert, Magdalena), d'apprendre à les connaître et, surtout, de comprendre pourquoi ils décident, à un moment donné, de quitter l'Allemagne pour les Etas-Unis.



L'arrivée de Raimund dans les Flats est une partie passionnante de ce roman. On découvre avec le jeune homme un quartier pauvre, où la vie est parfois difficile, mais où tous s'entraident. Les Flats sont un quartier où se mêlent toutes les nationalités, ce qui permet à l'auteur de toucher à demi mot au sujet de la multi-culturalité.



Le roman traite d'ailleurs de nombreux sujets sérieux sans en avoir l'air (donc sans jamais fatiguer son lecteur, un bon point pour l'auteur !).

La religion (catholique, luthérienne ou autre) est évoquée à de nombreuses reprises. Les croyances des Indiens (et celles de Magdalena) et le Kalevala également.

Le choix de son orientation sexuelle par une personne est traité de manière très délicate par l'auteur.

Beaucoup d'informations sont données sur la situation politique de l'Allemagne de l'époque (fin XIXe-début XXe), sur les regrets de ses ressortissants face à l'image de leur pays à l'étranger. Le sentiment anti-allemand est en effet très répandu dans la seconde moitié du roman, en particulier à cause de la Première guerre mondiale et de ses horreurs.



Bon timing de la part de l'éditeur ou de l'auteur ? En tout cas, le roman parle beaucoup de ce premier conflit mondial qui "fête" son centenaire cette année. Les Kaufmann sont directement touchés par celui-ci puisque plusieurs de ces membres prennent part à la guerre. C'est d'ailleurs l'occasion pour Mary Relindes Ellis d'émouvoir ses lecteurs grâce à des passages assez tristes...



Vous l'aurez compris : ce roman m'a séduite ! J'ai particulièrement apprécié la jolie plume de l'auteur qui, grâce à de magnifiques descriptions, parvient parfois à nous faire oublier les malheurs de ses personnages.

Et, en parlant de personnages, j'ai également beaucoup aimé ceux-ci. Tous restent optimistes malgré les difficultés rencontrées.

Une belle histoire dans un décor agréable, que demander de plus pour bien commencer une année de lecture ?

Commenter  J’apprécie          170
Wisconsin (Le guerrier tortue)

J'ai lu ce livre il y a déjà un certain temps et bien que ce ne soit pas un polar, que le récit soit assez long, je ne l'ai pas trouvé long, le temps que j'ai passé en sa compagnie.



On a beau se trouver dans ce que j'appellerais le trou du cul du monde, il se passe néanmoins des choses, belles et moins belles, je dirais. C'est rude, inamical, et malgré tout, j'y étais bien, dans ce livre.



Je me suis attachée à ces deux frères, à ce gamin en totale admiration du grand, qu'il va voir partir à la guerre, pour échapper au père violent et alcolo.



J'ai regardé le petit grandir sans son grand frère, je l'ai regardé d'un regard bienveillant, un peu comme celui du voisin, un indien, qui souffrait de les voir si malheureux, les gamins du voisin.



Ce livre m'a ému et tordu les entrailles, les pages ont tourné et rien ne les a arrêté, hormis le fait qu'il fallait bien descendre du métro pour aller au boulot.



Quand je l'ai refermé, j'ai le sourire car je venais de passer un bon moment de lecture et que le petit côté fantastique m'avait bien plu.



C'était beau...
Commenter  J’apprécie          170
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Une famille vit dans les années soixante dans une modeste ferme du Wisconsin. Les deux garçons, Jimmy et Bill, à la fois proches et très différents l’un de l’autre, se trouvent séparés lorsque l’aîné s’engage pour le Vietnam. C’est sa manière de se rebeller contre un père violent et tyrannique, mais il est encore très jeune et ne mesure pas toute la portée de son geste. Billy, resté seul avec ses parents, vit dans son monde, un peu rêveur, passionné par la sauvegarde des animaux malades ou blessés. Sa mère se réfugie à l’église, comme bien d’autres femmes de la communauté, car c’est le seul endroit où elles ne peuvent être dérangées, être seules avec leurs pensées. Les plus proches voisins, Ernie et Rosemary, ne fréquentent guère les parents des deux garçons, mais prennent parfois les petits sous leur aile, leur offrant un dîner, une leçon de pêche, ou tout autre marque d’attention qu’ils ne reçoivent pas chez eux. Les origines amérindiennes d’Ernie, le voisin bienveillant, en font quelqu’un de fondamentalement différent du père des garçons, même si pour lui, tout n’est pas rose non plus. Tout s’éclaire petit à petit.



Le récit se concentre sur une toute petite communauté, sur quelques personnes, et surtout sur des épisodes très forts qu’on reçoit comme autant de déflagrations. Les souvenirs de chacun remontent à tour de rôle à la surface, de la Deuxième Guerre Mondiale à l’an 2000, mais il ne s’agit pas d’une chronique, mais vraiment d’une œuvre romanesque à part entière.

L’écriture m’a transportée, c’est une langue qui évoque les saisons ou la nature, la vie rurale ou la guerre, aussi bien qu’elle plonge dans le cœur des hommes et des femmes. Les narrateurs et les points de vue se succèdent, avec une clarté et une évidence qui sont parfaitement rendues par la traduction.

Si le lecteur compatit aux tristes conditions de vie, aux drames de la guerre, son cœur se serre surtout à la révélation des tourments cachés de Billy. L’amour de son entourage et la force de la résilience lui permettront-ils de voir le bout du tunnel ? Le texte bien dosé ne donne pas l’impression d’une surenchère de noirceur, l’espoir n’en est pas absent.

Ce premier roman possède une puissance peu commune. Par bien des côtés, il m’a rappelé les romans de Louise Erdrich, et je peux parier que si vous avez aimé Dans le silence du vent ou LaRose, vous serez séduits aussi par ce texte.


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          160
Wisconsin (Le guerrier tortue)

Un coup de coeur ! Oui, parfaitement : un coup de coeur pour ce roman.



Pourtant, ce n'était pas gagné : de nombreux personnages, des époques différentes, des flash-backs. Et pourtant, la sauce prend.



Je me suis attachée à cette famille bancale : la mère dépressive qui touche la terre et la ressent ; le fils aîné parti au Vietnam et qui se raconte dans ses lettres ; le fils cadet qui tente de survivre grâce à la bienveillance des voisins qui jamais ne posent de questions.



Je me suis également attachée à l'histoire des voisins, tout aussi triste.



Une mère et un fils qui se retouve des années après ; des apparitions qui nous font prendre conscience que les êtres aimés sont toujours parmi nous.



Une langue belle qui enveloppe les accidents de la vie dans de la poésie.



Des poissons d'eau dans les yeux en fin de lecture.



Un coup de coeur, je vous dis !



L'image que je retiendrai :



Celle de la mère et de son fils étudiant le-a géologie du sol de leur terre pour tenter de comprendre les forces qui l'anniment.



Une citation :



"Mieux vaut vivre avec ses blessures que mourir étouffé dans sa coquille." (p.227)
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          160




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mary Relindes Ellis (708)Voir plus

Quiz Voir plus

L'histoire d'Helen keller

Qui est le personnages principal dans ce roman ?

Le personnage principal est Helen.
Le personnage principal est Ann Sullivan.
Le personnage principal est Polly.

13 questions
160 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}