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Critiques de Olivier Truc (822)
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Le dernier Lapon

Ce roman qui se déroule en Laponie a accompagné ma semaine de vacances d’hiver en Savoie ! Parfait accord !

C’est un roman…qui est en plus un livre policier : certes l’intrique est importante mais elle n’est qu’un élément du livre et c’est ce que j’ai le plus apprécié ! L’auteur nous embarque avec lui en Laponie, au carrefour nordique de la Finlande, Norvège et Suède, dans l’univers méconnu des éleveurs traditionnels de rennes ! J’y ai appris énormément sur cette région et sur ses habitants, sur leur histoire, sur le travail des géologues et leurs moyens de recherches. C’est intéressant, intelligent et passionnant !



La police des rennes, représenté par le binôme Kemlet et Nina, doit élucider le meurtre d’un éleveur de rennes. Au cours de leurs premières recherches, ils comprennent rapidement que ce meurtre est lié au vol d’un tambour chaman, objet rarissime et la valeur culturelle inestimable, qui représente la culture Sami. Leur enquête les amène à de nombreuses recherches : les expéditions de Paul-Emile Victor dans les années 30, les traditions oubliées des Samis (éleveurs de Rennes en Laponie), les vols de rennes, les enjeux politiques du territoire lapon, la convoitise pour les richesses des minerais présents dans le sous-sol.

Pour résoudre leur enquête, ils vont devoir partir sur les traces de ce tambour convoité et ils mettent ainsi le doigt dans un engrenage qui les amène loin du point de départ de leur enquête : une course contre la montre pour empêcher un géologue français surdoué dans son domaine mais avide de pouvoir et de richesse d’arriver à ses fins en mettant la main sur un des plus importants gisements d’uranium.



La première partie du roman installe le lecteur dans cet univers si particulier : à travers Kemlet et sa jeune coéquipière, on parcourt le territoire lapon en scooter des neiges et on découvre la vie dure et spartiate des éleveurs de rennes, la rudesse du climat et le milieu hostile dans lequel ils vivent. On voit aussi la vie, un peu moins rude mais rustique quand même des autres habitants des petites villes de cette région, leur regard sur les traditions anciennes qui sont en train de se perdre, les oppositions entre les partisans du progrès et ceux qui restent viscéralement attachés aux modes de vie ancestraux, les querelles de pouvoir politique.



Ensuite, le rythme de l’enquête s’accélère et le roman gagne en intensité et en densité. Tout le puzzle mis en place auparavant s’assemble peu à peu et les événements s’enchaînent jusqu’ au dénouement final.

Par contre, emportée par le rythme soutenu de cette fin de roman, j’aurais aimé en apprendre un peu plus après l’issue que je trouve un peu brutale : pour moi, de nombreuses questions restent en suspens : les relations entre Kemlet et l’éleveur Aslak, l’exploitation minière ou non du gisement trouvé…

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Le dernier Lapon

À force de voir passer et repasser ce livre dans les critiques de mes amis babélionautes, j’ai décidé d’aller voir ce qu’il avait dans le ventre.



« Mais bon Dieu, nous n’arrêtons pas de courir plusieurs pistes à la fois et à des siècles d’écart. » (403)



La surprise fut excellente. Elle recèle tout ce que j’apprécie dans un roman policier : une enquête riche, des personnages bien campés, une ambiance forte. Climatiques, politiques, géologiques, historiques ou chamaniques, les données abondent autour d’une contrée que je ne connaissais qu’à travers les images d’Épinal que nous distille la télévision.



On sent que la structure de l’ensemble a été soigneusement travaillée. Sa grande force tient dans les différents points de vue qui s’enchainent avec fluidité et sans que leur succession ne soit attendue (contrairement à nombre de polars où les voix de l’enquêteur, de l’assassin ou de l’homicidé reviennent de manière cyclique et prévisible). Le dernier mouvement tombe à plat. Ces personnages si beaux ne sont plus crédibles quand ils se mettent à larmoyer. Mais ce n’est pas bien grave. Cela n’a en rien gâché ma rencontre avec ce lapon qui m’a aidé à survivre aux fêtes de Noël.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Le dernier Lapon

Dans ce polar de la nuit arctique, les « policiers des rennes » vont tenter de démêler les fils des vies qui s’entrecroisent à travers le temps. Il leur faudra déchiffrer les signes et comprendre les légendes transmises par les anciens Lapons pour résoudre un meurtre d’aujourd’hui.



Olivier Truc nous invite ainsi à la découverte de la culture des Samis et pour une immersion totale, il ne nous manque que les photos des costumes colorés et la trame sonore des « joik ». À travers l’intrigue, on peut aussi percevoir les difficultés des populations autochtones : adaptation aux technologies vs identité traditionnelle et racisme latent dans les sociétés modernes.



Un excellent polar pour observer les aurores boréales!
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Le dernier Lapon

La petite vidéo présente sur Babelio nous le confirmera : Olivier Truc dit avoir eu beaucoup de plaisir à rédiger ce livre et le résultat s'en ressent. Pour un coup d'essai en direction du polar, ce « Dernier lapon » est une vrai réussite. Paysages, personnages, intrigue, tout est parfaitement mis en scène, avec un sens appuyé du détail qui ne nuit en rien à une vision plus globale du « problème lapon ».

Olivier Truc a beaucoup travaillé. Il vit en Scandinavie depuis plus de quinze ans et son métier de journaliste lui a permis de s'intéresser en profondeur à la sociologie de ce « grand nord » glacé. L'intrigue est bien entendu une fiction, mais elle colle étroitement aux réalités du moment. Le sous-sol et ses minerais rares, du Tibet à la Sibérie, en passant par la lune, est devenu un enjeu majeur du développement économique. Pour le décor, si l'on peut le dire ainsi, Olivier Truc invente le moins possible. Il a passé assez de temps sur le terrain pour se pénétrer des pulsations entêtantes des grandes espaces boréaux. Il semble avoir pénétré en douceur les secrets de ses habitants, qu'ils soient scandinaves ou qu'ils soient issus de ce mystérieux peuple sami qui a eu le triste privilège d'être le dernier peuple « premier » d'Europe. Sous ces latitudes comme ailleurs, la confrontation entre la civilisation de progrès et les coutumes ancestrales des éleveurs ou des chasseurs-cueilleurs, n'a pas été tendre.



Olivier Truc a l'immense mérite de restituer en finesse, à travers la psychologie de chaque personnage, une facette de cette histoire troublée dont les répercussions à très long termes continuent encore d'agiter les populations du « Grand nord ».Ce livre est donc une belle réussite. A tel point que je demande si Truc n'aurait pas encore plus de mérite à ne pas se séparer trop vite de ses héros de la fameuse « brigade des rennes », Klemet et Nina. Ces deux-là, du point de vue narratif, fonctionnent à merveille. Le vieux briscard d'origine Sami et sa jeune collaboratrice venu du sud, ô combien plus policé et civilisé, font un duo parfait, à la fois complexe et cohérent. On aurait vraiment envie de les retrouver pour de nouvelles aventures glaciales.



Amateurs de polar ou amateurs de grands espaces scandinaves, ne boudez pas cet ouvrage, c'est une petite perle en son genre.
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Le dernier Lapon

Surprenant et captivant, ce roman me rappelle un peu Yeruldegger pour la plongée dans une civilisation en ce qui me concerne totalement inconnue, et le chevauchement entre deux cultures du personnage principal.

L'auteur réussit l'exploit de nous plonger progressivement dans un monde totalement étranger, et étrange. Un monde où le jour dure entre 27 minutes aux débuts et cinq heures à la conclusion. Un monde où les derniers éleveurs de rennes essaient de survivre tout en se modernisant, où les anciennes croyances perdurent sous des conversions plus ou moins heureuses. Cela sans nous imposer de longs développements culturels, mais dans le cours de l'action.

Voilà le décor posé. Les personnages, principaux comme secondaires, existent pleinement, eux aussi progressivement dévoilés, chacun avec ses contradictions (ou pas). Attachants, intrigants, révoltants, mais qui ne laissent pas indifférents. Seul petit bémol à ce sujet, les méchants le sont totalement, absolument, sans nuance.

Reste l'intrigue. Relativement simple, puisqu'on comprend très vite ses enjeux. Mais c'est justement le parti pris de ce livre, de nous donner toutes les cclés afin de suivre l'enquête au plus près, en se demandant comment les enquêteurs vont réussir à associer toutes ces données et s'en tirer. J'ai trouvé la fin grandiose.
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Le cartographe des Indes Boréales

1628 : au royaume de Suède, la reine Kristina ne règne pas encore; elle s’amuse plutôt avec un jeune Basque de treize ans, Izko Detcheverry, dont le père Paskoal, chasseur de baleines, fait escale à Stockholm afin de saluer un conseiller de la Cour auquel il a sauvé la vie en mer. Entre la France et la Suède, l’entente est cordiale, de même qu’avec les prospères marchands hollandais qui viennent y conclure de lucratives affaires. Avec les guerres menées par le roi Gustave II Adolf qui ont vidé ses coffres, la Suède cherche de nouveaux débouchés économiques et considère alors la Laponie comme un territoire vierge à développer, riche en matières premières, appuyée en cela par les visées évangélisatrices de l’austère Église luthérienne qui souhaite y faire de nombreuses conversions auprès des habitants du lieu, les Samis. « - On y cherche du minerai et on y entend des esprits malins, et ça se situe au-dessus de nos têtes, très loin dans des terres sans Dieu, là où le froid rejoint la nuit et où vivre veut dire survivre et où survivre vaut dire mourir plus vite. »

Cinquante années de tourments et de compromissions suivront pour Izko à partir de cette année charnière qui le verra basculer dans la vie adulte sans transition et sans choix.

Un récit historique de longue haleine, narré en de courts chapitres, lesquels cependant ne peuvent faire illusion sur la sensation d’étirement et de longueurs que procure cette lecture. L’ouvrage aurait bénéficié, en ce sens, d’un resserrement sur le déroulement de l’histoire. Le personnage principal, que l’on suit d’une page à l’autre, reste, pour sa part, distancié et peu empathique, ce qui m’a rendu sa quête forcenée absolument incompréhensible en regard de ses actions.

Une expérience mitigée pour laquelle j’ai poussé un « Enfin ! » salvateur, une fois l’ultime page tournée.



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Le dernier Lapon

D'Olivier Truc, j'avais bien aimé La Montagne Rouge. On se plonge dans un univers, dans une atmosphère, dans des relations humaines... L'auteur le fait avec empathie, humanité, respect à chaque fois.



Ici, l'action démarre à la fin de l'hiver arctique, le 10 janvier, le premier jour où le soleil fait sa première apparition de l'année, une grosse heure de lumière en fin de matinée. Et petit à petit dans ce long roman, l'auteur nous indique le jour et le temps d'ensoleillement.



Le propos tourne autour des Sami, les Lapons, peuple indigène, colonisé, assimilé, brimé, nié, balayé par les Scandinaves. Car dans le roman, on se balade allègrement en Finlande, Suède, Norvège... les frontières ne sont que des créations artificielles, des tracés théoriques que les rennes (et leurs éleveurs) ne respectent pas (volontairement ou pas).



Olivier Truc nous prend par la main et nous fait découvrir l'univers Sami, les coutumes, les frustrations, les ambitions, et les conflits. Les Sami sont des éleveurs, des chamans, pas des fermiers la plupart du temps. Ils sont nomades. Ils font corps avec la nature. Ils écoutent et respectent la nature (bien davantage que les frontières).



Le roman développe 2 enquêtes: celle sur un tambour Sami volé au musée local, et le meurtre d'un éleveur Sami, dont les oreilles sont tranchées, comme on le fait pour des rennes. On découvre la police des rennes, très impliquée mais moquée par les forces de polices "régulières". Klemet (Lapon non pratiquant) et Nina (fraîchement débarquée du sud) vont mener l'enquête. On découvre un lourd passé, les lobbys miniers, le racisme et l'émergence du parti d'extrême-droite... Bref, tous les ingrédients sont là pour un polar glacé.
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Le cartographe des Indes Boréales

1628, un vaisseau en péril... Une femme mystérieuse qui accouche...

Izko se souvient de cette femme, il l'a perdue de vue et aimerait la recroiser.

La vie d'Izko, fils de Alaïa et Paskoal parents charismatiques, est pleine d'aventures. Il s'intéresse aux cartes ainsi qu'à leurs mesures.

Sa quête de la grande école de cartographie lui fait croiser la route d'un prêtre qui lui transmet son savoir.

Il s'agit d'une grande fresque historique où la violence, l'esclavage, l'inquisition marquent les hommes et les femmes de cette époque.
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Les chiens de Pasvik

La police des rennes qui opère aux confins de la Laponie a encore du pain sur la planche avec des troupeaux de rennes norvégiens qui ignorent les frontières apprécient le lichen russe et se font agresser sauvagement par de mystérieuses hordes de chiens dressés pour tuer. Une fine équipe ayant déjà travaillé ensemble pour d'autres affaires se mobilise pour démêler une histoire impliquant des douaniers suspects, des éleveurs « sami » nostalgiques d'une époque sans frontières, des politiciens en quête de notoriété… le décor, les protagonistes, le contexte peinent à s'installer et à la page 250 on attend encore un vrai démarrage de l'intrigue, quand aura t'il lieu ? Je ne le saurai pas car j'en ai abandonné la lecture.
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Le cartographe des Indes Boréales

Il existe des auteurs que l'on aime retrouver, Olivier Truc en fait partie. Je connaissais l'auteur de part sa trilogie policière lapone que je vous recommande.

Le premier volet de cette série intitulé "Le Dernier Lapon" a obtenu pas moins de vingt prix littéraires ! J'y avais découvert les Samis, ce beau peuple de pêcheurs, chasseurs et éleveurs de rennes. L'auteur y excelle pour nous décrire la Laponie, les coutumes et le quotidien des Samis dans les rigueurs du climat arctique.



*

« le cartographe des Indes Boréales » et sa magnifique couverture ont donc naturellement attiré mon regard, mais le nombre de pages, pas moins de 652 pages, avait retardé ma lecture.

Au final, c'est un roman captivant et instructif, fleuretant avec plusieurs genres littéraires, à la fois roman historique, roman d'aventure et d'espionnage.

L'intrigue se situe au XVIIème siècle, soit trois cents ans avant la trilogie de l'auteur. Ne pouvant s'établir en Inde, les Suédois vont affermir leur position sur les terres du Grand Nord, les Indes boréales. Porté par de « beaux » personnages, Olivier Truc nous conte cette époque agitée par les intrigues politiques, les guerres de religion, et les conquêtes territoriales.



*

L'histoire commence en 1628 à Stockholm. le narrateur, Izko, alors âgé de treize ans, assiste médusé, au naufrage du Vasa, fierté des hollandais, galion à peine sorti du chantier naval royal. Pendant que le navire sombre, Izko est témoin de l'assassinat d'un lapon sur le pont du navire et de la fuite de sa jeune compagne portant dans ses bras son nouveau né.

Qui voulait leur mort ? Pourquoi les deux lapons étaient-ils pourchassés ? Quel danger représentaient-ils pour qu'on veuille les assassiner ? Projeté au coeur de l'intrigue, Izko n'aura de cesse de retrouver la jeune femme et son enfant, de comprendre les intérêts de cette affaire.



*

Fils de baleinier, originaire du Pays Basque, Izko rêvait de chasse à la baleine, de rendre fier son père en devenant le meilleur harponneur, mais le destin en décidera autrement. Repéré pour sa vivacité d'esprit et son intelligence, le jeune garçon se verra contraint d'apprendre les mystères de la cartographie afin de servir les intérêts des plus grands. Manipulé, menacé, emprisonné, torturé, sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille.

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Ce roman est un très long voyage retraçant, sur une période de soixante-cinq ans, le jeu des alliances entre les pays européens, les enjeux du commerce de la mer Baltique et de la Laponie, source de revenus immenses.

La cartographie va jouer un rôle essentiel dans la course à la colonisation de ces terres encore inexploitées et quasiment vierges de vie, les frontières étant encore mal définies et les routes commerciales devant être créées afin d'asseoir la souveraineté et la puissance des pays sur ces terres du Grand Nord.



*

La colonisation de la Laponie, « terre sans Dieu », par les Suédois ne se fera pas dans la douceur et la tolérance. Les lapons paieront un lourd tribut face aux intérêts politiques, économiques, financiers, et religieux de la Suède. Ils seront contraints de payer des impôts, fournir l'Europe en fourrures, exploiter les mines et transporter les minerais.

La colonisation sera aussi marquée par l'inquisition et le fanatisme des religieux luthériens qui partiront en chasse contre les fausses croyances et la sorcellerie des chamans.

Mais, malgré les nombreuses tentatives des missionnaires luthériens pour éradiquer le chamanisme, les lapons résisteront à l'enseignement du Christ, et resteront attachés à leurs traditions, leur mode de vie, leurs dieux et leurs lieux de culte, lieux d'offrandes et de méditation.

Au fil de ses voyages, Izko, épris de liberté, sera confronté au destin des lapons et choisira son combat.



*

Un roman dense, instructif, formidablement documenté et dépaysant sur le grand nord suédois du 17ème siècle.

Un voyage dans le temps, le récit et notre héros traversant tout le XVIIème siècle.

Un voyage à travers toute l'Europe, du Pays Basque à la Laponie en passant par le Portugal, la Suède et la Hollande.

Une belle aventure, un voyage qui prend fin, je quitte Izkio et le Grand Nord avec regret et nostalgie.

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Le cartographe des Indes Boréales

Je crois que ça fait des années que je n'ai pas lu un roman comme celui ci. C'est une gigantesque fresque historique. On suit Izko, Basque devenu cartographe pour le compte de la couronne de Suède en Laponie. Et au travers de sa vie, c'est presque tout le 17ème siècle que l'on traverse avec en toile de fond la politique internationale, mais en premier plan c'est l'histoire de la colonisation des territoires du nord occupés par les Lapons. Une sombre histoire de colonisation comme il en existe tant d'autres, à un détail prêt c'est qu'ici la colonisation ne se déroule pas de l'autre côté de la terre par rapport au pays envahisseur, mais à ses portes.

C'est donc l'occasion de découvrir un peu cette culture lointaine, sur ce qu'elle était... et je me demande donc ce qu'elle est devenu... Quand j'ai refermé ce livre, je me suis interroger : "et après ?" que sont devenus ces lapons qui luttaient pour rester libres ?

Mais la vie du personnage principal n'est pas fait que de carte, il est aussi fait d'amitié, d'amour, de foi, de convictions...

Je n'ai pas vu le temps passé en parcourant ces plus de 600 pages. Un régal.
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Le dernier Lapon

Je ne suis pas vraiment roman policier, mais on ne doit pas être difficile quand on désire lire des histoires se déroulant en Laponie.



La magie s'est vite opérée, je me suis vite retrouvée au milieu de ces grandes étendues neigeuses où le silence et le froid règnent en redoutables maîtres.



C'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre, non pas que l'intrigue n'était pas bonne, juste que le roman policier n'est pas mon genre préféré.

Les personnages sont pourtant bien construits et leur histoire m'a interpelée. Je pense même retrouver Klemet dans le 2e roman d'Olivier Truc. En effet, ce personnage a su me toucher et j'aimerais savoir comment sa vie évoluera par la suite.



Dans ce roman, on apprend tout un tas de choses sur la culture lapone et le rapport entre les Norvégiens et les Sami.

Vraiment intéressant.



À découvrir si vous comptez voyager en terres lapones ou si vous aimez les romans policiers !
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La Montagne rouge

Ce n'est pas un hasard qui m'a fait cocher La Montagne rouge lors de la dernière Masse critique (contrairement à d'autres fois!): j'avais envie de repartir avec Nina et Klemet pour une nouvelle aventure. Malgré les chapitres courts, il y a de la contemplation dans ces enquêtes, et Olivier Truc parvient à chaque fois à donner un nouvel angle de vue sur la culture Sami. Au-delà des préjugés ou des clichés, on découvre des problématiques très particulières: y a-t-il un avenir pour les éleveurs de rennes? Comment s'est construit le droit sur ces territoires immenses? Pourquoi la culture Sami n'est pas davantage reconnue? Les scientifiques, les historiens, les archéologues sont-ils toujours influencés par la culture dominante? Comment retrouver les traces d'un peuple nomade?

Il faut aimer être dépaysé, il faut avoir envie de connaître la vie des éleveurs de rennes, il faut être prêt à se perdre dans l'immensité du territoire... J'adore ces romans policiers car j'y apprends toujours beaucoup au sujet du passé, de l'histoire, des cultures, et ce n'est pas parce que ça se passe loin que c'est anecdotique. D'ailleurs à partir du moment où la "quête" du crâne devient centrale, on voit bien que tous les pays ont cherché à analyser, collectionner, mesurer, comparer, jusqu'à avancer des théories pour le moins nauséabondes autour des races soi-disant supérieures.

Enfin j'aime beaucoup Klemet et j'aime les failles et la fragilité des personnages: dans ce roman policier, chose assez rare il me semble, il n'y a pas de "méchant" absolu, celui qui d'habitude fait froid dans le dos, celui qu'on trouve dans les thrillers. D'ailleurs, il n'y a pas de meurtre vraiment. C'est une enquête historique. Et c'est agréable que tout ne soit pas noir ou blanc.

Je ne sais pas s'il y aura d'autres enquêtes de la police des rennes, mais je suis prête pour repartir en voyage en pays Sami! Et je veux savoir ce que Klemet va décider pour son faon!

Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour cet envoi.
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Le dernier Lapon

Le roman commence par la traque subie par un lapon dénommé Aslak en 1693. Celui-ci a juste le temps de cacher un objet avant d'être fait prisonnier et brûlé vif.

Des décennies après, en l'an 2000, le lecteur se retrouve en Laponie, le jour précis où le soleil réapparaît à l'horizon quelques instants, mettant fin à la nuit polaire. Klemet Nango, appartenant à la police des rennes, une police transfrontalière chargée de surveiller le respect des règles de cohabitation entre les éleveurs de troupeaux, attend cet instant où il va enfin redevenir un homme (puisqu'il pourra voir son ombre).

Mais dans la petite ville de Kautokeino, capitale de la Laponie centrale, deux événements vont venir perturber la quiétude de ces instants précieux...

Un mystérieux tambour traditionnel saami, utilisé par les chamans, est volé en pleine nuit dans son emballage d'expédition, en plein cœur du Musée de la ville, alors qu'il devait être exposé quelques jours plus tard.

C'est Henry Mons, un français ayant participé à une expédition en 1939, en compagnie de Paul-Emile Victor, qui en a fait don à la ville.

Le lendemain, un éleveur de Rennes, Mattis Labba, fils et petit-fils de chaman, est retrouvé mort assassiné près de son gumpi (c'est l'habitation en bois des éleveurs de rennes). Ses deux oreilles ont été tranchées post-mortem et son scooter a été brûlé.

Chargé de l'enquête, Klemet Nango et Nina Nansen, sa nouvelle coéquipière, toute nouvelle dans le métier, vont devoir s'atteler à la tâche et aller interroger tous les éleveurs. Ils ne tarderont pas à découvrir les nombreux confits sous-jacents qui perdurent entre eux, parfois depuis plusieurs générations...

Que s’est-il passé en 1939 au cours de l’expédition de Paul-Emile Victor ?

Pourquoi, l’un des guides a-t-il donné le tambour à Henry Mons avant de disparaître ?

Ce tambour traditionnel contient-il un message ?

Que vient faire ici Racagnal, ce géologue français qui s'intéresse d'un peu trop près aux toutes jeunes filles ?

Quel rôle joue le mystérieux Aslak dans toute cette affaire ?



L'auteur réussit parfaitement à nous plonger dans l'ambiance arctique.

Pour moi qui aie eu la chance de connaître le Grand Nord canadien en été, lorsque j'étais étudiante, cela a été l'occasion de revivre de façon étrange, ce sentiment puissant et indescriptible de ne faire qu'un avec la nature, sentiment que j'avais ressenti alors devant les paysages sauvages et magnifiques, tout en marchant dans la toundra.

Je n'ai eu aucun mal à imaginer les rennes en train de brouter du lichen au milieu des grandes étendues désertiques, ni les tenues bariolés des lapons en route vers leurs familles, bien installés sur leur scooter des neiges ou tout simplement au chaud dans leurs petites maisons...en train de boire du café.

Dans ce pays où les saamis luttent pour maintenir leurs traditions ancestrales, pris en conflit entre la modernité et leur culture, la vie quotidienne n'a rien d'un long fleuve tranquille et la mort guette à chaque instant : le froid intense, la panne de scooter, les animaux sauvages, le blizzard peuvent en un instant faire basculer une vie.

L'auteur dresse le portrait précis de toute une panoplie de personnages...

C'est avec succès que l'auteur, journaliste, correspondant à Stockholm du journal Le Monde et du Point, se risque à l'écriture d'un roman ethnologique très bien documenté.

C'est un roman très prenant qui plonge le lecteur dans les traditions ancestrales des lapons sur fond de tambours chamaniques, de joïks (ces chants traditionnels chantés "a cappella" qui délivrent un message) et de légendes.

Un roman à lire absolument !
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Le détroit du Loup

Retour rapide en Laponie puisque j’ai enchaîné Le dernier Lapon et le Détroit du Loup.

Nous y retrouvons Klemet le Sami, et Nina, la Norvégienne, tous deux flics de la Police des Rennes.

Mais alors que nous avions expérimenté la nuit polaire dans le précédant roman, là, nous avons droit à près de 20 heures d’ensoleillement par jour... avec tous les déséquilibres induits dans le rythme de vie et les cycles du sommeil.

Si Klemet est habitué, ce n’est pas le cas de Nina qui va en souffrir au cours de cette enquête.

Nous sommes au moment de la grande transhumance de printemps, à la fonte des neiges, à la recherche de pâturages plus riches pour les troupeaux de rennes.

Erik, jeune berger, trouve accidentellement la mort lors d’une tentative de traversée de son troupeau vers l’île de la Baleine. C’est un ami de jeunesse, Nils Sormi, devenu plongeur pour les grandes compagnies pétrolières qui repêche son corps. C’est un choc.

Très vite, plusieurs décès vont s’enchaîner, ouvrant les pistes du milieu de la prospection gazière et pétrolière et celui du peuple Sami. Les uns convoitant les terres ancestrales d’usage des autres.

Le temps presse, des réponses doivent être trouvées. Pourquoi? Qui?

Je suis restée sous le charme de la Laponie, sans contexte!

Plus qu’un polar, à mon sens, je rajouterais le qualificatif de polar d’ambiance. Car nous sommes totalement en immersion dans la culture sami et la confrontation d’avec les multinationales commerciales avides de profit et les hommes cupides et intéressés. Cette cohabitation forcée, plus ou moins bien acceptée, est le nœud des problèmes de cette région. Conserver les traditions locales au mépris des avancées modernes ou se laisser petit à petit grignoter jusqu’à la disparition de toute une culture, de tout le peuple autochtone.

Avec le détroit du Loup, nous découvrons aussi le monde de la prospection pétrolière, de la manipulation des grands groupes, de la course effrénée à l’énergie polluante, du pouvoir de l’argent. Un pan de son histoire, peu glorieuse, tombe au fil de l’enquête menée par Klemet et Nina, avec la découverte de toutes ses vies perdues, des souffrances inquantifiables et inqualifiables endurées par les pionniers de la plongée en eau profonde dans les années 70. Des sacrifices humains, des expériences médicales, au mépris de la vie, dans l’ignorance totale pour eux. Des existences et des familles brisées pour quelques heures de gloire dans les journaux... Et toujours cette industrie vorace qui avance et colonise lentement mais sûrement...

J’ai adoré retrouver Klemet, ce policier sami, déchiré entre ses origines, son éducation et son métier, un brin tatillon et austère, peu bavard et démonstratif. Le personnage de Nina s’étoffe avec le retour vers ses racines et ce père disparu de sa vie en laissant une blessure profonde.

J’ai retrouvé également avec plaisir le personnage truculent de l’oncle de Klemet, Nils-Ante, qui apporte une note légère et joyeuse.

J’ai détesté Nils Sormi, celui qui, pour des billets plein les poches et du champagne dans sa coupe, a tourné le dos à son peuple, ses terres. Il fait office de traître jusqu’à ce que ses yeux s’ouvrent enfin devant la réalité et le véritable visage de son employeur. Une petite descente dans le monde réel, une grande claque pour lui qui sera salutaire après une existence d’apparences et de mensonges.

Les personnages "secondaires" sont tous fouillés et intéressants. Rendant l’intrigue dense et touffue. Multipliant les points de vue d’une même situation à travers des portraits au scalpel. Le coupable ne se laisse pas attraper si facilement! Même si nos soupçons s’éveillent rapidement!

Ce roman est dans la lignée du premier, avec les mêmes qualités d’écriture, le même suspens, des sujets très bien documentés. C’est le même sentiment de révolte qui naît dans la lecture de ces pages. Propre au peuple sami mais qui peut se transposer pour d’autres cultures, dans d’autres lieux. C’est un questionnement sur les territoires, à qui la terre appartient, appartient-elle d’ailleurs à qui que soit, sur les coutumes ancestrales, sur la place de la modernité dans la culture.

C’est un polar pugnace et patient car il faut le temps de démêler les passions, de s’attacher aux indices et de remettre chaque pièce à sa place. C’est un polar prenant, passionnant, qu’on aimerait terminer sur un happy end mais qui reste teinté d’une certaine tristesse car les dégâts ne s’effacent pas avec la découverte des coupables. Une certaine mélancolie nous porte au fil du récit car on pressent que la lente agonie du peuple sami est annoncée, écrite et déjà finalisée.

Deux romans et je suis scotchée par le talent de cet auteur, alors même que mes préférences livresques sont largement plus portées par des thrillers psy ou plus trépidants que ce style de polar nordique.

C’est une belle découverte, pour ma part, et j’attends les prochains romans avec grande impatience!
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Le dernier Lapon

Nous sommes en Laponie en plein mois de janvier. Le jour ne dure que quelques heures, la température extérieure oscille entre - 20 et - 40 degrés. Les derniers élevages de rennes ont du mal à trouver de quoi se nourrir...Kelmet et sa jeune coéquipière Nina, de la police de rennes, ont fort à faire pour résoudre les conflits entre éleveurs, se déplaçant sur leurs motos à neige d'un coin à l'autre de la Laponie...territoire qui se partage désormais entre la Suède, la Norvège et la Finlande.



La plupart des Lapons ont été occidentalisés, à l'image de Kelmet, mais quelques irréductibles défendent leur culture et leurs droits contre ceux qui voudraient les voir disparaître définitivement dans la lignée des pasteurs fondamentalistes qui ont pourchassé tout vestige de leurs croyances ancestrales, brûlé leurs tambours, qu'ils considèraient comme sataniques.



Dans ce contexte politique et historique tendus, deux évènements vont venir secouer nos policiers : la mort d'un éleveur de rennes mystérieusement mutilé et la disparition d'un tambour sami. Tambour qui avait été offert au musée de Kautokeino par un Français dont le père avait participé à une expédition de Paul Emile Victor en 1939. Des liens vont vite apparaître entre les deux affaires.



Par ailleurs, un autre Français, Ragnacal, géologue pour la compagnie française des minerais et qui aime un peu trop les très jeunes filles, est chargé par un paysan du coin, Karl Olsen, de déchiffrer une vieille carte pour partir à la recherche d'un sulfureux trésor...qui pourrait mettre en péril la survie du peuple lapon.



Mais ce serait sans compter sur nos deux policiers, et Aslak, le dernier lapon à ne vivre que des ressources du renne et dont la femme est atteinte d'un mal étrange et inguérissable.



Un polar très intéressant pour découvrir l'histoire des Lapons qui se rapproche de celle des Indiens d'Amérique, colonisés, massacrés, persécutés, méprisés par les nouveaux occupants, l'existence de ces hommes vivant dans des conditions climatiques extrêmes, mais qui se traîne en longueur. On finit par perdre le fil de l'enquête policière qui manque de rythme, les personnages ne sont guère convaincants, assez caricaturaux. Donc avis mitigé sur ce vrai-faux polar nordique.
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Le dernier Lapon

En pleine Laponie, alors que le soleil daigne repointer le bout de ses rayons après une absence de 40 jours, un vol est commis dans un musée dédié aux traditions lapones. Un tambour de chaman a été dérobé. Quelques jours plus tard, on retrouve le cadavre d'un éleveur de rennes, les oreilles tranchées.

La police des rennes est conviée à participer à l'enquête. Klemet, un sami ou lapon, et sa coéquipière norvégienne Nina vont tenter de percer ce mystère qui s'épaissit lorsque l'ensoleillement gagne progressivement sur l'ombre de jour en jour. Qu'est-ce que ce tambour faisait entre les mains d'un français depuis la veille de la Seconde Guerre Mondiale ? Et pourquoi, après tout ce temps, l'avoir cédé au centre culturel de Laponie ? L'expédition menée en 1939 semble être la clé à ce mystère. Et quel rapport avec la mort de Mattis, l'éleveur, descendant d'un chaman ? Quel est le motif de la venue d'un géologue français dans ce grand Nord hostile ? Et que cache Aslak, ce sami si proche de la Nature et si éloigné des hommes ?



C'est un roman qu'il faut prendre le temps de savourer. Certes, son rythme est lent, mais une fois que l'on est pris, on ne peut plus lâcher cette enquête qui nous plonge dans les traditions d'un peuple méconnu, dans ce Grand Nord si éloigné de nos contrées.

J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire. Très certainement parce que trop habituée à cette vie de l'immédiateté, qui me rend trop exigeante et m'empêche de savourer des lectures qui prennent leur temps pour poser les choses. Grand bien m'en a pris de persévérer et de repousser cette impatience. Car les personnages se dévoilent petit à petit, au gré des événements. Klemet taciturne, sami qui n'est accepté ni par les siens ni par les norvégiens, semble un incompris dont on souhaite explorer le passé. Berit, lapone laestedienne ancrée dans cette religion sectaire, est une bonne âme qui n'oublie pas ses origines. Quant à Aslak, il est une énigme qui représente à lui tout seul le passé de ce peuple, désormais avide de respect et de reconnaissance tout en goûtant à la modernité offerte par l'envahisseur norvégien.

L'auteur nous campe avec justesse la réalité de cette région prise entre deux peuples : les lapons d'un côté, qui revendiquent leur terre, leur tradition et leur culture, et luttent pour récupérer (ou ne pas céder) du terrain, les autres peuples nordiques (norvégiens, suédois, finlandais, russes), qui ne veulent pas considérer ces peuples "soumis" et souhaitent s'approprier une terre qui, pour eux, leur est due. En toile de fond, la rigueur de ces terres, plongées dans la pénombre une partie de l'année, et que le Soleil rattrape de minute en minute chaque jour, l'homme redevenant ainsi homme avec une ombre. Les conditions terribles que vivent les éleveurs de rennes sont ici retransmises avec toutes les nuances de la réalité qui n'est pas la même pour tout le monde, les uns bénéficiant d'équipements ultra modernes, lorsqu'à l'extrême opposé les autres usent encore de simples skis pour mener leur troupeau dans cet univers glacial.

Et même Klemet, privé depuis son enfance de sa culture, semble y rester sensible. Bien qu'il ne manifeste pas vraiment de solidarité avec les autres samis, il a pourtant érigé une tente traditionnelle dans son jardin afin de recréer une ambiance intime, chaleureuse, empreinte de tradition. Et il reste très proche de son oncle, chanteur de chant traditionnel, les joïks, et qui l'aidera à percer le message du tambour.



J'ai beaucoup aimé cette virée en Laponie. L'auteur m'a fait découvrir une culture que je ne connaissais absolument pas, il m'a fait voyagé dans ces terres enneigées, engoncée dans une parka par moins quarante, sur un scooter perçant la pénombre et redécouvrir le levé du Soleil comme un miracle chaque jour. Il a titillé ma curiosité, mon impatience à connaître ce mystère du tambour, le message qu'il recèle, le pourquoi de cette mort d'un sami. La noirceur de cette histoire est vraiment tout en finesse et en nuances et la fin est tout simplement évidente et parfaite !

Une vraie bonne histoire pour découvrir un autre monde et rondement menée. À lire absolument !
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Le détroit du Loup

Hammerfest, vous connaissez ? Mais non, ce n’est pas le nom d’un groupe de heavy metal !



Hammerfest, c’est une petite ville située dans l’extrême nord de la Laponie, sur les bords de la mer de Barents, en Arctique… Là où certains aimeraient faire un autre Dubai (en version polaire) à cause de tous les hydrocarbures qui s’y trouvent.



Rien à voir donc avec le groupe de metal "HammerFall".



Quoique, de par sa construction et son côté "je suis un polar mais pas que ça", ce roman pourrait avoir quelques liens de parenté avec ce genre de musique qui possède des sonorités lourdes et épaisses, le tout étant centré sur les impulsions de la batterie. Pardon, je voulais dire "du tambour traditionnel sami".



D’un côté, nous avons du blues avec le peuple sami qui oscille entre traditions ancestrales et modernité, ces éleveurs de rennes, sans cesse en butte avec les autres habitants, et qui, dans leurs joïk (chants traditionnels), pourraient chanter toute leur misère à voir les espaces pour les troupeaux se réduire comme une peau de chagrin à cause de tout ceux qui voudraient les voir dégager totalement du paysage.



Le roman a un côté rock aussi, parce que, sous ses airs de lenteur délibérée, les guitares électriques peuvent se déchainer dans vos tripes lors de la lecture de certains passages qui, sans vouloir vous faire la morale, frapperont quand même sous la ceinture.



Klemet et Nina, nos deux flics que nous avions découvert dans le roman précédent, nous en apprendrons un peu plus sur eux, tout en nous présentant d’autres personnages, dont certains sont des vrais requins d’eaux troubles et pas nettes.



L’enquête ne sera pas facile, les morts se succédant sans que l’on puisse déterminer si c’est un accident, un suicide déguisé ou véritablement un meurtre que l’on a maquillé.



Si le premier roman se déroulait dans le noir presque total (on sortait de la saison où le soleil ne se lève plus durant des mois), celui-ci bénéficie d’un ensoleillement énorme puisque nous finissons avec plus de 23h de clarté avant de se diriger lentement vers le moment où le soleil ne se couchera plus.



Durant de la lecture, on sent bien que l’auteur est familier du coin, des mœurs, des habitants, des éleveurs, du contentieux entre certains et des vieilles rancœurs…



D’ailleurs, on sent aussi le journaliste, qui, sous le couvert d’un roman, pourfend là où ça fait mal afin de dénoncer certaines pratiques.



Ben oui, nous, dans les pays sois-disant "développés", on ne se pose jamais la question de savoir d’où viennent les matières premières utilisées par notre société de sur-consommation, sur les métaux précieux utilisés dans nos I-Thunes, smartphones et autre PC ou sur la manière dont est extrait le pétrole dont nous remplissons nos réservoirs.



On se fiche pas mal des conditions de travail de certains, tant que nous avons ce que nous désirons. Si certains sont exploités, ce n’est pas notre problème. Et si des gens risquent leur vie pour que nous ayons de l’Or Noir dans nos réservoirs, nous n’en avons même pas conscience.



Attention, je ne parle pas des pionniers du pétrole de l’époque du colonel Drake (celui qui fora le premier véritable puits de pétrole américain en 1859, près de Titusville). Non, non, je parle des années 80 à nos jours. Cette époque où l’argent est Maître, et non serviteur. Cette époque qui veut que certains s’enrichissent très vite au détriment des autres et de toutes les règles.



Mensonges, tromperies, manipulations, argent sale, écologie, réchauffement climatique, pollution, morts, plongée sous-marine et médecins se comportant comme des petits Mengele zélés sont au menu de ce roman qui laisse les codes habituels du polar au vestiaire.



Ne vous attendez pas à un thriller, ça ne court pas dans tous les sens, on prend son temps parce que tout ça doit mijoter. C’est ce qui rend le plat meilleur.



L’écriture glisse comme un traîneau sur de la neige bien tassée et on mange le livre comme un renne affamé se jetterait sur du lichen.



Un excellent moment de lecture et une belle plongée en eaux froides, au sens propre comme au figuré.


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Le dernier Lapon

C’est l’histoire des éleveurs de rennes en Laponie une intéressante découverte de la culture Sami dans cette contrée où l'ensoleillement se compte en minutes.

Un avis mitigé pour ce polar ethnique, Un bon roman en perspective! Dépaysant et instructif mais Le style est trop journalistique manquant de rythme et de profondeur. L’intrigue reste relativement simple et trop stéréotypée. La localisation originale reste le meilleur atout.

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Le dernier Lapon

Je viens de refermer ce beau livre. Et c'est avec peine que je quitte tous les personnages attachants qu'Olivier Truc a si bien su faire vivre.

Il faut aller jusqu'à la dernière page pour faire le lien entre l'évènement qui s'est passé au 17ème siècle et le meurtre d'un éleveur de rennes, doublé du vol d'un tambour sami.

Klemet, le seul sami faisant partie de la police des rennes, et Nina, originaire du sud de la Norvège, vont enquêter et vont être confrontés au froid, au racisme, au silence. Et à travers cette enquête policière, l'auteur nous fait rencontrer une panoplie de personnages, allant du norvégien nationaliste jusqu'à l'éleveur de rennes traditionnel, Aslak.

Cette découverte de la Laponie m'a émerveillée. J'ai adoré cette référence aux heures d'ensoleillement au début de chaque journée. J'ai apprécié la description des lieux, des coutumes, des caractères, des difficultés à vivre dans le froid et le noir. J'ai compatit avec les samis sur la disparition, petit à petit, de leur culture, leur façon de vivre.



En bref, j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman, qui est à la fois un policier et un documentaire sur les lapons d'hier et d'aujourd'hui.
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