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Critiques de Olivier Truc (822)
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Le dernier Lapon

"Demain, entre 11h14 et 11h 41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre."



Le 11 janvier, enfin, après 40 jours de nuit polaire, le soleil sera au rendez-vous, attendu par toute la population de Kautokeino (Norvège). Température entre -30° et - 20° quand même, il vaut mieux garder sa chapka. Dans les grands espaces enneigés, les rennes cherchent leur nourriture, indifférents aux frontières des hommes, le pays sami s'étendant sur plusieurs pays.



Un tambour chaman est volé au centre culturel, un éleveur de rennes est assassiné dans son gumpi. Klemet et sa coéquipière Nina, appartenant à la police des rennes, vont mener l'enquête. L'affaire est plus sensible et compliquée qu'il n'y paraît, le passé refait surface. Petit à petit les fils vont se dénouer et une incroyable histoire se faire jour.



En plus d'une histoire policière habilement menée, avec un final haletant, l'auteur, qui connaît bien le coin, offre un panorama attachant de la vie dans ce grand nord. Aslak est un éleveur traditionnel, circulant à ski et vivant sous tente, les autres éleveurs utilisent la motoneige, mais bénéficier du progrès et d'un peu plus de confort de vie les oblige à augmenter la taille de leur troupeau. Ce coin est resté assez fidèle aux traditions, mais il a fallu lutter pour préserver la langue sami (interdite à l'école, à une époque). L’histoire de ce peuple est aussi évoquée, mais sans lourdeur et sans ralentir la narration.



Bref, un bon roman noir comme je les aime, avec une histoire bien menée qu'on ne lâche pas, et un fond intéressant et instructif. Y aura-t'il une suite?

A lire, vraiment, ce "polar nordique" qui au moins n'a pas eu besoin de traduction...


Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Les Sentiers obscurs de Karachi

L'auteur, par le biais de la fiction, tente de nous donner un autre éclairage sur ce que nous connaissons comme "l'attentat de Karachi" de mai 2002 dans lequel sont morts des ingénieurs français en mission au Pakistan. Jef, le personnage principal du roman, journaliste comme l'est aussi son auteur, habite Cherbourg. Il connaît bien les victimes et les survivants de l'attentat. Pour préparer la commémoration de 2022, il décide de se rendre à Karachi afin de rencontrer un ancien ingénieur pakistanais, lui aussi concerné par cet attentat et qui semble avoir mené une enquête de son côté dans laquelle sont impliquées de nombreuses personnes à des degrés divers.

La fiction permet à l'auteur d'émettre des hypothèses, et surtout de montrer ce qu'il a perçu du Pakistan, central dans ce récit et représenté sous différents aspects par différents personnages. On y lit surtout les contradictions de ce pays et les nombreux maux qui le gangrènent, même si l'espoir d'une belle histoire d'amour est toujours possible.
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Le dernier Lapon

Sous la grosse chaleur plongez vous dans ce polar..........



LE DERNIER LAPON D'OLIVER TRUC



Vous allez avoir froid même être glacé ....j'ai découvert la vie des Lapons qui vivent avec leurs rennes, les tambours, les joïks, les saamis, les laestadiens .... Le roman commence par le vol d'un tambour de chaman, suivit par un meurtre.. Klemet et Nina de la police des Rennes vont enquêter en effectuant de longs parcours dans le froid et la nuit ....Le soleil fait juste une courte apparition. La fin m'a laissé sur ma faim....y aura t il une suite ? oui LE DETROIT DU LOUP....et LA MONTAGNE ROUGE.....avec nos deux policiers Klemet et Nina.

Mireine

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Le dernier Lapon

Au nord du cercle polaire, Kautokeino est une petite ville de la Laponie norvégienne, aux confins de la Suède et de la Finlande, pas très loin de la Russie. Klemet et Nina y sont employés à la police des rennes, chargée de régler les conflits entre éleveurs. L'enquête qui se présente à eux sort de l'ordinaire : successivement un rare tambour de chamane a été volé et un éleveur assassiné.



Ce passionnant roman policier m'a fait voyager dans une région quasiment inconnue pour moi, le grand nord scandinave. Il y avait beaucoup à découvrir :



Le milieu d'abord, étendues glacées, aurores boréales et nuit polaire. L'action se déroule en janvier avec des durées d'ensoleillement de 27 minutes à 5 heures par jour. Ce cadre m'apparaît comme à la fois magnifique et effrayant.



Surtout l'histoire des Sami, dernier peuple aborigène d'Europe. Ils ont été christianisés violemment au 17° siècle par des pasteurs luthériens, notamment par des laestadiens, une secte rigoriste encore implantée dans la région. Aujourd'hui il existe un parti nationaliste norvégien qui veut les priver de leurs droits traditionnels. Il y a par exemple des conflits entre les éleveurs et les amateurs de scooter des neiges du week-end qui n'acceptent pas que l'on restreigne leurs loisirs en période de reproduction des rennes. L'un des personnages antipathiques du roman est un flic raciste qui trouve que les Sami se croient tout permis. Son raisonnement me fait penser à celui des cow-boys face aux Indiens.



Mais attention, l'auteur ne nous fait absolument pas un cours. Toutes ces très intéressantes informations sont amenées de façon naturelle par le biais de l'enquête policière qui fait remonter à la surface les épisodes douloureux de la colonisation du peuple sami. Une enquête qui est fort bien menée elle aussi, qui démarre doucement pour petit à petit devenir palpitante. Bientôt le livre est difficile à lâcher.
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Le dernier lapon (BD)

Le dernier lapon est une adaptation du roman éponyme d'Olivier Truc (que je n'ai pas lu alors quand je l'ai déniché à la bibliothèque, j'ai sauté sur l'occasion). j'ai particulièrement aimé l'ambiance froide voir glaciale associée aux couleurs bleues et grises,un univers quasiment inconnu de la Laponie et des éleveurs de Rennes. tous les aspects liés à cette communauté m'ont passionnée, les tambours, les rites des éleveurs de Rennes, la perception de chaque lapon différente, partagée selon chacun entre repli sur les traditions, ouverture sur le monde occidental ou rejet de ce monde. j'ai eu plus de mal avec le dessin des personnages et l'impression qu'il était difficile de les développer dans cette adaptation, et donc un attachement moindre de ma part.

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Les chiens de Pasvik

Avec le talent que l'on lui connaît, Olivier Truc signe un nouvel épisode de sa série « La police des rennes ». Il situe cette fois son intrigue dans la vallée de Pasvik, là où trois pays se rencontrent, Norvège, Finlande et Russie. La rivière Pasvik prend sa source dans le lac Inari, puis délimite la frontière entre la Norvège et la Russie avant de se jeter dans la mer de Barents, une région de l'Arctique hautement stratégique en raison de ses ressources pétrolifères et poissonnières.



Loin de l'image d'Epinal paisible d'une toundra glacée et des forêts d'épicéas et de bouleaux enneigés où pâturent les rennes, Olivier Truc nous décrit une région troublée par des enjeux politiques, économiques et géostratégiques, disputée entre Norvégiens et Russes, convoitée par la Chine, et encore aujourd'hui, hantée par les fantômes de la guerre 39-45 et de la chute de l'Union Soviétique.



C'est là que vont se retrouver Nina et Klemet, nos deux héros de la police des rennes.

Lassée des comportements erratiques de Klemet qui se débat avec son identité sami, Nina a quitté la police des rennes pour un poste d'inspectrice des frontières dans cette zone perdue. Mais tous deux vont se retrouver à enquêter dans cette zone frontalière où les incidents se multiplient.

Un troupeau de rennes norvégiens a franchi la frontière et se retrouve en Russie, poursuivi par une meute de chiens errants atteints de la rage... Des poteaux de frontière ont été arrachés... Un trafic de langues de rennes est découvert... Des safaris sauvages sont organisés par des mafieux russes pour le plaisir des riches russes ou chinois... Un éleveur sami s'allie à un russe nostalgique de la 2ème guerre mondiale dans une combine plutôt louche pour obtenir le droit de faire pâturer ses rennes sur les anciennes terres sami situées en zone russe...



Pour donner davantage corps aux personnages fictionnels de ce roman, il faut lire le reportage d'Olivier Truc sur le site de TheBarentsObserver.com où l'auteur parle de ses rencontres avec Egil Kalliainen, l'éleveur de rennes sami qui fait pâturer ses rennes dans la vallée de Pasvik ou bien avec Alexandre Fedoukhine, ce russe qui recherche dans le sol de la toundra les corps des soldats tués lors de la 2ème guerre mondiale. Puis il faut prendre le temps d'aller voir les photos de Céline Clanet, la photographe qui l'accompagna durant ce reportage : elles finissent d'imager cette histoire avec une vue étonnante de cette trouée artificielle dans la forêt au niveau de la frontière russo-finno-norvégienne ou avec les beaux paysages de la rivière Pasvik englacée et des troupeaux de rennes dans la neige.



Fortement documenté, son roman va bien au-delà du simple roman policier puisqu'il nous offre un regard prospectif sur l'actualité et l'avenir possible de cette région dont on parle si peu malgré son importance stratégique. C'est passionnant, intelligent, dépaysant et toujours d'une belle écriture qui sait se faire poétique pour décrire la splendeur de la toundra enneigée.



Challenge multi-défis 2021
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Le dernier Lapon

Un policier qui se passe au mois de janvier en pleine Laponie ; il fait donc froid ( -17° quand les températures sont clémentes...) et sombre.

Nina et Klemet, policiers à "la police des rennes" ne vont toutefois pas pouvoir rester au chaud car un tambour de chaman vient d'être volé, un lapon a été tué et ses oreilles coupées.

Au delà de l'intrique, l’intérêt de ce polar réside également dans les paysages, le froid polaire, les rites religieux, la dureté du mode de vie des éleveurs du Lapon et un peuple confronté aux défenseurs de la modernité.

Les personnages sont intéressants et on rentre progressivement dans l'histoire.

Un bon roman pour terminer l'année.
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Le dernier Lapon

En Laponie, au pays des Samis, les hivers sont rudes, les nuits interminables et les mythes encore proches. Un roman policier qui mêle traditions ancestrales et aspirations capitalistes, qui emporte le lecteur dans les neiges et les aurores boréales, mais pâtit de longueurs et d’invraisemblances, d’une langue peu soignée et d’un final abrupt et frustrant.
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Le dernier Lapon

Le livre commence par une poursuite mortelle. Nous sommes en 1693, en Laponie centrale. AsIak a juste le temps de cacher quelque chose de très précieux avant d’être rattrapé par les hommes du pasteur luthérien. Condamné à périr sur le bûcher -il ne veut pas abjurer sa croyance ancestrale- il aperçut la silhouette du jeune lapon qui paraissait tétanisée. Les flammes commençaient à le lécher. AsIak a le courage d’entonner un chant de gorge lapon que le jeune lapon comprit. « Il savait ce qu’il devait faire. Et ce que, après lui, son fils devrait faire. Et le fils de son fils. »



De nos jours, le 10 janvier. Les habitants de Kautokeino attendent, pour le lendemain, le retour du soleil « Demain, entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. » Oui, la nuit polaire allait s’effacer à grand pas.

Pour Nina, la jeune collègue de Klemet, ce serait sa première fois. Ces deux-là font partie de la brigade des rennes. Ils patrouillent dans l’immensité blanche pour régler les conflits entre éleveurs, les vols de bétail… et sont la risée de la police locale, surtout Brattsen plutôt à l’extrême de la droite, ne supportant pas Klemet, le seul lapon d’origine de la brigade.

Un tambour de chaman ancestral est volé pendant la nuit, suivi par le meurtre d’un lapon solitaire et ivrogne. Les deux affaires sont-elles liées ? cCest ce que pensent Nina et Klemet qui enquêtent malgré les entraves.

Olivier Truc profite de cette recherche du criminel pour parler de la Laponie, convoitée pour la richesse de son sous-sol. L’affrontement entre les Samis qui voudraient une reconnaissance, voire une autonomie de la Laponie hors les territoires et l’extrême droite qui les considèrent comme une sous race est quelque chose que je découvre, comme Nina, originaire du sud, du pays des fjords.

L’âpreté du prête fondamentaliste qui a peur que la religion originelle des lapons ne vienne saper son œuvre, le jusqu’auboutisme de certains samis qui craignent de voir leur civilisation disparaître, la survie des éleveurs de rennes dans un milieu hostile, la montée de l’extrême droite raciste, la beauté pure et dure des paysages recouverts de neige, la nuit polaire… Olivier Truc mène si bien sa barque, pardon son motoneige que je n’ai pas lâché le livre avant que la dernière page ne soit tournée. Ce fut une nuit blanche pour un livre parlant d’aurores boréales, du jour qui augmente jusqu’à la nuit blanche. La boucle blanche est bouclée et Aslak, le dernier lapon « traditionel » disparait dans la tempête blanche.

Dire que ce livre dormait sur une étagère depuis sa sortie !!

La lecture commune avec les blogueurs de Babelio a été l’occasion de réveiller Klemet et Nina.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le dernier Lapon

Voilà un beau coup de cœur ! J’ai beaucoup aimé ce dernier lapon d’Olivier Truck. Cela faisait un moment qu’il était dans ma PAL… pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt ? ! En tout cas, c’est fait et quelle belle découverte ! Ce polar est une vraie immersion dans le monde lapon, entre la Norvège, la Finlande et la Suède, dans le grand nord, à la suite de Klemet et Nina de la police des rennes. Et oui, il existe une police des rennes, très importante dans ce milieu d’éleveurs de rennes qui sont la principale ressource de ce coin de Laponie. Immersion et découverte passionnante des Sami, les autochtones lapons. J’en avais déjà entendu parler mais à peine. Et là, toute l’histoire, toute l’intrigue se déroule dans cette communauté. Et oui, franchement passionnant et dépaysant. J’ai aimé m’imaginer être avec eux, sur leurs scooters des neiges sur les pistes gelées des rivières, entre les arbres… de vrais héros discrets et humains. Quant à l’intrigue, elle est bien ciselée et menée de bout en bout… Un tambour sami volé, un éleveur sami tué de bien étrange manière, une vieille légende qui se raconte sur le vidda, un prospecteur français sur la piste de l’or ou d’autres minerais dangereux qui auraient décimé des villages samis, des policiers corrompus… bref, un thriller, un livre d’aventures… un super bon moment de détente que j’ai dévoré avec grand plaisir. Olivier Truc ? hummm je vais lire ses autres livres… à vous maintenant, si ce n’est déjà fait, je vous le conseille vivement !
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Le dernier Lapon

C'est un bon roman, une découverte de la Laponie avec ses croyances, ses beautés et ses souffrances, et également un thriller bien mené, et des personnages qui font images. Mais j'ai trouvé le tout très long et me suis parfois ennuyée.
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Le dernier Lapon

Le thème de ce roman est on ne peut plus hivernal, et nous mène près du cercle polaire, vers le nord de la Norvège, qui se trouve être aussi le nord de la Suède et le nord de la Finlande, sans oublier la Russie toute proche. Mais pour les troupeaux de rennes, pas de frontières…

C’est un 10 janvier, à Kautokeino, en Laponie, que débute cette histoire. Ce jour-là, un tambour de chamane qui venait d’être légué au musée local disparaît, et deux policiers de la « police des rennes » sont désignés pour enquêter sur ce vol où les Samis sont les premiers soupçonnés. Klemet est policier, lapon et originaire de la région, contrairement à sa jeune collègue Nina, ce qui le met dans une position inconfortable plus d’une fois au cours de l’enquête, d’autant que les tensions entre communautés sont très vives. Le lendemain, c’est un éleveur de rennes qui est retrouvé mort et mutilé près de son abri qui semble avoir été fouillé. Les deux affaires sont peut-être liées, et elles vont mener Klemet et Nina à pousser leurs investigations dans plusieurs directions, jusqu’en France, chez le légataire du tambour, chez les éleveurs de rennes, parmi lesquels des activistes ou le mystérieux Aslak, ou à l’institut de géologie minière. Mais rien n’est facile, d’autant qu’un de leurs collègues semble plutôt empressé de leur mettre des bâtons dans les roues… (dans les skis !)

Savez-vous pourquoi en Laponie, on attend la date du 11 janvier avec impatience ? Que les tambours lapons racontent des histoires ? Que les Lapons ont été persécutés de tout temps par les religieux venus les convaincre d’abandonner leurs croyances animistes ? Que le sous-sol de la Laponie regorge de métaux rares ? Que l’édification de frontières a perturbé l’élevage des rennes ? Savez-vous ce que sont un joïk, un gumpi ?

Ce roman parfaitement bien construit mêle harmonieusement l’enquête à des connaissances très pointues sur la Laponie.



La suite :
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Le détroit du Loup

Au coeur du printemps polaire et de son ensoleillement record qui met les nerfs à rude épreuve, le berger sami Eric Steggo se noie pendant la transhumance de ses rennes vers l'île de la Baleine, dans le Détroit du Loup. Peu de temps après, c'est le maire de la ville d'Hammerfest, en pleine expansion, qui est retrouvé mort. La police des rennes, composée de Klemet et Nina, mène l'enquête...



C'est un polar très instructif sur ce qui se passe dans le nord de la Scandinavie, particulièrement sur le territoire du peuple Sami, dont les coutumes ancestrales se heurtent au dieu Pétrole. En effet la zone attire par sa manne gazière et pétrolière, et on découvre également le milieu des plongeurs des compagnies internationales qui convoitent l'or noir. Si je n'ai pas eu la réponse à toutes mes questions suscitées par l'enquête, et qu'il y a certaines longueurs, j'ai apprécié ce duo d'enquêteurs que j'ai découverts bien que ce soit le 2e tome d'une série.
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Le cartographe des Indes Boréales

Un voyage au XVIIe siècle entre Pays-Basque, Pays-Bas, Portugal, Suéde et Laponie voilà ce que nous offre ce roman atypique. Mêlant à la fois faits historiques et fictionnels, la trame narrative est superbement bien menée. Le passage d'un pays à l'autre, et les sauts dans le temps peuvent être désarçonnant au début mais deviennent très vite plaisant une fois le contexte historique et les personnages en tête.



Le grand nombre de personnages (par ailleurs listé en début d'ouvrage) n'est pas du tout perturbant. On s'attache vite à certains personnages (notamment en Suède et en Laponie qui sont les deux lieux les plus importants du roman). Les relations entre Izko et les autres personnages sont très touchantes, particulièrement celle unissant Izko à Anna.



D'un point de vu historique, ce roman aborde un aspect des Grandes Découvertes peu mis en avant : celui des volontées européennes de concquérir les terres du nord. À cela s'ajoute les questions religieuses, sujet principal du roman. Dans une Europe Chrétienne, divisé entre Protestants et Catholiques, le roman met en scène la christianisation de force du peuple Lapon.



Beaucoup de questions éthiques et morales sont soulevées. A chaque fois ces questionnement se font par rapport à des relations différentes (famille, amitié, amour...) rendant plus complexe encore ce questionnement.



Entre personnages attachants, paysages grandioses et cartographie (étant actuellement en licence de géographie), Olivier Truc m'a transporté dans un autre monde le temps d'un roman. La fin est également à la hauteur de l'ensemble de son oeuvre.
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Les Sentiers obscurs de Karachi

En 2002, à Karachi, un attentat a coûté la vie à 14 personnes dont 11 ingénieurs français de la DGA, qui travaillaient sur un projet de transfert de technologie à la Marine pakistanaise après son achat de sous-marins français.



2022, à Cherbourg, la Ville et la DGA organisent une commémoration de cet attentat en présence des familles, des blessés et des notables. Jef Kerral, un jeune journaliste doit couvrir l'événement ...



Mais il décide de mener l'enquête pour connaître les tenants et aboutissants de cet attentat. L'enquête officielle avait mis au jour des rétrocommissions ayant financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, mais point de coupable.



Aidé des contacts de Marc, blessé dans l'attentat et ex-ami de son père Jef s'envole pour Karachi et va mener sa propre enquête aidé par d'anciens collègues locaux de Marc...



Olivier Truc nous plonge dans l'ambiance étouffante d'une ville surpeuplée où rickshaws et taxis se croisent dans un vacarme assourdissant où tout le monde surveille tout le monde.



De l'Alliance française au Bazar Urdu, dans les rythmes de la poésie ourdoue dont nombre de strophes agrémentent la lecture, nous suivons Jef dans sa quête de la vérité et ses rencontres amicales.



L'écriture vive, sans fioritures excessives contribue à donner un rythme  vif à ce roman ... impossible à poser.



Loin des polars nordiques auquel l'auteur nous avait habitués, on découvre ici une autre facette de son talent !



Un auteur que je redécouvre ... et il va falloir d'ailleurs que je termine sa trilogie de la police des rennes ! 



Je remercie NetGalley et les Editions Métailié qui m'ont offert cet ouvrage 



#LesSentiersobscursdeKarachi #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Les Sentiers obscurs de Karachi

Ce livre fut une lecture véritablement prenante. Alors oui, je ne l’ai pas lu d’une traite, parce qu’il est impossible, avec les aléas de la vie, les obligations de la vie plutôt, de lire un livre d’une traite. Je peux dire simplement que j’avais hâte de retrouver ce roman, cette intrigue, que sa lecture fut un coup de coeur, et que, maintenant que j’ai écrit cela, il faut que j’explique pourquoi ce fut un coup de cœur, et c’est nettement plus difficile.

Déjà, en lisant, je n’ai pas pensé « construction de l’intrigue », « caractérisation des personnages » parce que tout est là. Je ne sentais pas la construction de l’intrigue, je ne me disais pas que les changements de points de vue, les retours dans le passé s’enchaînaient avec logique et fluidité puisque tout me paraissait couler de source. De même pour les personnages, que le lecteur reconnaîtra immédiatement dès qu’il les aura rencontrés une première fois, non à cause d’un long et immense portrait, mais parce qu’il suffit d’un détail, d’un trait de caractère, d’un lien qui unit un personnage à un autre pour que celui-ci prenne vie, y compris les personnages que l’on pourrait juger secondaires.

D’ailleurs, l’on peut s’interroger : qui sont les personnages principaux ? Jeff et Sara ? Lui est un jeune journaliste français, loin des personnages de journalistes que l’on trouve dans certains romans. Il est journaliste, oui, mais il n’est pas un baroudeur infatigable, prêt pour sa prochaine mission. S’il a déjà couvert des sujets d’actualité important, il peut aussi se retrouver à écrire un papier sur un événement local affreusement banal. Il a envie d’écrire sur d’autres sujets, et son amitié avec Marc, un des survivants de l’attentat de Karachi, lui donne une ouverture. Parce que Marc a survécu, mais a vu ses collègues mourir autour de lui. Parce qu’il est fâché avec Claude, le père de Marc, pour des raisons qui seront élucidées au fur et à mesure de la lecture. Parce que Marc se demande pourquoi la France n’a rien fait, ou si peu, pour que les auteurs de l’attentat soient identifiés, jugés. Oui, cela ne se passait pas sur son sol, mais il y a eu des hommes politiques, un juge, qui ont tenté de redonner une impulsion à l’enquête, pour que justice soit faite. Vingt ans après, l’on en est loin, comme si seul l’aspect financier avait eu de l’importance, non l’aspect humain – les morts étaient si loin.

En effet, dans ce roman, c’est véritablement l’aspect humain qui compte, pour donner vie à ceux qui ne sont plus, pour montrer ceux qui subissent l’insécurité permanente de ce pays – les attentats, on ne les compte quasiment plus. Et pourtant… comme partout, les hommes, les femmes, souffrent, endurent, et ne veulent pas se taire. Et pourtant, ils doivent toujours faire attention, y compris à ce qu’ils disent. C’est sans doute pour cette raison que, dans les dialogues, ce qui est sous-entendu est aussi important que ce qui est dit.

Les Sentiers obscurs de Karachi – un roman prenant sur des thèmes universels.
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Les chiens de Pasvik

Je me réjouissais de lire ce livre ayant beaucoup apprécié les précédentes enquêtes de la "Police des rennes" dans le grand nord. Mais j'ai été très déçue.



Il n'y a pas de réelle enquête, mais des multitudes de pistes anciennes et actuelles qui rendent la narration confuse et complexe. Le livre m'a paru très embrouillé comme si l'auteur lui-même ne s'y retrouvait pas, comme s'il n'avait pas voulu choisir une intrigue principale et la mener à bout.



C'est un imbroglio entre les chiens errants côté norvégien, les rennes échappés côté russe, la frontière qui est une passoire, les personnages corrompus côté russe, celui qui n'arrête pas de taper son subordonné, celui qui veut retrouver le chien de sa fille et n'y arrive pas, ceux qui massacrent des rennes au cours de "safaris" au goût douteux, le Sami qui rêve des anciens pâturages côté russe, une sombre histoire ancienne d'abattoir avec disparition suspecte du directeur norvégien de l'époque, et un trafic de langues de rennes.



L'auteur avait pourtant de bons éléments de départ : ces chiens errants, véritables menace pour les rennes, ces rennes échappés et ces vieilles photos du norvégien disparu promettaient une belle enquête, mais il a voulu en faire trop et s'est totalement égaré, à mon avis, au point que plusieurs questions me semblent même non résolues (comme l'histoire des poteaux à la frontière)



Il y a aussi beaucoup de pages inutiles où l'auteur répète certains points inutilement, comme la relation étrange de Kelmet et de son ombre (une fois suffit) ; ou le besoin de ce russe de retrouver les corps des soldats abandonnés de la guerre (une fois suffirait aussi).



Beaucoup de répétition, enlisement et récit confus, je me suis bien ennuyée.

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Le détroit du Loup

J’ai découvert Olivier Truc en 2017, grâce à une lecture commune sur Babelio, avec le premier tome de la série consacrée à Klemet Nango et Nina Nansen, une lecture qui avait un peu trainé en longueur et qui m’avait laissé une impression un peu mitigée : j’avais trouvé le roman intéressant pour la partie documentaire sur l’histoire et la culture lapone, mais l’enquête proprement dite avait provoqué chez moi un engourdissement progressif, un comble venant d’un thriller.

Alors, me direz-vous, pourquoi, vu la hauteur de mes PAL, me plonger dans le tome 2 de la série et, quelques années après Le dernier Lapon, me plonger dans Le Détroit du loup ? Peut-être parce qu’après la nuit polaire presque totale, ici, l’auteur nous entraine dans le printemps du Grand Nord, quand le jour n’en finit plus et que la lumière obsède…, peut-être aussi parce que je suis persévérante et que je pensais être passée à côté de quelque chose…, ou parce que je suis Olivier Truc sur les réseaux sociaux et que je le trouve sympathique…



Posons le décor : à Hammerfest, petite ville de l'extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubaï de l'Arctique, tout serait parfait s'il n'y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance... Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d'un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent. Klemet et Nina mènent l'enquête pour la police des rennes.



J’avais choisi la version audio, lue par Jacques Frantz, dont j’apprécie beaucoup la voix et les intonations et que je retrouve avec un grand plaisir dans beaucoup de lectures audio.

Expliquons le contexte d’audio-lecture : c’était en septembre dernier, j’étais en convalescence en maison de repos après de gros ennuis de santé et mes capacités de concentration étaient amoindries… J’ai dû m’assoupir souvent, revenir en arrière (ou pas), me perdre un peu dans le récit… Forcément, je n’ai pas pris de notes. Je plaide coupable !

Mais, encore une fois, j’ai appris des choses, notamment sur l'exploitation des ressources en hydrocarbures situées dans les réserves renfermées dans le sous-sol du Grand Nord et sur les convoitises que cela suscite au niveau international.

Deux milieux distincts mais liés sont décrits dans ce roman : les éleveurs de rennes menacés par l’urbanisation et le réchauffement climatique et les plongeurs de l'industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs dont l’un d’eux est d’origine sami…



En outre, j’ai apprécié d’en apprendre plus sur le passé de Nina Nansen car, en marge de l’enquête, elle part à la recherche de son père disparu, quête intime qui dévoile des pans de son enfance et de son adolescence.



Je reconnais volontiers, qu’au vu des circonstances, je n’ai sans doute pas tout saisi dans cette sombre histoire de vengeance, mais, une chose est sure, le tome trois de la série est dans ma PAL…


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Les chiens de Pasvik

Ce n’est pas une énigme policière « scandinave » mais un polar écrit en terre scandinave par un auteur français, et c’est bien là toute la nuance !

Une affaire de rennes norvégiens sacrifiés à la frontière russe et à qui les langues ont été tranchées. Le duo Kemlet-Nina mène l’enquête dans la communauté Sami.

Au delà du polar passionnant, l’auteur, amoureux de ces terres nordiques, raconte et peint une toundra d’une infinie beauté, bien que glaciale et inhospitalière.
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Le dernier Lapon

Je souhaitais lire un roman policier mêlant passé et présent qui puisse combler ma soif d'apprendre et je n'ai pas été déçue avec ce premier choix envoyé via la Kube ! C'était un excellent choix. Un roman long mais jamais ennuyeux invitant à une magnifique découverte, celle de la culture lapone et de la vie dans le grand nord ! Je recommande fortement !
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