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Critiques de Michel Schneider (86)
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Des livres et des femmes

Des livres et des femmes, quel ouvrage se cache derrière ce titre, qu’on peut juger cavalier? Réponse: l’une des plus singulières autobiographies qu’on ait lues.
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Écrit dans le noir

Un recueil d'essais littéraires publiés en revues ("Champ psychosomatique", "Critique", hors-série du "Monde", etc) pendant trente ans par l'érudit auteur de "Baudelaire, les années profondes", "Morts imaginaires" (prix Médicis de l'essai 2003) et "Marilyn dernières séances" (prix Interallié 2006). Des études où, précise Michel Schneider, la psychanalyse s'est souvent invitée entre les lignes, mais non comme une série de clefs ouvrant les portes du mystère de la création. Ce n'est pas elle qui éclaire la littérature, mais l'inverse." L'auteur de "Un rêve de pierre" (sur Le Radeau de la Méduse de Géricault) ct de "Prima donna" ("Opéra et inconscient") se penche sur Platon, Henry James, Melville, Musil, Kafka, Flaubert, Malraux, Starobinski, Chateaubriand, Victor Hugo.
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Écrit dans le noir

Michel Schneider se promène et se raconte à travers treize écrivains majeurs – Kafka, Flaubert, Malraux et quelques autres. C'est brillant, émouvant, savant puisque Schneider, grand mélomane, maîtrise toutes les octaves de l'écriture.
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Glenn Gould piano solo

Oeuvre cérébrale, comme la relation de Gould au piano; ça manque un peu de chair, dommage!
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Glenn Gould piano solo

Voilà un livre qui intéressera en premier lieu les mélomanes, les fous de musique dite "classique" , et finalement tous les hommes curieux (même si c'est une curiosité un peu voyeuriste je vous l'accorde ), de savoir pourquoi le grand pianiste canadien se baladait en plein mois d'août affublé de quatre couches de vêtements, mangeait végan, et jouait au piano assis sur la même chaise aux pieds tronqués qu'il transportait à tous ses concerts.

C'est le problème avec ce genre de clients. D'ailleurs dans le domaine de la musique, Glenn Gould n'a pas le monopole de l'excentricité. Que dire par exemple du grand Benedetti Michelangeli qui, lui, exigeait à chaque concert SON propre piano ! bonjour les frais de transport !

La musique rend fou ! c'est un lieu commun. Comment faire la part du contingent, du trivial de tous les jours, du poids du temps qui passe, et la part du noyau brut enfoui au plus profond de l'être que l'artiste par média interposé (le piano) , tente de faire surgir au monde sensible ? (C'est terrible car j'écris, le talent en moins bien sûr, dans le style que je reproche à Michel Schneider :-)

Car, en effet, c'est bien là où le bât blesse.

Michel Schneider fait partie de ces élites brillantes( ne voir dans ce mot aucune connotation péjorative...) sur lesquelles une bonne fée s'est penchée à la naissance pour les combler de dons. Michel Schneider qui fut directeur de la musique au Ministère de la Culture de 1988 à 1991 est énarque , psychanalyste, musicien émérite, et même écrivain renommé ! n'en jetez plus.

Dans cet ouvrage consacré à Glenn Gould, et l'on comprend tout à fait la passion qu' a Schneider pour le pianiste, sa grille de lecture pour tenter d'expliquer, de comprendre les actes et décisions de Gould , est en premier lieu psychanalytique. Ses conclusions sont souvent intéressantes mais parfois j'ai le sentiment que l'auteur se gargarise de sa propre prose. Et ça donne des avis comme celui-ci : " Il aimait le virginal, ou le son d'un piano quand il sonne comme un clavecin émasculé. Il n'aimait pas les "éjaculations sarcastiques, mordantes, laconiques et brutales du Sacre du Printemps de Stravinsky". Ah Oedipe quant tu nous tiens..!

Voilà c'est ça qui m'a un peu "énervé". Et c'est dommage car Schneider a vraiment des avis très pertinents quant il se cantonne à la seule musique. Il a très bien cerné l'enjeu que représentait pour Gould le fait d'arrêter ses tournées de concerts en 1964 , pour se consacrer uniquement aux enregistrements studio. Entre nous soit dit la démarche inverse du chef d'orchestre roumain (encore un géant de la musique) Sergiu Celibidache , qui a toujours refusé les enregistrements de studio pour se consacrer uniquement au "live". Mais Celibidache était imprégné de culture orientale (boudhisme) , et sa démarche est l'exacte démonstration de la pensée héraclienne : "on ne se baigne jamais dans le même fleuve" , autrement dit la version "idéale" et "parfaite" de telle symphonie de Beethoven, ou d'autres, est une fumisterie. Seule compte l'interprétation de l'oeuvre à l'instant T et dans un lieu X. Car ce sont des hommes qui jouent, avec leurs affects, changeant d'un moment à l'autre, avec des données physiques différentes d'un lieu à l'autre (acoustique..).

Inutile de vous dire que c'est de cette façon que j'envisage la musique. Et d'ailleurs je n'aime (pas trop...) les interprétations de Gould : pas assez de legato (ça va en faire hurler certains..). Michel Schneider (je crois que j'ai été trop sévère avec son bouquin...) , écrit que le disque de Gould qu'il préfère c'est un de ses derniers : les Intermezzi de Brahms op 117, 118, 119. Je ne l'ai pas mais You Tube pourvoit à tout. J'ai donc écouté . C'est superbe. Mais qu'on me redonne Julius Katchen ou Radu Lupu ! Merci :-)

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Glenn Gould piano solo

Ordinairement, la musique que j'écoute ne s'accompagne d'aucun commentaire et je ne cherche pas à prolonger verbalement ce que mon esprit a capté par les oreilles. Pourtant Glenn Gould est un artiste moderne, et l'on n'a accès à son oeuvre, comme pour la plupart des modernes, que par la médiation du mot et du discours. Lui-même a ponctué sa carrière de sentences et d'explications qui en éclairaient les choix et les méthodes, ainsi que l'originalité. Aussi n'est-il pas mauvais de lire cet excellent livre, alors que ce serait moins nécessaire, peut-être, pour Nathan Milstein ou Alfred Brendel. Après avoir lu ce livre, on écoute mieux et on apprécie mieux les interprétations de Gould, ce qui ne peut que glorifier encore davantage les compositeurs qu'il a servis.
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Glenn Gould piano solo

Voilà un livre magnifique, un portrait tout en délicatesse et en pudeur, un très bel hommage, un très beau manteau de papier offert à cet homme qui avait toujours froid et ne rêvait que de grand nord.

Tout le monde connaît Glenn Gould, sans nécessairement le connaître, pour son talent, son génie (qui irrite ou emporte), pour ses excentricités, aussi…

Il y a beaucoup de tendresse et de respect dans le portrait que nous donne à voir et à entendre, Michel Schneider. Pas évident pourtant de cerner un homme qui était toujours dans l’évitement, au « dehors ». Et pourtant, le résultat est stupéfiant, bouleversant plutôt.

Il fallait beaucoup d’amour et d’admiration pour écrire ce livre-là, sans pour autant tomber dans la bête hagiographie. Le pari est réussi, la manteau est magnifique de souplesse, léger et chaud tout à la fois, Gould pourra partir un peu plus loin vers le grand Nord...

Autiste Asperger (mots que pas une seule fois, Michel Schneider n'évoque), excentrique ? Après tout, et même s’il est facile de cumuler les indices, ceci appartenait à l’artiste. Alors bien sûr, il est évident que cette profonde différence imprima de son empreinte toute l’œuvre du pianiste, au point justement de nous la rendre si unique, si étrange, si « hors du temps. ». Les deux sont liés, indubitablement, mais le terme précis non seulement n’est pas nécessaire, mais également par trop réducteur.

Gould était résolument ailleurs, DANS la musique.

Le titre est à lui seul, très explicite, « Glenn Gould, piano solo », et non pas « AU piano, Glenn Gould » comme il se dit dans les concerts. Gould après neuf années à sillonner le monde, a décidé, un dimanche de Pâques et à l'âge de 32 ans, de toute arrêter, définitivement, pour ne plus s’adonner qu’à des enregistrements, protégé, à l’abri, seul dans un studio et « sa sécurité matricielle », au plus proche de la musique. Piano solo, seul, avec ce piano qu’il transcende et dont la matérialité finalement n’a plus tant d’importance… Seule la musique, dépouillée, travaillée et retravaillée, parfois sans instrument aucun, la musique immatérielle et intemporelle.
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Glenn Gould piano solo

Glenn Gould, piano solo fut le premier ouvrage d’une collection ouverte chez Gallimard par J.B. Pontalis, dédiée à des " récits subjectifs à mille lieues de la biographie traditionnelle ".

Là, on peut dire qu’il atteint pleinement son but, hélas pour moi.



"Après tout, peut-être est-ce cela que j’ai voulu faire: vêtir Gould d’un tissu de mots pour qu’il fût à l’abri. J’espère bien qu’une fois achevé le parcours dans lequel je l’ai accompagné, il se retournera en souriant, un peu plus loin encore."



Allons bon.. On peut rêver, je serais Glenn Gould, j’aurais plutôt tendance à me retourner dans ma tombe après cette lecture, lui qui, Schneider le dit bien, aspirait à la liberté ,se retrouve enseveli et bien profondément sous les mots, des mots qui ne sont pas les siens , Michel Schneider ne manque pas de le dire: "Les faits que j’ai rapportés sont attestés par des témoins. Presque rien que j’aie connu directement. Je n’ai ni sondé les mémoires, ni fouillé les archives. Un récit de récits. Est-ce pourtant qu’il peindrait un Gould imaginaire? Sans doute."



Ce livre en forme de partition ne se veut pas une biographie. Mais des variations autour d’un thème, Gould et la solitude, Gould et le chantonnement, Gould et le froid, Gould et son piano, Gould et l’écriture , Gould et l’extase, etc.

Alors, effectivement, c’est un personnage propre à inspirer l’écriture du psychanalyste qu’est Michel Schneider, il y a d’ailleurs de beaux passages sur la solitude, le son , le bercement, l’attitude.. Mais ils sont suivis instantanément de digressions entièrement subjectives qui ne peuvent toucher que des férus du langage psychanalytique, ce qui n’est pas mon cas..

Est-ce que vraiment Glenn Gould s'identifiait" non au piano, mais à ce qui était en souffrance à l'intérieur, un peu comme jadis le poisson pêché dans le lac Simcoe contenait l'indicible sous l'irisation de son ventre agité de soubresauts ; un instant, il avait été cette impossibilité, cette détresse. Ou bien, regardant la brillance de son Steinway, le miroitement des touches, et tout ce sombre, cet insondable, c'était le lac lui-même, ses reflets alternés qu'il revoyait, troué par le bruit mort du liège des filets descendus dans l'eau, espérant et redoutant à la fois ce qui allait sortir du noir. "???



Je trouve qu'il pousse un peu loin.. beaucoup trop pour moi en tout cas.

Mais je ne voudrais pas être trop négative au sujet de ce livre , car le musicien qu'est Michel Schneider pose aussi de bonnes questions, et c'est brillamment écrit.Et si j'ai été souvent agacée, j'ai aussi été séduite par l'écriture.

Quand même de belles pages sur le son, le temps, la technique musicale , mais , à mon goût, noyées dans beaucoup trop d'élucubrations,heu pardon, de digressions schneidériennes..



Un extrait:



"C’est que les limites de l’instrument excluent tous les autres possibles de l’œuvre et ravalent l’idéal à sa transitoire incarnation. Gould jouait le premier mouvement du Deuxième concerto de Beethoven avec l "una corda " pour rendre le son plus léger, plus pénétrant, et il aurait voulu que ses enregistrements de Beethoven possédassent le son de ceux de Schnabel, pauvres en harmoniques. A quoi son ingénieur du son répondit: « Vous n’avez qu’à les écouter au téléphone sur un appel longue distance. » J’aime cette réponse qui allait au cœur de la physique et de la métaphysique gouldiennes, communiquant par sa musique, avec autrui et avec lui-même, de loin. J’aime cette idée que la musique puisse finalement n’être que cela: un appel longue distance. On joue, on ne sait qui on appelle. On ignore qui appelle en soi. Une simple vibration de l’air entre deux lointains, une ligne bruissante joignant deux êtres dont on ne sait rien, sinon qu’ils sont perdus.

Une distance si longue certains jours qu’il ne reste qu’elle, comme si la douleur, ou simplement l’intention de l’appel s’apaisait, à force de beauté, de froid, d’éloignement.

C’est une vieille question de pianiste: le son doit- il avant tout être beau, ou être vrai? Certains pianistes ont le son beau ( Arrau, Lupu), d’autres, le son vrai ( Richter, Petri), d’autres, encore, à la fois vrai et beau ( Novaes). Gould, c’est autre chose: un son qui est, et qu’aucun adjectif ne saurait qualifier. La désincarnation du son n’est pas contradictoire avec la densité de la phrase; Gould voulait dépouiller la musique de sa chair pour faire voir en pleine lumière son architecture indifférente aux couleurs, sa beauté d’os.

L’écoutant, parfois, c’est vrai, on sort brutalement dégoûté de tant d’immatérialité, ou bien on s’accroche aux éclats de voix, ces restes d’un autre chant, malhabile, inavoué. Ce sont les plaies du sublime, par où l’on redescend au corps. Alors, on se dit que c’est bien hérétique de croire à la résurrection , mais d’en exclure la chair, et bien fou de vouloir s’évader de la prison de la résonance, s’évader du corps de la musique. A ce compte, la craie blanche salit la figure de géométrie qu’elle trace."











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Glenn Gould piano solo

«Glen Gould Piano Solo», est un livre qui lit se lentement. On est sans cesse dévoré par l’envie d’aller du côté de sa discothèque réécouter les magnifiques interprétations de l’artiste, ou de se rendre sur internet pour découvrir celles que l’on ne possède pas. C’est un des talents de Michel Scheider, de nous faire aller, au delà des mots, à la rencontre de la musique. De l’art. «Chaque pianiste a son sens des couleurs et des lignes, sa façon d’opposer des valeurs, non au sens du solfège, mais du peintre.»

En spécialiste passionné, l’auteur retrace avec beaucoup de sensibilité, la vie et l’oeuvre du prodigieux interprète que fut Glen Gould, dans une langue souvent poétique, émaillée d’anecdotes et de propos plus érudits.

Magnifique portrait d’un interprète excentrique et solitaire en quête perpétuelle d’extase, qui annonça «qu’il arrêterait les concerts à 30 ans, il le fit à 32. (Qu’) il envisageait d’arrêter les enregistrements à 50 ans. Le jour de ces 50 ans le 25 septembre 1982 - CBS publia la seconde version des (variations) Goldberg. Le surlendemain Gould entrait dans la mort.»

Ce livre n’est pas uniquement destiné aux mélomanes. Il permet d’approcher aussi toutes les difficultés, les contradictions, les renoncements, les errances, auxquels sont confrontés tout artiste dans l’élaboration de son oeuvre.



«D’un geste, parfois la main libre s’échappait étrangement, les doigts joints, puis épanouis comme des rémiges tremblantes, et semblait vouloir laisser dans l’air une trace écrite. On le voyait aussi le cou ployé, la face défaite, les lèvres baisant le vide, l’oeil embué et le cheveu gommé de sueur, et c’était alors la douloureuse expression outrée que le plaisir inflige au visage humain.»

http://www.youtube.com/watch?v=KosCjMJG5ks
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Glenn Gould piano solo

Ce livre s'adresse à tous les mélomanes, aux pianistes, aux lecteurs avertis pour apprécier ce livre. C'est une biographie/essai sur le pianiste Glenn Gould, écrit sur le mode des variations en hommage au pianiste grand spécialiste de Bach et des variations Goldberg, de la collection l'un et l'autre chez Gallimard. Michel Schneider crée une vie, une mémoire , invente c'est un récit subjectif autour de ce grand pianiste canadien mystérieux qu'est Glenn Gould.

L'auteur a été directeur de la musique et de la danse au ministère de la culture de 1988 à 1991. Il a une grande connaissance de la musique. Et aussi, il est psychanalyste, de ce faite il analyse très bien la personnalité complexe de la même façon il avait très bien analysé Marilyn dans la dernière séance : Qui est Glenn Glould ? Il essaye de répondre à cette question.

C'était un homme solitaire et Michel Schneider parle très bien de la solitude avec des mots justes : "Être seul n'est pas être dans la solitude. Je garderai le mot de solitude pour parler de cet état où l'on est dans les autres, certes, mais où l'on se tient compagnie, et nommerai esseulement les temps, que je sois seul ou en compagnie, où ma propre compagnie me manque, les moments où le "quelqu'un qui manque" n'est tant l'autre que moi-même. (A l'inverse, l'amour, quand l'autre vous manque, même quand il est là.) Être dans la solitude, c'est éprouver la certitude que l'autre est là, en moi. Et puis, il y a l'isolement, où manquent et l'autre et moi."

Sa conception concernant le piano est pour le moins étonnante. Il ne touchait pas son piano plusieurs jours avant ses enregistrements et il disait " Ce n'est pas avec les doigts mais avec le cerveau qu'on joue du piano."le secret pour jouer du piano réside partiellement dans la manière dont on parvient à se séparer de l'instrument".

Ce livre m'a beaucoup intéressé, je l'ai trouvé fort passionnant pour plusieurs raison. Il se trouve que de l'âge de 8 ans à 25 ans j'ai joué du piano et étudié des partitions, j'ai acquis de bonnes connaissances dans le domaine de la musique classique. Puis, aussi il y a fort longtemps de cela la première fois que je suis allée au Centre Culturel Canadien s'était pour voir une exposition consacrée à Glenn Gould c'était émouvant car il y avait la fameuse chaise que Michel Schneider parle dans le livre.
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La comédie de la culture

Édifiant pamphlet sur les pratiques du vibrionnant ministre de la culture de François Mitterrand.
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La Tombée du jour : Schumann

Mon meilleur ami m'a tant vanté Musiques de nuit que lorsque j'ai vu le nom de Michel Schneider apposé à celui de Schumann, je n'ai pas hésité. Je me suis dit qu'il pourrait peut-être proposer un regard autre sur le compositeur. J'étais loin de me douter que je deviendrais complètement happée par cet essai, certes très spécialisé, truffé de références bibliographiques et musicales. Il revient sur la folie de Schumann (son livre s'ouvre d'ailleurs sur la tentative de suicide du compositeur), tente de la définir, de tracer la fine ligne entre douleur et souffrance. Il plonge aussi dans l’œuvre, en expose les rouages, exemples musicaux précis à l'appui. On sent que Schneider aime Schumann, qu'il le comprend, de l'intérieur, car il s'est approprié sa musique pour piano, probablement en tant qu'interprète.
Lien : http://lucierenaud.blogspot...
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Maman

Michel Schneider fut un haut fonctionnaire français mais c'est aussi un homme féru de psychanalyste.

Et, c'est bien dans cet esprit qu'il a écrit Maman.

D'entrée de jeu, ce livre est fascinant non seulement pour tous les passionnés et lecteurs de La Recherche du temps perdu mais devrait aussi, à mon avis captiver plus d'un lecteur lambda.

Dans ce livre, Michel Schneider s'interroge sur le pourquoi de l'existence de la Recherche.

Qu'à voulu ou désiré Marcel Proust ?

S'affranchir de cette mère tant aimée ou la faire vivre éternellement ?

Michel Schneider va très loin dans ces hypothèses, dans les relations mère et fils.

Il dit" Proust est le fils homosexuel d'une mère juive, mais il sait que pour devenir écrivain, il doit prendre distance vis-à-vis de ces identités "

La Recherche est disséquée à travers ces identités complexes.

Le livre de Michel Schneider est foisonnant de thèmes, de réflexions, d'interrogations. passionnantes.

À la fin de sa lecture, on n'a qu'une envie : Relire la Recherche du temps perdu.
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Marilyn : Dernières séances

Perdus, l'actrice à bout de souffle et son analyste qui se trouble à l'orée de la star. Marilyn et Greenson, un dernier duo mythique durant les mois qui précèdent la mort de l'actrice.



Comme on rembobine un vieux magnéto, les dialogues de séances psy ou les témoignages de proches de Marilyn renvoient une vérité trouble dont s'est emparé l'Histoire et le romanesque.



Un beau roman qui ne révèle pas la Vérité, qui ne la cherche pas, mais qui permet de dessiner une Marilyn plus complexe que l'Inconscient Collectif n'a pu le faire. Ni victime ni bourreau, le personnage erre dans la parole et l'image sans jamais pouvoir trancher entre mythe hollywoodien et mots freudiens.
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Marilyn : Dernières séances

Sur Marilyn Monroe, beaucoup a été écrit, trop peut-être... Après avoir lu deux biographies la concernant, j'ai décidé de m'en tenir là sur les récits plus ou moins fantasmés concernant sa vie.



Pourquoi alors avoir succombé à Marilyn dernières séances ? Je ne sais pas. Peut-être parce que le parti de Michel Schneider n'était pas, comme bien d'autres, de comprendre le destin brisé de la star à travers son enfance, ses errements ou encore ses amants.

Peut-être aussi parce qu'il n'affirme jamais entreprendre de comprendre celle qui fut tant médiatisée qu'elle se perdit en chemin. Il ne subsiste de la fascinante Marilyn que des souvenirs, des films, des mensonges aussi, et puis des réalités arrangées. Et Michel Shneider compose avec ces vides laissés au présent.

De ses derniers instants, il n'évoque que des bribes, décidant de laisser de côté la polémique sur cette nuit ultime où tout a basculé. Et finalement, c'est ce qui m'a plu.

Loin des documentaires plus ou moins fiables qui promettent de révéler enfin ce qu'il advint de l'actrice adulée, Marilyn dernières séances se propose comme un ouvrage à part qui, s'il ne débute pas avec l'enfance de la jeune femme, n'échappe néanmoins pas à quelques rapides retours sur cette époque. Sa construction déconstruite chronologiquement évite, pour qui connaît un tant soit peu le parcours artistique et personnel de la belle, de lasser son lecteur. Michel Schneider alterne passé et présent, sans pour autant perdre son lecteur dans les méandres de cette vie chaotique.

Son propos ? Se pencher sur les relations qu'entretinrent Marilyn et son quatrième psychanalyste, Ralph Greenson, durant les deux dernières années de la vie de la mythique blonde. Sur leur relation destructrice, l'auteur ne porte pas de jugement, mais laisse parler les professionnels qui connurent ce tandem improbable. Des deux, qui avait l'emprise sur l'autre ? Qui détruisait l'autre ? Le mystère reste entier. Et finalement, des incertitudes qui demeurent sur la vie de Marylin, celle-ci semble être la plus fascinante.

Sans jamais sombrer dans une psychologie facile et hasardeuse, Michel Schneider offre ici un ouvrage étonnant autant qu'agréable. Un livre au rythme rapide, sans temps mort, au style soigné et imagé, qui a su capter mon intérêt malgré deux ouvrages déjà lus sur le sujet.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Marilyn : Dernières séances

Marilyn icone sexuelle, Marilyn actrice de cinéma, Marilyn icone de l'Amérique... Michel Schneider retient, lui, dans son livre la face la plus sombre de Marilyn : la patiente accro à Freud et à la psychanalyse autant qu'aux barbituriques qui la tuaient lentement.



Ce livre rend à Marilyn ce que nous lui devons, la voir comme une femme qui souffre, qui ne supporte pas l'image d'elle même, arrêter de seulement voir en elle cette "petite dinde peroxydée". Le livre retrace les 30 derniers mois de Marilyn, 30 mois de psychanalyse avec Ralph Greenson, celui qu'elle avait choisie pour l'accompagner à la mort. Pendant 30 mois, les deux personnages ne se sont plus quittés, mêlant cinéma et divan, névroses et champagne, jusqu'à la fusion intellectuelle, passionnelle et destructrice.



R. Greenson a beaucoup douté, il a créé une thérapie spécifique pour cette femme si perdue, il a franchi les limites conventionnelles en en faisant un membre de sa famille, ils a beaucoup douté jusqu'a la fin de ses jours de l'impact de cette relation "psychanalytique" aussi bien sur elle que sur lui.



On a l'impression en lisant ce livre que Norma Jeane est prisonnière de Marilyn, elle ne contrôle plus son propre personnage, on souffre avec elle, pour elle. On assiste impuissant à une descente suicidaire dans la déchéance, l'alcool, les anxiolytiques. Elle revit devant l'appareil photo d'un ancien amant et en même temps donne encore une fois son corps en pâture elle qui rêvait que l'on ait envie de la comprendre, de l'écouter de la respecter.





La force de ce roman tient au travail de documentation fourni par Michel Schneider. A partir de documents et de faits réels, il a imaginé, inventé, rêvé ce qu'a pu être la déchéance de Marilyn. Difficile de déceler le vrai du faux mais cela importe peu. Sans complaisance ni excuse, il tranche à vif et ne craint pas de briser un mythe. Mais au-delà de ce tête-à-tête, c'est tout le Hollywood des années 1950 qui est dépeint. On croise en un seul roman les frères Kennedy, Anna Freud, Truman Capote, Clark Gable, Frank Sinatra, les vices et les coulisses de ce monde de l'illusion.

On a envie en lisant ce livre de pouvoir la prendre dans nos bras pour l'aimer juste l'aimer.




Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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Marilyn : Dernières séances

Dans le cas de Marilyn ce sera toujours une frustration : on ne saura jamais... On la découvre sensible évidemment, fine et perspicace, se debattant de son entourage nuisible.
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Marilyn : Dernières séances

J’ai lu ce livre dès sa sortie, je me faisais une joie de poursuivre ma découverte de cette actrice iconique. Après le formidable « Blonde » de Joyce Carol Oates et une magnifique exposition de photos à Paris, je me délectais d’avance. En outre, férue de psychanalyse et en ayant une pratique de plusieurs années, j’étais aux taquets. Et j’ai été déçue évidemment… je ne me suis pas retrouvée dans le cadre de cette analyse, la relation patient-thérapeute m’a mise mal à l’aise tant et si bien que je suis passée à côté du travail e l’écrivain lui-même… dommage pour moi…
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Marilyn : Dernières séances

Marilyn Monroe est devenu un mythe qui hante encore nos imaginaires, en raison de son "sex appeal", de sa filmographie (elle a tourné avec les plus grands), de sa vie glorieuse et chaotique, mais surtout à cause de son suicide qui a frappé de stupeur ses innombrables admirateurs.

Le roman de Michel Schneider donne un éclairage très détaillé sur la personnalité de l’actrice, telle qu’elle s’est révélée à la fin de sa vie. Comme beaucoup d’autres acteurs, Marilyn était en psychanalyse. Cela se justifiait pleinement, car sa vie personnelle était marquée par une très grave névrose qui se manifestait notamment par sa nymphomanie, son immaturité et l’abus d’alcool et de médicaments. Si étonnant que cela paraisse, malgré son apparente frivolité elle se sentait très angoissée au moment même où elle était au sommet de sa notoriété (orchestrée par Hollywood). A travers quelques épisodes de sa vie imaginés par l’auteur, notamment dans ses rapports avec son psy Ralph Greenson, on découvre l’extrême fragilité de la star, mais aussi sa sensibilité: Marilyn n’était pas une starlette sans cervelle qui avait réussi, contrairement à ce que certains ont pu croire.

Comme tout le monde, je suis sensible au mythe Marilyn mais, en fait, mon intérêt à son sujet reste limité. C’est pourquoi j’ai trouvé ce livre assez long, et même presque fastidieux vers la fin. Je n’aurais pas envie de le relire.

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Marilyn : Dernières séances

la fin de Marylin racontée de maniére diablement habile grâce à ses relations avec son psychanalyste. C'est très original et intelligent.

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