AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maurice Maeterlinck (296)


Elle peut être atteinte par un souffle et ignorer une tempête.
[l'âme]
Commenter  J’apprécie          110
Elles sont l'âme de l'été, l'horloge des minutes d'abondance, l'aile diligente des parfums qui s'élancent, l'intelligence des rayons qui planent, le murmure des clartés qui tressaillent, le chant de l'atmosphère qui s'étire et se repose, et leur vol est le signe visible, la note convaincue et musicale des petites joies innombrables qui naissent de la chaleur et vivent dans la lumière. Elles font comprendre la voix la plus intime des bonnes heures naturelles. A qui les a connues, à qui les a aimées, un été sans abeilles semble aussi malheureux et aussi imparfait que si il était sans oiseaux et sans fleurs.
Commenter  J’apprécie          110
Toutes les mères sont riches quand elles aiment leurs enfants… Il n’en est pas de pauvres, il n’en est pas de laides, il n’en est pas de vieilles… Leur amour est toujours la plus belle des Joies… Et quand elles semblent tristes, il suffit d’un baiser qu’elles reçoivent ou qu’elles donnent pour que toutes leurs larmes deviennent des étoiles dans le fond de leurs yeux…
Commenter  J’apprécie          110
Ne rien espérer sans désespérer.
Commenter  J’apprécie          110
Ma mère, n’entendez-vous rien ?
Ma mère, on vient avertir…
Ma fille, donnez-moi vos mains.
Ma fille, c’est un grand navire…

Ma mère, il faut prendre garde…
Ma fille, ce sont ceux qui partent…
Ma mère, est-un grand danger ?
Ma fille, il va s’éloigner…

Ma mère, Elle approche encore…
Ma fille, il est dans le port.
Ma mère, Elle ouvre la porte…
Ma fille, ce sont ceux qui sortent.

Ma mère, c’est quelqu’un qui entre…
Ma fille, il a levé l’ancre.
Ma mère, Elle parle à voix basse…
Ma fille, ce sont ceux qui passent.

Ma mère, Elle prend les étoiles !…
Ma fille, c’est l’ombre des voiles.
Ma mère, Elle frappe aux fenêtres…
Ma fille, elles s’ouvrent peut-être…

Ma mère, on n’y voit plus clair…
Ma fille, il va vers la mer.
Ma mère, je l’entends partout…
Ma fille, de qui parlez-vous ?
Commenter  J’apprécie          1012
YGRAINE. [...] Je me suis dit un jour, tout au fond de mon âme ; - et Dieu lui-même pouvait l'entendre à peine ; je me suis dit un jour que j'allais être heureuse... Il n'en a pas fallu davantage ; et quelque temps après , notre vieux père mourait et nos deux frères disparaissaient sans qu'un seul être humain puisse nous dire où ils sont. Me voici toute seule, avec ma pauvre sœur et toi, mon petit Tintagiles ; et je n'ai pas confiance en l'avenir...

Acte I
Commenter  J’apprécie          100
Il y avait dans la salle de l'auberge, un vieux médecin venu de Vere, l'étrange ville, déserte mais intacte, la Pompéi des marécages, morte depuis des siècles mais toujours neuve, et gardant le sourire fraîchement peint des figures de cire.
Commenter  J’apprécie          100
LA REINE. Elles dorment toujours... Elles dorment ici depuis ce midi... Elles sont si malades !... On ne peut plus les éveiller... Elles ne savaient pas que vous alliez venir... Nous n'avons pas osé les éveiller... Il faut attendre... Il faut qu'elles s'éveillent d'elles-mêmes... Elles ne sont pas heureuses et ce n'est pas notre faute... Nous sommes trop vieux, trop vieux ; tout le monde est trop vieux pour elles... On est trop vieux sans le savoir...
Commenter  J’apprécie          100
N'est-ce pas la tranquillité qui est terrible quand on y réfléchit et que les astres la surveillent ; et le sens de la vie se développe-t-il dans le tumulte ou le silence ? N'est-ce pas quand on nous dit à la fin des histoires «Ils furent heureux» que la grande inquiétude devrait faire son entrée ? Qu'arrive-t-il tandis qu'ils sont heureux ?
Commenter  J’apprécie          100
Il y a un tragique quotidien qui est bien plus réel, bien plus profond et bien plus conforme à notre être véritable que le tragique des grandes aventures. Il est facile de le sentir, mais il n'est pas aisé de le montrer parce que ce tragique essentiel n'est pas matériel ou psychologique. Il ne s'agit plus ici de la lutté déterminée d'un être contre un être, de la lutte d'un désir contre un autre désir ou de l'éternel combat de la passion et du devoir. Il s'agirait plutôt de faire voir ce qu'il y a d'étonnant dans le fait seul de vivre.
Commenter  J’apprécie          100
Elle l’enchaîna dans une grotte,
Elle fit un signe sur la porte ;
La vierge oublia la lumière
Et la clef tomba dans la mer.

Elle attendit les jours d’été :
Elle attendit plus de sept ans,
Tous les ans passait un passant.

Elle attendit les jours d’hiver ;
Et ses cheveux en attendant
Se rappelèrent la lumière.

Ils la cherchèrent, ils la trouvèrent,
Ils se glissèrent entre les pierres
Et éclairèrent les rochers.

Un soir un passant passe encore,
Il ne comprend pas la clarté
Et n’ose pas en approcher.

Il croit que c’est un signe étrange,
Il croit que c’est une source d’or,
Il croit que c’est un jeu des anges,
Il se détourne et passe encore…


Tome 1 : Quinze chansons, I - Elle l'enchaîna dans une grotte
Commenter  J’apprécie          100
(On entend, tout à coup, le bruit d'une faux qu'on aiguise au dehors.)
L'AÏEUL (tressaillant). Oh !
L'ONCLE. Ursule, qu'est-ce que c'est ?
LA FILLE. Je ne sais pas au juste ; je crois que c'est le jardinier. Je ne vois pas bien, il est dans l'ombre de la maison.
LE PÈRE. C'est le jardinier qui va faucher.
L'ONCLE. Il fauche pendant la nuit ?
LE PÈRE. N'est-ce pas dimanche, demain ? - Oui. - J'ai remarqué que l'herbe était très haute autour de la maison.
L'AÏEUL. Il me semble que sa faux fait tant de bruit...
LA FILLE. Il fauche autour de la maison.
L'AÏEUL. L'aperçois-tu, Ursule ?
LA FILLE. Non, grand-père, il est dans l'obscurité.
L'AÏEUL. Il me semble que sa faux fait tant de bruit...
LA FILLE. C'est que vous avez l'oreille très fine, grand-père.
L'AÏEUL. Je crains qu'il ne réveille ma fille.
L'ONCLE. Nous l'entendons à peine.
L'AÏEUL. Moi, je l'entends comme s'il fauchait dans la maison.
Commenter  J’apprécie          104
LE ROI. Ah !
ANNE. Qu'est-ce que vous avez fait ?
LE ROI. Aux fenêtres ! - On frappe aux fenêtres !
ANNE. On frappe aux fenêtres ?
LE ROI. Oui ! oui ! avec des doigts ! oh ! des millions de doigts !
(Nouvelle averse.)

Acte IV, scène V
Commenter  J’apprécie          100
LA REINE. Il y a quelque chose sur les miroirs ce soir ; je ne vois pas bien ce que c'est...
LE PRINCE. Il y a une vapeur sur les vitres... Je vais voir si je puis l'effacer...
LA REINE. Non ! non ! ne touchez pas à la fenêtre ! Elles s'éveilleraient en sursaut ! - C'est à l'intérieur ; c'est de l'autre côté ; c'est la chaleur de la salle...
LE PRINCE. Il y en a six que je distingue très bien ; mais il y en a une au milieu...
LE ROI. Elles se ressemblent toutes ; je ne les distingue qu'à leurs colliers de pierreries...
LE PRINCE. Il y en a une que je ne vois pas bien...
LA REINE. Laquelle préférez-vous ?
LE PRINCE. Celle qu'on ne voit pas bien...
LA REINE. Laquelle ? J'ai l'oreille un peu dure...
LE PRINCE. Celle qu'on ne voit pas bien...
LE ROI. Laquelle est-ce qu'on ne voit pas bien?Je n'en vois presque aucune.
LE PRINCE. Celle qui est au milieu....
LA REINE. Je savais bien que vous ne verriez qu'elle !...
LE PRINCE. Qui est-ce ?
LA REINE. Vous savez bien qui c'est ; je n'ai pas besoin de vous le dire...

Les Sept Princesses
Commenter  J’apprécie          90
L'AÏEUL. Je voudrais être chez moi !
LE PÈRE. Mais vous êtes chez vous ici !
L'ONCLE. Ne sommes-nous pas chez nous ?
LE PÈRE. Êtes-vous chez des étrangers ?
L'ONCLE. Vous êtes étrange ce soir.
L'AÏEUL. C'est vous autres qui me semblez étranges.

L'Intruse
Commenter  J’apprécie          90
Les trois sœurs aveugles
(Espérons encore)
Les trois sœurs aveugles
Ont leurs lampes d’or.

Montent à la tour,
(Elles, vous et nous)
Montent à la tour,
Attendent sept jours…

Ah ! dit la première,
(Espérons encore)
Ah ! dit la première,
J’entends nos lumières…

Ah ! dit la seconde,
(Elles, vous et nous)
Ah ! dit la seconde,
C’est le roi qui monte…

Non, dit la plus sainte,
(Espérons encore)
Non, dit la plus sainte,
Elles se sont éteintes…

Tome 1 : Quinze chansons, V - Les trois sœurs aveugles
Commenter  J’apprécie          90
L'AÏEUL. Je voudrais être chez moi !
LE PÈRE. Mais vous êtes chez vous ici !
L'ONCLE. Ne sommes-nous pas chez nous ?
LE PÈRE. Êtes-vous chez des étrangers ?
L'ONCLE. Vous êtes étrange ce soir.
L'AÏEUL. C'est vous autres qui me semblez étranges.

L'Intruse
Commenter  J’apprécie          90
L'AÏEUL. On entend aucun bruit dans sa chambre.
L'ONCLE. Je serais inquiet si j'entendais du bruit.
L'AÏEUL. Il y a bien longtemps que je n'ai vu ma fille !... Je lui ai pris les mains hier au soir et je ne la voyais pas !... Je ne sais plus ce qu'elle devient... Je ne sais plus comment elle est... Je ne connais plus son visage... Elle doit être changée depuis ces semaines !... J'ai senti les petits os de ses joues sous mes mains... Il n'y a plus que les ténèbres entre elle et moi, et vous tous !... Ce n'est plus vivre ainsi... ce n'est pas vivre cela !... Vous êtes là, tous, les yeux ouverts à regarder mes yeux morts, et pas un de vous n'a pitié !... Je ne sais pas ce que j'ai... on ne dit jamais ce qu'il faudrait dire... et tout est effrayant quand on y songe... Mais pourquoi ne parlez-vous plus, maintenant ?

L'Intruse
Commenter  J’apprécie          90
Et ceux que nul ne comprendra jamais !
Et ces pauvres regards presque muets !
Et ces pauvres regards qui chuchotent !
Et ces pauvres regards étouffés !

Regards [extrait]
Commenter  J’apprécie          90
Les âmes se pèsent dans le silence, comme l'or et l'argent se pèsent dans l'eau pure, et les paroles que nous prononçons n'ont de sens que grâce au silence où elles baignent.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Maeterlinck (798)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui a écrit cette oeuvre?

Qui a écrit 1984 ?

H.G Wells
O Wells
S Beckett
G Orwell

11 questions
10567 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..