Ces dernières semaines, difficile d’être passé à côté de Nicolas Feuz en suivant de près ou de loin l’actualité des livres ! Auteur de Restez chez vous, un polar écrit « en direct » pendant le confinement, le procurer et auteur est aussi de retour avec L’engrenage du mal publié chez Slatkine & Cie. Un retour à la hauteur des attentes ?
# La bande-annonce
Une fin d’été caniculaire qui transpire la vengeance, un mois de janvier polaire où la justice relève les compteurs. Entre ces deux temps s’installe un aller-retour oppressant, réglé comme une montre suisse à complication.
La scène se passe entre Lausanne et La Chaux-de-Fonds. Quatre hommes sont enlevés et séquestrés dans des moulins souterrains désaffectés. Ils ne se connaissent pas et pourtant tout les réunit.
Le nouveau roman du procureur Feuz a l’échappement inquiétant d’un barillet dont on armerait le remontoir à vide. Implacable, impeccable. De la très grande horlogerie.
# L’avis de Lettres it be
Après Le miroir des âmes et L’ombre du renard, c’est l’heure de découvrir le troisième volet des aventures du procureur Norbert Jemsen, double littéraire de son inventeur, à n’en pas douter. Cette fois, notre homme et ses comparses rencontrés dans les précédents volets (l’énigmatique Tanja Stojkaj, la douce Flavie Keller, etc.) vont devoir faire face à une affaire… sanglante. Dans cette belle Suisse, entre Lausanne, La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, une montagne vient de saigner, marquant le début d’une enquête qui ne va plus vous lâcher !
Dès le premier chapitre, Nicolas Feuz vous attrape fermement pour ne plus vous lâcher. On avait deviné ce talent d’écriture dans ses précédents livres mais avec L’engrenage du mal, c’est désormais une certitude : Nicolas Feuz est passé maître dans la gestion d’une rythmique qui rien n’arrête, avec un suspens qui doit bien plus à une structure maîtrisée qu’à des effets de manche cosmétiques que l’on retrouve chez bien des auteurs actuels, mais pas ici. Entre cette montagne qui crache du sang, cette chasse à l’homme en huis-clos horrifique façon Saw dans les entrailles de la Terre, ce méli-mélo juridique haletant… Le tout avec en toile de fond le déroulé d’un procès crucial, les événements se succèdent à une vitesse assez remarquable. Les chapitres courts, ciselés, font entrer dans la danse bon nombre de personnages et de situations supplémentaires sans jamais faire poindre la moindre once de complexité ou le moindre temps faible.
C’est toujours un peu embêtant d’être aussi dithyrambique… Mais quand une lecture vous capte de bout en bout, qu’une histoire vous embarque et que votre seule intention n’est bientôt plus que de tourner au plus vite la page qui vient, il faut le reconnaître : L’engrenage du mal a tout d’un bon livre, un bon polar comme on les adore ! Et nul doute que, désormais, Nicolas Feuz joue dans la cour des grands de maintenant.
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