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Critiques de Mélanie Guyard (191)
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Les Âmes silencieuses

Les âmes silencieuses - Mélanie Guyard - Éditions du Seuil 2019 - Roman - Lu en janvier/février 2021.



MERCI DJDRI25 pour votre gentillesse et l'envoi de ce livre qui m'a énormément plu.



Lieu : Un petit village dans le Berry

Époques : de 1942 à 1950 et 2012

Personnages principaux :

- Héloïse et Jean son jeune frère

-Amélie et "le père" taiseux et pas tendre, les parents d'Héloïse et Jean

-Lucien, le "promis" d'Héloïse"

-Louis, Fernand, Marius, Félix et Bernard les amis de Lucien.

-Frantz, jeune officier Allemand

-Anaïs, mère de Loïc et fille d'Héloïse, je dis" mère" parce que ce n'était pas une maman

-Loïc, fils d'Anaïs et petit-fils d'Héloïse

-Mathilde, policière dans le village où se déroulent les événements.

Et Salam, la chienne perdue adoptée par Loïc.



Le roman se présente en courts chapitres alternant entre les deux époques,

celle de la seconde guerre mondiale et l'année 2012. Chaque chapitre est une tranche de vie de l'une et de l'autre.



2012

Héloïse est décédée depuis deux ans quand sa fille Anaïs décide de vider la maison dans le but de la vendre. Comme elle ne peut s'y rendre et qu'elle n'a pas du tout envie de s'atteler à cette tâche ingrate, elle demande à son fils Loïc de s'y rendre et d'expédier la besogne vite fait bien fait.

Loïc a très peu de souvenirs de cette grand-mère ne l'ayant pas souvent rencontrée.



Que va-t-il découvrir dans ce village perdu au fond du Berry ?



1942

Héloïse fille de fermier a dix-huit ans, très attachée à son jeune frère qu' elle a sauvé de la noyade quand il était petit, elle n'avait que six ans et s'est toujours sentie coupable de cet accident et depuis, le protège pour tout, Héloïse ira jusqu'à se sacrifier pour lui et en paiera lourdement les conséquences.



Les Allemands envahissent le village et s'installent dans La Meunière, la ferme voisine.

Un drame va se jouer, les "amis" de Jean forts en gueule, veulent montrer aux Allemands qu'ils ne sont pas les bienvenus.



Frantz, jeune officier Allemand va entrer dans la vie d'Héloïse bien malgré elle.

"Il ne faut pas que papa le sache" "Je vais t'aider" dit-elle à son frère.



J'ai découvert bien des secrets de famille avec Loïc qui ne s'attendait pas à entrer ainsi dans la famille de sa mère qu'il connaissait très peu.

J'ai découvert une toute jeune fille en la personne d'Héloïse au caractère fort et son amour inconditionnel pour son frère Jean

J'ai découvert la triste réalité de l'occupation allemande de ce petit village et ses lourdes conséquences.



J'ai découvert la plume de Mélanie Guyard, pleine de sensibilité, directe, qui m'a tenue en haleine tout au long de ma lecture. Je voulais savoir, j'ai su, j'ai compris seulement à la fin l'énorme sacrifice d' Héloïse.



Tous les sentiments et les émotions sont réunis dans ce roman, l'amour sous plusieurs formes, la haine, le pardon, la révolte, l'injustice, les non-dit, la cruauté, la souffrance, le chagrin.



J'ai adoré ce roman que je n'aurais pas lu si djdri25 n'avait pas proposé trois livres à offrir à des babélionautes Belges terriblement déçus de ne pouvoir participer à la Masse Critique du 10 janvier 2021. J'ai choisi celui-ci et je suis enchantée de mon choix. Encore merci djdri25 pour votre générosité.



Continuez à prendre soin de vous.

Au plaisir de vous lire.





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Les Âmes silencieuses

Le prologue donne le ton : 1944 , année d'un drame parmi tant d'autres . Héloise , " la Putain , la chienne , la salope " doit faire face à ses bourreaux , " affronter la meute qui se rue vers elle , la prend , la malmène, l'absorbe et l'emporte comme un trophée " , poussée sans ménagement par un père brutal et une mère simplement gémissante ...quant à son frère Jean .....

Le premier chapitre , lui , nous transporte , en 2012 , dans le cabinet d'un " professionnel des méninges "qui s'efforce de soulager " un trentenaire " de ses problèmes du moment , la perte d'un job , un divorce et une obligation de soins pour avoir tout simplement ...." cassé la gueule à son rival " ...

Le lien entre les deux ? Ou là, il faut bien admettre qu'il n'est pas évident même si , rassurez - vous , ça va se décanter peu à peu .Le lien , pour le trouver , il suffit de se " balader " , tantôt dans les heures sombres de l'occupation , tantôt dans celles , bien complexes aussi , de la période contemporaine .Autant vous le dire , c'est bien , très bien fait , bien mené avec des ficelles évidentes et d'autres bien plus " subtiles " et fines.C'est comme une blessure qui se refermerait très lentement à coups de " points de suture de plus en plus serrés "...

Sauf qu'à la place des aiguilles , il y aura des lettres trouvées dans un grenier qui , au fur et à mesure , vont faire sortir les " squelettes " du placard , dévoiler des vérités , comprendre une histoire familiale cruelle ou .....Thème déjà abordé ? Sûrement, mais Mélanie Guyard sait maîtriser l'art du suspense , et faire éclater une vérité incroyable pour l'époque.

L'écriture est élégante, vivante , efficace et les pages défilent, défilent....

Il y a , dans ce roman , des scènes, des portraits puissants , des actions , des échanges de toute beauté malgré une certaine noirceur.

Pour ma part , j'ai toujours adoré cette interférence du passé et du présent, cette remontée parfois nauséabonde, rarement suave , souvent acide de l'odeur de l'histoire de chacun....

Que les lettres soient le révélateur de ce passé trouble ne peut que réjouir les amoureux de la littérature qui adorent trouver , à travers les mots , la force des sentiments , de l'émotion, de la sincérité.

Voici un livre qui devrait séduire, je le crois vraiment , nombre de lectrices et lecteurs en recherche de " construction et d'évolution " de destins dans la cruauté d'un monde impitoyable , celui des " histoires et secrets de famille et leurs fantômes , vous savez , ceux qui viennent hanter nos nuits et perturber notre sommeil .....Vous n'y croyez pas ? Moi , si ...Et si vous jetiez un coup d'oeil sous votre lit ? .... Ah , vous voyez ... De toute façon, dans toutes les familles .....
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Les Âmes silencieuses



« Des règlements de compte ? Des dizaines par département voire par village ! Votre grand-mère n’a pas été tondue pour faire jolie. Elle l’a été parce qu’on ne noyait pas les femmes dans les sablières, je suppose. Surtout quand elles étaient enceintes ».



Ite missa est.



Les âmes silencieuses auraient énormément de choses à raconter si nous voulions leur prêter un peu plus d’attention avec bienveillance ce qui aurait au moins le mérite d’éviter, à leur descendance, des comportements inexplicables leur occasionnant quelques séances chez le psy.



Non seulement les écouter mais au moins prendre la peine de s’intéresser à elles, ne pas les considérer comme un simple mot, quelque chose d’abstrait dont on se rappelle à peine. Ces âmes silencieuses, elles ont vécu, elles ont aimé, elles ont souffert, elles ont été heureuses, elles ne sont pas factices, alors, accordons leur un peu de reconnaissance. Elles sont précieuses dans cette chaîne éternelle qu’est la vie et elles ont contribué aussi à faire ce que nous sommes.



Pour son premier roman adulte, Mélanie Guyard m’a totalement embarquée dans une fiction addictive qui peut s’apparenter à la psychogénéalogie ou transgénérationnelle : l’impact des secrets de famille sur la destinée de la lignée. Très agréable à lire, d’une construction impeccable, son style fluide est reposant, l’écriture coule comme une eau limpide. Elle intègre parfaitement les analepses pour les besoins du récit qui se situe sur deux périodes à soixante dix ans d’intervalle. L’auteure alterne un chapitre situé en 1943 puis un chapitre situé en 2012, c’est comme un fil rouge pour le lecteur qui suit l’intrigue sans heurt mais avec avidité, tant il a hâte de connaître la suite.



Le style très imagé, très tonique, efficace, permet au lecteur de se fondre dans le récit. L’auteure dépeint parfaitement la campagne berrichonne sous les années d’occupation. Elle dresse un portrait intense voire acéré des agriculteurs en s’attachant plus spécialement à des taiseux. Chaque personnage est consistant même ceux qui sont les plus en retrait. Pour celles et ceux qui aiment la campagne, qui connaissent l’investissement des paysans pour leur terre et leurs bêtes, ce sont les tableaux de Rosa Bonheur qui prennent vie sous nos yeux tout comme les images pleines de douceurs de nos grands parents qui ouvrent les portes de notre mémoire.



La narration s’appuie sur de très beaux portraits de femme dont particulièrement Héloïse, cette jeune femme qui est prête à tout pour son petit frère pour lequel elle éprouve un sens exacerbé de sa responsabilité depuis qu’enfant, il a failli se noyer.



Et aussi sur le personnage de Loïc, homme de notre époque, qui fait preuve de beaucoup d’ironie pour mieux masquer son amertume.



J’ai ressenti une très forte émotion lorsque le dénouement approchait et que les pièces du puzzle se mettaient en place, les larmes me sont montées aux yeux tant je me suis identifiée aux personnages.



Ce livre a été, pour moi, comme un arrêt sur image, un bonheur de lecture simple. Je remercie Marceline et Torpedo pour leurs billets incitatifs.



« Je dédie cette chronique à mon grand-père paternel, Paul, ardéchois, dur au labeur mais homme au grand cœur, parti très tôt rejoindre les étoiles. A la libération, dans mon village qui est devenu la région parisienne, des femmes ont été tondues. Alors qu’elles défilaient dans les rues du village, tête rasée, Paul a ôté sa veste et à couvert les épaules de l’une d’elles avec".









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Les Âmes silencieuses

Quelle incroyable surprise! J'ai trouvé le début assez lourd, cousu de fils blancs comme on dit ! Mais non en fait , il est compliqué de raconter ce livre sans en dévoiler l'intrigue. Mais c'est très moderne, humain, une leçon de vie posthume que donne sa grand mère a un jeune homme qui se perd. Vraiment superbe
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Les Âmes silencieuses

En cours de divorce et au chômage, Loïc est envoyé par sa mère dans le Berry pour y vider la maison de la grand-mère décédée. L'accueil du village est des plus froid et Loïc découvre rapidement que Héloïse, sa grand-mère, fut tondue à la libération en 1944. En rangeant les papiers conservée par l'aïeule, il tombe sur une importante correspondance avec un certain J. Aidé de Mathilde, une jeune policière en vacances, Loïc se lance alors à la recherche du passé de sa grand-mère pour, qui sait, y retrouver un grand-père ?



Mélanie Guyard réinvente, et ré-enchante, la mémoire des tondues de la libération, ces femmes qui s'étaient compromises avec l'ennemie, ou étaient simplement soupçonnées de l'être... Ici la chute ne donnera pas raison aux tondeurs !



Le choix narratif mettant en parallèle les recherches de Loïc en 2012 et la vie d'Héloïse entre 1942 et 1944 donne beaucoup de rythme au récit, tout en laissant ouvertes de nombreuses questions jusqu'à la fin. Les personnages, tous plus ou moins cabossés par la vie, sont dépeints sans fioriture, et surtout dans l'action. Ils ne manquent pas de caractère, notamment les deux principales héroïnes !



Il y a bien quelques scènes un peu convenues, comme l'accueil plutôt hostile des villageois, la nuit d'orage dans l'ancienne ferme, ou le passage à tabac d'Héloïse et de son frère Jean par des jeunes résistants. Mais globalement, l'histoire tient bien la route et tient le lecteur en haleine.



Vraiment un très bon roman, auquel il ne manque qu'un style d'écriture un peu plus personnel pour devenir un coup de coeur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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L'enfant des tempêtes

De Mélanie Guyard, j'ai lu et adoré le premier roman « adultes », Les âmes silencieuses, et j'avais eu la chance de l'écouter en parler de manière passionnante lors d'une rencontre organisée par Babelio. J'ai donc sauté sur l'occasion de lire son deuxième roman, envoyé lors d'une masse critique privilégiée par les éditions du Seuil, que je remercie, ainsi que Babelio.



Ce deuxième livre est très différent.



J'ai beaucoup aimé le fait qu'il soit organisé autour de la terrible tempête qui avait terminé le vingtième siècle (à un an près, d'accord), car la tempête est à peine une métaphore de ce qui se passait au même moment à l'intérieur de Mathieu : c'en est comme une matérialisation, une véritable extériorisation. Il avait onze ans, venait de perdre son père, restait avec un monde de questions sans réponses et une douleur sans fond partagée avec sa mère, et il a trouvé le moyen de traverser les pires expériences initiatiques au moment où la nature lui offrait des obstacles exceptionnellement difficiles à surmonter, pour pouvoir surmonter aussi le saccage de sa vie. Nous avons tous en tête les images de cette tempête : le décor n'est pas exagéré, la violence décrite par l'auteure s'est réellement produite en France.



Ce livre est un chemin initiatique, construit sans suspense sur les personnages puisqu'on sait dès le départ que douze ans plus tard, il revient sur les lieux tout en étant en contact avec sa mère, qui a donc elle aussi survécu : tout est dans le chemin initiatique qu'il a fait, refait et revit.



Le livre passe véritablement comme une tempête, et si le dénouement surprend, désarçonne et est donné avec trop peu de détails pour qu'on puisse être vraiment sûr qu'on a compris l'intention de l'auteure, ce n'est curieusement pas grave : parce que quelle que soit la manière dont Mathieu a surmonté les tempêtes, celle de la nature et celle de sa vie, il les a véritablement surmontées. Cela laisse quand même une étrange impression qui altère un peu ma chronique au moment de la poster, mais qui ressemble finalement à la vie de Mathieu : elle aurait pu être un ouragan, elle est finalement un cadeau de Dieu. Pour comprendre cette énigmatique remarque finale, une seule solution : lisez le livre jusqu'à sa dernière ligne !
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Les Âmes silencieuses

Septembre 2012 : «    Des règlements de compte?

Des dizaines par département ,voire par village .... » .



Mai 1944 :

«  Ça ne changera rien .

Le passé est inamovible,il n'existe plus.

Il est écrit et hors de sa portée . Elle essaie de ne gérer que les instants ; c'est un piège : elle n'est pas la seule à prendre des décisions , pas la seule à vivre le présent . Pas la seule à choisir demain » ...



Deux extraits de cet ouvrage commandé à la médiathèque il y a quelques mois , suite à la lecture de critiques sur ce site.



Un très bon livre!

J'ai pourtant eu du mal avec le début .

On ne peut raconter le contenu sans dommage ...

Je ne ferai qu'effleurer le récit .



L'auteure , talentueuse, je trouve, recréé , réinvente à sa façon , l'atmosphère de la campagne berrichonne sous les années d'occupation, les agriculteurs taiseux , les non dits , les rancunes tenaces , les drames , la vie d'Heloïse entre 1942 et 1944 ses combats , sa force et ses douleurs , en parallèle l'ironie et l'anxiété de Loïc , ses séances de psychothérapie, petit - fils envoyé par sa mère au fin fond du Berry pour y vider la maison familiale deux ans après la mort de sa grand - mère .



Le lecteur suit la minutieuse enquête de Loïc retournant à ses racines , visant à retrouver l'auteur d'une importante correspondance signée d'un certain J.

Le parallèle entre les deux époques donne une vivacité, de l'épaisseur à l'ouvrage : les personnages principaux sont façonnés de belle manière , l'écriture imagée ,par moments poétique, la construction impeccable, passé et présent s'entremêlent, c'est doux , très dur parfois .



Roman historique et familial, entre secrets de famille et dénouement tout à fait surprenant , le lecteur passe un excellent moment .



Très belle découverte entre le récit d'un petit - fils et l'histoire émouvante de sa courageuse grand - mère !

Moderne et enlevé , original !

Merci aux amis de Babelio qui m'ont fait découvrir «  Les âmes silencieuses »   et sa très belle première de couverture !
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Les Âmes silencieuses

Juin 1944. Accusée d’avoir fréquenté un Allemand, la jeune Héloïse subit la vindicte populaire : elle est tondue.

2012. Loïc, un trentenaire chômeur divorcé, doit vider la maison familiale du Berry. Il découvre une malle au grenier et essaie de reconstituer les événements qui se sont déroulés soixante-dix ans auparavant.



L’auteur va nous emmener dans ce voyage vers la vérité en intercalant la voix d’Héloïse et celle de son petit-fils. Après avoir lu le prologue, j’étais prête à refermer ce livre en imaginant une nouvelle fois une version manichéenne de cette période de l’histoire, ce qui a été évité grâce à une critique de mon amie Marceline enfouie dans ma mémoire. Mélanie Guyard nous offre de très beaux portraits : Héloïse, une jeune fille forte, prête à porter sa croix pour se déculpabiliser, ne quittera jamais la ferme familiale ; son frère Jean, aux prises avec un tourment intérieur ; de nos jours Loïc, déboussolé, se cache derrière un humour cynique pour tenter de se reconstruire ; Mathilde, marquée par un drame, cherche à redonner un sens à sa vie.



Ce livre nous emmène dans les secrets de famille. Mais qui peut se targuer de ne pas en avoir ? Comment imaginer ce que vivent les autres, et pourquoi ils le font, derrière la façade qu’ils ont érigée pour se protéger ?



Les événements sont habilement décrits et rien ne laisse présager cette fin complètement inattendue.

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Les Âmes silencieuses

Un excellent livre à suspense qui renouvelle parfaitement le genre.



Le genre : un aller-retour entre deux générations, celle du petit-fils et celle de la grand-mère, qui a eu vingt ans pendant la seconde guerre mondiale et a été tondue à la libération, on l'apprend très vite et surtout on le comprend dès la première scène. Qu'est-il arrivé, pourquoi a-t-elle été tondue ? Le petit-fils enquête après sa mort, un peu par hasard, un peu parce que cela prend tout à coup sens dans sa propre vie, et il résout le mystère soixante-dix ans plus tard.



Un genre renouvelé : sur un sujet et un procédé qui ne sont pas nouveaux, l'auteure réussit à nous surprendre avec un dénouement que, à ma connaissance, je n'ai encore jamais rencontré et auquel, en conséquence, je n'ai absolument jamais pensé avant les dernières pages. Il n'y a pourtant rien de surnaturel, le mystère est tout simple, mais voilà, on n'y pense pas. Bravo !



A vrai dire, j'ai eu la chance d'assister à la rencontre organisée par Babelio avec l'auteure. Je n'avais pas encore lu le livre, et j'ai été enthousiasmée par la manière dont Mélanie Guyard a parlé de son livre et de l'écriture. Elle en a parlé comme si les personnages avaient existé et qu'elle n'avait fait que transcrire leurs aventures ; cela en faisait non pas un objet qui lui appartenait et dont elle nous aurait parlé ex cathedra, mais au contraire un objet partagé auquel tout le monde pouvait se référer et ajouter son décryptage à celui des autres. Comme je comprends cela... il me semble en effet qu'écrire, c'est cela : voir surgir dans sa tête une histoire qui a une vie propre et essayer patiemment de l'écouter, de la comprendre, de manière à la restituer et à permettre aux autres de la faire leur.



L'auteure n'a pas ajouté que si ses personnages ont une telle réalité, c'est parce que chacun d'eux pourrait être un peu elle : Loïc qui ne sait pas pourquoi sa vie lui a échappé et qui retourne à ses racines, est-ce que ce ne serait pas quelque chose d'elle ? Mathilde qui ne sait plus comment rebondir parce qu'un événement a fait effraction dans sa vie et n'arrive pas à y prendre sens, n'est-ce pas quelque chose d'elle aussi ? Et Héloïse qui laisse dicter ses choix par un sentiment de culpabilité ? Ou alors, si rien de tout cela n'est elle, c'est que c'est nous. Nous avons tous en nous une tendance à chercher nos racines, à essayer de donner un sens à ce qui ne semble pas en avoir, à tenter de donner leur juste place à nos émotions…



Un livre que je vous recommande, vraiment : un excellent moment de lecture, avec une vraie histoire captivante, qui se lit d'une traite, surprend... Je ne mettrai qu'un bémol : quand on découvre une auteure qui est au début de son œuvre, on voudrait pouvoir faire un saut dans le temps pour la retrouver tout de suite dans dix autres livres dans la même veine... bon, pour les amateurs, elle a déjà écrit pour adolescents sous le nom d'Andoryss, mais c'est bien son prochain roman adulte que j'attends avec impatience !
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Les Âmes silencieuses

C'est parce qu'il doit vider la maison de sa gd mère Héloïse qu'il n'a pas connue, que Loïc va découvrir avec cet héritage toute une série de secrets de famille.

L'autrice alterne l'histoire d'Héloïse et de Loïc. Cette trame n'a rien d'original. le style est adapté aux deux générations. Un peu plus solide pour l'histoire d'Héloïse (on commence en 1943), un peu plus "light" pour la partie de Loïc (2013). Style peut-être un peu trop "jeune" pour moi, mais bon.

Là j'ai passé les bémols.



Car sinon j'ai eu du mal à lâcher ce bouquin ! En fait pour tout vous avouer j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque suite à un avis enthousiaste de Babounette. Emprunt qui a eu lieu il y a quelques temps déjà. Oui mais voilà ce livre m'a été piqué par ma fille aînée puis par ma fille cadette qui l'ont toutes deux dévoré, en me disant qu'il était génial. Très laconique. Mais bon pour que mes deux filles aiment, vu qu'elles ont des goûts assez distincts, ça veut dire quelque chose !

Alors j'avoue moi aussi j'ai suivi avec intérêt cette découverte de ces secrets de famille, cette remontée dans le temps, ces rancunes tenaces, ces amours cachées, ces femmes qu'on a tondues après la guerre.....



Un bon roman que j'ai apprécié comme il a été apprécié par mes filles !

Allez maintenant je vais le rendre à la bibliothèque. Quand, je ne sais pas trop, la bibliothèque étant désormais fermée le week-end (je suis une paria du Pas-de-Calais....)
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L'enfant des tempêtes

Mathieu, petit garçon de 12 ans, se retrouve avec sa mère sur l'île d'Oleron , après la mort de son père. Ils viennent passer les "fêtes de Noël " pour échapper au poids de la famille. La façon dont Mathieu vit le deuil et son passage à l'adolescence m'a extrêmement touchée.

J'ai vraiment été en symbiose avec lui et ai été complètement séduite par l'écriture de Mélanie Guyard que je trouve particulièrement profonde.

S'il ne se passe pas beaucoup de choses, qu'il n'y a pas beaucoup d'actions il se passe beaucoup de choses émotionnellement.

La tempête n'est pas que météorologique, elle est tout autant mentale.

L'écriture est fine, agréable à lire et la psychologie des personnages est soignée .





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Les Anémones sauvages

Hélène, enceinte de sept mois, fuit avec sa fille un ancien amant menaçant.

Elle trouve refuge dans le pigeonnier d’une ferme poitevine habitée par la veuve Gransagne.

Ces trois femmes vont affronter les fantômes du passé, du présent et de l’avenir.



Ce roman mêle un récit réaliste campé dans la contemporanéité à une histoire ancienne plus magique, plus secrète, qui se dévoilera progressivement.

Il allie ainsi réalité, souvenirs et imaginaire, donnant à l'histoire une tonalité singulière.



C’est Alice, la petite fille de dix ans qui croit aux contes de fées, qui fait le lien et traverse le miroir pour déterrer les secrets enfouis.



Le marais poitevin et sa description font partie intégrante de ce roman imprégnant de mystère et de brume les lieux, les gens et l’histoire.



L’autrice mobilise ses talents de conteuse de romans jeunesse pour nimber d'une atmosphère ténébreuse un récit haletant, suspendu.

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Les Âmes silencieuses

Autre roman dévoré dans le but de faire baisser ma PAL : Les Âmes silencieuses de Mélanie Guyard.

1942. Héloïse Portevin a tout juste vingt ans lorsqu’un détachement allemand s’installe dans son village. Avides d’exploits, son frère et ses amis déclenchent un terrible conflit. Pour aider ceux qu’elle aime, Héloïse prend alors une décision aux lourdes conséquences...

2012. Loïc Portevin est envoyé par sa mère au fin fond du Berry pour y vider la maison familiale après le décès de sa grand-mère. Loïc tombe sur une importante correspondance entre cette dernière et un dénommé J. Commence pour lui une minutieuse enquête visant à retrouver l’auteur des lettres.

J'apprécie les romans se déroulant en partie pendant la seconde guerre mondiale, et ceux qui mettent à jour des secrets de famille. Quand il y a pas mal de non-dits en plus, une ambiance parfois lourde... c'est encore plus passionnant. Les âmes silencieuses combine tout ça, logique donc que ce roman, très bien ficelé, m'ai captivé de la première à la dernière page.

L'écriture fait mouche, l'autrice va à l'essentiel. Elle ne part pas dans tous les sens, tout se tient parfaitement. Il y a des allers-retours entre les années 1940 et 2012, tous bien définis. J'ai aimé tous les passages, car Loïc, le petit-fils, enquête pour savoir qui est le J. avec qui correspondait sa grand-mère. Il est intéressant de découvrir les détails avec lui, peu à peu.

Dès le début, nous savons que sa grand-mère a été tondue après la seconde guerre mondiale. Toutefois, ce n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser au premier abord. Les apparences peuvent être trompeuses, y compris quand une jeune fille se promène avec un jeune allemand...

Les personnages sont attachants, l'histoire est passionnante. J'ai été un peu étonnée au départ du comportement des villageois vis à vis du petit fils. Il ignorait que sa grand-mère avait été tondue, c'est dur de se prendre ça en pleine poire, 70 ans après les faits ! Mais c'est crédible, dans un petit village de campagne rien ne s'oublie.. pour le meilleur comme pour le pire.

Les âmes silencieuses est un ouvrage très touchant, je suis heureuse de l'avoir lu et c'est avec plaisir que je lui donne cinq étoiles.
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De si jolies boîtes

Juliette Descroix va fêter Noël dans sa famille, retrouver ses parents, sa soeur Clémence et son fiancé Grégoire, son frère Simon, et avoir, une fois de plus, le sentiment de ne pas être tout à fait à sa place. Elle vient accompagnée de Max, un collègue et ami, qui s'apprêtait à fêter Noël seul car il a été mis à l'écart de sa famille - elle n'accepte pas qu'il soit gay.

La mère de Juliette, Odile, est fidèle à elle-même. Organisatrice née et parfaite cuisinière, hôtesse hors pair ; mais ses jugements lapidaires, son manque d'empathie ne mettent personne vraiment à l'aise.

Lors de l'échange des cadeaux, Odile remet à sa fille aînée, Clémence, des boîtes en bois.

Un cadeau apparemment anodin, qui va déclencher brutalement une vraie tempête au sein de la famille Descroix. Juliette, qui a l'habitude de se sentir exclue de la famille ne sera pas, pour une fois, "l'éclectron" libre qui gâchera la fête. Clémence, la fille aînée, qui a tout réussi, qui comble sa mère, va littéralement imploser....

Ces jolies boîtes sont-elles des boîtes de Pandore, dont l'ouverture va déclencher des événements nocifs, inarrêtables, ou au contraire, des boîtes salvatrices, permettant aux participants à cette fête de Noël, de retrouver une place qui leur convienne au sein de la famille, de se reconstruire, de trouver leur voie ? Les apparences sont trompeuses....



Je ne connaissais pas Mélanie Guyard ; ce roman m'a été adressé par Babelio et les éditions du Seuil, que je remercie, dans le cadre d'une prochaine rencontre avec l'autrice. J'avais postulé, l'accent mis sur les liens familiaux m'intéressant plus particulièrement.



J'ai lu d'une traite ce roman, j'ai beaucoup aimé le style de Mélanie Guyard, sa manière extrêmement lucide d'aborder situations et personnages, son sens du détail. Rien n'échappe à son oeil aiguisé ! Un regard lucide, quelquefois un peu triste face à des personnalités-dragons telles qu'Odile, mais jamais dépourvu d'humour.

De si jolies boîtes est un roman original qui nous pousse à ne plus accepter tels quels les liens familiaux tout en nous remettant en question. Tout reste ouvert.

Une belle lecture optimiste.





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De si jolies boîtes

Je remercie les éditions Seuil pour l'envoi, via net galley et en avant première, du roman : De si jolies boîtes de Mélanie Guyard.

Benjamine de la fratrie, Juliette Descroix s’est toujours vue comme le vilain petit canard de la famille.

Entre sa sœur Clémence, nymphe parfaite et son frère Simon, artiste éthéré, elle et ses rondeurs déplaisent au dragon maternel.

Mais tout change un soir de fête, quand la terrible Odile offre à sa fille aînée un lot de boîtes en bois. Ce cadeau anodin fait voler en éclat le fragile équi­libre familial.

Commence alors une année de mutation au cours de laquelle les enfants Descroix tentent de se réin­venter tandis que Juliette ramasse les morceaux éparpillés.

Et si, dans cette période de changement, tout ce qu’elle avait à perdre était justement son statut de mouton noir ?

De si jolies boîtes est un très joli roman, tout en finesse, qui montre qu’un simple dîner en famille peut révéler une bonne fois pour toutes les secrets de chacun.

Juliette est une jeune femme de 25 ans qui possède, avec son associé, un restaurant. Malgré tout, elle a l'impression d'être en dessous de tout, elle n'arrive pas à s'imposer, elle laisse la vie couler.

Au diner de Noël, elle invite un ami (et collègue) à venir avec elle. Avec un peu de chance, cette corvée sera plus facile à supporter !

Ce qu'elle ignore, c'est que le cadeau reçu par Clémence, sa sœur parfaite, va bousculer leur petit train train.

De si jolies boîtes, qui remettent en question le rôle de chacun dans cette fratrie.

Clémence se révèle, Simon dit enfin les choses ; quand à Juliette.. et si elle n'était pas le vilain petit canard qu'elle imagine être ! Et si, enfin, la jeune femme se rendait compte de sa vraie valeur..

J'ai adoré ce roman. La plume de l'autrice fait mouche, il y a beaucoup d'humour et un ton parfois mordant qui m'a beaucoup plu.

L'histoire est bien ficelée. Les personnages sont tous attachants, parfois agaçants aussi mais c'est vraiment l'attachement envers eux qui a prédominé.

Juliette est réellement touchante. Elle est tellement persuadée qu'elle ne vaut pas grand chose qu'elle ne se rend pas compte de ce qu'elle est au fond d'elle même ; et l'image qu'elle renvoie.

Il est difficile d'en dire plus car je n'ai pas envie d'en dévoiler trop. J'ai apprécié de lire ce roman sans en savoir trop à part le résumé.

De si jolies boîtes est une excellente surprise, que je vous recommande sans aucune hésitation.

Ma note : cinq étoiles bien méritées.
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Les Âmes silencieuses

Le déterminisme qui existe au travers des générations tant que le secret familial ne se brise pas exerce sur moi une certaine fascination. Et c'est ce dont il est question ici, une remontée dans l'histoire de l'arbre généalogique. Tous les classiques du genre sont réunis : un petit-fils qui part à la rencontre de l'histoire de sa grand-mère au temps de la seconde guerre mondiale. Des éléments que j'ai tellement lus et relus que la recette en devient indigeste (bien que pris séparément ces ingrédients m'attirent) et donc entre les critiques très positives et mes appréhensions, je ne savais à quoi m'attendre.



Finalement, l'auteure évite habilement de plonger dans les écueils habituels. Le récit est en deux temporalités et cela lui donne une authenticité que n'aurait pas eu un long aveu terriblement fouillé d'une dame très âgée ou d'un manuscrit comme j'ai pu le lire si souvent.

En outre, bien que j'aie deviné le secret un peu avant le dénouement, je ne l'ai quand même levé que tardivement.

Je dois même dire que j'ai éprouvé un peu d'impatience et presque de l'agacement à lire des chapitres - ceux au temps de la guerre - qui me donnaient le sentiment d'avoir toujours raté un bout de l'histoire. Quelque chose m'échappait. Mais c'est le procédé narratif de l'auteure pour maintenir une certaine intrigue et je pense que je ne peux sincèrement le lui reprocher. C'est sans doute moi à cet instant T qui étais peu disposée à "naviguer à vue".



Ce qui m'a beaucoup plu et qui fait toute la différence dans ce roman plus familial qu'historique, et qui en fait même sa force selon moi, c'est l'écriture de Mélanie Guyard. Une écriture intelligente tout d'abord en ce sens qu'elle nous immerge véritablement dans deux époques. Intelligente aussi parce que les personnages principaux sont bien là, façonnés avec leur personnalité et leur langage. Et puis, son écriture est très palpable, très imagée et par moment poétique. C'est fluide, c'est doux, ça glisse sans que ce soit lisse. Il s'agit du premier roman de l'auteure dans la littérature pour adultes. Si bien lui en prend d'en commettre un deuxième, je la lirai très certainement avec plaisir.

Une jolie surprise donc.
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Les Anémones sauvages

Voilà un très beau roman que j’ai lu à « perdre haleine ».

Une histoire captivante qui mêle événements présents et événements passés, et nous dévoile peu à peu le terrible mystère, dont la révélation complète se fait dans les dernières pages.



Une histoire de femmes confrontées hier et aujourd’hui à la violence, à la cruauté, des hommes.

Mais aussi une histoire de petite fille rêvant d’un monde magique, refusant de grandir, mais qui, en faisant découvrir le mystère du passé, grandira d’un coup.



Il y a dans le passé, en 1950, Blanche, mariée à Eugène, qui se suicide par pendaison durant la nuit de ses noces, sans que l’on sache pour quelles raisons.

Il y a dans le présent, c’est en 2015, Hélène, une jeune femme qui vient de louer une dépendance d’une ferme pour la période de l’été, dans le but d’abord de fuir un homme marié, Raphaël, qui refuse d’accepter le fait que l’enfant soit de lui, ou du moins de le reconnaître, qui a fait pression pour qu’ Hélène avorte, et qui depuis la menace. Hélène a choisi cette location dans l’attente d’emménager dans une maison en construction qui se trouve à proximité de celle de ses parents, dont on ne saura pas grand chose.

Elle y arrive avec Alice, la bien nommée, une enfant de 9 ans fascinée par le monde magique des « contes de fées », et qui va explorer les environs boisés à la recherche du « Pays des merveilles ».

Et puis, la propriétaire, la veuve Gransagne, qui est une vieille femme revêche, acariâtre, au comportement bizarre, dont l’allure de sorcière effraie Alice.

Et enfin, Liliane, la femme de ménage, pleine de dynamisme et de dévouement.



Le récit mêle les événements survenus avant le suicide de Blanche, et le présent. C’est parfois un peu surprenant, mais on s’y fait vite. Peu à peu, on comprend le drame horrible qui s’est produit alors, drame dans lequel sa jeune sœur Zélie a joué un rôle ambigu, drame auquel celle-ci n’a pas osé s’opposer et a éprouvé un remords qui n’a jamais cessé.

Et le séjour à la ferme d’Hélène et Alice dénouera ce passé, en raison surtout des escapades d’Alice au sein de la forêt.

Je n’en dis pas plus, pour vous laisser découvrir l’intrigue et surtout le climat dans lequel on est plongé, un climat où il y a de la violence, de la cruauté, surtout des hommes, mais une formidable solidarité qui se révèle entre les femmes.

Et une atmosphère où une sorte de magie opère, des hurlements de chiens qui n’existent pas, une quête à hauteur d’enfant d’un talisman, etc…Cela m’a fait penser par moment au climat des romans d’Henri Bosco, la nature au diapason des sentiments des êtres, la nature parfois terrifiante aussi.

Mais c’est surtout un roman qui fait réfléchir sur la violence des hommes et qui montre qu’à plus d’un demi-siècle de distance, la domination masculine veut toujours s’exercer sans raison ni justification.



En conclusion, un roman que j’ai beaucoup apprécié, et je ne voudrais pas terminer mon propos sans remercier de m’avoir proposé ce livre, et les Éditions du Seuil de me l’avoir envoyé.









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Les Âmes silencieuses

Loïc, le narrateur, traverse une période difficile suite à son divorce. Pour lui changer les idées et l'occuper, sa mère lui demande d'aller vider la maison de sa grand-mère à la campagne. Très vite, il se heurte à l'hostilité des habitants à cause de sa grand-mère. Avec l'aide de Mathilde, une jeune femme un peu mystérieuse, Loïc enquête sur le passé de sa grand-mère. Qui est le correspondant inconnu qui lui a écrit des lettres pendant des années après la guerre ? Héloïse, sa grand-mère, serait-elle tombée amoureuse d'un soldat allemand pendant l'occupation du village, ce qui aurait causé son déshonneur ? Et qu'est devenu Jean, le frère d'Héloïse, dont Loïc ignorait l'existence ?



Je remercie le site web et la maison d'éditions Points qui m'ont envoyé gracieusement ce roman qui se passe en partie pendant la Seconde Guerre Mondiale. Je lis beaucoup de livres sur cette période et celui-ci faisait partie des mes pense-bête avant de le recevoir, donc j'étais doublement ravie.

J'ai passé un excellent moment avec ce livre que j'ai lu rapidement. Il y a beaucoup de suspense et une fois commencé, on a du mal à le lâcher. J'ai aimé les deux parties chronologiquement très différentes et j'ai trouvé les personnages attachants, notamment la jeune Héloïse qui se sacrifie sans qu'on sache pourquoi pendant une très grande partie du roman. En revanche, Jean, son frère, m'a paru peu courageux, voire même lâche et égoïste et j'ai éprouvé moins de sympathie pour lui.

Certaines scènes sont marquantes comme l'exécution des villageois choisis au hasard ou la scène de viol qui m'a fait frémir.

Le thème qui apparaît en filigrane dans ce roman est moderne et étonnant, je ne pensais pas qu'il s'agissait de ça, j'ai été surprise par ce retournement de situation.

La couverture choisie par les éditions Points est très réussie aussi je trouve, elle attire l'œil et donne envie de découvrir le roman. On dirait une photo issue d'un film qui d'ailleurs pourrait être une bonne idée.

Je ne connaissais pas la jeune auteur, connue sous le pseudonyme d'Andoryss, qui a publié des BD jeunesse mais j'ai trouvé qu'elle avait beaucoup de talent et si elle publie d'autres romans pour adultes, je serais curieuse de les découvrir aussi.
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Les Âmes silencieuses

LoÏc,part vider la maison de sa grand-mère maternelle, qu’il n’a pratiquement pas connu

Ca sera l'occasion pour lui de découvrir des morceaux du passé de sa famille et un puzzle à reconstituer.

Dans Les âmes silencieuses, Mélanie Guyard fait alterner les chapitres sur 2 époques (pendant la guerre 1943/1944 et actuellement 2012) pour nous plonger dans une quête identitaires qui alterne entre passé et présent



C’est le premier roman littérature adulte d'une jeune romancière de jeunesse Mélanie Guyard et c'est très prometteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les Âmes silencieuses

Attention, danger ! Ne surtout pas se laisser aller à dévorer ce morceau de choix ,mais prendre le temps de le déguster car il contient diverses saveurs subtiles qu'il serait dommage de ne pas apprécier.

Dans ce roman au style lumineux, les deux époques (1942 ,2012) alternent, chapitre après chapitre, d'une manière fluide , Héloïse Portevin est l'héroïne de la période de l'occupation allemande de son village, mais les autres membres de sa famille sont tous très bien campés , on a l'impression de les connaître .Loïc , son petit-fils , est le héros de la seconde période , mais aussi celui par qui les secrets de famille vont être découverts , ce qui va donner un nouveau sens à sa vie(qui en avait bien besoin) et redonner une sorte d'équilibre à ce qui reste de sa famille.

L'amour ,la haine ,les préjugés ,les non-dits , difficile de faire la liste de tous les sentiments si finement analysés de peur d'en dire trop sur l'histoire.

Je n'ai pas non plus su choisir parmi les citations les pépites qui ont fait de ce roman un texte inoubliable. Merci à l'auteure et aussi à Babelio qui m'ont offert cette bulle de plaisir que je vous invite à partager avec moi.
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