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Critiques de Michael Farris Smith (352)
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Le pays des oubliés

Mickael Farris Smith connait bien les routes du Mississipi. Avec Nulle part sur la terre (paru en 2017 France aux éditions Sonatine), Michael Farris Smith nous livrait une voix littéraire sudiste singulière et poétique à souhait.



Toujours au plus près de ses personnages, il nous raconte avec son nouveau roman, " Le pays des oubliés " publié il y a quelques semaines chez Sonatine l’histoire d’un homme Jack Boucher, orphelin élevé par une mère adoptive, Maryann.



Jack, boxeur vétéran, a passé sa vie à tenter de gagner sa croute dans des combats clandestins qui l'ont usé, et doit livrer un dernier combat, celui qui lui permettra de trouver de l’argent pour éponger ses dettes, et sauver la maison de Maryann menacés par les banques.



Comme dans son précédent roman, et d'ailleurs comme le titre de son roman l'indique, Michael Farris Smith nous montre comment des personnages attachants et humains bien rudoyés par la vie peuvent tenter de survivre .dans un monde dur et froid.



Le tableau est très sombre et pessimiste, mais l’écrivain américain est au fond de lui un vrai humaniste, il sait aussi nous parler de belles personnes qui sont prêtes à tendre la main, pourvu que l’on sache simplement l’attraper.



C’est tout à la fois noir, rural, brutal mais en même temps rempli d’espoir.
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Le pays des oubliés

Drôle de titre!

Comme si le fait de vivre sur les rives du Mississippi s'apparentait au « trou du cul » du monde. Une certaine littérature américaine s'inspire souvent de sa ruralité la plus frustre et produit des histoires où des laissés-pour-compte traînent une désespérance sans issue, dans un contexte social ou économique exsangue.



Elles ne font pas envie, ces vies de paumés tirant leurs galères dans les campagnes du Vieux Sud: Un lutteur au cerveau à demi grillé, une fille noircie de tatouages, un cirque ambulant, des bookmakers, des paris sur combats à mains nues, de l'alcool, etc...



L'ambiance de thriller noir, sombre et violent, est efficace, l'écriture est puissante, le rythme effréné et les descriptions hyper réalistes. On est englué dans des vies de déveine, où tout effort semble vain pour rattraper ses erreurs ou soulager ses regrets.



Le talent de plume de Michael Farris Smith est indéniable et son intérêt pour la condition humaine difficile dans les états du Sud se confirme, après le très réussi Nulle part sur la terre.

J'ai néanmoins subi un réel essoufflement dans cette narration qui nous conduit en spectateurs vers un combat prévisible pour un vieux lutteur couvert de dettes. Et ce ne sont pas les touches d'humanité qui traversent les personnages qui me sauvent cette lecture, à réserver aux amateurs du genre.

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Nulle part sur la terre

♫ Comme un bateau dérive, Sans but et sans mobile, Je marche dans la ville, Toute seule avec ma fille ♪



On aurait pu chanter aussi ♫ Sous le soleil exactement ♪ car la pauvre Maben marche sous le soleil avec Annalee, sa petite fille, trainant avec elle un sac poubelle contenant leurs maigres affaires.



Cherchez pas les Bisounours dans ce roman, vous n’en trouverez pas, d’entrée de jeu, l’auteur vous plombe l’ambiance et vous prend à la gorge en vous présentant ces deux personnages cabossés par la vie.



Comme s’il Maben n’en avait pas déjà assez vu dans sa vie, voilà qu’elle croise la route d’un flic véreux, dans la lignée de ceux qui font les honneurs du hashtag « Balance ton porc ». De nouveau sa vie est prête à basculer dans l’horreur.



Niveau personnages massacré par la vie, nous avons aussi Russel qui vient de passer 11 ans de sa vie derrière les barreaux et qui, comme cadeau de bienvenue dans sa petite ville de McComb se fait refaire la gueule par Larry et son frangin Walt, qui n’a rien d’un Disney !



On prend donc des personnages non épargné par une putain de vie, qui ayant bien commencé dans leurs parcours se sont un jour retrouvé dans une merde pas possible, on agite bien le tout et cela donne un roman noir frappé, glacé, où l’on frémit à tout bout de champ parce qu’on aimerait bien que la loterie de la vie frappe à la porte de ces écorchés vifs.



Sans être un huis clos, on peut dire que l’atmosphère de ce roman est oppressante, poussiéreuse, violente, chaude, moite, et froide. Oui, tout ça à la fois.



L’écriture fait mouche, sans concession, sans poésie, tranchante, percutante, et nos yeux parcourent fébrilement les pages à la recherche d’un peu de gentillesse ou de sympathie et malgré la moiteur glaçantes des situations, on trouvera tout de même de l’espoir dans certains personnages qui ont plus de cœur que certains.



La rédemption, certains y croient, au paiement de la dette aussi après avoir purgé 11 ans, mais d’autres ne trouvent pas la paix et considèrent que la dette ne sera payée qu’avec votre sang et votre mort, bien entendu.



Mon seul bémol sera pour un personnage qui était méchant jusqu’au bout des ongles, bête et méchant, sans une once d’indulgence pour le rattraper ou pour susciter de l’empathie envers lui. Non, noir il était, noir il continuera d’être jusqu’au boutisme.



Un roman où l’on boit de la bière et de l’alcool comme d’autres boivent de l’eau et on est toujours coupable de ses fautes, il suffit de vérifier le nombre de canettes ou de bouteilles vides sous le siège conducteur de votre voiture, ou les cadavres sur le comptoir du bar…



Un roman noir comme je les aime, avec des personnages brisés, éclatés, qui n’avaient rien pour se croiser et qui ont vu leurs routes se rejoindre à un moment donné de leur vie de misère.



Un roman noir avec des émotions fortes, puissantes, celles qui vous tordent le cœur et les tripes, un roman qui vous laisse sans voix, hébétée après votre lecture et la seule question que vous vous posez c’est quand est-ce que vous aurez droit à une telle drogue qui vous fait tant de bien…




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Nulle part sur la terre

« Nulle part sur la terre » raconte l’histoire de deux personnes fracassées par la vie. Celle de Maben qui vit en nomade, avec sa petite fille, Annalee. Elles ne souhaitent qu’un peu de répit. Et celle de Russel qui sort de prison après avoir purgé une peine de 11 ans.



Alors qu’elle erre sur les routes à la recherche d’un abri avec sa fille, Maben n’en finit pas d’aller d’embêtement en embêtement. Elle s’enfonce et ne voit pas le bout de ses mésaventures.



Quant à Russel, dès sa sortie de prison, il est attendu… Par son père, mais également par Larry et Walt qui ne pensent qu’à une chose : se venger, faire mal.



Un lien unit les deux personnages. Quel est-il ? Arriveront-ils à surmonter un jour leurs problèmes ? Personne ne sort indemne dans cette histoire.



A travers ce roman, on est loin de l’Eldorado que semble promettre les Etats-Unis.



J’ai beaucoup aimé cette histoire. Le seul bémol, c’est l’emploi de la conjonction de coordination ET à quasiment chacune des phrases du roman et plusieurs fois dans chaque phrase. Ca a complètement déstabilisé ma lecture ! J’ai lutter pour faire abstraction de ces ET qui viennent alourdir, inutilement et sans raison l’écriture. J’ai même pensé que c’était une erreur, soit de traduction, soit d’impression.



Extrait : « Il hocha la tête ET ajouta qu’il aurait aimé pouvoir lui donner plus, mais elle lui dit que c’était déjà beaucoup. Elle souleva le sac, prit la fillette par la main ET le remercia encore en esquissant un sourire ET il leur tint la porte quand elles entrèrent dans la cafétéria. Il les regarda par la vitre. Il y avait un comptoir ET une rangée de tabourets de bar sur la droite ET la petite fille pianota du bout des doigts sur chacun des tabourets en passant ET la femme laissa tomber au sol son sac-poubelle ET continua d’avancer en le traînant sur le linoléum. Il continua de la suivre des yeux tandis qu’une serveuse les escortait jusqu’à une table près de la fenêtre ET il faillit alors entrer à son tour, pour leur donner son numéro de téléphone, dire à la femme qu’elle pouvait l’appeler si jamais on ne venait pas les chercher comme prévu ET qu’il ferait son possible pour les aider. Mais il se ravisa. Remonta dans la Buick ET fit demi-tour ET, arrivé chez lui, il se gara sous l’auvent avant d’entrer dans la maison où il retrouverait sa femme à la table de la cuisine. Il lui parlerait de la femme ET de la gamine ET quand elle voudrait savoir ce qu’il fichait d’abord sur la route de Louisiane, il n’en aurait aucune idée. »



C’est comme ça tout au long du livre. Dommage. Pour moi, ce n’est pas français ! C’est pour cela que je ne mets que 2,5 étoiles. J’ai quand même été jusqu’au bout de l’histoire, malgré ces ET parce que l’auteur m’a tenu en haleine.



Je remercie les éditions Sonatine et Babelio qui m’ont permis de découvrir ce livre par le biais d’une masse critique privilégiée.

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Sauver cette Terre

Les personnages écorchés sont attachants. Il y a cette jeune mère, qui pour échapper à une secte, retourne chez son père qui apprend, dans ce fait, qu'il est grand-père. Qui se remet en question car il n'a pas été facile d'élever seul une fillette dont la mère est morte en couche. Il y a le père du petit garçon qui a eu une enfance difficile. Ça se passe en Louisiane avec en toile de fond cet ouragan qui menace les habitants. Je n'ai pas trop compris cette histoire de secte. Merci à Masse Critique et aux éditions Gallmeister. Une belle écriture.

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Nulle part sur la terre

J'ai enfin lu ce livre que vous avez tous apprécié et je suis partie sur les routes du Mississipi pour une virée en pick up dans la désespérance de ce roman noir, moite de la chaleur du sud, où le mal prospère autant que les alligators .



J'ai même suivi l'itinéraire de ce road trip en rond autour de McComb sur Google Maps, pour m'imprégner de cet environnement, l'interstate qui va en Louisiane , le lac, les photos des petites maisons de bois qu'il faut repeindre souvent, l'état des routes franchement pas terrible ...



Que dire de plus que ce que vous avez déjà tous dit .....on a là une belle galerie de personnages accablés par le destin, des morts tragiques, des cascades de malheurs sur fond de pauvreté, de litres de bière et de bourbon.



Il n'y a pas de justice pour les misérables semble nous dire l'auteur qui raconte la haine et le désir de vengeance s'acharnant sur Russell qui vient de sortir de prison. L'horizon est plus que noir. Dehors semble pire que le pénitencier.



Il nous croque une société barbare faite de défiance et de petits arrangements, dans lequel, le salut n'est qu'individuel et provisoire, peut-être dans la solidarité d'une famille qui s'est recomposée autour d'un patriarche solide.



Ce n'est pas drôle, plein de clichés de l'Amérique des petits blancs dans le même roman, et pourtant on suit les périgrinations d'une bière à l'autre, d'une cigarette à l'autre, de ces personnages tous ambivalents, racontées avec un certain style, une maitrise du récit et des rebondissements.















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Nulle part sur la terre

Voilà un livre qui porte vraiment bien son nom ! « Nulle part sur la terre » est un bon résumé de l’histoire et sa (belle) couverture en dit beaucoup sur l’univers.

D’emblée, on est propulsé dans un endroit retiré au fin fond de l’Amérique profonde. Dans ce décor de désolation, on va croiser le chemin de personnages, plutôt paumés eux aussi. Un évènement dramatique va les réunir. Dès lors, leurs destinées vont être liées et ils vont devoir se battre ensemble.

La beauté de ce texte tient dans les portraits assez réalistes des protagonistes. On entre très facilement en empathie avec ces écorchés de la vie. Même si le destin semble ne pas vouloir leur faire de cadeaux mais seulement s’acharner sur eux, ils développent chacun une part d’humanité admirable. Au milieu du néant, leurs sentiments vont être décuplés. Toujours à vif, leur colère, leurs ressentiments mais aussi leur bienveillance vont devenir les moteurs de leurs survies.

L’auteur retranscrit parfaitement l’atmosphère sombre entourant cette tragédie. Le lecteur se sent asphyxié à mesure que l’étau se referme sur les acteurs. Moi qui adore ce type d’ambiance, j’y ai donc trouvé mon compte. Seul le style de narration très descriptif peut être considéré comme un point noir. En effet, tous les gestes des personnages sont décortiqués avec précision et ces tournures m’ont un peu dérangé au début. Mais une fois l’action bien lancée, j’ai vite oublié ce détail et je me suis laissé emporter.

Michaël Farris Smith nous entraîne dans les tréfonds de la misère. Je ne conseille pas cette histoire à ceux qui veulent se faire du bien en lisant, même si du désespoir le plus profond peut parfois surgir une lumière qui fait chaud au cœur ! Et c’est en cela que cette aventure sur la condition humaine entre dans ma liste de mes belles trouvailles de romans noirs.


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Nulle part sur la terre

Deux âmes perdues, cabossées par la vie, voient leurs destins s’entrecroiser. Deux personnages (trois plus exactement avec une petite fillette) au bout du rouleau, sans pour autant que ce ne soit inévitablement le bout du chemin.



Un thème universel, traité à maintes reprises, qu’on pourrait même croire rabâché. C’est sans compter sur le grand talent de Michael Farris Smith.



Le titre anglais (Desperation Road – La route du désespoir) donne clairement le ton. Trois êtres bringuebalés sur la route de la vie, ballottés par les pires conditions qu’une existence peut imposer, secoués par les horribles cahots de leurs quotidiens. Comme s’ils n’avaient Nulle part sur la terre pour trouver leurs places. Et pourtant, la vie réserve des surprises à chaque tournant.



Ce roman noir américain est prenant et parfois véritablement bouleversant. L’auteur a su créer un sentiment d’empathie rare pour ses personnages. Dans les pires comme dans les meilleurs moments. Parce qu’il y a de l’espoir dans cette désespérance, c’est tout le paradoxe.



Ces personnages d’une étonnante densité, ont du mal à pardonner à la vie ce qu’elle leur impose. Mais ils ont également des choses à se faire pardonner. Rien n’est tout blanc ou noir, il est question de rédemption aussi.



Michael Farris Smith, qui avait déjà marqué mon esprit avec son précédent roman Une pluie sans fin (Éditions Super 8), démontre à quel point c’est un auteur à suivre. Il y en a pléthore qui décrivent le désenchantement des femmes et des hommes de l’Amérique profonde, mais lui le fait avec un énorme supplément d’âme, et un notable talent narratif. L’écriture reste toujours au plus près des protagonistes, avec une capacité d’évocation hors normes. Sa plume est réellement addictive.



L’histoire, qui pourrait paraître assez banale, est en fait bien plus forte qu’il n’y paraît. L’idée qu’a trouvé l’auteur pour lier inexorablement les personnages est aussi magnifique, qu’étonnante. Il n’est pas juste question d’errance, mais de justice, de mort, de vengeance. Et de sentiments positifs aussi. Le noir sans un brin de lumière n’est qu’obscurité.



Nulle part sur la terre est un roman puissant, qui risque fort de rester en mémoire par ses personnages, par une histoire poignante, et par la grâce d’une écriture emprunte d’humanité. Michael Farris Smith a un don, c’est une évidence.
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Une pluie sans fin

Dans ce roman nous suivons le périple de quelques survivants d’en-deça de la limite imposée par le déluge qui s'est abattu sur le sud-est des Etats-Unis (et pas seulement sur La Nouvelle-Orléans).

Certains sont demeurés agrippés à leurs souvenirs des jours heureux, d'autres sont à la recherche d'un hypothétique trésor.

L'histoire d'amour du héros est éternelle mais les armes, en revanche, sont beaucoup trop présentes dans cette épopée très (trop) américaine.
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Le pays des oubliés

Jack a été abandonné à la naissance . Élevé par Maryann de 12 à 19 ans, on le retrouve au début du livre cassé par la vie, les coups , les dettes . On est dans le delta , au Mississipi et Jack s’apprête à jouer sa vie, son honneur et payer ses dettes avec la société et sa conscience.



J'ai adoré Nulle part sur la terre, roman d'une noirceur qui n'a d'égal que son humanité . Et c'est donc avec enthousiasme que je me suis porté sur ce Pays des oubliés . Sans être franchement déçu, j'avoue avoir trouvé l'histoire un peu trop convenu et même si la hasard fait bien les choses, ici , il les fait vraiment très bien.

Jack est en effet un oublié , un gars qui va vivre de combats clandestins, au point de devenir une loque à 40 ans . On est dans une Amérique que l'on s'efforce de ne pas montrer , celle des exclus, celle de Boston Terran mais aussi de bien d'autres auteurs, exprimant par la plume le malaise social de leur pays.

Jack n'est pas le seul oublié: Il y a cette armée de délinquants qui vit de fêtes foraines clandestines , il y a toute la cour de "Big Momma", personnages miteux vivant sur le dos des endettés, il y a Annette qui vit de son corps .

On est dans l'Amérique post subprime, où les devantures sont fermées et les maisons abandonnées. Ce n'est cependant pas le propos de l'auteur.

C'est l'histoire de Jack, parti seul dans la vie . Comme dans son roman précédent, les personnages principaux ont une grande âme et un sens de l'humain que le pays de l'oncle Sam semble avoir oublié.

Livre intéressant mais pour moi bien en deçà de Nulle part sur la terre.
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Le pays des oubliés

Le Pays des oubliés Michael Farris Smith chez Sonatine ,janvier 2019 #LePaysDesOubliés #NetGalleyFrance.

Comment résister! Michael Farris Smith c'est l'auteur de Nulle part sur la terre un roman qui m'a enthousiasmé donc en avant pour le Pays des oubliés .Direction La Louisiane bien sur. Parmi les écorchés de la vie je vous présente tout d'abord Jack Boucher, un paumé drogué qui survit grâce à des combats clandestins mais il a reçu tellement de coups que le risque de laisser sa peau augmente à chaque coup. Non loin il y a Annette la jeune femme "papillon" et Baron le patron du convoi de fête foraine et puis Maryann bien sur cette femme qui a su tendre la main à Jack quand il le fallait...

L'écriture de Michael Farris Smith m' a entrainée avec tous ces désespérés, fichtre qu'il écrit bien ce mec! Mais voilà sans doute n'était-ce pas le bon moment pour cette lecture, supporter la noirceur abyssale de ce roman a été pour moi difficile et douloureux. Mais bien sur ceci n'est que mon modeste avis et il n'engage que moi.

Un grand merci aux éditions Sonatine pour ce partage .
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Nulle part sur la terre

La recette a beau être connue, faire voyager  des héros qui en ont plein les sabots dans la profonde Amérique des paumés et oubliés du bonheur, ça marche!  Surtout quand les deux personnages ont, certes, commis des actes qu'on ne devrait pouvoir que condamner alors qu'ils sont, en fait, des personnes attachantes cherchant à vivre selon des valeurs qu'ont ne devrait pas pouvoir renier au nom d'une Loi, d'une justice.



Michael Farris Smith nous entraîne dans une histoire glauque, tragique et noire. La violence physique comme les pauvretés mentales y sont très présentes. Leurs descriptions côtoient celles d'un fin fond de pays livré à la pauvreté, la bière, la déambulation des pick-up ou le vide des échanges au bar. Quelle triste vie!



Mais il y a aussi la volonté de survivre, de se dépasser, d'aboutir. Au-delà d'une lecture agréable, en filigrane, ce livre pose la question fondamentale, à savoir "Qu'est-ce qu'un homme de bien? "



Le bémol, je l'attribuerai à la présence, par trop nombreuse, des conjonctions de coordination "et" qui alourdissent la lecture, font hoqueter les phrases et plombent quelque peu l'avancée dans l'histoire...



Pour voir plus... https://frconstant.com/
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Nulle part sur la terre

♫ T'aurais pas dû, Russell Gaines, sortir c'soir-là après l'service

T'aurais dû rester chez ton père, comme un bon fils ♪ ♫



Mais Russell, après une journée de boulot qu'on imagine un poil pénible préfère se délasser la couenne sur les routes de Louisiane au volant de son pick-up en compagnie d'une petite bouteille d'eau de feu coincée entre les cuisses... et là, forcément, survient un drame ; le premier d'une longue série.

Pour lui l'affaire est vite entendue, c'est la prison pendant onze ans histoire de réfléchir un peu plus profondément à l'adage populaire qui veut que boire ou conduire etc etc...



Pour Maben, c'est une autre histoire, indirectement touchée dans l'accident provoqué par Russell, elle se prépare à une longue descente aux enfers sur les routes du Sud avec pour tout bagages, un sac poubelle dans une main et Annalee, sa petite gamine dans l'autre, vivotant d'errements et de charité, jusqu'à ce que Russell-l'as-du-volant rentre chez lui et croise à nouveau sa route dans des circonstances sinon moins meurtrières, toujours aussi dramatiques.



Nulle part sur la terre contient de l'écorché vif pur jus. Des personnages qui ont vraiment dû déconner dans une vie antérieure pour que le destin s'acharne comme ça sur eux. Quoiqu'ils fassent, ça foire. Quoiqu'ils décident, c'est forcément le mauvais choix. Et pourtant, c'est pas comme s'ils le faisaient exprès ou quoi, non, tout ce qu'ils peuvent faire pour s'en sortir, ils le tentent, il y mettent du leur mais rien à faire, y'aura toujours un grain de sable dans l'engrenage.

Alors la rédemption, est-ce que ça existe vraiment ? Et quand on a salement débloqué et qu'on le regrette, on a droit à une deuxième chance ou bien c'est trop tard et fallait y penser avant ?! Des tentatives de réponses dans ce roman qui a failli être vraiment bien sans ce gros point noir sur le nez qu'on peut difficilement rater qu'est l'écriture de Michael Farris Smith. Banale à pleurer. Pas de recherche un peu stylistique, aucune ambition et surtout pas de prise de risques (je ne compte pas comme prise de risques les "et" employés à tout bout de champ à la place de la virgule et qui essoufflent encore des tournures de phrases déjà bien asthmatiques au départ). Une histoire comme celle que Farris Smith nous raconte mérite (non ne mérite même pas, exige plutôt) une écriture coup de poing, on attend que ce soit percutant, dérangeant, bien senti, pan dans les dents ! et à la place, on a une écriture molle, sans grande envergure, réduite au minimum syndical.

Ça n'envoie jamais vraiment la sauce et la Louisiane sans tabasco, c'est comme le Mississippi sans bateaux à aubes, ça peut exister sans, mais quand même, c'est mieux avec.

Grâce à ce roman, on se rend bien compte que le fond, aussi bien foutu soit-il, ne peut se suffire à lui-même si la forme n'y met pas un peu du sien. S'oubliera vite, dommage.

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Le pays des oubliés

♫ Premier coup d’poing, échangé, dans une cour, de récré ♪



♫ Premier combat, dans la cage, que vous v’nez d’remporter ♪ Ça ne s’oublie pas quand c’est la première fois ♫



Je ne voudrais pas faire hurler dans les chaumières avec cette vieille ritournelle que je viens de vous remettre en tête, mais elle m’est venue spontanément à l’esprit…



Je m’en voudrais aussi de faire pleurer dans les chaumières avec l’histoire malheureuse de Jack, abandonné à l’âge de deux ans par ses parents, uniquement vêtu d’une couche sale et brinquebalé ensuite de foyer en foyer…



Mais c’est ainsi… Vous aurez la larme à l’oeil et personne ne saura si c’est à cause de l’histoire triste de Jack ou à cause de la chanson que je viens de vous remettre en tête pour toute la journée.



Ma foi, j’aurais pu chanter du Nolwenn avec son ♫ Cassé ♪ car c’est ce que Jack est, cassé de partout. Trop de combats dans la cage, trop de coups de poings encaissés, trop de cachets avalés, trop de whisky, trop de dettes à rembourser, trop de tout.



Pourtant, à l’âge de 12 ans, ça avait mieux tourné pour lui, quand Maryann l’avait accueilli, mais on ne peut pas lutter contre ses démons et si Jack s’était apaisé, d’autres sont venus jeter de l’huile sur le feu bouillonnant qu’il était.



Jack, on pourrait le cataloguer dans les loosers : il a emprunté de l’argent à Big Momma Sweet, l’a joué dans les combats, ne s’est pas couché quand on le payait pour ça, a joué au casino pour se refaire, ne s’est pas retiré à temps…



Un cercle vicieux dans lequel il a mis le doigt et impossible d’en sortir, un pas après l’autre, il court à sa perte car il est incapable d’être raisonnable, est tête brûlée et on a souvent envie de l’attraper par le col, et pourtant, on reste là à le regarder s’enfoncer de plus en plus, en serrant les dents pour lui.



Ce roman noir est court mais tous les ingrédients du roman noir se trouvent dedans ! Rien ne manque, ni les personnages flamboyants, paumés, violents, alcooliques, sans morale aucune, profitant des faiblesses des autres ou les loosers magnifiques.



Comme durant un match dans la cage, les coups pleuvent entre les rounds et l’auteur, s’il te laisse tout de même respirer, t’entraine vers le combat ultime, celui dont tu as peur de ne pas tenir, de t’écrouler et de voir ton sang imprégner le ring sale sur lequel tous les coups sont permis.



Là, tu as envie de te mettre à genoux et d’implorer le créateur de ses pages d’épargner un peu ses personnages, de leur offrir des vacances, loin de tout cela, de faire intervenir les Bisounours pour calmer le jeu, mais pas de miracle, l’auteur ne t’écoute pas et on se prend des pains dans la gueule et on en redemande.



Un roman noir violent, sombre, avec très peu de sucre, profond, âpre, mais il est réaliste, juste et la plume de l’auteur se plante dans ton cœur car il nous offre des personnages puissants, même dans leur détresse ou dans leur loositude (comment ça, le mot n’existe pas ? J’m’en fous).



L’Amérique profonde, une fois de plus, m’a envoûtée. Normal, avec Michaël Farris Smith aux commandes, le voyage ne pouvait être que très bon.



Mais il serait peut-être temps que je me fasse un roman d’humour ou un Oui-Oui, ça me ferait du bien au moral littéraire.


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Nulle part sur la terre

Tu te retrouves dans un de ces endroits paumés des Etats-Unis où tu peux monter dans ton pick up avec un pack de 6 et une bouteille de bourbon, rouler jusqu’au bout de la nuit sur des routes droites à perte de vue puis t’arrêter enfin dans un coin paumé du désert pour réfléchir au sens de ta vie en cuvant jusqu’au matin.



T’es pas dans Game of Thrones mais vu le passif des protagonistes, tu te doutes qu’il n’y a qu’une infime chance pour que ça se termine bien, cette histoire.

Mais tu aimerais bien un happy end pour une fois parce que, forcément, tu t’attaches à Russel, à Marben et à sa gamine. D’accord, ils ont fait des trucs pas bien mais ils méritent une seconde chance, non ? C’est juste la faute au hasard, ce qui leur arrive, le destin qui s’acharne en quelque sorte. C’est pas possible qu’il n’y ait nulle part sur la terre où ils pourront souffler un peu !



Ton regard court sur les lignes, tu avales les pages, tu veux savoir, tu entames un marathon de lecture jusqu’à la dernière page. Et là, tu SAIS ! Tu refermes le livre et t’es pas déçu parce que l’auteur a soigné le profil de tous ses personnages, qu’il a ménagé le suspense, qu’il t’a fait vibrer. Bon, t’es un peu énervé par son style et la répétition du « ET » à tout bout de champ, mais tu finis quand même par passer au-dessus, entièrement tendu vers le dénouement.



C’est un livre d’ombre et de lumière, de meurtre et de rédemption, de vengeance et de pardon, de haine et d’amour, d’espoir et de méfiance.

C’est tout simplement un livre réussi !




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Nulle part sur la terre

Dés les premières pages pour ne pas dire les premières lignes, l'auteur nous propulse dans un décor de désolation à la rencontre de deux êtres humains écorchés par la vie.

Russel sort de prison après avoir purgé une peine de onze ans, juste le temps de descendre du bus qui le dépose dans sa petite ville du Mississipi, un petit comité d'accueil l'attend pour le passé à tabac.

Maben accompagnée de sa petite fille errent sur les routes depuis plusieurs jours, tout ce qu'elles possèdent tient dans un sac poubelle.

Ce qui illumine ce roman sombre c'est le réalisme de l'écriture de l'auteur, on vit avec les personnages, l'empathie domine, pages après pages l'intrigue nous emporte dans cette tragédie de la vie dont le destin à tendance à s'acharner mais une grande part d'humanité se dégage de ces personnages complexes.

Une belle découverte littéraire
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Blackwood

Colburn revient à Red Bluff Mississippi , la ville de son enfance, vingt ans plus tard , après y avoir vécu un drame quand il était enfant. Red Bluff est une petite ville à l 'agonie, où rien ne se passe, où le Kudzu envahit tout. La vie y semble en suspens. Donc, Colburn débarque, on ne sait pas trop ce qu'il vient chercher, des réponses apparemment. Puis, arrivent trois vagabonds, un couple et un adolescent qui errent dans la ville, sales, deguenillés, vivant de rapines, ils sont taiseux, inquiétants, hostiles. Colburn, sculpteur sur métal, s'installe dans un local que la municipalité met à sa disposition. Il traîne en ville, fréquente le bar et sa propriétaire Celia, jalousement gardée par son ex copain Dixon dont il va se faire un ennemi.

Des bruits inquiétants comme des cris surgissent la nuit sous le Kudzu. Cette vigne envahissante qui est en train de tout engloutir, les maisons et les granges abandonnées, les souvenirs et des humains qui disparaissent, évaporés dans la nature..

Le rythme lent du récit reflète bien cette atmosphère lourde, pesante, poisseuse, humide du Mississippi. La nature reprend ses droits peu à peu, inexorablement dans cette petite ville qui végète.

Le personnage principal du roman c'est cette nature, le Kudzu en particulier. Ici, ce n'est pas une nature bienveillante comme dans la forêt de Jean Hegland mais une nature maléfique, angoissante, aux desseins sombres et inquiétants.

M. Farris Smith signe là un roman mi roman noir mi conte gothique.
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Sauver cette Terre

On peut résumer les histoires et les ambiances de Michael Farris Smith en utilisant les titres de ses romans précédents, ce qui donnera une bonne idée de ce que retrouvera le lecteur dans cette nouvelle histoire pour Sauver cette terre. Un pays des oubliés qui n’ont Nulle par sur la terre où aller, Une pluie sans fin qui s’abat sur eux dans ces noires forêts (Blackwood).



Je n’irai pas jusqu’à dire que l’auteur américain écrit toujours le même livre, mais ses obsessions se retrouvent dans ce nouveau roman, avec La Louisiane et le Mississippi meurtris par des tempêtes et ouragans à répétition, dans une ambiance de fin de monde, de fin d’un monde.



Comme le dit l’auteur dans ses interviews (voir ici sur le blog), il part souvent d’une image imprimée dans sa tête, sans plan préalable. Avec des personnages qui ne trouvent pas (ou plus) leurs places.



Le roman débute, une fois encore, avec une mère et son jeune enfant jetés sur la route, sans rien. On découvrira leur histoire au fil des pages.



Dans une Amérique qui se liquéfie du fait du dérèglement climatique et de l’effondrement du système, où certains n’ont plus que leurs croyances comme espoir, c’est une traque qui se déroule.



Une gourou qui prêche la « bonne » parole, qui profite surtout de la crédulité des esprits perdus, va lancer cette chasse. L’ambiance décrite par la quatrième de couverture pourrait faire penser à un roman fantastique, mais le récit a au contraire les pieds sur terre. Le spirituel est dans l’endroit, pas dans les hommes.



L’auteur raconte des histoires ancrées dans la terre, même quand l’environnement se déchaîne. Obligeant les personnages à s’adapter, en mode survivaliste.



L’âme du texte passe à la fois par les protagonistes, emplis de failles et terriblement humains, et par la moiteur de l’environnement. Transpire par eux, cabossés, aux caractères rugueux.



On les retrouve à travers ces endroits de l’Amérique pour lesquels l’écrivain a un lien émotionnel fort. Ce sont ces paysages qui rendent l’ambiance quasi surnaturelle, alors que l’intrigue est du genre réaliste.



Le roman est court, moins de 300 pages, la prose y est brute mais fait émerger une sorte de poésie. La marque de l’auteur.



Il en profite pour égratigner jusqu’au sang les croyances et les manipulations religieuses des êtres en désespérance.



Même si j’ai trouvé la fin trop expéditive, l’auteur sait insuffler de la vie dans ses personnages, courageux à leur manière, il faut dire qu’il ne leur rend pas l’existence facile. Sans le savoir, ils sont tous en quête de rédemption.



Michael Farris Smith confirme son talent à créer des romans noirs, sombres mais terriblement humains. Sauver cette terre, si c’est encore possible ? Ses personnages tentent de trouver une issue, et leurs errances marquent l’esprit du lecteur.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Nick

Nick vous le connaissez, vous l'avez déjà croisé. Mais si, le voisin de Gatsby. Notre auteur décide ici d'inventer le passé de ce personnage Nick Carraway. Nick refuse le métier à quoi le destine son père (reprendre la boutique familiale). Il part à la guerre en Europe, il tombe amoureux à Paris mais elle disparaît. Du coup, il revient aux USA au moment de la Prohibition. Il va y rencontrer deux personnages plus noirs, ex-amants qui se font la guerre, lui au milieu de tout cela, entre incendie et meurtres, et, avant qu'il ne rencontre le célèbre Gatsby. Si l'idée est séduisante, il est toujours dangereux de côtoyer de près ou de loin une oeuvre monumentale. Si l'écriture est agréable et l'histoire pas si mal, il m'a manqué ce je-ne-sais-quoi pour que j'entre dans cette fiction. Un "pourquoi pas, mais...". En tout cas, re-donner l'envie de relire Gatsby
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Le pays des oubliés

USH ! Onomatopée exprimée pendant un coup de poing bien placé. Ou alors après une grosse rasade avalée qui brule le gosier. Expression d’un lecteur partiellement sonné par une autre solide livraison de noir par Michael Farris Smith.



Pauvre Jack, il a pas grand chose pour lui.. Ah si un prénom qui colle complètement avec le whisky qu’il les qu’il s’envoie derrière la cravate à grandes doses de sanglier pour essayer de noyer ses problèmes, mais, flute, ils veulent vraiment pas couler, alors faut bien finir la bouteille au goulot.



Assommer une vie misérable de gamin orphelin bringuebalé de foyers en foyers n’ayant pour identité qu’un nom que ses vrais parents ne lui ont pas donné. Et manque de bol une fois de plus se retrouver le Mississipi.



Le Mississipi. Outre être l’état qui fout le plus de confusion dans tes connaissances en orthographe quand il est prononcé par un bègue, c’est aussi un spot défavorisé ou la part de culture agricole l’emporte sur la beauté des paysages. Non mais il va nous faire rêver avec quoi l’auteur ?



Eh bien avec cette bonne vieille carcasse de Jack, ses maux de corps et d’esprit, sa couenne raide de sanglochon et sa soif de whisky, d’opiacés et de justice. Le Mississipi, ses oubliés, ses combats à main nues, ses forains et sa pègre. Une atmosphère, miteuse, rêche et âpre. Un environnement triste et beau. Et cette écriture à la suie qui noircit le bouquin.



J’ai aimé ce titre même si je l’ai trouvé un peu plus introspectif et moins créatif que son premier joyau d’obsidienne : Le pays des oubliés. J’y ai retrouvé avec délectation sa plume noire envoutante. Je range ce petit noiraud à coté de ses copains de David Joy.



Vivement le prochain.

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