"Ecrivain cherche place concierge" est le troisième roman de l'écrivain belge Nicolas Ancion, paru en 1998 aux éditions Luc Pire.
Comme le titre le laisse deviner, nous partons à la rencontre d'un écrivain, Victor, en panne d'argent comme d'inspiration. Si seulement il pouvait mener la vie de château, ça ferait bien ses affaires ! Et voilà justement que Victor a posté une annonce, "ECRIV.CH.PL.CONCIERGE", et qu'un châtelain souhaite l'engager. C'est ainsi que le jeune homme part pour le lugubre village de Soheit-Tinlot et rejoint le château où il est accueilli par le bras droit du maître de maison, Pinot, qui n'est autre qu'un...lapin en peluche !
Alors qu'il pensait trouver le calme dans cette région reculée, Victor va se retrouver coincé dans un petit monde aussi déluré qu'improbable !
Voilà déjà un moment que j'avais repéré ce roman. Malheureusement, je ne parvenais pas à mettre la main dessus. Oui c'est vrai, j'aurais pu le commander en ligne sur machin chose mais voyez-vous, je fais partie de cette vieille école qui a besoin d'entrer en contact avec le livre et d'en feuilleter les pages avant de se décider (je ne me fie désormais plus aux quatrièmes de couverture, comme aux teasers de film d'ailleurs).
Bref. C'est donc à la Foire du Livre de Bruxelles que j'ai enfin eu l'occasion de me procurer cette année ce petit roman au titre alléchant.
A peine avais-je eu sous les yeux les énoncés des différents chapitres que je tenais déjà l'ouvrage sous le bras.
A l'image d'Alice au Pays des Merveilles, Victor tombe lui aussi dans un trou...paumé...au fin fond du Condroz. Un village aussi laid qu'il semble inoffensif et qui pourtant donne tout son sens au proverbe qui nous enjoint à nous méfier de l'eau qui dort. Tout comme la blondinette, il y fera la connaissance d'un lapin blanc qui à défaut de s'en aller pour cause de retards à répétition, se révélera kamikaze et se battra avec lui et Robert l'ours brun contre une armada de manchots féroces.
En marge de ce conflit armé se distille le portrait de Victor qui est avant tout un grand rêveur.
On est d'ailleurs en droit de se demander quelle est l'importance de la part autobiographique apportée dans ce roman quand on prête notamment attention à la dédicace de l'auteur à " la jeune fille qui aime toujours le chocolat" ou encore au texte rédigé par Victor qui se trouve être un ouvrage de l'auteur paru en 1999 : "70 raisons de péter en public " (70? Tant que ça, vraiment?)
Bref, un peu de sérieux que diable ! Je disais donc. A l'instar de nombreux écrivains, Victor passe son temps à donner une seconde vie aux événements et à imaginer les différentes possibilités qui s'offraient à lui au moment fatidique où il aurait pu endosser le rôle du héros, notamment auprès des femmes qui restent pour lui des énigmes à résoudre.
Ce qui fait le charme particulier des récits de Nicolas Ancion, c'est un style toujours très imagé et teinté d'humour pour accompagner les descriptions d'un univers décalé et faussement gentillet.
J'ai retrouvé dans ce roman tout ce qui m'avait déjà plu dans le recueil de nouvelles "Les ours n'ont pas de problème de parking"
Lien :
http://contesdefaits.blogspo..