AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pablo Neruda (1094)


(p.145)

Pourquoi les énormes avions
ne promènent-ils leurs petits ?

Quel est l'oiseau aux plumes jaunes
qui remplit le nid de citrons ?

Pourquoi n'apprend-on aux hélicoptères
à butiner sur le soleil ?

Où la pleine lune a t-elle laissé
son sac nocturne de farine ?
Commenter  J’apprécie          260
Pablo Neruda
&

Je t'enverrai un baiser avec le vent,
Et je sais que tu l'entendras,
Tu te retourneras et, sans me voir, je serai là.
En un baiser, tu sauras tout ce que je ne t’ai pas dit.
Commenter  J’apprécie          263
Pablo Neruda
Soliloque parmi les vagues

Oui, mais ici, je suis seul.
Une vague
se lève
peut-être dit-elle son nom, je ne comprends pas,
elle murmure, traîne son poids
d'écume et de mouvement
et se retire . A qui
vais-je demander ce qu'elle m'a dit ?
Qui, parmi les vagues,
pourrai-je nommer ?
Et j'attends.
Commenter  J’apprécie          260
Pablo Neruda
Je me souviens de toi telle que tu étais en ce dernier automne:
un simple béret gris avec le coeur en paix.
Dans tes yeux combattaient les feux du crépuscule.
Et les feuilles tombaient sur les eaux de ton âme.

Enroulée à mes bras comme un volubilis,
les feuilles recueillaient ta voix lente et paisible.
Un bûcher de stupeur où ma soif se consume.
Douce jacinthe bleue qui se tord sur mon âme.

je sens tes yeux qui vont et l’automne est distant:
béret gris, cris d’oiseau, coeur où l’on est chez soi
et vers eux émigraient mes désirs si profonds
et mes baisers tombaient joyeux comme des braises.

Le ciel vu d’un bateau. Les champs vus des collines:
lumière, étang de paix, fumée, ton souvenir.
Au-delà de tes yeux brûlaient les crépuscules.
Sur ton âme tournaient les feuilles de l’automne.
Commenter  J’apprécie          260
LA COPLA DE L'AMOUR PERDU

I
L'amour que je ne lui ai dit
fait ma tristesse d'aujourd'hui.
Il n'est pas sorti de mes lèvres et il est passé auprès d'elle
comme un fantôme sans malice !

Elle n'a su le regarder,
elle n'a su le deviner,
et ma bouche non plus n'a pu
le lui avouer...

Il s'est perdu comme un chant qui meurt sur les lèvres,
il est mort comme un bateau qui se perd en mer.

Il est passé comme un fantôme...Elle n'a su le deviner...
elle n'a su le deviner...elle n'a su le regarder...

II
Amour silencieux. Cloche
sans métal.
Silence. Je suis triste.
Soir. Souvenir. Silence.
Solitude.
Amour...Si ce soir-là
J'avais parlé...
Pourquoi me suis-je tu...?
Pourquoi ?

Du recueil Le fleuve invisible ( écrits d'adolescence et de jeunesse recueillis par Matilde Neruda )
Commenter  J’apprécie          260
"Je ne t'aime pas telle une rose de sel,
topaze, œillets en flèche et propageant le feu :
comme on aime de certaines choses obscures,
c'est entre l'ombre et l'âme, en secret, que je t'aime.

Je t'aime comme la plante qui ne fleurit,
qui porte en soi, cachée, la clarté de ces fleurs,
et grâce à ton amour vit obscur en mon corps
le parfum rassemblé qui monta de la terre

Je t'aime sans savoir comment, ni quand, ni d'où,
je t'aime sans détour, sans orgueil, sans problèmes:
je t'aime ainsi, je ne sais aimer autrement,

Je t'aime ainsi, sans que je sois, sans que tu sois,
si près que ta main sur ma poitrine est à moi,
et si près que tes yeux se ferment quand je dors."
Commenter  J’apprécie          260
J'étais la noire, noire solitude des îles,
et là, femme d'amour, m'accueillirent tes bras.

J'étais la soif et la faim, et toi tu fus le fruit.
J'étais le deuil et les ruines, et toi tu fus le miracle.

("La chanson désespérée")
Commenter  J’apprécie          251
ANTARCTIQUE

Antarctique, couronne australe, grappe
de lampes gelées, cinéraire
de la glace détachée
de la peau terrestre, église brisée
par la pureté, nef précipitée
sur la cathédrale de la blancheur,
autel aux vitres fracassées,
tornade étoilée sur les murs
de la neige nocturne,
donne-moi tes deux seins qu'agitent
la solitude envahisseuse, le lit
de l'effroyable vent masqué
par toutes les corolles de l'hermine,
avec toutes les trompes du naufrage
et l'immersion blanche des mondes,
ou ta poitrine de paix que le froid
nettoie comme un pur rectangle de quartz,
et ce qui ne fut jamais respiré,
l'infini matériel transparent, l'air ouvert,
la solitude sans terre et sans pauvreté.
Royaume du midi le plus sévère,
harpe de glace, harpe qui susurre, immobile,
près des étoiles ennemies.

Toutes les mers sont ta mer circulaire.

Toutes les résistances océanes
ont concentré en toi leur transparence,
et le sel t'a couvert de ses châteaux,
la glace a bâti de hautes cités
sur une aiguille de cristal, le vent
a parcouru ton amer paroxysme
comme un tigre par la neige brûlé.
Depuis la nef des glaciers, tes coupoles
ont mis au monde le danger,
et sur le désert de ton dos la vie est là
comme une vigne sous la mer, brûlant
sans se consumer, réservant
le feu pour le printemps
de la neige.
Commenter  J’apprécie          250
L'océan - ce n'est pas moi qui l'observe de ma fenêtre, c'est plutôt lui qui me regarde de ses mille yeux d'écume - conserve encore dans sa houle la terrible ténacité de la tempête.
Commenter  J’apprécie          250
L'ombre que je sondais ne m'appartient plus.
J'ai la joie du mât, la joie durable.
J'ai le legs des forêts, j'ai le vent du chemin
et j'ai l'ardeur d'un jour sous la clarté terrestre.

Je n'écris pas pour être emprisonné par d'autres livres
ni pour des apprentis avides d'être lys
mais pour de simples habitants, ceux qui demandent la lune et l'eau, les éléments de l'ordre immuable, écoles, pain et vin, guitares et outils.

J'écris pour le peuple et bien qu'il ne puisse
encore
lire ma poésie avec ses yeux ruraux.
L'instant viendra où une ligne, vent
qui agita ma vie, arrivera à ses oreilles :
alors le paysan lèvera les yeux sur la glèbe,
le mineur sourira en détachant la pierre,
le garde-frein en sueur épongera son front,
le pêcheur verra mieux scintiller le poisson
qui brûlera ses mains en sa palpitation,
et le mécanicien, lavé de frais et fleurant bon
le savon, aimera regarder mes poèmes.
Peut-être diront-ils : « C'était un camarade.»
Il ne m'en faut pas plus. C'est la couronne
que je veux.


(extrait de "La grande joie" in "Je suis" - pp. 509-510).

.
Commenter  J’apprécie          240
ABSENCE

Je te laisse : aussitôt
tu circules en moi, cristalline
ou tremblante
ou inquiète, blessée par moi
ou tout d'amour comblée, comme en cet instant
où tes yeux
se ferment sur le présent de la vie
que je ne cesse de t'offrir.

Mon amour,
quand nous nous sommes rencontrés
nous avions soif et nous avons
bu toute l'eau et tout le sang,
quand nous nous sommes rencontrés
nous avions faim
alors nous nous sommes mordus
comme le feu,
il nous en resta des blessures.

Mais attends moi,
garde moi ta douceur.
Et je t'offrirai aussi
une rose.
Commenter  J’apprécie          240
Pablo Neruda
Dors, dors, chat nocturne, avec tes cérémonies d'évêque et ta moustache de pierre ; ordonne tous nos rêves, dirige l'obscurité de tes prouesses endormies.
Commenter  J’apprécie          240
POÈME EN DIX VERS

Mon cœur était une aile vivante et sournoise,
une aile terrifiante de désir.

Le printemps s'étendait sur la campagne verte.
La hauteur était bleue et le sol, d'émeraude.

C'est au printemps qu'est morte celle qui m'aimait.
Je n'oublie pas ses yeux de colombe éveillée.

Elle - elle qui m'aimait - a fermé les yeux. Soir.
Soir des campagnes, bleu. Soir ailé, soir d'envols.

C'est au printemps qu'est morte celle qui m'aimait.
Emportant au ciel le printemps.


Du recueil Fenêtre sur le chemin - Crépusculaire
Commenter  J’apprécie          240
Dans la nuit haute en empruntant la vie entière,
allant des larmes au papier, de vêtement en vêtement,
j'avançai en ces jours soucieux.
J'étais le fugitif traqué par la police:
et lorsque l'heure est de cristal, dans l'épaisseur
et la solitude stellaires,
je traversai des villes, des forêts,
des métairies, des ports au milieu des montagnes,
du seuil d'un être humain à celui d'un autre homme,
d'une main à une autre main, puis à une autre.
La nuit est grave, pourtant l'homme
l'a jalonnée de signaux fraternels
et tâtonnant par les chemins, palpant les ombres,
j'arrivai à la porte illuminée, au petit point
étoilé qui était le mien,
à ce quignon de pain que les loups dans le bois
n'avaient pas dévoré.
Commenter  J’apprécie          230
     
Un liseron du soir grandit sur ton visage
et monte silencieux emporté par l'amour
     
Hay una enredadera vespertina en tu rostro
que crece silenciosa por el amor llevada
     
Extrait du Sonnet LXXXV | pp. 186-187
Commenter  J’apprécie          230
Aussi simple que l’est ta main, te voici nue ;
lisse, terrestre, fine et ronde, transparente,
tu as des lignes de lune, chemin de pomme,
toute nue, tu es mince comme le blé nu.

Nue tu es bleue, du bleu de la nuit à Cuba,
l’étoile en tes cheveux se mêle au liseron,
toute nue tu es jaune et tu es gigantesque,
on dirait un été dans une église d’or.

Nue te voici petite ainsi qu’un de tes ongles,
courbe, rose, subtile jusqu’au point du jour
qui te verra rentrer au souterrain du monde

comme en un long tunnel de travaux, de costumes ;
et ta clarté s’éteint et s’habille et s’effeuille
et devient à nouveau une main toute nue.
Commenter  J’apprécie          230
Le désir. LE TIGRE

Je suis le tigre,
Je te guette parmi les feuilles
aussi grandes que des lingots
de minerai mouillé.

Le fleuve blanc grandit
sous la brume. Te voici.

Tu plonges nue.
J’attends.

Alors d’un bond,
feu, sang et dents,
ma griffe abat
ta poitrine, tes hanches.

Je bois ton sang, je brise
tes membres, un à un.

Et je reste dans la forêt
à veiller durant des années
tes os, ta cendre,
immobile, à l’écart
de la haine et de la colère,
désarmé par ta mort,
traversé par les lianes,
Immobile sous la pluie,
sentinelle implacable
de mon amour, cet assassin.
Commenter  J’apprécie          231
Pablo Neruda
À mon coeur suffit ta poitrine,
mes ailes pour ta liberté.
De ma bouche atteindra au ciel
tout ce qui dormait sur ton âme.
Commenter  J’apprécie          230
Pablo Neruda
Et là-bas, qu'ont-ils fait?
Tu le sais?
Tu es d'accord?
Qui?
Quelque chose se passe et c'est ta faute.
Mais tu ne le sais probablement pas.
Maintenant
je t'avertis.
Tu ne peux pas
laisser les choses comme ça.
Où est ton coeur?...

Maintenant
tu m'aideras. Un doigt levé,
un mot,
un signe
de toi
et quand
doigts, signes, mots
avanceront et oeuvreront,
quelque chose
apparaîtra dans l'air immobile,
un
son solidaire à la fenêtre,
une
étoile dans la terrible paix nocturne,
alors
tu dormiras tranquille,
tu vivras tranquille:
tu seras partie
du son qui vient à la fenêtre,
de la lumière qui a déchiré la solitude.

Commenter  J’apprécie          232
Los pajaros nocturnos picotean las primeras estrellas
que centellean como mi alma cuando te amo.
Commenter  J’apprécie          230



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pablo Neruda (1675)Voir plus

Quiz Voir plus

Les patronymes et autres joyeusetés cachées dans le texte (2)

...Sous l'influence coupable du Malaga, Mogrhabine et Gastibelza s'assoupirent devant le feu moribond, la braise virait à la cendre et la cendre volait au vent, la nuit était silencieuse des cigales de l'après-midi...lorsqu'il vit le pain et le Niolo tombés de la besace de l'homme à la carabine, Victor Hugo songea avec nostalgie à Esmeralda et Quasimodo prisonniers du cri des gargouilles de Notre Dame de Paris...une larme se forma sous la paupière de son oeil gauche...

Jules César
Charlemagne
Napoléon Bonaparte
Alexandre le Grand

1 questions
26 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..