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Citations de Metin Arditi (613)


Le bruit des vagues, celui des mouettes et les sifflements du vent arrivaient jusqu'à lui avec une force et une précision qu'il n'avait jamais vues. Maintenant, le meltème avait cessé de souffler. La mer était revenue à son bleu profond et commençait à scintiller sous l'effet du soleil couchant.
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Chez nous, l'icône n'est pas un ornement, comme chez les chrétiens de Rome. Elle est au cœur de notre foi. C'est devant nos icônes que nous déposons nos fardeaux. Elles nous tiennent unis, nous autres Russes de toutes les couleurs que nous sommes...
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_ Dieu seul sait ce que le destin réserve à un être aussi exceptionnel... Une voie royale, sans doute. C'est-à-dire mille exils. Réjouis-toi. Comment vivre heureux sans connaître l'exil ? Ce sont ses duretés qui t'apprennent à comprendre les hommes et à les aimer.
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Peut-être, se dit-elle, était-ce à cela que son pays devait sa chute. À ce qu’après quatre siècles d’occupation turque, après les rois fantoches venus d’Allemagne, l’occupation nazie et les colonels fascistes, après le roi Paul et sa femme Frederika, une ancienne des Jeunesses hitlériennes qui parlait allemand au Palais, personne, dans la vraie Grèce, ne voulait confier son destin à autrui.
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« Mieux vaut un lourdaud qui ne danse pas… (il avait marqué un temps d’arrêt) que le pas de danse d’un lourdaud. »
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- Un temps pour les bolchéviques? demanda Guénnadi.
Oui, il y avait un temps pour eux aussi, répondit Fyodor. La nature des hommes était ainsi faite. Il fallait qu'ils se divisent. C'était leur façon de s'assurer qu'un jour le bonheur leur sera possible. C'était de cela qu'avaient besoin les hommes. D'une espérance de bonheur. De cet instant sublime qui s'appelle la consolation, où soudain l'on reprend goût à la vie, parce que l'on pense que demain sera meilleur.
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Elie avait représenté les douze apôtres sous les traits des plus grands peintres de Venise. Titien apparaissait deux fois. A l'extrême gauche du tableau, il était peint dans le vieil âge qu'il avait désormais, en dialogue avec le Véronais, sous l'œil attentif des frères Bellini. A l'autre extrémité du tableau, il était représenté en pleine jeunesse, les yeux tournés vers le personnage situé tout à droite. Ce dernier, l'air inquiet, regardait le spectateur, le bras gauche, écarté vers le sol. Sa main enserrait une bourse de cuir rouge. C'était Judas. Elie l'avait représenté sous ses propres traits. [...] Le premier choc passé, les qualités de la toile apparaissaient mieux encore. Elie avait utilisé des huiles très fines, et cela lui avait permis de peindre en transparence, par couches superposées. Pour les carnations, il avait choisi un blanc de Saint-Jean très dilué, et cela donnait aux visages un effet nacré d'une grande douceur. A la beauté des couleurs s'ajoutait la précision du trait. Les personnages étaient vivants, vibrants, prêts à surgir de la toile. Le tableau montrait l'art du Turquetto à son sommet.
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La vie de Jésus continuait de se dérouler dans un semblant d'harmonie. Marie de Magdala le comblait, par sa présence et sa douceur. Les ans l'avait dotée d'une beauté profonde. Sa mère semblait heureuse à nouveau. A son travail, s'ajoutait une importante activité de guérisseur. A toucher des muscles enflammés, des cartilages écrasés ou des épaules déboitées, il avait appris à reconnaître certaines fractures et à les consolider. Des blessés retrouvaient une mobilité suffisante pour reprendre leur travail. Lorsqu'on lui parlait de miracles, jésus répétait les mêmes mots : L’Éternel l'a voulu.
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Tout ça est douloureux. Mais enfin… Toi et moi avons grandi sans père. Cet enfant en aura deux. 
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Comme tout aurait été simple s’il avait eu la foi. Mais voilà, il ne croyait ni à la religion des Juifs, ni à la Résurrection, ni à l’essence divine des icônes. Il trompait son monde, et s’il lui arrivait de le regretter, très vite il se faisait une raison. Peu lui importait qu’il eût ou non la foi, il croyait en la beauté, en celle des icônes, en la consolation qu’elles offraient. 
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Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes, se dit Kosmas. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre.
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Nous n'étions plus qu'une poignée à rester à l'école. Les internes profonds... A la Toussaint, à Noël, à Pâques, nous rôdions dans un bâtiment vide, désoeuvrés, hébétés, perdus, à attendre que les jours passent, cherchant à faire face à ce qui semblait être de l'ennui. En réalité, il s'agissait d'une angoisse profonde. Nous ne savions pas qui nous étions, encore moins ce que nous étions pour nos parents. Plus que jamais solidaires entre nous, nous nous accrochions avec férocité à la seule idée qui nous permettait de tenir: nos parents nous laissaient là pour notre bien.
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Une idée loufoque me traverse sans cesse l'esprit : rester ...
Ouvrir une école, ici, sur l'île ... (Projet complètement idiot. Mais j'en rêve. Ne te moque pas !!!)

(...) L'idée qui continue de me trotter dans la tête : une école de philosophie installée sur une île grecque. Je sais que c'est très farfelu.
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Maraki plaça trois dorades sur le plateua de la balance et attendit que l'aiguille cesse d'osciller autour de son point d'équilibre.
- Quatre kilos deux cents, fit Vassilis.
Maraki se tourna vers son fils :
- Tu as entendu pour les dorades ?
Yyannis resta immobile, les yeux sur l'aiguille.
- C'est plus qu'hier, fit Vassilis. N'est-ce pas Yannis ?
- Quatre kilos cent,dit le garçon sans bouger.
- Yannis, tu es formidable ! lança le mareyeur.
Il nota le poids et plaça les dorades sur son étal.
- Tu sais combien tu m'aides dans mon travail ?
L'enfant ne réagit pas, Maraki recommença l'opération avec les pageots et les pagres, se trounant chaque fois vers son fils pour s'assurer qu'il vait bien entendu le résultat de la pesée.
Eliot s'approcha d'elle :
- Comment était ta nuit ?
- Une douzaine de kilos.
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Pris dans le tourbillon de sa vanité, il se demanda ce qu'il fallait pour que sa victoire fût encore plus éclatante, plus mordante, et conclut qu'au fond, sa vraie victoire, ce serait les jalousies...
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A l’époque, la simple opposition à une action du Parti était considérée comme un signe de débilité mentale. Les médecins l’ont déclaré schizophrène. C’était l’année où Snejnevski inventa une nouvelle maladie : la schizophrénie asymptomatique.
Sur le plan politique, l’invention était géniale. Le régime ne tuait plus, comme sous Staline. Il enfermait, en toute légalité, et même en toute éthique scientifique. P 227
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Il avait passé quarante ans à se croire français. A agir et à réagir en tant que Français. Mathias Marceau, Français de souche… Mais Marceau André, fils d’Alphonse et d’Irène, née Dieu sait quoi, n’était rien d’autre qu’un Russe. P 185
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_ C'est étrange, vous ne trouvez pas, cet amour pour le théâtre, de la part d'un garçon si timide.
_ Je n'ai jamais vu un élève aussi doué, avait répondu le professeur. Il saisit ses personnages avec un naturel déconcertant.
Après un court silence, il avait ajouté : « Je ne crois pas qu'il soit timide. C'est autre chose. Il vit dans la solitude. J'ai le sentiment qu'il ne se sent à l'aise que plongé en elle. Cela l'écarte des autres élèves, bien sûr. J'imagine que c'est lié à son handicap. » Il s'était arrêté quelques instants, avant d'ajouter : « C'est un grand acteur. »
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es Turcs et les Anglais se disputaient la ville comme deux hommes se disputent une femme qu’aucun n’aime vraiment, mais que chacun est prêt à sacrifier pour en priver l’autre. La fiancée de Palestine était violée sous se yeux par des voyous de passage. Tôt ou tard, les Anglais n’allaient faire qu’une bouchée des Turcs…
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Au Vatican, la férocité se raffinait. Elle avait pour elle l'arme la plus redoutable, la patience. Machiavel avait beau être honni, tous les prélats avaient lu Le Prince. C'était même leur deuxième bréviaire. Un texte qui prônait l'art d'attendre son heure. La marque des grands prédateurs.
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