AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pablo Neruda (1093)


Un poirier a-t-il plus de feuilles
qu'A la Recherche du temps perdu?
Commenter  J’apprécie          182
En mon désert tu es la rose ultime.
Commenter  J’apprécie          180
Pablo Neruda
La solitude, dans ce cas, ne se réduisait pas à un thème d'invocation littéraire, elle était une chose dure comme le mur du prisonnier, contre lequel on peut s'ouvrir la tête sans que personne accour, même si on crie, même si on pleure.
Commenter  J’apprécie          182

Je t'attends comme une maison seule
et tu dois revenir me voir et m'habiter.
Si tu ne le fais pas, j'ai mal à mes fenêtres.
Commenter  J’apprécie          182
Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser. Je veux que tous entrent et sortent souriants de la mairie. Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos. Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autrement que comme un moyen d'en finir avec la lutte. Je n'ai jamais compris la rigueur autrement que comme un moyen d'en finir avec la rigueur.
Commenter  J’apprécie          183
IL PLEUT

Il pleut
sur le sable, sur le toit
le thème
de la pluie :
les deux longues consonnes de la pluie
lentement tombent sur les pages
de mon amour qui n’a de cesse,
le sel de chaque jour :
retourne, pluie, à ton nid antérieur,
rejoins le passé avec tes aiguilles :
je veux pour le moment l’espace blanc,
le temps de papier pour une branche
de rosier vert et de roses dorées :
une parcelle du printemps sans fin
qui attendait aujourd’hui le ciel clair
et le papier,
lorsque la pluie est revenue
cogner de ses doigts tristes
à la fenêtre,
puis danser sur mon coeur et sur le toit
avec une folie furieuse,
réclamant
sa place
et me demandant une coupe
pour une fois encore la remplir d’aiguilles,
de temps transparent,
de larmes versées.
Commenter  J’apprécie          180
SOIR ( TARDE )

Mathilde, où donc es-tu ? N'ai-je pas remarqué
entre cravate et coeur, en bas, et vers le haut,
une vague mélancolie intercostale :
c'est que j'avais compris tout à coup ton absence.

La lumière de ton énergie m'a manqué
j'ai regardé tout en dévorant l'espérance,
regardé la maison et son vide sans toi,
il ne reste plus que des fenêtres tragiques.

Taciturne est le toit, tellement qu'il écoute
d'anciennes pluies pleuvoir, comme tombent les feuilles,
les plumes, et ce que la nuit garde captif :

et aussi je t'attends comme une maison seule
et tu dois revenir me voir et m'habiter.
Si tu ne le fais pas, j'ai mal à mes fenêtres.
Commenter  J’apprécie          180
Mon amour, avant de t'aimer je n'avais rien :
j'hésitai à travers les choses et les rues :
rien ne parlait pour moi et rien n'avait de nom :
le monde appartenait à l'attente de l'air.

Je connus alors les salons couleur de cendre,
je connus des tunnels habités par la lune,
et les hangars cruels où l'on prenait congé,
et sur le sable l'insistance des questions.

Tout n'était plus que vide, et que mort et silence,
chute dans l'abandon et tout était déchu,
inaliénablement tout était aliéné,

tout appartenait aux autres et à personne,
jusqu'à ce que ta beauté et ta pauvreté
ne donnent cet automne empli de leurs cadeaux.
Commenter  J’apprécie          180
Livre, quand je te ferme
j'ouvre la vie
J'écoute
des cris entrecoupés
dans les ports.
Les lingots de cuivre
traversent les sables,
descendent vers Tocopilla.
C'est la nuit.
Entre les îles
notre océan
palpite avec ses poissons.
Il touche les pieds, les cuisses,
les côtes calcaires
de ma patrie.
Commenter  J’apprécie          172
Era la sed y el hambre, y tú fuiste la fruta.
Era el duelo y las ruinas, y tu fuiste el milagro.
Ah mujer, no sé cómo pudiste contenerme
en la tierra de tu alma, y en la cruz de tus brazos !

J'étais la soif et la faim, et toi tu fus le fruit.
J'étais le deuil et les ruines et toi tu fus le miracle.
Ah femme, je ne sais comment tu pus me contenir
dans la terre de ton âme, et dans la croix de tes bras !
Commenter  J’apprécie          170
XIX

Petite brune et agile, le soleil qui fait les fruits,
celui qui charge les blés, celui qui tord les algues,
il a fait ton corps joyeux, tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l’eau.

Un soleil noir et avide s’enroule dans les mèches
de ta noire crinière, quand tu étires les bras.
Toi tu joues avec le soleil comme avec un marais
et il laisse dans tes yeux deux obscures mares.

Petite brune et agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m’éloigne de toi, comme du plein midi.
Tu es la délirante jeunesse de l’abeille,
l’ivresse de la vague, la force de l’épi.

Mon cœur sombre te cherche, pourtant,
et j’aime ton corps joyeux, ta voix libre et fine.
Papillon brun, doux et définitif
comme le champ de blé et le soleil, le coquelicot et l’eau
Commenter  J’apprécie          170
XLVIII - p. 192

Les conques, marines rondeurs,
sont-elles les seins des sirènes ?

Sont-elles vagues pétrifiées ?
Jeu immobile de l'écume ?

Le feu des lucioles sauvages
n'a t-il incendié la prairie ?

Les coiffeurs de l'automne ont-ils
ébouriffé les chrysanthèmes ?
Commenter  J’apprécie          170
AUTRE CHATEAU

Je ne suis pas, je ne suis pas de braise ardente,
je suis fait de linge et de rhumatismes,
de papiers déchirés, de rendez-vous manqués,
de modestes signes rupestres
sur ce qui fut pierres d'orgueil.

Que reste-t-il du château de la pluie,
de cette adolescente avec ses tristes rêves,
de cette intention entrouverte
d'être aile déployée, d'être un aigle en plein ciel,
une flamme héraldique ?

Je ne suis pas, je ne suis pas l'éclair de feu
bleu, planté comme un javelot,
dans le coeur de quiconque échappe à l'amertume.

La vie n'est pas la pointe d'un couteau
ni le heurt d'une étoile,
elle est vieillissement dans une garde-robe,
soulier mille fois répété,
médaille qui rouille
dans les ténèbres d'un écrin.

Je ne demande ni rose nouvelle ni douleurs,
ni indifférence, elle me consume,
chaque signe a été écrit,
le sel avec le vent effacent l'écriture
et l'âme est maintenant un tambour muet
au bord d'un fleuve, de ce fleuve
qui continuera de couler où il coulait.
Commenter  J’apprécie          170
(p.211)

Peux-tu m'aimer, abécédaire,
m'offrant un baiser substantif ?

Un dictionnaire est-il sépulcre
ou rayon de ruche fermée ?

A quel balcon suis-je resté
à regarder le temps enfoui ?

Ou ce que de loin je regarde
est-il ma vie encore à vivre ?
Commenter  J’apprécie          171
Pablo Neruda
ODE AU TEMPS A VENIR


Extrait 3

Ainsi donc, temps, en vain
tu m’as mesuré,
en vain tu as passé
prodiguant
des chemins à l’errant.
Contre une seule porte
j’ai passé toute la nuit,
solitaire, à chanter.

Et maintenant
que ta lumière s’amenuise
comme animal courant
et se perdant dans l’ombre
tu me dis
à l’oreille
ce que tu ne m’as pas appris
et que j’ai toujours su.
Commenter  J’apprécie          171
Pablo Neruda
La poésie

Et ce fut à cet âge… La poésie
vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où
elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.
Je ne sais ni comment ni quand,
non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas
des mots, ni le silence:
d’une rue elle me hélait,
des branches de la nuit,
soudain parmi les autres,
parmi des feux violents
ou dans le retour solitaire,
sans visage elle était là
et me touchait.

Je ne savais que dire, ma bouche
ne savait pas
nommer,
mes yeux étaient aveugles,
et quelque chose cognait dans mon âme,
fièvre ou ailes perdues,
je me formai seul peu à peu,
déchiffrant
cette brûlure,
et j’écrivis la première ligne confuse,
confuse, sans corps, pure
ânerie,
pur savoir
de celui-là qui ne sait rien,
et je vis tout à coup
le ciel
égrené
et ouvert,
des planètes,
des plantations vibrantes,
l’ombre perforée,
criblée
de flèches, de feu et de fleurs,
la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.

Et moi, infime créature,
grisé par le grand vide
constellé,
à l’instar, à l’image
du mystère,
je me sentis pure partie
de l’abîme,
je roulai avec les étoiles,
mon coeur se dénoua dans le vent.
Commenter  J’apprécie          170
Pablo Neruda
Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.
Laisse-moi t'étendre parmi les guirlandes jaunes.
Qui inscrit ton nom avec des lettres
de fumée parmi les étoiles du Sud ?
Ah laisse-moi me souvenir comment
tu étais alors, quand tu n'existais pas encore. [...]
Maintenant, maintenant aussi, petite,
tu m'apportes du chèvrefeuille,
et jusqu'à tes seins en sont parfumés.
Pendant que le vent triste galope en tuant des papillons
moi je t'aime, et ma joie mord ta bouche de prune.
Ce qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
à mon âme esseulée et sauvage, à mon nom que tous chassent.
Tant de fois nous avons vu s'embraser
l'étoile du Berger en nous baisant les yeux
et sur nos têtes se détordre
les crépuscules en éventails tournants.
Mes paroles ont plu sur toi en te caressant.
Depuis longtemps j'ai aimé ton corps
de nacre ensoleillée.
Je te crois même reine de l'univers.
Je t'apporterai des fleurs joyeuses
des montagnes, des copihues,
des noisettes foncées, et des paniers
sylvestres de baisers.
Je veux faire avec toi
ce que le printemps fait avec
les cerisiers.
Commenter  J’apprécie          170
Il n'y a rien de plus beau que de perdre le temps.
Commenter  J’apprécie          170
Pablo Neruda
Mimosa
soleil terrestre
explosion de parfums
cascade
cataracte
chevelure
de tout le jaune
déversé
en une seule vague
de feuillage.
Je te proclame
rayon de miel
du monde (...)

(" Le troisième livre des odes ")
Commenter  J’apprécie          160
SERENADE MEXICAINE
« … J’ai regagné ma terre, et accoudé
aux dures fenêtres de l’hiver, je guette
l’insistance des vagues
de l’océan froid d’Ile Noire :
l’honneur du midi croule
dans le sel puissant,
grandissent les estuaires de l’écume
dans l’infini du temps et de son sable… »
Commenter  J’apprécie          160



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pablo Neruda (1682)Voir plus

Quiz Voir plus

l'histoire du monde, vous connaissez ?

une bactérie est 10 fois plus petite qu'un virus ?

VRAI
FAUX

10 questions
55 lecteurs ont répondu
Thème : L'histoire du monde en infographie de James BallCréer un quiz sur cet auteur

{* *}