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Citations de Maurice Maeterlinck (296)


(Chansons, II)

Et s'il revenait un jour
Que faut-il lui dire?
- Dites-lui qu'on l'attendit
Jusqu'à s'en mourir...

Et s'il m'interroge encore
Sans me reconnaître?
- Parlez-lui comme une sœur,
II souffre peut-être...

Et s'il demande où vous êtes
Que faut-il repondre?
- Donnez-lui mon anneau d'or
Sans rien lui répondre...

Et s'il veut savoir pourquoi
La salle est déserte ?
- Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte...

Et s'il m'interroge alors
Sur la dernière heure?
- Dites-lui que j'ai souri
De peur qu'il ne pleure...
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LE TEMPS. – Mais, voyons, ce n’est pas pour mourir, c’est pour vivre !… (Entraînant le premier enfant.) Viens !…

DEUXIÈME ENFANT (tendant éperdument les bras vers l’enfant qu’on enlève). Un signe !… Un seul signe !… Dis-moi, comment te retrouver !…

PREMIER ENFANT. – Je t’aimerai toujours !…

DEUXIÈME ENFANT. – Je serai la plus triste !… Tu me reconnaîtras !…
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ÂME DE NUIT

Mon âme en est triste à la fin ;
Elle est triste enfin d’être lasse,
Elle est lasse enfin d’être en vain,
Elle est triste et lasse à la fin
Et j’attends vos mains sur ma face.

J’attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J’attends qu’ils m’apportent l’anneau ;
J’attends leur fraîcheur sur ma face,
Comme un trésor au fond de l’eau.

Et j’attends enfin leurs remèdes,
Pour ne pas mourir au soleil,
Mourir sans espoir au soleil !
J’attends qu’ils lavent mes yeux tièdes
Où tant de pauvres ont sommeil !

Où tant de cygnes sur la mer,
De cygnes errants sur la mer,
Tendent en vain leur col morose !
Où, le long des jardins d’hiver,
Des malades cueillent des roses !

J’attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J’attends qu’ils mouillent mes regards,
L’herbe morte de mes regards,
Où tant d’agneaux las sont épars !
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Maurice Maeterlinck
"Nous comprenons toujours assez difficilement qu'il soit nécessaire de mourir pour devenir immortel."
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Mon âme en est triste à la fin;/
Elle est triste d'être lasse,/
Elle est lasse enfin d'être en vain,/
Elle est triste et lasse à la fin/
Et j'attends vos mains sur ma face./
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Ô les glauques tentations
Au milieu des ombres mentales,
Avec leurs flammes végétales
Et leurs éjaculations

Obscures de tiges obscures,
Dans le clair de lune du mal,
Éployant l’ombrage automnal
De leurs luxurieux augures !

Elles ont tristement couvert,
Sous leurs muqueuses enlacées
Et leurs fièvres réalisées,
La lune de leur givre vert.

Et leur croissance sacrilège,
Entr’ouvrant ses désirs secrets,
Est morne comme les regrets
Des malades sur de la neige.

Sous les ténèbres de leur deuil,
Je vois s’emmêler les blessures
Des glaives bleus de mes luxures
Dans les chairs rouges de l’orgueil.

Seigneur, les rêves de la terre
Mourront-ils enfin dans mon cœur !
Laissez votre gloire, Seigneur,
Éclairer la mauvaise serre,

Et l’oubli vainement cherché !
Les feuilles mortes de leurs fièvres,
Les étoiles entre leurs lèvres,
Et les entrailles du péché !


Tentations
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A côté des morts, il y a des vivants que nous ne voyons plus, qui sont très loin de nous, à l'autre bout du monde, que nous sommes sûrs de ne plus rencontrer et dont nous ne savons même pas s'ils sont encore en vie. Quelle différence avec les véritables morts ? Une différence mystérieuse, c'est que ceux que nous savons morts, vivent plus réellement en nous que les autres. Et peut-être autre chose...
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Il en est de la gravitation comme de toutes les grandes questions de ce monde ; plus on les étudie, plus elles se couvrent de ténèbres ; mais un instinct que rien ne décourage nous murmure que ces ténèbres seront plus fécondes que les petites clartés qui bercent le sommeil de l’ignorance satisfaite.
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La Lumière. – (…) Le Bonheur d’un enfant est toujours revêtu de ce qu’il y a de plus beau sur Terre et dans les cieux. (p. 110, Acte Quatrième, Neuvième tableau, “Le Jardin des Bonheurs”).
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Maurice Maeterlinck
Ils me font sourire ceux qui parlent sérieusement de leur avenir. Leur avenir est dans la tombe.
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Je ne sais pas ce que je dis... Je ne sais pas ce que je sais... Je ne dis plus ce que je veux...
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J’ai peur du silence qui suit les dernières paroles qui annoncent un malheur…C’est alors que le cœur se déchire…
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Moi d'abord, ton serviteur, le Bonheur-de-bien-se-porter... Je ne suis pas le plus joli, mais le plus sérieux... Voici le Bonheur-de-l'air-pur qui est à peu près transparent... Voici le Bonheur-d'aimer-ses-parents, qui est vêtu de gris et toujours un peu triste parce qu'on ne le regarde jamais... Voici le Bonheur-du-ciel-bleu, qui est naturellement vêtu de bleu et le Bonheur-de-la-forêt qui, non moins naturellement, est habillé de vert, et que tu reverras chaque fois que tu te mettras à la fenêtre...
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Intérieur :

LE VIEILLARD. – On ne sait pas... Et qu'est ce que l'on sait ?... Elle était peut-être de celles qui ne veulent rien dire, et chacun porte en soi plus d'une raison de ne plus vivre... On ne voit pas dans l'âme comme on voit dans cette chambre. Elles sont toutes ainsi... Elles ne disent que des choses banales ; et personne ne se doute de rien... On vit pendant des mois à côté de quelqu’un qui n'est plus de ce monde et dont l'âme ne peut plus s'incliner ; on lui répond sans y songer : et vous voyez ce qui arrive... Elles ont l'air de poupées immobiles, et tant d'événements se passent dans leurs âmes... Elles ne savent pas elles-mêmes ce qu’elles sont... Elle aurait vécu comme vivent les autres... Elle aurait dit jusqu'à sa mort : «Monsieur, Madame, il pleuvra ce matin »
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(On entend un bruit, comme de quelqu'un qui entre dans la maison.)
L'ONCLE. Elle est là ! Avez-vous entendu ?
LE PÈRE. Oui ; quelqu'un est entré par les souterrains.
L'ONCLE. Il faut que ce soit notre sœur. j'ai reconnu son pas.
L'AÏEUL. J'ai entendu marcher lentement.
LE PÈRE. Elle est entrée très doucement.
L'ONCLE. Elle sait qu'il y a un malade.
L'AÏEUL. Je n'entends plus rien maintenant.
L'ONCLE. Elle montera immédiatement, on lui dira que nous sommes ici.
LE PÈRE. Je suis heureux qu'elle soit venue.
L'ONCLE. J'étais sûr qu'elle viendrait ce soir.
L'AÏEUL. Elle tarde bien à monter.
L'ONCLE. Il faut cependant que ce soit elle.
LE PÈRE. Nous n'attendons pas d'autres visites.
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Nous n'avons pas d'exemple, en nos annales, qu'une république réellement démocratique ait duré plus de quelques années sans se décomposer et disparaître dans la défaite ou la tyrannie, car nos foules ont, en politique, le nez du chien qui n'aime que les mauvaises odeurs . Elles ne choisissent que les moins bons et leur flair st presque infaillible .
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N'avons-nous pas mis quelques milliers d'années à inventer une interprétation de la foudre suffisamment plausible? Toute intelligence est frappée de lenteur quand elle sort de sa sphère qui est toujours petite, et qu'elle se trouve en présence d'événements qu'elle n'a pas mis en branle.
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Maurice Maeterlinck
Il se peut que les maladies, le sommeil et la mort soient des fêtes profondes, mystérieuses et incomprises de la chair.
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Toutes les âmes de nos frères rôdent sans cesse autour de nous, en quête d'un baiser, et n'attendent qu'un signe. Mais combien d'êtres n'ont jamais osé faire un de ces signes dans leur vie! C'est le malheur de toute notre existence, que nous vivions ainsi à l'écart de notre âme, et que nous ayons peur de ses moindres mouvements.
Si nous lui permettions de sourire franchement dans son silence et sa lumière, nous vivrions déjà d'une vie éternelle. Il suffit de considérer un instant ce qu'elle parvient à faire dans les rares minutes où nous ne songeons pas à l'enchaîner comme une folle; dans l'amour, par exemple, où nous la laissons quelquefois s'approcher des grillages de la vie extérieure. Et ne faudrait-il pas, selon la vérité première, que dans la vie, tous les êtres se sentissent en face de nous comme l'amante en face de l'amant?
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YGRAINE. Ta première nuit sera mauvaise, Tintagiles. La mer hurle déjà autour de nous ; et les arbres se plaignent. Il est tard. La lune est sur le point de se coucher derrière les peupliers qui étouffent le palais... Nous voici seuls, peut-être, bien qu'ici, il faille vivre sur ses gardes. Il semble qu'on y guette l'approche du plus petit bonheur.
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