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Citations de Michel Onfray (2309)


Mesure-t-on jamais combien les idées d'un philosophe peuvent produire d'effets sur l'existence future d'un jeune lecteur ?
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L'érotisme est à la sexualité ce que la gastronomie est à la nourriture, une valeur intellectuelle et spirituelle ajoutée au strict nécessaire.
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«Un hédoniste digne de ce nom calcule ses plaisirs et n'obéit pas à un désir parce que désirable tel quel. Il y consent et l'engage sur la voie de la satisfaction si, et seulement si, la somme de déplaisir n'excède pas celle des plaisirs. Ce qui réjouit dans l'instant sera récusé s'il suppose un prix à payer en conséquence. Toute jouissance qui met en péril l'ataraxie est déclarée non désirable et à écarter. »
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[...] j’aime les espaces jaunes du colza, verts du blé en herbe, violets ou mauves de la lavande, j’aime voir les rivages découpés, les côtes du littoral, les courants et les jeux de la mer, les réseaux hydrographiques, lacs, rivières, étangs, marécages transformés en miroirs violents par le soleil, j’aime voir passer les voitures, petites traces lentes sur les routes, files les trains, longs serpents ondulants, glisser les péniches, lourdes et lentes, ou marcher les humaines, futiles et essentiels. (p.115)
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Plus tard, le temps de l’événement loin derrière soi, il reste des instants congelés en formes susceptibles de réactivations immédiates. Ces traces justifient moins le voyage qu’elles le rendent partiellement immortel. (p.55)
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Quelqu'un m'a raconté qu'étant entré dans la gare de Milan, d'où des trains partent dans toutes les directions de l'Europe par suite de la situation de la ville, il avait été pris d'une affreuse angoisse à la pensée qu'il pouvait aller aussi bien à Lyon qu'à Berlin, à Venise qu'à Marseille, à Vienne qu'à Constantinople.

Il faut dire aussi qu'il se trouvait dans cette situation privilégiée qui consiste à n'en point avoir : pas de métier, pas de famille, aucune attache d'aucune sorte — c'est ce qui s'appelle être libre, mais bien entendu pas d'une « liberté en situation ». Et à cette idée de la multitude des possibles s'ajoutait le sentiment vif interne de la puissance personnelle : je puis, si je veux, prendre un billet pour telle ou telle direction, l'employé ne demandera qu'à me satisfaire. Il ne penchera même pas en faveur du plus long trajet, du plus cher, comme ne manquerait pas de le faire un bon vendeur dans un magasin. Il me laisse libre, libre comme Hamlet. De là naît un sentiment d'angoisse qui est en même temps un sentiment d'ivresse, angoisse devant la multiplicité des termes proposés au choix, ivresse devant la puissance à déployer, intacte et toujours neuve, mais qui risque de se compromettre et de se perdre à l'usage. [...].

Le vertige qui saisit l'homme devant la multitude des possibles est donc fait à la fois d'angoisse et d'ivresse. Encore n'avons-nous parlé jusqu'ici que d'hommes à peu près normaux.
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La vérité d'une école ne se réduit pas aux seuls textes, aux documents et aux livres recopiés par des générations de glossateurs à l'esprit critique endormi. Le premier qui recopie la première erreur avancée par un compilateur malintentionné ou mal informé fabrique une vérité révélée que des générations se contentent de reproduire - avec l'aide de l'Université la plupart du temps. La vérité en histoire de la philosophie se réduit bien trop souvent à la somme des lieux communs cristallisés par l'habitude et la paresse intellectuelle.
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La lucidité s'acquiert ainsi : ne pas se contenter de l'apparence, bien souvent trompeuse, récuser les évidences transmises de génération en génération pour préférer le travail philosophique, écarter les opinions, opter pour l'investigation. User des sens, certes, savoir que la connaissance passe par eux, évidemment, mais ne pas s'en contenter et ajouter les pouvoirs de la déduction, de la raison, de la réflexion. Partir de ce qu'enseignent la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher, le goût, oui, mais parvenir aux certitudes par le biais d'une opération intellectuelle déductive.

353 - [Le Livre de Poche n°4410, p. 270]
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« Et si l’on ne croit pas aux fictions freudiennes ? Si l’on n’adhère pas à sa psychologie littéraire ? Si l’on doute de l’université du complexe d’Œdipe ? Si l’on ne sacrifie pas à l’hypothèse d’un désir sexuel de tout garçon pour sa mère et, conséquemment, d’une envie d’occire symboliquement son père ? Si l’on résiste à l’idée que nous avons tous assisté à la scène primitive d’une copulation entre notre père et notre mère soit de visu, soit parce que notre inconscient conservait la trace de ce qui ne peut pas avoir eu lieu à l’origine de l’humanité ? Si l’on pense que le tropisme incestueux est l’affaire d’un seul homme sans que pour autant l’humanité tout entière en soit affectée ? Si l’on pense qu’un mythe se situe aux antipodes de la science et qu’on ne devrait donc pas pouvoir, de ce fait, parler de mythe scientifique ? Si l’on ne souscrit pas à l’idée que tous les pères auraient le fantasme inconscient d’abuser de leurs enfants ? Si l’on pense que le banquet primitif avec manducation d’un corps du père de la horde primitive relève de l’extravagance ? Si l’on estime que la vérité du corps concret devrait peser plus dans le souci de la pathologie d’autrui que l’hypothèse d’un inconscient nouménal doté de toutes les qualités d’un dieu monothéiste ? Si l’on préfère la causalité dialectique à la causalité magique ? Si l’on se soucie moins du chaman ou du sorcier et plus du médecin ou du chirurgien pour régler ses problèmes de santé ? Si l’on soupçonne le divan d’être un accessoire moderne dans le vieux théâtre des guérisseurs ? Si l’on pense, après examen du dossier, que Freud a beaucoup menti, peu soigné et presque pas guéri ? Si l’on doute que le psychanalyse ait plus de souci de lui, de son revenu, de sa discipline, de sa corporation, que la guérison de son patient ? Si l’on pense qu’un conquistador vit sur une autre planète qu’un homme de science ? Si l’on estime que la psychanalyse est une excellente thérapie – pour son inventeur et seulement pour lui ? Alors, c’est qu’on est très malade et qu’il nous faut urgemment nous allonger sur un divan… »
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Depuis des années, la politique française dirigée contre les pays musulmans de la planète provoque le terrorisme contemporain, elle n’y répond pas.
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La reproduction, sous prétexte d'égalité entre les hétérosexuels et les homosexuels, se trouve totalement artificialisée. A la présidente d'une association défendant les principes de la famille traditionnelle, autrement dit, un père et une mère pour un enfant, le président de la république Emmanuel Macron a dit : "Votre problème [sic], c'est que vous croyez qu'un père, c'est [re-sic] forcément un mâle [re-re-sic]." Si c'est un problème de souscrire au réel et à l'évidence, la raison n'a plus droit de cité !
Cette artificialisation des naissances est le premier temps d'un Etat universel où le corps sera pure marchandise.
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Le philosophe, c'est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée. Il tisse de solides liens entre sa propre existence et sa réflexion, sa théorie et sa pratique. Pas de sagesse sans implications concrètes de cette imbrication.
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Il n'y a pas d'enfer, poursuit Lucrèce. Ni supplice de Tantale, ni Styx à traverser, ni Nocher pour conduire la barque, ni Sisyphe poussant son rocher, ni Cerbère gardant les enfers, ni Tartare rempli de flammes, ni Furies pour punir parjure et parricide, ni Tityus supplicié, rien de tout cela n'existe : l'enfer a bel et bien lieu, mais sur terre - c'est là où l'homme punit son semblable dans des geôles ou en le jetant du haut d'un précipice, avec de la poix et du feu, avec des fers et des crocs, avec des carcans et des bourreaux...
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Des cavernes jusqu’à l’invention du livre, la culture, c’est le savoir nécessaire à l’agriculture.
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Le culte de la lumière (qui pourrait bien expliquer l’art pariétal néolithique) passe par les religions orientales, nourrit les animismes, les chamanismes, les polythéismes, les panthéismes qui ne séparent pas l’homme du cosmos et de la nature car les hommes d’avant le monothéisme savent qu’ils sont fragments d’un Grand Tout et qu’ils ne sont nullement séparés de celui-ci.
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Le triomphe de l’Homme ? Avoir transformé le loup et sa formidable puissance en bichon parfumé et obèse, avachi comme lui sur des canapés en peaux de bête – puisque tous les chiens domestiques sont le produit de la volonté débile de l’homme ayant voulu que les autres bêtes lui ressemblent alors qu’il perdait sa faculté de comprendre directement le monde en devenant un animal qui ne voulait plus l’être.
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Thoreau écrivait, dans "La désobéissance civile" :
"Que votre vie soit le frottement qui arrête la machine".

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Les primaires de droite et de gauche vont également avoir lieu ; on appelle ça une présidentielle. Chacun des candidats en passe de l’emporter arrivera avec un programme distinct de son voisin : ultra-libéral, réactionnaire, de droite dure selon la gauche (de droite) quand elle qualifie la droite (de gauche) ; insoucieux des finances publiques, dépensier, coûteux, laxiste selon la droite (de gauche) quand elle qualifie la gauche (de droite). Une fois au pouvoir, cette gauche de droite et cette droite de gauche gouverneront de la même manière en gratifiant de sucres d’orge symboliques et médiatiques leur électorat pour lui faire croire qu’il est bien distinct du camp d’en face.
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La philosophie comme mode d’existence meurt dans les salles de ces universités médiévales où l’on parle, où l’on discute, où l’on confère, où l’on débat, où l’on dispute, où l’on expose, où l’on devise, où l’on cause, où l’on disserte, où l’on discourt, le tout dans un maelström de mots réservés à des spécialistes qui constituent un langage à part que ne peuvent pratiquer que les gens du sérail. Il est aboli, le temps où Socrate parlait sur l’agora à des tisserands, des foulons, des potiers, des charpentiers, des marchands de poisson ; les philosophes du Moyen Âge parlent de manière incestueuse à leurs semblables : des bacheliers, des enseignants, des professeurs, des étudiants. La philosophie existentielle était ouverte sur les autres et sur le monde ; la pensée scolastique est fermée sur autrui, concentrée sur le même, et aveugle au monde, tout à son petit monde de fictions conceptuelles qu’elle estime plus vrai que le monde réel.
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Je ne crois plus qu'aux faits. Une idée doit être évaluée à la lumière de la réalité, du réel, du concret. Si elle ne passe pas la rampe pragmatique, alors il faut sinon s'en débarrasser, du moins l'amender. Si on persiste, l'idéologie pointe son nez et avec elle la dénégation.
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