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Critiques de Monique Wittig (54)
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Les Guérillères

Des femmes ont ensemble monté une communauté, sans hommes, un « féminaire » comme l’écrit la narratrice. Elles ont décidé de se passer de celui qu’elles nomment l’oppresseur. Plaisirs lesbiens, longues descriptions du sexe féminin. Évocations multiples de déesses, de nymphes, nombreuses allusions à l’antiquité. Parallèlement, préparation à la guerre contre le mâle agresseur, dominant, maniant le sexisme comme il a manié le racisme, son éradication est en vue, l’armée souveraine des femmes est prête et ne fera pas de quartiers.



Au cœur de ce texte très exigeant et de structure complexe, quelques cercles pleine page, ils peuvent à la fois représenter le zéro, mais aussi un périmètre dans lequel les hommes seront faits prisonniers. Il peut être vu également comme la lettre O, la première constituant les différents noms de troupes féminines combattantes. Toutes les cinq pages, des listes de noms de femmes tombées dans l’antiquité, comme un métronome incessant, un robinet qui goutte du sang.



Le combat contre l’homme dominateur et possessif va s’avérer violent, sans merci. La torture, la lutte, la guerre, la revanche tant attendue. Mais Monique WITTIG ne plaide pas pour le sanguinolent à tout crin, son texte est enrobé d’une poésie certes violente mais emplie d’allégories, de références, de beauté. Des micro-poèmes intégrés dans l’œuvre peuvent représenter ce boomerang que le mâle prend en pleine tronche après des millénaires d’abus. Minutieusement mais avec hargne, l’auteure justifie l’acte à venir :



« Elles disent, ils t’ont décrite comme ils ont décrit les races qu’ils ont appelées inférieures. Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs, les mêmes maîtres qui ont dit que les nègres et les femelles n’ont pas le cœur la rate le foie à la même place qu’eux, que la différence de sexe, la différence de couleur signifient l’infériorité, droit pour eux à la domination et à l’appropriation. Elles disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs dominateurs qui ont écrit des nègres et des femelles qu’ils sont universellement fourbes hypocrites rusés menteurs superficiels gourmands pusillanimes, que leur pensée est intuitive et sans logique, que chez eux la nature est ce qui parle le plus fort et cætera ».



Il faut bien s’accrocher pour lire ce récit. Un roman ? Peut-être, mais j’y vois surtout un manifeste féministe très acéré et sans concessions, sorte de manuel de lutte armée contre le « mec ». En fin de volume, les références utilisées dans l’ouvrage sont listées, elles sont nombreuses, variées, il est difficile de les percevoir dans la lecture. Récit utopiste en même temps que combatif, il est lucide et plein d’à propos.



Ce texte écrit en 1969 fit du bruit à sa sortie aux éditions de Minuit. Puis il fut étudié, encensé. Devant les féminicides toujours plus nombreux, il est plus que jamais d’actualité pour que l’homme cesse de tout se permettre au nom de la virilité, de la pseudo-supériorité, du défilé de testostérones, de longueur de quéquette et d’épaisseur de muscles. « Les guérillères » (quel titre sublime !) vient d’être réédité en poche en septembre 2019, tout juste 50 ans après sa sortie, toujours aux éditions de Minuit, comme en guise de nouvel avertissement au machisme, à la misogynie. Le propos signifie que s’il faut employer la violence contre la violence, alors elles ne s’en priveront pas. Il faudra frapper droit au coeur, c’est-à-dire entre les jambes, pour bien faire remonter les burnes jusqu’à la gorge et les voir jaillir de la bouche, dégueulées comme le comportement masculin peut être dégueulasse. Ce livre ô combien percutant devrait à nouveau laisser des traces.



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L'Opoponax

L'auteure nous relate son enfance en Alsace à Damepierre.

On ne sait pas trop où ça va le style est assez fort, peu de ponctuation, beaucoup de descriptions.

Et en même temps elle arrive à retrouver un regard d'enfant ou plus ou moins.

Ca n'est pas passionnant mais on reste pris dans cette vie rurale, ces ballades à travers champs ces joies et ces souffrances à hauteur d'hommes.
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L'Opoponax

C'est si loin, étrange ! J'ai tout oublié et pourtant JE SAIS que ce livre a été à peu près à cette époque important pour moi.

Certainement il doit continuer à agir par des canaux mystérieux !
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La Pensée straight

"La lesbienne est le seul concept que je connaisse qui soit au-delà des catégories de sexe parce que le sujet désigné n'est pas une femme, ni économiquement, ni politiquement, ni idéologiquement." Le lesbianisme n'est pas une identité sexuelle et culturelle mais une position hors du système d'oppression qui produit les sexes.

Wittig est l'auteure d'actes poltiques très puissants. L'un d'entre eux est dans déterritorialisation du corps féminin (qui se matérialise dans l'affirmation que les lesbiennes ne sont pas des femmes) et le devenir gouine-garou (qui suppose la transformation du corps hétéro.) Un devenir corps lesbien, sans substance ni antécédents naturels, qui résulte du processus de baiser lesbien tel que cela se manifeste dans Le Corps lesbien.
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L'opoponax

Le plus beau livre sur l'enfance ! Le style exigeant de Monique Wittig sert magnifiquement son récit.
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Virgile, non

Ce livre est un petit bonheur à lire.

Wittig nous offre un voyage épique dans un style de science-fiction. Elle nous présente sa vision lesbienne et féministe de l'oppression des femmes et de leurs situations en traversant tour à tour les cercles de l'enfer, les limbes, puis finalement le paradis, le tout sur fond de San Francisco et de désert balayé par le vent. N'hésitez pas : il est vite lu et vous aurez de quoi réfléchir, quelles que soient vos réactions !
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Les Guérillères

Dans ce deuxième roman, Wittig nous invite à découvrir une communauté étonnante au travers de petites scènes a priori disparates. Sa plume est belle, les récits interpellent. L'incompréhension qu'on ressent au début cède la place à la curiosité tandis qu'on découvre des idées inhabituelles. C'est ce qui marque en le lisant : la nouveauté du sujet, la liberté de pensée de l'auteure.
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La Pensée straight

Vraiment pas facile d’accès. Heureusement que le livre est découpé en chapitres / thèmes courts . Je pense qu’il faut être familier avec l’écriture de Monique Wittig avant de se lancer dans cet essai qui développe des concepts intellectuels assez compliqués.
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Le corps lesbien

J/e aime tu. Physiquement et intensément. Ce livre n’est ni un roman, ni un essai. Ce livre est la description d’un amour physique en épisodes ou de plusieurs relations sexuelles entre deux femmes. Elles sont supposées par le titre. Elles n’ont ni prénom ni caractéristiques précises. Ce récit est entrecoupé d’une liste continue de vocabulaire sur le corps lesbien. Les mots se suivent sans ponctuation, dans une police taillée comme un titre. La chaîne de récit et celle des mots se croisent.



J’ai ouvert ce livre à la faveur de la réédition du livre de Monique Wittig et son retour sur le devant de la scène. Ce texte n’a pas d’introduction particulière. J’y ai plongé et vite perdu mes repères. Il y a bien entendu le « j/e » continuellement découpé qui a raisonné avec un thème important aujourd’hui, la perte d’identité. Cette coupe étonne, amplifié par la faible ponctuation. Les phrases se suivent vite, augmentant l’intensité sexuelle qui lie les personnages.



Pour deux raisons, le sujet est inédit et la forme radicale. Pour apprivoiser ce texte, je me suis laissé bercé par la musique de l’écriture. Le j/e et le tu me sont devenus familières et le rapport entre elles m’a ému, surpris, ébloui et terrifié. Le désir s’exprime dans toutes ses nuances. Juste entrecoupés de sauts de lignes, les paragraphes semblent se répondre et s’interrompre. Comme le dit le poème de Verlaine, ces deux femmes ne sont ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait des autres. Elles s’aiment et se comprennent. Elles sont connectées. Le temps d’immersion dans les pages de ce livre sont étourdissantes.



La postface de l’autrice apporte des clés. Elle dévoile les coulisses de sa création et de son laboratoire. Ses intentions sont définies très clairement et la pensée qui l’anime veut trouver une forme adaptée, assez forte pour la porter. Ces quelques pages rappellent également la volonté artistique et puissante du geste, du découpage et du montage textuel.


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Les Guérillères

J'ai l'impression d'avoir lu une pensée, d'être comme une déesse qui observe la force et la combativité d'un groupe de femmes, elle nous met dans cette situation je trouve. Elle nous fait les respecter et les admirer, les comprendre, même si elles ne sont pas parfaites.

C'est beau, vraiment.

En revanche ça part en vrille a un moment, on sent bien que c'est une militante féministe lesbienne qui a vraiment pris part aux combats, elle est pas tendre.

Mais ça marche, parce qu'elle a une écriture hyper poétique.

Bref, pas simple à lire mais je le recommande chaudement quand même.
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La Pensée straight

Monique Wittig est une romancière, philosophe, théoricienne, féministe, lesbienne. Elle s’inscrit dans le féminisme matérialiste, c’est-à-dire que le sexisme n'est pas issu de la nature (vision essentialiste), mais des constructions sociales (vision matérialiste).



Dans ce recueil d’essais Monique Wittig expose sa pensée, selon laquelle l’hétérosexualité est un régime politique qui asservit les femmes. La division et la hiérarchie des sexes n’existe que dans une relation entre un homme et une femme. En effet, elle affirme que les hommes s’approprient le travail reproducteur des femmes, dont le cadre légal est le contrat de mariage.

Ainsi pour Monique Wittig les lesbiennes ne sont pas des femmes, puisqu’elles choisissent de sortir de cette relation hétérosexuelle.

En effet, elle prône un lesbianisme politique. L’hétérosexualité n’étant pas naturelle, il est donc possible de choisir d’avoir des relations seulement avec des lesbiennes, pour échapper à sa condition de femme.



Dans une seconde partie elle évoque davantage le langage, la sémantique, et comment ceux-ci pourrait nous aider à dépasser la notion de genre. Je dois avouer que cette partie là de l'œuvre a été plus obscure à comprendre pour moi. C’est pour cela qu’il fera l’objet très certainement d’une relecture. En outre, il m’a donné envie de lire ces autres œuvres, notamment le dernier texte dans lequel elle commente l’une de ses œuvres Les Guérillères.



Elle compare beaucoup la situation des esclaves ou celle des femmes. Il me semble que cette comparaison a été jugée malvenue par Françoise Vergès notamment, d’une part parce que Monique Wittig est blanche, d’autre part parce que lors de l’esclavage des femmes blanches ont possédé des esclaves. En outre, ça participe à invisibiliser la spécificité des discriminations que subissent les femmes noires.



Je n’ai pas résumé toute la pensée de Monique Wittig dans cette chronique puisqu’il y ait aussi question de critique du marxisme, du féminisme essentialiste, de références à la culture lesbienne... Je vous invite donc fortement à lire cet ouvrage, et à écouter, lire des critiques qui traitent de la pensée straight.
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La Pensée straight

Lu il y a quelques années, relu récemment. Ma bible !

Les échos de Monique Wittig me suivent et me stimulent encore aujourd'hui. C'est à ça que je reconnais mes piliers personnels. Lecture coup-de-poing pour les non avertis !

J'ai besoin d'une 3ème lecture pour en faire une chronique digne du nom. C'est dire à quel point cet essai est dense et important pour moi !


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L'Opoponax

Présenté comme un chef d’œuvre par Marguerite Duras, ce livre au style résolument "moderne" est d' un ennui rare.

Une longue litanie de descriptions, de nom et de prénoms sans aucun dialogue est déroutant, et pour le coup je l'ai été.

Seul quelques réminiscences de ma vie personnelle dans cette lecture m 'ont apportées quelques satisfactions et m'ont permis de finir le livre.
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La Pensée straight

“Les lesbiennes ne sont pas des femmes”. C’est par cette phrase que Monique Wittig conclut en 1978 sa conférence intitulée “La pensée straight”. Une phrase-choc, qui dit bien toute la radicalité du propos de cette théoricienne mais qui ne peut se comprendre que dans le cadre plus large de sa pensée sur nos sociétés hétéronormées : si les lesbiennes ne sont pas des femmes au sens communément admis, c’est parce que leur sexualité constitue une rupture avec le contrat social hétérosexuel, dans lequel une femme ne se définit que par son appartenance aux hommes.



S'il s'avère d'un abord difficile, Le recueil La Pensée Straight permet cependant une première approche de cette pensée pionnière, qui postule que l’hétérosexualité est une idéologie destinée à maintenir l’emprise des hommes sur les femmes. A l’avant-garde des discours sur le genre, les œuvres de Monique Wittig continuent aujourd'hui d'ébranler l'ordre établi et de questionner nos certitudes.
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La Pensée straight

Je recommande ce livre à toutes les lesbiennes, à toutes les femmes et personne non-binaires intéressées par la critique (et le renversement) du système hétéropatriarcal.



Les + : les constats faits par Monique Wittig sont très intéressants, voire époustouflants quand on a peu conscience des rapports de domination au sein des rapports hétéros. Elle offre un point de vue révolutionnaire, littéralement. C'est une œuvre brillante et qui s'inscrit dans une conception radicale (pour ne pas dire marxiste) de l'homosexualité.



Les - : Wittig a par moments des réflexions assez archaïques et racistes, lorsqu'elle compare l'hétérosexualité à l'esclavage. Je ne sais pas si c'est par manque de connaissance des conditions de vie infâmes des personnes mises en esclavage qu'elle ose cette comparaison. Néanmoins, je ne peux mettre 5 étoiles, c'est trop dérangeant étant donné qu'elle répète plusieurs fois la comparaison.
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Les Guérillères

Un texte assez beau sur le plan poétique avec une écriture originale dans la forme. Les guérillères est je pense volontairement flou, mais s'en dégage une épopée féministe qui appelle à la révolte et à l'anéantissement complet de la culture patriarcale existante pour reconstruire un culture matriarcale. Je n'ai malheureusement pas été emportée par la forme (et pourtant en général j'aime bien les trucs perchés), et je n'ai pas non plus été convaincue par le fonds. J'ai été déçue par la violence extrême. Même si au milieu il y a des fleurs, les guerillères recréent finalement une société avec les mêmes traits masculins: force, puissance, glorification du sexe. Pour moi le féminisme ce n'est pas seulement avoir des femmes fortes, c'est surtout donner une place, une reconnaissance, et du pouvoir à celles qui ne le sont pas: à la mère qui élève ses enfants, à l'aide-soignante, à la femme de ménage. Le passage par la révolte collective est peut-être nécessaire, mais si par là on laisse tomber les valeurs de dévouement, d'altruisme, d'aide, qui sont traditionnellement des valeurs féminines, on n'aura rien gagné. Car une société où les femmes auraient le pouvoir mais l'exerceraient de la même manière que les hommes ne serait pas différente des sociétés qui l'ont précédée. Celà dit les Guérillères comportent quelques pages d'envolée épiques qui valent le coup, mais je ne suis pas sûre qu'il faille chercher là un pamphlet féministe.
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L'opoponax

Une lecture éprouvante! Dans ce texte, la narratrice décrit tout à la troisième personne du singulier: on fait ceci, on fait cela, Catherine Legrand fait ci et ça; c'est assez insupportable. On peut dire qu'en effet c'est un tour de force d'écrire tout un livre avec ce style mais tout de même pourquoi infliger ça au lecteur?! Sur 50, 100 pages d'accord mais là sur 250 pages c'est extrêmement pénible. Ce style descriptif, objectif, annihile toute émotion. La succession de phrases courtes construites de la même façon donne l'impression de ne pas pouvoir reprendre son souffle. L'auteur retranscrit bien l'enfance, ses jeux et ses cruautés mais cela aurait été tellement mieux avec une narration "normale" et moins répétitive. J'ai vraiment eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout... Dire que ce texte a reçu le prix Medicis me dépasse d'autant qu'on rapproche souvent Monique Wittig de Violette Leduc qui elle n'a jamais reçu aucun prix et à part leur homosexualité il n'y a absolument aucun point commun en terme d'écriture. Bref, je n'adhère pas!
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Les Guérillères

Objet d'accès un peu difficile pour le commun des mortels (moi) mais avec un peu de patience j'y ai trouvé une sorte d'impression étrange d'avoir été témoin de quelque chose d'important, sans vraiment trop savoir quoi ... à méditer, voire lire plusieurs fois.
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Les Guérillères

Dans les phrases bienveillantes qu’on me glisse à des fins purement altruistes, je retiens le plus souvent « pourquoi t’irais pas vivre ailleurs ? », « mange ptn » et « tu veux pas faire un truc pour tes insomnies ? ».



Si les deux premières m’évitent de faire à la fois l’éloge de ma fuite alors que l’autre façonne mon autogrossophobie, je choisis souvent de mettre l’insomnie à profit.



Car excepté une fatigue évidente, elle permet de lire avec avidité, et plus la fatigue se fait sentir plus ce qui paraît utopique aux premiers abords semble creuser quelque part dans mon imaginaire une certaine idée que, quelque chose d’autre pourrait - non pas être meilleur, mais en tous cas être différent.



Pour un renouveau de la communauté, comme pour soi-même.



A une échelle honteusement égoïste et masculine donc, je me suis réfugié dans les mots de Monique Wittig - grâce à Wendy Delorme qui lui rend hommage dans Viendra le temps du feu.



Il n’y a pas de grandes solutions appliquables proposées dans ce texte mais les phrases agissent en tant que réconfort cognitif. On se prête à imaginer ce que pourrait devenir une communauté où tous les codes sont chamboulés ; des prénoms accolés et mixtes aux pronoms pluriElles, des contes de fées comme La Belle aux bois dormant à la religion et son jardin d’Eden, du symbole O qui est à la base de tout parce qu’il rappelle sensiblement une vulve à l’instar de la rigidité du sexe masculin qui s’érige et s’impose en tant que dominant (et qu’il dégueulasse beaucoup de choses à beaucoup de choses près).



Publié en 1964, Les Guerillères n’est pas un texte facile ni accessible. La lecture de la dystopie de Wendy Delorme m’a beaucoup aidé à lui donner des décors, des visages, une ambiance et à en comprendre certaines parties. Je suis donc ravi d’avoir lu ces deux œuvres complémentaires et dans cet ordre.



Ce sont de courts paragraphes cisaillés par des noms propres en lettres majuscules qui décrivent une société matriarcale post chaos patriarcal.



Et selon ma petite pomme, je pense qu’on s’en carre complet de ne pas tout biter à ce texte, d’en attraper uniquement des bribes, parce que oui en cas de grosse insomnie Les Guérillères et leur société féminaire définissent quelque part autre chose de sacrément possible, à condition de voir une certaine idée du pouvoir actuel, prendre enfin sa fin quand viendra le temps du feu.
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La Pensée straight

Monique Wittig (1935-2003), française, auteure, une des fondatrices du MLF. Elle fit partie de celles qui, en 1970, déposèrent une gerbe de fleurs à la femme du soldat inconnu, qui signa le Manifeste des 343. Elle quitta le MLF et la France en 1976, parce que les féministes lesbiennes sont systématiquement écartées par les «hétéroféministes». Elle trouve refuge aux USA, elle donne des conférences et deviendra professeur dans le domaine des Women’s studies à l’université d’Arizona, à Tucson.

‘La Pensée straight’ est d'abord paru en anglais ‘The Straight Mind’, en 1979.

Sa théorie est qu’il faut dépasser, détruire politiquement, philosophiquement et symboliquement les catégories d’«homme» et de «femme». ‘La Pensée straight’ (qu’on pourrait traduire par ‘Pensée hétéronormative’), explique que l’hétérosexualité est une pensée qui a été construite au cours des siècles, mais n’est en rien un donné naturel comme elle le fait croire. Wittig considère l’hétérosexualité non pas seulement comme une sexualité, mais comme un régime politique.

Le féminisme analysait le patriarcat comme un système fondé sur la domination des femmes par les hommes. Wittig va plus loin, elle se questionne sur la définition des catégories «homme» et «femme». Si ces deux catégories ne peuvent exister l’une sans l’autre, les lesbiennes, elles, n’existent que par et pour les femmes: où donc se situent-elles?

Si ce qui fait une femme, c’est une relation sociale particulière à un homme, relation historiquement de servage, qui implique des obligations personnelles, physiques, économiques alors, la conclusion choc de Monique Wittig est: «Les lesbiennes ne sont pas des femmes.»


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