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Critiques de Olivier Barde-Cabuçon (447)
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Casanova et la femme sans visage

Un roman policier passionnant qui fait évidemment penser à Nicolas Le Floch mais contrairement à lui, qui se réjouit de servir le roi, le commissaire Volnay, chargé des morts étranges, exècre la monarchie et rêve de république !

Son assistant, le moine, est en fait un homme accusé d’hérésie qui doit maintenant faire profil bas.

Et ce sont bien ces deux hommes qui sont chargés par Sartine et par le roi de découvrir le meurtrier d’une jeune femme que l’on a retrouvé sans visage, écorchée vive.

Une enquête bien ficelée, un style élégant et une plongée très agréable au siècle des Lumières certes, mais un siècle où règne l’alchimie, la sorcellerie, les prédictions de l’avenir ou encore les sociétés secrètes !

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Entretien avec le diable

Entretien avec le diable est la 5ème enquête du commissaire aux morts étranges que je lis et je ne m’en lasse pas. Cela tient beaucoup aux personnages principaux : un duo d’enquêteurs composé du Chevalier de Volnay et de Frère Guillaume, un moine hérétique. Il n’y a pas à dire ils ont vraiment du chien ces deux-là. Hauts en couleur, tous deux très instruits, ils sont peu enclins à croire aux superstitions ou même en dieu. Autant dire qu’ils sont un peu en marge de la société du XVIIIème siècle. Ils mènent leurs enquêtes en se basant sur la science, la logique et le raisonnement. Pour autant ils n’hésitent pas à en venir aux mains quand la situation l’impose et à croiser le fer. Attention ne vous laissez pas duper par la bure du moine, séducteur incorrigible et combattant acharné il est plutôt du genre ni dieu ni maître. Quant au Chevalier de Volnay, son fils, (je ne spolie pas nous l’apprenons dès les premières pages de leur première enquête) il n’est pas en reste. Sous un physique d’ange il cache un caractère dur. Combattant de talent également il a beau servir le roi il est loin de le faire aveuglément et a un avis bien tranché sur ce dernier ainsi que sur sa cour. Pour ne rien gâcher ils ont une belle répartie et font appel à un humour assez cinglant. Tout cela nous les rend rapidement attachants et sympathiques, d’autant qu’ils ont aussi leurs faiblesses.



L’autre point fort de ces enquêtes est le contexte historique. Les livres sont toujours très bien documentés. Le lecteur y retrouve des références à des faits historiques plus ou moins connus mais surtout l’auteur nous transporte dans la vie quotidienne de l’époque. Après avoir visité Versailles, Venise, et les bas-fonds de Paris, au cours des précédentes enquêtes, après avoir croisé le chevalier d’Eon, Casanova, la Pompadour et bien d’autres Olivier Barde Cabuçon nous emmène en Savoie, dans la France rurale de l’époque. Celle où l’on brulait les sorcières, où l’on clouait les chouettes effraie aux portes des granges, et où l’on craignait le mauvais œil. Une société dominée par les croyances et les légendes que l’auteur a parfaitement su retranscrire pour nous plonger dans une ambiance mystérieuse voire mystique. Les descriptions sont si précises et les personnages tellement crédibles que l’on s’y croirait. Pour un peu on entendrait la rumeur des jours de marchés, les cloches qui sonnent et le marteau du forgeron qui s’abat sur l’enclume. Le vocabulaire est soigneusement choisi pour nous garder dans l’ambiance du XVIIIème. Pour autant, rien à voir avec un cours d’histoire poussiéreux. Surtout que nos héros se retrouvent confrontés à une série de meurtres à résoudre et un cas d’exorcisme face auquel nos hommes de sciences sont plutôt sceptiques. S’ajoute au décor une mystérieuse abbaye assez glauque et une dame blanche. Rien de tel pour aiguiser la curiosité de nos deux compères qui n’ont qu’une envie : trouver une explication rationnelle à tout cela.



Seul bémol pour ceux qui n’auraient pas lu les précédentes aventures, on peut avoir l’impression de ne pas tout comprendre. De nombreuses références au passés peuvent venir déstabiliser le lecteur.

Pour les autres, on a l’impression de retrouver de vieux copains et de repartir à l’aventure avec eux. D’autant que cette enquête nous en apprend un peu plus sur le mystérieux moine et nous laisse présager une suite intéressante. Et puis il y a toujours ces couvertures à la fois intrigantes et élégantes. En ce qui me concerne, aucune hésitation, je lirai avec plaisir les deux prochaines enquêtes du commissaire aux morts étranges : Le moine et le singe roi et Le carnaval des vampires.

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Tuez qui vous voulez

Je suis très loin d’aimer le XVIIIe siècle. La période de renaissance est une période que je n’ai jamais été tenté d’étudier, préférant le moyen âge ou l’âge des empires. Ainsi, lorsque les librairies Décitre m’ont offert très chaleureusement (et je les en remercie !) le livre « Tuez qui vous voulez » de Barde-Cabuçon en échange d’une critique, j’ai eu très peur de ne pas aimer.



De plus, il faut savoir que ce livre fait partie d’une série de livre des « enquêtes du commissaire aux morts étranges ». N’ayant pas lu les deux précédents livres, je n’en ai pas pour autant était perdu car mis à part quelques allusions aux deux précédentes enquêtes, nul besoin de les avoir lus dans le détail pour apprécier celle-ci.



Donc ici, l’auteur nous transporte durant quelques jours de fin décembre, au cœur d’un Paris du milieu 18e siècle. La prostitution bas son plein, la répression policière est à son apogée, les libertés sont bafouées, la religion est omniprésente et la fête des fous se profile à l’horizon ! On doit bien avouer que l’auteur a de la matière pour travailler ! Sans compter que ce livre est un polar et qui dit polar dit… meurtres ! Triple ici !



L’histoire ne se limite pas à une simple interrogation du type « Qui est le coupable ? ». Non ici, l’auteur nous balade entre conflits religieux, conflits politiques, conflits amoureux, conflits familiaux… Cette enquête nous balance dans tous les sens pour nous perdre et nous révéler un meurtrier que l’on ne soupçonnait même pas !



Mais l’histoire tire surtout sa richesse de ses personnages. Outre le commissaire aux morts étrangers, Volnay se son prénom, personnage très ténébreux, intelligent et sérieux, il y a mon chouchou… Le moine, père du commissaire. Un homme en marge de la société, très contemporain dans sa façon de penser, à la réplique humoristique efficace et dont la jeunesse n’est pas à prouver ! Un duo de choc qui fait mouche et on sait tous que les duos dans les polars ont toujours était efficaces !



Enfin, l’auteur nous fait partager une passion pour cette époque. Il ne manque pas de glisser des anecdotes qui n’alourdissent pas pour autant le récit. D’autant plus que l’auteur à un style très direct et ne tourne ainsi jamais autour du pot. Une grande qualité qui fluidifie l’histoire.



En conclusion, c’est un bon polar qui m’a agréablement surpris au point de me pousser à lire les précédentes enquêtes du commissaire. Il plaira à tous les amateurs du genre et davantage aux amoureux d’histoire française !

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Hollywood s'en va en guerre

Chronique d’une flingueuse : Le billet de Chantal pour Collectif Polar



Hollywood s’en va en guerre, Olivier Barde-Cabuçon





J’ai eu l’occasion de rencontrer l’auteur à Lyon, lors du Quai du polar, et d’échanger quelques considérations sur son dernier opus. J’ai eu le plaisir, non seulement d’une belle dédicace, mais de découvrir que j’avais en commun avec cet auteur un certain intérêt pour le cinéma en noir et blanc d’avant-guerre et des années 40. On a évoqué, entre autres, Hollywood Babylone, de Kenneth Anger, ouvrage sur lequel O. Barde-Cabuçon a émis bien des doutes quant à la véracité de ce qui est raconté ! Ce fut un moment intéressant.

Quand le titre Hollywood s’en va en guerre est paru, je me suis dit que ce polar me faisait un clin d’œil. Cinéma et polar, voilà une recette dûment éprouvée et depuis longtemps. Après, tout est dans la manière de cuisiner …

Et bien, on peut dire que c’est un bon plat que l’on déguste, avec tous les ingrédients incontournables des films noirs de ces années 40. Une star d’Hollywood, Lala, soumise à un chantage, le détective privé pas tout à fait classique puisqu’en l’occurrence, il s’agit d’une jeune femme, qui va enquêter pour Lala, un agent fédéral, Arkel, peu amène et …, cerise sur le gâteau, Errol Flynn en personne, bondissant séducteur en diable mais au service de la bonne cause c’est à dire notre héroïne, Vicky Mallone. Secouez, mixez, et l’on obtient une solide intrigue sur fond de guerre : nous sommes en 1941, les USA ne sont pas encore entrés dans le conflit qui règne en Europe, le mouvement isolationniste et anti-sémite America first luttant contre ceux qui poussent à l’intervention. Le tournage d’un film engagé, dans lequel joue Lala va se révéler plus complexe que prévu, à cause de ces luttes politiques. On suit Vic Malone dans les studios de Hollywood, sur les plateaux, dans les coulisses, les loges, les fêtes…L’auteur nous plonge dans un univers qui en a fait rêver plus d’un, et qui brille toujours d’un éclat un peu particulier dans notre imaginaire, cet Hollywood d’avant-guerre, où tous les excès semblaient infinis, où le paraître étincelant étouffait une réalité bien plus banale et terne et où les tournages étaient soumis au diktat du code Hays, dont les principes sont rappelés en exergue de chaque chapitre.

On prend donc grand plaisir à suivre l’enquête menée tambour battant par la sémillante privée, parfois stoppée bellement par quelque coup tordu des ennemis de Lala, mais toujours sortie d’affaires parfois grâce à Arkel.

Des rebondissements, un rythme allègre, un personnage principal attachant (on espère retrouver Vicky Mallone sur d’autres enquêtes hollywoodienne !), un style fluide … Bref, voilà un excellent polar à lire qui nous embarque dans l’envers du décor de l’usine à rêves et donne envie d’aller (re)voir en compagnie de Vicky « ce film … avec Bogart, cette histoire de statuette de faucon maltais » (p. 407)…
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Tuez qui vous voulez

Moi qui est plutôt tendance a ne pas terminer les bouquins qui me déplaisent ( en plus vu , sans être très âgé je ne dois pas me perdre si je veux encore lire tout plein de choses ) .J ai été d une mansuétude rare avec le Commissaire aux morts étranges de M. Olivier Barde Cabuçon ( ouf rien que pour écrire les noms de la série et de l 'auteur vous prenez des crampes dans les doigts ! ) Bref ce 3° opus est aussi décevant que les deux premiers l''Enquête policière est épaisse comme du papier à cigarettes malgré une tentative de réanimation ratée dans les dernières pages la malade est morte d ennui . Et les personnages caricaturaux au possible , même si j ai bien compris que l auteur joue le contraste du fils austère et du père le moine , déluré , coureur de jupon à ce propos on nous signale qu il a 52 ans , pour mémoire l espérance de vie était a l époque de 25 ans , 30 ans en fin de siècle et 37 en 1810. C est donc un ridicule Casanova Mathusalem que nous sert l auteur , mais bon des goûts et des couleurs .....Pour les personnages secondaires c est dans la même veine un Sartine qui par ses "grosses " colères fait penser à celui de Nicolas le Floch .Les personnages féminins qui auraient sans doute mérités mieux évanescents et très évaporées .Dans cette aventure ( oui enfin j'exagère et me laisse emporter là !) pour épaissir le brouet on nous gratifie que quelques scènes d érotisme léger et de bonnes grosses expressions d époque bien vulgaires . Voilà je pense qu ' il est clair que mon bout de route avec le Chevalier de Volnay va s 'arrêter là .Mais ce n est que mon avis et ne prétends pas ( bien sûr ) au goût universel
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Messe noire

Si l'on s'en tient uniquement au côté policier, ce livre est excellent, rassemblant nombre d'ingrédients nécessaires pour concocter un bon polar.

Une dose d'ésotérisme, une pincée de surnaturelle. Mélangez le tout avec des pistes et des fausses pistes. Incorporez un peu de complot politique. Sans oublier d'ajouter une portion d'inattendue à la fin de la cuisson. Et vous voilà avec une intrigue bien mijotée.



Même les personnages m'ont semblé bien plus intéressant que dans le premier tome. Certes Volnay, le commissaire aux morts étranges, manquent toujours de cette dose d'humanité qui le rendrait plus attachant pour moi. Heureusement son chemin lui fait croiser celui un petit Écureuil qui, je l'espère, va le débrider un peu dans les prochains tomes.

Le moine gagne encore plus en épaisseur. Au point de devenir peut-être le personnage central de la série. J'adore son refus de vieillir. Un léger bémol: il est un homme moderne pour son époque. Très moderne. Trop moderne?

Apparition d'Hélène de Troie qui apporte la touche de féminité et de mystère. J'ai vu dans les critiques du 3ème tome qu'elle serait de nouveau présente. C'est une excellente idée.



Là où je reste sur la même déception que lors du premier tome, c'est au sujet du portrait uniquement à charge de Louis XV et de son règne. L'auteur a pris ce parti, je respecte son choix, mais je ne le suivrai jamais dans cette vision trop noire.



En tout cas, j'ai hâte de lire la suite.
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Casanova et la femme sans visage

Cette lecture est naît d’une déception , celle de l’exposition Casanova à la B.N.F, je n’y ai pas pris plaisir. Si nous n’avions pas avec ma sœur, de temps en temps écouté sournoisement les visites guidées, nous qui ne les avions pas payées, nous n’aurions rien savourer de Casanova. En sortant, librairie (normal) puis café (nous sommes des filles…) et Véro me fait la surprise d’un cadeau « Casanova et la femme sans visage ».

Le voici mon Casanova, qui préfère sa liberté, à toute fortune ou amour contractuel. Dans un polar historique!

La rencontre ne s’est pas faite de suite car moi qui suis une lectrice assidue des aventures de Nicolas Le Floch (Jean-François Parrot) , je fus décontenancée de me retrouver dans le même univers, un cadavre mystérieux sous le règne Louis xv , avec Sartine dans les parages. Sauf que le commissaire aux morts étranges n’est pas Nicolas, aimant son roi, servant son règne , mais Volnay, jeune mais sombre, chevaux longs couleur corbeau, désapprouvant ce roi volage , sans moral, ni conscience.

Une fois ce trouble passé, quel bon moment. L’intrigue est légère mais l’auteur nous décrit une galerie de personnages forts sympathiques. En premier un trio incompatible , Volnay, le héros taciturne, Casanova (témoin du premier crime), séducteur et roublard et Chiara, la belle aristocrate indispensable à toute série naissante. Et puis l’acolyte du commissaire, le moine défroqué et légiste, la Marquise de Pompadour et le Comte de Saint Germain. Tout ce petit monde évoluant au milieu des intrigues de cour , des Dévots, de la Confrérie des Serpents et des Francs-maçons.

Bref , je lirais avec envie la suite des aventures.



Et puis décidemment les pages de ce roman édité par Actes sud sont d’une douceur délicieuse, qui rajoute au plaisir de tourner les pages .

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Le détective de Freud

Le docteur du Barrail, précurseur en psychanalyse, alors naissante, quitte en 1911 le congrès de Weimar chargé, par Freud en personne, d’une étrange mission.

Il était en correspondance avec un autre psychanalyste, le docteur Gernereau, qui a été retrouvé mort dans son cabinet parisien, et voudrait que du Barrail enquête sur cette mort et remette la main sur la correspondance qu’il lui a envoyé. A cet effet, il lui remet des notes que Gernereau lui avait soumises pour avis sur quatre de ses patients.

Du Barrail sera bien vite mis en danger à cause de ces notes. Une mystérieuse Dame en Vert et ses deux acolytes patibulaires s’attaque à lui. Mais il sera aidé par Carl Jung lui-même, alors sur le point de rompre avec Freud pour cause de différences doctrinaires majeures. Jung lui recommande alors de faire appel à un détective professionnel, du nom de Max Engel.

Les péripéties de ce roman, toujours surprenantes, se déroulent à toute vitesse, sans trop laisser le temps au lecteur de réfléchir à toutes leurs implications possibles. Et le style est un véritable régal, élégant sans être maniéré.

J’ai aimé ce roman à énigme, assez littéraire, que je comparerais par exemple à « Au revoir là-haut » même s’il se passe un peu avant la Grande Guerre. Sa fin résout l’affaire mais amène la possibilité d’une suite, qui n’a toutefois pas été écrite depuis sa première parution, en 2010.

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Le moine et le singe-roi

Pourquoi lire ce livre ? Parce qu’une nouvelle enquête du commissaire aux morts étranges est une promesse de voyage dans le temps et dans l’espace. Spécialiste du 18ème siècle, Olivier Barde-Cabuçon place chaque aventure dans cette période. Au fil des histoires, c’est une manière de mieux appréhender les us et coutumes et d’aborder tous les thèmes qui faisaient le monde d’autrefois. De plus, les épisodes sont indépendants et se lisent très bien ainsi (même si la connaissance des précédents est un plus !). L’action se passe à différents points du globe, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble de ce siècle.



Dans ce sixième opus, la grande partie des évènements se situe entre les murs et dans les jardins du château de Versailles. Dès la première ligne, on est plongé dans les rouages de la noblesse. On constate alors que les échanges entre les protagonistes sont régis par la domination. A la cour, le roi a instauré son emprise sur tous les courtisans, certains privilégiés profitent de leur pouvoir pour manipuler les autres. En dehors du palais, les hommes vont même jusqu’à se faire dominer dans la maison de Mme De Marcillac. Les individus sont donc constamment dans le paraître pour plaire au plus grand nombre et se faire leur place.



Dans cette atmosphère perverse, la grande force de ce polar réside de nouveau plus dans ses deux héros que dans l’intrigue elle-même. Entre Volnay, pragmatique et imperturbable et le moine, insolant et indomptable, ils sont comme des chiens dans un jeu de quilles. Face à des mœurs et des pratiques très rigides, ils apportent une belle touche de décalage et d’humour qui bouscule la bien-pensance. Cela donne lieu à des scènes assez savoureuses et égaye les relations plutôt fades et convenues qui faisaient légion à cette époque.

Grâce à une plume toujours exigeante, Olivier Barde-Cabuçon récidive avec une nouvelle aventure passionnante sur le thème de la domination. Ou comment passer un bon moment en immersion dans le milieu désenchanté de la royauté.
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Casanova et la femme sans visage

Alors que je dois écrire une critique, une question reste sans réponse: ai-je aimé ce livre?



En passionné des aventures de Nicolas le Floch, je me suis jeté avec gourmandise sur ce livre dont l'un des personnages n'est autre que Sartine, figure récurrente des romans de J.F. Parot. Curieux de voir une autre approche du personnage et de l'époque surtout. D'ailleurs, j'ai vite mis la comparaison de côté car ça n'avait, somme toute, qu'un intérêt relatif.



Je me suis donc plongé dans cette enquête ayant pour toile de fond l'opposition entre la marquise de Pompadour et le parti dévot, une confrérie anti-monarchiste et les premières loges maçoniques, sans oublier l'Alchimie, maronnier des romans d'époque. Tous les ingrédients pour une bonne histoire. D'autant plus que les personnages de cette affaire sont riches d'un potentiel romanesque extraordinaire.

Mais c'est là que je commence à être peu satisfait. (Excusez moi si je spoile)

Prenons d'abord le "héros": le chevalier de Volnay. Rien en lui ne me l'a rendu sympathique. Sa rectitude envers ses idéaux tient plus de la rigidité que de la droiture. Sa capacité d'analyse supposée rapide ne lui permet cependant pas de comprendre rapidement la raison de la mort de Mlle Hervé, alors que le détail des mains brûlées semble très clair. Son amour torturé pour la belle Chiara... Non vraiment rien de bien passionnant en lui.

Ensuite Casanova. Et bien rien de nouveau sous le soleil au sujet de ce cher Giacomo. L'auteur en fait un personnage trop fidèle à sa légende: coureur et intéressé. Même si il y a une tentative pour le rendre plus sensible, cela ne m'a guère convaincu.

Le comte de Saint-Germain? Ce n'est pas la première fois que je le croise dans des romans et je lui trouve un potentiel énorme de héros central. Ici, même sa personne est importante, j'aurais aimé qu'il soit plus présent. (d'ailleurs si quelqu'un connait un livre où Saint Germain est le personnage principal, qu'il m'en informe)

La Pompadour? Tout le début du livre en fait une maquerelle souffroteuse, avant de la rendre, heureusement, plus nuancée dans la deuxième partie.

Que dire de Louis XV dépeint en ogre libidineux jamais rassasié de chaire fraîche, voire même très fraîche? D'accord c'est une vérité historique de dire que Louis XV aimait les très jeunes filles. Mais résumer sa personnalité à la luxure et à l'ennuis est ridicule. Un portrait uniquement à charge, même si je comprend qu'il est analysé sous le prisme anti-monarchique de Volnay.

Je passe sur les méchants vraiment très méchants, sur la jeune Chiara qui aime un homme tout en se donnant à un autre.

Le seul que j'ai vraiment apprécié c'est le moine. Tout en lui me plait et m'amuse. Son savoir, sa philosophie, son parcours. Une très bonne trouvaille.



Pour l'intrigue par elle même, c'est plutôt pas mal. Toutefois je me dis qu'avec tous ces rebondissements et toutes ces factions présentes, il y avait de quoi faire deux bons livres plutôt qu'un seul assez brouillon tant il part dans de nombreuses directions par moment.



Et malgré toutes ces critiques pas forcément élogieuses, j'ai quand même passé des moments agréables. Certes ce n'était durant les 440 pages, mais ces bons passages sauvent le livre et me laisse espérer que le suivant (Messe Noire) me réjouira davantage.

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Le Carnaval des vampires

Même si Olivier Barde-Cabuçon sait se renouveler à chaque fois, les ingrédients qui font de cette série une réussite, sont une nouvelle fois présents. Je veux bien sûr parler de l’atmosphère particulière qui plane sur ces aventures. A chaque opus, on est embarqué dans un nouveau décor, dans une nouvelle région. Comme il avait su le faire en Savoie ou au palais de Versailles, l’auteur recrée avec habileté l’ambiance des lieux. On se balade le long des canaux de Venise comme si on y était. Dans cette ville atypique, la luminosité et l’exubérance de la journée succèdent aux ténèbres et au mystère de la nuit. L’écriture de belle facture et un peu « surannée » de l’auteur colle parfaitement à l’époque racontée. Sans exagérer dans les descriptions, il nous met parfaitement en situation pour apprécier au mieux l’aventure.



Grâce au commissaire aux morts étranges, le récit navigue encore entre réel et fantastique et on ne sait jamais sur quel pied danser. Le surnaturel de la situation se confronte au pragmatisme des enquêteurs.

Et bien sûr, le grand point fort du livre reste ses personnages. D’épisode en épisode, l’auteur étoffe son duo original et tous les protagonistes qui gravitent autour. On se régale autant du moine, de son insolence et de sa verve que de Volnay qui traite toujours les évènements avec distance et froideur. Les deux compères forment une balance idéale pour résoudre les énigmes.



J’avais déjà rencontré brièvement certains acteurs secondaires dans « Entretien avec le diable ». Mais n’ayant pas lu les quatre premières enquêtes, j’ai été un peu frustré parce qu’il m’a manqué certaines informations. Je vais donc me mettre pour objectif de rattraper mon retard afin de profiter au maximum de tout ce petit monde.



Je vous conseille vivement de vous lancer dans cette série, à la plume exigeante, qui va vous faire voyager dans le temps et sur le globe, sur les traces de personnages passionnants dans des aventures qui le sont tout autant.
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Hollywood s'en va en guerre

Tandis que le nazisme règne sur une bonne partie de l'Europe, les États Unis songent à s'engager dans le conflit et cherchent à stimuler l'engouement patriotique en utilisant Hollywood et ses films.



Vicky Mallone, une privée légèrement portée sur les bouteilles et les femmes, est engagée pour protéger la jeune première d'un long métrage clairement engagé.



Accompagné d'un Errol Flynn plus charmeur et déluré que jamais, Vicky découvrira contre son gré que les arcanes du pouvoir et celles du divertissement peuvent être intimement liées...



Ancien juriste désormais auteur de romans policiers de haute tenue, Olivier Barde-Cabuçon vit à Lyon. Son goût pour les intrigues policières et son intérêt pour le XVIIIe siècle l'ont amené à créer le personnage du "commissaire aux morts étranges"...



Il change de registre pour une plongée dans le Hollywood des années 30, fascinante période qui a vu le film parlant se développer, en lien direct avec ce que raconte un Damien Chazelle dans le récent et flamboyant "Babylon" avec Brad Pitt...



La reconstitution est magistralement reconstituée, digne des meilleures séries B de l'époque. On retrouve dans ce polar tous les ingrédients (sens du rythme et dosage des rebondissements, précisions des descriptions, humour parfois décapant)... d'un polar historique de haute volée à la manière de ceux de Philippe Kerr ou Ken Follett.



Bref, largement de quoi passer un moment savoureux en compagnie d’Errol Flynn et d’actrices divines de l'âge d'or d'Hollywood.
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Hollywood s'en va en guerre

En Juin 1941, huit grandes compagnies sont à la tête du cinéma américain. Lindqvist, petit producteur sans grade envergure, est le neuvième.

Un proche du président lui demande de tourner le film qui aidera Roosevelt à entrer en guerre pour sauver l'Europe. Un film qui appelle un chat un chat, et Hitler un dictateur. Un film engagé.

Pour cela on lui promet Lala, la grande actrice inaccessible qu'il avait laissée partir chez les grands au début de sa carrière.

Le film devra être réalisé dans le respect du code Hays, alors en vigueur dans l'industrie cinématographique.



Lala aime faire la fête. Le jour où elle en organise une chez elle, des photos compromettantes disparaissent de son coffre fort. Elle engage la privée Vicky Mallone pour découvrir le coupable.

Vicky enquête auprès des proches de Lala, Julia, son intendante, mais aussi de ceux avec qui elle travaille.

Arkel, un agent du fbi, entre en contact avec Vicky et lui propose de mener cette investigation avec lui.

À mesure que leur enquête avance, le lecteur rencontre la sœur, la mère de Lala, quelques malfrats et de nombreuses vedettes de cinéma. Et va ainsi assister aux coulisses des tournages et côtoyer la vie des acteurs dans ce milieu très particulier des studios de Hollywood.



J'ai aimé mieux comprendre le rôle de America first, leur opposition à la guerre et leur soutien au parti nazi, re-découvrir en particulier le rôle ambiguë de Lindberg, l'ancien héros de la traversée de l'atlantique à vraiment mal tourné. Réaliser aussi qu'elle devait être là division du pays sur l'utilité d'envoyer les jeunes américains se faire tuer sur le vieux continent.

Un thriller noir comme on les aime, tout y est, Les personnages, l'intrigue, l'ambiance, à la façon d'un film des années 50. L'auteur nous plonge dans le hollywood des années 40 avec intelligence et talent. Le rythme est soutenu, l'intrigue se dévoile et s'éloigne à chaque chapitre donnant envie d'en comprendre les tenants et les aboutissants. Le tout dans un contexte qui pourrait nous rappeller la situation actuelle et la crainte de voir s'étendre le conflit qui touche aujourd'hui l'Europe de l'est.



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Le cercle des rêveurs éveillés

Des Russes émigrés et autres individus pittoresques dans le Montparnasse des années 1920 sont le prétexte à un suspense présent jusqu'au bout. Les artistes et aristocrates réels se mêlent à des personnages de fiction dans une histoire bien montée.

Alice aux pays des merveilles traverse le tout, occupant une place intéressante dans l'ensemble.

Un bon moment de lecture, qui sort agréablement de l'ordinaire.
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Messe noire

2eme enquête de Volnay le commissaire aux morts étranges et de son moine de père .L histoire est sympa mais assez banale et un peu répétitive ma bonne dame . On peut mettre en parallèle Volnay qui aspire à cette révolution qui éclatera 3 décennies plus tard et le Floch de Parrot qui lui est l 'archétype du lèche botte ancien régime ( malgré quelques soubresauts de conscience ) Mais comme dans le premier opus les personnages sont un peu caricaturaux le commissaire est toujours raide dans ses bottes , maladroit avec les dames , son père sans doute pour le contraste est sautillant , dragueur .Bref ridicule , refusant de vieillir , avec succès auprès des jeunes femmes La question est la curieuse appétence de celles ci pour les vieux croutons rassis comme lui . Etrange détour de certains esprits féminins ou fantasmes de l auteur ?
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Humeur noire à Venise

Une très bonne surprise ! Nous sommes réellement plongés dans l'ambiance magique et fantomatique de la Venise de Casanova. Le must est de lire accompagné par la musique baroque d'époque, voire celle un peu plus récente de Rondo Veneziano ! A noter enfin le très bon travail de documentation réalisé par l'auteur, qui nous fait découvrir avec finesse et précision les arcanes politiques de la Sérénissime.
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Hollywood s'en va en guerre

Je suis un grand fan d’Olivier Barde-Cabuçon. Avec sa série du chevalier de Volnay et du moine, il m’a passionné pour ses aventures trépidantes sous le règne de Louis XV. J’attends d’ailleurs la suite, qui se fait attendre !



En attendant, il nous propose des nouveaux romans, dans des époques et sur des thèmes différents. Rendez-vous cette fois-ci dans le monde du cinéma des années 40 aux Etats-Unis. On y rencontre Vicky Mallone, une détective assez excentrique, qui est embauchée par une actrice célèbre pour une mission particulière. Dès l’amorce de son enquête, elle se retrouve au centre d’une machination qui la dépasse.



Les lecteurs de cet écrivain en ont maintenant l’habitude. Il sait parfaitement accorder une intrigue passionnante à un fond culturel. Ses histoires se basent toujours sur une documentation importante et nous apportent un grand nombre d’informations. Dans le cas présent, il met en scène de manière réaliste le monde du cinéma de l’époque. Il nous invite sur les plateaux de tournage. On y croise des actrices et acteurs contemporains et on ressent toute l’ambiance qui règne dans les coulisses.



Dans un style cinématographique, avec lequel on imagine facilement une adaptation sur écran, il nous présente des protagonistes hauts en couleur. Tous aussi saugrenus les uns que les autres, les acteurs de ce roman noir, se mettent en scène dans ce jeu de dupes passionnant. Leurs échanges donnent lieu à des situations et à des dialogues savoureux. J’ai vraiment eu l’impression d’être au cœur de ce milieu et j’ai passé un bon moment aux côtés de tout ce petit monde.



Dans un contexte sombre d’isolationnisme et d’antisémitisme, ce polar en noir et blanc est une sympathique plongée dans l’Amérique d’avant-guerre, qui vous divertira, tout simplement ! Cet épisode est peut-être le premier épisode d’une nouvelle série. Dans tous les cas, je serai présent pour le nouveau bébé d’Olivier Barde-Cabuçon.
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Tuez qui vous voulez

Après "Casanova et la femme sans visage" et "Messe noire", voici le troisième volet de la série "Les enquêtes du commissaire aux morts étranges".





Pour résumer

Hiver 1759. En cette veille de Noël, le roi Louis XV a décidé d'offrir à la population un magnifique feu d'artifice autour de la Seine. Mais le lieutenant général de police Sartine reste sur ses gardes : entre l'affaire des convulsionnaires, les luttes internes entre les services de police, les Affaires étrangères et le Secret du Roi, et la résurgence de la fête des Fous (inversion de l'ordre social), il a fort à faire, d'autant que la menace gronde dans les quartiers populaires de la capitale.

C'est dans ce contexte que sont successivement retrouvés morts trois hommes, assassinés selon le même modus operandi : gorge tranchée et langue arrachée. Aucun point commun ne semble relier ces trois morts.

Aidé de son père et de la belle Hélène, le chevalier de Volnay, commissaire aux morts étranges, va mener l'enquête. Mais, entre la fête des Fous qui approche et le rôle obscur du chevalier d'Éon, il faudra toute la ténacité et la sagacité du chevalier de Volnay pour arriver à démêler les fils de cette affaire et faire surgir la vérité.





Un Paris du XVIIIe siècle extrêmement vivant

Olivier Barde-Cabuçon restitue avec talent et précision le Paris de ce milieu du XVIIIe siècle et l'on sent à travers son écriture et ses descriptions combien cette période lui est chère. Mais il ne se cantonne pas uniquement à des descriptions physiques – architecture, paysage, décor, métiers... –, il parvient également à nous retranscrire l'atmosphère, les comportements et l'état d'esprit qui régnaient alors dans la capitale.

Au gré de l'enquête de Volnay et de son père, on parcourt à leurs côtés différents quartiers de Paris, qu'ils soient populeux, artisanaux ou bien bourgeois : quartier du faubourg Saint-Antoine, bords de Seine, quartier de la rue Saint-Honoré, quartier du faubourg Saint-Jacques... C'est l'occasion d'y découvrir la vie au quotidien, mais aussi les grands sujets qui préoccupent ou passionnent les foules. Prostitution, pauvreté, mendicité, artisans, bourgeois, espionnage, mouches, police, Secret du roi, jansénisme, convulsionnaires, herboristerie, cabarets... voici quelques-uns des nombreux thèmes abordés dans ce roman.



"Ils s'engagèrent rue du Faubourg-Saint-Antoine, au milieu d'une nombreuse populace sillonnée par tous les corps de métiers ambulants. Ils regardaient à droite comme à gauche pour se garder d'être bousculés car le quartier était percé de cours, passages et impasses et les passants s'en écoulaient comme d'une gigantesque termitière. [...] Depuis, menuisiers, façonniers, ébénistes, vernisseurs, doreurs, tapisseurs et marquetiers s'étaient progressivement installés dans le quartier Saint-Antoine. De nombreux artisans de France et d'ailleurs les avaient rejoints avant que la verrerie ne s'installe à son tour. La manufacture de verre vénitien, devenue Compagnie de Saint-Gobain, s'était développée depuis son installation à la fin du siècle dernier grâce aux subventions royales. Le quartier avait attiré au fil du temps de nombreux ouvriers mais aussi des indigents. Une foule considérable grouillait maintenant dans ses rues, laborieuse mais turbulente. Artisans et ouvriers aux moeurs simples travaillaient directement pour une clientèle riche et aristocratique. Ils en mesuraient toute la morgue et l'inutilité, prenant conscience des différences de richesses, jalousant les clients pour lesquels ils travaillaient exclusivement. Aussi, le quartier avait gagné la réputation d'une humeur chatouilleuse, volatile et prompte à la révolte."





Des personnages intéressants

Les personnages, qu'ils soient au premier plan ou bien secondaires, sont tous très intéressants, car représentatifs de la société d'alors et décrits avec soin. Chacun d'eux possède sa propre histoire et son propre caractère. Et cette précision et cette incarnation nous permettent de nous attacher à eux.

Dans ce roman, on retrouve nos protagonistes habituels, mais ils gagnent tous ici en profondeur, on découvre de nouvelles facettes de leurs personnalités inconnues jusqu'alors : le chevalier de Volnay, ténébreux et rigide, commence à fendre l'armure face à l'Écureuil, jeune femme autrefois prostituée dont il est tombé amoureux et qu'il protège, même s'il reste très maladroit et peine à exprime ses sentiments. Quant à son père, le moine, il est toujours aussi caustique, truculent et en marge de la société, mais son humour se teinte d'une mélancolie inattendue et attendrissante. Heureusement, la belle et mystérieuse Hélène est là pour lui remonter le moral ! Toujours égal à lui-même, nous retrouvons le lieutenant général de police Sartine, mais on se rend compte qu'il n'est pas si puissant que cela et qu'il souffre de gros problèmes digestifs, ce qui le rend un peu plus humain !

Ainsi le duo d'hommes formé par le chevalier de Volnay et son père s'enrichit ici par ce duo de femmes, dont on pressent qu'il sera amené à monter en puissance lors du prochain tome.

À ces personnages s'ajoutent toute une galerie de personnages très riches, tous différents les uns des autres, nous permettant de découvrir d'autres milieux sociaux : les orphelins Séverin et Baptiste, le mystérieux et fantasque chevalier d'Éon (note pour l'éditeur : la rivière qui se trouve dans l'Yonne ne s'écrit pas Armençon mais Armançon, page 158, à moins qu'il ne s'agisse de l'ancienne écriture ?), des bourgeois, des prostituées, des artisans, des mouches, des apothicaires, des religieux pas très honnêtes, le duc de Choiseul, etc.

Tout cela donne un magistral tableau de la société parisienne au XVIIIe siècle.





Trop d'intrigue tue l'intrigue

Point commun avec les deux précédents volumes de la série : l'humour, l'insolence, l'érudition et l'élégance du style. Malgré quelques longueurs, l'auteur alterne avec aisance les descriptions et les dialogues, toujours aussi savoureux et cocasses. Il faut dire qu'il est aidé en cela par des personnages étonnants et très différents les uns des autres. Ainsi, dès le début du roman, nous assistons à une scène mémorable au cours de laquelle le moine montre ses fesses à Sartine et qui, plus loin, lui fournit un remède contre les flatulences !

"Qui trop embrasse mal étreint", cette expression pourrait résumer mon avis sur ce policier historique. En effet, si l'auteur possède incontestablement l'art de conduire le récit, il n'en demeure pas moins qu'il ne parvient pas à maîtriser son intrigue, et cela pour la simple raison qu'il y en a trois ! Le fait de mêler trois enquêtes – les trois morts étranges, les convulsionnaires et la fête des Fous – permet de faire voyager le lecteur dans différents milieux et secteurs de la ville, mais cela complique beaucoup le récit au point que tout s'emmêle et qu'on ne sait plus bien quel est le fil directeur du roman. Pourtant, avec son style simple et direct, il déroule de manière fluide son récit, mais le roman ne se structure jamais en une véritable intrigue policière. À force de suivre plein de pistes à la fois, l'auteur s'éparpille, le lecteur est perdu, le récit devient un peu confus, le rythme en devient inégal et puis surtout, il n'y a aucun suspens, aucun rebondissement, car on ne sait même plus quelle est l'intrigue !

L'autre gros défaut de ce roman, à l'origine de ma déception, est que l'affaire est résolue sans que l'on ait eu accès à toutes les pensées et découvertes du chevalier de Volnay alors que le narrateur omniscient nous permettait en principe de le suivre et de connaître ses pensées en permanence. On se demande alors si on n'a pas sauté une page du roman, mais non, et on se sent un peu dupé, car il nous était bien impossible de deviner qui était le meurtrier et de connaître les mobiles de ces crimes. Au final, on ne peut pas s'empêcher de se dire : "Tout ça pour ça ?"
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Messe noire



Messe noire, dans un Paris devenu inquiétant la nuit. Mieux vaut rester chez soi ou vous apercevriez des personnes masquées et toutes en capes noires. En ce règne de Louix XV un Paris sans foi ni loi. Le commissaire aux morts étranges et le moine doivent découvrir les meurtres de jeunes et jolies jeunes filles, découvertes sur une pierre glaciale d’une tombe, oppressant on sent le danger aux quatre coins des rues .Une vraie ambiance obscure





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Humeur noire à Venise

"Sais-tu d'où vient le nom italien de Venise ? Venezia ? En latin veni etiam : “viens à nouveau”. Jusqu'à nos derniers jours, nous serons brûlés par un éternel besoin de retour."

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Dans cette nouvelle enquête, le jeune chevalier en charge des crimes inexpliqués quitte son décor habituel pour Venise la Sérénissime, à la demande de son amie Chiara. En effet, depuis quelques temps, des hommes sont retrouvés pendus sous différents ponts de la ville, et celle-ci craint pour la vie de son cousin. Volnay y voit l'occasion de sortir son père de l'humeur noire qui s'est emparée de lui à la suite d'un chagrin d'amour. Mais dans cette ville, la comédie semble être une seconde nature, et résoudre ce mystère ne sera pas une mince affaire.

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Ce qui me plaît particulièrement, c'est le personnage du moine, davantage "homme de science que de Dieu". J'ai aimé cet homme aux répliques exquises et aux connaissances étendues, dès sa première apparition. Probablement le seul moine capable d'affirmer avec aisance "Je suis désolé, mademoiselle, je ne crois pas en Dieu.", demeurant ainsi fidèle à sa réputation d'hérétique. Il a pris dans mon esprit les traits de Sean Connery dans le nom de la rose et depuis je lui voue une affection particulière.

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Quelle ne fût pas ma surprise en ce début de lecture, de le retrouver apathique, quasiment muet et plongé dans une mélancolie profonde. Un nouvel état sans doute à l'origine de l'étrange narration de cette histoire. En sa présence, le récit ressemble à une pièce de théâtre, lors de laquelle les comédiens entrent et sortent à tour de rôle, clamant parfois au passage, du Shakespeare. Caché sous sa bure, le moine va jouer un rôle de confident, oreille attentive et réconfortante. Ainsi, à la différence des précédents tomes, nous avons un coup d'avance sur Volnay, qui mène l'enquête de son côté sans vraiment interagir avec son collaborateur.

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J'aime toujours autant l'écriture d'Olivier Barde-Cabuçon, que je trouve riche et poétique. Il parvient à mêler avec justesse ses connaissances à son intrigue, et je ressors comblée par cette lecture.

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Si vous aimez les romans policiers historiques, le siècle des Lumières et les enquêtes inexpliquées, n'hésitez pas à découvrir cette série.

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Ma chronique complète est sur le blog.
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